« Croire au monde et à ses possibilités autant qu’en sa cruauté sans jamais voir les limites de ce qu’il nous offre. »
L’acceptation
sans la soumission
Qu’est-ce donc que cette étrange phrase ? L’acceptation sans la soumission ? N’y a-t-il pas un peu des deux dans chacun ? Ne doit-on pas se soumettre pour accepter le sort ? N’acceptons-nous pas notre condition d’esclave envers le destin ?
Encore faudrait-il savoir ce qu’est le destin, mais c’est, ici encore, une affaire de subjectivité, donc laissons ce trouble fait de côté jusqu’à ce que nous décidions de nous y attarder.
L’acceptation sans la soumission, donc ? Bien, pourquoi serions-nous obligés de nous soumettre pour accepter une chose ? Le fait est que l’on ne distingue que très rarement toute la subtilité qui se cache dans la définition de ces quelques mots.
Pour comprendre la finesse qu’il y a dans ces termes il faut savoir faire la différence entre ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas. Facile me direz-vous ? Alors, pourquoi hurler contre le destin à chaque fois que l’on vous refuse une promotion, que votre femme vous quitte ou à la perte d’un proche ? Croyez-vous sincèrement qu’en refusant « d’accepter » une de ces choses-là cela changera quelque chose ? Non, bien sûr que non !
Alors que nous reste-t-il ? Accepter sans broncher ? Subir sans réagir ? « Nous soumettre ? »
Non, ne pas se soumettre cela veut pas dire, contester l’évidence. Une promotion refusée parce que l’on n’est pas à la hauteur ou que notre patron ne nous aime pas, une femme infidèle qui nous quitte par pur égoïsme ou parce qu’elle aura été trop longtemps délaissée ou encore un ami, un proche, qui meurt de vieillesse ou de maladie, pas parce que la vie est cruelle ni pas parce que son heure était venue, mais simplement parce que l’on n’est pas immortel et qu’on oublie trop souvent cette évidence. Tout cela a ces causes et ces effets qu’il ne sert à rien de nier, mais dont on ne doit pas non plus devenir les esclaves sous prétexte qu’on refuse le changement quand il ne nous conviens pas.
« La seule chose qui ne change jamais dans l’univers tout entier c’est le changement lui-même »
Accepter une chose aussi évidente que la mort ne veut pas dire pour autant que l’on doive s’arrêter de vivre, « s’éteindre » et attendre la fin.
Non, la mort, par exemple, fait bien partit de nos existences, même si on ne préfère pas y penser, mais, nous n’en sommes pas les maîtres, pas plus que du contexte qui nous l’apportera, car cela ne dépend pas de nous. Par contre ce que nous faisons du temps qui nous est impartit dépend bien de nous et de nous seul et nous devrions refuser de nous soumettre au chagrin sous prétexte que la vie s’arrêtera un jour et que « nous ni pouvons rien ». Ce genre de paroles sont des évidences inutiles. Certes, la mort est inévitable, mais la vie l’est encore moins, alors arrêtons de pleurer sur un fait qui ne durera que l’instant « de passé à autre choses ». Après tout le voyage continue sûrement ailleurs et si certains, croient, que l’esprit disparaît, sachez que je ne croit pas en la magie. C’est vrai, s’il n’y a pas un seul de nos atomes qui disparaît à notre mort pourquoi en serait-il autrement de nos pensées ?
« Refuser le changement, c’est refusé d’avancer ».
On peut donc accepter une évidence, mais continuer à vivre, car la vie ce n’est pas une fatalité et nous ne sommes pas ces victimes. En fait elle est une force, une puissance formidable, capable de créer les plus belles choses, de donner naissance aux pires espèces, comme aux plus douces et de continuer à être présente dans quasiment n’importe quelle condition sans jamais abandonner. Au lieu de nous plaindre de notre mort prochaine ou de tous les changements que l’on juge négatif et qui accompagne pourtant notre vie, nous devrions jeter un coup d’œil en arrière et voir tout ce qu’on put faire de leur existence ceux qui nous ont précédés.
Il faut accepter les contextes de la vie qui ne dépendent pas de nous, mais, surtout, il ne faut jamais se soumettre à un sentiment comme l’impuissance qui peut nous envahir quand l’existence nous accable, car, au fond, le seul maître à bord, c’est nous. Nous choisissons toujours le cap que l’on veut prendre, le tout, c’est de ne pas laisser notre désespoir prendre cette décision à notre place sous prétexte que nous n’avons pas choisi les courants du monde qui nous entours.
« Accepte la force de l’océan, mais ne te soumet pour autant à la tempête ».