Chapitre 13 : Avada Kedavra
Hagrid jeta une bûche dans la cheminée de la sombre cuisine. Si l’été se terminait tout juste sur la côté française, un froid glacial et une épaisse brume avait d’ores et déjà envahi l’Angleterre. Eilane, assise sur la chaise la plus proche du feu tentait en vain de réfréner ses frissons. Tous les yeux semblaient fixés sur elle comme si ses hôtes cherchaient à la juger du regard. Elle se remercia intérieurement d’avoir demandé à faire cette réunion en petit comité, elle n’aurait pas pu en supporter d’avantage !
Une fois le bois lancé dans les flammes, Hagrid revint auprès d’Eilane et, d’un geste protecteur, posa sur ses épaules ses deux immenses mains. Elle dû refouler quelques larmes en se souvenant les nombreuses fois où Remus Lupin avait fait de même.
Elle était la cause de tant de douleurs pour les personnes dont elle croisait à présent le regard, comment avait-elle pu imaginer qu’ils verraient encore en elle une alliée après tout cela ?
-Alors ?
Hermione Granger observait Dumbledore du fond de la pièce, les bras croisés et la mine renfrognée. De chaque côté d’elle se tenaient Ron et Ginny Weasley, leurs cheveux flamboyants contrastant avec la morosité de la cuisine.
-Pourquoi avoir ramené cette femme ici ? continua l’adolescente avec un mépris dans sa voix qui n’avait rien de coutumier.
-Peut-être pourrais-tu me poser directement la question, tu ne crois pas Hermione ?
Hermione sursauta en entendant Eilane parler pour la première fois depuis son arrivée. Sa voix possédait encore un timbre mélodieux, mais les mots prononcés paraissaient dénués de toute émotion. Hermione se tourna vers son ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal et, avec le même regard dur qu’elle avait lancé à Dumbledore, elle reformula sa question :
-Pour quelle raison êtes vous revenue ? En quoi votre présence va-t-elle nous aider à retrouver Harry alors que c’est de votre faute si nous en sommes arrivés là ?
-C’est vrai Hermione, j’ai une part de responsabilité dans ce qui est advenu de Harry, je ne cherche pas à le nier et encore moins à me racheter… Il est trop tard pour moi… Mais pour lui, il est encore temps… Tout ce que je veux, c’est le sauver !
-Le sauver de quoi ? intervint Ron en fronçant les sourcils.
-J’ai eu une vision de Harry… Et ce que j’ai vu n’avait rien de réjouissant. Dans ma prémonition, Harry était installé sur un trône et des gens s’agenouillaient devant lui par milliers.
-Qu’est ce que vous voulez dire ? demanda Hermione dans un souffle.
-Je veux dire que Harry a pris la place de Lord Voldemort, qu’il est devenu le nouveau Seigneur des Ténèbres…
-C’est impossible ! s’exclama Ginny, incrédule. Harry n’est pas comme ça ! C’est quelqu’un de bon, de fondamentalement bon ! Jamais il ne deviendrait comme Lui !
Eilane secoua la tête avec tristesse.
-Vous ne savez pas tout…
Elle se baissa pour ouvrir un grand sac de voyage qu’elle avait déposé à ses pieds en entrant dans la pièce et en ressortit un vieux rouleau jauni. Ses yeux croisèrent le bleu de ceux de Dumbledore lorsqu’elle s’adressa au parchemin déroulé :
-« Prophétie des Anciens »
Un texte écrit à l’encre noir apparut alors sur le papier qu’Eilane déposa devant ses hôtes.
Hagrid, Hermione, Ginny et Ron se penchèrent d’un même mouvement au dessus de la table où se trouvait à présent le parchemin, leurs yeux parcoururent les quatre phrases qui y étaient inscrites, puis se tournèrent, ébahis, en direction de la Vélane.
-C’est impossible ! murmura Hermione, effarée. Pourquoi ne pas nous l’avoir dit plus tôt ? Harry aurait dû savoir !
-J’ai eu peur de sa réaction…
-Mais vous lui avez menti pendant tout ce temps !
-Et quand je vois de quelle manière tu prends cette nouvelle, je me demande dans quelle mesure je n’avais pas raison de lui mentir !
Ginny s’éloigna de la table avec dégoût, ses yeux verts lançaient des éclairs en direction d’Eilane.
-Comment avez-vous pu ? s’emporta-t-elle, furieuse. Vous êtes retourné auprès de Vous-Savez-Qui après son retour, malgré ce qu’il avait fait. Il vous suffisait de le fuir, vous en aviez les raisons ! Mais non, vous l’avez laissé vous manipuler, et manipuler Harry par la même occasion ! Vous me dégouttez !
Eilane sentit des larmes perler le long de ses cils. Elle s’était attendu à une telle réaction de la part des adolescents, elle ne pouvait leur en vouloir. Mais s’ils savaient comme toute cette histoire l’avait faite souffrir, s’ils n’avaient qu’une vague idée de tout ce qu’elle avait dû traverser à cause de ces quelques lignes écrites sur un vulgaire parchemin, ils auraient peut-être eu un peu moins de rancoeur envers elle.
Ses yeux balayèrent les membres de la réunion, Ginny et Hermione affichaient le même regard inquisiteur, tandis qu’à côté d’elle, Ron semblait être resté perdu dans ses pensées, l’air incrédule. Dumbledore fixait Eilane avec compassion. De toutes les personnes présentes, il était la seule au courant et la seule qui paraissait encore de son côté. Même Hagrid qu’Eilane pensait être un fidèle allié lui lançait à présent un regard noir et dédaigneux.
-Vous allez nous aider, n’est-ce pas ? demanda lentement Ron qui reprenait ses esprits.
Quelque chose dans sa voix paraissait triste et morne.
-Autant que je le pourrais ! affirma Eilane. Harry est ma seule et unique raison de vivre à présent. Il est tout ce qui me reste !
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Eilane se réveilla en sursaut, persuadée d’avoir entendu les pleurs du bébé qui l’appelait. Elle sauta hors du lit, enfila la légère robe de chambre de soie blanche qu’on lui avait offerte peu de temps auparavant, descendit quatre à quatre les marches du grand escalier qui menait à l’étage inférieur et accourut dans la pièce où avait été installé le couffin. Elle le vit se balancer doucement de gauche à droite, sans doute bercé par un léger courant d’air, telle une main invisible. Eilane s’empressa de fermer les fenêtres, il ne fallait pas que l’enfant prenne froid, elle ne pouvait se résoudre à le perdre, lui aussi. Une fois les rideaux tirés, elle pivota sur elle-même et s’approcha du berceau.
-Je suis là mon cœur, tout ira bien maintenant ! murmura-t-elle doucement, refreinant un frisson d’effroi. Je ne veux pas t’abandonner petit ange, tu le sais n’est-ce pas ?
Elle se baissa pour poser un baiser sur le visage mouillé de larmes du nourrisson. C’était le plus magnifique bébé qu’elle n’eut jamais vu : ses yeux dont la couleur intense les faisait ressembler à deux pierres précieuses contrastaient avec sa peau laiteuse et ses cheveux cuivrés auréolaient déjà sa petite tête délicate.
Mais lorsque ses lèvres se posèrent sur l’enfant, le seul contact qu’elle ressentit fut celui du tissu soyeux des draps propres. Elle eut un mouvement de recul et ses yeux s’agrandirent lorsqu’elle s’aperçut que le bébé n’était plus là. Le couffin était entièrement vide, à l’exception d’un brin de muguet déposé sur le tout petit oreiller blanc et dont l’odeur se répandait dans la pièce.
-NOOOOOOOOOOOOOOOOON !
Une lumière verte, menaçante et éblouissante accompagna le douloureux hurlement de la jeune femme.
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Eilane se redressa d’un coup, sortie subitement de son sommeil par ce nouveau cauchemar. Elle sentit sa respiration encore saccadée quelques secondes plus tôt ralentir pour reprendre sa vitesse normale et se força à se souvenir du contenu de son rêve. Elle souhaitait plus que tout faire cesser ses affreux songes et elle pensait devoir pour cela affronter ses peurs en face.
-Qu’est ce qu’il y a ? Tu as crié dans ton sommeil !
Eilane tourna la tête vers le lit voisin du sien. Tom, lui aussi, s’était réveillé et la regardait fixement.
-Il n’y a rien… Tout va bien, ce n’était qu’un cauchemar !
Le jeune homme ne parut pas se rassurer à l’entente de ces mots, son visage était marqué par l’inquiétude.
-Tu en fais de plus en plus souvent en ce moment !
Eilane hocha la tête.
-Raconte-le moi ! demanda-t-il en se levant de son lit pour venir s’asseoir à côté de sa compagne.
-Je ne m’en souviens pas !
-Je suis sur du contraire ! affirma Tom.
Eilane savait qu’elle ne possédait plus assez de force mentale depuis la mort de son fils pour contrer les investigations de Jedusor dans son esprit et se résigna à lui parler de son rêve.
-Il y avait un enfant. Il pleurait, j’allais le consoler et… et l’enfant disparaissait ! Je fais presque toujours ce même songe ! C’est sûrement parce que je me suis pas encore remise de la mort du bébé ! expliqua Eilane.
-Sans doute !
Tom retourna dans son lit et se glissa sous les couvertures avant de se retourner sur le côté en faisant mine de s’assoupir. Mais il n’avait pas échappé à Eilane qu’il semblait bien plus soucieux qu’à l’ordinaire avant de se recoucher.
La Vélane, quant à elle, se sentait trop bouleversée pour se rendormir immédiatement et la mystérieuse attitude de son compagnon ne l’aida pas à se rassurer. Ce ne fut que tard dans la nuit qu’elle replongea enfin dans le sommeil.
Cela faisait deux semaines qu’elle avait décidé d’emménager dans le dortoir des garçons. Bien sur, cela ne risquait pas de déranger grand monde puisqu’à part elle et Tom, tous les autres élèves étaient rentrés pour les vacances d’été. Eilane avait quitté l’infirmerie à la fin du mois de juin alors que les cours touchaient à leurs fins. Certains professeurs, soucieux de son avenir, lui avaient proposés de lui faire prendre des cours de rattrapage pendant les vacances et elle avait été enchantée par cette perspective. L’idée de passer ses journées à ne rien faire lui était insupportable. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit si elle ne voulait pas sombrer dans une déprime sans fin. Depuis sa sortie de l’infirmerie, Tom s’était montré plus attentionné avec elle qu’il ne l’avait jamais été. Peut-être s’en voulait-il de ce qui était arrivé à l’enfant ? Mais dans ce cas, pourquoi ne semblait-il pas plus triste ? Elle le trouvait étrangement heureux, animé d’une joie presque jubilatoire qu’elle ne comprenait pas…Comment pouvait-il se sentir joyeux dans de pareils moments ? Sans doute était-elle trop égoïste de vouloir le voir partager sa peine et sa douleur ?
Les journées continuèrent ainsi sans autres grands bouleversements que les cauchemars qui agitaient à présent chaque nuit de la jeune femme. Eilane subissait les heures qui passaient plutôt qu’elle ne les vivait. L’impression de voir sa vie de l’extérieur, comme si elle n’en était que simple spectatrice, ne la quittait plus. Sa douleur ne s’estompait pas, elle non plus, mais elle n’avait plus la force de pleurer et une immense fatigue prenait le dessus sur tout le reste.
Les cours recommencèrent au début du mois de septembre sans que rien de particulier ne vienne agrémenter les vacances à Poudlard. Eilane se sentit réconfortée à l’idée de se plonger pour une nouvelle année dans les études. Elle espérait ainsi oublier en partie la perte de son enfant et les douloureuses circonstances qui l’avaient causée ! Mais il s’agissait à présent de sa dernière année dans l’école et cela la terrifiait. Elle n’avait strictement aucune idée de ce qu’elle souhaitait faire de sa vie par la suite. Bien sur, elle avait choisi certaines options en fonction des carrières qui lui convenaient le mieux, mais elle se sentait trop perdue pour se projeter réellement dans l’avenir.
Puis les jours lui parurent devenir des semaines, les semaines des mois et en moins de temps qu’elle ne l’aurait imaginé, l’année scolaire touchait à sa fin et avec elle arrivait les derniers examens de Poudlard.
Il était de coutume à l’école de sorcellerie que soit organisé une cérémonie de remise des diplôme en l’honneur des septième années. Elle fut annoncée pour la veille du départ des élèves. Un mot à cette attention apparut deux semaines avant les festivités sur les panneaux d’affichage des différentes maisons. Tout comme cela avait déjà été le cas lors du bal organisé durant la cinquième année d’étude d’Eilane, l’effervescence était à son comble. En effet, un bal de promo auquel seul les septièmes années étaient conviés devait accompagné la cérémonie. Les invitations et les déceptions se multipliaient dans les couloirs. A nouveau, Eilane ne se sentit pas concernée par toute cette agitation, bien que ses raisons étaient très différentes de la dernière fois : même si elle avait réussi tant bien que mal à remonter la pente et à retrouver un minimum de stabilité psychologique, elle trouvait difficile de s’intéresser à quelque chose d’aussi futile qu’un bal après tout ce qu’elle avait vécu en deux ans. De plus, Tom lui avait annoncé, peu de temps auparavant, qu’elle et lui partiraient ensemble après la fin de l’année pour rejoindre Grindelwald qui souhaitait les avoir à ses côtés comme membres principaux de son élite. D’après Tom, il s’agissait d’une offre inespérée et impossible à refuser. Mais cette nouvelle avait plongée Eilane dans un nouveau désarroi. Plus le temps passait et moins elle appréciait son père. Elle partageait, bien sur, toujours ses idées, mais l’envie qu’il montrait de constamment vouloir la contrôler l’exaspérait. Elle en finissait par avoir l’impression qu’il surveillait le moindre de ses mouvements comme s’il avait peur des agissements de sa propre fille. Bien entendu, elle ne pouvait parler de cela avec Tom. Elle savait très bien qu’il serait le premier à rapporter ses propos à Grindelwald. Quant au reste de leur petite bande, elle ne se sentait pas assez proche d’eux pour ce genre de discussion : sa relation avec Maximilius était toujours tendue et Erin ne paraissait pas la trouver assez intéressante pour devenir son amie ni sa confidente. Sans doute était-ce dû également à leur grande différence d’âge, pourtant cela ne semblait pas gêner Erin lorsqu’il s’agissait de tourner autour de Tom !
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Le jour de la remise des diplômes arriva bien plus vite que ne l’avait espéré Eilane et une peur panique d’avoir échoué aux examens lui compressait l’estomac. C’était une douce après-midi de juin et la cérémonie devait se dérouler à l’extérieur, dans le parc du château. Eilane, dont le stresse ne cessait de s’amplifier, n’avait pu avaler ni petit déjeuné, ni déjeuné et sentait d’horribles nausées l’assaillir à chaque minute qui la rapprochait de l’événement.
Enfin, les septièmes années furent conviées à s’installer sur de grands bancs dressés à cette occasion dans la cours. Face à eux, un podium avait été levé, sur lequel on avait posé un bureau recouvert de diplômes et de livres.
Une fois tous les élèves assis, le directeur Dippet et le professeur Dumbledore, qui officiait en tant que directeur adjoint, grimpèrent sur le podium. D’un geste de baguette, Dippet amplifia le volume sonore de sa voix afin de s’adresser aux futurs diplômés.
-Votre dernière année à Poudlard s’achève à présent. J’espère que vos études ici vous auront donné entière satisfaction malgré le climat toujours plus tendu qui règne en dehors de nos murs et ces dernières années dans l’enceinte même de l’école. J’espère également que vous réussirez haut la main les carrières que vous avez choisi en montrant ainsi tout le sérieux que l’on vous a enseigné ici ! Enfin, je suis heureux de vous apprendre que nous avons obtenu cette année un très fort taux de réussite, peu d’entre vous serons donc déçus par leurs notes ! Nous en arrivons donc au moment le plus important. Je vais vous appeler un par un en annonçant les notes obtenues. Je vous demanderai ensuite de venir nous rejoindre afin que le professeur Dumbledore vous remette votre diplôme ainsi que votre live de promotion ! Ceux qui, à la fin de la cérémonie, n’auront pas été appelé seront priés de se rendre dans mon bureau le plus rapidement possible !
Les noms défilèrent par ordre alphabétique et Eilane se demanda comment elle n’avait jamais réalisé qu’il y avait autant de septièmes années !
Sans grande surprise, Dippet annonça de longues minutes plus tard, que Jedusor, Tom Elvis avait remporté des "Optimal" à tous ses aspics et qu’il gagnait, en ayant reçu les félicitations du jury, la place de meilleur élève de la promotion. Maximilius Malefoy, lui, s’en sortait honorablement, sans pour autant avoir fait des merveilles !
Enfin, Dippet entama l’appelle des élèves dont le patronyme commençait par un S.
Eilane sentit les battements de son cœur s’accélérer. Et si elle n’était pas nommée ? Si elle avait raté tous ses examens ?
-Snake, Eilane Dierna.
La Vélane mit quelques secondes avant de réaliser que son nom venait d’être prononcé.
-Tout comme monsieur Jedusor, Optimal dans toutes les matières et félicitations du jury. Il semblerait que nous ayons un second meilleur élève de la promotion ! continua Dippet d’une voix enjouée.
Eilane n’en croyait pas ses oreilles et c’est dans un état presque euphorique qu’elle monta sur le podium où Dumbledore lui tendit son diplôme et le livre.
-Félicitations Miss Snake, murmura-t-il, hors de portée des oreilles indiscrètes. Avec de telles notes, toutes les voies vous sont ouvertes. Tâchez de ne pas vous égarer en route ! ajouta-t-il avec un clin d’œil.
Bien que son visage se voulait joyeux, Eilane décela dans son regard une certaine appréhension.
Elle se contenta de lui sourire avant de redescendre du podium pour rejoindre Tom et Maximilius qui s’étaient déjà levés de leurs bancs et éloignés un peu.
-Et bien, vous faites la paire tous les deux ! s’exclama Maximilius en riant. Bravo Eilane, superbes performances !
-Merci, Max ! Tu t’en es bien sorti aussi !
-Mais pas aussi bien que vous deux ! rétorqua Malefoy. Et si on allait fêter ça ?
-On n’est pas censé assister à la fin de la remise et écouter un nouveau discours de Dippet ? demanda Eilane.
-Eily, on est les deux meilleurs élèves de Poudlard, on peut faire ce qu’on veut maintenant !
Eilane ne manqua pas de remarquer que Tom n’avait pas pris la peine de la féliciter, ni qu’il affichait une mine un peu boudeuse, mais elle préféra ne rien dire et profiter pleinement de sa réussite sans qu’une dispute vienne tout gâcher.
-Faites comme vous voulez, mais moi, je veux rester dehors. Ce serait dommage de s’enfermer dans le château avec ce temps !
-Ok, ça me va, acquiesça Maximilius. Tu en penses quoi Tom ?
-mmh ? Oui d’accord… On a qu’à aller s’asseoir à l’ombre d’un des arbres là-bas, on sera tranquilles et on pourra surveiller la fin de la cérémonie !
Ils restèrent ainsi, allongés sous un arbre, à discuter de tout et de rien, jusqu’à la fin de l’après midi. La remise des diplômes était finie depuis longtemps lorsqu’ils décidèrent de rentrer pour se changer.
Sur le chemin de la salle commune, Eilane feuilletait son livre de promo avec attention, étudiant la moindre photo et le moindre texte inscrit sur les pages. Elle avait l’impression étrange que cela faisait des mois qu’elle ne s’était pas sentie aussi sereine. Bien sur, il ne s’agissait pas d’un bonheur parfait, la perte de son enfant remontait à seulement un an et elle n’avait toujours pas fini de faire son deuil, mais en cet instant, elle avait l’impression de renaître, de posséder des amis, un avenir, une vie comme les autres.
-On prend les livres ce soir et on les fait signer aux autres ? demanda Maximilius avec entrain.
-C’est une très bonne idée !
Le bal fut une véritable réussite. Afin d’organiser quelque chose d’original, l’équipe enseignante de Poudlard avait pris le parti de thématiser le soirée et avait choisi comme thème "les milles et une nuit". Des tentures de couleurs chaudes avaient été dressées dans le parc, des milliers de fées illuminaient les lieux de teintes différentes, des nombreuses lampes en fer forgé avaient été accrochées à des piquets de bois ou posées sur les tables, des tapis veloutés recouvraient le sol, des odeurs d’épices et d’encens flottaient dans l’air, des valses aux connotations orientales s’élevaient de nulle part, d’immenses fontaines à punch ornaient le centre du chapiteau, entourées par des centaines de toasts aux saveurs dépaysantes. Dans un tel décor, personne n’aurait été surpris de voir Shéhérazade apparaître !
Entre deux danses, les élèves se racontaient leurs projets pour le futur, se disaient à quel point ils allaient se manquer ou signaient les livres de promo.
Eilane, accompagnée de Maximilius, revint à la table où Tom les attendait.
-Tu es sur que tu ne veux pas danser ?
Tom secoua la tête. La Vélane soupira et s’assit à côté de lui tandis que Maximilius partait chercher des verres de punch.
-Tiens, j’ai mis un mot dedans ! dit le jeune homme en tendant à Eilane son livre de promo.
-Merci, Tom !
Aussitôt, elle ouvrit le livre pour y lire ce que son compagnon y avait écrit, mais avant qu’elle n’ait pu en faire un commentaire, il prit sa main droite dans la sienne et y déposa un petit objet argenté.
Les yeux d’Eilane passèrent de la broche à Tom.
-C’est ton insigne de préfet en chef. Pourquoi tu me donnes ça ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
-On a fini nos études, je n’en ai plus besoin maintenant ! Et puis, ça renforcera nos liens si l’on s’échange quelque chose qui nous appartient.
-Dans ce cas…
Elle détacha l’insigne de préfet qu’elle avait épinglé sur sa robe de soirée et le donna à Tom.
La soirée toucha bientôt à sa fin et les septièmes années partirent se coucher pour leur dernière nuit à Poudlard.
Maximilius, qui avait passé plus de temps à danser que n’importe qui d’autre, monta directement dans son dortoir sans même souhaité bonne nuit à ses camarades.
Tom et Eilane, eux, s’assirent un instant devant le feu de cheminée.
-C’est étrange hein ?
-Quoi ? demanda Tom.
-De savoir qu’on va partir d’ici ! s’exclama la jeune femme.
-C’est juste la peur de l’inconnu ! Tu n’as rien à craindre, ce n’est pas comme si tu allais te retrouver seule en sortant de Poudlard. Je serais là, Max et ton père aussi !
-Je sais… Et ce n’est pas l’inconnu qui me fait peur ! C’est difficile à expliquer, mais c’est comme si j’avais l’impression de ne pas en avoir fini avec cette école ! Peu importe, ça doit être la fatigue qui me fait dire des bêtises ! Je devrais aller dormir.
-Tu pourrais rester encore un peu, murmura Tom tandis qu’il posait sa main sur la cuisse de la Vélane. Il n’y a plus personne !
Eilane se mordit la lèvre, ne sachant que répondre. Cela faisait longtemps qu’elle et Tom n’avait pas fait l’amour sans qu’elle ne se mette à pleurer en plein milieu de leurs ébats et elle se sentait d’humeur joyeuse ce soir. A côté de cela, elle avait vraiment besoin de repos et ce genre d’activité était tout sauf apaisante.
Les doigts du jeune homme remontèrent la robe de la Vélane et effleurèrent la peau nue de ses jambes.
-Allez Eily, une dernière fois avant de partir d’ici…
C’était un argument incontestable et Eilane attira la main de son amant entre ses cuisses. Tom afficha un sourire séducteur quand il s’aperçut que la jeune femme ne portait aucun sous-vêtement. Tout en insérant deux de ses doigts dans l’intimité d’Eilane, il se rapprocha d’elle et sa bouche se posa sur la sienne.
Ils firent l’amour sur le vieux canapé de la salle commune, devant la grande cheminée où les braises disparaissaient peu à peu. Bien qu’intense, leur union parut à la jeune femme étonnement tendre, la douceur n’avait pourtant rien de coutumier en ce qui concernait leur couple et jamais Eilane ne connut d’autre moment de ce style avec Tom !
Le lendemain matin, les septièmes années firent leur dernier voyage dans le Poudlard Express qui les ramena au cœur de Londres.
Quelques jours plus tard, tous les journaux moldus avaient en première page les mêmes titres sensationnels : "Débarquement en Normandie", "Bientôt la fin de la guerre"…
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Cette nuit là, la chaleur se faisait difficilement supportable dans les chambres de la vieille maison où logeaient les serviteurs de Grindelwald. Eilane ne cessait de se retourner encore et encore dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Elle aurait aimé accompagné Tom durant son voyage, mais il lui avait clairement fait comprendre qu’il désirait être seul. Il n’avait donné aucun renseignement quant au lieu où il souhaitait se rendre ou à ce qu’il devait y faire. Il s’était contenté d’embrasser la jeune fille avec retenue avant de transplaner sans même lui adresser un sourire.
Eilane soupira profondément, formula un « lumos » et s’assis contre son oreiller. En remuant, elle avait projeté les draps tout au pied du lit mais cela lui importait peu avec la canicule qui régnait au dehors. Ce temps était extraordinaire en Angleterre, même pour un mois de juillet, songea-t-elle. Il était en effet peu coutumier de subir de pareilles chaleurs !
Elle porta un regard scrutateur autour d’elle. Bien qu’elle fut la plus belle et la plus spacieuse de la maison, la pièce était sobrement meublée et ne se débarrassait jamais totalement de l’odeur de renfermé qui y planait. Elle paraissait lugubre avec ses murs de pierre froides et ses plafonds hauts inaccessibles. Il n’y avait vraiment rien à faire pour s’occuper dans un endroit pareil, surtout en pleine nuit. Si encore la maison avait compté une grande bibliothèque comme c’était le cas à Poudlard, Eilane aurait eu le loisir de découvrir de nouveaux livres, mais en l’occurrence, la lecture n’était pas une occupation qui semblait intéresser Grindelwald. La Vélane maudit ses fichues insomnies en poussant un second soupir d’ennui. Elle se demanda avec envie ce que Tom pouvait bien faire de sa soirée. Il n’était pas très tard, peut-être ne dormait-il pas encore.
Elle ne prit pas la peine de réfléchir longtemps avant de détacher de son cou le pendentif en forme de serpent. Elle le posa au creux de sa main, appréhendant la douleur qui ne tarderait pas à survenir lorsque les chaînes du bijou pénétreraient sa peau. Elle serra les dents pour ne pas pousser un gémissement puis regarda le pendentif s’élever dans les airs et illuminer les murs d’une brillante couleur rouge sang. Elle sentit ses yeux changer, ses pupilles se dilater jusqu’à ne plus être que des fentes triangulaires. Le processus était plus puissant que les fois précédentes et plus éprouvant également. Petit à petit, les quatre murs blancs de la pièce disparurent pour laisser place à un grand jardin en pente douce que seule la lune éclairait dans la pénombre. Au dessus, surplombant les arbres, les buissons et les fleurs, trônaient une vieille et solennelle demeure. Elle ne ressemblait en rien à celle où Eilane logeait, son architecture était imprégnée d’une beauté ancienne et Eilane se douta que seule une riche famille pouvait habiter un endroit pareil. Dès qu’elle la vit, Eilane aima cette maison, elle n’aurait pourtant su dire pour quelle raison !
Elle s’aperçut soudain qu’elle avançait en direction de la résidence, gravissant un chemin de pierre qui y grimpait. Elle comprit alors qu’elle observait la scène par les yeux même de Tom. Cette constatation la troubla, jamais encore le pendentif n’avait fonctionné de cette manière !
Au fur et à mesure qu’il se rapprochait de la maison, elle se sentit envahir par un sentiment étrange qui ne lui appartenait pas, mélange d’inquiétude et de fureur. Tom arriva enfin devant la porte d’entrée. Sur celle-ci, une plaque en bois sculptée, installée juste au dessus du heurtoir, portait, dans une écriture manuscrite arrondie, l’inscription suivante :
« Manoir des Jedusor »
Sur son lit, Eilane eut un mouvement de surprise, mais Tom lui, ne bougea pas d’un centimètre. Il semblait contempler la porte avec dédain et mépris.
Puis, enfin, sans prendre la peine de frapper, il leva sa baguette et murmura d’une voix légèrement trop aigue :
-Alohomora
La porte s’ouvrit en grand et Tom pénétra à l’intérieur du manoir.
Il faisait très sombre dans le hall d’entrée, mais contrairement à la chambre où résidait Eilane, le parfum qui flottait dans l’air n’avait rien à voir avec une quelconque odeur de renfermé et rappelait plutôt les subtils fragrances de cannelle et de gingembre que l’on retrouve habituellement dans les pains d’épice.
Le manoir était habité, les lueurs tremblantes des flammes d’un feu de cheminée provenaient du premier étage. Pourtant, personne ne sembla s’inquiéter de l’intrusion de Tom dans les lieux. Sans doute était-ce dû au fait que le jeune homme s’était arrangé pour ne pas émettre le moindre son en pénétrant dans le hall. Tout aussi silencieusement, presque à la manière d’un serpent qui rampe sur le sol, Tom grimpa lentement les marches d’escaliers qui menait au premier étage, là où le feu dansait toujours dans l’âtre.
Arrivé en haut, il pivota sur sa gauche, avança de quelques pas et ouvrit la porte vitrée qui le séparait des habitants du manoir.
Ceux-ci ne réalisèrent qu’à ce moment-là qu’un inconnu avait réussi à s’introduire dans leur demeure.
Le plus âgé des deux hommes se leva d’un bond hors du confortable canapé où il était installé. Son visage avait beau porter les marques de la vieillesse (des rides creusaient sa peau et ses cheveux possédaient la teinte grisâtre du métal), ses traits comportaient d’étranges similitudes avec ceux de Tom. La stupéfaction d’Eilane s’amplifia encore lorsque le regard de son compagnon (et du même coup, également son regard) se posa sur le second homme de la maison. Plus jeune et plus grand que le premier, il était le portait craché de Tom, vieilli seulement d’une vingtaine d’année.
Légèrement en retrait, se trouvait une troisième personne : une femme, d’un âge déjà avancé et dont le regard terrifié restait désespérément fixé sur la baguette du sorcier qui venait d’envahir sa demeure.
-Que faites vous ici ? Comment êtes-vous entrez ? Sortez de cette maison ! Je vous ordonne de partir ! s’emporta le vieil homme en plissant le front si bien que son visage paraissait encore plus ridé qu’il ne l’était déjà.
-C’est ainsi que vous accueillez vos invités ? demanda Tom d’une voix à la fois froide et mielleuse, dont le timbre possédait toujours cet accent un peu trop aigue qui inquiétait tant Eilane.
-Personne ne vous a invité ! répliqua dédaigneusement le vieil homme. Je vous ai demandé de partir… Si vous ne le faites pas immédiatement, je vous préviens, j’appelle la police !
-Appelez-les donc, si ça vous amuse ! répondit calmement Tom. Ils ne pourront vous venir en aide d’aucune façon… plus personne ne le peut d’ailleurs. Vous êtes à ma merci à présent ! Ajouta-t-il dans un rire de dément.
Le vieil homme ne répliqua rien, il semblait paralysé par la peur, ses yeux rivés sur le sol, à quelques centimètres de la porte.
-Ah te voila Nagini ! J’ai failli attendre !
Un serpent immense entra, en ondulant, dans la pièce.
Nagini n’avait cessé de croître au cours de ces années et, bien que sa taille n’aie rien de comparable avec celle du Basilic de la Chambre des Secrets, elle avait tout de même atteint une grandeur des plus impressionnante !
-Qu’avez-vous dit ? interrogea le vieil homme (le reste de la famille paraissait trop alarmée pour pouvoir articuler un mot) tout en continuant d’observer Nagini qui serpentait autour de lui.
-Rien qui vous concerne ! rétorqua Tom.
-Mais vous avez parlé dans une autre langue, j’en mettrai ma main à couper ! continua le vieillard, ahuri. Etes-vous Allemands ? Parce qu’au cas où vous ne le sauriez pas, la guerre est finie monsieur, vous n’avez plus rien à faire ici !
Tom éclata d’un rire froid et sans âme.
-Votre petite guerre insignifiante n’a pas la moindre importance pour moi monsieur. Et si vous n’étiez pas aussi borné, vous auriez déjà deviné depuis longtemps mon identité !
Une nouvelle fois, le vieil homme se trouva incapable de prononcer le moindre mot. Il faut dire que la parole est assez difficile à prendre lorsqu’un individu inconnu et des plus inquiétants s’introduit dans votre maison, accompagné par un serpent géant qui ne cesse de vous tourner autour !
C’est alors que le jeune homme, sans doute le fils du vieillard, se décida à intervenir.
-Seriez-vous un membre de notre famille ? J’ai l’impression de déceler chez vous certains traits que nous aurions en commun.
-Apparemment, monsieur, s’exclama Tom à l’attention du vieillard, votre fils possède plus de bon sens que vous ! En effet, continua-t-il en s’adressant au plus jeune des deux hommes, une partie de votre sang coule dans mes veines. La partie la plus détestable si vous voulez mon avis. Ma mère n’était sans doute rien à vos yeux. Que voyiez vous en elle ? Une simple conquête de plus ? Mais elle, elle vous aimait, n’est-ce pas ? Et quand, par amour, elle a décidé de vous dire la vérité, vous l’avez rejeté, vous l’avez traité d’affabulatrice et finalement, vous l’avez abandonné tandis qu’elle attendait un fils…votre fils… moi !
-Non…
-Nous ne voulons pas d’ennui, monsieur, prononça timidement la femme d’une voix chevrotante. Si c’est de l’argent que vous voulez, nous vous le donnerons en dédommagement, mais s’il vous plait, ne salissez pas le nom de notre famille avec de telles histoires.
-Je n’ai que faire de votre argent ! Comme si l’argent pouvait effacer la souffrance, le désarroi face à l’abandon et la mort de ma mère ! Non, ce que je veux, c’est une vengeance !
-Une… une vengeance ? demanda le jeune moldu. Qu’est-ce que vous voulez dire ?
-Ca me parait tout à fait clair. Je veux vous faire payer, à vous et au reste de votre famille ce que vous avez fait à ma mère et à moi !
Les trois moldus blanchirent à ses mots. Le ton de la voix du sorcier ne laissait guère place à une quelconque alternative, il semblait on ne peut plus sérieux et décidé !
-Par qui allons nous commencer ? pensa Tom tout haut. Par vos parents bien sur ! Quel meilleur moyen de vous faire comprendre tout le mal que vous m’avez causé que de m’en prendre d’abord à vos parents tout comme vous vous en êtes autrefois pris à ma mère ?
-Par pitié… implora Tom senior.
-Quelle pitié ? Avez-vous eu pitié de ma mère lorsque vous l’avez abandonnée ? Avez-vous eu pitié de votre enfant quand vous avez décidé de laisser la femme qui le portait seule, sans personne pour l’aider ? Approchez-vous, tous les deux !
Il désignait de sa baguette la vieil femme, légèrement cachée derrière son fils, et le vieil homme qui lui faisait face.
-Lina, reste en arrière ! Recommanda le vieillard à l’attention de son épouse. Ne vous en prenez pas à elle, elle est innocente. Elle ne vous a rien fait !
-Je vous ai dit d’approcher ! Ordonna froidement Tom.
Comme la femme ne bougeait toujours pas, Tom leva sa baguette dans les airs et d’une voix glaciale, prononça une formule qu’Eilane connaissait pour faire partie d’un des trois sortilèges impardonnables.
-Impero !
Un éclair lumineux enveloppa les trois Jedusor et ceux-ci se mirent à avancer malgré eux. On aurait dit que des fils invisibles soulevaient leurs bras et leurs jambes à la manière d’étranges marionnettes.
-Voila qui est mieux ! admira Tom une fois que tous trois furent arrivés à sa hauteur. Passez devant moi maintenant et descendez au rez-de-chaussée!
Arrivés en bas des escaliers, il ordonna à ses otages de se tourner face à lui. Ils l’observaient d’un regard vague et éteint qui leur faisaient terriblement ressembler à trois pantins articulés.
-J’ai bien peur que notre rencontre touche à sa fin et que vous ne soyez condamnés à vivre ici même, sur ce pallier, les quelques minutes qui vous restent. Cela m’a semblé bien plus judicieux que de vous laisser dans la pièce du haut où nous étions auparavant ! Voyez-vous, si l’on vous retrouve mort sur le seuil de votre porte d’entrée, il y a toute les chances pour que l’on conclue à un cambriolage ayant mal tourné ! Non pas que je puisse être inquiété par ces imbéciles de policiers moldus qui n’y comprendront certainement rien, mais je ne souhaite pas attirer l’attention sur moi dans le monde auquel j’appartiens. Il est dans mon intérêt de rester le plus discret possible si je veux voir mes plans les plus chers se réaliser !
Il fit un geste avec sa baguette et les trois otages reprirent soudain leurs esprits, un air ahuri sur leur visage signifiait qu’ils se demandaient comment ils avaient atterri ici.
-Une dernière chose : cela ne vous servira à rien de tenter de vous enfuir, la porte est scellée par ma magie !
Le vieil homme, d’un geste protecteur, attira sa femme contre lui, mais il était trop tard, Tom avait déjà leva sa baguette pour formuler le pire des sorts qui existe en ce monde, le sortilège de mort.
-Avada Kedavra
Un jet de lumière verte fut projeté sur la femme et dans un éclair, elle s’effondra sur le sol, les yeux grands ouverts, une lueur hystérique de terreur dans son regard déjà vitreux.
-Noooooooon, hurlèrent en même temps le mari et le fils.
-Par pitié, arrêtez ça, implora Tom senior.
-Certainement pas ! s’exclama le sorcier d’une voix plus aigue que la normale.
Un second jet de lumière verte traversa la pièce avant de s’abattre sur le vieillard qui s’écroula à son tour.
Le moldu, les joues baignées de larmes, le corps secoués de terribles tremblements, regarda avec horreur son père que la mort venait d’emporter. Il savait que son fils ne l’épargnerait pas. Rien de ce qu’il pourrait dire n’y changerai quelque chose à présent. Ce garçon était un assassin, un dangereux psychopathe et il n’avait aucun moyen de lui échapper.
Dans une dernière tentative désespéré, il s’accroupit à côté de ses parents et se mit à murmurer.
-J’ai compris maintenant. Pardon ! Mais par pitié, laissez moi en paix, ne croyez vous pas que vous m’avez fait assez souffrir comme ça ?
-Jamais tu ne souffriras assez ! hurla Tom. Regarde moi bien, je suis la chaire de ta chaire, le sang de ton sang… Ton fils que tu as refusé d’aimer, vil Moldu… et je vais te tuer ! Avada Kedavra !
Une troisième éclair inonda le pallier d’une clarté vert émeraude. Lorsque la pièce redevint sombre, on distinguait trois corps gisants sur le sol. Tous trois avaient les yeux ouverts et une expression d’intense frayeur figée sur leurs visages.