La Chambre des Secrets

L’ascension des TénèbresI : l’Anneau de Pouvoir

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Prologue

Auteur :
Eilane

Genre :
General / Drama / Mystery

Avertissements :
- M (déconseillé aux moins de 16 ans)
- Attention, cette fanfic contient des allusions au tome 5...

Note de l'auteur (à lire absolument) :
-cette fanfic est la première partie du cycle « l’ascension des Ténèbres ». Cette trilogie, dont j’ai déjà tout le plan en tête, contiendra trois fanfics de 21 chapitres chacune : « l’anneau de pouvoir », « le crépuscule des ombres » et « la flamme de la vie ».

Résumé global de « l’ascension des ténèbres » :
Trois générations se retrouvent liées durant la vie d’une femme à la destinée hors du commun.

Résumé de la première partie, « l’anneau de pouvoir » :
1996, Eilane Snake arrive à Poudlard en tant que professeur de défense contre les forces du mal, mais très vite, les mystères qui enveloppent la jeune femme s’épaississent et donnent à penser qu’elle n’est pas forcément du côté de l’Ordre du Phénix...

Disclaimer :
Les personnages appartiennent à J.K. Rowling. Seuls l'histoire et le personnage d’Eilane sont à moi !

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Chapitre 1 : Les dernières heures de Poudlard

« La nuit où cela se produisit restera à jamais gravée dans nos mémoires comme la plus terrible, la plus sanglante et la plus noire de toute l’histoire du monde de la magie.
Tout se déroula tellement vite…
Une brèche dans la protection qu’ avait instaurée Albus Dumbledore autour de l’école de sorcellerie Poudlard permit aux Mangemorts de pénétrer dans l’enceinte même du château.
Ils attaquèrent élèves et professeurs avec hargne, sans la moindre indulgence.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient, les corps tombaient sur leur chemin, terrassés par les pouvoirs grandioses des serviteurs de Lord Voldemort.
Seamus Finnigan périt le premier, alors qu’il tentait de protéger sa camarade de Gryffondor, Lavande Brown. Il ne fallut que quelques secondes de plus aux Mangemorts pour l’éliminer, elle aussi.
Personne ne leur résistait.
Ainsi succombèrent les professeurs Sinistra et Chourave, Parvati et Padma Patil, Cho Chang, Dean Thomas, Luna Lovegood et tant d’autres …
Ceux qui restaient encore debout, regardaient, impuissants, leurs amis mourir dans d’atroces souffrances, ou fuyaient à toutes jambes à la recherche d’un endroit où se cacher.
Dans un élan de colère, Bellatrix Lestranges tenta d’empêcher Neville d’échapper à son funeste destin et lança droit sur lui un sortilège de stupéfixion. Le fils Londubat réussit toutefois à l’esquiver et le jet de lumière rouge frappa brutalement le mur derrière lui qui s’écroula dans un terrible grondement accompagné d’ une nuée de poussière.
Et c’est au milieu de cette poussière, surgi de nulle part, tel un spectre que l’on n’aperçoit qu’à travers les brumes ensorcelées, qu’apparut le Seigneur des Ténèbres, sa tête de serpent blafarde abritée d’ un capuchon noir, ses yeux rouges comme le sang scrutant la pénombre, se réjouissant du spectacle qui s’offrait à lui.
Des éclairs verts jaillissaient de sa baguette magique qu’il pointait devant lui, terrassant mortellement ceux qui lui avaient autrefois résisté.
Sous son regard froid, dépourvu de sentiments humains, Severus Rogue s’effondra à ses pieds sans même avoir eu le temps de dire un mot. Ses paupières mi-closes laissaient encore entrevoir dans ses yeux la terreur qu’il avait éprouvée en sentant son heure arriver.
Tous ceux qui se mettaient sur le chemin de Voldemort subirent sa fureur glacée. Des corps inertes, d’une blancheur cadavérique, déjà aussi froids que la mort, s’écroulaient ça et là tandis que des hurlements de panique explosaient de toute part.
Puis, enfin, le Seigneur des Ténèbres arriva dans la Grande Salle, autrefois lieu de cérémonies et de banquets et à présent théâtre des dernières heures d’un Poudlard assiégé.
Ses fidèles Mangemorts s’y trouvaient au prise avec les derniers membres de l’Ordre du Phénix qui n’avaient pas encore péri.
Des éclairs de lumières rouges et vertes jaillissaient dans tous les sens tandis que les partisans de Dumbledore se battaient, témérairement, avec l’énergie du désespoir.
Ils savaient qu’ils n’étaient plus qu’une poignée, si facile à écraser, qu’ils étaient condamnés…et pour autant, ils résistaient et résisteraient jusqu’à la dernière seconde de leur vie. Voldemort avait presque de l’admiration pour eux… pas assez, toutefois, pour les épargner.
Mais alors qu’il levait sa baguette magique et s’apprêtait à jeter un sort si puissant que tous ses ennemis y succomberaient d’un même mouvement, une voix masculine, devenue douloureusement familière, résonna derrière lui.
-Vous n’avez pas encore gagné !
Voldemort se retourna lentement. Un jeune garçon se tenait devant lui, ses cheveux en bataille d’un noir étincelant, ses yeux vert émeraude fixé sur lui dans une expression de défi et de haine.
Harry Potter, sa baguette magique dans une main, l’épée de Goddric Gryffondor dans l’autre, se jeta sur le Seigneur des Ténèbres.
A l’autre bout de la Grande Salle, un hurlement assourdissant retentit tandis qu’une fille aux longs cheveux châtains et crépus s’écroulait, inanimée, sur le sol de pierre.
-HERMIONE… NON !
Ron Weasley se lançait déjà à l’attaque de l’agresseur d’Hermione, sautant par-dessus la table qui lui barrait le chemin. Derrière la cagoule noire du Mangemort, le rire malveillant de Lucius Malefoy éclata froidement.
-Et une sang de bourbe de moins…! se réjouit-il.
C’en était trop pour Ron qui leva sa baguette au moment même où un jet de lumière le frappait en plein visage. Lui aussi s’effondra à quelques centimètre d’Hermione, la main tendue vers la sienne.
Dumbledore, lui-même, avait été stoppé par Queudver qui l’avait assommé grâce à un puissant sortilège.
Harry ne savait plus où il en était…La plupart de ses amis étaient morts ou inconscients…il était seul à présent, seul face à son destin, seul face à Lord Voldemort…
Cette nuit-là restera gravée à jamais dans ma mémoire, moi qui ai assisté aux terribles dernières heures de Poudlard.
Je me nomme Eilane Dierna Snake, et ceci est mon histoire. »


Chapitre 2 : Une Mystérieuse Rencontre

-Allez, dépêchez-vous un peu, vous autre ! tonna Mrs Weasley en regardant Harry, Ron et Hermione qui traînaient derrière elle.
Harry soupira profondément puis pressa un peu le pas, poussant plus brusquement son chariot à bagage où Edwige, dans sa cage, laissa échapper un long hululement plaintif. Ses deux camarades le suivirent de près, les lèvres à présent scellées.
Ils avaient eu la moitié de l’été, passé ensemble au Terrier, pour discuter pleinement de tout ce qui les tracassait et pourtant, tant de choses restaient encore en suspens.
Voldemort avait enfin été vu au grand jour, au sein même du ministère de la magie, et plus personne ne prenait Harry pour un fou. Harry avait appris à ses dépends que le mage noir était capable de manipuler son esprit, ce qui avait fini par provoquer la mort de l’être qui comptait le plus pour lui. Même plusieurs mois après, il lui était encore douloureux de penser à Sirius. Le fait qu’aucun corps ne soit réapparu de derrière le voile n’arrangeait certainement pas les choses ! Il ne pouvait s’empêcher de se demander si Sirius était vraiment mort, si réellement il ne le reverrait jamais. Ensuite, les Mangemorts envoyés à Azkaban avaient rapidement réussi à s’échapper de leur prison mais ni eux, ni leur maître ne s’étaient fait remarquer depuis. Qu’attendaient-ils, cette fois, pour agir ? Et puis il y avait cette terrible prophétie dont Harry n’avait toujours pas eu le courage de parler ouvertement à Ron et à Hermione et à propos de laquelle il ressentait la désagréable impression que Dumbledore ne lui avait pas tout dit… Et enfin, il restait la fameuse question qu’ils se posaient à présent toujours à chaque début d’année : qui allait être leur nouveau professeur de défense contre les forces du mal ?
Le temps n’aurait pu s’accorder plus avec les sentiments moroses de Harry. Tout, autour d’eux, était perdu dans la grisaille. Une brume épaisse et humide avait envahi les rues de Londres et rendait la ville, dont les lumières brillaient encore faiblement, à la fois triste, morne et étrangement mystérieuse.
Harry fut sorti de sa torpeur par les sifflements sonores d’un train à vapeur rouge et noir.
Ils étaient arrivés à présent sur le quai 9 ¾ et Mrs Weasley aidait déjà Ginny à grimper dans le Poudlard express, lui tendant une vieille panière en osier dans laquelle un jeune chat blanc et noir poussait des miaulements indignés. Il s’agissait d’un cadeau de ses frères, Fred et Georges, à présent marchands de farces et attrapes. Ginny avait littéralement sauté de joie en découvrant, un soir, la petite boule de poil pelotonnée au bord de la cheminée et ne l’avait plus quittée depuis. Le chat dormait avec elle, mangeait avec elle et voyageait avec elle. Il avait été facilement accueilli par Pattenrond, le chat roux d’Hermione, mais s’intéressait un peu trop à Coquecigrue de l’avis de Ron, qui ne voyait pas l’arrivée d’un nouvel animal de compagnie dans sa maison comme une très bonne chose.
Harry, Ron et Hermione grimpèrent eux aussi dans le Poudlard Express et, accompagnés de Ginny, commencèrent à chercher un compartiment vide. Malheureusement, le train semblait encore plus bondé que d’habitude. Harry passa rapidement devant le compartiment où Malefoy, Crabbe et Goyle s’étaient installés. Il ne tenait pas tellement à se trouver face à Malefoy maintenant que son père avait réussi à prouver qu’il était aussi facile de sortir d’Azkaban que de rentrer dans sa propre maison.
Enfin, ils arrivèrent devant le tout dernier compartiment du couloir. Ron poussa vivement la porte embuée et resta planté sur place, dans une attitude de stupéfaction… Harry et Hermione jetèrent un coup d’œil par-dessus son épaule et comprirent immédiatement la raison de sa surprise.
-Professeur Lupin ? s’étonna Hermione. Que…que faites-vous ici ?
Remus Lupin, ses cheveux déjà grisonnants, son visage très pâle, ses vêtements rapiécés par endroit, sa vieille valise encore posée à côté de lui, leur lança un grand sourire amical.
-Ne me dites pas…Ca y est, je sais, c’est vous qui allez être notre nouveau professeur de défense contre les forces du mal ! s’exclama Ron, enthousiaste.
Lupin éclata de rire. Un rire nerveux, remarqua aussitôt Harry. Lui non plus n’avait sans doute pas encore fait le deuil de Sirius.
-Malheureusement, non ! Mais le professeur Dumbledore m’a demandé de remplir une autre fonction à Poudlard…Ne m’en demandez pas plus, vous verrez cela dans quelques heures !
-Est-ce que vous savez qui est le nouveau professeur de défense contre les forces du mal ? demanda Hermione.
-Non, désolé, aucune idée !
Alors que Lupin répondait, un brouhaha de murmures s’était répandu petit à petit dans tout le train. Ils ne comprirent pas tout de suite ce qui interpellait tant leurs camarades, puis Ginny, encore dans le couloir, poussa une exclamation terrifiée en regardant, par la fenêtre, le quai 9 ¾ qu’ils n’avaient pas encore quitté.
Une silhouette, grande et mince, enveloppée d’une cape noire qui se terminait en un capuchon replié sur sa tête, émergeait lentement de la brume.
Harry s’avança lui aussi vers la fenêtre. Ce ne pouvait être lui, c’était impossible, il l’aurait senti, sa cicatrice lui aurait fait mal. Pourtant, il émanait de la silhouette une aura de puissance digne des plus grands sorciers. Harry sentit son estomac se contracter douloureusement lorsqu’il la vit monter à l’intérieur du train, dans le wagon où ils se trouvaient eux-mêmes.
Il l’aperçut s’avancer lentement tout au long du couloir. Les murmures des élèves avaient disparu, laissant place au silence le plus pesant que Harry n’avait jamais entendu.
Hermione poussa fébrilement ses camarades dans le compartiment et s’apprêtait à fermer la porte lorsque la silhouette arriva à leur hauteur. Figée par la panique, Hermione s’arrêta brusquement et pointa sa baguette magique vers elle, prête à lui lancer un sortilège.
Alors, deux mains, fines et blanches, sortirent de sous la cape noire de la silhouette et relevèrent gracieusement son capuchon.
Harry et Ron ne purent s’empêcher de laisser échapper une exclamation de stupeur. Hermione abaissa rapidement sa baguette, Ginny resta bouche bée, tandis que Lupin, qui était encore assis dans son fauteuil, paraissait à la fois surpris et inquiet.
Le capuchon avait révélé la plus belle femme que Harry ait jamais vue. Bien que d’allure très jeune, Harry n’aurait su lui donner un âge. Son visage, d’une pâleur de lait, était tendrement arrondi et agrémenté de deux pommettes légèrement roses qui la faisait ressembler à une poupée de porcelaine. Ses yeux anormalement clairs, d’une couleur de bronze, conservaient une étrange lueur de sagesse infinie. Ses cheveux noirs, parsemés de mèches argentées, avaient été relevés et savamment retenus par une broche en forme de serpent. Une broche semblable maintenait attachée sa cape autour de son cou. Harry aperçut une mince chaîne d’argent qui pendait sur sa poitrine et se terminait en un serpent enroulé autour d’une curieuse pierre, ronde comme une bille, d’un rouge sang intense. Mais au moment même où la jeune femme l’avait vu l’observer, elle avait caché hâtivement l’anodin bijou sous sa robe de voiles verts et violets.
-Vous permettez que je m’installe avec vous ? demanda-t-elle d’une voix calme, chantante et décidée.
Lupin bondit alors de son fauteuil et s’avança vers la nouvelle venue.
-Que fais-tu ici ?
-Heu, vous vous connaissez ? interrogea inutilement Harry.
La jeune femme baissa ses yeux de bronze vers le sol et sourit pensivement.
-Oui, nous nous connaissons…Remus et moi, nous sommes de vieux amis ! N’est-ce pas Remus ?
Lupin la fixait toujours de son regard. Il semblait lutter entre deux sentiments contradictoires.
-Je m’appelle Eilane Snake…, rajouta-t-elle en observant, l’un après l’autre, Harry, Ron, Ginny et Hermione.
Au dehors, un nouveau coup de sifflet retentit et le train se mit en marche, en direction de l’école de sorcellerie.


Chapitre 3 : Affinités inquiétantes

Le Poudlard Express avançait à une allure vertigineuse dans la brume irrémédiablement collée au sol, serpentait à travers les collines sinueuses et les vallons, roulait, tanguait inlassablement, ramenant Harry vers l’unique endroit où il se sentait encore chez lui.
Plus que jamais, Poudlard était devenu sa seule maison. A présent que Sirius l’avait quitté, il ne lui restait que ça : plus de famille, plus de joie de vivre, rien d’autre que ce lieu où il avait tant de fois trouvé le réconfort. Pourtant son retour à l’école ne lui apportait que très peu de soulagement en ces temps difficiles.
Depuis la mort de son parrain, Harry ne s’était jamais senti aussi seul. Même lorsqu’il se trouvait en présence de ses amis, il ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de s’isoler. Il ne se supportait plus, ne supportait plus sa vie, son état d’être humain. Si l’humanité signifiait devoir toujours souffrir, il n’était plus certain de vouloir encore en faire partie !
Espérant toutefois que cette nouvelle année se déroulerait mieux que la précédente, ce qui ne lui paraissait pas vraiment difficile, il posa la tête contre la vitre glacée et commença à somnoler.
Mais il s’avérait impossible de s’endormir par un vacarme pareil !
En effet, Pattenrond, qu’Hermione avait installé sur ses genoux au début du voyage, ne cessait de grogner après Eilane Snake, tandis que le chat de Ginny, perturbé par tous ces événements, miaulait de plus belle dans sa panière.
-Chut, Salem, tais-toi, essayait de le calmer la jeune sœur de Ron, mais rien n’y faisait.
Eilane Snake, assise à côté d’Hermione, esquissa un léger sourire à l’attention de Lupin qui ne l’avait pas quittée des yeux depuis son arrivée dans le train.
-Hum…je crois qu’il serait bon que nous fassions plus ample connaissance, n’est-ce pas ! proposa-t-elle de sa voix mélodieuse.
Lupin lui jeta un étrange regard avant de prendre lui-même la parole.
-Pourquoi pas, soupira-t-il… Je te présente Ron Weasley… et sa petite sœur, Ginny, poursuivit-il en désignant tour à tour du doigt les deux têtes rousses des enfants Weasley.
La jeune femme examina rapidement Ron puis ses yeux clairs se tournèrent vers Ginny et semblèrent s’élargirent soudainement.
-Oui, je sais qui tu es…
Elle n’ajouta rien de plus, mais Harry eut la très nette impression qu’elle connaissait beaucoup plus de choses sur Ginny Weasley qu’elle ne l’aurait dû…comme par exemple l’histoire d’un petit journal maléfique qui était malencontreusement tombé en possession de la jeune rouquine lors de sa première année d’étude à Poudlard.
-Voici Hermione Granger, la meilleure élève de Poudlard ! continua Lupin en désignant les cheveux châtains ébouriffés d’Hermione.
Mais les yeux d’Eilane Snake s’étaient déjà posés sur le front de Harry qui se demanda, une fois de plus, pourquoi diable on ne lui avait jamais appris à devenir invisible durant ses cours à l’école de sorcellerie.
-Et toi, tu es Harry Potter bien sûr, déclara-t-elle alors.
Les joues de Harry s’enflammèrent et devinrent écarlates. Pourquoi fallait-il absolument que les gens le reconnaissent toujours à sa simple cicatrice ?
-J’ai beaucoup entendu parler de toi ! ajouta la jeune femme.
Ses yeux de bronze croisèrent les prunelles émeraudes de Harry. Tout à coup, sa cicatrice se mit à le brûler affreusement et il eut la terrible impression, devenue bien trop familière, que son estomac avait fait un tour complet au creux de son ventre. Terrifié, il se leva d’un bond, tout en continuant de fixer Eilane d’un air ahuri. Au même instant, celle-ci avait agrippé vivement le collier qui pendait à son cou comme s’il était soudain devenu bouillant et le tenait fermement serré dans sa main droite.
Alors qu’Harry, encore abasourdi, s’apprêtait à parler, la porte du compartiment s’ouvrit à la volée et Drago Malefoy entra à l’intérieur, suivi de près par ses deux amis aux allures de gorilles.
Sans jeter un seul de ses regards méprisants au reste du groupe, il se tourna vers Eilane Snake et lui lança un sourire des plus machiavéliques.
-Vous ne devriez pas rester avec ces gens-là, dit-il dédaigneusement en désignant Hermione, Ron et Harry ; il reste un siège dans notre compartiment, vous y seriez plus à votre place, ajouta-t-il ensuite d’une voix mielleuse que Harry ne lui connaissait pas.
Eilane lui rendit son sourire, au grand damne de ses compagnons de voyage.
-Je suis très bien ici, Drago, merci ! répliqua-t-elle poliment, bien qu’une certaine froideur ait fait place à son ton mélodieux.
Harry et Hermione manquèrent de s’étouffer… Elle avait désigné Malefoy par son prénom…Ainsi donc, elle le connaissait… ! Décidément, tout cela ne présageait rien de bon, pensa Harry.
-Très bien, si vous préférez côtoyer les sang-de-bourbe, c’est votre affaire…Eily !
Pendant quelques secondes, Harry se demanda pourquoi Drago avait surnommé Eilane Snake, Eily, mais il n’eut guère le temps d’approfondir sa réflexion. La jeune femme s’était brusquement levée à son tour et tout sourire avait subitement disparu de son visage.
-NE M'APPELLE JAMAIS AINSI ! s’exclama-t-elle d’une voix dure et glacée qui détonnait avec ses traits de poupée de porcelaine.
Si ses yeux avaient été capables de jeter des éclairs, Harry était certain qu’en cet instant, ils ne s’en seraient pas privés. Mais ce qui le frappa surtout, c’était l’aura de puissance qui avait tout à coup enveloppé la jeune femme. Drago lui-même avait dû la ressentir car il recula soudain d’un pas en direction du couloir, et sans dire un mot de plus, prit la fuite vers son propre compartiment, Crabbe et Goyle sur ses talons.
Harry, estomaqué, se rassit aussi vite qu’il s’était levé, ne sachant plus où donner de la tête. Eilane, elle aussi, s’était rassise quelques secondes plus tard, ramenant derrière ses oreilles quelques cheveux trop courts pour tenir attachés dans sa broche en forme de serpent. Il sembla alors à Harry que plusieurs des mèches argentées de sa chevelure avaient disparu, mais cela était sans nul doute dû à la luminosité qui faiblissait au-dehors !
Moins d’une heure plus tard, alors que la nuit était presque tombée, le Poudlard Express rentrait en gare de Pré-Au-Lard.
Lorsqu’ils descendirent du train, le moral de Harry remonta un peu à la vue de la haute silhouette de Hagrid, le garde-chasse de Poudlard, à quelques mètres de lui. Celui-ci les salua d’un signe de main en souriant de son air bourru avant de s’éloigner vers le lac qu’il avait coutume de faire traverser aux première années à l’intérieur de minuscules barques.
Harry, Ron, Hermione, Ginny, Lupin et Eilane Snake s’avancèrent en direction des diligences destinées à les amener au château et tirées par d’étranges animaux nommés Sombrals que Harry connaissait maintenant très bien pour en avoir chevauché un l’année précédente.
Soudain, Eilane se retourna vers Lupin.
-Je vous laisse ici ! A tout à l’heure au banquet ! dit-elle dans un murmure tandis qu’elle se dirigeait déjà vers leur gauche.
Alors qu’il la suivait des yeux, Harry ne put étouffer une exclamation de stupeur.
Un peu à l’écart, emmitouflé dans sa cape noire, ses cheveux graisseux et son long nez toujours identiques, un rictus méprisant bien accroché à ses lèvres, le professeur Rogue semblait attendre la jeune femme.
Eilane s’approcha de lui et lui tendit une main qu’il serra amicalement.
On dirait de vieux amis, songea Harry, plus inquiet que jamais.
Il ignorait tout de cette Eilane Snake mais durant le peu de temps où il l’avait côtoyée, trop de choses étranges s’étaient produites ! Elle connaissait Drago Malefoy et Severus Rogue, les deux personnes que Harry détestait le plus à Poudlard, et pour cause, le premier était fils de Mangemort, l’autre avait également été partisan de Voldemort autrefois, même s’il prétendait à présent avoir changé de camp… Et puis, il y avait cette douleur aiguë à sa cicatrice et ce qu’il avait ressenti lorsqu’il avait croisé le regard de bronze de cette étrange jeune femme… Il avait amèrement pris l’habitude quotidienne de ressentir les pensées et les sentiments de Voldemort depuis que celui-ci était revenu à la vie… Et en voyant Eilane Snake par les yeux de Harry grâce à leur lien magique, le mage noir avait éprouvé une émotion intense que le jeune Gryffondor se sentait incapable de déchiffrer.
Harry frissonna, il ne voulait pas penser à tout cela…il était impatient d’arriver à Poudlard, d’assister à la répartition des première année par le choixpeau magique, de dîner avec ses camarades, de découvrir le nouveau professeur de défense contre les forces du mal et surtout de savoir pourquoi Remus Lupin était revenu à l’école de sorcellerie si ce n’était pas pour y enseigner.
Tandis qu’Eilane Snake et le professeur Rogue conversaient avidement, Harry, Ron, Hermione, Ginny et Lupin montèrent dans une diligence qui s’ébranla aussitôt.
A peine avaient-il passé la statue du sanglier géant que Harry aperçut les tours du château se détachant sur le ciel sombre du crépuscule. Son cœur se mit à battre plus fort… Il était rentré ! Il était chez lui, enfin ! Il ressentit une bouffée de joie envahir son esprit alors que la diligence terminait son chemin jusqu’à la grande porte d’entrée. Tout n’allait pas si mal en fin de compte !

-Chut Salem, tais-toi, essayait de le calmer la jeune sœur de Ron mais rien n’y faisait.

Chapitre 4 : Différentes Surprises

Quand Harry pénétra dans l’enceinte de Poudlard, il fut d’abord heureux d’observer que le château n’avait guère changé depuis l’été précèdent.
Mais très vite, sa gorge se resserra douloureusement et il pensa, une fois de plus, à Sirius.
La veille de son départ de Poudlard, il avait espéré pendant quelques merveilleuses secondes le revoir une dernière fois…en vain. Une flopée de larmes montèrent à ses yeux et il les refoula avec difficulté.
Il en voulait à la terre entière : il en voulait à Bellatrix Lestranges, bien sûr, d’avoir projeté Sirius derrière le voile durant leur duel, il en voulait à Voldemort de l’avoir attiré au ministère de la magie ce soir-là, il en voulait même à Dumbledore pour son calme désespérant, mais par-dessus tout, il s’en voulait à lui-même car il savait bien, que dans toute cette sombre histoire, il était seul responsable de la mort de son parain.
A cet instant précis où tout revenait subitement à sa mémoire telle une immense gifle glacée, il aurait souhaité pouvoir hurler de désespoir, pouvoir briser tout ce qui lui passait entre les mains…il aurait voulu pouvoir se venger, pouvoir lancer des sortilèges impardonnables à tous ces fichus Mangemorts qui lui empoisonnaient l’existence depuis si longtemps. Mais c’était impossible. Non pas qu’il ne souhaitait pas la mort et la souffrance de chacun d’entre eux, mais jeter de tels sorts était passible d’une peine d’emprisonnement à vie à Azkaban, la prison des sorciers, et Harry avait besoin de tout, sauf de rester enfermé, à ressasser ses sombres idées, dans un cachot !
-Harry, est-ce que ça va ?
Hermione le regardait avec ce ton compatissant qu’elle et Ron avaient pris l’habitude d’adopter chaque fois qu’ils s’adressaient à lui. Cela aussi, il ne le supportait plus. Que savaient-ils, eux, de ce que l’on ressent en perdant un être cher ? Sirius n’était pas la dernière famille qui leur restait ! Mais Harry ne leur disait rien de tout cela. Il ravalait sa colère, comme toujours, ne voulant pas blesser ses deux meilleurs amis. Il se contenta de sourire à Hermione et s’aperçut qu’ils étaient bon derniers. Lupin et Ginny les avaient devancés depuis longtemps et même Hagrid avait dû revenir du lac avec les première année, à présent !
Accélérant un peu le pas, Harry reprit la direction de la grande salle. Alors qu’il attendait le banquet avec impatience quelques minutes plus tôt, il le redoutait affreusement en cet instant. Il ne savait si se retrouver entouré de tous ses camarades qui riraient aux éclats, s’amuseraient du discours farfelu de Dumbledore et profiteraient pleinement de leur repas de nouvelle année lui serait bénéfique ou non.
Mais en entrant dans la grande salle, il sentit son cœur bondir dans sa poitrine.
Tous les membres de l’A.D., qui avaient déjà pris place à leurs tables respectives, s’étaient levés à son arrivée. Ils ne dirent pas un mot, ne prononcèrent aucun discours mais les voir ainsi eu plus d’effet que la plus petite gorgée brûlante de bieraubeurre. Harry se sentit renaître en apercevant tous ces visages familiers lui offrir un tel accueil de bienvenue.
Alors, silencieusement, presque religieusement, les professeurs Dumbledore et McGonagall se levèrent eux aussi. Et petit à petit, leurs collègues les imitèrent les uns après les autres. Seul Rogue resta fermement assis à la table des professeurs, imité un peu plus loin par une troupe de Serpentards revêches.
Harry, paralysé par l’émotion, les yeux remplis de larmes, se sentit entraîné par Ron et Hermione vers sa propre table où tous les élèves, même ceux n’ayant jamais fait partie de l’A.D., se tenaient debout. Harry se laissa tomber sur son siège, incapable de dire un mot et tous ses camarades s’assirent d’un seul mouvement.
McGonagall fit entrer les première année qui attendaient dans une salle adjacente, posa le vieux choixpeau magique sur son tabouret de bois et la répartition commença.
Mais Harry n’écouta pas la chanson du choixpeau, pas plus que les noms des nouveaux élèves ou les maisons vers lesquelles ils étaient envoyés. Les applaudissements se faisaient lointain dans son esprit. Il venait de la remarquer. Assise entre les professeurs Rogue et Dumbledore, Eilane Snake lui souriait ostensiblement, ses yeux paraissant décidés à ne pas descendre plus bas que sa cicatrice.
Alors qu’il s’apprêtait à donner un coup de coude à Ron pour la lui montrer, il s’aperçut que Dumbledore s’était levé, faisant signe aux élèves un peu trop bavards de faire silence, tandis que McGonagall remmenait le choixpeau magique.
-Bienvenue à tous pour une nouvelle année à Poudlard et…bon appétit ! s’exclama-t-il de sa voix enjouée, ses yeux d’un bleu perçant pétillants de joie.
Instantanément, les assiettes se garnirent de mets succulents, les gobelets se remplirent de jus de citrouille et les jeunes sorciers poussèrent des exclamations d’allégresse.
Ron, dont l’assiette était à présent occupée par deux énormes pommes de terre, se tourna vers Harry et Hermione qui ne touchaient pas à leur repas, trop affairés à observer la table des professeurs.
-Quoi ? demanda-t-il, alors qu’il s’apprêtait à se servir un cuillerée de ragoût de bœuf.
Hermione secoua dédaigneusement la tête.
-Ca t’arrive de voir quelque chose !
-Quoi ? répéta Ron.
-Tu n’as pas remarqué qu’Eilane Snake est assise à la table des professeurs… ?
Ron tourna la tête en direction de la table en question et fit une grimace de surprise.
-Qu’est-ce qu’elle fait là ? demanda-t-il, intrigué.
-Ca parait évident, non ?
Ron regarda Hermione d’un air ahuri. Il ne semblait pas décidé à comprendre
-Tu ne crois tout de même pas… commença Harry, mais Hermione lui coupa la parole.
-Bien sûr que si…Il n’y a qu’un seul professeur dont nous ne connaissons pas l’identité, n’est- ce pas, et Lupin nous a affirmé qu’il n’enseignerait pas la défense contre les forces du mal cette année...donc…
-Tu veux rire ? Ce serait elle notre nouveau prof de défense contre les forces du mal ? Wahou ! On n’avait jamais eu une prof aussi jolie ! s’exclama Ron avec enthousiasme.
Hermione leva les yeux au ciel.
-C’est une Vélane !
Cette fois, Harry, lui aussi, se tourna vers elle.
-Hermione, c’est impossible…Les Vélanes sont blondes ! affirma-t-il, incrédule.
Mais au fond de lui, une petite voix lui disait qu’Hermione avait raison ; Eilane Snake était bel et bien une Vélane.
Le repas ne s’étira pas en longueur et Harry en passa la majeure partie à observer la table des professeurs.
Alors qu’ils en étaient au dessert, Dumbledore se leva à nouveau et reprit la parole.
-Je sais, je sais, vous êtes sans doute tous très impatients de finir votre repas et de rejoindre vos salles communes respectives, mais je me dois de vous faire mon habituel et pompeux discours de début d’année…Mr Rusard m’a demandé de vous rappeler, une fois encore, que la liste des objets prohibés n’a pas changé depuis l’année dernière et que vous la trouverez placardée sur la porte de son bureau. Je dois vous dire également que la forêt est toujours interdite à tous les élèves, sans exception ! Je suis ensuite heureux d’accueillir deux nouveaux professeurs…et comme la galanterie l’oblige, je commencerais donc par notre nouveau professeur de Défense Contre Les Forces Du Mal, Miss Eilane Snake.
A l’entente de ces paroles, le visage de Lupin passa de son habituel teint pâle à une couleur oscillant vaguement entre le vert et le violet. Il se tourna vers Dumbledore, ses yeux exorbités ne cessant de faire des aller-retour entre la jeune femme et le directeur, comme s’il s’attendait à ce que ce dernier leur annonce qu’il s’agissait d’une simple blague.
A seulement quelques mètres de lui, une autre personne avait réagi étrangement à cette nouvelle. Hagrid, dont le regard s’était perdu dans le vide au moment de l’annonce de Dumbledore, avait maladroitement renversé son immense verre dont le jus de citrouille se répandait lentement dans son assiette.
A la table des Serpentards, Drago Malefoy, quant à lui, affichait un sourire des plus inquiétants.
Dumbledore commença à frapper dans ses mains, suivi bientôt par les autres professeurs puis par la plupart des élèves.
Harry ne put s’empêcher de remarquer, avec un désagréable pincement au cœur, que jamais encore les Serpentards n’avaient été aussi enthousiastes d’accueillir un de leurs professeurs.
Les applaudissements cessèrent enfin et Dumbledore reprit son discours là où il l’avait laissé.
-Ensuite, nous allons à nouveau recevoir parmi nous le professeur Lupin.
Plusieurs exclamations stupéfaites se firent entendre dans la grande salle.
-Oui, je sais, il ne reste plus de poste à pourvoir, aussi vous demandez-vous sûrement quel rôle Remus Lupin va jouer exactement cette année… et bien il se trouve que l’an dernier, contre toute attente et surtout contre le règlement en vigueur, un certain nombre d’élèves de Poudlard ont choisi de suivre la voix de la raison et de monter une sorte de…club de Défense Contre les Forces du Mal.
Les yeux de Dumbledore s’étaient posé sur Harry. Il lui sourit amicalement, puis continua son explication.
-J’ai pensé…ou plutôt, nous avons pensé, qu’il serait peut-être bon, aux vues des derniers évènements, que ce club perdure cette année…Et le professeur Lupin s’est lui-même proposé pour apporter son soutien à ceux qui voudraient y participer…Il travaillera bien sûr avec Miss Snake, qui, en tant que professeur de Défense Contre Les Forces Du Mal, se fera un plaisir de nous aider, mais aussi avec le créateur de ce club, Harry Potter.
Tous les yeux se tournèrent vers Harry qui se sentit rougir de la tête aux pieds…Cette idée n’était même pas la sienne…C’était Hermione qui avait créé l’A.D. !
-Bien entendu, je ne vois aucune objection à ce qu’on lui garde le même nom, ce club s’appellera donc « l’Armée de Dumbledore » ! rajouta le directeur de Poudlard, une pointe d’amusement dans la voix.
Tous les membres de l’A.D. se mirent à applaudir.
Cette fois, Harry vit que non seulement les Serpentards ne frappaient pas dans leurs mains mais qu’ils l’observaient tous avec le même regard méprisant que Malefoy lui réservait habituellement.

Chapitre 5 : Le puits aux âmes

Cette nuit-là, personne ne se coucha très tôt dans la tour de Gryffondor, la plupart des élèves étant bien trop excités par toutes les nouvelles qu’ils venaient d’entendre de la bouche de Dumbledore.
Autant le retour de Lupin avait été applaudi à l’unanimité chez les Gryffondor, autant l’arrivée de Miss Snake les rendait plus que perplexes. Il n’était en effet pas bien difficile de deviner à quelle maison elle avait appartenu lors de ses études à Poudlard…Tout chez elle, à commencer par son simple nom de famille, semblait porter la marque de Serpentard.
Harry, Ron, Hermione et Ginny, qui avaient voyagé dans le Poudlard Express en sa compagnie, se faisaient à présent harasser de questions par leurs camarades, avides du moindre renseignement.
Après avoir répondu trois fois à Colin Crivey qu’il ignorait d’où sortait ce mystérieux professeur de défense contre les forces du mal, Harry se décida à se lever de son fauteuil pour monter se coucher. Ron s’étira en baillant bruyamment avant de souhaiter bonne nuit à Hermione et d’accompagner Harry dans l’escalier qui menait à leur dortoir.
L’endroit était encore désert, les autres discutaient toujours dans la salle commune. Harry caressa amicalement la tête d’Edwige, dont la cage avait été posée sur sa table de chevet, puis s‘assit sur son lit. Il s’apprêtait à enfiler son pyjama lorsqu’il s’aperçut que Ron, qui s’était installé sur son propre matelas, avait le regard perdu dans le vide.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
Ron leva la tête. Il paraissait soucieux.
-Ce n’est pas normal, hein ?
-Qu’est-ce qui n’est pas normal ? demanda Harry, perplexe.
-Que rien ne se soit encore passé !
Pour une fois, Ron faisait preuve de bon sens. Ce n’était pas normal en effet… Harry avait l’horrible impression que quelque chose flottait dans l’air, comme une épée de Damoclès prête à s’abattre sur eux à tout moment. Il secoua la tête, cela ne pouvait être que dû à son imagination !
-Je ne sais pas ! grommela-t-il, tout en s’enroulant dans ses couvertures.
Il ferma les yeux, essayant de trouver le sommeil, mais une petite voix dans sa tête lui soufflait inlassablement les mêmes paroles :
Quelque chose se prépare…

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Tout se brouilla…
L’obscurité envahissait les lieux. Harry tenta de tourner la tête mais quelque chose l’en empêchait. Il n’y avait pas assez de place. L’air se faisait de plus en plus rare. Il lui semblait entendre des bruits sourds, de l’autre côté, comme les sanglots d’une jeune femme au désarroi. Puis le silence s’installa confortablement, plus terrifiant que jamais. Il suffoquait, il n’arrivait plus à respirer, il était en train de mourir !

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Harry se sentit soudainement tomber de son lit dans un douloureux fracas. Ron, Neville, Dean et Seamus qui avaient été réveillés par le bruit, le regardaient avec inquiétude.
-Ce n’est rien. C’était juste…un cauchemar ! assura Harry.
-Un simple cauchemar ? demanda Ron, ne sachant que trop bien à quel point les rêves de Harry pouvaient parfois s’avérer réels.
-Je…je n’en sais rien…, répondit Harry dans un murmure.

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Le lendemain matin, Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent dans la grande salle pour prendre leur petit déjeuner.
-Super, le premier cours aujourd’hui, c’est soin aux créatures magiques ! On va pouvoir voir un peu Hagrid ! s’exclama Ron avec enthousiasme en regardant son emploi du temps.
-Oui mais regarde ce qu’on a ensuite…double cours de potion ! Et cette après-midi, double cours d’Histoire de la magie ! commenta Harry.
Ron parcourut le reste de son emploi du temps en faisant une moue désespérée.
-Dans ce cas, vivement demain ! Premier cours de défense contre les forces du mal à 8h avec le professeur Snake… !
-Je ne suis pas certain d’être vraiment pressé de suivre ses cours ! En plus, ce sera avec les Serpentards ! répondit Harry, la mine déconfite.
L’enthousiasme de Ron retomba au plus bas.
-Bonjour Harry ! Ron ! Hermione !
Hagrid, le regard joyeux et les bras chargés de produit contre les limaces, venait d’arriver à leur hauteur.
-Vous m’accompagnez ? Je sais qu’il est un peu tôt mais nous pourrons discuter sur le chemin !
Harry, Ron et Hermione, qui avaient tous trois fini leurs œufs au bacon, se levèrent d’un bond tout en acquiesçant.
Ils venaient tout juste de sortir du château lorsque Hagrid leur fit signe de s’arrêter.
-Je vous demande deux minutes !
Alors, il se dirigea un peu plus bas, vers le lac, là où Eilane Snake se trouvait. Debout sur la rive, elle observait la surface calme de l’eau qui scintillait sous les premiers rayons du soleil. Ses cheveux noirs, parsemés de mèches argentées, cette fois détachés, flottaient dans la légère brise matinale. Son visage semblait mélancolique et Harry aurait juré que ses yeux rougis avaient versé quelques larmes peu de temps auparavant. Sa main droite tenait fermement serré l’étrange pendentif qu’elle portait autour du cou comme si celui-ci avait pu lui apporter une quelconque chaleur.
Hagrid s’approcha d’elle. Elle se retourna et lui sourit rêveusement.
-Est-ce que ça va ? s’enquit le demi-géant.
Eilane secoua affirmativement la tête, les yeux à nouveau rivés vers les miroitements de l’eau qui s’étendait par delà une fine brume vaporeuse.
-C’est vraiment magnifique !…J’avais presque oublié…, murmura-t-elle d’un air absent.
Hagrid tourna à son tour la tête vers le lac et contempla lui aussi les reflets dorés qui s’y étiraient.
-C’est étrange de revenir ici…, continua la jeune femme.
-Vraiment ? demanda Hagrid d’un ton faussement surpris.
-Ca fait remonter…de vieux souvenirs ! Il faut croire que certaines blessures ne guérissent jamais vraiment , répondit Eilane Snake, un sourire mélancolique accroché aux lèvres, tout en faisant tourner machinalement son pendentif entre ses doigts.
Hagrid lui rendit son sourire puis s’éloigna en direction de sa cabane, Harry, Ron et Hermione sur ses talons.
-Vous la connaissez ? demanda Harry, effaré.
-Euh…oui…
La réponse de Hagrid n’aurait pu être plus évasive !
-C’est une drôle d’idée qu’a eu Dumbledore de la faire venir ici ! rajouta-t-il aussitôt.
-Pourquoi dites-vous cela ? s’enquit Hermione.
-Cette fille, c’est un véritable poison ! Rien ne peut arriver de bon là où elle se trouve !
-Mais pourtant, Hagrid, vous sembliez vous comporter en ami avec elle, tout à l’heure, fit remarquer Ron.
-Oh vous savez, c’est très compliqué ! répliqua le demi-géant, un peu plus froidement qu’à son habitude.
Harry, Ron et Hermione le suivirent jusqu’à sa cabane sans rajouter un mot de plus. Décidément, de plus en plus de mystères planaient autour de cette Eilane Snake !

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-Le cours aura lieu par ici aujourd’hui !
Hagrid leur montrait un minuscule chemin serpentant parmi les arbres de la forêt interdite. Jamais encore Harry ne l’avait emprunté mais il conservait des souvenirs cuisants de ses dernières excursions dans la forêt et il ne se sentait pas vraiment tenté par l’idée de risquer une fois de plus sa vie en y pénétrant.
Au moins, cette année, le cours ne se déroulerait pas en compagnie des Serpentards, pensa-t-il pour se consoler. En effet, un changement notable avait été effectué puisque les Poufsouffle partageaient à présent leurs heures de soin aux créatures magiques.
Les élèves et leur professeur s’engouffrèrent dans le chemin sinueux et s’enfoncèrent dans la forêt. Il se retrouvèrent toutefois bientôt au beau milieu d’une petite clairière.
Un microscopique ruisseau y coulait, son eau clapotant par endroit sur les galets, et un puits en vieilles pierres blanches recouvertes de mousse venait agrémenter le paysage paisible.
-C’est incroyable ! s’exclama Hermione, la main devant la bouche en signe de stupéfaction.
Harry et Ron la regardaient, intrigués par sa réaction.
-Ils parlent de cet endroit dans « l’Histoire de Poudlard », mais j’ignorais qu’il existait vraiment ! s’étonna-t-elle.
-Tu vas te décider à nous expliquer ce que ce lieu a de si incroyable ? demande Ron avec mauvaise humeur.
-C’est le puits aux âmes ! s'écria Hermione.
-Quoi ? interrogèrent Ron et Harry d’une même voix.
-Quand vous déciderez-vous enfin à lire « l’Histoire de Poudlard » ? C’est l’une des plus vieilles légendes de l’école, au même titre que la Chambre des Secrets !
Harry et Ron échangèrent un regard sinistre, mais Hermione continuait déjà son explication :
-On raconte que ce puits aurait la faculté de raviver les âmes des morts durant la veillée d’Halloween et de leur permettre de se mélanger aux vivants, mais ce n’est sans doute qu’une… Quoi ?
Harry s’était figé sur place. Un murmure terrifiant envahissait son esprit et rongeait petit à petit ses pensées.
Sans signe préalable, sa cicatrice se mit à le brûler atrocement. Il prit sa tête entre ses mains et s’effondra sur le sol humide et froid.
Tout devenait à nouveau noir. Il ne voyait plus le ciel, pas même une quelconque étoile. Il était enfermé quelque part. Quelque chose brillait plus loin, dans l’obscurité, un étrange objet doré…Il tenta de s’étirer pour l’attraper, mais il lui était impossible de se mouvoir. Cet endroit le compressait, l’étouffait. Une odeur de terre mouillée parvenait à ses narines endolories par le manque d’oxygène. Ses poumons ne se remplissaient plus. Il sentait son cœur s’accélérer, battre difficilement. Puis, soudain, au milieu de cette antre glaciale, le dernier battement retentit.
-Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh !
-Harry ? Harry, est ce que tout va bien ?
Hagrid se tenait debout devant lui et le regardait avec angoisse.
Harry se releva lentement en se massant le front. La douleur de sa cicatrice avait disparu aussi vite qu’elle était arrivée mais les murmures, eux, ne cessaient pas totalement. Il les entendait toujours, tels de lointains échos.
-Hermione, accompagne-le à l’infirmerie ! ordonna Hagrid.
-Non…non, je vais bien, essaya de rétorquer Harry, mais Hermione le traînait déjà par le bras en direction du château.
Une fois l’orée de la forêt passée, Hermione ralentit un peu le pas et se tourna vers Harry. Son visage était marqué par une anxiété grandissante.
-Que s’est-il passé ? Est-ce qu’il s’agissait de Voldemort ?
-Je ne sais pas, expliqua Harry.
Il lui raconta sa vision, puis son rêve de la nuit précédente. Etrangement, Hermione paraissait presque satisfaite de ce qu’elle venait d’entendre.
-Peut-être qu’il est en train de mourir ! songea-t-elle à haute voix.
-Non…Si c’était le cas, ma cicatrice me ferait mal continuellement, j’en suis persuadé ! répliqua Harry.
-De toute façon, il faut que tu en parles à Dumbledore !
Harry acquiesça mais l’idée de devoir parler à Dumbledore ne lui plaisait pas plus que ça… Après tout, le directeur de Poudlard serait tout juste bon à lui conseiller de garder son calme, ou à lui annoncer l’existence d’une nouvelle terrible prophétie.
Harry regarda amèrement Hermione qui marchait à ses côtés, lui tenant encore le bras. Il n’avait toujours pas eu le courage d’annoncer à ses amis le contenu de la prophétie de Trelawney. Il ne pouvait se résoudre à leur donner encore plus de raisons de s’inquiéter !

Elle m'inquiète de plus en plus ta Eilane, quand Mumus se méfie de quelqu'un c'est que c'est louche

Peut-être un peu court

me veut en savoir plus sur Eliane et le puit aux Ames

Chapitre 6 : Un cours atypique

Certes avoir la meilleure élève de Poudlard comme amie offrait de nombreux avantages, comme celui de pouvoir toujours recopier ses notes méticuleuses, mais en cet instant, Harry aurait préféré cent fois se trouver avec Ron.
Il n’était guère resté longtemps à l’infirmerie, Madame Pomfresh ayant jugé qu’il ne se portait pas assez mal pour manquer le cours de potion.
Il marchait à présent dans les couloirs en direction des cachots où se trouvait la salle de classe du professeur Rogue et pour la cinquantième fois, Hermione lui conseillait d’aller parler de ses étranges cauchemars à Dumbledore.
-Ce n’est pas la peine, Hermione, je fais souvent des rêves bizarres, je ne peux pas aller voir Dumbledore chaque fois que ça arrive ! protestait Harry.
Arrivés devant la salle de classe, ils allèrent rejoindre Ron et tous trois s’installèrent à la table la plus éloignée du bureau de Rogue.
Drago Malefoy, qui assistait lui aussi au cours, se retourna vers Harry en lui lançant :
-Alors Potter…On a de nouveau bobo à la tête ?
Harry ignora Malefoy du mieux qu’il le put et sortit son livre de potion. Hermione, à côté de lui, continuait de lui donner des conseils.
-Hermione, si tu continues, tu vas me déconcentrer, souffla Harry entre ses dents.
-Mais il faut que tu ailles voir Dumbledore ! Harry, tu dois aller le voir ! C’est important !
Harry soupira puis recopia les ingrédients que Rogue avait noté au tableau. Il commençait à mélanger la sauge avec le mucus de dragon lorsque le maître des potions s’avança vers leur table.
Hermione, qui n’avait pas vu Rogue approcher, continuait de harceler Harry.
-S’il te plait…promets-moi que tu vas aller voir Dumbledore…
-Miss Granger, s’exclama Rogue d’une voix trop calme pour laisser présager quoi que ce soit de bon, j’exige de mes élèves une totale concentration. Si vous avez quoi que ce soit à dire à Potter, vous êtes priée de le faire à la récréation.
Hermione devint plus rouge que la poudre d’airelle qu’elle versait dans son chaudron mais quelques minutes plus tard, elle reprenait déjà la parole :
-Si tu n’y vas pas, c’est moi qui le ferai !
-20 points de moins pour Gryffondor. Et si je vous entends parler ne serait-ce qu’une seule fois de plus, Miss Granger, ce sera 50 points !
Hermione ne prononça plus un seul mot durant tout le reste du double cours de potion, mais dès son arrivée dans la salle de classe du professeur Binns, quelques heures plus tard, elle recommença aussitôt ses objections.
-Hermione, si je te promets d’aller voir Dumbledore, tu arrêteras de m’ennuyer avec ça ?
Harry savait que c’était une promesse en l’air, qu’il n’irait pas voir Dumbledore pour un simple rêve, mais cela suffit à faire taire une Hermione prise de cours et c’était bien tout ce qui l’importait en cet instant.
Le cours de Binns, le seule professeur fantôme de Poudlard, n’avait pourtant rien de passionnant ! Au contraire, l’Histoire de la magie paraissait horriblement lassante et inintéressante avec lui comme professeur. Mais devoir supporter les propos d’Hermione durant ses cours n’en devenait que plus dur car, n’ayant pas à se concentrer sur autre chose, Harry finissait toujours par culpabiliser !
Comme il fallait s’en douter, Binns n’avait pas revu sa méthode de travail depuis l’année précédente et son cours fut tout aussi assommant que les autres. Après deux heures d’explications peu enthousiastes sur les batailles entre les sorciers et les vampires qui avaient eu lieu à la fin du XIXème siècle, la plupart des élèves, à moitié assoupis, se levèrent en baillant pour retourner dans leurs salles communes respectives.

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Le soir, Harry regarda à nouveau son emploi du temps tout en caressant Salem qui s’était confortablement installé sur ses genoux. Non seulement son ambition de carrière ne lui avait pas permis d’échapper aux cours du professeur Rogue, mais en plus, il devait à présent suivre des cours de spécialité en potions, défense contre les force du mal et métamorphose.
Il avait en effet eu toutes ses BUSE avec succès, sauf en divination, et même remporté la meilleure note de défense contre les forces du mal, ce qui exaspérait profondément Hermione.
Heureusement, les emplois du temps du premier trimestre ne prenaient pas en compte les spécialisations et ainsi, Harry échappait, pour le moment, aux cours intensifs de potions. En contrepartie, il devait encore supporter les prédictions douteuses de Trelawney pendant quelques mois…

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-Tout ce que j’espère c’est qu’elle sera mieux qu’Ombrage ! marmonnait Harry en se rendant au cours de défense contre les forces du mal, le lendemain matin.
-Ca ne peut pas tellement être pire, n’est-ce pas ? objecta Hermione.
-Au moins, elle n’est pas envoyée par le ministère ! rajouta Ron.
Arrivés devant la salle de classe, tous trois s’arrêtèrent soudainement de marcher en poussant une exclamation de surprise.
Rogue se tenait dans l’embrasure de la porte et discutait cordialement avec Eilane.
Alors que Harry, les yeux rivés sur le sol, passait devant eux, il entendit le maître des potions souffler au professeur Snake :
-Méfie-toi de Potter, sa réputation est totalement surfaite !
-Merci Severus, répliqua froidement Eilane, mais je crois être assez grande pour savoir moi-même ce que je dois penser de mes élèves !
Rogue tourna les talons et s’en alla en direction des cachots tandis qu’Eilane entrait dans la salle de classe où les élèves s’étaient déjà installés.
-Bien ! Mon prédécesseur n’a pas jugé bon de me laisser une quelconque information sur ce que vous avez appris l’année dernière, et j’ai cru comprendre, par mes collègues, que Dolorès Ombrage n’était, de toute façon, pas vraiment une très bonne enseignante. Nous allons donc reprendre là où le professeur Maugrey s’était arrêté ! Je vois que vous avez vos manuels…
Dans la classe tous les élèves s’étaient tus. Ils avaient passé toute une année à seulement lire les paragraphes abstraits de leur livre durant les cours de défenses contre les forces du mal et chacun retenait son souffle, espérant qu’il n’en serait pas de même avec ce nouveau professeur.
-Vous n’en aurez pas besoin, reprit Miss Snake. Vous pouvez les ranger ! On n’apprend pas à se défendre dans un livre, n’est-ce pas ! Je doute que vous ayez le temps d’ouvrir quelque manuel que ce soit si jamais vous vous faisiez attaquer !
Harry et Hermione échangèrent un regard. En fin de compte, ces cours seraient peut-être intéressants !
-En fait, je vois que vous avez appris beaucoup de choses, continua la jeune femme en lisant une note posée sur son bureau, "reconnaître les différentes créatures magiques, savoir les approcher et s’en défendre, combattre les sortilèges impardonnables…" L’ennui, voyez-vous, c’est que l’ennemi risque d’anticiper votre défense, du moins, s’il est assez puissant pour être capable de la…deviner !
Le regard de Miss Snake croisa celui de Harry et, comme la première fois, dans le train, bien que moins intensément, sa cicatrice le brûla.
-Certains sorciers sont capables de connaître vos pensées et de les utiliser à leur avantage, poursuivit Eilane. Cette pratique s’appelle la Légilimencie. L’apprentissage de ce pouvoir est difficile et il faut une certaine connaissance de la magie noire pour y arriver, aussi, peu de sorciers l’utilisent-ils. Toutefois, le plus connu n’est autre que Lord Voldemort lui-même !
A l’entente de ce nom, un chuchotement terrifié s’éleva de la classe. Harry vit que même Drago Malefoy s’était recroquevillé sur son siège comme si ce simple nom allait lui infliger une terrible punition.
Eilane, quant à elle, semblait presque s’amuser de la réaction de ses élèves.
-C’est pourquoi nos premiers cours porteront sur l’art de protéger notre esprit. Quelqu’un peut-il me dire comment cette pratique s’appelle ?
Hermione étira brusquement le bras, avant même la fin de la question et, à sa propre stupéfaction, Harry sentit sa main se lever également.
-Mr Potter ?
- l’Occlumencie ? répondit aussitôt Harry d’une voix faible.
-Tout à fait, acquiesça Eilane avec un sourire satisfait. Nous allons donc commencer par un exercice de réflexion. Je vais poser sur chacun de vos pupitres une pierre verte. Cette pierre n’a pas de faculté magique en soit. Je vous demande simplement de l’observer attentivement, tout en vidant votre esprit. Vous ne devez plus penser à rien d’autre qu’à elle. Ensuite, je vous appellerai un par un à mon bureau et nous ferons une première tentative.
Harry soupira. Des cours d’occlumencie, il avait déjà eu le loisir d’en suivre avec Rogue et il n’y voyait vraiment rien de passionnant !
Il s’aperçut alors qu’à côté de lui, Hermione levait à nouveau la main.
-Oui, Miss Granger ?
Le professeur Snake, qui distribuait déjà les pierres, s’arrêta entre deux rangées de tables.
-Si l’on doit pratiquer l’Occlumencie, c’est que vous allez utiliser la Légilimencie sur nous, n’est-ce pas ?
-En effet, Miss Granger, répondit Eilane Snake, tout en recommençant à poser les galets sur les pupitres des élèves.
-Mais vous avez dit qu’il fallait connaître la magie noire pour maîtriser la Légilimencie, objecta Hermione.
-Oui, c’est vrai. Mais connaître la magie noire ne veut pas dire l’utiliser…Il est parfois bon de connaître ce que l’on combat, ne croyez-vous pas, Miss Granger ?
Hermione, perdue dans ses pensées, regarda la pierre qu’Eilane Snake venait de déposer devant elle.
-Allez-y… Et pas un bruit !
Harry, les yeux rivés sur son propre galet, se força à vider son esprit, mais cela lui parut tout aussi difficile que lorsqu’il avait suivi les cours particuliers de Rogue.
Les minutes s’égrenaient lentement à sa montre et le silence commençait à lui peser. Ne songer à rien lui était impossible, Sirius revenait toujours douloureusement dans ses pensées.
Enfin, après un temps interminable, il entendit le professeur Snake appeler Crabbe à son bureau. Harry leva la tête et s’aperçut que tous les autres élèves gardaient leur yeux fixés sur le vert de leur pierre.
-A trois, vous tenterez de m’empêcher de rentrer dans votre esprit, chuchota Miss Snake à l’attention de Crabbe.
Celui-ci hocha la tête et se maintint raide comme un bâton, attendant le moment fatidique où son cerveau devrait agir.
-Un, deux, trois…
Aussitôt, Crabbe plaqua ses mains sur ses oreilles comme pour empêcher ses pensées de sortir de sa tête. Des plis de douleurs s’étaient formés sur son front et des larmes perlaient aux coins de ses yeux.
Harry était certain qu’Eilane avait réussi à entrer dans son esprit, pourtant, elle n’avait prononcé aucune formule et ne semblait pas faire le moindre effort de concentration.
Quelques secondes plus tard, Crabbe s’effondrait par terre, les yeux rougis de larmes.
-C’est un début…, le consola le professeur Snake en l’aidant à se relever.
Alors que Crabbe retournait s’asseoir, Eilane leva la tête vers ses élèves, s’apprêtant à appeler un nouveau nom. Harry reporta son attention sur sa pierre, mais pas assez rapidement.
-Mr Potter ? Venez au bureau !
Harry se leva et s’approcha du bureau du professeur Snake. Il entendait Malefoy ricaner derrière lui.
-Vous avez déjà eu quelques cours d’Occlumencie ?
Harry acquiesça.
-Dans ce cas, je pense que vous vous en sortirez très bien !
En disant cela, Eilane avait détaché le pendentif qu’elle portait autour du cou et l’avait posé sur son bureau. Pendant quelques instants, Harry crut voir la bille rouge du bijou scintiller faiblement, comme la flamme d’une bougie.
-A trois ?
Harry hocha la tête.
-Un…Deux…Trois…
Comme durant les cours de Rogue, Harry vit défiler devant lui un certain nombre d’images de son passé : Dudley essayant de lui faire un croche-pied en haut des escaliers, Dudley, toujours, terrifié par le serpent évadé du zoo, Hermione pétrifiée à l’infirmerie, un voile maintenu entre deux piliers sur un socle de pierre, une bataille de sorciers dans cette même pièce, Sirius qui passait de l’autre côté du voile… Non, il ne voulait surtout pas revoir ça ! Tout sauf ça ! Soudain d’autres images vinrent à son esprit, des choses qu’il ne se rappelait pas avoir vécu : une jeune femme aux cheveux blonds argentés pleurant, recroquevillée sur un sol de pierre, dans une vaste salle aux teintes vertes. Harry connaissait cet endroit, il était certain d’y être déjà allé…
-Stop !
Aussitôt, les images cessèrent.
-Comment as-tu fait cela ? demanda Eilane Snake, le souffle court.
Elle s’agrippa à son bureau comme pour se retenir, sa main effleurant maladroitement un objet argenté qui dégringola, roula durant quelques centimètres avant d’atterrir juste sous les pieds de Malefoy qui le ramassa.
Drago regarda un instant l’objet qu’il tenait à présent au creux de sa main.
-Vous avez été préfète en chef ? demanda-t-il, les sourcils froncés.
-Rends-moi ça, Drago !
-Pourquoi vous ne répondez pas, interrogea Malefoy avec impertinence.
-L’insolence ne te mènera à rien, Drago…Tiens-tu vraiment à ce que je m’énerve ?
L’aura de puissance que Harry avait ressentie dans le train semblait à nouveau émaner de la jeune femme.
Drago parut soudain perdre de sa superbe et tendit obligeamment l’insigne à Eilane.
-Voila qui est mieux ! Et…Non, je n’ai jamais été préfète en chef…Cet insigne appartient…à un ami !
-Je vois, s’exclama Drago en souriant.