Eilane
Cette version n'est plus mise à jour, la fanfic est à présent éditée ICI !
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Citation :
L’ascension des TénèbresII : le Crépuscule des Ombres
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Prologue
Auteur :
Eilane
Genre :
General / Drama / Mystery
Avertissements :
- M (déconseillé aux moins de 16 ans)
- Attention, cette fanfic contient des allusions au tome 5...
Note de l'auteur (à lire absolument) :
- cette fanfic est la seconde partie du cycle « l’ascension des Ténèbres ». Cette trilogie, dont j’ai déjà tout le plan en tête, contiendra trois fanfics de 21 chapitres chacune : « l’anneau de pouvoir », « le crépuscule des ombres » et « la flamme de la vie ».
-Je vous conseille vivement de découvrir « l’anneau de pouvoir » avant de lire cette seconde partie !
Résumé global de « l’ascension des ténèbres » :
Trois générations se retrouvent liées durant la vie d’une femme à la destinée hors du commun.
Résumé de la première partie, « l’anneau de pouvoir » :
1938 à 1980 : Eilane revient sur ses années à Poudlard en compagnie du futur Seigneur des Ténèbres, et raconte son histoire, portée par les dramatiques évènements historiques : le seconde guerre mondiale et la guerre contre Grindelwald…
Disclaimer :
La plupart des personnages appartiennent à J.K. Rowling. L'histoire et le personnage d’Eilane sont à moi !
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Chapitre 1 : Le Commencement
Eilane balaya de son regard de bronze les jeunes interlocuteurs assis à ses côtés. Outre son immense beauté et une jeunesse surprenante, un détail frappait tous les esprits : sa chevelure, autrefois aussi noire que les plumes du corbeau, était à présent redevenue blonde et argentée comme les rayons d’une lune à son apogée.
-Alors, tu nous la racontes cette histoire ? s’enquit l’un des garçons du groupe d’enfants qui s’était rassemblé autour d’elle.
-Puisqu’il le faut vraiment…, soupira la femme dans un sourire attendri par les mines impatientes qui l’observaient, les yeux écarquillés, le souffle retenu.
Pour la personne âgée qu’elle était derrière les traits de jouvence éternelle la caractérisant, se souvenir de faits datant d’un lointain passé n’était pas chose facile.
Elle ferma les yeux pour se remémorer les événements, plissa les paupières en signe d’intense réflexion, puis, dans un grand effort de concentration, essaya de rassembler ses idées du mieux qu’elle le pouvait.
Comment diable cela avait-il commencé ?
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C’était un soir comme un autre, ou presque… Le mois d’avril touchait à sa fin et les jours grandissants se radoucissaient doucement. Quelques feux avaient été allumés par la communauté de sorciers d’Ouessant, en souvenir de cette ancienne fête Païenne qu’était Beltane. Peu de gens honoraient encore réellement les rites ancestraux, mais il était bon parfois de rappeler aux habitants de Bretagne la signification des vieilles croyances.
Et, alors que les enfants, après quelques histoires captivantes, partaient docilement se coucher, les hommes et les femmes, eux, se regroupaient dans la taverne du village pour fêter dignement ce que l’on qualifiait autrefois de célébration de la fertilité. La bièraubeurre et l’hydromel coulaient à flot ce soir-là et il était bien difficile de faire croire aux Moldus qu’il s’agissait seulement d’une simple fête de famille.
Ce fut dans cette euphorie ambiante que débuta précisément notre histoire…
Il apparut soudain sur la lande, sans autre préavis que le sifflement strident qui l’accompagnait. Il n’avait pas vraiment de forme nette et précise, on aurait dit une silhouette sombre et inquiétante, mais il était bien là, pourtant, ce nouveau serviteur des Ténèbres. Nul ne le remarqua… mis à part la seule personne qui avait déserté, depuis longtemps déjà, les fêtards éméchés, la seule, également, pour qui ce culte celte aurait dû encore avoir un quelconque sens.
Aélia, puisque c’est ainsi qu’on l’avait un jour nommée, était, en effet, la dernière descendante des prêtresses d’Avalon, et même si l’île aux pommes avait à présent définitivement disparu dans les brumes magiques, la jeune femme conservait en elle un peu de la connaissance des Mystères que gardaient ses ancêtres. Elle était reconnu par tous les habitants du village comme la plus grande beauté d’Ouessant… et pour cause ! Du sang de Vélane coulait dans ses veines et la rendait presque irrésistible. Du haut de ses trente cinq ans révolus, elle possédait encore le teint pâle et la fraîcheur de la jeunesse, des lèvres pulpeuses et de grands yeux aussi verts et brillants que des émeraudes. Ses cheveux, blonds comme les blés, prenaient la couleur rougeoyante du soleil couchant lorsque la lumière se reflétait dedans.
Elle avait autrefois été mariée à un marin, liée à ce Moldu, qui jamais n’apprit son secret, par un amour indéfectible. Mais comme beaucoup d’autres femmes en France, elle avait perdu son bien-aimé durant la guerre et préférait à présent la solitude à la présence pourtant réconfortante des bras chaleureux d’un amant. Il était coutumier de la voir se promener, la nuit, le long des falaises de la pointe de Pern. Rien ne lui plaisait plus que le doux murmure du vent de mer s’engouffrant dans ses cheveux et les caresses douillettes de la bruyère sous ses pieds nus.
Le serviteur des Ténèbres, composé d’ombres mouvantes, se retourna dans la direction de la jeune femme qui venait tout juste de le remarquer et commença à avancer. Aucun son de pas ne retentit mais à chacune de ses enjambées, un bruit perçant se répercutait sur les rochers. Aélia s’était immobilisée et, dans ce lieu devenu soudainement intemporel, ne paraissait plus capable de faire un seul mouvement. Une peur glaciale, incontrôlée, s’emparait lentement de la plupart de ses pensées, lui glaçait avidement le sang et paralysait ses muscles engourdis. Il fallait pourtant qu’elle bouge. Dans un effort colossal, la vidant d’une grande partie de son énergie, elle réussit à reculer de quelques mètres avant de réaliser que la falaise derrière elle s’était dangereusement rapprochée.
-Qu’est-ce que vous voulez ? cria-t-elle d’une voix tremblante.
Un rire guttural retentit, accompagné bientôt par de nombreux échos plus lointains et Aélia se demanda si plusieurs autres individus, cachés dans la pénombre, n’accompagnaient pas cet être aux allures terrifiantes. Pourtant, quand la lumière du phare du Créach illumina la lande, elle ne vit rien de plus que l’ombre angoissante du serviteur des Ténèbres.
-Qu’attendez-vous de moi ? demanda-t-elle, les larmes aux yeux. Qui êtes-vous ?
L’homme avança encore.
-Un jour viendra, sans doute, où mon nom sera célèbre…, répondit-il d’une voix au timbre caverneux. Mais pour le moment, cela ne te servirait à rien de le connaître. Quant à ce que je veux… tu le sauras bien assez tôt !
Et alors qu’il finissait sa phrase, il disparut aussi soudainement qu’il était arrivé, escorté, une fois de plus, par ces effroyables sifflements criards.
Aélia pensa un instant qu’elle était sortie d’affaires mais aussitôt, le serviteur des Ténèbres surgit à nouveau de nulle part, cette fois à moins d’un mètre d’elle et s’élança en avant. Réussissant à l’esquiver, elle tenta de courir du plus vite qu’elle le pouvait sans même penser à utiliser ses pouvoirs de sorcière pour éviter son poursuivant. L’homme réapparut une fois encore devant elle quelques secondes plus tard et elle n’eut pas le temps de freiner sa course avant de foncer tête la première sur lui. Elle fut stoppée instantanément par de puissants bras qui l’empêchèrent de se débattre. La silhouette releva l’ombre qui masquait son corps et révéla à la jeune femme un visage masculin aux traits secs et froids que des cheveux et une barbe noire assombrissaient encore. Elle fut parcourue d’un frisson d’effroi en voyant dans ses yeux dorés les reflets d’une démence meurtrière.
-Par pitié, laissez-moi…, implora-t-elle, mais l’homme la projeta par terre sans ménagement.
Aélia hurla de douleur quand sa cheville se foula en touchant brutalement le sol.
Elle tenta de se relever mais s’en trouva incapable. L’homme s’était accroupi au-dessus d’elle et la forçait à se tourner face à lui.
-Ca ne sera pas long ! dit-il cruellement en bloquant les poignets de sa proie et en l’empêchant de se débattre.
La jeune femme ne put réprimer un sanglot quand il remonta sa robe et s’introduisit férocement en elle. Ses gestes étaient bestiaux et la faisaient douloureusement souffrir. Elle pria pour que tout cesse le plus vite possible, incapable à présent d’appeler au secours ou de tenter encore de se libérer de l’étreinte de son agresseur. Elle aurait voulu le supplier mais aucun son ne daignait sortir de sa bouche. Elle se sentait souillée par cet homme qui la maintenait fermement au sol. Quelques minutes plus tard, alors que des pleurs se déversaient de ses yeux embués, elle le vit soudain accélérer ses mouvements impitoyables avant de s’arrêter d’un coup. Il se dégagea enfin d’elle après avoir déposé dans son corps sa semence et, sans un mot de plus, disparut dans l’obscurité.
Aélia resta, longtemps après le départ de son assaillant, allongée sur la lande cette nuit-là, le bas ventre meurtri, ensanglanté, des larmes séchées gerçant ses joues devenues très pâles, le regard perdu dans le vide. Elle avait pris dix ans en une seule nuit. Elle ignorait encore que de cette étreinte cauchemardesque allait dépendre une partie de l’avenir de la communauté des sorciers.
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Cela faisait tout juste neuf mois que le serviteur des Ténèbres était apparu sur la lande… Neuf mois aussi qu’Aélia était tombée enceinte et qu’elle devait supporter les ragots sur son compte entraînés par cette mystérieuse grossesse. Pourtant, bien qu’au départ non désiré, elle avait choisi de garder l’enfant, fruit du viol subi durant la veillée de Beltane. Elle ignorait pourquoi elle avait pris une telle décision, mais savait avec une certitude dévorante que telle était sa destinée…
La nuit tombait presque lorsque les premières contractions se manifestèrent. On fit venir plusieurs sages femmes de toute urgence ainsi que le plus puissant sorcier de l’île. Aélia était jugée trop faible pour être transportée jusqu’à la côte où un hôpital de sorcier aurait pu pourtant l’accueillir et lui éviter tant de souffrances. Il fallait donc agir au plus vite, ou elle et l’enfant qui vivait en son sein allaient tous deux mourir.
Les sages femmes, la mine inquiète, s’agitèrent autour de la future mère tandis qu’une nouvelle contraction la secouait de spasmes de douleur. Elles craignaient de plus en plus pour la survie d’Aélia qui faiblissait à vue d’œil, l’enfant ne paraissant pas pressé de découvrir le monde extérieur.
Le sorcier, pendant ce temps, mettait tout en œuvre afin d’apaiser le supplice de la jeune femme, mais sa magie ne semblait pas suffisante et ne l’empêchait plus à présent de se vider de ses forces vitales.
-Encore un dernier effort ! murmura, attentionnée, l’une des infirmières de fortune, tout en épongeant le front de la future mère.
Aélia serra les dents et poussa une fois de plus.
-Parfait ! se réjouirent deux autres sages femmes en réussissant à récupérer doucement le bébé légèrement rosi. Après quelques secondes de silence pesant, il se mit à pleurer de toutes ses forces et l’assemblée poussa un soupir de soulagement.
Le sorcier prit l’enfant dans ses bras et coupa le cordon ombilical, avant de l’amener à sa mère, terriblement affaiblie par tous les efforts accomplis.
-C’est une superbe petite fille ! fît-il remarquer en posant l’enfant auprès d’Aélia.
Elle sourit tristement.
-Sois honnête avec moi, mon ami, murmura-t-elle au sorcier. En lui donnant la vie, j’ai sacrifié la mienne, n’est-ce pas ?
Le regard de l’homme se ternit et sa gorge se noua lorsqu’il lui répondit.
-J’en ai peur, mon enfant… Il ne te reste que peu de temps !
-Alors, cette enfant sera la dernière descendante de ma lignée… Il lui faut porter fièrement les symboles de ses ancêtres ! Elle aura comme second prénom Dierna, mais elle sera connue sous le nom d’Eilane…
-Comme cette prêtresse qui avait un jour choisit de suivre la voix de son cœur en aimant un romain, ennemi de son clan, plutôt que celle de sa destinée… ? demanda le sorcier, un sourire mélancolique aux lèvres.
Aélia acquiesça.
-C’est un magnifique choix ! lui confirma son ami. Et je vois dans les étoiles que ta petite Eilane aura une destinée hors du commun !
Mais les yeux de la nouvelle mère se troublaient déjà…
-Il faut la couvrir, bredouilla-t-elle. Il fait très froid tout à coup.
Les sages femmes, toujours affairées autour d’elle, se jetèrent des regards emplis de larmes.
Le sorcier prit les mains glacées d’Aélia dans les siennes. Il n’attendit pas longtemps avant de voir pour la dernière fois sa poitrine se soulever dans une ultime inspiration. Eilane, toujours allongée auprès de sa mère, se mit à sangloter doucement.
A plusieurs kilomètres de là, de l’autre côté de la Manche, au beau milieu d’un petit village d’Angleterre, une femme, dans des circonstances étrangement similaires, mettait également au monde son enfant. Un petit garçon qui ne connaîtrait jamais, lui non plus, la douce voix de sa mère.
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Eilane, orpheline à la naissance, fut élevée durant les premières années de sa vie, par un puissant sorcier de l’île d’Ouessant, celui-là même qui avait vu sa mère pousser son dernier soupir. Mais il se faisait lui aussi de plus en plus âgé et, alors que la fillette rentrait dans sa quatrième année, il rendit l’âme à son tour. L’enfant fut alors envoyée chez de lointains cousins du vieil homme, quelque part au fin fond de l’Angleterre, qui acceptèrent avec bon cœur de s’occuper d’Eilane comme si elle était leur propre fille.
Elle grandit sans encombre au beau milieu des animaux que ses parents adoptifs élevaient. A plusieurs reprises, ils furent étonnés de la retrouver en train de s’amuser avec les serpents dont le jardin était infesté. Non seulement elle ne semblait pas en avoir peur, mais paraissait même beaucoup apprécier leur présence, ce qui lui valut rapidement le surnom d’Eilane « Snake ».
Au fil du temps, ce pseudonyme remplaça bientôt le nom de famille français que sa mère lui avait légué et que personne n’arrivait à prononcer convenablement en Angleterre…
Les années passèrent doucement, et Eilane devenait chaque jour plus belle et plus gracieuse… Elle savait fort bien que ceux qu’elle avait pris l’habitude d’appeler papa et maman n’étaient pas ses vrais parents mais elle les aimait comme tel et rien n’aurait pu venir troubler ce petit monde.
Puis un matin, une lettre, sur laquelle on pouvait admirer un grand P enluminé, fut découverte parmi les factures habituelles qui envahissaient le courrier…
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Un éclair fendit en deux le ciel d’un noir menaçant, traçant les contours du château majestueux qui se dressait en haut de la colline. La pluie s’abattit soudainement sur la gare tandis que les élèves de première année, méfiants et apeurés, se dirigeaient déjà vers le lac. Ils allaient bientôt devoir le franchir à l’aide de vieilles barques moisies, accompagnés du garde chasse du collège.
Dans leur dos, un train siffla bruyamment avant de se remettre en marche. Certains élèves se retournèrent pour regarder le Poudlard Express s’éloigner de la gare.
La traversée du lac fut plus périlleuse qu’à l’accoutumée et la plupart des enfants se retrouvèrent trempés jusqu’aux os. Le temps lui-même semblait annoncer un grand malheur qui s’abattrait d’ici peu sur l’école de Sorcellerie.
Une fois arrivées dans l’enceinte du château, les premières années furent regroupées, comme il en avait toujours été ainsi, devant la porte de la grande salle, par Albus Dumbledore, le professeur de métamorphose.
La plupart, intimidés, se tapissaient dans un coin et attendaient le sort qui leur était réservé. Mais un élève, au contraire, se posta directement devant la porte et commença à observer ses futurs compagnons. Légèrement plus grand que ses camarades, il paraissait les dominer de son simple regard. Ses cheveux noirs semblaient aussi sombre que le jais et ses yeux clairs, d’un bleu turquoise vif et flamboyant brillaient comme deux pierres précieuses. Dumbledore, qui avait remarqué son assurance, lui fit un clin d’œil en souriant. Le jeune garçon lui rendit poliment son sourire.
Enfin, après de nombreuses minutes d’attente, la porte s’ouvrit et les collégiens purent rentrer dans une immense salle dotée d’un plafond ensorcelé qui permettait de voir le ciel, toujours assombri par l’orage.
Assis à quatre longues tables, d’autres élèves, plus âgés, les regardaient s’avancer vers le fond de la pièce. Parfois, certains se chuchotaient quelque chose à l’oreille en voyant un de leurs nouveaux camarades passer devant eux.
Une fois arrivé en face de la cinquième table où trônaient les professeurs, Dumbledore demanda aux premières années de s’aligner…
Un petit sorcier, chauve et ridé, présidant l’assemblée, fit un signe de main à son collègue qui posa sur un tabouret un vieux chapeau rapiécé. Des murmures parcoururent les rangs des jeunes élèves inquiets, mais avant qu’ils aient repris leur calme, le choixpeau, tel était son nom, s’était mis à chanter.
Lorsque le couvre-chef eut fini sa chanson, le sorcier ridé invita un premier enfant à aller se placer sur le tabouret. A chaque fois, l’élève posait le choixpeau sur sa tête et celui-ci lui décernait sa maison. Ainsi, Andouilus Hector et Cancravie Aramella furent envoyés à Poufsouffle tandis que Grozieux Figus se retrouva à Serdaigle.
Puis se fut au tour de l’élève que Dumbledore avait remarqué dans le hall. La voix du sorcier ridé retentit à nouveau lorsqu’il l’appela :
-Jedusor, Tom Elvis.
Tom, très sereinement, alla directement s’asseoir sur le tabouret. Avant même qu’il ait eu le temps d’enfoncer le choixpeau magique sur sa tête, la voix de celui-ci retentit, presque dans un cri :
« Tu accompliras de grandes choses à… Serpentard. »
Les élèves à la table des Serpentards applaudirent bruyamment et Tom se leva pour les rejoindre.
La cérémonie continua lentement, et, enfin, il ne resta plus qu’une seule personne à envoyer dans l’une des quatre maisons de l’école.
-Snake, Eilane Dierna.
Tous les regards se tournèrent vers la jeune fille qui s’installait déjà sur le tabouret. Les élèves observèrent son visage laiteux entouré de longs cheveux blonds argentés, ses pommettes bien roses, ses deux grands yeux couleur bronze. Alors un murmure s’éleva petit à petit de toute part. Tom entendit, à côté de lui, un garçon de première année chuchoter à ses nouveaux compagnons. Il se tourna vers lui.
-Que se passe-t-il ?
Le collégien, aux cheveux blonds comme la paille, le regarda d’un air ébahi comme si la réponse à sa question avait été d’une évidence foudroyante, puis, voyant que Tom ne comprenait toujours pas, il répliqua :
-C’est une Vélane !
Tom n’avait pas la moindre idée de ce qu’était une Vélane… le monde de la magie lui était encore totalement inconnu. En effet, jusqu’à ce qu’il ait reçu sa lettre lui demandant de se rendre à Poudlard, il avait été élevé dans un orphelinat moldu où les employés ignoraient tout de la communauté des sorciers.
Le garçon à côté de lui, voyant le regard interrogateur de Tom, rajouta immédiatement :
-Les Vélanes sont des créatures magiques… elles envoûtent les hommes ! C’est une très mauvaise chose d’avoir une Vélane dans l’école… Elle risque de faire tourner la tête à tous les élèves… !
Tom tourna les yeux vers la table des professeurs pour regarder la jeune fille. Elle était en effet d’une très grande beauté, mais rien ne se produisit en lui. Il se demanda si le pouvoir des Vélanes s’exerçait vraiment sur tous les hommes ou seulement sur les plus faibles.
La jeune fille posa le choixpeau sur sa tête. Celui-ci devint hésitant.
« Mmmh, je vois une très grande intelligence et énormément d’ambition… difficile de savoir où tu feras le mieux tes preuves. »
Puis, comme s’il avait soudain trouvé ce qui manquait à sa décision, le choixpeau se releva légèrement et annonça distinctement :
« Serpentard. »
Cependant, personne n’applaudit parmi les Serpentards, la plupart des élèves étant trop effarés de voir une Vélane dans le collège de Poudlard. La jeune fille s’éloigna du tabouret et alla rejoindre la table de sa nouvelle maison. Comme aucun de ses camarades ne se décidait à lui laisser une place et que certains garçons se chamaillaient déjà pour savoir qui l’inviterait le premier à côté de lui, Tom se serra légèrement vers son voisin et fit signe à la Vélane de s’asseoir. Elle le remercia d’un grand sourire et s’installa sur le banc.
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