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La Chambre des Secrets

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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 10 Juil 2007 21:29
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ça serait une solution :o :p
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Rowena Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 10 Juil 2007 21:54
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:nonnon: :nonnon: :nonnon:
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MessagePosté le : 13 Aoû 2007 12:46
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Bon, ben c'est pas tout, mais ça fait plus d'un mois qu'on n'a plus de nouvelles, là...
Allez...
Un bon geste...
Ca me rendrait de bien meilleure humeur! :ouioui:
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 13 Aoû 2007 12:54
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alors honnetement...Poulette a bien avancé, un nouveau chapitre ne devrait pas tarder à arriver, promis ;)

edit: ah vi on a pas updaté depuis avril quand même :$ mais à notre décharge on a eu un début et un milieu d'année chargé :p vont nous croire mortes sur ff :lol: me demande si on va pas mettre en bonus les questionnaires :p
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Dernière édition par Eléa le 13 Aoû 2007 12:57; édité 1 fois
Anthony Sexe : Masculin
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MessagePosté le : 13 Aoû 2007 16:26
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Bah le message d'Emeraude m'aura au moins permis de me remettre à lire la fic :x

J'en suis rendu au chapitre 15 là :razz:
( seulement :rolleyes: )

Que de revelations ont été faites :tourni:

Toujours aussi genialissime à lire :eyeslove:


Au fait, quand je lis la periode 78 je suis en train de me rendre compte quil y a qqchose quand meme avcec Remus :ack:
Je sais pas si ca restera un confident pour Eléa ou si y aura autre chose, mais quan je lis je penche de plus en plus pour la seconde option :-D
( nan là elle serait vraiment depravée :evil: )
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 17:52
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@Tony: continue à lire, tu verras :o

sinon ...hum... :$ c'est ma faute si vous avez pas le chapitre 30...pasque je pensais qu'on était en train de l'écrire, alors que en fait on écrit les 32 - 33 :$

vous l'aurez donc ce soir je pense :oups:
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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 17:55
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:fete:
En voilà une bonne nouvelle!!!
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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:06
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Résumé du chapitre 29 :

1980 : James blâme Eléa pour les blessures importantes qu’a subies Rémus tandis que Sirius essaie de la réconforter avant que la jeune femme se réfugie dans les bras de Lucius. Ce dernier, inquiet pour Eléa, confie à Severus qu’elle est enceinte afin qu’il veille sur elle. A l’occasion de l’anniversaire de Severus, Eléa lui demande d’être le parrain de son bébé, ce que son ami accepte, avant qu’ils ne passent une soirée irréelle avec la famille de ce dernier. Lucius fait les frais de la mauvaise humeur d’Eléa mais ses maladresses ne font rien pour apaiser la jeune femme désespérée d’être enceinte de James. Eléa et Lucius passent enfin une soirée calme chez Dumbledore.

1998 : Après les vacances de Noël, les élèves préparent les ASPIC blancs. Hermione apprend que James était non seulement son père mais aussi son parrain. Hermione et Harry trouvent un nouvel intérêt aux liens du sang qui les unissent, et Hermione fait lire à son frère la lettre que lui avait laissée James. Eléa découvre avec horreur que Voldemort menace directement Hermione et Harry si elle ne se renforce pas rapidement en magie noire. Eléa est surprise dans une position compromettante par Draco et lui promet de parler à Hermione en échange du nom de la maîtresse de Lucius qu’elle se jure d’éliminer.


Citation :

Chapitre 30 : L’effet boule de neige


Begin doing what you want to do now. We are not living in eternity. We have only this moment, sparkling like a star in our hand and melting like a snowflake. Let us use it before it is too late.
Marie Beyon Ray



Poudlard, samedi 25 janvier 1998

La neige s’était mise à tomber en fin de matinée et elle n’avait pas cessé alors que l’après-midi débutait dans l’école de magie et de sorcellerie silencieuse et calme. Hermione regardait par la fenêtre les flocons dégringoler du ciel en rang serré. Poudlard enfilait à nouveau son manteau d’hiver empreint de pureté. Elle ne se lassait pas de regarder ce spectacle silencieux, fascinant et attractif. Le temps ne semblait plus avoir cours, il s’était suspendu pour mieux laisser agir la magie. Quand la lumière plus vive perça enfin, elle quitta son point d’observation et se retourna afin de scruter plus précisément la salle commune. Le temps, qui filait toujours plus vite, se rappela à son bon souvenir alors qu’elle observait des premières années visiblement en train de faire leurs devoirs. Comme sa première année lui paraissait loin… L’insouciance toute relative de cette époque lui manquait, malgré la menace silencieuse et de plus en plus insidieuse et prégnante de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Elle n’avait alors à cette époque aucune idée de son identité réelle et du lien qui la liait à un de ses meilleurs amis et au Directeur de l’école. Est-ce que ça aurait changé quelque chose si elle l’avait su à son entrée à Poudlard ? Sûrement mais il était bien impossible de prédire comment aurait été alors sa vie… Mieux ? Pire ? Aurait-elle pu alors sauver ses parents si elle l’avait su ? Au moins mieux les protéger ?

Elle se força à sortir de ces pensées qui pourraient encore l’empêcher de dormir durant des nuits entières et rejoignit ses amis qui discutaient bruyamment au coin du feu. Elle frissonna et croisa ses bras sur sa poitrine afin de ramener plus de chaleur dans son cœur légèrement refroidie depuis quelques semaines.
« Il ne neige plus, » déclara-t-elle platement en s’asseyant près d’Harry qui se poussa pour lui faire de la place sur le gros tapis rouge et jaune.
« Flash news ! » se mit à rire Ron, se moquant amicalement.
Hermione lui retourna un regard blasé et la conversation reprit sur des sujets légers et n’ayant visiblement aucun rapport les uns avec les autres.
« Ron et moi ne vous avons pas annoncé la bonne nouvelle ! » s’exclama Ginny soudainement, le regard brillant.
Ron leva un instant un sourcil avant de comprendre le clin d’œil de sa sœur.
« Vas-y Gin’, dis-le… »
Les regards d’Harry, Hermione et Neville se tournèrent avec un parfait synchronisme vers la rouquine qui énonça solennellement :
« Notre père a été promu au Ministère ! »
Des exclamations suivirent l’annonce de la bonne nouvelle.
« Qu’est-ce qu’il fait à présent ? » demanda Harry.
« Il est à la tête du Département Moldu au Ministère, c’est lui qui est responsable de tous les services désormais ! » répondit Ron avec fierté.
« Ce n’est que justice, il est passé dans tous ces services, il s’y connaît mieux que personne ! » s’exclama Hermione du fond du cœur.
« Oui, et financièrement, ça va aller nettement mieux pour eux, » ajouta Ron.
« C’est sûr que l’argent rend vraiment la vie plus facile… » déclara Neville, les yeux dans le vague, à personne en particulier.
Un silence s’installa, aucun n’osant relever et risquer de faire de la peine au jeune Gryffondor dont les amis n’ignoraient pas que ses parents avaient subi la folie de Voldemort et ses Mangemorts. Neville parlait rarement de ses parents et des visites qu’il leur rendait à Sainte Mangouste quand l’école l’y autorisait. Sa grand-mère venait alors le chercher et il s’éclipsait en général tôt le matin pour revenir le plus rapidement possible et ne pas alimenter la jalousie des autres élèves quant à ce privilège. Privilège. Combien d’élèves auraient souhaité aller voir leurs parents dans un état végétatif à Sainte Mangouste ? Hermione leva les sourcils en repensant à la remarque de Neville sur l’argent. Elle était sûre que Neville ne devait pas avoir de problème particulier, ses parents n’étaient pas décédés et devaient percevoir une rente conséquente du Ministère, sans compter les revenus de sa grand-mère. Neville se leva finalement et marmonna un « je dois y aller » sans oser lever les yeux vers ses amis.
« Tu peux rester Neville, on pourrait faire une partie d’échecs, » proposa Ron, se sentant un peu mal à l’aise.
« Non, c’est sympa, ça aurait été cool, mais je dois vraiment y aller… »
« Neville, on n’a pas dit quelque chose qui t’aurait… froissé ? » tenta Hermione avec appréhension.
« Non, non ! » la rassura Neville. « C’est juste que… » Il regarda autour de lui d’un air suspicieux avant de poursuivre à mi-voix : « ma grand-mère vient me chercher… »
Les quatre amis acquiescèrent avec soulagement et Hermione rendit finalement son sourire à Neville qui disparut dans le couloir menant au dortoir des garçons.

Harry et Ginny s’éclipsèrent peu après Neville sous l’œil dubitatif de Ron dont le regard trahissait une légère déception. Les sentiments du jeune Weasley étaient souvent contradictoires vis-à-vis de la relation qui liait sa jeune sœur à son meilleur ami. Il était d’un côté ravi que ce soit Harry qui fréquente Ginny mais cette dernière n’en restait pas moins sa sœur et il avait bien conscience d’agir parfois de manière exagérée, ou du moins de jouer son rôle protecteur de frère aîné un peu trop au sérieux, et pas toujours justifié… Ron secoua finalement la tête et regarda Hermione qui avait le regard perdu dans les flammes rougeoyantes.
« Mione… »
« Hmm ? »
« On sort ? »
« Quoi ? » La jeune sorcière leva les yeux vers son camarade.
« On va dehors ? Faire un tour, changer d’air quoi ! » clarifia Ron en commençant déjà à enfiler son manteau.
« Je n’ai pas très envie Ron… »
Le rouquin suspendit son geste alors qu’il était en train de mettre ses moufles.
« Quoi ? Pourquoi ? »
« Il fait froid, qu’est-ce qu’on va faire dehors ?? Je préfère autant rester ici au chaud… »
« Pour lire ?! Allez quoi Mione ! Tu adores la neige, il y en a plein ! »
« Oui je sais, mais- »
« Pas de mais ! » la coupa Ron en fronçant les sourcils avant de se mettre pratiquement à la supplier. « S’il te plaît Mione… »
Hermione soupira et acquiesça lentement tout en se levant comme si elle avait l’âge du Directeur de l’école.
« C’est bon, mais pas longtemps hein… »
Ron hocha vigoureusement la tête et s’empressa d’aider Hermione à enfiler son manteau rose pâle avant de l’entraîner vers le rez-de-chaussée en sifflotant sous le regard amusé de la jeune sorcière. Le rouquin poussa les lourdes portes du château et ils sortirent sur le parvis. Une bourrasque de vent les surprit et Hermione frissonna en remontant le col de son manteau alors que le froid glacial l’attaqua sans pitié.
« Il faut qu’on se bouge si on ne veut pas avoir trop froid, » déclara Ron alors qu’Hermione resta pétrifiée sur place.
« Mione ? Il n’y a plus de vent… Qu’est-ce que tu as ? » s’inquiéta le Gryffondor en voyant que les lèvres de son amie commençaient à devenir bleues.
« J’ai peur… C’est bientôt la nouvelle lune… »
Ron la regarda d’un air dubitatif avant de lui prendre la main pour l’entraîner.
« Allez viens Mione, on va jusqu’au lac ! »
« Non, je n’ai pas envie Ron, ne m’oblige pas… » geignit Hermione en dégageant sa main. « J’ai trop froid, rentrons, je n’aime pas l’ambiance ici… J’ai comme un pressentiment. Un mauvais pressentiment…»
« T’es pénible Mione ! » commença à s’énerver le rouquin. « Quelle ambiance ??! C’est tout blanc comme tu aimes, avec une tonne de neige ! Je vais au lac tout seul, tu fais ce que tu veux ! » décréta Ron avant de s’éloigner en bougonnant.
« Ron, tu n’as pas le droit d’y aller seul !!! » lui cria Hermione en hésitant à le suivre.
« Et bien tu n’as qu’à venir ! »
Il se retourna, la scruta un instant et voyant qu’elle n’était toujours pas décidée à bouger, il tourna les talons et commença à descendre le chemin vers le lac d’un pas rapide.

Hermione croisa les bras d’un air agacé et rabattit sa capuche sur sa tête en continuant de fixer Ron qui s’éloignait petit à petit. Elle fut sur le point de le rejoindre avant d’étouffer un sanglot en fixant le ciel bas et gris avec appréhension.

***

Il faisait chaud dans le château, à moins que le fait d’être restée trop longtemps près du feu de cheminée lui avait insinué une douce chaleur au creux du ventre. Ou alors, et c’était ce qu’il y avait de plus vraisemblable, le fait d’être près de son amoureux, de lui tenir la main, et de presque sentir sa chaleur, lui permettait de garder cette tiédeur nonchalante. Elle se serait bien couchée pour tout avouer, juste quelques instants, blottie contre Harry, se laisser aller dans des songes où ils seraient tous les deux, tranquilles, en sécurité, ou Harry n’aurait pas cette épée de Damoclès constamment en suspens au-dessus de sa tête.
« Gin’ ? » Elle fut sortie de ses pensées et se tourna vers le regard interrogatif de son petit ami.
« Qu’est-ce qu’on fait là Harry ? » demanda-t-elle en jetant un coup d’œil à la porte de la Salle sur Demande qu’elle reconnut.
« Je voulais être seul avec toi, pour te parler… et l’endroit m’a semblé le plus adapté. »
Il la fit entrer dans la pièce neutre et elle attendit qu’il poursuive avec une légère appréhension. Elle savait qu’il avait voulu mettre fin à leur relation à la fin de la sixième année, juste après la bataille qui avait coûté la vie à trop d’élèves. Harry avait été tellement handicapé par la seule présence de Voldemort qu’un simple pas l’avait fait vaciller, et il ne voulait pas faire subir cette faiblesse à Ginny ou lui causer une peine insupportable… par un départ trop précipité et finalement prévisible. Leur relation ne tenait qu’à un fil, Harry ne pouvait pas envisager de quelconques fiançailles, ils ne s’autorisaient pas à parler d’un futur ensemble, et pourtant son regard brillant lui fit bondir son cœur dans sa poitrine.

Elle ne répondit pas et ne quitta pas son regard quand il la fit asseoir sur un banc qu’il conjura, avant de la rejoindre.
« Qu’est-ce que tu veux ? »
« Quoi ? » demanda-t-elle en fronça légèrement les sourcils.
« On peut demander tout ce que l’on veut ici, choisir, et donc je te demande ce que tu veux, quel décor souhaites-tu, quelle saison te ferait plaisir ? » clarifia Harry avec amusement.
« Je ne sais pas… Je m’en fiche… Harry, dis-moi ce que tu voulais me dire, tu commences à m’inquiéter… »
Il étouffa un petit rire tout en fouillant dans la poche de son jean.
« Ne panique pas, je voulais juste d’offrir ton cadeau de Noël, » expliqua Harry en lui tendant un petit paquet d’une main légèrement fébrile qu’elle remarqua.
« Harry, tu m’as déjà offert un cadeau pour Noël… » rétorqua Ginny avec confusion tout en regardant le cœur battant le petit paquet qu’Harry tournait nerveusement entre ses doigts.
« Je sais, mais le parfum, c’était juste un prétexte… enfin un cadeau parce qu’à Noël, il faut faire un cadeau, mais… » bafouilla Harry avant de s’arrêter.
« Un prétexte qui t’a coûté- »
« Ginny, s’il te plaît, » la coupa Harry avec des yeux suppliants, « je l’ai depuis longtemps ce cadeau mais je voulais attendre… Mais c’est le moment, là maintenant. Je ne veux pas que ça signifie plus que ça n’est, mais en même temps… »
Harry s’arrêta, visiblement confus dans ses explications, alors qu’il baissa la tête en soupirant. Ginny prit le petit paquet des mains d’Harry et le regarda d’un air perplexe, cherchant à capter le regard de son petit ami.
« Ouvre-le… » murmura finalement le Gryffondor et Ginny lui adressa un petit sourire destiné à le rassurer.

Elle s’y était un peu attendue vu l’état de nervosité d’Harry et son air solennel, mais l’avoir devant les yeux, brillant et scintillant, presque éblouissant, était presque irréel. Le rubis se reflétait dans ses grands yeux humides et elle était sûre que c’était des éclats de diamant qui l’accompagnaient, même si elle n’osa pas demander.
« Ca y ressemble, c’est vrai… mais ce n’est pas une bague de fiançailles Gin’… Tu sais pourquoi… C’est ton cadeau de Noël, après l’heure, ou ton cadeau de Saint Valentin, avant l’heure… » bafouilla Harry, gêné, en tentant de se justifier.
« Harry, tais-toi… » souffla Ginny. « Tu me la mets ? »
Harry acquiesça et aida Ginny à mettre la bague à son annulaire gauche.
« Elle te plaît ? »
Ginny hocha la tête, les larmes noyant son regard émeraude, avant de se jeter au cou de son petit ami pour un baiser reconnaissant.
« Harry, tu m’as demandé de choisir le décor, le lieu et l’atmosphère tout à l’heure… On est dans la Salle sur Demande, faisons semblant juste quelques instants… Le temps s’est arrêté ici, on peut prétendre, s’il te plaît… »
Harry hésita, devinant ce que voulait dire Ginny mais n’ayant aucune idée précise de l’ampleur qu’elle voulait accorder à ce petit jeu.
« Ok… » répondit-il finalement, « où sommes-nous alors ? »
« Ferme les yeux… »
Harry s’exécuta, amusé par l’air excité de Ginny, qui allait enfin pouvoir s’amuser sans arrière pensée.
« Tu peux les ouvrir maintenant… »

Harry regarda autour de lui le nouveau décor qui avait remplacé la simple pièce neutre d’il y a quelques secondes. Ils étaient assis sous un porche, sur le même banc, à part que ce dernier avait un air plus vieilli et un vécu qui laissait deviner d’innombrables anecdotes à raconter.
« C’est chez nous Harry ! » répondit Ginny sur un ton enthousiaste au regard interrogatif du Gryffondor. « Enfin, tu peux m’aider à construire la maison comme tu le souhaites aussi… »
Harry observa une nouvelle fois le décor autour de lui avant de regarder sa petite amie qui semblait ravie de l’effet qu’elle venait de faire en imaginant un futur qu’elle espérait plus que tout au monde en ce moment précis.
« Je n’aurais en fait jamais songé à un porche mais c’est plutôt une bonne idée ! Par contre, un étage ne me paraît pas être la meilleure des idées que tu aies eues, » ajouta Harry avec une légère moue.
« Pourquoi, tu ne veux pas d’étage ? »
« Pas vraiment pour être honnête… Qui dit étage, dit escalier et dit placard sous l’escalier et… non. »
Ginny regarda un instant Harry avec perplexité avant de cligner plusieurs fois des yeux et répondre d’un air conciliant :
« D’accord, comme tu veux ! »
« On entre ? » proposa Harry avec curiosité, alors que Ginny acquiesça spontanément.

« La cuisine jaune ? » demanda Harry avec une grimace après qu’ils aient passé une demi-heure à refaire le salon.
« Qu’est-ce qui ne va pas avec le jaune ? » demanda Ginny d’un air blasé en se soutenant d’une main à une chaise en bois de la cuisine.
« J’aurais plus vu du bleu… » avoua Harry en changeant la couleur d’un coup de baguette magique.
« Je préfère jaune ! »
« Bleu ! »
« Jaune ! »
Le flash des couleurs dura quelques secondes quand ils s’arrêtèrent finalement en riant avant de considérer le nouveau décor de la cuisine américaine.
« Hey, bleu et jaune, ça va super bien ensemble Harry ! » fit remarquer Ginny.
« Marché conclu ! » admit Harry en prenant Ginny dans ses bras.

Le choix de la faïence de la salle de bain dura encore quelques minutes et ils gagnèrent enfin le coin nuit alors qu’Harry s’arrêta dans le couloir en fronçant les sourcils.
« On a que deux chambres ? »
« Ben oui, une pour nous et une pour Harry junior ! » sourit Ginny.
« Tu ne veux qu’un enfant ? » Harry parut déçu et Ginny soupira.
« Harry, j’ai six frères, un enfant est amplement suffisant, crois-moi ! »
« Peut-être mais moi je n’ai qu’une sœur et encore, ça ne fait même pas un an que je connais son existence, alors… Je ne peux pas négocier deux enfants ? »
Elle ne put s’empêcher de rire en voyant sa moue boudeuse.
« Commençons par en faire un Harry ! D’accord ? Après on verra ! »
Elle le poussa sur le lit et s’écroula sur lui en commençant à l’embrasser.
« Maintenant ??! » demanda le jeune sorcier en glissant ses doigts dans les cheveux roux de sa petite amie.
« On peut toujours s’entraîner, non ?! »

***

Ron atteignit enfin le lac, il n’avait pas décoléré et fulminait toujours contre Hermione qui avait refusé de le suivre sous prétexte qu’il faisait trop froid. Et depuis quand craignait-elle le froid, elle qui avait toujours apprécié l’hiver et plus particulièrement la neige ?! Il soupira longuement et regretta finalement d’être venu seul jusque là quand il aperçut quelques élèves s’approcher et dont il se serait bien passé.
« Hey Weasley ! » l’apostropha Draco qui enfonça les mains dans les poches de son manteau en observant d’un air narquois le rouquin. « J’ai entendu dire que ton père aurait eu une promotion au Ministère ? Ca doit vous changer de pouvoir manger autre chose que les légumes du jardin… ou du dragon congelé expédié directement de Turquie par ton frangin !
« Roumanie… » marmonna Ron, « et tu la fermes Malfoy, c’est pas le moment… aucune envie d’entendre tes conneries… »
« Ouh ouh ! » continua Draco sous les rires de ses amis. « Tu t’es encore pris un râteau par Granger ?? »
« La ferme ! » cria Ron qui commençait à perdre patience. « Je t’interdis de parler d’Hermione comme ça, je t’interdis de parler d’elle tout court Malfoy ! »
« Quoi ? Tu ne supportes pas le fait que ce soit moi qui l’ai eu le premier dans mon lit ??! »
« Je t’ai dit de la fermer ! T’es sourd ou quoi ?! Ce n’est pas comme ça que tu la récupèreras en tout cas Malfoy ! Parce que moi aussi, j’entends des choses et j’ai entendu dire que tu pleurais comme un gosse depuis qu’elle t’avait largué ! »

Draco ne répliqua mais son sourire avait disparu de ses lèvres, alors qu’à présent son visage arborait cet air froid, hautain et détaché qu’il avait mis des années à parfaire rien qu’en observant son propre père. Crabbe et Goyle semblaient avoir trouvé un intérêt fascinant à leurs chaussures tandis que Pansy venait de lâcher le bras de Blaise Zabini en croisant le regard du rouquin. Le silence fut rompu par le cri de surprise de Ron qui se reçut une boule de neige directement envoyée par Blaise sous le rire tonitruant de Crabbe qui fit sursauter Draco, visiblement parti dans un autre monde. Ron répliqua sur le champ et bientôt s’engagea une bataille féroce entre les Serpentards et le Gryffondor. Draco choisit de remonter seul en direction du château et afin d’équilibrer davantage le match, Pansy se mit du côté de Ron. Les Serpentards se lassèrent assez rapidement du petit jeu et ce d’autant plus quand ils virent que Draco n’était plus de la partie. Les trois garçons commencèrent à remonter le chemin en direction de l’école sans se soucier de Pansy qui se tourna finalement vers Ron avant de lui adresser son habituel clin d’œil.
« Nous voilà débarrassés de trois idiots ! » s’exclama-t-elle en riant tout en enlevant la neige de son bonnet avant de secouer ses cheveux bruns qui volèrent autour de son visage un peu pâle.
« Merci pour les boules de neige ! » râla Ron en enlevant à son tour la neige de son manteau et de son bonnet.
« La carte t’a plu ? » osa Pansy, ignorant la mauvaise humeur du rouquin.
Ron resta interdit un instant et enfonça à nouveau son bonnet sur ses oreilles avant d’interroger la brunette en levant un sourcil.
« A quoi tu joues exactement Parkinson ?? »
Pour toute réponse, Pansy lui envoya une ultime boule de neige en riant. Après une réaction quelque peu blasée, Ron sentit la moutarde lui monter au nez et répliqua plus fort, touchant la jeune Serpentard en plein visage. Pansy hurla en portant ses mains à ses yeux et s’effondra à genoux dans la neige avant de se mettre à sangloter.
« Oh ça va Parkinson ! Fais pas ta chochotte ! Je t’ai à peine touchée ! »
Voyant Pansy toujours prostrée, les mains sur son visage et qui sanglotait doucement, la culpabilité s’empara de lui et il se baissa à la hauteur de la Serpentard.
« Laisse-moi voir… » commença-t-il avec une pointe d’inquiétude.
« Non, ne me touche pas… » répondit Pansy d’une voix faible.
« Comment veux-tu que je me rende compte si tu ne me laisses pas voir ! » s’exclama Ron d’un air agacé. Il soupira profondément avant de se radoucir.
« Pardon, excuse-moi, je ne voulais pas te faire mal… »
Pansy enleva doucement les mains de son visage et il s’aperçut qu’un sourire éclairait le visage de la jeune sorcière qui ne paraissait pas le moins du monde blessée d’une quelconque manière que ce soit.
« J’ai réussi ! » dit-elle d’un air triomphant.
« Espèce de sale petite- »
Ron ne put finir sa phrase alors que Pansy le renversa en arrière avant de monter à califourchon sur lui.
« Vipère ? » proposa-t-elle pour finir la phrase du rouquin.
« Exactement ! » acquiesça Ron sous le regard aiguisé de la Serpentard.
Un jeu de mains s’ensuivit pour savoir lequel des deux aurait le dessus et alors que Pansy gesticulait sur Ron en riant, elle s’immobilisa soudainement en observant le Gryffondor qui se mit à rougir, malgré le froid, d’un air gêné.
« Pousse-toi… » souffla-t-il en évitant de croiser son regard.
Au lieu de se dégager, Pansy se pencha en avant et alors que Ron sentait le souffle chaud de la Serpentard contre sa joue, il l’attrapa soudainement par la nuque, emprisonnant ses lèvres chaudes dans les siennes glaciales. Pansy laissa glisser habilement sa langue entre les lèvres du rouquin et ils s’embrassèrent langoureusement durant de longues secondes avant que Pansy ne se dégage enfin, essoufflée et tremblante de froid ou d’excitation, elle n’aurait su le dire, à moins qu’il s’agissait d’un mélange des deux.
Ron se releva et tendit une main à Pansy, l’aidant à se relever.
« Tu n’en parles à personne ! » dit-il en réajustant son bonnet.
« Demain, même endroit, même heure ? » tenta Pansy avec appréhension mais autant d’espoir.
« Ouais… » marmonna Ron avant de commencer à s’éloigner.

***

Il fallait qu’elle se fasse une raison. Ron ne reviendrait pas et elle regretta de l’avoir laissé seul descendre jusqu’au lac. S’il lui arrivait quelque chose, elle s’en voudrait toute sa vie et se tiendrait pour seule responsable d’une quelconque catastrophe pouvant lui tomber dessus. Elle décida finalement de s’asseoir sur le banc en bois qui lui faisait face et fit des tas de neige avec ses pieds tout en fredonnant.
« Est-ce que tu te parles toujours à toi-même ou c’est juste une expérimentation récente ? Tu n’aurais pas dû laisser Weasley seul, on ne sait pas sur qui on peut tomber aux abords du lac… »

Hermione releva la tête pour apercevoir Draco et son air mesquin qu’elle lui connaissait depuis sept ans. Quand leurs regards se croisèrent, le visage du Serpentard se radoucit et troubla Hermione qui se reprit en se levant.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est Ron ? »
« Rien, panique pas… J’ai aperçu Zabini, Crabbe et Goyle près de la hutte de l’autre géant. Si Weasley est en compagnie de Pansy, il ne peut rien lui arriver de… désagréable, » répondit Draco avec un petit sourire ironique.
Hermione fronça les sourcils avant de se laisser retomber sur le banc.

« Tu sais quoi ? » continua Draco devant le regard éteint de la jeune sorcière. « Si y ‘a un truc que j’ai pas encore fait cet hiver, c’est un bonhomme de neige ! »
Il joignit le geste à la parole et commença à constituer une petite boule qu’il fit rouler pour qu’elle grossisse avant de lever les yeux vers une Hermione observatrice.
« Tu m’aides ? »
Hermione secoua la tête en signe de négation et il parut déçu.
« Oh allez quoi Hermione ! Je sais que tu adores ça, viens jouer ! »
Elle secoua à nouveau la tête et il s’employa à confectionner lui-même un bonhomme de neige, ponctuant les étapes du processus par des remarques et commentaires qui firent sourire la jeune sorcière. Il savoura intérieurement cette petite victoire et après une vingtaine de minutes passée à divertir Hermione, il écarta ses bras pour présenter son œuvre à sa spectatrice.
« Tadam ! »
« Pas mal, » reconnut Hermione avec un petit sourire en coin.
« Mais ? » la devança Draco qui la connaissait presque par cœur.
« Mais rien, il est chouette ! »
« Oh allez, aboule les commentaires et les critiques, je te connais ! »
« Ce n’est pas une critique mais un bonhomme de neige, ça ne porte pas un chapeau aussi ridicule que ça, digne d’un Dupont de Tintin ! »
« De quoi ? » demanda Draco comme si Hermione venait de lui parler en chinois.
« Un truc moldu, oublie… »
Elle se leva et sortit sa baguette de son manteau en commençant à rectifier les imperfections de la réalisation du Serpentard.
« Un bonhomme de neige, ça ne fume pas Draco… » fit-elle remarquer en remplaçant la cigarette par les traditionnels cailloux pour marquer la bouche du bonhomme.
Elle sembla satisfaite alors qu’elle observa ses dernières modifications sous l’oeil amusé de Draco.
« Et voilà, parfait ! Qu’est-ce que tu en dis ? »
« Pas mal, » l’imita Draco, un brin moqueur.
« Merci… » dit-elle enfin, souriante, en se tournant vers le Serpentard. « Pour ça… »
« Tu me manques… » avoua Draco et il regretta son audace quand il vit Hermione se renfermer et reculer d’un pas.
« Je ne voulais pas dire ça… » se reprit-il et il se demanda si ce qu’il venait de dire n’était pas pire. « Excuse-moi… »
Il vit le trouble dans le regard noisette de la Gryffondor et ses sentiments contradictoires et confus alors qu’il luttait pour ne pas tenter de la prendre dans ses bras.
« Pourquoi est-ce qu’il faut toujours que tu gâches tout ? » souffla-t-elle avant de tourner les talons et se diriger vers l’entrée du château.
« Putain, quel con… » soupira-t-il avant de s’asseoir à son tour sur le banc en bois.

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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:10
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Londres, samedi 2 février 1980

« En blanc alors ? » s’impatienta Lucius en s’appuyant sur un petit lit à barreaux.
« Oui, pourquoi pas, » marmonna Eléa.
Lucius leva les yeux au ciel.
« On le prend, » dit-il sèchement à la vendeuse qui les suivait, un bloc note et une plume à la main.
Elle s’empressa de noter le lit en achat et suivit Eléa à distance. Lucius lui avait donné ordre de noter tout ce qu’Eléa désirait mais Morrigane, vendeuse dans ce magasin depuis un an déjà, avait remarqué le peu d’intérêt que portait la future mère à tout ceci.
Elle avait ressenti de la tristesse en voyant le regard vide d’Eléa alors que Mr Malfoy était plutôt ravi de faire ces achats. La rumeur disait bien qu’il avait une maîtresse et que celle-ci était enceinte, tout comme Mme Malfoy. Il lui tardait de confirmer tout cela à Alysson et Maire, ses deux amies qui vouaient une fascination pour les riches familles de sorciers, surtout quand leurs membres avaient autant de charme que cet homme-là.
Elle observa la magnifique jeune femme qui se tenait devant elle. Morrigane ne pouvait pas lui donner d’âge, mais elle savait qu’elle venait d’un milieu très aisé. Bien que simples, ses vêtements, une jupe de velours côtelé noire et un pull à col roulé, bleu pâle, comme ses yeux, étaient d’une qualité bien supérieure aux siens. Elle se demanda quel travail la maîtresse de Lucius Malfoy pouvait exercer, avant de se rendre à l’évidence qu’elle ne devait sûrement pas travailler, mais profiter de son argent.
Eléa la regarda du coin de l’œil et Morrigane fit mine de noter quelque chose. Cette femme avait quelque chose en plus, elle ne savait pas quoi, mais elle avait le sentiment qu’il valait mieux être en bon termes avec elle.
Eléa s’arrêta devant un mobile, c’était la première fois que Morrigane voyait la jeune femme sourire, le sourire d’une enfant qui découvre quelque chose de merveilleux. Le mobile représentait des fées, gracieuses, en bois fin sculpté et en cristal, l’objet était très fin et lorsque le mobile se mettait en route, une douce lumière éclairait les fées, se projetant au travers du cristal et parsemant les murs alentours de petites étoiles.
« Il te plaît amour ? » se risqua Lucius en voyant le visage illuminé de sa compagne.
« Oui, » souffla-t-elle.
Il l’embrassa sur le front et fit signe à la vendeuse de le noter.
Ils sortirent du magasin quelques minutes après, non sans avoir remercié la vendeuse de quelques Galions. Ils n’avaient finalement pas acheté grand-chose, un lit, le mobile, une commode. Lucius espérait revenir plus tard terminer les achats, ils avaient le temps et il souhaitait vraiment qu’Eléa s’implique.

Quand ils revinrent à l’appartement, Eléa se contenta d’enlever sa cape et de s’asseoir dans le canapé, conjurant deux tasses de thé fumantes.
Lucius l’observa et grimaça légèrement. Il avait repoussé le moment, mais il devait le faire, pour elle, pour eux, pour leur famille. Il savait que cela ne serait pas facile, qu’elle s’opposerait à un tel traitement. Il sortit de sa sacoche de travail un sac en velours noir et avança vers le canapé. Il poussa le plateau qui contenait le thé et s’assit en face d’Eléa, sur la table en bois. Elle fronça les sourcils en remarquant le sac de velours.
« Eléa... J’ai parlé avec Sev et je lui ai demandé de préparer quelque chose pour toi... »
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle, méfiante.
« Une potion, » dit-il en sortant délicatement une fiole dont le liquide violacé brillait à la lumière des bougies. « Une potion contre la mélancolie... »
Eléa soupira en s’enfonçant dans le canapé.
« J’en ai pas besoin Lucius, je ne suis pas mélancolique... »
« Amour... Tu ne souris plus, tu ne me parles plus, je ne te reconnais pas... » murmura-t-il tout en lui prenant les mains. « Tu manges très peu, tu... »
« Arrête avec ça Lucius ! » le coupa Eléa. « Comment veux-tu que j’aille ? Je suis enceinte, je vais bientôt ressembler à une baleine et je m’ennuie... »
« Je voudrais que tu prennes cette potion... Elle t’aidera à moins voir les choses en noir... » Eléa leva les yeux au ciel. « Amour, s’il te plaît... Je ne supporte plus de te voir si triste... »
Eléa le regarda dans les yeux et fut touchée par la sincérité de son regard. Elle devait faire des efforts, elle le savait, elle ne voulait pas le perdre.
« D’accord... » accepta-t-elle. « C’est pour toi que je la prendrai. »
« Non, c’est pour nous... nous 3. »
Elle s’approcha de lui et ils s’embrassèrent tendrement. Elle prit la fiole et la regarda d’un air suspect.
« Je lui ai demandé de faire un goût à la fraise, » ajouta Lucius.
Elle sourit et l’attira vers lui pour approfondir leur baiser, il lui sourit à son tour et lui enleva rapidement son pull pour atteindre sa poitrine gonflée qu’il caressa avec précaution. Elle lui mordilla la lèvre et lui susurra ses envies, la nuit fut longue et mouvementée. Elle s’endormit sereine, alors que Lucius la quitta pour rejoindre le manoir familial dans lequel il n’avait pas mis les pieds depuis une semaine.


***

Poudlard, vendredi 7 février 1998

Deux semaines venaient de s’écouler, deux semaines plutôt tranquilles et où les jours défilaient avec une certaine monotonie au fur et à mesure que l’angoisse s’était emparée des septièmes années qui subissaient la pression des professeurs quant à l’examen final qui clôturerait leurs études à Poudlard.

La semaine touchait enfin à sa fin, au plus grand soulagement de Ron qui voyait défiler ses piteux résultats aux ASPICS blancs. Hermione avait été déçue de sa note en Histoire de la Magie mais affichait des résultats plus que satisfaisants alors qu’Harry récoltait des résultats honorables et les félicitations de ses professeurs. Neville était entré en cours de Potions en tremblant, pétrifié à l’idée de subir le courroux du Professeur Snape face à une note qu’il évaluait comme mauvaise. Ce qui surprenait le plus Ginny, prise dans le tourbillon des inquiétudes de ses amis, c’était qu’aucun n’avait encore parlé de la Saint Valentin dont le bal aurait lieu dans une semaine…

A la fin du cours de Potions, Hermione ne demanda pas son reste et bouscula Ron pour sortir plus rapidement de la salle de cours et s’enfuir en direction de la Tour Gryffondor.
« Qu’est-ce qui lui prend ? » demanda Ron en la suivant du regard.
« Elle a raté l’ASPIC blanc… » expliqua Harry en jetant son sac sur son épaule.
« Elle a eu quelle note ? »
« Un A… »
« Quoi ? Et elle appelle ça raté ?! » hallucina Ron en froissant sa copie qui arborait un piteux T d’un air agacé.
« J’ai eu A aussi ! » jubila Neville, et Ron lui jeta un regard abattu tandis qu’Harry le félicita.
« Au moins, c’est ton jour Neville ! » s’exclama Ron. « Tu vas te ramasser un O cet aprèm en Botanique et le week-end sera à toi ! »
« Il est à nous aussi si tu viens à l’entraînement de Quidditch ce soir, » ajouta Harry à l’attention du rouquin. « Je te rappelle juste comme ça au passage qu’on joue contre les Pouf’ demain et vu que tu n’étais pas à l’entraînement la dernière fois- »
« Oui, ça va, ça va, je sais, » l’interrompit Ron, « j’y serai, t’inquiète ! »

Ils gagnèrent le Grand Hall et au lieu de prendre le chemin de la grande Salle, Ron se dirigea vers les escaliers menant aux étages du château.
« Tu vas où ? » l’interrogea Harry. « Tu ne viens pas déjeuner ? »
« Si, j’arrive ! Minute papillon, j’ai un truc à faire ! »

Et sur ces mots, il planta Harry et Neville dans le hall pour commencer à grimper deux à deux les marches qui le conduisirent jusqu’à la Tour d’Astronomie.
Il y pénétra essoufflé et il n’eut pas le temps de reprendre sa respiration que Pansy lui sauta au cou.

***

Londres, mardi 5 février 1980

Eléa sursauta en entendant la porte d’entrée s’ouvrir. Lucius était en avance et elle chassa d’un coup de baguette magique la fumée qui l’entourait. Elle se tourna vers lui, un large sourire aux lèvres et il la regarda d’un air suspicieux.
« Qu’est ce que tu as fait ? » demanda-t-il.
« Rien, pourquoi tu dis ça ? » dit-elle innocemment.
« Tu as ton sourire spécial bêtise, » répondit-il doucement tout en s’approchant d’elle lentement. Il l’embrassa tendrement avant de reculer en la regardant d’un air blasé.
« Tu as fumé... encore. »
« Juste une petite cigarette, » avoua Eléa en faisant une mine boudeuse et comique.
« Ce n’est pas drôle Eléa ! » s’exaspéra Lucius. « Tu sais que je ne veux pas que tu fumes ! » Elle leva les yeux au ciel. « Je suis sérieux ! » ajouta-t-il.
« D’accord, je suis désolée... » dit-elle à voix basse alors qu’il la fusillait du regard. « Je te promets que c’était la dernière... »
Il soupira et la prit dans ses bras, déposant un baiser sur son front. Son attention fut attirée par des parchemins éparpillés sur la table basse.
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il en fronçant les sourcils.
« Une dispute à distance avec mon père, » soupira Eléa.
« A quel sujet ? » s’étonna-t-il.
« Il veut absolument faire une réunion de l’Ordre en fin de semaine et exige ma présence... » répondit Eléa d’un ton ennuyé.
Elle s’assit sur le canapé et rangea un peu les parchemins, Lucius la rejoignit et passa une main affectueuse dans le dos de son amante.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu ne veux pas y aller ? »
« Non, » râla-t-elle. « Je suis trop fatiguée Lucius, je ne le sens pas trop... »
« Tu prends les potions que t’a fabriquées Severus ? »
« Bien sûr, ça m’aide physiquement, mais c’est plutôt psychiquement que je me sens faible... »
Elle se blottit contre lui et il l’entoura de ses bras amoureux. C’était dans ses moments-là qu’elle ressentait cette sorte de pincement à la poitrine, comme si l’amour qu’elle ressentait pour cet homme était trop grand pour son petit cœur. Il avait dû lire dans ses pensées, car il prit son visage entre ses mains et la transperça de ses yeux bleus, comme s’il voyait au plus profond de son âme, puis il l’embrassa tendrement.
« Tu lui diras, n’est-ce pas ? » Il fronça les sourcils. « Au Maître... »
« S’il me pose la question, oui, tu le sais... » dit-il doucement.

Elle acquiesça tristement puis saisit une autre feuille de parchemin, une liste de noms y était inscrite, ainsi que divers gribouillages qui firent sourire Lucius. Des cœurs entremêlés de leurs prénoms... comme une écolière amoureuse de son premier petit ami... Elle en avait rempli le parchemin.
« C’est la liste d’invités pour ma pseudo fête joyeuse, » dit-elle d’un ton monocorde.
« Oh... » Il s’empara de la feuille avant d’éclater de rire. « Vraiment ? Eléa... » Il secoua la tête.
« Bah quoi ? » sourit-elle, « ça pourrait être marrant non ? Et puis, ce sont tous mes amis, enfin, presque, j’ai envie qu’ils soient là... »
« Tu vas vraiment envoyer une invit’ à Bella ? »
« Oui, juste pour la faire enrager... Elle ne viendra pas, mais je pense que Rodolphus et Rabastan oui.... »
« C’est fort possible, » répondit-il d’un air concerné. « Où veux-tu la faire ? Ici ? »
« Je ne vois pas d’autre endroit... »
« On pourrait la faire au resto, comme ça, si on s’entretue, on n’aura pas à nettoyer la casse... »
Eléa pencha la tête sur le côté, d’un air blasé.
« Je ferai des efforts, et je brieferai les autres, je te le promets... » ajouta-t-il en souriant.
« Au resto alors ? Le problème c’est le placement de table, en plus je ne pourrais pas parler à tout le monde. »
« A moins de demander une table ronde. »
Eléa resta songeuse un instant.
« T’es vraiment l’homme idéal, tu le sais ? »
« Oui... » dit-il en s’approchant d’elle pour lui mordre la lèvre.
« Et modeste avec ça... »
« C’est génétique... » murmura-t-il avant de glisser une main audacieuse entre les jambes de sa maîtresse.
Eléa laissa tomber son parchemin sur le sol, décidant de céder aux envies de son amant et s’abandonnant dans ses bras.


***

Poudlard, dimanche 9 février 1998

La neige s’était définitivement envolée de cet hiver encore glacial et le soleil dardait ses rayons qui ne réchauffaient Hermione que parce qu’elle se trouvait derrière la fenêtre réverbérante. La bibliothèque fourmillait d’élèves avides de connaissances et elle fronça les sourcils en songeant que pour un dimanche après-midi, les préoccupations de la jeune génération avaient bien changé depuis son entrée à Poudlard il y a presque sept ans. Elle regagna la petite table ronde où elle avait étalé ses nombreux livres et parchemins, et commença à rassembler son fourbi en prenant soin de ranger minutieusement sa plume dans son écritoire. Elle se pencha afin de ramasser son sac et quand elle releva la tête, elle sursauta en face de la nouvelle présence qu’elle avait en face d’elle.
« Je peux avoir ce livre sur les Potions que tu es en train de corner ? » demanda la voix traînante familière qu’elle connaissait si bien avec un petit sourire en coin.

Déjà vu.

« Je suis en train de le lire ! » joua-t-elle en s’efforçant de garder son sérieux en prenant un ton volontairement dur.
« Tu lis un livre fermé ? Je savais que tu avais fait des progrès considérables ces dernières semaines, mais à ce point-là… » siffla Draco avec ironie et elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel.
« J’ai besoin de ce bouquin Malfoy, j’ai lamentablement foiré l’ASPIC blanc de Potions… » déclara-t-elle avec une petite grimace.
« Tu as eu combien ? »
« Un A… »
« Quoi ? Et tu appelles ça raté ??! » s’étrangla presque le Serpentard s’effondrant dans le fond de sa chaise.

Déjà vu. La voix d’Harry prononçant les mêmes mots lui fit écho et elle soupira à nouveau. Elle secoua la tête, décidée à chasser ces pensées et elle pencha légèrement la tête sur le côté en scrutant son ex-petit ami.
« Je peux te demander quelque chose ? »
« Vas-y toujours… » Il parut intéressé alors qu’il se rapprocha à nouveau de la table, posant ses coudes sur les livres encore étalés en prenant un air concerné et attentif.
« Je voulais te le demander depuis longtemps. Avec le temps j’avais oublié, et puis là tu viens de me le rappeler… » Elle s’arrêta en se rendant compte qu’elle était en train de commencer à parler pour ne rien dire et réfléchit aux mots les plus appropriés avec une minutie qui lui était propre. « Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais au début de notre sixième année on s’est retrouvé à cette même table tous les deux… »
« Je me souviens, » acquiesça Draco et elle vit dans son regard qu’il avait compris la question qui arrivait.
« Alors tu vois où je veux en venir, n’est-ce pas ? Je sais que tu as certaines facilités en matière de divination et je sais qu’en faisant mine de lire dans les lignes de ma main ce jour-là, tu as vu des choses… Qu’est-ce que tu as vu Draco ? »
Draco. Elle venait de l’appeler à nouveau par son prénom et il imprima mentalement le son mélodieux de sa voix le nommant par son prénom alors qu’il ferma les yeux en soupirant. Il fut silencieux durant quelques secondes et il ouvrit à nouveaux ses yeux gris qu’il plongea dans le regard noisette de la jeune Gryffondor.
« J’avais vu que tu rejoindrais les Mangemorts mais je me suis de toute évidence trompé, » déclara-t-il enfin avec un faible sourire.
« Non, tu avais raison, on y est allé tous les deux, » répondit-elle d’un air perplexe.
« Non, Hermione, tu n’as jamais rejoint les Mangemorts et ça n’arrivera jamais. »
Elle comprit la subtilité de sa réponse alors qu’elle lui rendit son sourire. Puis son visage s’assombrit et elle osa, presque dans un murmure, à poursuivre sur ce terrain miné.
« Et toi Draco, est-ce que tu as rejoint les Mangemorts ? »
« D’après toi ? » répondit-il sans réfléchir.
« Je ne sais pas, » avoua-t-elle sincèrement confuse.
Un nouveau silence accompagna les trois élèves de premières années qui passèrent près de leur table et Draco se leva enfin.
« Si, tu sais, » répondit-il laconiquement avant de tourner les talons.

Elle resta encore une bonne demi-heure à retourner dans tous les sens ses dernières paroles et chercher un quelconque indice dans ses souvenirs puis elle décida de ne plus penser à Draco Malfoy en refermant ses pensées en même temps que son manuel de Métamorphoses.
Elle remonta lentement jusqu’à la Tour Gryffondor et se surprit à fredonner dans les escaliers avant d’arriver devant le portrait de la Grosse Dame qui engagea une conversation sur la vétusté des lieux qui commençait à ternir son cadre et son teint par la même occasion. Elle sourit en choisissant pour une fois de ne pas envoyer balader la gardienne de la Tour Gryffondor, un peu agaçante.

***

Harry soupira d’un air navré en regardant Ginny qui, dépitée, tournait dans ses doigts sa plume avant de lancer un regard désespéré en direction de son petit ami, assis à côté d’elle.
« Je te l’avais dit Harry, » intervint Ron d’un air amusé. « Gin’ est nulle en maths ! Lui expliquer cette tactique avec le calcul des angles du terrain de Quidditch n’est pas une bonne idée… Même avec le dessin elle pige pas, c’est du temps perdu ! »
« La ferme Ron ! » se défendit Ginny en froissant le morceau de parchemin qui contenait le dessin et les explications d’Harry pour le jeter au visage de son frère qui se mit à rire d’un air moqueur. « Au lieu de faire le malin, aide-moi ! Tu disparais de plus en plus souvent, à croire que tu vois une fille en cachette… »
« Et je rajouterais à titre subsidiaire, juste pour information, qu’Hermione est de moins en moins disponible, » ajouta Neville de derrière son journal.
D’un revers de la main, Ron frappa dans le journal de son ami qui riait avec Harry et Ginny.
« En parlant de Mione, une idée de ce qu’elle fait ? » demanda Ginny et au moment où elle prononça cette phrase, l’intéressée pénétra dans la salle commune en soupirant.
« Où est-ce que tu étais ? » demanda d’un air suspicieux Ron en plissant légèrement les yeux.
« A la bibliothèque, » répondit naturellement Hermione avant de se tourner vers son frère. « Harry, je peux t’emprunter Hedwige ? »
« Bien sûr, c’est pour écrire à Eléa ? »
« Ouais, » répondit familièrement la jeune sorcière en se dirigeant vers le dortoir des garçons.
« Hermione, ne lui dis pas que tu as eu une mauvaise note en Potions, c’est ridicule ! » lui cria Harry.
« Qu’est-ce que ça peut pas te faire ?! » répliqua Hermione des escaliers, « je dis ce que je veux à ma mère ! »
« Qu’est-ce que j’ai dit ? » soupira Harry en percevant le ton agacé et fâché de sa sœur.
« Des conneries, comme d’habitude… » soupira à son tour Ginny en lançant un regard blasé au survivant.

***

Grimmauld Place, jeudi 7 février 1980

« Ça ira, ne t’inquiète pas amour... » chuchota-t-il.
Lucius serra sa maîtresse à nouveau dans ses bras. Il sentait qu’elle n’allait pas bien, inquiète d’une confrontation avec son père, elle était fragile et il essayait de refouler sa peur pour elle. Le Maître avait été très clair, elle devait participer à cette réunion. Lucius avait insisté pour l’en dispenser mais il avait failli franchir la limite de la désobéissance et le Lord avait été à la fois surpris et mécontent de son attitude trop sentimentaliste.

Eléa transplana et se rendit donc à l’Ordre du Phénix.
Lorsqu’elle arriva, Sirius et Rémus étaient déjà présents ainsi que McGonagall et son père, qui la regarda de ses yeux perçants. Elle se raidit et marcha la tête haute, pour se donner une contenance qu’elle n’avait pas. Elle les salua un à un, évitant soigneusement de croiser les yeux de son père.
Elle s’assit à la grande table, silencieuse, sous les regards intrigués de ses amis, et essaya de se concentrer, de rassembler toutes ses forces pour fermer son esprit.
Les autres membres arrivèrent enfin et prirent place, Eléa put remarquer la mine fatiguée ou triste de certains. Dumbledore prit enfin la parole et fit un petit discours qu’Eléa n’écouta que d’une oreille.
Encore un monologue pour remonter le moral des troupes, les encourager à ne pas perdre espoir. Quel espoir ? se demanda Eléa. Les Mangemorts étaient cinq fois plus nombreux qu’eux et le Maître prenait chaque jour plus de pouvoir, plus d’emprise sur le monde. Chaque membre de l’Ordre courrait vers une mort certaine, et bizarrement, ce constat ne l’attrista pas plus que ça.

Son attention fut attirée par le mot « France » et elle se décida à écouter les paroles de son père. La France était très touchée par les massacres, de nombreuses familles qui résistaient à Voldemort avaient été tuées, des maisons brûlées, femmes et enfants égorgés. Il s’arrêta un instant et regarda Eléa dans les yeux.
« Eléa, j’ai besoin que tu me dises tout ce que tu sais sur Marius de Lioncourt. »
Les mots résonnaient dans sa tête mais elle resta complètement immobile, les yeux rivés sur son père.
« Eléa ? » demanda-t-il.
Elle secoua sa tête comme pour se réveiller et eut un petit rire moqueur.
« Bien sûr... Voilà pourquoi ma présence était obligatoire... »
« Son adresse, les lieux qu’il fréquente, ses amis proches... » ajouta le vieil homme, avec un air sérieux.
Au pied du mur, Eléa sentit ses yeux se remplir de larmes. Tous les regards étaient sur elle, des regards durs ou compatissants suivant les personnes. Son cœur s’était emballé et elle pouvait sentir son rythme saccadé contre sa poitrine.
Comment pouvait-elle trahir Marius ? Elle avait partagé un an de sa vie avec cet homme, il avait été son ami, son confident, sa famille, son amant...
« Non, » murmura-t-elle en secouant la tête, « non, hors de question… »
« Eléa, nous avons besoin de ces informations pour pouvoir envisager une action en France... » ajouta Dumbledore en essayant de capter le regard de sa fille qui avait détourné la tête.
« Non ! » s’exclama-t-elle en se levant brusquement. « Comment osez-vous me demander ça ? C’est un de mes amis, jamais je ne m’en serais sorti sans lui ! » Elle éleva le ton tout en essuyant ses larmes. « Utilisez vos espions ! »
« Eléa, Marius est le leader des Mangemorts Français, tu ne peux pas le nier... Nos espions ont disparu... » reprit Dumbledore avec douceur, tentant de calmer la Mangemort qui tremblait de colère.
Eléa sursauta. Cela ne pouvait être réel... Devant elle, le visage de Marius, ses yeux bleus plantés dans les siens. Il lui caressait le visage puis l’embrassait passionnément. Elle pouvait sentir ses longs cheveux lui frôler les épaules et son parfum se répandre tout autour d’elle. Soudain, il s’effaça. Son père se tenait devant elle, les sourcils froncés, attendant une réponse.
« Je ne peux pas le trahir ! » Prise d’un frisson, elle resserra son châle autour de ses épaules.
« Eléa… » Elle tourna son visage pâle vers Rémus. « C’est un assassin, tu le sais, il a massacré tous ces gens... »
Elle porta subitement sa main à sa tempe droite. Du sang, elle marchait dans une marre de sang, main dans la main avec le Mangemort à la silhouette unique... Elle leva sa baguette et un éclair vert en sortit pour frapper un homme devant elle qui s’écroula en silence à ses pieds.
Elle releva la tête, prise de panique et d’un effroyable mal de tête. Elle commença à trembler de tout son corps.
« Eléa ? » demanda McGonagall légèrement inquiète, alors que son père la regardait d’un air soucieux, « vous êtes notre seule chance... »
Eléa sortit sa baguette et traça un trait horizontal vers la sorcière. Une fine lueur rouge s’échappa de la baguette, comme un trait fait rapidement à la plume, et le cou de l’enseignante se mit à saigner abondamment à la stupeur générale.
Eléa recula d’un pas et écarquilla les yeux tout en regardant autour d’elle. Ils l’observèrent, interloqués. Sirius était sur le point de se lever tandis que Lily lui avait attrapé doucement le bras, le regard empli d’incompréhension.
« Eléa, tu vas bien ? » demanda la rouquine.
La jeune femme se détacha brusquement d’elle, terrifiée. Elle jeta un dernier regard à son père avant de s’enfuir en courant et de transplaner immédiatement chez elle.

« Lucius ! » cria Eléa, secouée de sanglots, « Lucius ! »
Le Mangemort sortit de la chambre, habillé d’un peignoir et les cheveux mouillés. Eléa se jeta contre lui et pleura de tout son corps en marmonnant des phrases incompréhensibles au sujet de la France.
Il réussit enfin à l’apaiser et lui demanda finalement de lui expliquer ce qu’il s’était passé. Eléa se recula, les yeux rouges et gonflés par les larmes, encore tremblante.
« Je crois que j’ai foutu en l’air ma couverture, » articula-t-elle.
Lucius passa une main nerveuse dans ses cheveux et s’habilla d’un coup de baguette, il aida Eléa, qui s’était écroulée sur le canapé, à se relever et l’entoura de ses bras.
« Il faut qu’on dégage d’ici. »
Ils transplanèrent, Eléa savait vers quelle destination, et elle était morte de peur... Pas pour elle, elle était enceinte, Il ne lui ferait pas de mal, mais Il pouvait la punir en touchant celui qu’elle aimait par-dessus tout.


***

Londres, dimanche 9 février 1998

Elle allait y arriver. En faisant un effort, elle y arriverait. Finalement, elle soupira et balança à l’autre bout de la pièce son manuel de Magie Noire qui commençait à lui brûler les doigts. Elle ne savait pas grand-chose du rituel qui approchait et la frustration s’était emparée d’elle alors qu’elle avait l’impression d’ingurgiter tout ce poison comme un aveugle avance à tâtons dans un lieu qui lui est inconnu. Elle se leva, alla ramasser le manuel qu’elle replaça dans la bibliothèque avant d’admirer à nouveau la nouvelle décoration avec une fierté non dissimulée. Son cœur s’accéléra quand elle entendit les notes mélodieuses s’échapper du piano de Lucius. Le fait qu’ils aient poussé les murs de l’hôtel particulier avait permis à Lucius de rapatrier son instrument fétiche au plus grand plaisir de sa compagne.

Elle se dirigea vers la musique qu’elle ne reconnut pas et s’arrêta nette devant la vision qui lui coupa le souffle. Ce n’était pas Lucius qui jouait du piano et elle se maudit intérieurement pour ne pas l’avoir senti. Lord Voldemort s’était invité sans prévenir et elle frissonna quand il leva ses yeux turquoise dans sa direction. Elle déglutit avec difficulté et comme possédée, elle s’avança vers son Maître qui cessa de faire jouer ses doigts sur les touches noires et blanches. Il lui fit signe en silence de le rejoindre et s’asseoir à côté de lui. Elle obéit avec résignation et attendit les remontrances qu’elle savait inévitables.

« Tu ne veux pas me jouer un petit air Eléa ? » demanda-t-il d’une voix trop doucereuse qui sonna faux à ses oreilles.
« Je-je ne sais pas jouer du piano… » bafouilla-t-elle en tremblant légèrement bien qu’elle essayait de dissimuler ses craintes.
« Allons… Lucius a bien dû t’enseigner quelques rudiments, n’est-ce pas ? »
« C’était il y a longtemps, je ne m’en souviens plus… »
Il se leva et passa derrière elle et alors que sa veste la frôlait, elle retint sa respiration. Il prit ses mains qu’il posa sur les touches et elle ferma les yeux en sentant avec culpabilité une chaleur s’insinuer en elle alors qu’il la guida pour quelques notes aventureuses. Ses doigts s’emmêlèrent aux siens, sa peau douce était à peine croyable si on connaissait le véritable visage du personnage, mais elle n’avait qu’une vision érotique de lui à l’esprit alors qu’elle pouvait sentir son souffle chaud dans son cou.

Il arrêta le doux ballet de leurs doigts indécents et la fit se lever avant de la conduire à la bibliothèque privée dans laquelle elle se trouvait il y a quelques minutes. Il prit le manuel qu’elle venait de reposer et le lui tendit sans un mot.
« Il ne te plaît pas ? Je l’avais pourtant choisi avec soin spécialement pour toi, » déclara-t-il toujours aussi mielleux et attentionné, mais elle ne se méprit pas sur le lourd mécontentement qui planait derrière ces paroles trop posées.
Et le volcan entra en éruption aussi soudainement que la foudre fendit le ciel, la faisant sursauter. Elle aurait dû le savoir, elle n’était pas la seule à jouer avec les éléments et il était même un challenger de taille.
« Moins d’un mois Eléa ! » hurla-t-il cette fois hors de lui alors que ses yeux devinrent rouges à nouveau et que les crevasses commencèrent à le défigurer. Il l’attrapa violemment par le bras et lui désigna une étagère remplie de livres. « Il te reste tous ces livres à ingurgiter ! Tu m’entends ?! » Elle acquiesça en serrant contre son ventre le manuel qu’il lui avait remis.
Il la lâcha aussi violemment qu’il l’avait saisie et elle recula d’un pas sous les brutales manipulations de son frêle corps, amaigri par les derniers événements. Son regard se posa sur son décolleté mais elle savait que ce n’était pas sa poitrine mise en valeur qu’il regardait. Sa protection invisible l’empêchait d’utiliser la force pour accélérer le processus mais il avait une arme aussi puissante alors qu’il lui envoya par la pensée des images d’Hermione et elle comprit la lourde menace alors qu’une larme incontrôlable roula sur sa joue. Il l’attrapa finalement par les cheveux et l’embrassa brutalement sur les lèvres avant de sortir de la suite sans un mot. Elle hoqueta avant de fondre en larmes et porta une main à ses lèvres qu’il avait meurtris, ses larmes se mêlant finalement à son sang.

La demi-heure qui suivit sa séance poussée de Magie Noire fut assez pénible bien que largement supportable compte tenu du fait qu’elle avait pris en guise de remède préventif une potion confectionnée par Snape. Elle avait tout de même rendu son déjeuner mais après une relaxation intense et le contrôle de sa respiration, elle pouvait dire que son état général était plutôt satisfaisant. Elle soupira en voyant ses yeux tout de même rougis et sa mine fatiguée que lui renvoyait son miroir, avant d’efforcer de camoufler ces désagréments sous un maquillage léger mais soutenu au niveau de son teint trop pâle. Elle releva ses cheveux dans un chignon mal fait qui laissait s’échapper quelques mèches folles et elle enfila un gros pull noir sur son vieux jean bleu troué et délavé.

Elle se força à plaquer un sourire de circonstance sur son visage et descendit lentement au rez-de-chaussée avec une lassitude perceptible sous ses pas lourds et désabusés. Elle gagna le boudoir où les conversations étaient nombreuses et ses yeux commencèrent à lui piquer sous l’effet des fumées épaisses de cigarettes et autres cigares dont elle ne supportait pas l’odeur.

Elle rejoignit Lucius, Rodolphus et Rabastan, assis autour d’une petite table ronde et Lucius lui tendit une cigarette qu’elle refusa d’un geste de la main avec une petite grimace.
« Qui est en charge de la mission de la semaine prochaine dans les anciennes zones minières ? » demanda Rabastan alors que Rodolphus lui envoya un coup de coude qui se voulait discret mais qui n’échappa pas à Eléa.
« Luka, » répondit Lucius et la réponse de son amant surprit quelque peu Eléa. « Il m’a informé qu’Adriana avait disparu depuis cinq jours maintenant, aucune piste et elle semble s’être littéralement volatilisée. »
Lucius planta son regard polaire dans celui très clair d’Eléa qui leva un sourcil avec une fausse perplexité.
« En tout cas, la petite virée d’hier soir m’a vraiment fait du bien ! » s’exclama Rabastan qui se reçut un autre coup de coude de son frère.
Eléa fronça à nouveau les sourcils et jeta à Lucius un regard désapprobateur.
« Je croyais que tu bossais Lucius ! Vous avez fait une virée sans moi ?! J’arrive pas à croire que vous ayez fait une virée sans moi… »
« Pour avoir l’Ordre du Phénix et une armée d’Aurors au cul, non merci ! » s’exclama Rodolphus avant de s’enfoncer dans son fauteuil en voyant le regard noir que lui lançait Lucius.

Eléa se demanda tout à coup ce qu’elle faisait finalement là et eut une subite envie irrésistible de s’échapper pour se réfugier à Grimmauld Place. Elle n’avait pas sa place ici, plus maintenant, elle en était à présent plus que convaincue. Voldemort ne tolérait sa présence en ces murs que parce qu’il avait encore besoin d’elle pour son foutu rituel. Elle se mit à frissonner en songeant à son avenir incertain. Que lui avait-il réservé après la date fatidique de son rituel qui était censé lui donner la clé pour atteindre son but ultime ? Allait-il la tuer ?

« Tu serais venue Eléa ? »
La voix de Rabastan la ramena dans la réalité et elle s’aperçut que les trois Mangemorts la regardaient en attendant sa réponse.
« Non, non, je ne serai pas venue… J’ai autre chose à faire que vos stupides conneries… » marmonna-t-elle d’un air boudeur tout en se levant pour quitter le lieu enfumé.

Avant de regagner sa chambre, elle tourna un œil vers la pendule du hall qui indiquait déjà 18h et elle soupira en retenant ses larmes amères.
« Chaton… »
Elle se retourna et capta le regard inquiet de son amant qui s’approcha d’elle avec un air concerné.
« Je t’ai menti pour la virée d’hier soir, c’est vrai, » concéda-t-il, « mais tu n’as vraiment rien raté. Je m’inquiète Eléa, tu as l’air si fatigué. Tu tiens à peine debout, tu es amaigrie et je n’aime pas te voir dans cet état chaton… Tu étais aussi bien là à te reposer hier soir, et tu n’aurais pas pu venir de toute façon, tu le sais… »
« Je me fous de votre sortie à la con ! » répliqua-t-elle durement. « Je me sens exclue Lucius, de tout. Je ne participe plus à rien, tout le monde me rejette comme si j’étais une pestiférée ! Je n’ai plus ma place ici, je ne suis plus qu’une potiche à écouter des bribes de conversations dans lesquelles chacun prend bien soin de chaque mot qu’il emploie de peur que j’aille cafter après à mon père et l’Ordre du phénix ! »
« Tu es étonnée ? » demanda Lucius avec un brin de sarcasme dans la voix.
« Même toi, tu ne me dis plus rien, tu ne me parles plus, ou alors que pour me dire des banalités… » Elle essuya de rage une larme qui s’était échappée de ses yeux fatigués.
« Et toi ? Tu me dis tout ? » rétorqua-t-il d’un ton accusateur. « Tu n’aurais pas vu Adriana par le plus grand des hasards ? »
« Non, » mentit-elle en soutenant le regard de son amant et pour une fois sans ciller.
« Elle a été kidnappée par l’Ordre du Phénix ? » continua-t-il en insistant pour lui faire cracher le morceau.
Eléa lui lança un regard lourd de sous-entendus avant de mettre un pied sur la première marche des escaliers, puis un deuxième.
« Non, elle n’a pas été kidnappée par l’Ordre du Phénix, » articula-t-elle finalement en regardant Lucius bien droit dans les yeux avant de monter au premier étage.

Elle claqua la porte de sa chambre avec rage et scella l’entrée par un sort pour ne pas qu’il la rejoigne, bien qu’elle savait qu’il attendrait plusieurs heures avant de réapparaître. Sa colère disparut quand elle aperçut une lettre sur son lit et un franc sourire adoucit enfin son visage quand elle reconnut l’écriture d’Hermione.

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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:16
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Little Hangleton, jeudi 7 février 1980, 21h07

Ils étaient entrés dans le Manoir, où quelques Mangemorts montaient la garde. Lucius fit signe à un homme de stature moyenne et celui-ci se dirigea vers l’escalier qui menait au sous-sol, mais Eilane arriva avant qu’il n’ait le temps de descendre une marche.
Elle s’avança vers Lucius qui tenait toujours Eléa dans ses bras, sans jeter un regard à l’homme qui lui fit une révérence.
Son regard de bronze se posa sur Eléa, pâle et tremblante, visiblement déstabilisée. Elle secouait la tête de temps à autres et semblait marmonner tout en sanglotant.
« Installez-vous dans nos appartements et essaie de la calmer... Je lui apporte une potion apaisante... Il sera là dans quelques minutes. »
Lucius la remercia et porta Eléa, incapable de monter les marches, jusqu’aux appartements du Maître. Il s’assit et Eléa s’allongea, la tête sur ses genoux. Il lui caressa les cheveux tout en lui parlant, tentant de l’apaiser, ignorant toujours la cause de cette crise d’angoisse et la façon dont elle aurait pu se trahir.
Ils restèrent ainsi une dizaine de minutes, Eléa se calma enfin et resta les yeux rivés vers la cheminée en face d’elle comme si le feu l’hypnotisait. Eilane entra discrètement dans la pièce, tenant une grande tasse fumante.
Eléa se redressa et grimaça en sentant la potion brûlante.
« Bois, ça va te faire du bien... » dit Eilane d’une voix douce.
Lord Voldemort fit son entrée dans la pièce, sa présence électrisant la pièce. Son regard bleu turquoise avait prit une teinte plus foncée lorsqu’il se posa sur Eléa, tremblante devant lui. Il s’assit et attendit qu’elle ait fini de boire sa potion.
« Que s’est-il passé ? » demanda le Lord brisant le silence pesant qui s’était installé.
« Je... je ne sais pas, » bredouilla Eléa. « Je ne sais pas ce qu’il m’est arrivé... j’ai cru... un instant, j’ai cru devenir folle... » bredouilla-t-elle les yeux dans le vague.
Lucius passa une main dans son dos pour l’encourager à parler, Eléa baissa la tête, préférant ne pas affronter le regard de son Maître.
« Dumbledore a commencé à parler de la France, » avoua-t-elle. « Il a parlé des massacres, des rangs des Mangemorts qui ne cessent de grandir... Il m’a demandé de dire tout ce que je sais sur Marius et c’est là que ça a commencé... »
Elle étouffa un sanglot et se remit à trembler.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé Eléa ? » demanda Eilane d’une voix douce.
« J’ai eu comme des flash-back, ça semblait tellement réel... Quand il a parlé de Marius, je l’ai vu devant moi, j’ai ressenti sa main sur mon visage... » Elle s’arrêta un instant, comme perdue dans ses pensées.
Elle leva ses yeux embués vers ceux de son Maître et continua.
« Quand ils ont évoqué son appartenance aux Mangemorts, aux crimes qu’il a perpétrés, je me suis retrouvée à Paris, dans la cave de la maison Desmartres... Je marchais avec Marius dans une mare de sang et j’assassinais cet homme... C’était comme si j’avais fait un saut dans le passé... Quand j’ai repris contact avec le présent, ils se sont rendus compte que quelque chose n’allait pas, j’ai eu de violents maux de tête et ensuite McGonagall a insisté... Et là... » Eléa refoula un sanglot. « J’ai pris ma baguette et je l’ai décapitée... »
« J’ai ressenti sa peur et j’ai senti l’odeur de son sang... » ajouta-t-elle en fermant les yeux d’où s’échappèrent quelques larmes.
Lord Voldemort s’enfonça dans son fauteuil, il ne quitta pas la jeune femme des yeux, tandis que sa compagne regardait celle-ci avec stupeur.
« Ce n’était qu’une hallucination... » reprit Eléa en regardant son Maître.
Elle était désespérée, Il pouvait sentir sa peur et son épuisement. Elle perdait la maîtrise de son esprit et cela la rendait dangereusement instable.
Eléa se tut quelques instants. Elle sentait son cœur reprendre une cadence normale, bien qu’elle était angoissée et prête à fondre à nouveau en larmes. Les mains de Lucius derrière son dos étaient un réconfort, bien qu’elle savait qu’il était presque aussi paniqué qu’elle et le silence du Lord n’était pas un bon signe. Elle décida de continuer son récit pour briser le silence devenu trop pesant pour elle.
« Deux secondes après, je me suis rendue compte que ce n’était pas la réalité... Je me suis enfuie, je ne pouvais rien faire d’autre, je ne pouvais pas rester et risquer plus grave... »
Lucius s’autorisa à respirer à nouveau, un tic nerveux agitant sa mâchoire, Eilane dévisagea Eléa avant de regarder son amant, ils semblaient communiquer par télépathie.
« Laissez-nous seuls, » ordonna Voldemort d’une voix calme.

Eléa était pétrifiée et le silence ambiant ne faisait rien pour arranger sa détresse. Le regard turquoise, à la fois séducteur et juge, la dévisagea et lut au plus profond d’elle-même.
Avant qu’Il ne prononce un mot, elle se jeta à ses pieds et éclata en sanglots.
« Je suis désolée... » articula-t-elle. « Je vous en prie, ne me punissez pas. »
« Chuuuuuuuuut... » murmura-t-il en caressant son visage. « Ne t’inquiète pas pour Lucius, je n’ai pas l’intention de te punir Eléa. »
Eléa poussa un petit cri de surprise avant de pleurer de soulagement. Elle pleura longuement, la tête posée sur les genoux du Lord qui caressait doucement ses cheveux. Il murmurait des mots en Fourchelang, qui l’apaisait, la berçait.
Eléa était la seule pour qui il avait cette patience, la patience d’un père, parfois d’un amant. Si il avait été capable d’aimer peut-être l’aurait-il considéré comme sa fille, mais elle était surtout celle par qui son règne atteindrait son paroxysme.

« Crois-tu que Dumbledore a vu tes hallucinations ? »
« Honnêtement, je n’en sais rien... Il sait que quelque chose n’allait pas... Je ne sais même pas quelle réaction il aurait eue en voyant mes pensées... »
Il croisa ses jambes et alluma une cigarette avant de reprendre.
« Cette nuit, tu vas rentrer chez toi, avec Lucius. Tu sauras très vite si il sait ou non. Si Dumbledore sait, tu auras une visite des Aurors... Dans ce cas-là, tu transplanes le plus vite possible, tu tues tout ce qui gênera ton passage et tu viens ici. » Eléa acquiesça. « Si rien ne se passe, tu demandes à Dumbledore une entrevue et tu lui présentes tes excuses. »
« Et si il m’attend pour m’enfermer ? »
« Je ne pense pas qu’il prendrait le risque d’attendre jusqu’à demain. Tu t’excuses, et tu lui dis tout pour Marius tout en lui donnant l’impression que c’est lui qui conduit l’interrogatoire. »
Eléa leva des yeux étonnés et apeurés.
« Ne t’inquiète par pour Marius, le temps que l’Ordre s’organise, il aura déjà quitté la France. Son travail là-bas est pratiquement terminé. »
« Que fait-on pour mon état ? Si jamais ça se reproduit ? Si je tue quelqu’un en pensant que c’est une hallucination ? Tout est si confus... »
« N’aie pas peur… » Il prit ses mains dans les siennes. « Je vais consulter certaines personnes... Il semblerait que ta grossesse interfère avec l’Occlumancie, sans compter, peut-être une grande fatigue... Il faut que tu te nourrisses plus. »
« Je n’ai jamais faim, » répondit Eléa en maudissant Lucius et son excès de paternalisme.
« Force-toi, » dit-il d’un ton explicite. « Je n’ai pas envie que tu tombes malade par peur de grossir ou je ne sais quelle absurdité, » trancha-t-il.

Eléa baissa les yeux et contempla un instant la moquette de la pièce. Eilane et Lucius entrèrent dans la pièce et Eléa se sentit tout à coup très las, comme si l’accumulation d’événements et d’émotions avait été trop importante.
Le Lord expliqua à Lucius les consignes qu’il avait données à Eléa et discuta plus longuement d’autres choses. Il sembla à la jeune femme qu’ils parlaient d’elle, mais elle ne put écouter, Eilane s’employant à l’en empêcher en la distrayant.
Enfin, Lucius recouvrit Eléa de sa cape et ils se rendirent chez elle. Rien n’avait bougé, personne ne les attendait. Ils se couchèrent, harassés par cette soirée mouvementée. Eléa décida de ne pas prendre de potion pour dormir, elle n’aurait pas de mal à trouver le sommeil, qui plus est, c’était plus judicieux en cas d’attaque.
Elle s’endormit très vite dans les bras de son amant, alors que celui-ci avait pris à son insu une potion d’éveil qui lui permettrait de monter la garde toute la nuit sans ressentir de fatigue. La nuit serait longue, mais Eléa serait en sécurité.


***

Poudlard, mercredi 12 février 1998

Hermione avait passé la matinée à la bibliothèque et elle s’était surprise à souhaiter que Draco la rejoigne pour poursuivre leur précédente conversation à la même table qu’elle s’était appropriée comme étant « sa table ». Elle ne l’avait pas vu et en était finalement pas si mécontente, que pouvait-elle attendre de lui… Un des plus grands regrets qu’elle avait face à la relation qu’elle avait eue avec le Serpentard était d’avoir échoué dans ses tentatives pour le faire parler de son enfance et principalement de son père. Elle savait qu’il vouait une admiration sans borne à Lucius, elle était persuadée qu’il avait dû être pourri gâté mais elle ne pouvait s’empêcher d’être convaincue qu’il n’avait pas dû être si heureux qu’il le clamait.

Elle regarda enfin l’heure et soupira de frustration en se rendant compte qu’il était déjà l’heure de déjeuner. Elle fut tentée de sauter le déjeuner pour pouvoir finir sa composition d’Histoire de la Magie mais abandonna l’idée en sentant son estomac protester avec indignation.

Elle descendit d’un air enjoué jusqu’à la Grande Salle et son sourire s’élargit quand elle rejoignit ses amis attablés.
« Mione ! » s’exclama Ron, heureux de pouvoir commencer à manger alors qu’Harry avait voulu qu’ils attendent la jeune sorcière.
« Vous étiez où ? » demanda Hermione en s’asseyant à côté de son frère et sa meilleure amie.
« Cours d’Histoire… » répondit platement Ginny, ce qui amusa Hermione.
« Quidditch, » répondit à son tour Ron en commençant à se servir dans le plat de crudités.
« Encore ?? » s’exclama la Gryffondor alors qu’Harry lui tendit le plat.
« Match contre les Serpentards la semaine prochaine Hermy, on doit les battre ! » s’exclama son frère avec des éclairs dans les yeux.
« Quoi ? Les Serpentards et les Gryffondors sont encore en tête ?? A croire qu’il n’y a que deux Maisons dans cette école ?! » répondit Hermione et Ginny pouffa en se servant à son tour.
« On a vu Angelina tout à l’heure Mione, » commença la rouquine, « elle veut te voir pour le bal de la Saint Valentin vu le bon boulot que tu avais fait l’année dernière. »
« Oh ! » Hermione fut à la fois surprise et flattée, et elle chercha du regard Angelina qui lui adressa un signe de tête et elle acquiesça avec un large sourire.
« Harry, tu vas au bal avec qui ? » lui demanda Ron et ses amis lui jetèrent un regard navré tandis qu’il haussa les épaules devant le fiasco d’une tentative visiblement ratée d’une boutade qui n’avait fait rire que lui.
« J’y vais avec Ron ! » s’exclama Hermione, venant à la rescousse du rouquin.
« Ouais, » renchérit Ron en fourrant une pomme de terre dans sa bouche d’un geste énergique.
« En toute amitié, » ajouta Hermione.
« Rien de plus, » conclut Ron avec un sourire à la limite du ridicule.
« Vous avez répété ou quoi ?! » s’exclama Ginny en riant alors qu’Harry scrutait ses amis avec un air amusé. « Et toi Neville ? » poursuivit la rouquine.
« J’y vais avec Hannah Abbott… » murmura Neville en rougissant. « Je lui ai demandé, elle a dit oui… »
« Oh super ! » s’exclama Harry, « Hannah est vraiment une fille adorable, » ajouta le Gryffondor qui connaissait bien la Poufsouffle pour avoir été son partenaire l’année passée dans le cadre des collaborations inter-Maisons.

Hermione laissa ses amis pour rejoindre Angelina, un peu plus loin sur la grande table des Gryffondors, alors que Ron était en train de raconter ses dernières leçons de transplanage avant son examen prévu au mois de mars. Hermione exposa quelques idées à Angelina pour l’organisation de la soirée et elles se mirent d’accord pour une fête simple et épurée de tout élément trop mièvre considérant l’époque troublée et le fait que le manque d’entrain et d’engouement des élèves s’était ressenti par rapport à l’année passée.

Le début des cours de l’après-midi se profila finalement et les Gryffondors sortirent de la Grande Salle en vue d’aller à leurs cours respectifs. Ginny ralentit volontairement le pas et attrapa Hermione par le bras, laissant les garçons prendre un peu d’avance. Hermione jeta un regard interrogatif à sa meilleure amie qui s’assura que les garçons étaient assez loin pour pouvoir parler en toute discrétion.
« Mione, je voulais juste te demander quelque chose, m’assurer de quelque chose… Je ne veux pas raviver un quelconque sentiment douloureux mais je veux être sûre que tu me dirais si quelque chose n’allait pas… » commença de manière peu claire Ginny bien qu’Hermione comprit de suite où voulait en venir la rouquine.
« Vas-y Gin’… Tu peux y aller, je vais bien en ce moment, je crois que rien ne peut m’atteindre. »
Ginny prit une profonde inspiration avant de se lancer.
« Ca aurait fait un an que tu aurais été avec Malfoy si les choses avaient continué entre vous… Toi et moi, on connaît Malfoy Mione, et il n’est pas du genre à lâcher le morceau… Quand il veut quelque chose, il est plutôt pénible et insistant… » commença Ginny, un peu hésitante alors qu’Hermione fronça les sourcils.
« Où veux-tu en venir Gin’ ? » accéléra Hermione alors qu’Harry venait de se retourner et faire signe aux filles de se presser.
« Est-ce que Malfoy t’a proposé quoi que ce soit concernant le bal de la Saint Valentin ? Il a tenté quelque chose ? Il est venu vers toi avec son air mielleux et faussement amical ? »
« Non, Ginny, il ne m’a pas parlé depuis un bon bout de temps, et rien à l’horizon concernant le bal dont je devrais me méfier, » sourit Hermione et Ginny acquiesça avec un air soulagé. « Mais je m’attends à tout avec lui, et je crois que je vais faire en sorte de rester collée à Ron durant toute la soirée ! » rit Hermione et Ginny leva les yeux au ciel.
« Comme je te plains ! » rit à son tour Ginny et elles pouffèrent davantage quand après avoir rejoint les garçons, Ron leur demanda ce qu’il y avait de si drôle.

***

Poudlard, vendredi 8 février 1980, 10h00

Eléa jouait nerveusement avec une de ses mèches de cheveux, enfoncée dans un gros fauteuil de l’appartement de son père. Elle ne lui avait pas annoncé sa venue et s’était présentée au Château il y a plus d’une heure. Elle avait été reçue par McGonagall qui l’avait regardée d’un air inquiet mais moins hostile qu’à son habitude, ce qui encouragea Eléa.
« Vous auriez dû prévenir jeune fille, le Directeur est très occupé, » conseilla le portrait d’un vieil homme, d’un air hautain.
« Je suis la fille dudit Directeur, je n’ai pas besoin d’une autorisation... » répondit-elle sèchement sans accorder le moindre regard au portrait.
Le portrait, vexé, sortit de son cadre alors que la porte de l’appartement se ferma dans un bruit sourd, faisant sursauter Eléa.
« Désolé de t’avoir fait autant attendre, un petit problème de discipline entre Gryffondors et Serpentards... »
« L’éternelle bataille... » répondit Eléa avec amusement.
Le Directeur s’était assis dans un fauteuil en face d’elle. Il avait l’air fatigué mais ses yeux étincelaient de leur lueur habituelle.
Eléa prit une grande inspiration et se lança à voix basse.
« Je suis venue pour m’excuser... mon attitude d’hier soir n’a pas été très glorieuse... »
« C’est le moins qu’on puisse dire... Qu’est ce qu’il s’est passé Eléa ? Tu avais l’air troublée, confuse même, » s’inquiéta Dumbledore.
« Je ne peux pas t’expliquer, je ne le sais pas moi-même... J’ai eu comme des visions, je voyais Marius, présent avec nous et j’ai eu de violents maux de tête, je ne savais pas quoi croire, je ne savais pas où j’en étais ni où j’étais... »
« Je n’aurais pas dû t’obliger à venir, apparemment ta grossesse te fatigue énormément, » dit-il tristement. « Néanmoins... » Il regarda Eléa dans les yeux. « J’ai vraiment besoin de ces informations et je pensais que ta venue était due à un changement d’avis. »
« J’ai aimé Marius, papa... » dit-elle les larmes aux yeux.
« Tu as aimé beaucoup d’hommes dans ta courte vie Eléa... Le syndrome du père absent j’en ai peur... » Sa voix avait pris soudainement un ton triste, lourd de remords.
« Comment dois-je le prendre ? » s’énerva la jeune femme.
« Ce n’est en aucun cas une critique Eléa, je ne doute pas des sentiments que tu as eus pour ces hommes. »
« Ces hommes... y en a eu que trois... » marmonna-t-elle.
« Dont deux Mangemorts, » répliqua-t-il froidement. « Marius est un assassin, j’en ai les preuves matérielles et je veux le faire tomber. Si tu veux vraiment aider l’Ordre, c’est le moment. »
Eléa sembla réfléchir un instant avant de prendre la parole d’une voix basse.

« Il habite dans un Hôtel Particulier qui donne sur le Square Paul Painlevé... »
« Très beau quartier, » commenta-t-il tout en prenant des notes.
« Marius est un homme de goût, un artiste... Il tient une galerie d’art non loin de là. »
« Nous le savons. Y a-t-il des protections magiques ? »
« Pas vraiment, à l’époque, l’Hôtel était gardé par des hommes, il suffisait d’un mot de passe pour rentrer, il le changeait tous les deux ou trois jours... Cela pouvait être des noms de peintres, comme des mots latins ou encore des noms d’orchidées, qu’il affectionne particulièrement. »
« Ses points faibles ? » interrogea-t-il sans aucun remords.
Eléa soupira et réfléchit quelques instants.
« C’est difficile à dire... »
« Nous avons tous des points faibles Eléa. »
« Je ne sais pas, Marius est vraiment un sorcier puissant et doué. Il m’a sortie de ma dépendance à la Magie Noire, il excelle dans ce domaine... Il est très bon en attaque et défense, il maîtrise parfaitement les sorts les plus... cruels. Un maître en torture, en manipulation... Papa, c’est Voldemort lui-même qui l’a éduqué... Je ne sais pas quoi te dire de plus... »
« Est-il marié ? »
Eléa eut un petit rire ironique.
« Oh non, Marius n’est pas marié... Et aux dernières nouvelles il n’avait pas de maîtresse attitrée. »
« Je suppose donc qu’il n’a pas d’enfant, » demanda-t-il soudainement, plantant son regard dans celui de sa fille. « D’après mes dernières informations il a été vu plusieurs fois avec le même enfant... Une petite fille... »
« Tu ne vas pas t’en prendre à elle n’est-ce pas ? Je veux dire, tu ne peux pas, elle est innocente ! » s’exclama la Mangemort avec véhémence.
« Mais son père non, » répondit le Directeur d’un ton lourd et sec.
Eléa dévisagea le vieil homme, surprise.
« Je suis prêt à tout pour l’avoir Eléa, mais je ne ferai pas de mal à l’enfant, elle sera juste un moyen de pression... »
« Non... C’est injuste ! Tu ne peux pas faire ça ! » Elle se leva avec colère et se dirigea vers la porte.
« Eléa ! » s’exclama-t-il en se levant à son tour, il bloqua d’un mouvement de la main la porte qui résista à sa fille.
« Reviens t’asseoir, » ordonna-t-il.
« Je... »
« Assieds-toi ! »
Eléa obéit à contrecœur et prit place dans le fauteuil.
« Eléa, je te promets que je ne ferai pas de mal à cette petite fille. Je veux la prendre, faire pression sur son père, c’est vrai. Mais il faut que tu te mettes en tête que son père sera condamné d’une façon ou d’une autre pour ses actes et que si je ne la récupère pas elle va se retrouver seule. Si tu ne me le dis pas, elle pourrait être là lors d’une attaque et se retrouver au milieu d’un combat. »
« Emilie, » lâcha-t-elle finalement d’un ton résigné. « Sa mère est morte alors qu’elle avait que quelques mois. Elle est élevée par une gouvernante, Aude, dans une autre maison en banlieue. Il va la voir tous les soirs, il s’occupe d’elle, joue avec elle et reste jusqu’à ce qu’elle se couche. »

L’entretien se poursuivit et Eléa dut faire une liste des endroits que Marius fréquentait, des amis qu’il avait et des personnes qu’elle savait à ses ordres. Même si elle avait l’accord du Maître, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe au cœur, et d’avoir un nœud dans la gorge à chaque fois qu’elle énonçait un nom ou une adresse.
Elle espérait de tout cœur que Marius et Emilie seraient en sécurité avant même que l’Ordre ne mette un pied en France. Elle avait honte, mais elle devait avouer qu’elle aurait aimé revoir le Mangemort, non pas à des fins sexuelles, mais juste parce qu’il était lui... Il la comprenait et il avait été son professeur en bien des matières. Il lui rappelait un peu Severus dans sa manière de l’aborder, de lui parler, de lire en elle. Elle voulait le serrer dans ses bras et lui dire combien sa vie était difficile ces derniers temps, il la prendrait alors dans ses bras et la consolerait, lui disant combien la récompense serait grande.
Elle partit de l’école le cœur lourd, mais aussi soulagée que son père n’ait aucun soupçon sur elle. Elle envoya un message à Little Hangleton pour faire un rapport sur son entretien avant de se plonger dans l’album de photo consacré à son année en France. Elle ne l’avait pas ouvert depuis son retour et revit avec émotion ces visages et ces paysages qui l’avaient accompagnée pendant ces longs mois loin de Lucius.




Teaser chapitre 31 : Erreurs et autres égarements :

1980 : Les Mangemorts réaliseront qu’un traître sévit dans leurs rangs.

1998 : La soirée de la Saint Valentin promettra de la bonne musique, de l’alcool et quelques dérapages… Lucius et Eléa prendront une décision importante concernant leur relation.

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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:21
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:-D

Citation :
1980 : James blâme Eléa pour les blessures importantes qu’a subies Rémus tandis que Sirius essaie de la réconforter avant de se réfugier dans les bras de Lucius.


j'ai rien contre un Sirius/Lucius, mais c'est pas dans la fic ça :-D des fantasmes ma poulette ? :bisouevil:
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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:22
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:mdr: :mdr: :mdr: :mdr: :mdr:

Chapitre supplémentaire secreeeettt !!! :evil: :evil: :evil:
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MessagePosté le : 19 Aoû 2007 20:33
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Je suis fatiguée.... Corrige !!!! :lol: Et d'ailleurs, tu remarqueras et corrigeras que "dérapements" est un mot qui n'existe pas, "dérapages" poulette.... :tired:

Et corrige les 78/97.... On est en 80/98.... :ack:
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MessagePosté le : 20 Aoû 2007 07:44
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Oh c'est super, un nouveau chapitre! :)
Un rayon de soleil dans une journée qui promet d'être bien grise - il fait mooooche ici!!!
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MessagePosté le : 21 Aoû 2007 21:01
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La partie Little Hangleton, jeudi 7 février 1980, 21h07 à Poudlard, vendredi 8 février 1980, 10h00 est répétées deux fois à la suite . :wink:


Sinon c'est très bien , pas beaucoup d'action , mais bien :o

Rewiews en détails bientôt ( oui bientôt :-D ) !
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MessagePosté le : 22 Aoû 2007 15:28
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Euh... Vous avez posté 2 fois la même chose (2 dernières parties).
Il en manque un bout?

Bon, ben va falloir faire des commentaires, je suppose?

edit : j'avais pas lu ton post, Laura! Donc ce n'est pas moi qui déraille, le texte est bien en double!!! :lol:
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Dernière édition par Emeraude le 22 Aoû 2007 15:31; édité 1 fois
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MessagePosté le : 22 Aoû 2007 17:20
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je viens d'arranger ça les filles ;) le passage en double était la fin de ce chapitre. Il ne vous manque rien ;)

Merci de l'avoir signalé :kiss: vous 2 !
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MessagePosté le : 23 Aoû 2007 07:41
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Du coup, on a l'impression d'avoir été trompés sur la quantité...
Moi je pense qu'il faudrait poster rapidement le chapitre suivant pour compenser... non? :mock:
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MessagePosté le : 23 Aoû 2007 10:56
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ça dépendra du nombre de reviews détaillées :irony:
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MessagePosté le : 23 Aoû 2007 13:02
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Bah c'est surtout que si la suite est vite postée, vous allez devoir attendre trois plombes pour la suite :we: (Je trouve d'ailleurs que les lecteurs rattrappent un peu trop vite le beta readage :irony:)
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