Eilane
Citation :
L’ascension des TénèbresI : l’Anneau de Pouvoir
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Prologue
Auteur :
Eilane
Genre :
General / Drama / Mystery
Avertissements :
- M (déconseillé aux moins de 16 ans)
- Attention, cette fanfic contient des allusions au tome 5...
Note de l'auteur (à lire absolument) :
-cette fanfic est la première partie du cycle « l’ascension des Ténèbres ». Cette trilogie, dont j’ai déjà tout le plan en tête, contiendra trois fanfics de 21 chapitres chacune : « l’anneau de pouvoir », « le crépuscule des ombres » et « la flamme de la vie ».
Résumé global de « l’ascension des ténèbres » :
Trois générations se retrouvent liées durant la vie d’une femme à la destinée hors du commun.
Résumé de la première partie, « l’anneau de pouvoir » :
1996, Eilane Snake arrive à Poudlard en tant que professeur de défense contre les forces du mal, mais très vite, les mystères qui enveloppent la jeune femme s’épaississent et donnent à penser qu’elle n’est pas forcément du côté de l’Ordre du Phénix...
Disclaimer :
Les personnages appartiennent à J.K. Rowling. Seuls l'histoire et le personnage d’Eilane sont à moi !
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Chapitre 1 : Les dernières heures de Poudlard
« La nuit où cela se produisit restera à jamais gravée dans nos mémoires comme la plus terrible, la plus sanglante et la plus noire de toute l’histoire du monde de la magie.
Tout se déroula tellement vite…
Une brèche dans la protection qu’ avait instaurée Albus Dumbledore autour de l’école de sorcellerie Poudlard permit aux Mangemorts de pénétrer dans l’enceinte même du château.
Ils attaquèrent élèves et professeurs avec hargne, sans la moindre indulgence.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient, les corps tombaient sur leur chemin, terrassés par les pouvoirs grandioses des serviteurs de Lord Voldemort.
Seamus Finnigan périt le premier, alors qu’il tentait de protéger sa camarade de Gryffondor, Lavande Brown. Il ne fallut que quelques secondes de plus aux Mangemorts pour l’éliminer, elle aussi.
Personne ne leur résistait.
Ainsi succombèrent les professeurs Sinistra et Chourave, Parvati et Padma Patil, Cho Chang, Dean Thomas, Luna Lovegood et tant d’autres …
Ceux qui restaient encore debout, regardaient, impuissants, leurs amis mourir dans d’atroces souffrances, ou fuyaient à toutes jambes à la recherche d’un endroit où se cacher.
Dans un élan de colère, Bellatrix Lestranges tenta d’empêcher Neville d’échapper à son funeste destin et lança droit sur lui un sortilège de stupéfixion. Le fils Londubat réussit toutefois à l’esquiver et le jet de lumière rouge frappa brutalement le mur derrière lui qui s’écroula dans un terrible grondement accompagné d’ une nuée de poussière.
Et c’est au milieu de cette poussière, surgi de nulle part, tel un spectre que l’on n’aperçoit qu’à travers les brumes ensorcelées, qu’apparut le Seigneur des Ténèbres, sa tête de serpent blafarde abritée d’ un capuchon noir, ses yeux rouges comme le sang scrutant la pénombre, se réjouissant du spectacle qui s’offrait à lui.
Des éclairs verts jaillissaient de sa baguette magique qu’il pointait devant lui, terrassant mortellement ceux qui lui avaient autrefois résisté.
Sous son regard froid, dépourvu de sentiments humains, Severus Rogue s’effondra à ses pieds sans même avoir eu le temps de dire un mot. Ses paupières mi-closes laissaient encore entrevoir dans ses yeux la terreur qu’il avait éprouvée en sentant son heure arriver.
Tous ceux qui se mettaient sur le chemin de Voldemort subirent sa fureur glacée. Des corps inertes, d’une blancheur cadavérique, déjà aussi froids que la mort, s’écroulaient ça et là tandis que des hurlements de panique explosaient de toute part.
Puis, enfin, le Seigneur des Ténèbres arriva dans la Grande Salle, autrefois lieu de cérémonies et de banquets et à présent théâtre des dernières heures d’un Poudlard assiégé.
Ses fidèles Mangemorts s’y trouvaient au prise avec les derniers membres de l’Ordre du Phénix qui n’avaient pas encore péri.
Des éclairs de lumières rouges et vertes jaillissaient dans tous les sens tandis que les partisans de Dumbledore se battaient, témérairement, avec l’énergie du désespoir.
Ils savaient qu’ils n’étaient plus qu’une poignée, si facile à écraser, qu’ils étaient condamnés…et pour autant, ils résistaient et résisteraient jusqu’à la dernière seconde de leur vie. Voldemort avait presque de l’admiration pour eux… pas assez, toutefois, pour les épargner.
Mais alors qu’il levait sa baguette magique et s’apprêtait à jeter un sort si puissant que tous ses ennemis y succomberaient d’un même mouvement, une voix masculine, devenue douloureusement familière, résonna derrière lui.
-Vous n’avez pas encore gagné !
Voldemort se retourna lentement. Un jeune garçon se tenait devant lui, ses cheveux en bataille d’un noir étincelant, ses yeux vert émeraude fixé sur lui dans une expression de défi et de haine.
Harry Potter, sa baguette magique dans une main, l’épée de Goddric Gryffondor dans l’autre, se jeta sur le Seigneur des Ténèbres.
A l’autre bout de la Grande Salle, un hurlement assourdissant retentit tandis qu’une fille aux longs cheveux châtains et crépus s’écroulait, inanimée, sur le sol de pierre.
-HERMIONE… NON !
Ron Weasley se lançait déjà à l’attaque de l’agresseur d’Hermione, sautant par-dessus la table qui lui barrait le chemin. Derrière la cagoule noire du Mangemort, le rire malveillant de Lucius Malefoy éclata froidement.
-Et une sang de bourbe de moins…! se réjouit-il.
C’en était trop pour Ron qui leva sa baguette au moment même où un jet de lumière le frappait en plein visage. Lui aussi s’effondra à quelques centimètre d’Hermione, la main tendue vers la sienne.
Dumbledore, lui-même, avait été stoppé par Queudver qui l’avait assommé grâce à un puissant sortilège.
Harry ne savait plus où il en était…La plupart de ses amis étaient morts ou inconscients…il était seul à présent, seul face à son destin, seul face à Lord Voldemort…
Cette nuit-là restera gravée à jamais dans ma mémoire, moi qui ai assisté aux terribles dernières heures de Poudlard.
Je me nomme Eilane Dierna Snake, et ceci est mon histoire. »
Chapitre 2 : Une Mystérieuse Rencontre
-Allez, dépêchez-vous un peu, vous autre ! tonna Mrs Weasley en regardant Harry, Ron et Hermione qui traînaient derrière elle.
Harry soupira profondément puis pressa un peu le pas, poussant plus brusquement son chariot à bagage où Edwige, dans sa cage, laissa échapper un long hululement plaintif. Ses deux camarades le suivirent de près, les lèvres à présent scellées.
Ils avaient eu la moitié de l’été, passé ensemble au Terrier, pour discuter pleinement de tout ce qui les tracassait et pourtant, tant de choses restaient encore en suspens.
Voldemort avait enfin été vu au grand jour, au sein même du ministère de la magie, et plus personne ne prenait Harry pour un fou. Harry avait appris à ses dépends que le mage noir était capable de manipuler son esprit, ce qui avait fini par provoquer la mort de l’être qui comptait le plus pour lui. Même plusieurs mois après, il lui était encore douloureux de penser à Sirius. Le fait qu’aucun corps ne soit réapparu de derrière le voile n’arrangeait certainement pas les choses ! Il ne pouvait s’empêcher de se demander si Sirius était vraiment mort, si réellement il ne le reverrait jamais. Ensuite, les Mangemorts envoyés à Azkaban avaient rapidement réussi à s’échapper de leur prison mais ni eux, ni leur maître ne s’étaient fait remarquer depuis. Qu’attendaient-ils, cette fois, pour agir ? Et puis il y avait cette terrible prophétie dont Harry n’avait toujours pas eu le courage de parler ouvertement à Ron et à Hermione et à propos de laquelle il ressentait la désagréable impression que Dumbledore ne lui avait pas tout dit… Et enfin, il restait la fameuse question qu’ils se posaient à présent toujours à chaque début d’année : qui allait être leur nouveau professeur de défense contre les forces du mal ?
Le temps n’aurait pu s’accorder plus avec les sentiments moroses de Harry. Tout, autour d’eux, était perdu dans la grisaille. Une brume épaisse et humide avait envahi les rues de Londres et rendait la ville, dont les lumières brillaient encore faiblement, à la fois triste, morne et étrangement mystérieuse.
Harry fut sorti de sa torpeur par les sifflements sonores d’un train à vapeur rouge et noir.
Ils étaient arrivés à présent sur le quai 9 ¾ et Mrs Weasley aidait déjà Ginny à grimper dans le Poudlard express, lui tendant une vieille panière en osier dans laquelle un jeune chat blanc et noir poussait des miaulements indignés. Il s’agissait d’un cadeau de ses frères, Fred et Georges, à présent marchands de farces et attrapes. Ginny avait littéralement sauté de joie en découvrant, un soir, la petite boule de poil pelotonnée au bord de la cheminée et ne l’avait plus quittée depuis. Le chat dormait avec elle, mangeait avec elle et voyageait avec elle. Il avait été facilement accueilli par Pattenrond, le chat roux d’Hermione, mais s’intéressait un peu trop à Coquecigrue de l’avis de Ron, qui ne voyait pas l’arrivée d’un nouvel animal de compagnie dans sa maison comme une très bonne chose.
Harry, Ron et Hermione grimpèrent eux aussi dans le Poudlard Express et, accompagnés de Ginny, commencèrent à chercher un compartiment vide. Malheureusement, le train semblait encore plus bondé que d’habitude. Harry passa rapidement devant le compartiment où Malefoy, Crabbe et Goyle s’étaient installés. Il ne tenait pas tellement à se trouver face à Malefoy maintenant que son père avait réussi à prouver qu’il était aussi facile de sortir d’Azkaban que de rentrer dans sa propre maison.
Enfin, ils arrivèrent devant le tout dernier compartiment du couloir. Ron poussa vivement la porte embuée et resta planté sur place, dans une attitude de stupéfaction… Harry et Hermione jetèrent un coup d’œil par-dessus son épaule et comprirent immédiatement la raison de sa surprise.
-Professeur Lupin ? s’étonna Hermione. Que…que faites-vous ici ?
Remus Lupin, ses cheveux déjà grisonnants, son visage très pâle, ses vêtements rapiécés par endroit, sa vieille valise encore posée à côté de lui, leur lança un grand sourire amical.
-Ne me dites pas…Ca y est, je sais, c’est vous qui allez être notre nouveau professeur de défense contre les forces du mal ! s’exclama Ron, enthousiaste.
Lupin éclata de rire. Un rire nerveux, remarqua aussitôt Harry. Lui non plus n’avait sans doute pas encore fait le deuil de Sirius.
-Malheureusement, non ! Mais le professeur Dumbledore m’a demandé de remplir une autre fonction à Poudlard…Ne m’en demandez pas plus, vous verrez cela dans quelques heures !
-Est-ce que vous savez qui est le nouveau professeur de défense contre les forces du mal ? demanda Hermione.
-Non, désolé, aucune idée !
Alors que Lupin répondait, un brouhaha de murmures s’était répandu petit à petit dans tout le train. Ils ne comprirent pas tout de suite ce qui interpellait tant leurs camarades, puis Ginny, encore dans le couloir, poussa une exclamation terrifiée en regardant, par la fenêtre, le quai 9 ¾ qu’ils n’avaient pas encore quitté.
Une silhouette, grande et mince, enveloppée d’une cape noire qui se terminait en un capuchon replié sur sa tête, émergeait lentement de la brume.
Harry s’avança lui aussi vers la fenêtre. Ce ne pouvait être lui, c’était impossible, il l’aurait senti, sa cicatrice lui aurait fait mal. Pourtant, il émanait de la silhouette une aura de puissance digne des plus grands sorciers. Harry sentit son estomac se contracter douloureusement lorsqu’il la vit monter à l’intérieur du train, dans le wagon où ils se trouvaient eux-mêmes.
Il l’aperçut s’avancer lentement tout au long du couloir. Les murmures des élèves avaient disparu, laissant place au silence le plus pesant que Harry n’avait jamais entendu.
Hermione poussa fébrilement ses camarades dans le compartiment et s’apprêtait à fermer la porte lorsque la silhouette arriva à leur hauteur. Figée par la panique, Hermione s’arrêta brusquement et pointa sa baguette magique vers elle, prête à lui lancer un sortilège.
Alors, deux mains, fines et blanches, sortirent de sous la cape noire de la silhouette et relevèrent gracieusement son capuchon.
Harry et Ron ne purent s’empêcher de laisser échapper une exclamation de stupeur. Hermione abaissa rapidement sa baguette, Ginny resta bouche bée, tandis que Lupin, qui était encore assis dans son fauteuil, paraissait à la fois surpris et inquiet.
Le capuchon avait révélé la plus belle femme que Harry ait jamais vue. Bien que d’allure très jeune, Harry n’aurait su lui donner un âge. Son visage, d’une pâleur de lait, était tendrement arrondi et agrémenté de deux pommettes légèrement roses qui la faisait ressembler à une poupée de porcelaine. Ses yeux anormalement clairs, d’une couleur de bronze, conservaient une étrange lueur de sagesse infinie. Ses cheveux noirs, parsemés de mèches argentées, avaient été relevés et savamment retenus par une broche en forme de serpent. Une broche semblable maintenait attachée sa cape autour de son cou. Harry aperçut une mince chaîne d’argent qui pendait sur sa poitrine et se terminait en un serpent enroulé autour d’une curieuse pierre, ronde comme une bille, d’un rouge sang intense. Mais au moment même où la jeune femme l’avait vu l’observer, elle avait caché hâtivement l’anodin bijou sous sa robe de voiles verts et violets.
-Vous permettez que je m’installe avec vous ? demanda-t-elle d’une voix calme, chantante et décidée.
Lupin bondit alors de son fauteuil et s’avança vers la nouvelle venue.
-Que fais-tu ici ?
-Heu, vous vous connaissez ? interrogea inutilement Harry.
La jeune femme baissa ses yeux de bronze vers le sol et sourit pensivement.
-Oui, nous nous connaissons…Remus et moi, nous sommes de vieux amis ! N’est-ce pas Remus ?
Lupin la fixait toujours de son regard. Il semblait lutter entre deux sentiments contradictoires.
-Je m’appelle Eilane Snake…, rajouta-t-elle en observant, l’un après l’autre, Harry, Ron, Ginny et Hermione.
Au dehors, un nouveau coup de sifflet retentit et le train se mit en marche, en direction de l’école de sorcellerie.
Chapitre 3 : Affinités inquiétantes
Le Poudlard Express avançait à une allure vertigineuse dans la brume irrémédiablement collée au sol, serpentait à travers les collines sinueuses et les vallons, roulait, tanguait inlassablement, ramenant Harry vers l’unique endroit où il se sentait encore chez lui.
Plus que jamais, Poudlard était devenu sa seule maison. A présent que Sirius l’avait quitté, il ne lui restait que ça : plus de famille, plus de joie de vivre, rien d’autre que ce lieu où il avait tant de fois trouvé le réconfort. Pourtant son retour à l’école ne lui apportait que très peu de soulagement en ces temps difficiles.
Depuis la mort de son parrain, Harry ne s’était jamais senti aussi seul. Même lorsqu’il se trouvait en présence de ses amis, il ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de s’isoler. Il ne se supportait plus, ne supportait plus sa vie, son état d’être humain. Si l’humanité signifiait devoir toujours souffrir, il n’était plus certain de vouloir encore en faire partie !
Espérant toutefois que cette nouvelle année se déroulerait mieux que la précédente, ce qui ne lui paraissait pas vraiment difficile, il posa la tête contre la vitre glacée et commença à somnoler.
Mais il s’avérait impossible de s’endormir par un vacarme pareil !
En effet, Pattenrond, qu’Hermione avait installé sur ses genoux au début du voyage, ne cessait de grogner après Eilane Snake, tandis que le chat de Ginny, perturbé par tous ces événements, miaulait de plus belle dans sa panière.
-Chut, Salem, tais-toi, essayait de le calmer la jeune sœur de Ron, mais rien n’y faisait.
Eilane Snake, assise à côté d’Hermione, esquissa un léger sourire à l’attention de Lupin qui ne l’avait pas quittée des yeux depuis son arrivée dans le train.
-Hum…je crois qu’il serait bon que nous fassions plus ample connaissance, n’est-ce pas ! proposa-t-elle de sa voix mélodieuse.
Lupin lui jeta un étrange regard avant de prendre lui-même la parole.
-Pourquoi pas, soupira-t-il… Je te présente Ron Weasley… et sa petite sœur, Ginny, poursuivit-il en désignant tour à tour du doigt les deux têtes rousses des enfants Weasley.
La jeune femme examina rapidement Ron puis ses yeux clairs se tournèrent vers Ginny et semblèrent s’élargirent soudainement.
-Oui, je sais qui tu es…
Elle n’ajouta rien de plus, mais Harry eut la très nette impression qu’elle connaissait beaucoup plus de choses sur Ginny Weasley qu’elle ne l’aurait dû…comme par exemple l’histoire d’un petit journal maléfique qui était malencontreusement tombé en possession de la jeune rouquine lors de sa première année d’étude à Poudlard.
-Voici Hermione Granger, la meilleure élève de Poudlard ! continua Lupin en désignant les cheveux châtains ébouriffés d’Hermione.
Mais les yeux d’Eilane Snake s’étaient déjà posés sur le front de Harry qui se demanda, une fois de plus, pourquoi diable on ne lui avait jamais appris à devenir invisible durant ses cours à l’école de sorcellerie.
-Et toi, tu es Harry Potter bien sûr, déclara-t-elle alors.
Les joues de Harry s’enflammèrent et devinrent écarlates. Pourquoi fallait-il absolument que les gens le reconnaissent toujours à sa simple cicatrice ?
-J’ai beaucoup entendu parler de toi ! ajouta la jeune femme.
Ses yeux de bronze croisèrent les prunelles émeraudes de Harry. Tout à coup, sa cicatrice se mit à le brûler affreusement et il eut la terrible impression, devenue bien trop familière, que son estomac avait fait un tour complet au creux de son ventre. Terrifié, il se leva d’un bond, tout en continuant de fixer Eilane d’un air ahuri. Au même instant, celle-ci avait agrippé vivement le collier qui pendait à son cou comme s’il était soudain devenu bouillant et le tenait fermement serré dans sa main droite.
Alors qu’Harry, encore abasourdi, s’apprêtait à parler, la porte du compartiment s’ouvrit à la volée et Drago Malefoy entra à l’intérieur, suivi de près par ses deux amis aux allures de gorilles.
Sans jeter un seul de ses regards méprisants au reste du groupe, il se tourna vers Eilane Snake et lui lança un sourire des plus machiavéliques.
-Vous ne devriez pas rester avec ces gens-là, dit-il dédaigneusement en désignant Hermione, Ron et Harry ; il reste un siège dans notre compartiment, vous y seriez plus à votre place, ajouta-t-il ensuite d’une voix mielleuse que Harry ne lui connaissait pas.
Eilane lui rendit son sourire, au grand damne de ses compagnons de voyage.
-Je suis très bien ici, Drago, merci ! répliqua-t-elle poliment, bien qu’une certaine froideur ait fait place à son ton mélodieux.
Harry et Hermione manquèrent de s’étouffer… Elle avait désigné Malefoy par son prénom…Ainsi donc, elle le connaissait… ! Décidément, tout cela ne présageait rien de bon, pensa Harry.
-Très bien, si vous préférez côtoyer les sang-de-bourbe, c’est votre affaire…Eily !
Pendant quelques secondes, Harry se demanda pourquoi Drago avait surnommé Eilane Snake, Eily, mais il n’eut guère le temps d’approfondir sa réflexion. La jeune femme s’était brusquement levée à son tour et tout sourire avait subitement disparu de son visage.
-NE M'APPELLE JAMAIS AINSI ! s’exclama-t-elle d’une voix dure et glacée qui détonnait avec ses traits de poupée de porcelaine.
Si ses yeux avaient été capables de jeter des éclairs, Harry était certain qu’en cet instant, ils ne s’en seraient pas privés. Mais ce qui le frappa surtout, c’était l’aura de puissance qui avait tout à coup enveloppé la jeune femme. Drago lui-même avait dû la ressentir car il recula soudain d’un pas en direction du couloir, et sans dire un mot de plus, prit la fuite vers son propre compartiment, Crabbe et Goyle sur ses talons.
Harry, estomaqué, se rassit aussi vite qu’il s’était levé, ne sachant plus où donner de la tête. Eilane, elle aussi, s’était rassise quelques secondes plus tard, ramenant derrière ses oreilles quelques cheveux trop courts pour tenir attachés dans sa broche en forme de serpent. Il sembla alors à Harry que plusieurs des mèches argentées de sa chevelure avaient disparu, mais cela était sans nul doute dû à la luminosité qui faiblissait au-dehors !
Moins d’une heure plus tard, alors que la nuit était presque tombée, le Poudlard Express rentrait en gare de Pré-Au-Lard.
Lorsqu’ils descendirent du train, le moral de Harry remonta un peu à la vue de la haute silhouette de Hagrid, le garde-chasse de Poudlard, à quelques mètres de lui. Celui-ci les salua d’un signe de main en souriant de son air bourru avant de s’éloigner vers le lac qu’il avait coutume de faire traverser aux première années à l’intérieur de minuscules barques.
Harry, Ron, Hermione, Ginny, Lupin et Eilane Snake s’avancèrent en direction des diligences destinées à les amener au château et tirées par d’étranges animaux nommés Sombrals que Harry connaissait maintenant très bien pour en avoir chevauché un l’année précédente.
Soudain, Eilane se retourna vers Lupin.
-Je vous laisse ici ! A tout à l’heure au banquet ! dit-elle dans un murmure tandis qu’elle se dirigeait déjà vers leur gauche.
Alors qu’il la suivait des yeux, Harry ne put étouffer une exclamation de stupeur.
Un peu à l’écart, emmitouflé dans sa cape noire, ses cheveux graisseux et son long nez toujours identiques, un rictus méprisant bien accroché à ses lèvres, le professeur Rogue semblait attendre la jeune femme.
Eilane s’approcha de lui et lui tendit une main qu’il serra amicalement.
On dirait de vieux amis, songea Harry, plus inquiet que jamais.
Il ignorait tout de cette Eilane Snake mais durant le peu de temps où il l’avait côtoyée, trop de choses étranges s’étaient produites ! Elle connaissait Drago Malefoy et Severus Rogue, les deux personnes que Harry détestait le plus à Poudlard, et pour cause, le premier était fils de Mangemort, l’autre avait également été partisan de Voldemort autrefois, même s’il prétendait à présent avoir changé de camp… Et puis, il y avait cette douleur aiguë à sa cicatrice et ce qu’il avait ressenti lorsqu’il avait croisé le regard de bronze de cette étrange jeune femme… Il avait amèrement pris l’habitude quotidienne de ressentir les pensées et les sentiments de Voldemort depuis que celui-ci était revenu à la vie… Et en voyant Eilane Snake par les yeux de Harry grâce à leur lien magique, le mage noir avait éprouvé une émotion intense que le jeune Gryffondor se sentait incapable de déchiffrer.
Harry frissonna, il ne voulait pas penser à tout cela…il était impatient d’arriver à Poudlard, d’assister à la répartition des première année par le choixpeau magique, de dîner avec ses camarades, de découvrir le nouveau professeur de défense contre les forces du mal et surtout de savoir pourquoi Remus Lupin était revenu à l’école de sorcellerie si ce n’était pas pour y enseigner.
Tandis qu’Eilane Snake et le professeur Rogue conversaient avidement, Harry, Ron, Hermione, Ginny et Lupin montèrent dans une diligence qui s’ébranla aussitôt.
A peine avaient-il passé la statue du sanglier géant que Harry aperçut les tours du château se détachant sur le ciel sombre du crépuscule. Son cœur se mit à battre plus fort… Il était rentré ! Il était chez lui, enfin ! Il ressentit une bouffée de joie envahir son esprit alors que la diligence terminait son chemin jusqu’à la grande porte d’entrée. Tout n’allait pas si mal en fin de compte !
A suivre...
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