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La Chambre des Secrets

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[Lulu Black] Quercus Alba (Post-Tome 6)

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Eléa Sexe : Féminin
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Ordre de Merlin 3ième Classe

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Personnage HP ou groupe préféré : Dumbledore, Lucius, Nigthwish, Evanescence, Muse et Within Temptation (comment ça je site l'index ?)
MessagePosté le : 28 Mai 2006 10:03
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T'y es presque, t'y es presque, j'aime bien ton James...

Bin en tout cas, tu es forte en dialogue :p et pis c'est tant mieux, j'aime pas les descriptions :ko:

Bon courage pour tes exams :kiss:
_________________
Omelette :o

Kiss while your lips are still red - While he`s still silent - Rest while bosom is still untouched, unveiled - Hold another hand while the hand`s still without a tool - Drown into eyes while they`re still blind love while the night still hides the withering dawn
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Lulu Black Sexe : Féminin
Elève
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MessagePosté le : 07 Aoû 2006 00:43
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Citation :
Disclaimer : Le monde d’Harry Potter appartient à JK Rowling. Je ne fais que lui emprunter les personnages qu’elle laisse gracieusement à notre disposition, leur donner quelques petits copains et jouer avec ^_^
Et évidemment je ne fais aucun argent avec cette modeste fic.
Puff the magic Dragon a été écrit par Yarrow et Lipton, et m’a été suggérée par Sam le fils de Larry Paul, un avocat célèbre pour avoir quelques temps fréquenté Ally McBeal et l’avoir laissé tomber comme un goujat !
Quant au grenier aux trésors de Quercus Alba, il a réellement existé au dernier étage de la maison que ma famille possédait depuis des siècles. La maison a été vendue alors que je n’étais qu’une enfant, j’en garde donc les souvenirs de mon âge, une image assez féerique. Elle n’est peut-être pas très fidèle à la réalité, but who cares !

Résumé des événements précédents :
1976, les maraudeurs et leurs amis sont en 7e année à Poudlard, dehors la guerre fait rage. L’Ordre du Phénix vient de se constituer et a élu son QG à Quercus Alba, la grande propriété des Potter. Brent, l’aîné des cousins de James vient de perdre sa femme, tuée dans une bataille. Sirius s’est enfuit de chez lui, reniant sa famille. Dans le chapitre précédent, après une provocation de sa cousine Bellatrix, il a été sur le point de lui jeter un sortilège impardonnable, le Doloris, retenu au dernier moment par James. Dorcas Meadows, la meilleure amie de Lily a perdu ses parents le soir d’halloween. Le même soir, où une partie de nos Gryffondors se sont fait attaqués par une créature magique, le lynuix. Qui l’a envoyé ? Et contre lequel de nos Gryffies ? Mathilde Cooper, une camarade de Lily, fait des recherches sur ses origines, sur son père en particulier. Le vieux Balthus, prof de DCFM a organisé un grand projet pour faire travailler ses septièmes années. Les autre maisons vont devoir s’affronter en équipe fin janvier, apprenant à se battre ensemble.

Rappel des personnages :

La famille Potter :
-Augusta Potter : petite sœur de James, âgée de 13 ans. A Poudlard, chez Gryffondor

Les enfants de l’oncle Hector et de la tante Rose :
-Brent Potter : 21 ans, papa d’un petit Merlin. Sélénée, sa femme a été tuée quelques semaines auparavant
-Elvira Potter : 17 ans, élève de Poudlard chez Serpentard, du même âge que James
-Roland Potter : 15 ans, Serdaigle, inséparable de sa cousine Graziella.

Les enfants de l’oncle Samuel, ils ont perdu leur mère quelques mois auparavant.
-Adrienne : 20 ans, qui fait office de seconde maman
-Oscar : 18 ans, l’érudit
-Graziella : 15 ans, Gryffondor, le garçon manqué
-Elizabeth : 13 ans, Gryffondor, la coquette
-Virginia : 11 ans, Gryffondor, la benjamine

Quelques élèves de Poudlard:
Gryffondor :
-Lily Evans : ai-je vraiment besoin de la présenter ?
-Dorcas Meadows : amie de Lily, jeune fille de bonne famille, a perdu ses parents de la main de Voldemort le soir d’Halloween
-Hestia Jones : amie des précédentes. A grandi à la campagne près de la famille Prewett. Petite amie de Fabian Prewett.
-Alice Hall : la dernière du petit groupe d’inséparables. A grandi dans une famille de sorciers itinérants, proche de la nature. Petite amie de Frank Londubat.
-Camille Torres : amie d’enfance de Frank Londubat. Sort avec un Serdaigle : Leandre Parker.
-Mathilde Cooper : étrange jeune fille arrivée en cours de scolarité. Peu appréciée des autres Gryffondors, amie de Camille Torres. A confié à Remus qu’elle était venue à Poudlard pour faire des recherches sur l’identité de son père. Le seul indice qu’elle a est le blason de la famille de son père.
-Frank Londubat : partage son dortoir avec les maraudeurs. Sort avec Alice, frère de lait de Camille Torres.
Serpentard :
-Tatiana Petrowski : promise à un mariage avec Sirius par ses parents. Jeune fille solitaire et assez froide. Sirius et elle ne se parlent plus depuis qu’elle a découvert qu’il avait fugué de chez lui et que leur futur mariage n’avait plus de sens.




Quercus Alba
“You weren’t in the Order then, you don’t understand. Last time we were outnumbered twenty to one by the Death Eaters and they were picking us off one by one…”



Chapitre 5 : Un air de famille

James n’arrivait pas à mettre de l’ordre dans ses idées. Sirius son ami, son frère… Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ? N’était-il pas capable de contrôler ses pulsions ? Un sortilège impardonnable ! James avait toujours vu Sirius comme quelqu’un incapable de blesser volontairement. Et là c’était son meilleur ami qu’il avait blessé en essayant de torturer sa cousine… Certes il savait qu’entre Sirius et Bellatrix existait une rivalité de tous les instants. Ils avaient le même âge et avaient toujours été comparés dans leur famille, inutile de préciser qui détenait l’avantage… La simple existence de Bellatrix avait été une humiliation perpétuelle pour Sirius. Et puis il y avait Tatiana, la jolie Russe… Sirius se serait fait brûler vif pour elle, même s’il était totalement incapable de l’admettre.
« Un handicapé des sentiments celui-là ! » Pensa James amusé.
Sirius avait les nerfs à vif depuis qu’ils ne se parlaient plus avec Tatiana. Alors bien sûr, si la seule présence de Bellatrix le mettait en rage, imaginez le cocktail explosif lorsqu’elle se mettait à se moquer de ses sentiments pour la jeune Slave ! James s’était attendu à ce que Sirius stupéfixe sa cousine, qu’il lui jette un sort qui l’humilie ou lui fasse mal, même qu’il lui mette son poing dans la figure – Le jeune Black pouvait s’avérer très impulsif par moment – mais jamais, oh grand jamais, James ne se serait attendu à cela.
Et pourtant, il avait tout de suite perçu dans le ton de son ami qu’il allait faire quelque chose de grave, et il avait anticipé le sort alors même qu’il n’aurait jamais pensé voir Sirius s’en servir un jour ! Appelez ça comme vous voulez, de la télépathie, une intuition… Toujours est-il qu’il avait pu l’arrêter à temps. Sans quoi il n’osait imaginer ce qui serait arrivé. Sirius renvoyé, Sirius jugé, Sirius à Azkaban… Et tout ça à cause d’une petite garce !
Cela faisait des heures que James marchait en long et en large dans la neige. Il était toujours aussi furieux. Triste aussi… Il n’osait pas rentrer et faire face à Sirius, ni aux autres septièmes années qui avaient tout vu.
Dans deux jours ils allaient rentrer à Quercus Alba pour Noël… Mais inutile de voir si loin, James avait déjà du mal à se projeter au lendemain, lorsqu’il devrait adresser la parole à Sirius. Que lui dire ? Qu’il avait failli ficher sa vie en l’air ? Parions que Sirius y aurait déjà pensé… Non James devrait lui dire comment il se sentait à propos de ça et le problème c’est qu’il n’en avait pas la moindre idée. Tout était si confus…
Une bonne nuit de sommeil, c’était peut-être ce qu’il lui fallait ? Peut-être que le lendemain matin tout serait clair ? Alors, puisqu’il ne trouvait pas d’autre échappatoire, James rentra au dortoir, et sans un regard vers le lit voisin, il se coucha tout habillé.

Le lendemain matin, Sirius s’éveilla très tôt. La nuit avait été plutôt agitée. Il n’avait cessé de rêver aux conséquences que son malheureux geste aurait eu si James ne l’avait pas enrayé. Il s’était vu dans un tribunal au ministère, condamné par ses amis, réhabilité sur l’arbre généalogique familial. Ses parents lui répétant qu’ils étaient fiers de lui. Puis dans une spirale infernale, où rejeté par l’Ordre du Phénix et par tout ceux en qui il avait confiance, il se voyait contraint de se battre contre eux. Et sans qu’il ne réalise ce qui lui arrivait, il se retrouvait avec une cagoule noire sur le visage, à aduler Voldemort.
C’était irrationnel, mais quels rêves ne le sont pas ? Et Sirius se réveilla avec ces abominables images dans la tête. Soudain tout ce qu’il abhorrait, tout ce contre quoi il s’était battu, semblait l’aspirer. Il était un Black, son nom le rattraperait-il ? Avait-il tout fait pour échapper à ces monstres pour s’en découvrir un lui-même ? Chassez le naturel il revient au galop ?
Non, c’était idiot de penser ça ! Sirius voyait déjà James se moquer de ce raisonnement stupide, et lui jurer en lui donnant une tape amicale, qu’il était un type bien. Oui mais voilà, James dormait à quelques mètres, et le dernier regard qu’il lui avait adressé n’avait rien de rassurant.
Sirius se demandait vraiment ce qui avait pu lui passer par la tête ! Dire qu’il avait fallu que James le rappelle à l’ordre pour qu’il réalise l’énormité de ce qu’il s’était apprêté à faire… Allait-il réussir à se le pardonner un jour ?
Stop ! C’en était trop ! Il fallait qu’il arrête de penser à tout ça, ruminer n’avait jamais aidé personne ! En temps normal, il aurait réveillé James et ils seraient partis préparer un coup fumant contre les serpentards pour se changer les idées. Mais en l’état actuel des choses, il ne voyait qu’une seule option.
Il passa une robe de sorcier, fit une toilette sommaire et attrapa son balai dans son placard avant de quitter la tour de Gryffondor. Dans le parc il faisait encore nuit noire et le froid était mordant. Sirius avait une certaine habitude de parcourir Poudlard de nuit, aussi il ne se servit même pas de sa baguette pour éclairer sa route. La lune balayait le parc d’une faible lueur qui suffit à mener Sirius sans encombres jusqu’au terrain de quidditch. Il resserra sa cape et remonta son écharpe sur son nez et ses oreilles : dans les airs, le vent devenait franchement glacial. Alors seulement, il enfourcha son balai et vola. Vola pendant plus d’une heure, slalomant entre les poteaux d’entraînement, rasant les gradins, allant plus vite que jamais. C’était grisant de prendre ces risques, et cela occupait son esprit. Peu à peu il dépassa les limites du terrain de quidditch. S’envoler haut au-dessus du château, le vertige n’avait jamais eu d’effet sur sa petite personne. Puis redescendre en piqué jusqu’à frôler la cime des arbres, tellement bas qu’il déchira un petit bout de sa robe de sorcier en calculant mal un virage. Mais le silence était apaisant et l’obscurité le rassurait, paradoxalement.
Lorsque les premières lumières s’allumèrent derrière les fenêtres du château, Sirius décida qu’il était temps de rentrer. Il poussa la lourde porte d’entrée, les cheveux presque plus décoiffés que ceux de James, les pommettes rougies par le vif froid matinal, et le bas de la robe déchiré, où étaient restés accrochés des feuilles et des débris de branches. Mais son allure était bien le cadet de ses soucis ! Alors il alla vite ranger son balai avant que ses camarades ne se réveillent et fila à pas de loups, comme un voleur. Comme un imposteur pensa-il plutôt. N’était-ce pas ce qu’il était ? Eh zut ! Le voilà reparti dans ce flot de pensées négatives… Pour tenter de se distraire il erra dans les couloirs. S’il se perdait, il serait bien obligé de se concentrer sur son chemin et ces images de la veille quitteraient son esprit ! Oui mais demander à un maraudeur après sept ans de méfaits, de se perdre dans Poudlard, c’était comme demander à un dragon d’arrêter de cracher du feu ! Une véritable ineptie ! Alors Sirius continua de traîner les pieds sur les vieux pavés sans but. Jusqu’à ce qu’il s’entende interpeller ! Il tourna la tête, mais le couloir était désert.
« Ici, jeune vaurien ! » Cria la voix à sa droite.
Il aperçut alors son interlocuteur, un vieil homme barbu dans un tableau.
« Lumos ! » Jeta Sirius, histoire de voir à qui il avait à faire.
C’était Phineas Nigellus, son aïeul ancien directeur de Poudlard.
« Tu as un tableau dans le château toi ? Je croyais qu’on t’avait seulement laissé dans le bureau de Dumbledore ! » déclara le jeune Black d’un ton méprisant.
« Un peu de respect jeune homme, tu pourrais me vouvoyer ! » fit le vieux bonhomme, outré.
« Ca va, tu n’es qu’un tableau… » soupira Sirius.
« Cela fait presque une demi-heure que je parcours les tableaux à ta recherche, à mon âge… Tout ça parce qu’on m’a prévenu que mon arrière-arrière-petit-fils traînait dans le château dans une tenue indécente ! Tu es un Black petit scélérat ! Tu dois tenir ton rang ! »
« Si tu savais ce que je m’en fiche… J’ai bien d’autres soucis ! » répliqua Sirius exaspéré.
« Cette histoire de sortilège impardonnable ? »
« Comment es-tu au courant ? »
« J’ai mes sources… Les autres tableaux sont très bavards. Il est vrai que c’était assez peu judicieux de t’en prendre à la seule Black qui sache respecter son nom dans cette école… »
« Les tableaux en parlent ? Mais toute l’école va être au courant ! »
« Non, je leur ai intimé de se taire. » dit Phineas, l’air très fier de lui-même. « Ils m’écoutent, je leur fais peur à ces imbéciles. C’est très mauvais pour la famille d’avoir deux cousins qui se battent, je ne veux pas que cela s’ébruite… Cela dit, je comprends ton trouble… Si Dumbledore était au courant… »
Sirius sursauta. Il n’y avait pas pensé ! Dumbledore allait forcément finir par l’apprendre… Le vieux directeur savait toujours tout. Il fallait prendre les devants !
Il était encore très tôt, mais il ne pouvait pas attendre, et sa conscience avait un impérieux besoin de se sentir apaisée ! Il fit demi-tour, ignorant les protestations de Phineas Nigellus, très vexé de se voir planté là par un freluquet ! Sirius se dirigea droit vers le bureau du professeur Dumbledore, en espérant que le directeur était un lève-tôt… Mais après tout, à cet âge avancé, quel homme dormait le matin ? Ils étaient tous sur le pied de guerre dès cinq ou six heures ! Comme s’ils avaient déjà emmagasiné trop de sommeil durant le reste de leur vie. Ou peut-être pour gagner cette course contre la mort et demander à la vie tout ce qu’elle pouvait leur donner.
Arrivé devant l’imposante porte, Sirius s’aperçut qu’il ne connaissait pas le mot de passe. Il donna deux petits coups de baguette sur la gargouille, qui ne parut guère ravie d’être dérangée dans un sommeil si profond.
« Dites à Dumbledore qu’un élève demande à le voir ! » Ordonna-t-il.
« Ca ne peut pas attendre une heure décente ? » Grommela la gargouille.
« Non, ça ne peut pas. » Répondit Sirius d’un air buté.
Quelques secondes plus tard, la porte s’entrouvrit et Sirius la passa. Il monta les marches quatre à quatre et pénétra dans le bureau. Le directeur était assis derrière son bureau et regardait Sirius, par-dessus ses verres en demi-lunes, étonné de le voir là.
« Entre donc Sirius. Assieds-toi. »
« Bonjour professeur. » Dit le jeune garçon en s’installant dans un des moelleux fauteuils faisant face au bureau.
« Que me vaut le plaisir de te voir ici à une heure si matinale mon garçon ? » Demanda le vieil homme de sa voix chaude et apaisante.
Déjà Sirius se sentait moins anxieux.
« J’ai fait quelque chose de très idiot professeur ! »
« Ce n’est que ça ? » Répondit Dumbledore avec un sourire amusé. « Un instant tu m’as fait peur. »
« Non, je veux dire, encore plus idiot que d’habitude ! » Répondit Sirius en répondant au sourire du directeur.
« Eh bien, je t’écoute. J’imagine que si tu es venu jusqu’ici, ce n’est pas pour me faire jouer aux devinettes. Bien que j’aie facilement l’esprit joueur ! »
« C’est arrivé hier… Nous étions tous réunis, les Gryffondor de septième année, dans la salle de DCFM. Lorsque nous sommes sortis, nous nous sommes retrouvés face à face avec les Serpentards. »
« Voilà qui est rarement bon signe… »
« En effet. Nous nous sommes disputés comme presque à chaque fois. Ma cousine Bellatrix m’a dit des choses qui m’ont mis en colère. Et alors je ne sais pas ce qui m’a pris, j’étais vraiment furieux contre elle, et je me suis apprêté à lui lancer un doloris… »
« Mais tu ne l’as pas fait ? »
« Non. James m’en a empêché. Et vous savez, j’ai tout de suite regretté ce geste. Mais les faits sont là, si James ne m’avait pas retenu j’aurais jeté un sortilège impardonnable sans l’ombre d’une arrière-pensée. » Affirma le jeune garçon d’une voix sombre.
« Mais tu t’en serais mordu les doigts. »
« Ca ne change rien, je l’aurais fait. »
Il y eut soudain un rire sardonique derrière Sirius. Il se retourna et vit le portrait de son aïeul Phineas Nigellus qui ricanait.
« Bon sang ne saurait mentir mon enfant. Je savais que ton rang te rattraperait ! Tu es un Black quoiqu’il arrive ! »
Sirius lui jeta un regard méprisant et décida de l’ignorer, tout comme Dumbledore.
« Pourquoi viens-tu me raconter cela Sirius ? Qu’attends-tu de moi ? »
« C’est très grave ce que j’ai fait… Et je pense que vous l’auriez appris tôt ou tard. Vingt élèves ont assisté à la scène ! »
« Sirius, tu n’as pas lancé le sortilège, et tu m’en vois ravi. J’aurais été très ennuyé de devoir te signaler au ministère… »
« Vous n’allez pas le faire ? »
« Tu n’es coupable de rien. Je te le répète : tu n’as pas achevé ton geste. »
« Mais je l’aurais fait si James n’avait pas été là ! »
« Alors remercie la vie de t’avoir donné un ami. Un frère qui veille sur toi. Vous êtes vos propres anges gardiens, et je suis prêt à parier qu’il ne vous arrivera jamais rien de grave tant que l’autre sera là. Vous avez beaucoup de chance, tout le monde ne peut pas en dire autant. »
« Je ne suis pas certain que James me pardonne… » dit Sirius en se renfrognant. « Il était dans une colère noire hier soir… »
« Vous connaissant tous les deux, tu mettras plus de temps à te pardonner toi-même que lui. Il passera au-dessus de ça. Mais il n’y a pas que ça qui t’inquiète, n’est-ce pas Sirius ? »
« C’est que… Je veux faire partie de l’Ordre du phénix, et voilà que je mets à utiliser les armes du camp adverse… Alors je me dis que peut-être je n’en suis pas digne… Après tout je viens d’une famille loin d’être respectable ! Il y a la traîtrise dans mes gènes, le sang qui coule dans mes veines est loin d’être aussi pur que mes ancêtres ne voulaient bien le faire croire ! »
Un soupir offusqué se fit entendre, venant de Phineas Nigellus.
« Ne crois pas ça mon garçon ! » Affirma Dumbledore d’une voix très assurée. « Ta famille n’a rien à faire dans cette histoire. Il n’y a pas de malédiction qui te rattrape ou je ne sais quelle autre sottise. Tu es bien meilleur que n’importe quel autre Black sur cette terre. Tu as été assez fort pour tourner le dos à toute ta lignée. Il faut un immense courage pour ça. J’ai l’habitude dire que ce sont les choix et les actes d’un homme qui déterminent ce qu’il est, ce n’est pas ton nom Sirius ! Et tu as prouvé que tu étais un homme de confiance. »
Sirius le regard du professeur, fier de s’entendre appeler un homme, par quelqu’un qu’il admirait tant.
« Merci professeur. »
Le vieil homme le gratifia d’un regard presque paternel.
« Je t’ai vu grandir Sirius. J’ai vu l’homme que tu étais devenu, et tu peux être fier de ce que tu es, car c’est à toi-même que tu le dois, et à la fidélité de tes amis également. Seulement tu vas devoir apprendre à refréner tes pulsions, à contrôler tes émotions. Il ne faut pas risquer que l’événement d’hier ne se reproduise. Si tes amis ne sont pas à tes côtés, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses, pour toi, et pour l’Ordre qui perdrait un allié de choix. Tu es solide, mais tes émotions sont à fleur de peau. Tu dois apprendre à te contrôler Sirius. D’accord ? »
« Oui professeur. » répondit Sirius en baissant les yeux.
« Bien. Maintenant si tu n’as plus rien sur le cœur, tu devrais aller prendre un solide petit déjeuner. »
Sirius hocha la tête et se leva. Avant de sortir, il entendit Dumbledore ajouter :
« Je suis un vieil homme très occupé, mais tu ne dois jamais hésiter à venir me parler si tu en ressens le besoin. Tu as très bien fait de venir ce matin, il n’est pas sage de garder des choses sur le cœur, ça rend amer. Tu peux repartir avec la conscience tranquille Sirius. »
« Merci. » Répondit simplement Sirius, d’un ton où perçait son immense gratitude, et son soulagement.

La majorité des élèves était déjà dans la grande salle lorsque Sirius y entra. Il avait du rester plus longtemps qu’il ne l’avait cru dans le bureau du directeur. Regardant droit devant lui, il alla s’asseoir à sa place habituelle, évitant les regards scrutateurs de ses camarades de Gryffondor.
« Où est James ? » Demanda-t-il à Remus assis à sa gauche.
« Il a déjà fini de manger. »
« Il m’évite ? »
« Franchement Sirius, je n’en sais rien. Il n’a pour ainsi dire pas ouvert la bouche ce matin, à part pour demander si personne n’avait vu sa deuxième chaussette… »
« Et toi ? »
« Quoi moi ? »
« Tu m’en veux ? »
« J’en ai l’air ? » Répliqua Remus avec un sourire discret.
Sirius haussa les épaules.
« Comme ça, non. Mais si on en croit James, je ne suis pas fin psychomage, alors… »
« Parce qu’il l’est, lui, peut-être ? » Demanda Remus en s’étouffant presque dans sa tasse de lait.
« Ne confonds pas tes poumons avec ton estomac mon vieux Moony ! » S’exclama Sirius en donnant une petite tape dans le dos de son ami. « Pas envie de t’emmener chez Pomfresh la veille des vacances. »
« D’accord, mais arrête de dire des bêtises pareilles pendant que je mange ! James y connaissant quelque chose en psychologie… Sirius, repose tout de suite cette tartine dans mon assiette ! »
« Oh, ne fais pas ton radin ! Tu n’as pas besoin de trois tartines pour ton petit déjeuner, tu peux bien m’en donner une ! » Répondit Sirius en mordant dans la tranche de pain en question.
« Tout ça parce que tu as la flemme de beurrer tes propres tartines… » soupira Remus en mettant les deux restantes à l’abri, hors de portée de Sirius.
Le voleur haussa les épaules et s’adressa au garçon assis en face de Remus.
« Et toi Peter ? Tu n’as pas d’envie d’homicide sur ma personne ? »
« Ne t’en fais pas Sirius ! » S’exclama Peter. « A part James qui a un peu de mal à digérer le morceau, personne ici ne veut te faire la peau. Ta cousine a été trop loin… »
« Moi aussi Peter ! »
« Oui, mais toi tu le sais et tu le regrettes ! » Dit Remus « Tu as déjà vu Bellatrix regretter ses actes ? »
« Oui, quand à la suite d’une expérience périlleuse j’ai failli passer par la fenêtre et qu’elle m’a rattrapé par réflexe. Elle a tout de suite regretté son geste ! »
« Tu n’as rien en commun avec cette garce. » Le rassura Remus.
« Il ne manquerait plus que ça ! » S’exclama Sirius.
« Et ne t’inquiète pas pour James, il va s’en remettre un jour ou l’autre. »

Ledit James était déjà assis à sa place dans la salle de métamorphose déserte. Il révisait le cours de la veille. Puis soudain, il entendit quelqu’un entrer. Il se retourna, c’était Mathilde Cooper qui maugréait dans sa barbe :
« C’est une catastrophe, c’est une catastrophe, une vraie catastrophe… »
« Qu’est-ce qui est une catastrophe Cooper ? » Demanda James amusé.
« Ah salut Potter, je ne t’avais pas vu… » jeta-t-elle, étonnée, en s’installant à sa place habituelle.
« Alors ? »
« Alors quoi ? »
« C’est quoi cette catastrophe qui t’effraie tant ? »
« Le projet du vieux Balthus ! On ne sera jamais prêt ! »
« Mais si… Pas de panique ! On est plutôt en bonne voie tu sais. »
« La terre appelle James Potter ! Demain c’est les vacances de Noël ! On ne pourra pas s’entraîner ensemble pendant deux semaines ! »
« Eh bien on s’entraînera chacun de notre côté. Je ne vois pas le problème. »
« Evidemment... » soupira Mathilde.
« Quel est ce sous-entendu ? »
« Evidemment, puisque tu ne vois jamais rien ! »
James leva les yeux au ciel, Mathilde Cooper était vraiment détestable quand elle s’y mettait… Il prit une grande inspiration, déterminé à rester courtois.
« Ecoute Cooper, après les vacances de Noël, il nous restera encore deux bonnes semaines pour se mettre au point, tout va aller comme sur des roulettes. »
« Mais tout le monde ne peut pas faire comme toi, travailler au dernier moment et s’en sortir avec la meilleure note ! Figure-toi qu’il y a des élèves qui rament pour se maintenir à flots, et tu n’es pas le seul impliqué dans ce projet ! »
« Calme-toi Cooper, je n’ai vraiment pas la tête à ça ! Et puis on ne s’y est pas pris au dernier moment ! Ca fait des semaines qu’on travaille et la confrontation est dans plus d’un mois. Cesse de te prendre la tête avec ça s’il te plaît ! »
« Excuse-moi d’avoir les pieds sur terre… » répondit la jeune fille agacée.
« Tu réagis comme une gamine ! »
« C’est plutôt toi qui te comporte comme un môme ! »
« Très intelligent… Tu sais que le ‘toi-même’ c’est au stade de l’école primaire que ça se pratique ? »
« Très drôle Potter ! Mais ce n’est pas parce que tu as eu ta première scène de ménage avec Sirius, que tout le monde doit en subir les conséquences, je te signale… »
James la fusilla du regard.
« Eh oui mon petit James ! Travailler en collectivité, c’est faire passer ses problèmes personnels après l’intérêt du groupe. Mais je vois que c’est une notion qui t’est étrangère… Aller, nom d’un dragon ! Réconcilies-toi avec ton pote, qu’on puisse avancer ! »
« Ca ne te regarde pas Cooper ! »
« Figure-toi que si. Parce que je sais que tant que vous ne vous serez pas expliqué, ni toi, ni lui, et par ricochet ni Remus ni Pettigrew, ne travaillerez sur le projet, vous aurez trop la tête ailleurs. Et ça va tous nous pénaliser. »
James regarda sa plume avec attention. Mathilde avait raison et il aurait préféré ne pas avoir à l’admettre… Mais franchement, pour qui se prenait-elle à juger ainsi de son amitié avec Sirius ? Ce n’était pas vraiment comme si elle savait de quoi elle parlait… Après tout, sa seule amie était Camille Torres, on ne pouvait pas dire qu’elle ait beaucoup de points de référence !
« Tu ne dis plus rien ? » Remarqua Mathilde avec un demi-sourire.
James vit qu’il n’allait pas s’en sortir si facilement et finit par se résigner à parler de ses problèmes de conscience avec la jeune fille, sinon elle n’allait pas le laisser tranquille. Et en y réfléchissant un peu, il n’avait pas d’autre juge impartial sous la main. Mathilde Cooper avait l’air de les aimer aussi peu l’un que l’autre, la balance ne risquait donc pas de pencher plus d’un côté !
« C’est que ce n’est pas évident… » murmura-t-il.
« Je ne vois pas le problème ! Vas lui parler à ton copain ! Allons, tu le connais mieux que personne, tu vas savoir quoi lui dire. »
« C’est bien le souci, je croyais le connaître… »
« Mais tu le connais ! C’est n’importe quoi ! Alors c’est comme ça ? Il fait un pas de travers et tu le condamnes ? C’est beau l’amitié… »
Soudain James sentit son cœur battre plus fort. C’était ça. Mathilde avait visé juste. Et c’était ce qui le gênait tant depuis la veille sans qu’il parvienne à mettre le doigt dessus…
James avait toujours eu une vision très manichéenne des choses. Dans son monde, tout était soit blanc, soit noir. Chacun rentrait dans une case et cette répartition simple n’avait jamais trahi James jusqu’ici. Il y avait par exemple Voldemort qui faisait partie des méchants, avec ses mangemorts. Sa famille et ses amis tentaient de lutter contre les méchants, ils étaient du côté des gentils. Snape embrassait les idées du mal et utilisait la magie noire, il était du côté sombre. Et tout fonctionnait à merveille ainsi, chacun trouvait sa place dans le grand tableau de la vie. Mais voilà que, désormais, l’équation pêchait. Sirius faisait partie des gentils, il détestait Voldemort et se battait contre ses partisans, alors pourquoi utilisait-il soudain l’arme du côté sombre ? Incompatibilité, sonnette d’alarme ! Y aurait-il des nuances que James n’aurait pas perçues ? Le trait entre le bien et le mal n’était plus si net, il existait toute une zone grise qui avait jusque-là échappé au contrôle du garçon. Sa vision simple du monde venait d’être bouleversée, et il ne savait plus vraiment où ranger son meilleur ami. Et il venait seulement de le réaliser.
Perdu dans ses pensées, James s’aperçut que Mathilde parlait toujours.
« … crois que ça vaut le coup ? Sirius était en colère, il avait les nerfs en pelote, tu peux comprendre, non ? Il ne se contrôlait plus ! Il a eu tort bien sûr, ces sorts ne sont pas impardonnables pour rien. Mais est-ce une raison pour que toi, son presque frère, tu ne lui pardonnes pas ? Tu es pourtant le seul à pouvoir vraiment le comprendre. J’imagine que tu sais ce qui se passait dans sa tête à ce moment. Je sais que mon avis n’est pas très important pour toi, mais je crois qu’une amitié comme la vôtre, il faut se battre pour la préserver. Surtout par les temps qui courent où l’on n’est sûr de personne… Ce que vous avez est précieux, n’oublies pas ça ! »
Ca paraissait tellement simple exprimé comme ça… Finalement ça avait peut-être eu du bon d’écouter ce que la ‘fille bizarre’ avait à dire.
Après avoir jeté à James de quoi le faire gamberger, elle cessa de l’ennuyer et sortit ses affaires.

Sirius arriva le dernier dans la salle de métamorphose, probablement dans l’espoir d’éviter une confrontation avec James, sans pour autant avoir l’air de le fuir. Mais malheureusement pour lui, personne n’avait pris sa place à côté de James, et s’asseoir autre part aurait clairement signifié qu’il évitait son meilleur ami ! Depuis sept ans, jamais les deux compères ne se séparaient en cours – mis à part en cours de divination, mais c’était pour avoir de meilleures notes.
« Hâtez-vous Black ! » Ordonna McGonagall « Vous ne voyez pas que vous êtes en retard ? »
« Il est neuf heures moins une professeur ! » Protesta Sirius.
« Ne discutez pas ! Installez-vous ! »
Les regards de James et Sirius ne se croisèrent pas pendant que ce dernier déballait ses affaires, prenant grand soin de ne pas dépasser la ligne entre les deux pupitres. Mrs. McGonagall commença son cours et les étudiants se mirent à prendre des notes consciencieusement. Le professeur ne tolérait ni les bavardages ni les manques de concentration.
« Je crois que ta cousine Bellatrix mérite une bonne leçon… » murmura James d’un ton désinvolte sans quitter son parchemin des yeux.
« Hein ?! » Sirius se demandait s’il avait bien entendu ce que James lui avait chuchoté… Il s’attendait à tout, mais pas à un traité de paix si rapide !
« Quoi ? Tu n’as pas envie de lui faire avaler sa baguette à cette harpie ? » Demanda James avec un sourire en coin, tournant enfin le regard vers son ami.
Sirius le fixa un instant incrédule, se demandant ce qui avait bien pu faire changer James d’attitude si rapidement. Il cligna des yeux, et lorsqu’il s’aperçut en les rouvrant que Prongs souriait toujours, il ne put réprimer un éclat de rire franc. De soulagement !
« Black… » soupira McGonagall « Vous tenez vraiment à ce que je vous mette en retenue la veille des vacances ? »
« Honnêtement professeur ? Pas vraiment… » répondit ledit Black avec un sourire, il savait que McGonagall avait un faible pour lui et James, ils étaient ses meilleurs élèves et lui arrachaient parfois un rire, qu’elle étouffait bien entendu.
« Bien, nous sommes du même avis ! Alors suivez un peu et dites-moi tout ce que vous savez sur les métamorphomages. »
Sirius n’eut pas trop de difficultés à se rattraper sur cette question. La fille de sa cousine Andromeda était une métamorphomage, et il avait été assez fasciné la première fois qu’il avait vu ce bébé changer à volonté la forme de son nez, de ces oreilles, la couleur de ses cheveux, leur épaisseur… Allez expliquer ça dans une maternité moldue. Le ministère de la protection de la magie avait été contraint de modifier la mémoire des sages-femmes et des puéricultrices… Cette petite avait commencé à causer des problèmes très tôt !
Sirius se tint tranquille pendant toute la fin du cours. McGonagall l’avait peut-être à la bonne, mais elle ne plaisantait pas en ce qui concernait la discipline pendant ses cours. Pas qu’elle plaisante beaucoup d’ailleurs…

En sortant de cours, Sirius décida de demander à James ce qui l’avait fait changer d’avis si brusquement.
« Disons simplement que j’ai réalisé que ça ne servirait à rien de me buter contre toi, que ça ne t’aiderait pas. Et puis cette Bellatrix mérite qu’on lui montre une fois pour toute, qu’on ne s’en prend pas impunément à un maraudeur ! »
« Elle est têtue tu sais ! » Répliqua Sirius en remontant son sac sur son épaule.
« Comme tous les Black ! » Conclut James comme une évidence.
Remus et Peter qui suivaient à bonne distance, observaient cette réconciliation aussi brusque qu’inopinée, avec circonspection.

Dès qu’ils eurent terminé de déjeuner, James et Sirius s’éclipsèrent discrètement. Dans le parc, dissimulés derrière un bosquet, ils sortirent un parchemin vierge, qui se remplit d’un petit coup de baguette donné par James. La carte du maraudeur qu’ils avaient mis près de sept ans à élaborer et complétaient encore régulièrement.. Elle représentait tout Poudlard et permettait à son possesseur de savoir précisément qui était où et à quel moment. On pouvait également y trouver les passages secrets que les maraudeurs avaient découverts au cours de leur scolarité. C’était un petit trésor qui leur était d’une utilité extrême. Pour le moment, le nom qui les intéressait se trouver du côté de la forêt interdite et prenait la direction du terrain de quidditch, où l’on pouvait voir Rodolphus Lestranges faire des slaloms.
« En voilà un qui risque de nous gêner… » murmura James
« Viens, il ne va pas rester dans nos pattes bien longtemps ! » S’exclama Sirius.
Et ils coururent vers le terrain de quidditch, il s’agissait de prendre de l’avance sur Bellatrix.
« Hey, Lestranges ! » L’interpella Sirius « Tu t’entraîne pour la parodie de quidditch la moins convaincante ? »
Le garçon ralentit sa course en balai pour regarder qui l’importunait. Lorsqu’il reconnut les deux compères, un petit rire sardonique lui échappa.
« La leçon d’hier ne t’a pas suffit Black ? Tu en re-demande ? »
« Me battre contre toi ? » Se moqua Sirius « C’est une plaisanterie ? Ce serait bien trop facile. Un type qui passe le plus clair de son temps à se cacher derrière sa petite copine… Je choisis des adversaires à ma taille en général, tu sais ! »
Lestranges piqua vers le sol et mit pied à terre, furieux.
« Aller, assez joué, on n’a pas assez de temps devant nous pour une guerre verbale Sirius ! » Rappela James à l’oreille de son ami.
« A toi l’honneur mon vieux ! » Chuchota Sirius en retour.
James leva sa baguette et récita une formule dans sa barbe. Une énorme flaque de boue apparut au-dessus de la tête du serpentard et s’écrasa sur lui. Pendant quelques secondes, Lestranges demeura prostré, se demandant quelle était cette chose qui était tombée de nulle part. Puis il ouvrit la bouche, probablement dans l’optique de jeter un maléfice à ses deux assaillants, mais ça n’eut pour effet que de lui faire avaler la boue qui lui recouvrait la bouche et l’empêcha de prononcer quoi que ce soit de compréhensible. Furieux, il saisit son balai et se dirigea vers le château en continuant d’essayer de parler, et au ton, on pouvait deviner que c’était un flot d’injures.
« Et un de moins ! » Déclara James en tapant victorieusement dans la main de Sirius.
Ils s’assirent sur les gradins en attendant l’arrivée de Bellatrix qui ne devait plus être loin. Sirius savait exactement comment se venger de sa cousine, mais il n’avait rien voulu dire de son plan à James, se contentant d’un évasif « Tu verras bien. ». D’ailleurs, James n’avait pas posé beaucoup de questions. Il était là pour soutenir son ami et l’épauler en cas de besoin. Mais il savait que quel que soit ce qui devait arriver, ce serait entre Sirius et Bellatrix uniquement. Ca avait toujours été entre Sirius et Bellatrix, et ça le serait probablement toujours. A eux de régler leurs différends, même James n’arrivait pas à comprendre la complexité des liens qui unissaient les deux cousins et cette haine incommensurable entre eux. Il faut dire que James n’avait jamais eu de problèmes sérieux avec ses cousins. Et la relation de Sirius avec sa famille était loin d’être simple. Par conséquent, James ne se mêlerait pas plus que nécessaire à ce règlement compte. Car à vrai dire, il n’était pas sûr de savoir exactement de quels comptes il s’agissait.
Les deux gryffondors virent Bellatrix approcher de loin, mais, plongée dans ses pensées, elle ne les aperçut pas avant de se trouver à quelques mètres d’eux.
Elle eut un mouvement de surprise en les trouvant là tous les deux, l’attendant visiblement de pied ferme, les bras croisés. Elle avait rendez-vous avec Rodolphus, mais il n’était pas là. Ce n’était pourtant pas son habitude d’être en retard !
« Potter ? Sirius ? Je croyais que vous ne vous parliez plus ? » Dit-elle d’un ton méprisant.
« Désolé ma chère cousine, tu n’as pas autant d’influence sur ma vie que tu ne le souhaiterais… »
« Si tu crois que ça va m’empêcher de dormir ! » Répliqua ladite cousine d’un air désinvolte. « Je te rappelle que tu t’es mis en colère tout seul hier soir. »
« Tu n’y es pour rien peut-être ? » Rugit James.
« Il n’y a pas besoin de beaucoup pousser mon cher petit cousin… Il suffit de tirer sur la bonne corde… » ricana Bellatrix « Tu as toujours été un tendre, Sirius ! Ca te perdra...”
“Parce que c’est tellement plus facile de ne s’attacher à personne, n’est-ce pas ? » Répondit Sirius d’un ton ironique « Ne se préoccuper de personne que de soi-même ! »
« Tu n’as pas le droit de dire ça Sirius ! » Aboya Bellatrix « Tu ne connais pas ma vie ! »
« Mais bien sûr que si ! Et il faut avouer que tu as été à bonne école Bella. Tu es une sorcière puissante, et tu as trouvé un idiot qui t’admire, mais ne me fais pas croire que tu tiens à Rodolphus. Quant à ta famille, n’oublies pas que c’est également la mienne, je la connais aussi bien que toi. »
Sirius avait frappé au bon endroit, et il le savait. S’il voulait faire mal à sa cousine et lui rendre la monnaie de sa pièce, il était sur le bon chemin.
« Tu ne fais plus partie de cette famille ! » Protesta Bellatrix, les yeux étincelants de rage.
« Grand bien m’en fasse ! Et maintenant tu vas payer pour ce que tu m’as fait Bella, tu vas t’excuser ! »
« Jamais. » Rétorqua la sorcière, brandissant sa baguette.
Mais avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre sort, Sirius avait pris les devants.
« Flexibus ! Immobilus » incanta-t-il en pointant sa baguette vers les jambes de sa cousine.
Et Bellatrix se retrouva à genoux au sol, sans pouvoir se relever.
« Sirius, libère-moi ! » Rugit-elle.
« Excuse-toi ! »
« Il n’en est pas question ! »
« Comme tu voudras… »
Il lui saisit les deux mains, et James, devinant ce qu’il allait faire, prononça la formule.
« Manis immobilus »
Bellatrix se retrouva alors avec les mains entravées de tout mouvement, agenouillée aux pieds de Sirius, dans une position assez proche de celle de la prière.
« Il est encore temps de t’excuser Bella… » prévint Sirius.
« Tu rêve ! » S’exclama la sorcière avant de crier. « Rodolphus ! »
« Il ne viendra pas. » Ricana James. « Tu peux toujours t’époumoner… »
Sirius pointa sa baguette sur le front de Bellatrix, jusqu’à le frôler, et prononça cette incantation qu’il avait apprise par cœur :
« Pour me rendre justice
De tes paroles d’hier,
Que le passé ressurgisse,
Que tu reviennes en arrière.
Que tes souvenirs te mènent,
Au commencement de la haine. »
Alors, les yeux de Bellatrix se révulsèrent et elle cessa de protester, elle était comme absente.
« Que lui arrive-t-il ? » Demanda James, un peu inquiet.
« Elle revoit des choses de son passé… Et j’imagine très facilement quoi. Tu veux le voir ? »
James hocha la tête. Sirius saisit sa main gauche et la posa sur l’épaule de Bellatrix. Aussitôt James se sentit comme happé dans un tourbillon, puis il atterrit dans une petite pièce sombre, assit sur un lit. Mais… Il n’était pas dans son corps ! Non, il avait été projeté dans le souvenir de Bellatrix Black, et le voyait à travers ses yeux à elle. Et d’après la taille de ses mains, elle ne devait guère avoir plus de six ou sept ans. La petite fille se tordait les mains dans tous les sens et tapait des pieds contre le bois du lit, semblant s’ennuyer fermement. Soudain, elle décida de se lever, elle voulait voir sa mère. C’était une sensation étrange pour James, il restait lui-même mais savait tout ce que pensait et ressentait la petite Bellatrix. Elle arriva devant la porte du salon et se faufila dans la pièce. James reconnut la maison des parents de Sirius. Il y avait des adultes qui jouaient au tric-trac, d’autres qui sirotaient un verre d’hydromel, mais personne ne s’aperçut de la présence de l’enfant. Bellatrix se dirigea alors vers une femme élégante assise dans un vaste fauteuil.
« Maman. » Chuchota une petite voix flûtée pendant que les petites mains s’accrochaient doucement aux longues mains délicates de la femme. « Je peux m’asseoir à côté de toi ? »
Le regard que cette femme jeta à la petite, James n’aurait jamais imaginé le voir entre une mère et son enfant. Un regard à la fois agacé, froid et dédaigneux. La mère de Bellatrix dégagea vivement sa main de l’emprise de sa fille.
« Bellatrix, je t’ai déjà dit de laisser les adultes entre eux si personne ne t’a conviée. Vas jouer ailleurs ! »
« Mais je m’ennuie… » dit la petite voix suppliante.
« Vas voir tes sœurs, tes cousins, que sais-je ? Fais ce que tu veux, mais plus loin. »
Alors la petite fille tourna les talons, sortit et referma doucement la porte derrière elle. Elle traîna les pieds dans le couloir, puis monta les escaliers sans motivation. Finalement, elle poussa une porte et trouva sa sœur Narcissa, occupée à se recoiffer.
« Cissy, tu joues avec moi ? »
« Tu ne voies donc pas que je suis occupée ? » Soupira l’enfant aux cheveux si blonds qu’ils en étaient presque blancs.
« Mais quand tu auras fini ? Tu ne vas pas passer l’après-midi à te coiffer ? »
« Je voudrais essayer toutes ces robes que j’ai trouvées là-haut. » Répondit Narcissa en désignant un tas de vieux vêtement sur le lit.
« Chouette ! Je vais t’aider. »
« Non Bella, je n’ai pas besoin de toi. Vas voir quelqu’un d’autre. »
Déçue, la petite sortit et se dirigea vers une autre pièce, où elle trouva Andromeda, son autre sœur, qui lisait dans un fauteuil.
« Meda, tu viens jouer ? »
« Je lis Bella chérie… »
« Tu ne peux pas lire plus tard ? »
« Non… J’ai beaucoup de livres à lire pour l’école, il faut que je finisse celui-là. »
« Lis tout haut alors ! » Supplia la petite.
« La guerre des Gobelins, j’ai bien peur que ça ne t’intéresse pas ma puce ! » Répondit Andromeda amusée. « Tu devrais aller voir Narcissa. »
« Elle ne veut pas de moi… »
Andromeda soupira. Elle ne s’entendait pas du tout avec son autre sœur et ne supportait pas cette façon qu’elle avait, de toujours envoyer leur petite sœur voir plus loin si elle y était…
« Ecoute, je te promets de jouer avec toi dès que j’aurais fini. Vas donc voir Sirius et Tatiana, je les ai aperçus dans le jardin. »
Et une fois de plus, Bellatrix sortit bredouille. Elle descendit les escaliers sans grand espoir. Elle n’aimait pas jouer avec son cousin, ils finissaient toujours par se disputer.
Lorsqu’elle poussa la porte du jardin, elle vit Sirius et la petite Tatiana assis sur un muret derrière un arbre. Le petit Regulus jouait au milieu de la pelouse, chevauchant un cheval de bois. Il avait encore l’âge auquel l’on pouvait jouer tout seul pendant des heures avec le moindre bâton un peu tordu. Mais elle préférait encore essayer de tenter de se distraire en le regardant jouer, plutôt que de s’immiscer entre les deux autres. Sirius tout seul, déjà elle avait du mal à le supporter, mais si en plus il fallait se coltiner la gamine qui ne parlait jamais et regardait tout le monde en coin… Non merci ! Il n’y avait bien que son crétin de cousin pour avoir envie de passer toute une après-midi en face d’un mur de glace. Elle venait de Russie, est-ce qu’elle comprenait l’anglais au moins ?
« A quoi tu joues Regulus ? » Demanda Bellatrix en s’approchant du petit garçon.
« Je chevauche Puff le dragon ! » S’exclama l’enfant dans son babillage enfantin.
« C’est une tête de cheval emboîtée sur un manche à balai ! » Remarqua Bellatrix.
Elle s’étonnerait toujours de la crédulité des gamins.
« Sirius m’a dit que c’était Puff le dragon qui vit à côté de la mer dans un pays appelé Honah Lee, comme dans la chanson… Et moi je suis Jackie Paper son ami. On combat les pirates ! Tu veux nous aider ? »
« Il ne faut pas croire tout ce que raconte ton frère ! J’ai un jeu bien plus drôle si tu veux. Je sais faire voler ton dragon, pour de vrai ! Tu veux ? »
Les yeux pleins d’étoiles, le petit garçon hocha la tête. Bellatrix se retourna pour vérifier qu’aucun adulte ne traînait dans le coin, elle n’était pas censée savoir voler… Puis elle enfourcha ce Puff derrière Regulus et tapa du pied au sol. Ils se retrouvèrent à deux mètres au-dessus du sol, et contre toute attente, le petit se mit à hurler de peur. Ce qui fit évidemment accourir Sirius.
« Bellatrix fait descendre mon frère ! »
Bellatrix chuchota à Regulus de ne pas avoir peur et lui fit faire deux ou trois tours en l’air, espérant lui y faire prendre goût, mais le gamin hurlait de plus belle. Alors elle redescendit et le petit se jeta dans les bras de son frère.
« Ca va pas ? » Hurla Sirius à sa cousine.
« Quoi ? » Demanda-t-elle d’un ton innocent. « Il voulait voler. »
« Il a cinq ans bon sang ! Il vole dans sa tête, pas besoin de l’envoyer à cinq mètres au-dessus du niveau de la terre ! » S’énerva-t-il en consolant Regulus.
« Tu préfères lui raconter des histoires débiles de Puff et Jackie je-ne-sais-quoi ? » Répondit Bellatrix d’un ton dédaigneux.
« Au moins avec ça, il joue tranquillement ! » Répliqua Sirius. « Aller viens Reg, tu vas venir avec moi et Tatiana. » Reprit-il plus doucement.
« Elle parle maintenant ? » Ricana Bellatrix.
« Avec les gens qui sont gentils avec elle, oui. »
« Et vous parlez de quoi pendant des heures ? » Demanda Bellatrix, curieuse malgré tout, peut-être même, mais elle ne l’admettrait jamais, avec une pointe de jalousie dans la voix..
« Tatiana me racontait comment c’était chez elle, en Russie. »
Bellatrix haussa les épaules, autant écouter l’histoire des gobelins ! Elle se tourna vers la petite fille aux longues nattes blondes et lui lança :
« On s’en fiche de la Russie ! C’est loin, et puis tu n’y retourneras jamais de toute façon… »
Tatiana rougit et baissa la tête. Cette timidité était vraiment maladive pensa Bellatrix.
« Personne ne t’oblige à rester avec nous ! » Répliqua alors Sirius d’un ton qui l’invitait clairement à rentrer.
Bellatrix retourna alors dans la maison et décida de partir dans une énième exploration de la grande demeure. Comme si elle pouvait encore y découvrir quelque chose après tant de dimanches solitaires à fureter dans tous les coins… Il fallait se rendre à l’évidence, sa mère et ses sœurs ne voulaient jamais d’elle. Il y avait incompatibilité avec son cousin Sirius, rien à y faire. Restait bien Regulus, mais il était encore trop petit pour être intéressant. Plus tard peut-être, si Sirius ne le montait pas complètement contre elle. Seule, elle se sentait vulnérable et sans allié, et elle détestait ça. James ressentit ce sentiment qui lui fit comme un froid dans la poitrine, un sentiment très profond, trop même, pour une fillette de cet âge. Mais il n’allait quand même pas éprouver de compassion pour cette vipère de Bellatrix Black !
Puis il se sentit à nouveau aspiré dans le tourbillon, et se retrouva aux côtés de Sirius, sur le terrain de quidditch, face à Bellatrix, toujours à genoux, les mains jointes, qui avait repris conscience, et… non, il ne rêvait pas ! Bellatrix pleurait.
« De quel droit fais-tu cela Sirius ? » Hurla-t-elle rageusement à travers ses larmes.
« Du droit de te montrer que moi aussi je connais ton point sensible. On a grandi dans la même famille Bella. La différence entre nous, c’est que tu t’es renfermée sur ta solitude et que tu as développé une haine immense contre le monde entier, tandis que je n’ai pas eu peur de m’attacher aux autres. A aller voir plus loin que le bout de mon nez, au lieu de rester, envers et contre tout, fidèle à cette famille insensible. J’ai trouvé d’autres personnes pour me soutenir et m’aimer. Et tu n’as pas à m’en vouloir pour ça ! Tu n’as pas le droit de me le renvoyer dans la figure, pas plus que je n’ai le droit de te rappeler combien tu as souffert de l’indifférence générale quand on était enfants. Mais puisque tu as commencé… Ne t’avises surtout pas de recommencer. Tu ne sais pas de quoi je suis capable ! J’ai encore des armes que tu ne soupçonnes même pas. »
Bellatrix pleurait toujours, le visage déformé par la fureur.
« Libère-moi Sirius !!! »
« Tu vas t’excuser ? »
« Black ! » Héla une voix derrière eux « Laisse-la s’en aller ! »
Sirius et James se retournèrent comme un seul homme, pour faire face à celui qui venait de les interrompre.
« Evan… Venge-moi ! » Supplia la jeune fille.
Evan Rosier se tenait derrière eux.
« Arrête Black, tu vois bien qu’elle n’en peut plus. Tu l’as assez humiliée, tu ne crois pas ? Tu as eu ta vengeance, t’acharner serait cruel. » Déclara calmement Rosier.
« Ca te va bien de dire ça Serpentard ! La cruauté ça vous connaît. » Jeta Sirius.
« Mais ça n’est pas toi. » Répondit placidement Rosier.
Sirius regarda froidement Bellatrix en larmes. Oui, ça suffisait.
« Finite incantatem ! »
Bellatrix se leva et, de rage, leva sa baguette. Mais Rosier avait prévu et la devança.
« Expelliarmus ! »
« Evan ! Rends-moi ma baguette ! Laisse-moi me venger ! » Aboya-t-elle.
« Ca suffit. » Dit-il doucement en s’approchant d’elle. Il la saisit par les épaules et l’entraîna avec lui. « Viens, on rentre. »
Et les deux serpentards s’éloignèrent.
« Ne t’avises pas d’avoir de la pitié pour ma cousine après ce que tu as vu ! » S’exclama Sirius en regardant James dans les yeux. « Elle a fait de mon enfance un enfer perpétuel, et elle est devenue une garce insensible. »
« N’oublies pas que je la côtoie depuis sept ans, Sirius. Je sais à quoi m’en tenir ! Aller, rentrons, Remus et Peter doivent nous chercher. »


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MessagePosté le : 07 Aoû 2006 00:45
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La dernière après-midi de cours se passa tranquillement. Sirius et James s’étaient réconciliés, et si personne ne savait vraiment comment c’était arrivé, toute la classe s’en montra ravie, la tension avait gagné tout le monde.
Ce fut le samedi en début d’après-midi que les élèves de Poudlard rentrèrent chez eux par la poudre de cheminette. Sirius, James et les cousins Potter atterrirent dans la cuisine de Quercus Alba, où régnait un joyeux bazar ! Ce n’était pourtant pas dans les habitudes d’Honoria Potter de se laisser déborder facilement, et James fut pour le moins étonné devant le spectacle qui s’offrait à lui. Sa mère ne sachant visiblement plus où donner de la tête, au milieu de monceaux de casseroles sales, de restes de nourriture et d’une légère odeur de brûlé…
« Vous voilà déjà ? » S’exclama-t-elle, légèrement paniquée, en voyant la petite troupe pleine de suie.
Elle leur lança un torchon humide en leur intimant de s’essuyer avant de tout cochonner.
« Tout est déjà sale maman… » fit remarquer James, s’attirant un regard furieux.
« Soyez gentils, sortez de ma cuisine, ne restez pas dans mes jambes ! »
Ce fut le moment que choisit le petit Merlin pour manifester sa présence et son mécontentement d’être ainsi ignoré. Il se mit à babiller, et tous les regards se posèrent sur le bébé sagement assis à même le sol, dans un coin de la cuisine, mâchonnant gentiment l’oreille gauche de son lapin bleu. Elvira et James, devant le désastreux spectacle, décidèrent de prendre les choses en main pour éviter une guerre civile, et commencer ces vacances de bonne humeur. La jeune fille prit son neveu dans ses bras et marmonna qu’elle allait s’en occuper, provoquant un soupir de soulagement de la part d’Honoria, qui décidément ne s’en sortait plus ! James envoya Roland et Graziella monter les malles, puis avec ceux qui restaient, il entreprit de faire un peu de place dans cette cuisine. Augusta aida sa mère à finir les plats qu’elle préparait. James, aidé de Sirius, récura les casseroles à grands coups de magie. Enfin, Elizabeth et Virginia emballèrent soigneusement les restes non utilisés et rangèrent les plats propres. En un petit quart d’heure, la cuisine était étincelante – enfin tout du moins on y voyait clair.
« Que se passe-t-il ici ? Tu loges un régiment ? » Demanda enfin James lorsqu’il sentit qu’il pouvait risquer d’ouvrir la bouche sans récolter les foudres maternelles.
« Non mon chéri. » Répondit-elle en s’apercevant qu’elle n’avait même pas encore dit bonjour à ses enfants. Elle leur déposa de gros baisers sonores sur le front avant de continuer. « Excusez-moi, c’est que l’occupation ne manque guère ces temps-ci. Il y a sans arrêt du passage… Des amis de Charles, Hector ou Samuel, des membres de l’Ordre, ou des gens que nous ne connaissons pas mais qui ont besoin de notre aide… Et avec votre arrivée…. Enfin, les allées et venues devraient se calmer pendant vos vacances. Tout le monde est très occupé. Mais en général Adrienne m’aide, seulement aujourd’hui je lui ai délégué la préparation de vos chambres. »
« On aurait pu faire nos lits nous-mêmes maman ! » rappela James
« Je sais… Mais je voulais que vous vous sentiez accueillis. Je suis tellement contente de vous voir tous en pleine forme… »
James embrassa sa mère, les soucis lui avaient fait prendre quelques années en quelques mois. Oui, lui aussi savait ce que c’était de s’inquiéter pour ceux qui sont loin. Lui aussi se sentait soudain plus en sécurité, plus serein maintenant qu’ils se trouvaient tous réunis. Et avec toute l’intendance, sa mère devait vraiment se trouver à bout de forces.
« Aller donc embrasser Brent, Oscar et Adrienne, ils seront si contents de vous voir ! » Ajouta Honoria. « Vous les trouverez dans le salon rond, la réunion est finie, mais ils traînent toujours un peu avec vos oncles. »
Les cousins obéirent avec bonne humeur, impatients de retrouver les trois aînés du troupeau. Même s’ils adoraient faire semblant de se moquer les uns des autres, tous savaient que ce n’était rien d’autre qu’une vaste mascarade : ils n’étaient jamais autant à leur place qu’au milieu des neuf autres. De Brent à Virginia, ils affrontaient mieux les épreuves en faisant front commun, un seul bloc, mais oh combien solide !

En arrivant devant le salon rond, ils virent que la porte était entrouverte et James s’approcha pour passer la tête dans l’entrebâillement. Il aperçut son père en grande discussion avec ses deux oncles, ses cousins et… Le vieux Balthus ? Fallait-il vraiment retrouver les profs jusque chez soi pendant les vacances ? Certes le vieux Balthus était celui qu’il préférait, mais tout de même !
« Ils sont là ? » Demanda Elizabeth impatiente de revoir son frère et sa sœur.
James n’avait pas encore eu le temps de répondre qu’il sentit la tête de la plus jeune de ses cousines passer sous son bras pour voir elle-même de quoi il en retournait. Voyant qu’il n’y avait là que la famille et son bon vieux professeur de DCFM, elle bouscula son cousin, faisant fit des convenances et droits d’aînesse, pour se précipiter dans les bras d’Adrienne. Les sept personnes présentes dans le salon semblèrent alors remarquer les adolescents sur le pas de la porte. Nous passerons sur les effusions des retrouvailles. Sachez seulement que le vieux Balthus s’éclipsa avec un sourire bienveillant, laissant les plus petites se jeter littéralement sur leurs aînés dans l’intimité familiale, et qu’il fut vite suivi par les trois frères Potter ayant engendré cette meute, car ils avaient fort à faire.
James et Brent se donnèrent une poignée de main fraternelle, on ne s’embrassait pas, même entre cousins, chez les hommes Potter. James, qui n’avait pas vu son aîné depuis la mort de Sélénée, lui donna une tape amicale dans le dos.
« Salut vieux ! Ca va ? »
Le ‘vieux’ répondit à l’accolade de son cousin et répondit avec un sourire discret que ça allait.
« Je m’investis dans l’Ordre. » ajouta-t-il « Ca évite de trop gamberger… »
Puis il reprit sur un ton plus enjoué,
« Gussie, Virginia ! On n’attendait plus que vous pour le bonhomme de neige ! »
« Oh non, pas cette année… » marmonna Virginia avec une moue boudeuse.
« On est trop grandes pour faire ça maintenant ! » Ajouta Augusta.
« Qu’est-ce que j’entends ? » S’indigna James « Trop grandes pour faire un bonhomme de neige ? Mais on n’est jamais trop grand pour ça ! »
« Fais-le toi-même alors… » répliqua sa petite sœur en haussant les épaules.
« Vous envisagez de manquer à votre devoir de petites Potter ? » s’exclama Brent outré.
« Eh les petites, chacun son tour ! » Intervint Oscar « On a tous donné notre quota de main d’œuvre pour la confection du bonhomme de neige annuel, lorsqu’on avait votre âge. C’est à vous de prendre le relais. »
« Je tiens à vous rappeler, jeunes demoiselles » ajouta Brent sur un ton très moralisateur « Que c’est le premier Noël de mon fils. Vous ne voudriez pas avoir ce crime sur la conscience… Etre responsable du fait que Merlin ait passé son premier Noël à Quercus Alba, sans bonhomme de neige dans le parc ! Ce serait amputer la fête de toute une partie de son folklore, et je crains que Merlin ne s’en trouve marqué à vie… »
« Mais ce n’est pas drôle de le faire toutes seules pendant que vous vous amusez sans nous… » se plaignit Virginia.
« Bon aller, on le fera tous ensemble tout à l’heure ! » Abandonna James avec un soupir.

La tradition de Noël, voilà quelque chose qui était sacré à Quercus Alba. Un rite immuable auquel tout le monde tenait. Cela commençait par le grand sapin touffu aux odeurs de citronnelle qui atteignait le plafond de la bibliothèque. Mais les étudiants de Poudlard en ratait chaque année la cérémonie de décoration. Il brillait de mille feux et se dressait dignement, attendant les nombreux paquets qui s’entasseraient à ses pieds le 25 au matin, ou le 24 au soir, ils étaient assez flexibles sur ce point. Puis le fameux bonhomme de neige. Hiver après hiver, le parc de Quercus Alba ne manquait jamais de se retrouver couvert d’un épais manteau blanc. Et enfin il y avait la chasse aux cadeaux, la confection des mets, les chants traditionnels, le conte sous le sapin… Et personne n’envisageait de les abandonner sous un prétexte aussi fallacieux que celui de l’âge. On n’est jamais trop grand pour fêter Noël ! Non il fallait les maintenir coûte que coûte, tenir bon jusqu’à ce que Merlin et ses cousins reprennent le flambeau. Et ce n’était pas deux petits bouts de cousines récalcitrantes qui allaient y mettre fin ! Et s’il le fallait, ils s’y mettraient tous ! Non mais !

L’après-midi même, ils se mirent alors à chercher le matériel adéquat pour faire un beau bonhomme de neige. Car les Potter ne se contentaient pas d’un vulgaire tas blanc avec deux cailloux à la place des yeux et affublé d’une vieille écharpe à carreaux trouée. Non, il fallait quelque chose de beau, qui ressemble un peu aux belles illustrations des contes de Noël qu’on leur montrait quand ils étaient enfants. Il fallait recréer la féerie de la fête, que Quercus Alba ressemble à un lieu de rêve. Car tous autant qu’ils étaient, ils voulaient croire à la magie de Noël, à sa faculté d’occulter tous les problèmes le temps de quelques jours. Cette année plus que toute autre !
C’est ainsi qu’ils montèrent tous dans le grenier, à la recherche des accessoires parfaits pour Snowy, leur bonhomme de neige. La grenier de Quercus Alba… Ca aussi c’était toute une histoire ! Imaginez une vieille, très vieille demeure, appartenant à la même famille depuis si longtemps, que personne n’était plus capable d’en estimer le temps. Qui aurait vu grandir des générations de petits Potter, gardé les secrets de ses nombreux habitants au fil des siècles, abrité les joies et les disputes de tous ces gens, de tous ces petits riens qui font la vie de quelqu’un aux gros secrets qui peuvent en ruiner une autre. Imaginez également que tous ces gens soient nés et soient morts dans cette grande bâtisse, qu’ils y aient passé leurs vies entières ! Imaginez maintenant le grenier de cette maison… Plein de toutes ces choses qui ont comptées dans la vie de ces personnes et que l’on a pas pu se résoudre à jeter après leur mort. Des choses souvent inutiles, mais avec une valeur sentimentale énorme pour son ancien propriétaire, regorgeant toutes d’une histoire particulière dont personne ne se souvenait plus. Eh bien imaginez tout cela, et vous aurez une idée assez proche de ce à quoi ressemblait le grenier de Quercus Alba. Oui ce grenier était immense, et il y régnait un désordre inimaginable. Fait de nombreuses petites pièces toutes aussi encombrées les unes que les autres. De toutes petites ouvertures permettaient le passage d’une pièce à l’autre, il fallait toujours baisser la tête et lever le pied. Car le niveau n’était pas le même partout, il y avait parfois de petites marches à passer. L’ouverture sur la pièce tout au fond se résumait à un gros trou. En effet cette pièce avait été découverte récemment. Murée il y a une petite centaine d’années si on en croyait la date des journaux trouvés à l’intérieur. C’était Brent, Adrienne, Oscar, Elvira et James qui l’avaient découverte lorsqu’ils étaient petits, en jouant un peu trop fort, Brent avait poussé James qui était passé à travers la cloison fragilisée par les années. Enfants, James et ses cousins avaient passé des journées entières dans ce grenier. Une véritable île au trésor ! Ils y jouaient aux corsaires, leur imagination débordante trouvait dans ce grenier tout ce qu’il fallait pour se rassasier. Personne n’avait jamais pu faire un inventaire exhaustif de tout ce qui traînait dans ces monceaux de cartons, objets ébréchés ou poussiéreux. Il y avait toujours quelque chose à découvrir !
Mais les cousins n’y étaient plus monté depuis longtemps… Et un petit sourire nostalgique passa sur tous leurs visages lorsqu’ils mirent les pieds sur le plancher grinçant. Cela sentait l’enfance à plein nez ! Ce fut Brent qui les tira de leurs souvenirs.
« Aller les gamins, on est là pour Snowy, pas de temps à perdre ! »
« On cherche quoi exactement ? » demanda Elizabeth
« N’importe quoi du moment que ça rende Snowy classe ! » répondit James en fourrant son nez dans une grosse boîte poussiéreuse.
« Au boulot ! » s’exclama Graziella avec entrain.
Ils commencèrent par la pièce centrale, c’était la plus grande. Chacun à genoux dans un coin, ils se mirent à fureter. C’est dingue ce qu’on peu trouver dans un grenier ! Des choses totalement inconnues et bizarroïdes, des affaires de bébés, des objets cassés, de vieilles frusques immettables…
« Beurk… C’est quoi ce crâne ? On dirait un vrai ! » s’écria Augusta d’un air dégoûté, en saisissant du bout des doigts l’objet jauni…
Elvira le prit des mains de sa cousine et l’examina de près.
« C’est parce que c’est un vrai ! Génial ! »
« Je ne vois pas ce qu’il y a de génial là-dedans… » répliqua Oscar « C’est plutôt morbide… »
« Fouille un peu, tu vas peut-être trouver le reste du corps ! » s’exclama Brent amusé, récoltant un grimace de la part d’Augusta.
« C’est dégoûtant ! » s’écria la petite en se frottant les doigts sur sa robe de sorcière.
« Ne sois pas si irrespectueuse envers ce crâne ! » se moqua Graziella « Qui te dit que ce n’est pas notre arrière-arrière-grand-père ? »
« Dans ce cas, nous ne sommes pas entièrement humains… » remarqua Elvira qui étudiait le crâne de près. « Regardez ces dents… »
« Qu’est-ce qu’un squelette de vampire fait ici ? » demanda James intrigué.
« Il paraît que le grand-oncle Mordred collectionnait tout un tas de choses pas très légales… » rappela Adrienne
« C’est le genre de choses qui ne dépareillerait pas chez les Black ! » observa Sirius « Mais à Quercus Alba, ça m’étonne plus ! »
Elvira brisa discrètement les plus grandes dents, ça pouvait s’avérer utiles pour ses potions, puis tendit l’objet à Augusta.
« Tiens, remets ça où tu l’as trouvé. L’oncle Mordred devait être un peu dérangé ! Même moi je ne veux pas de ça dans ma chambre ! »
Augusta essaya de le toucher le moins possible et le reposa dans un coin. Son regard fut alors attiré par une vieille boîte poussiéreuse juste à côté. Il n’y avait qu’une inscription dessus « 1963 ». C’était l’année de sa naissance ! Curieuse elle l’attrapa et l’ouvrit. Des photos ! N’était-ce pas James sur celle-ci ? Que faisaient-elles au grenier ? Elle allait s’en étonner tout haut, lorsque Elvira jeta un œil par dessus son épaule et lui donna un violent coup de coude.
« Range ça Gussie ! » Susurra-t-elle.
Mais la petite n’avait pas l’intention de se laisser donner des ordres sans comprendre et jeta un regard furieux à sa cousine. Elvira, voyant qu’elle n’aurait pas raison de la curiosité d’Augusta si facilement, jeta un œil à James. Il était en train de fouiller dans une malle en riant bruyamment avec Sirius, et ne regardait pas du tout dans leur direction. Alors elle se pencha vers Augusta et fouilla dans la pile de photos. Elle en ressortit une au hasard, représentant un petit James aux cheveux bleus qui pleurait, Brent qui riait, une baguette à la main, et en arrière plan, trois petits enfants qui jouaient sur la pelouse.
« C’est Roland, Graziella et Honorine. »
Augusta resta bouche-bée. Elle avait sut très jeune l’histoire de cette grande sœur tuée juste avant sa naissance, mais elle n’en avait jamais vu de photos… Elle en avait aperçu une un jour sur le bureau de son père, entre une de James et une d’elle-même, mais elle n’avait pas le droit de rentrer dans cette pièce quand son père n’y était pas, et lorsqu’il y était elle n’osait pas regarder la photo de trop près. Il n’y avait pas un seul autre portrait d’Honorine dans la maison. Et pour cause…
« Ta mère a enfermé dans cette boîte toutes les photos d’Honorine, ou toutes celles qui la lui rappelait. Je ne crois pas que ce soit vraiment la peine de raviver les souvenirs de ton frère en les lui montrant. Crois-moi Gussie, referme cette boîte et range-la, ce sera mieux pour tout le monde. Il y a des choses dans un grenier, qui n’y sont pas par hasard. »
La petite fille hésita. Il y avait dans cette boîte en ferraille tout un pan de la vie de sa famille qui lui était fermé. Elle mourait d’envie d’en savoir plus.
Elvira devina dans le regard de l’enfant qu’elle souhaitait ardemment voir ces photos, partager ces souvenirs enfouis dans la mémoire de ses parents et de son frère. Alors elle reprit la petite pile et trouva vite ce qu’elle y cherchait. Elle fourra dans la poche d’Augusta une photo de James et Honorine et referma la boîte en la rangeant sous un bout de tissu, hors de la vue.
« Si tu as des question, aujourd’hui ou dans dix ans, viens me les poser à moi, à Brent, Oscar ou Adrienne. Mais je t’en prie, n’en parle jamais à James, tante Honoria ou Oncle Charles. »
Augusta hocha la tête, fascinée par l’air soudain si sérieux d’Elvira. Elle qui prenait toujours tout avec son air détaché, comme si rien ne lui importait vraiment… C’était inhabituel de la voir aussi concernée par quelque chose qui ne la touchait pas personnellement…
« D’accord. » répondit-elle simplement.
« Bien ! Aller, on est là pour Snowy, tu as trouvé de quoi l’habiller ? »
« Non… »
« Qu’est-ce que tu attends alors ? Cherche ! »
Plus loin, James avait trouvé des boutons de manchettes, qui seraient parfaits au milieu du ventre neigeux de Snowy. Après tout, s’ils avaient fini au grenier c’est que personne n’en faisait grand cas, ils pouvaient donc fort bien décorer un bonhomme de neige !
« Vous préférez le vieux haut-de-forme miteux ou le chapeau melon rutilant ? » lança Graziella à la cantonade.
« Tu n’as pas un haut-de-forme rutilant ? » demanda James.
« Désolée mon cher cousin, il faut faire un choix ! »
« Pas obligatoirement. Un peu de créativité que diable ! » s’exclama Brent.
Et d’un coup de baguette, il rendit toute sa jeunesse au vieux haut-de-forme.
« Comment as-tu fais ça ? » demanda Graziella
« Quand tu maîtriseras les sorts non prononcés, tu pourras garder tes secrets, comme moi ! Par contre, je veux récupérer le chapeau à la fin de l’hiver, il sera très bien sur ma tête ! »
« Aller Brent ! » supplia l’adolescente.
« Pas question ! J’ai mes petites recettes, je me les garde ! »
« Laisse tomber Grazi ! » soupira James « Ce type a toujours été égoïste… Impossible de compter sur lui ! »
« Ca te va bien de dire ça James ! » répliqua Elvira en riant. « Il n’y a personne qui ne ressemble autant à mon frère que toi ! Vous êtes pareils tous les deux ! »
« Tu seras gentille d’éviter de comparer ce jeune coq à ma noble personne petite sœur… »
« Si tu crois que c’est flatteur pour moi… » ronchonna James.
« Il pourrait t’arriver pire que de me ressembler ! » s’exclama Brent
« Eh vous deux ! » intervint Roland. « Arrêtez cette pièce ! On sait tous que vous vous adorez… Oui c’est ça, continuez de bougonner, mais laissez-nous chercher en silence ! »
Brent regarda son petit frère amusé.
« Depuis quand me donnes-tu des ordres gamin ? »
Roland se contenta d’un clin d’œil complice et replongea dans le bazar d’une vieille armoire.
« Qu’est-ce que c’est que cette chose ? » demanda Sirius intrigué en saisissant une espèce de grosse boîte munie d’un grand cercle posé un centre et d’un genre d’archet mobile….
« Le vieux tourne-disque de papa ! » s’exclama James, provoquant l’éclat de rire de tous les cousins.
« Vous allez m’expliquer, ou je suis contraint à rester hors du coup ? » demanda Sirius « Et puis qu’est-ce que c’est un tourne-disque ? »
« Un truc moldu pour écouter de la musique. » expliqua James en prenant l’appareil des mains de son ami. « Papa nous avait ramené ça d’une expédition un jour, et je crois qu’il est tombé amoureux de cet objet… »
« Le problème, c’est qu’il n’avait qu’un disque à faire tourner dedans… » soupira Graziella.
« Et finalement, tante Honoria a monté le tourne-disque avant que toute la maison ne vire folle ! » conclut Elvira.
Avec un petit sourire malicieux, James tapota le couvercle transparent du bout de sa baguette. On entendit quelques grésillements, puis des accords rythmés commencèrent à surgir.
« James !!!! » protesta Elvira « Si j’entends encore une fois cette chanson… »
« Allons ça fait des années, ça fait remonter des souvenirs, non ? »
Because you’re mine, I walk the line !
« Ah, ce bon vieux Johnny Cash… » s’exclama Brent « A une époque j’ai cru que si j’entendais une fois de plus sa voix, j’allais me pendre ! Mais finalement… »
« On pourrait peut-être se procurer de nouveaux disques et redescendre cet objet de malheur… » Proposa Sirius.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles mon pauvre Padfoot… » soupira James « Si papa remet la main dessus… Non je t’assure, ce truc est très bien là ! »
« Je vous ramènerai autre chose pour écouter de la musique ! » Promit Brent.
« Merci ! » s’écria Graziella en allant embrasser son cousin et en le serrant un peu plus fort qu’elle n’en aurait eu besoin. Juste pour l’embêter un petit peu.
« Bas les pattes jeune demoiselle ! » s’exclama Brent en tentant de se dégager. « Mes devoirs m’appellent, Merlin doit avoir fini sa sieste. Finissez sans moi ! »
Brent s’éclipsa et les autres continuèrent à chercher.
« Aïe ! » cria soudain Virginia.
« Qu’est-ce que tu as ? » s’inquiéta Adrienne en se précipitant sur sa plus petite sœur.
« Rien. » répondit la petite en suçant le bout de son index. « Je me suis coupée sur un bout de verre, c’est tout. »
« Fais-moi voir ! » ordonna l’aînée.
La petite lui tendit son index où perlait juste une goutte de sang.
« Viens avec moi, il faut désinfecter. »
« T’inquiète pas Adrienne, c’est juste une petite coupure ! » s’exclama la petite fille.
« Mieux vaut être prudente ! »
« Adrienne ! » soupira Graziella « Elle t’a dit qu’elle ne voulait pas. Laisse-la vivre un petit peu ! »
« Oscar ! » appela Adrienne à la rescousse. Elle n’avait peut-être plus beaucoup de poids sur l’aînée de ses petites sœurs, mais elle entendait en avoir encore un peu sur la plus jeune. « Dis à Virginia de descendre avec moi. »
« Adrienne… C’est une simple égratignure ! » répondit Oscar à contre-cœur. Il n’aimait pas avoir à contredire Adrienne devant les petites.
« Virginia, viens avec moi ! » tenta une nouvelle fois la jeune fille.
« Lâche-lui la grappe ! Pour une fois ! » s’exclama Graziella.
Elvira s’approcha, ne voulant pas vraiment s’emmêler dans leurs histoires de famille, mais souhaitant tout de même étouffer le conflit dans le cocon.
« Montre-moi sur quoi tu t’es coupée Virginia. Si c’est rouillé ou sale tu iras désinfecter on doigt et tu remonteras ensuite. »
Virginia lui tendit un petit miroir brisé.
« Il est magnifique… » s’exclama Elvira en caressant les fines ciselures sur l’encadrement. « Que fait-il ici ? Il doit être très précieux… »
« Il est cassé Elvira je te signale ! C’est suffisant pour le mettre au rebut ! » rappela James
« Surtout s’il apporte six ans de malheurs ! » ajouta Roland.
« Sept ans de malheurs Roland ! Tout le monde le sait, sauf toi manifestement. » déclara Elvira
« Virginia ça doit pouvoir attendre qu’on ait fini nos explorations. Tu ne vas pas développer un tétanos express ! Tu iras te nettoyer cette petite coupure avant de faire le bonhomme de neige. » conclut Oscar.
Adrienne, vexée, décida qu’elle avait assez joué et redescendit sans un mot.
Elvira était très attirée par ce miroir. Elle le retourna, il y avait des choses de gravées au dos.
« R.R – from V »
« Qu’est-ce que ça peut signifier ? » demanda James dont la curiosité avait été éveillée.
« Je suis sûre que ce n’est pas un miroir banal… Je sens des effluves magiques fortes autour… » murmura Elvira.
« Que ferait-il dans le grenier ? C’est idiot Elvira ! » Protesta James.
« Celui qui l’y a mis ne devait pas le savoir. R.R ce doit être des initiales… Il devait appartenir à quelqu’un de puissant pour dégager tant de magie. »
« Une grande famille magique ? » dit Sirius d’un ton pensif. « Rosier ? Rookwood ? Rosmerta ! »
« Rusard ! » dit James en ricanant.
« Ravenclaw ! » Proposa Roland
« Rowena Ravenclaw ! Ca peut être ça… » répondit Elvira.
« On dit qu’un de nos aïeuls a eu une aventure extra-conjugale avec la dame, ça expliquerait ce que ce miroir fait ici… » dit James avec un sourire coquin.
« Ce n’est qu’une légende James ! » rappela Oscar.
« Et alors ? Ce serait amusant si c’était vrai… »
« Je suis sûre qu’il existe une formule pour réparer un miroir brisé. Je vais la trouver ! » s’exclama Elvira, enchantée par sa trouvaille.
Il finirent par trouver de quoi faire un bonhomme de neige digne de ce nom et descendirent se mettre à l’œuvre. Cela ne se fit pas sans une inévitable bataille de boules de neige, sans les critiques méticuleuses d’Oscar et les ordres divergents de James et Elvira, mais Snowy finit par ressembler à quelque chose. Ils étaient même assez fiers de leur travail, les joues rouges, les yeux brillants, les membres engourdis et ne sentant plus leurs doigts, ils regardèrent le petit Merlin faire connaissance avec la tradition familiale. Dans les bras de Brent, il regardait avec circonspection l’étrange construction qui ne ressemblait à rien qu’il ait déjà vu, il fut surpris lorsque sa tante Elvira saisit sa petite main potelée pour lui faire toucher cet étrange chose humide et froide qu’on appelait neige, et il se serra contre son père par réflexe défensif. Mais lorsqu’il compris que la chose ne semblait pas dangereuse, il poussa la témérité jusqu’à en mettre dans sa bouche, c’était amusant et agréable. Et devant tout ces oncles et tantes, à des degrés plus ou moins directs, qui le fixaient en riant, il se mit à rire aux éclats lui aussi et à applaudir, ce qu’il savait faire de mieux après dormir et manger, puis il sentit son papa se détendre et sourire à son tour, ça le rassura. Les cousins avaient passé la majeure partie de leur après-midi sur ce bonhomme de neige, mais ça en valait la peine, leur récompense riait devant eux.

Lorsque Brent trouva une excuse pour remonter dans sa chambre avec Merlin, James ne tarda pas à l’y rejoindre. Il n’avait pas eu besoin de plus d’un après-midi pour déceler quelque chose d’anormal dans le comportement de son aîné. Brent avait perdu sa femme deux mois auparavant et il blaguait comme si de rien n’était, faisant bien attention à rester en surface des choses, là où tout était plus facile. Ce n’était pas le Brent qu’il connaissait. Son Brent à lui, était fou d’amour pour sa femme et ne pouvait qu’être profondément dévasté par sa disparition soudaine. Il ne pouvait pas être ce type insensible qui semblait avoir totalement occulté l’existence de Sélénée. James entendait mettre cela au clair, et secouer Brent s’il le fallait.
« Je peux entrer ? » demanda James en passant la tête dans l’entrebâillement de la porte.
« Fais comme chez toi. »
Brent était assis sur son lit, dans ses bras, Merlin tétait vigoureusement un biberon de lait.
« Je ne te dérange pas ? »
« Moi, non. Merlin, tu vois une objection à ce que l’ami James vienne partager ton goûter ? »
Le bébé battit des jambes tout en continuant de serrer dans ses petits poings son biberon et son lapin bleu.
« Il a l’air ok. Vas-y gamin, fais-toi de la place dans ce capharnaüm ! »
James poussa un vieux grimoire, une chemise bouchonnée, un bavoir tâché, et s’assit à côté de son cousin.
« T’en fais pas petit ! » souffla-t-il en donnant une pichenette sur la joue rebondie de Merlin. « Tu peux siffler ton bib en toute tranquillité, je ne vais pas te le voler. »
« Alors, quoi de neuf à Poudlard ? » demanda Brent en souriant. « Quand me présentes-tu ta fiancée ? »
« Quand j’en aurai une. » répondit James indifférent.
« Je croyais que tu étais un tombeur ? » se moqua l’aîné.
« Mais il y a un moment, où même Casanova voudrait trouver la bonne. »
« James Potter serait-il en train de mûrir ? »
« Certaines circonstances accélèrent les choses… »
Brent ne répondit rien et baissa les yeux vers son fils.
« Tu peux me le dire à moi ! Comment tu vas Brent ? »
L’aîné haussa les épaules agacé, manifestement il n’avait pas envie d’en parler.
« Comment veux-tu que j’ailles ? »
« Eh bien justement, je me pose la question. Je t’observe depuis qu’on est arrivé. Tu plaisantes, tu fais comme si tout allait bien, comme si rien n’avait changé, mais à la vérité tu ne trompes pas grand monde ! J’ai vu les regards soucieux d’Elvira et Roland sur toi, je sais lire tes yeux à toi. Tu n’es pas à ce que tu fais, tu joues la comédie ! A quoi ça rime ? Ca ne va pas t’aider à avancer ! »
« Occupe-toi de tes oignons James ! »
« Pas cette fois. J’ai obéis à beaucoup de tes ordres jusqu’ici, mais cette fois tu es dans le faux. Et c’est mon boulot de te le dire. »
« J’ai un bébé à élever. Un bébé qui n’a plus que moi, qui ne se souviendra jamais de sa mère et que je n’ai pas le droit de laisser tomber en étant faible. »
« Bien sûr que tu ne vas pas le laisser tomber. Mais n’oublie pas qu’on est tous là avec toi. On est ta famille Brent ! Nous non plus on ne te laissera pas tomber ! Pourquoi tu crois qu’on s’est acharné sur ce fichu bonhomme de neige ? Qu’on veut maintenir toutes ces traditions à la noix, alors que la guerre décime nos amis chaque jour ? Pour ton fils, pour toi, pour nous, parce que la vie continue et qu’on a pas le droit d’abandonner. Parce qu’on va tous perdre espoir si on ne garde pas quelques parcelles de bonheur tout simple dans nos vies. On a cette chance d’être tous ensemble. Et je te jure que ton petit garçon connaîtra les mêmes Noëls féeriques que ceux qui ont rythmé notre enfance. Quant à toi, craque un bon coup, sinon tu vas exploser à l’intérieur. »
Brent se leva et déposa le bébé dans son lit à barreau.
« Un jour Merlin va me demander pourquoi il n’a pas connu sa maman, et ce jour-là, qu’est-ce que je vais lui répondre ? Que sa mère était la plus belle femme que j’ai jamais vu, qu’elle était douce, amusante et charmante, mais qu’un taré l’a tuée pour…rien ! Elle n’avait rien fait de mal, on avait plein de projets pour l’avenir, décorer la maison, faire d’autres enfants, voyager… Et voilà qu’on se retrouve tout seuls Merlin et moi, et que je n’ai plus du tout envie de retourner dans notre maison. Trop de souvenirs, tu comprends, trop de projets dedans. Et Merlin, ce n’est qu’un bébé ! Il n’a pas mérité ça ! Sélénée s’occupait de tout, mais on ne s’en sort pas si mal tous les deux finalement, il faut juste qu’on prenne nos marques, on va prendre soin l’un de l’autre. Mais que va-t-il penser quand il comprendra cette énorme injustice ? Qu’on a arraché une maman, la plus douce qui soit, à un bébé innocent ? A quoi veux-tu qu’il croit après ça ? A quoi pourra-t-il se raccrocher quand la vie sera trop dure ? Est-ce qu’on peut croire à un futur plus clément lorsqu’on commence sa vie par ça ? »
« Ton petit bonhomme s’en sortira très bien Brent ! J’en suis persuadé ! Parce qu’il aura une famille unie pour l’entourer. Seulement, il faut que toi tu te mettes à croire au futur pour qu’il y croit aussi. Que tu dépasse tout ça. Il est encore trop petit pour songer à toutes ces questions, il sent juste que son papa est nerveux et triste. Il a besoin que tu te détendes, que tu relâches tout ça une bonne fois pour toutes. »
« Où as-tu appris à être aussi sage gamin ? » demanda Brent avec un sourire triste.
« Le gamin a grandi pendant que tu ne regardais pas ! » répondit James avec un clin d’œil.
Il se leva à son tour et ébouriffa le petit duvet de cheveux blonds sur la tête de Merlin, avant de se diriger vers la porte.
« Merci ! » souffla Brent avant que son cousin ne disparaisse.
« Quand tu veux vieux ! »

Le samedi soir trouva toute la famille réunie dans le grand salon. De larges fauteuils accueillaient le repos des adultes devant le feu qui crépitait dans la cheminée centrale. La grand-mère Deirdre avait passé sa vie à tisser les revêtements des fauteuils, parfois il leur semblait encore l’apercevoir, travaillant sur sa toile avec ses fils et ses baguettes. Elle n’avait d’ailleurs jamais terminé le dernier, sur lequel son fils aîné, Charles, se prélassait fumant une pipe aux odeurs apaisantes. L’odeur de l’enfance, des longues soirées d’hiver, où se mêlaient effluves de vieux tabac, de miel et de coriandre. A la droite de son mari, Honoria Potter buvait son thé. Il était froid, mais elle s’y était habituée depuis le temps. Il y avait toujours eu un enfant à débarbouiller, à surveiller, à consoler, à coucher, un bibelot à ranger, une casserole à surveiller, des invités à contenter… Et, par la force des choses, elle avait fini par apprécier le thé refroidi. Rose Potter tricotait un pyjama pour son petit-fils Merlin, mais elle commençait à penser qu’elle avait eu tort de choisir du bleu… Cet enfant ne semblait avoir que du bleu, jusqu’à son lapin en peluche. Qu’importe, il serait toujours temps de le changer de couleur d’un coup de baguette lorsqu’il serait fini. Son mari, Hector, lisait un énième ouvrage sur les guerres moldues, une passion pour le moins morbide si vous en croyiez sa femme ! Samuel Potter, lui, ne faisait rien. Il pensait, affalé dans le fauteuil le plus loin de la cheminée. Il pensait à ce qu’aurait dit sa femme disparue, si elle avait su que leur fils aîné, Oscar, s’était engagé dans l’Ordre au péril de sa vie. Certes il l’avait fait à sa manière, réfléchie, sans hâte, mais il avait désormais les deux pieds dedans, et le cœur de père de Samuel se serrait. Adrienne avait jugé qu’on aurait plus besoin d’elle pour tenir la maison et s’occuper de ses petites sœurs, que sur un champ de bataille, ce qui ne rassurait que partiellement Samuel, au cœur du QG, elle ne serait jamais à l’abri d’un sort perdu où d’une attaque. Quelle sorte de père emmenait de plein gré ses enfants au cœur du brasier ? Ah ! Si seulement sa femme était encore là…
Au pied du majestueux sapin, Augusta, Virginia, Elizabeth, Graziella, Roland et James disputaient une partie de cartes sauteuses, en sifflotant un classique de Noël.
Here we are, as in olden days, happy golden days, of yore. Faithful friends who are dear to us, gather near to us once more.
Dans un vieux fauteuil à bascule, Adrienne était occupée à repriser les chaussettes d’Elizabeth, cette gamine grandissait à une vitesse effroyable… Appuyé à une fenêtre, Oscar observait la pénombre, il n’avait pas envie de lire pour une fois. C’était le premier noël sans sa mère et elle lui manquait. Aidée par la courte-échelle de Sirius, Elvira tentait d’atteindre la cime de l’arbre de Noël. Officiellement il fallait redresser l’ange qui penchait dangereusement, officieusement elle voulait observer de plus près les petites fées que sa tante avait placées en décoration de chaque côté de l’ange.
La cheminée qui trônait dans une grande colonne de brique, séparait le salon en deux parties. D’un côté se tenait presque tous les Potter, dans les fauteuils ou sous le sapin, de l’autre, derrière le grand billard français, Brent et Roland regardaient ce vieil album de famille qu’ils connaissaient par cœur. Ils n’en étaient qu’à l’enfance de leur père et de leurs oncles, et se moquaient de leurs looks douteux. Là c’était le petit Samuel essayant de rejoindre ses grands frères en haut d’un arbre, en vain, là l’entrée à Poudlard de Charles, suivie de près par celle d’Hector, ici un joli portrait de famille, grand-mère Deirdre, grand-père Ernest et leurs trois garnements au milieu des chênes. Et ici, n’était-ce pas le grand-oncle Mordred qu’on disait si bizarre ? Il montrait l’intérieur d’un coffre à Hector dont l’avis semblait réservé… Les pages tournaient, des diplômes, des mariages, des naissances, la ronde des générations… Tous ces moments heureux et insouciants, consignés dans ce vieil album relié, comme pour se rappeler à quel point la vie peut être douce. Là, les premiers pas d’Elvira, regardant de haut James, qui se traînait encore lamentablement sur le tapis moelleux. Adrienne et Oscar autour du berceau de Graziella. Ici, Brent, grand dadais de dix ans, faisant l’idiot dans le minuscule parc de Virginia… Dans les dernières pages, le mariage de Brent et Sélénée, le diplôme d’Oscar, la naissance de Merlin… On ne consignait pas les enterrements dans les albums de famille, les gens disparaissaient juste des photos brutalement, sans un mot, sans explication. C’était finalement assez hypocrite les photos, elles n’immortalisaient que les moments heureux, alors que les moments malheureux pouvaient être tout aussi marquants pour la vie d’une famille… Brent eut soudain besoin de prendre l’air et il sortit, talonné par son frère. Ils ne parlèrent pas, s’assirent juste sur le petit muret en silence. Le froid était mordant et les deux frères étaient en pull-over, leur souffle formaient de petits nuages qui s’envolaient dans l’obscurité de la nuit. Mais l’air pur et le bruissement du vent dans les arbres lavaient l’esprit de Brent, ils enlevaient la pollution des pensées, laissaient seulement la place à l’essentiel. Roland n’avait rien à nettoyer, rien à remettre en ordre dans sa tête, mais il venait de retrouver son frère et n’entendait pas le lâcher de sitôt. A travers la vitre embuée, se propageait un murmure, le chœur des cousins près de la chaleur de la cheminée. Curieusement cela mit du baume au cœur de Brent, il avait toujours trouvé ce chant apaisant…
Through the years we’ll always be together, if the Fates allows. Until then we’ll have to muddle through somehow… So have yourself, a merry little christmas now…
Alors il attrapa Roland par les épaules et rentra. Le grand-père Ernest avait tenu chaque année à maintenir les traditions de Noël pour ses petits-enfants, et Brent comprenait désormais pourquoi ça avait été si important pour l’aïeul. Spontanément, après la mort du vieil homme, Brent avait pris sa place sous le sapin pour le conte de Noël. Il était l’aîné de ses petits-fils, il avait idolâtré le grand-père, et pour une raison inconnue, il se sentait le dépositaire d’un héritage, il entendait bien continuer à le perpétrer. Alors en poussant la porte, il rassembla d’une parole ses cousins au pied du sapin, envoya sa sœur réveiller Merlin et s’installa dans le fauteuil à bascule. L’histoire commençait la veille de Noël dans un petit chalet dans le Grand Nord. C’était là que vivait Santa Claus et ses rennes, dont son petit favori, le plus rapide, Rudolph le renne au nez rouge… Tout ce petit monde se préparait pour la plus belle nuit de l’année.
Bien sûr, Merlin était encore trop petit pour comprendre, d’ailleurs il s’était déjà rendormi dans les bras d’Elvira. Bien sûr, même Virginia était devenue trop grande pour croire à Santa, et bien sûr tous les cousins connaissaient l’histoire par cœur, à la virgule près ! Mais elle faisait partie intégrante de Noël, comme Jingle Bells, Deck the Hall, les cookies aux épices, le bonhomme de neige, la confiture d’airelles, le pudding aux raisins secs et les cadeaux. Sans elle, le folklore n’aurait pas été complet. D’ailleurs, même les adultes avaient suspendu leurs activités pour tendre une oreille. A Quercus Alba, on croyait à l’esprit de Noël, tout simplement.
Sirius observait cette étrange agitation avec circonspection. Chez lui, Noël ne ressemblait certes pas à ça ! Les elfes de maison décoraient vaguement un petit arbre dans la cour, on ouvrait les cadeaux dans sa chambre le matin et c’était parti pour toute une journée de corvée avec la famille qu’on n’avait aucune envie de voir, et des vieilles tantes qui vous pinçaient les joues. Et soudain il envia cette enfance que James avait connu… Il s’était toujours étonné de la naïveté de son ami dans certaines circonstances, il mettait du temps à saisir certains dangers et cas désespérés, il voulait croire au bon côté de chacun, sauf de Snape bien sûr. Mais c’était évident désormais, ce type avait été élevé dans l’île aux enfants ! A grandes cuillérées d’optimisme et d’amour. L’atterrissage n’en avait été que plus rude, ce qui expliquait le changement brusque de James depuis quelques mois. Le pays joyeux des enfants heureux et des monstres gentils ne l’avait guère préparé à cette tuerie qui sévissait dehors. Sirius ne savait pas bien s’il devait plaindre son ami ou au contraire envier ce refuge cotonneux… Il se le demandait encore en montant les escaliers derrière Augusta qui chantait à tue-tête.
« On the eighth day of christmas, my true love sent to me… »

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Elève
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MessagePosté le : 07 Aoû 2006 00:46
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Les préparatifs de noël continuèrent dans une douce ambiance, comme si la vie s’était soudain arrêtée, comme si le monde extérieur se mettait en pause le temps des fêtes. Une sorte de trêve pour Noël. Le vingt-quatre décembre toute la maisonnée se mit en action, plus question de papillonner, tout devait être à point pour le réveillon ! Pain d’épice, biscuits à la cannelle, au gingembre, cookies, roses des sables… Chacun des cousins avait sa spécialité et en gérait la préparation, pendant qu’Honoria et Rose s’affairaient autour de la dinde, du pudding, de la confiture d’airelles… Puis ce fut l’heure de se changer. Les garçons, plus vite prêts, se retrouvèrent à la bibliothèque pour une partie de cartes pendant que les filles se pomponnaient. Puis l’apéritif, le dîner, les plus jeunes piaffant d’impatience, vérifiant que les cadeaux n’étaient pas déjà disposés sous le sapin… Et à minuit pétante, tous les cousins étaient envoyés à la cuisine, priés d’y rester jusqu’à nouvel ordre. La plaisanterie récurrente de l’oncle Hector…
« Désolé les enfants, cette année le ministre de la magie a supprimé les cadeaux de Noël ! »
Et l’entrée en file indienne dans la bibliothèque, le plus jeune devant, le plus vieux en dernier. Enfin l’ouverture des cadeaux, les cris de joie, les embrassades, les biscuits et la bièraubeurre. Il y avait quelque chose d’immuable dans ce rituel.
Le vingt-cinq, on finissait les restes et chacun s’occupait avec ses cadeaux. Le vingt-six, la vie reprenait son cours. Sirius, lui, avait déjà la tête ailleurs.
« C’est mon anniversaire demain, James. Je te le rappelle, juste au cas où… » jeta-t-il d’un air détaché à son ami qui s’acharnait sur un devoir de potions.
« Je sais Sirius, je sais… Est-ce que j’ai déjà oublié ton anniversaire ? »
« Laisse-moi réfléchir… L’année dernière… L’année d’avant… »
« Oui bon d’accord ! Mais est-ce ma faute à moi si ton anniversaire tombe au milieu des vacances ? »
« C’est pour tester la sincérité de mes copains ! » ironisa Sirius.
« Alors je crois que tu peux me barrer de ta liste mon cher Padfoot… »
« Oui je sais, tu es un ami lamentable… »
« Ok, vas-y moque-toi, je l’ai mérité cette fois. » se résigna James.
« Tu pourras te faire pardonner par un cadeau… »
« Tu ne perds pas le nord toi ! »
« Eh ! Contrairement à toi, je n’ai pas une profusion d’oncles, tantes et cousins pour me couvrir de cadeaux… J’assure donc juste mes arrières, en rappelant mes amis à l’ordre. C’est légitime ! »
« Tes parents t’ont envoyé quelque chose pour Noël ? » demanda James d’un ton plein d’une soudaine sollicitude.
« Pas un mot. Ils ne doivent même pas se souvenir de mon existence. »
« Et toi ? Tu leur as envoyé quelque chose ? »
« J’avais d’abord envisagé de faire boire une potion mortelle à Bella, et d’offrir sa disparition à Regulus. Pour le libérer de son emprise. Mais je me suis contenté de lui envoyer un miroir à l’ennemi, en espérant qu’il finirait par comprendre qui ils sont… »
« Je croyais que tu te fichais de ce qui adviendrait à ta famille. »
« James… Regulus est mon petit frère ! Le fait que je ne cautionne pas la voie qu’il a choisi n’implique pas que je n’essaie pas de le remettre dans le droit chemin ! Mais je doute sérieusement qu’il soit prêt à entendre ce que j’ai à lui dire. »
« Patience Padfoot. Ton frère finira par grandir. »
« Le temps joue contre moi. Il est sous l’emprise de la famille… »
James posa une main amicale sur l’épaule de son ami. Il n’y avait rien à répondre à cela et ils le savaient.
« Contrairement à d’autres, tu as toujours une famille, même si tu ne la vois plus. »
« Tu pense à Dorcas ? »
« A elle, et à d’autres… Dorcas n’avait que ses parents, et désormais elle n’a plus personne. »
« Tout le monde raconte qu’elle a voulu rentrer passer Noël dans la maison de ses parents. Toute seule. C’est un peu glauque… Cette fille est bizarre ! »
« Lily m’a dit qu’elle avait tout fait pour l’en dissuader mais que Dorcas avait été intraitable. Qui sait comment on réagirait à sa place ? »
« Si mes parents mouraient ? Je ferais une de ces fêtes ! »
« Sirius ! »
« Si on ne peut pas rire de tout ça, on va tous se jeter d’une falaise après une interminable dépression ! »
James haussa les épaules et ferma son livre de potions, il était l’heure d’aller aider sa mère pour le déjeuner.

James briefa toute la maisonnée pour que personne n’oublie l’anniversaire du jeune Black le lendemain. Mieux valait prendre ses précautions, on ne savait pas de quoi il pouvait être capable ! Dociles et obéissants, aucun Potter ne manqua à son devoir, et à peine levé, Sirius s’essuyait déjà les joues, trop d’embrassades en peu de temps, les Potter étaient gentils mais un peu trop démonstratifs… Toute la journée, chacun prévenait les moindres désirs du jeune garçon, mais il ne put se défaire de l’impression qu’on lui faisait des cachotteries… Et il en eut confirmation lorsqu’en fin d’après-midi, il poussa la porte du salon et se trouva face à une petite dizaine de jeunes qui se mirent à crier tous en même temps quelque chose d’incompréhensible, qui devait être : joyeux anniversaire. Les septièmes années de Gryffondors réunis dans le salon de Quercus Alba ! Ils étaient tous là. Remus, Peter, Frank, Lily, Dorcas, Hestia, Alice, Camille et Mathilde, souriant, un verre de bieraubeurre à la main.
« Qu’est-ce que vous faites là ? » s’exclama Sirius, à côté d’un James hilare.
« Oh tu nous connais… » répondit Remus d’un ton détaché « Une occasion de faire la fête, et on se jette dessus ! »
« Ca, c’est ma réplique Moony ! » s’esclaffa Sirius avant de donner l’accolade à son ami.
« Ils vont rester quelques jours. » expliqua James. « On pourra en profiter pour finir de peaufiner notre technique pour le projet de DCFM. »
Au grand désespoir de Sirius, tout le monde vint l’embrasser pour lui souhaiter un bon anniversaire. Fallait-il vraiment qu’il se fasse lécher les joues toute la journée ? Puis ils trinquèrent à la bièraubeurre et James s’excusa.
« Je voulais de l’hydromel aux épices ou du punch, mais maman a parfois des principes un peu trop rigides… Il paraît que nous sommes trop jeunes. »
« T’en fais pas Prongsie ! Si tu savais ce que je suis content de les voir tous là… »
« J’aurais voulu inviter Petrowski, mais tu comprends, il a déjà fallu que je convainques mon père de laisser entrer nos amis, alors une Serpentard… C’est quand même le QG de l’Ordre ici ! »
« Elvira est bien une Serpentard, elle n’a pas été interdite de séjour à ce que je sache ! » ricana Sirius.
« Tu sais bien que c’est différent. »
« Evidemment ! » acquiesça Sirius « De toutes manières, Tatiana n’aurait jamais voulu venir. Elle ne veut plus me voir. »
« A ta place je n’en serais pas si sûr… »
« De quoi vous parlez ? » demanda Remus en s’immisçant dans la conversation.
« Rien, rien… » répondit James avec un clin d’œil à Sirius, avant de s’éloigner pour aller voir Lily, Hestia et Dorcas. « Alors les filles, vous avez passé un bon Noël ? »
« Comme tous les ans » répondit Hestia en sirotant sa bièraubeurre « Mon père, moi et ma sœur avons réveillonné chez les Prewett. Tous les frères et sœurs de Fabian étaient là avec leurs enfants. Sa sœur aînée vient d’avoir un troisième garçon, mais ses deux grands commencent à être à un âge amusant, Fabian a joué toute la journée avec Bill et Charlie. »
« J’en connais deux qui ne tarderont pas à faire des petits une fois diplômés… » dit Hestia avec un sourire complice.
« Comment va Gideon ? » demanda James.
Gideon était le frère du petit ami d’Hestia, Fabian Prewett. Les maraudeurs s’entendaient très bien avec les deux frères qui étaient chez Serdaigle, et Gideon qui avait un an de plus était sorti de Poudlard en juin dernier.
« Gideon nous a raconté ses exploits et s’est pavané avec ses cicatrices de guerre devant les petits. Il se bat, comme tout le monde… »
Il faudrait proposer aux frères Prewett de s’engager dans l’Ordre l’an prochain, pensa James.
« Et toi Lily, qu’as-tu fait pour Noël ? » demanda James en attrapant une souris en sucre sur le buffet.
« J’ai fait enrager ma sœur avec l’aide de Dorcas. Elle abhorre tout ce qui a trait à la magie, on n’a pas cessé de faire semblant de se servir de nos baguettes ! Si tu n’étais pas un sorcier, ma sœur te bénirait de l’avoir débarrassée de nous quelques jours. »
« Je ne savais pas que tu avais une sœur ! »
« Une petite sœur Pétunia, mais elle ne mérite pas vraiment à être connue ! Une vraie peste ! »
« J’avoue que je la connaissais à peine, mais qu’après quelques jours passés en sa présence, je remercie Merlin d’être fille unique ! » s’exclama Dorcas.
« Alors finalement tu as passé Noël avec Lily ? » demanda James « Je croyais que tu ne voulais pas… »
Dorcas sembla gênée.
« A vrai dire je n’ai jamais eu l’intention de rentrer chez moi… »
« Tu dois promettre de ne rien répéter James ! » dit gravement Lily.
« Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ! » jura le jeune homme.
« C’est sérieux James ! » soupira Dorcas.
« Je suis très sérieux ! » protesta le garçon.
« D’accord. » reprit Dorcas. « Tu te souviens que suite à l’assassinat de mes parents, j’avais déduit que l’attaque du lynuix était dirigée contre moi ? Eh bien j’ai été voir Dumbledore, je pensais qu’il était le seul à pouvoir m’aider. Nous avons donc élaboré un plan pour confirmer mes doutes, en faisant courir la rumeur que j’allais passer Noël seule chez moi. Si réellement quelqu’un en veut à ma famille, et si comme nous le pensons, il y a un traître à Poudlard qui a introduit le lynuix, il répètera l’information à son maître, qui mènera une attaque contre ma maison. »
« Ingénieux… Mais il va vite se rendre compte que tu n’y es pas ! »
« Dumbledore a tout prévu. Il a jeté des sorts contre la maison. Personne ne peut y pénétrer, mais une présence magique s’en dégage avec mon aura, de sorte que si quelqu’un me veut du mal, il croira que je suis à l’intérieur, et sa seule manière de me tuer sera de détruire la maison. Si rien n’arrive pendant ces vacances, on pourra raisonnablement penser que c’était une malheureuse coïncidence. »
« En revanche, » continua Lily « Si la maison est détruite, on saura qu’il faudra renforcer la sécurité autour de Dorcas et mener l’enquête… »
« Ils vont arrêter de se bécoter les deux là-bas ! » maugréa Hestia en désignant Frank et Alice d’un signe de la tête. « Ca fait à peine une semaine qu’ils ne se sont pas vus, ils ne savent pas se tenir ou quoi ? »
« Serais-tu jalouse Miss Jones ? » se moqua Lily. « Fabian te manque ? »
Hestia haussa les épaules d’un air qui voulait clairement dire : tu ne peux pas comprendre.
« Parions sur les premiers mariés ! Frank et Alice ou Hestia et Fabian ? » s’amusa Lily
« Moi je parie sur toi Lily… » annonça Dorcas avec un clin d’œil.
« Il faudrait peut-être qu’elle se trouve un fiancé avant ! » s’exclama Hestia. « A moins que j’ai raté quelque chose… Dorcas, tu semble bien au courant ! »
« Passe donc une semaine seule avec Lily, tu verras qu’elle n’a guère qu’un prénom à la bouche… » dit Dorcas avec un sourire complice.
Hestia les pressait du regard, mais Dorcas ne semblait pas encline à en dire plus et Lily devenait rouge comme une pivoine.
Un peu gêné par cette discussion d’ordre trop privé pour lui, James fut soulagé par l’incursion de sa famille dans le salon, qui coupa cours aux discussions.
Charles Potter tenait dans sa main un petit paquet cadeau.
« Sirius, pour tes dix-huit ans, Honoria et moi avons tenu à te faire ce cadeau. Tu sais que nous te considérons comme notre fils, alors nous avons décidé de nous comporter comme si tu l’étais. »
Sirius ouvrit le paquet, curieux. A l’intérieur se trouvait… Un trousseau de clé ?
« Des clés ? Je ne comprends pas… »
Le père de James éclata de rire.
« Ce sont les clés de chez toi Sirius ! Un petit appartement au cœur de Londres. »
Sirius ne trouvait pas ses mots. Il parvint tout de même à balbutier :
« C’est beaucoup trop ! Je ne peux pas accepter ! »
« Bien sûr que si, tu le dois même. Mais nous y mettons une condition non négociable. » répondit Honoria avec un sourire attendri « Que tu vienne déjeuner chaque dimanche à Quercus Alba. »
« Nous avons plusieurs appartements qui ne nous servent à rien. Nous en gardons un pour James, un pour Augusta, mais nous n’avons guère besoin des revenus que nous rapportent les autres. Et puisque ta famille ne t’aidera pas à démarrer dans la vie, nous nous en chargeons avec plaisir ! »
« Mais, je n’ai pas les moyens de vous payer le loyer ! » protesta Sirius.
« Qui te parle de ça ? » dit Charles en riant. « Tu prends ces clés, et c’est tout. »
« Nous aimerions que tu restes aussi longtemps que tu le souhaites à Quercus Alba avec nous. » ajouta Honoria « Mais nous sommes conscients que tu risques d’avoir besoin d’indépendance un jour ou l’autre, et James nous en voudrait de te laisser t’évaporer dans la nature, au petit bonheur la chance. »
Sirius en avait les larmes aux yeux, et malgré ce contre quoi il avait râlé toute la journée, il embrassa chaudement les parents de James.
« Je vous promets de vous payer un loyer dès que j’en aurai les moyens ! »
« On verra ça plus tard. » répondit Charles. « Aller, on vous laisse entre jeunes, je crois que tes amis t’ont déposé une pile de cadeaux sur le billard. »
Pendant que Charles et Honoria s’éclipsaient, les cousins de James prirent possession des lieux et Brent fit voler un Juke-Box jusque dans le salon.
« Voilà de quoi faire la fête dignement ! » s’exclama-t-il « Je vous avais promis de vous trouver de quoi écouter de la musique les gosses ! »
« C’est toute ta famille ça James ? » s’écria Lily, abasourdie devant tant de monde envahissant soudain le salon.
James rit et fit les présentations, faisant taire tout le monde.
« Vous connaissez ma sœur et certains de mes cousins. Voilà les autres ! Vous n’êtes pas obligés de leur adresser la parole, ce sont des sauvages ! Les cousins, voici mes camarades de classe, soyez gentils avec eux. »
Et pendant que les uns se mêlaient aux autres, Sirius défit ses cadeaux. Ses amis lui avaient offert le kit d’installation. Des ustensiles de cuisine, des objets non-identifiés pour faire le ménage, un désodorisant de WC… Et au milieu de ça un bon provenant d’un magasin de Pré-au-Lard… Il regarda James, Remus et Peter d’un air interrogateur.
« Ecoute vieux, on sait que tu rêves d’une moto volante. On n’avait pas les moyens de te l’offrir, mais on s’est tous cotisés pour t’en payer la moitié, à toi de mettre l’autre. » expliqua James.
Sirius sourit, cette moto, il en rêvait depuis des années ! Il remercia tous ses amis pendant que Brent faisait marcher le Juke-Box, une grosse machine moldue pour passer de la musique moldue. Lily, la seule qui s’y connaissait, fit la programmation et l’énorme appareil se mit à cracher du son.
You are my dancing queen, young and sweet, only seventeen !
Brent invita Dorcas à danser et profita de son autorité naturelle pour mettre la main de Lily dans celle de James, en soufflant :
« Il faut s’amuser les jeunes ! » avec un clin d’œil à son cousin.
Alors en serrant la main délicate dans la sienne et en entraînant un peu maladroitement la jeune fille au milieu des danseurs, James pensa que la vie était parfois pleine de surprises. Six mois auparavant, qui aurait prédit que les filles et les garçons de cette promo finiraient par s’entendre, et même qu’ils se retrouveraient au milieu des vacances scolaires pour faire la fête chez les Potter ? Mais les événements semblaient se bousculer, tout changeait à une vitesse vertigineuse. Brent avait raison, il fallait profiter des petits moments de bonheur que la vie leur laissait.
Suivant l’exemple, Sirius obtint une danse avec Elvira, mais seulement parce que c’était son anniversaire ! Remus invita galamment la demoiselle de la maison, Augusta, dont les joues rosirent de fierté. Frank et Alice ne se quittèrent pas, sous les regards un peu jaloux d’Hestia, qui en l’absence de Fabian, dut se contenter de Peter… Graziella et Roland se précipitèrent sur la piste, ravis de cette petite fête, emmenant la petite Virginia avec eux. La gente féminine étant en supériorité numérique, Camille et Mathilde se retrouvèrent à danser ensemble, Oscar n’ayant pu se décider à inviter l’une de ces demoiselles. Il avait choisi la sécurité en attrapant fermement la main de sa sœur Elizabeth. Les chansons s’enchaînaient, les partenaires s’échangeaient. Sirius se fit glisser à genoux sur les dalles criant qu’il était « Born to be alive ». Les boissons et les sucreries s’épuisaient, les rires fusaient, la bonne humeur réchauffait la pièce. Vers onze heures, les parents de James vinrent dire bonne nuit et emmener les trois plus jeunes se coucher, faisant promettre à leur fils de ne pas finir trop tard.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, on put voir des visages défaits et des yeux en manque de sommeil. Elvira descendit en pestant contre ceux qui avaient prit toute l’eau chaude, récoltant seulement un « Il fallait te lever plus tôt ! » qu’elle accueillit par une moue méprisante. James fit ensuite faire un rapide tour du propriétaire à ses amis, suivi d’une balade dans le parc enneigé, pour revigorer les esprits endormis. Il était fier de leur montrer ce lieu qu’il aimait tant, partager tout cela avec eux.
« C’est immense ! » s’exclama Lily.
« Ne t’en fais pas » la rassura James « Ce n’est pas possible de se perdre. Etant donné qu’il est impossible de sortir de Quercus Alba sans la formule adéquate, vous finirez toujours par revenir vers la maison ! »
« Ca doit être formidable de grandir dans un endroit pareil ! » dit Camille d’un ton rêveur. « On doit pouvoir y faire de sacrées chasses à l’homme ! »
James répondit par un clin d’œil.
« Et nous voilà arrivés au seul endroit dangereux de Quercus Alba » déclara-t-il.
Ils se tenaient sur le bord d’une haute falaise, en bas de laquelle s’écrasaient des vagues gigantesques.
« Où sommes-nous donc ? » s’étonna Hestia.
On arrivait chez les Potter par voie magique, personne ne pouvait dire où la propriété était située.
« Au bord de l’océan. Quercus Alba a un accès direct sur l’Atlantique. » répondit le fils de la maison d’un ton mystérieux. « Toujours est-il que toute baignade est formellement interdite ! Les roches sont tranchantes et le courant violent, ce serait du suicide. »
« Parce que tu crois que les –3°C ambiants donnent envie de faire trempette ? » ironisa Mathilde.
« Je me méfie de vous et de ce qui peut vous passer pour la tête ! » répondit James en souriant. « Vous ne pourrez pas dire que je ne vous aurais pas prévenus ! »
Sur le chemin qui les ramenaient vers la grande maison, Hestia resta en arrière avec Alice, Lily et Dorcas.
« Alors, Lily, tu vas me dire qui est ton fiancé secret ? » demanda Hestia.
« Tu n’abandonnes jamais toi ! » s’exclama la jeune fille.
« Jamais ! » confirma son amie. « Alors ? Qui est l’heureux élu ? On le connaît ? Il est à Poudlard ? Dans notre année ? C’est un Gryffondor ? Il n’est pas ici quand même ? »
« Calme-toi Hestia ! » déclara Lily amusée « Et puis ce n’est pas mon fiancé du tout. »
« Mais tu aimerais bien… » observa Dorcas avec un regard complice.
« De quoi parlez-vous ? » intervint Alice, perdue.
« Tu avais qu’à venir avec tes amies hier soir, au lieu de te coller à ton Frank, et tu saurais de quoi on parle ! » répondit Hestia.
« Laisse tomber, elle est jalouse. » souffla Lily à Alice.
« Dorcas a laissé entendre que Lily avait un fiancé en vue… » expliqua Hestia à Alice.
« Je vous ai dit que ce n’était pas mon fiancé ! » protesta Lily. « Il ne sait même pas que je l’aime bien ! »
« Il ne pourra pas résister bien longtemps à tes jolis yeux verts et à tes cheveux si doux… » dit Dorcas en posant un regard affectueux sur sa meilleure amie, dont les joues avaient rosies.
« Mais de qui parlez-vous à la fin ? » s’énerva Hestia.
« Oui, je seconde Hestia ! Nous ne vous lâcherons pas avant d’avoir un prénom ! » acquiesça Alice.
« Dorcas, si tu dis quoi que ce soit, je leur dirai qui t’a envoyé une carte pour Noël ! » prévint Lily.
Hestia et Alice se jetèrent un regard entendu.
« Ils semblerait que nos copines ne soient plus célibataires pour très longtemps… » commenta Hestia.
« Il était temps ! » s’exclama Alice « Dans six mois nous quittons le collège ! »
« Des noms mesdemoiselles ! » ordonna Hestia en fronçant les sourcils.
« Laisse tomber, elles ont chacune un secret à défendre, elles ne laisseront rien passer. Il va nous falloir enquêter ! » dit Alice d’un ton résigné.
« Je vous promets, petites cachottières, que vos secrets ne tiendront pas trois jours ! » déclara Hestia en partant devant avec Alice.

Lorsque le petit groupe arriva dans la bibliothèque, il y trouva Elvira, récitant une formule trouvée dans un vieux livre poussiéreux. Lorsqu’elle eut finit, elle brandit victorieusement un petit miroir sous le nez de James et Sirius.
« Je vous avais dit que j’arriverais à le réparer ! J’ai cherché dans des dizaines de grimoires et j’ai fini par trouver la bonne formule. Ca m’aurait étonnée de mettre la bibliothèque de Quercus Alba à défaut ! »
« Où as-tu trouvé ça ? » s’exclama Mathilde en prenant le miroir des mains d’Elvira.
« Rends-le moi ! » ordonna Elvira.
« Tu sais au moins ce que c’est ? Qui te l’a donné ? »
« Il est à moi, il était dans le grenier de la maison, il était cassé, je l’ai réparé, et maintenant je voudrais le récupérer ! » s’impatienta la jeune Serpentard.
Mathilde regardait l’objet comme s’il était le plus précieux bijou au monde. Elle le retourna avec précautions, ne semblant pas entendre les piaffements d’Elvira, elle ne pouvait pas quitter le miroir des yeux. En voyant l’inscription au dos « R.R – From V. », elle murmura « Viviane ! »
« Hein ? Tu sais ce que signifient ces initiales ? » s’étonna James.
Il se passait quelque chose, mais cela le dépassait. Elvira elle-même avait cessé de réclamer son jouet.
Dans le silence qui s’était installé dans la bibliothèque, et sentant tous les regards converger vers elle, Mathilde s’arracha à sa contemplation.
« Regardez ces reflets de différentes couleurs en cercles concentriques sur le verre. Reflets bleutés à l’extérieur, puis orangés et émeraudes… C’est le miroir de l’âme de Viviane… Tout le monde le croyait perdu, que fait-il chez vous ? »
Les autres la regardaient interloqué. Le miroir de l’âme ? Jamais entendu parler !
« Tu peux nous décoder Cooper ? Qu’est-ce que c’est que ce miroir ? Viviane, comme dans ‘la Dame du Lac’ ? » demanda Sirius.
« Evidemment Viviane, la Dame du Lac ! » s’exclama Mathilde en levant les yeux au plafond. Le manque de culture de ses condisciple était parfois exaspérant par sa profondeur. « Elle avait forgé un grand miroir qui, disait-on, lui permettait de jauger la dangerosité de ses ennemis et la fidélité de ses amis. Un jour elle en a brisé un morceau et l’a offert à Rowena Ravenclaw qui lui avait rendu un grand service. Le reste du miroir a été réduit en miettes par Morgause après la disparition de Viviane. Ce morceau est le seul qui reste, on le croyait perdu à jamais… »
« D’où tiens-tu cela ? » demanda Elvira soupçonneuse.
« Un miroir de l’âme… C’est peu facile, non ? Alors il suffirait de mettre les gens devant pour savoir s’ils sont bons ou mauvais ? » ricana Sirius.
« Non, tout n’est pas si clair, et cela ne reflèterait qu’un instant furtif, celui où la personne se tient devant le miroir. D’ailleurs cela fait si longtemps, que de nombreuses légendes ont courues sur l’utilisation de cet objet. On dit également qu’il permettrait de voir certains événements futurs, ou qu’il montre le chemin à suivre aux âmes perdues. Tout est assez confus, qui sait qui dit vrai ? Et tout le monde ne peut pas interpréter le miroir de l’âme ! On dit qu’il faut posséder le don de seconde vue propre aux Dames du Lac. C’est probablement pour ça que Ravenclaw en a fait si peu de cas, elle ne savait pas l’utiliser. »
« A quoi ça sert alors, si on ne peut pas le déchiffrer ? » dit Lily.
« Il n’a jamais été fait pour pouvoir servir à n’importe quel mortel. Il est la propriété des Dames du Lac. Je ne sais pas pourquoi Viviane l’a offert à Ravenclaw. Mais peut-être que je pourrais essayer de lire dedans… » répondit doucement Mathilde.
« Bien sûr ! » ironisa Elvira « Et pourquoi y arriverais-tu mieux que nous ? »
Mathilde haussa les épaules et répondit seulement :
« Essayons ! Lily, viens, mets-toi devant ! »
Lily obtempéra, peu encline à s’opposer aux deux jeunes filles qui semblaient aussi énervées l’une que l’autre.
« Que vois-tu ? » demanda Mathilde à Elvira.
Elvira ne distinguait pas grand chose, des tourbillons, des lignes sans cesse changeantes qui s’entrecroisaient en tous sens. Elle essaya de se concentrer, mais rien ne changea, et après quelques minutes, elle admit avec agacement qu’elle ne comprenait pas ce que le miroir lui montrait. Mathilde se mit alors à sa place. Au début elle ne vit rien de plus. Puis les lignes semblèrent s’organiser. Elle ne sut pas les interpréter pour autant, mais le miroir se mit à scintiller entre ses mains. Ses camarades la regardèrent avec étonnement, c’était comme si l’objet avait réagi à son contact.
« Comment est-il possible que tu puisses t’en servir et moi pas ? » s’étonna Elvira.
« Parce que la Fée Morgane est l’une de mes lointaines ancêtres. Ma mère m’a élevée dans le culte des connaissances des Dames du Lac, elle m’a appelée Mathilde Melania Morgane Cooper. Ca n’a rien d’extraordinaire, c’est mon héritage qui joue, c’est tout. »
« C’est tout ? » s’exclama Camille « Tu es la descendante d’une des Dames du Lac, et tu ne m’en as jamais rien dit ? »
Mathilde haussa les épaules.
« Il n’y a pas de quoi en faire un plat ! Je ne suis même pas capable de déchiffrer correctement ce miroir. Il ne fait qu’émettre des étincelles lorsque je le touche, ça me fait une belle jambe ! L’héritage doit s’être affaibli avec les générations. »
« Tu devrais garder ce miroir, il te revient de droit. » affirma Elvira, un peu à contre-cœur « Si tu y travailles, je suis persuadée que tu pourras faire quelque chose de formidable avec le miroir de Viviane… »
Mathilde haussa les épaules, peu convaincue, mais elle garda l’objet car il était magnifique. Tout le monde la pressa de questions sur ses ancêtres, mais elle n’avait pas grand chose à leur répondre, c’était si loin… Alors déçu, chacun se rendit à ses occupations.

Le déjeuner se fit en deux fois. La salle à manger avait beau être grande, elle n’était pas faite pour accueillir tant de personnes à la fois. En début d’après-midi, les jeunes se retrouvèrent dans la nursery, transformée en dortoir, pour travailler. D’un coup de baguette magique, ils firent disparaître les matelas et rangèrent les affaires sur les côtés, puis ils s’assirent en cercle au sol. Le silence se fit et ils fermèrent les paupières. Ils arrivaient à se concentrer et à faire se rejoindre leurs énergies de plus en plus vite, et cela semblait à chaque fois plus efficace. Ils plaçaient au centre du cercle une caisse de bièraubeurre et Lily devait la faire léviter avec son esprit, grâce aux forces conjuguées de ses partenaires. Tout cela sans baguette bien sûr, cela aurait été trop simple. La dernière fois, Lily avait réussi à soulever la caisse de plus d’un mètre. Elle se concentra et tenta de capter toutes les effluves magiques qui flottaient autour d’elle. Ses camarades les lui envoyaient de toutes leurs forces, à elle de les réunir et de les transformer en une seule énergie, capable de déplacer des montagnes, ou au moins cette fichue caisse. Les premières semaines, elle mettait des heures à faire seulement s’entrechoquer les bouteilles, aujourd’hui elle pouvait très rapidement les faire s’élever. La caisse s’éleva jusqu’au plafond cette fois et lorsqu’elle entendit le bois cogner le plâtre, Lily ouvrit les yeux et le charme se rompit, la caisse tomba avec fracas sur la moquette.
« La prochaine étape sera de maîtriser la chute ! » déclara placidement Sirius « C’est dommage de gâcher toute cette bièraubeurre ! »
Lily lui répondit par une grimace.
« Je plaisante Lily ! » s’amusa Sirius « Je serais incapable de faire ça ! Tu fait des progrès énormes à chaque entraînement ! »
« On progresse tous, je le sens, l’énergie qui se dégage est de plus en plus forte. »
« On continue à se passer de la pommade ou on recommence ? » demanda James en riant.
« Sérieusement. » intervint Dorcas « Il ne faut pas que nous relâchions notre concentration, la magie est très forte au début, mais si vous faites attention, on s’affaiblit avec les minutes. C’est là-dessus qu’on doit travailler. A re-concentrer nos forces, et à assurer notre soutien si Lily perd pied. N’oublions pas que nous serons face à trois autres équipes, ça peut être long. On doit travailler sur la longueur et l’intensité ! Lily, tu dois t’exercer à maintenir ta poussée, même lorsque tu ouvres les yeux ! »
Ils hochèrent la tête tous en chœur et continuèrent à travailler tout l’après-midi, jusqu’à ce qu’ils soient interrompus par de vigoureux coups frappés à la porte de la Nursery. La porte s’ouvrit sur Dumbledore, et les adolescents se levèrent comme un seul homme.
« Bonjour professeur ! »
« Bonjour les enfants. Je vous interromps en plein travail, j’en suis désolé – mais très heureux de vous voir vous entraîner avec tant d’entrain. Miss Meadows, je souhaiterais vous parler. »
« Pas possible, même en vacances, on n’est jamais tranquille ! » souffla Peter un peu trop fort, mais le regard du directeur était bienveillant.
Dorcas savait déjà ce que le professeur allait lui annoncer, ça ne pouvait être qu’une chose, et elle ne tenait pas à y faire face toute seule.
« Vous pouvez me le dire ici Professeur, il n’y a que des amis dans cette pièce. »
Pour dire vrai, elle sentait qu’elle aurait besoin d’eux pour accepter les conséquences de cette annonce…
« Bien » dit seulement le vieil homme.
Il ferma la porte derrière lui, et d’un geste fit rasseoir tous les adolescents, avant de prendre place lui-même sur le coffre à jouets…
« Dans la matinée, on m’a informé que Voldemort lui-même avait attaqué et détruit votre maison. Sa marque flotte au-dessus. Cela confirme nos craintes Miss. »
Dorcas se prit la tête dans les mains, effondrée, elle avait tant espéré que ses inquiétudes soient infondées. Elle sentit les bras de Lily se refermer autour d’elle et elle releva le visage, se reposant sur l’épaule de son amie.
« Vous n’avez vraiment aucune idée de ce pour quoi Voldemort en veut tant à votre famille ? »
Dorcas secoua la tête, incapable de parler. Si le plus grand mage noir de tous les temps voulait sa mort, quelle chance avait-elle, pauvre petite adolescente de dix-sept ans ?
« Bien, nous allons faire des recherches. A l’heure qu’il est, Voldemort doit avoir réalisé que vous n’étiez pas dans la maison et que son plan a échoué. Il va donc nous falloir redoubler de vigilance pour vous protéger. Vous resterez chez les Potter jusqu’à la fin des vacances, l’endroit est aussi sûr que Poudlard. Puis vous ne quitterez pas le collège jusqu’en juin, pas question d’aller à Pré-au-Lard. Ce qui nous laisse une marge pour établir votre sécurité après votre diplôme. »
« Professeur… » intervint James. « Est-ce que cela signifie qu’il y a un traître à Poudlard ? »
« Oui. Il y a probablement un élève qui informe Voldemort. »
« Snape… » souffla Sirius.
« Gardons-nous des conclusions hâtives Mr. Black. »
« Et si c’était un professeur ? » demanda Lily.
« Je ne crois pas Miss Evans, mais soyez certaine que je vais mener mon enquête. Je sais que vous allez vouloir mener la vôtre, je commence à vous connaître mes enfants, mais promettez-moi de rester prudents et de ne rien faire d’insensé ! »
Les uns après les autres, ils hochèrent la tête, et Dumbledore sortit, après avoir fait jurer à Dorcas de ne pas franchir le seuil de Quercus Alba, sauf pour rentrer à Poudlard.
« Tu es sûre que tes parents ne t’ont jamais parlé de rien ? » demanda James à Dorcas. « Essaie de te rappeler… »
Dorcas cherchait, mais elle n’avait pas l’ombre d’une réponse. Elle se laissait aller dans l’étreinte de son amie Lily. Dorcas d’habitude si forte, si digne, elle n’était plus guère qu’une jeune fille effrayée, qui avait grand besoin qu’on la rassure. Et les amis sont là pour ça.
« Laissez-la… » murmura Lily « Vous voyez bien que ce n’est pas le moment ! »
Hestia et Alice se levèrent pour aller s’accroupir auprès des deux filles, et se mirent à caresser doucement les cheveux de Dorcas.
« Aller ma grande, tu n’es pas seule, on est là ! »souffla Hestia.
« On ne laissera personne te faire du mal ! » ajouta Alice.
« C’est gentil, mais si Vous-savez-qui a décidé de me tuer, je ne vois pas qui pourra l’en empêcher… »
« Moi, je sais. » déclara calmement James.
Tous les visages se tournèrent vers lui , interrogateurs. James hésita une seconde et fit un rapide tour de têtes. Il n’y avait que des amis dans cette pièce, que des personnes en qui il avait confiance, sans quoi il n’aurait jamais prit le risque de les faire pénétrer au cœur de l’Ordre. Alors il poursuivit.
« Vous ne vous en doutiez pas, mais vous êtes là au QG d’une organisation de résistants. Toute une armée de sorciers comme vous et moi, qui luttent contre l’avancée de Voldemort. Des gens qui n’hésitent pas à risquer leur vie pour cette cause à laquelle ils croient. C’est pourquoi Dumbledore sait que tu es en sécurité ici Dorcas. »
« L’Ordre du Phénix… » murmura Frank.
James acquiesça, bien sûr que Frank savait, son père était régulièrement présent aux réunions.
« Il y a des sorciers très puissants dans l’Ordre. » continua James « Et je te jure qu’ils ne laisseront pas Voldemort t’atteindre, Dorcas. Quant à nous, nous n’allons pas te laisser tomber non plus. Nous allons t’aider à chercher pourquoi Voldemort t’en veut personnellement. Tu peux compter sur nous, tous. »
Dorcas sourit en les voyant tous acquiescer. Elle avait des amis sur qui s’appuyer, c’était déjà beaucoup.
Soudain James se leva, il avait décidé qu’il était temps de se changer les idées ! Assez des sombres perspectives, il fallait savoir se vider l’esprit.
« Venez avec moi, j’ai quelque chose à vous montrer ! » déclara-t-il avec tout l’aplomb de son âge.
Il prit doucement Dorcas par la main, la jeune fille se laissa faire, et tout le monde les suivit, curieux. James connaissait l’endroit idéal pour se vider la tête. Parfois les moldus inventaient des choses, sinon intelligentes, utiles. La télévision ! L’oncle Sam l’avait ramenée un beau matin, et malgré les vives protestations d’Honoria, on l’avait installée dans l’ancien bureau du grand-père Ernest. Le petit poste émettait des tas de grésillements désagréables dus aux parasites magiques, alors l’oncle Sam avait ramené des cassettes. Des espèce de petits boîtiers noirs protégeant un ruban brillant, et qui permettaient de voir et revoir les programmes choisis. Les cousins trouvaient une détente incroyable dans cette pièce. Ils découvraient la société moldue et ses étranges coutumes, plongeant brusquement dans un autre monde, s’évadant du leur. Et c’était fort distrayant de se moquer des émissions ridicules !
Il semblait soudain à James que rien ne serait plus approprié que de s’extraire quelques instants de ce monde si peu complaisant, et d’en emprunter un autre, plus calme. Chez les moldus, Voldemort n’existait pas ! Les cassettes se finissaient toujours sur une note d’espoir, et l’espoir c’est déjà une force.
« Une télévision ! » s’exclama Lily abasourdie.
Evidemment, en bonne petite moldue, Lily connaissait l’engin mieux que personne ! D’ailleurs, elle pressa sans hésiter le bon bouton, attirant sur l’écran cette neige noire et blanche omniprésente.
« Elle ne marche pas ta télé, James ! » affirma-t-elle alors.
« Sa quoi ? » demanda Frank
« Pas de questions ! » ordonna le fils de la maison. « Asseyez-vous sur les canapés, et regardez ce qu’il se passe dans la boîte ! »
« Tu veux vraiment nous occuper avec ce rectangle plein de points noirs et blancs ? » demanda Mathilde sardonique.
« La naïveté de ce garçon est aussi profonde qu’un puits… » déclara Hestia.
« Pause les filles ! » répliqua James. « Vous n’avez rien vu encore. Aller, assis ! »
Plus ou moins à contre-cœur, ils obéirent néanmoins, assez curieux… Alors James ouvrit un placard plein de petites choses noires étiquetées, sur lesquelles Lily se précipita.
« Vous avez les épisodes du Brady Bunch ? » s’exclama-t-elle, toute excitée par sa découverte.
« Oui, mais ce n’est pas ça qu’on regarde ! » répondit fermement James en reprenant la cassette des mains de Lily et en la remettant à sa place.
« Cheers ! »
« Lily ! » protesta le garçon en réitérant la manœuvre. « Happy Days me paraît tout indiqué, aujourd’hui ! »
« Oh non, pas encore ce truc, je le connais par cœur ! » jeta Sirius d’un ton las.
« Pas de protestation Fonzie ! » répondit James amusé.
« C’est quoi Happy Days ? » demanda Camille.
« Viens-donc passer tout un été chez James et tu le sauras ! » répondit Sirius « C’est quoi le Brady-truc ? Ca me changerait. »
« Un truc de nana… » marmonna James. « L’histoire d’un type avec trois fils, qui se marie avec une mère de trois filles. C’est d’un ennui… »
Comprenant qu’elle n’obtiendrait pas gain de cause, Lily se mit à chercher autre chose. Les aventures de Richie et Fonzie ça ne l’enchantait qu’à moitié. Belle et Sébastien ! Un truc français qu’elle regardait quand elle était petite, un petit orphelin mignon à croquer avec son beau berger des Pyrénées… Non, il y avait tout à parier que ça serait jugé comme un ‘truc de nana’.
« N’y pense même pas Lily… » devança James.
« Je n’ai rien dit ! » s’insurgea la jeune fille.
« Pas encore, mais je te vois lorgner sur les cassettes préférées de ma petite sœur ! Il n’est même pas question que je regarde une fois de plus ce gamin se faire enfouir sous une avalanche, partir vivre au milieu des chevaux de son père ou tenter de percer le mystère du bateau de son grand-oncle ! »
« Vous avez la suite ??? » s’exclama Lily.
James leva les yeux au ciel.
« Tu pourras les regarder plus tard si tu veux. Maintenant vas t’asseoir. »
Et malgré les protestations de Sirius et Lily, ils regardèrent les aventures de Richie, Potsie et Fonzie. Pour faire plaisir à la jeune fille, ils consentirent tout de même à regarder un épisode du Brady Bunch, ce qui ennuya fermement James, Frank, et Mathilde. Et ils terminèrent sur le fameux, l’inévitable Cheers, dont le générique leur resta plusieurs heures dans la tête. En sortant de la pièce, ils avaient tous l’esprit plus léger, plus vide aussi, et entonnaient en chœur :
« Making your way in the world today takes everything you've got. Taking a break from all your worries, sure would help a lot. Wouldn't you like to get away? Sometimes you want to go where everybody knows your name, and they're always glad you came. You wanna be where you can see, our troubles are all the same. You wanna be where everybody knows your name. »
Et dans un sens, ça paraissait plutôt approprié!
« Honoria ! » dit Charles Potter, d’un ton plein de reproches, en regardant passer les adolescents « Je t’avais dit de mieux cacher les bouteilles de Xérès ! »
« Mais je te jure qu’elles sont sous clé ! » protesta sa femme.

Ils remontèrent tous à la Nursery, c’était encore là qu’ils pouvaient être le plus tranquille. Bien sûr deux heures à regarder, sur un écran, de jeunes moldus se préoccuper du savon qu’allait leur passer un prof, s’il les prenait la main dans le sac, ça ne résolvait rien. Evidemment ça ne supprimait pas les atrocités qui plombaient leur monde, mais s’évader, parfois, c’était nécessaire ! Pour se vider l’esprit et tout reprendre à zéro, pour mieux réfléchir et parce que se focaliser sur tout ce qui va mal, ça finit par faire perdre la tête aux plus vaillants. Il y avait des moments où les jeunes adultes qu’ils étaient, avaient grand besoin de redevenir d’insouciants adolescents, avant de revenir trop vite à la réalité. Cette faculté à se déconnecter provisoirement était forcément un atout.
Dans la nursery, Remus avait pris un livre, Dickens, il l’avait trouvé dans l’immense bibliothèque de la maison. James, Sirius, Peter, Frank, Camille et Mathilde disputaient une partie de cartes, mais ils soupçonnaient Frank et Camille de tricher, tant de points d’avance, ça ne pouvait pas être honnête ! Et dans un coin, Dorcas, Lily, Hestia et Alice, le quatuor de choc, étaient en plein conciliabule. Probablement en train de rassurer Dorcas, mais aucun des autres ne voulaient s’emmêler. En réalité, la conversation avait plus ou moins déviée…
« S’il a un traître parmi les élèves, c’est forcément à Serpentard ! » disait Hestia.
« Pas obligatoirement… » répondit Lily. « Mais c’est vrai que c’est là qu’il vaudrait mieux chercher en premier… »
« Je crois que j’ai un moyen de savoir s’il y a un traître parmi les Serpentards de septième année… » murmura Dorcas.
« Rosier ! » répondit Lily.
« Hein ? » s’étonna Alice. « s’il y en a un que je ne voit pas du tout en mangemort ou lançant un lynuix à nos trousses, c’est bien Evan Rosier ! Il est plutôt clean avec nous… Pas comme ces ordures de Snape, Dolohov, Lestranges ou Avery… Même Katerina Wilkes, je n’ai jamais compris comment un type comme Rosier pouvait sortir avec cette vipère ! »
« Ils ne sortent plus ensemble ! » déclara simplement Dorcas.
« Pourquoi pensez-vous à Rosier particulièrement ? » demanda Hestia.
« Non, je ne pensais pas qu’il était le traître ! » infirma Lily. « Je voulais juste dire qu’il pourrait nous mettre sur une piste… »
« Oh ! La Terre appelle Lily Evans ! » s’amusa Hestia. « Rosier n’est peut-être pas du genre assassin, ce n’est pas pour ça qu’il va dénoncer ses petits copains. Et je ne vois pas pourquoi il se confierait à nous en plus… On ne le connaît même pas ! »
« Il ne se confiera peut-être pas à nous, mais peut-être à Dorcas… » répondit Lily, avec un sourire complice.
Devant les regards interrogateurs, Dorcas expliqua :
« C’est lui qui m’a envoyé une carte à Noël… On avait discuté plusieurs fois avant les vacances… C’est un gentil garçon. »
« Fais attention à toi Dorcas, il reste un Serpentard ! » dit Hestia d’un ton grave.
« On ne juge pas quelqu’un par sa maison. » rappela l’intéressée.
« Non, mais fais tout de même attention, c’est un jeu dangereux… » ajouta Alice.
Les quatre filles s’adossèrent au mur, perdues dans leurs pensées.
Le calme régnait donc, plus ou moins, dans la pièce, lorsque la porte s’ouvrit à toute volée, laissant entrer une Elizabeth manifestement furieuse. Le regard noir, le visage empourpré, les sourcils froncés, elle claqua la porte d’un coup de pied et se jeta sur la banquette, les bras croisés, en maugréant quelques paroles incompréhensibles, mais dont le ton ne laissait aucun doute sur la nature ! Avant même que quiconque n’aie eu le temps de réagir, la porte s’était rouverte, laissant entrer Graziella. La jeune fille s’assit à côté de sa sœur, et se mit à lui caresser doucement le dos, comme on ferait à un petit enfant qui se réveille après un mauvais rêve. Plus discrètement, Augusta et Adrienne entrèrent, regardant Elizabeth prudemment, comme craignant qu’elle n’explose comme un volcan.
« Je le hais ! » pesta alors Elizabeth. « Il ne fait ça que pour m’embêter ! »
« Mais non ! » répondit calmement Adrienne, l’aînée de ses sœurs. « Mais tu vois déjà tes amis toute l’année à Poudlard… Tu ne vas pas, en plus, aller chez eux pendant les vacances ! »
Mais Adrienne ne récolta qu’un regard furieux. Manifestement, l’adolescente n’était pas sensible à cet argument.
« Quelqu’un peut nous faire la traduction simultanée ? » demanda James.
« Lizzie veut aller à une fête chez un de ses amis, mais papa a refusé. »
« Branwell Nichols ! » s’exclama Elizabeth au bord des larmes. « Le garçon le plus chouette de tous les troisièmes années ! Et il a insisté pour que je vienne ! A cause de papa c’est fichu ! »
« Branwell, quel nom ! » se moqua Sirius.
Et si les yeux de Graziella et Elizabeth avaient été des fusils, le jeune Black aurait succombé immédiatement à d’atroces blessures.
« Maintenant que j’ai refusé son invitation, il ne m’invitera plus jamais… » gémit Elizabeth.
« Mais si… » la rassura Graziella. « Il serait vraiment trop bête de rater une fille comme toi ! Et ce n’est qu’une soirée, tu vas le retrouver à Poudlard. Papa est un peu vieux jeu quand il s’y met… »
« Il a tout de même raison, c’est dangereux de s’éloigner de Quercus Alba ces temps-ci ! » rappela Adrienne.
« Tu veux bien cesser de jouer la rabat-joie une seconde ? » demanda Graziella agacée.
L’aînée haussa les épaules et fit demi-tour. Ses petites sœurs grandissaient et elle avait du mal à leur lâcher du leste.
« Et toi Gussie, tu ne voulais pas y aller ? » demanda James.
« Non pas vraiment. Thomas n’était pas invité, Lizzie aurait passé la soirée avec Branwell, je me serais ennuyée. »
Thomas était le meilleur ami d’Augusta. Celui avec qui elle faisait les 400 coups. Contrairement à sa cousine, pourtant du même âge, elle ne voyait encore les garçons que comme des compagnons de jeu, les fêtes où il fallait danser avec eux, ça ne l’amusait guère. Enfin, pour faire plaisir à Lizzie elle aurait fait un effort.
« C’est de ta faute aussi ! » reprit Elizabeth. « Si tu avais montré un peu d’enthousiasme ! Oncle Charles est moins coincé que papa, et s’il t’avait donné la permission, papa n’aurait pas pu refuser pour moi ! »
« Ne t’avance pas trop Lizzie ! » intervint James en riant. « Papa devient très protecteur dès qu’il s’agit d’Augusta… »
Elizabeth haussa les épaules et rentra la tête comme une tortue.
« Aller quoi, arrête de bouder ! » dit Graziella en riant, attrapant la tête de sa petite sœur à deux mains. « Tu en auras d’autres, des occasions de sortir avec des garçons ! Dans une semaine tu n’y penseras même plus, je te le promets. Tu peux comprendre que par les temps qui courent, papa préfère te savoir ici ou à Poudlard… Ce n’est facile pour personne, et ça demande des concessions. On ne lui mène pas une vie facile tous les jours à papa. »
Alors, dans les yeux de Graziella, Elizabeth vit sa maman. Ca ne faisait pas un an qu’elle était décédée… Bien sûr que c’était dur sans elle, pour tous, pour son père aussi ! Cinq enfants à élever tout seul… Et elle faisait la tête à cause d’une fête ? Evidemment elle aurait voulu y aller, mais finalement, est-ce que ça valait le coup d’en faire toute cette comédie ?
« A la rentrée, si ce garçon ne fait plus attention à toi à cause de cette fête, je te jure qu’on t’aidera, il ne va pas résister longtemps ce Branwell ! » s’exclama Mathilde.
« Il n’a qu’à bien se tenir ! » confirma Camille.
Pacte scellé d’un clin d’œil, et les sourires revinrent. Graziella tendit la main à sa petite sœur pour l’aider à se relever.
« Le dîner est prêt, ne faisons pas attendre la maîtresse de maison… »

Encore une fois, Honoria avait passé des heures aux fourneaux, tenant à ce que toute la maisonnée se régale au dîner. Elle excellait dans le soufflé au fromage, et comme d’habitude, les cousins se disputèrent les croûtes de gruyère. La table de la salle à manger avait été magiquement élargie, pour pouvoir permettre à tout ce petit monde de dîner en même temps. Cela faisait gagner un temps considérable à la maîtresse de maison. Charles, qui aimait plus que tout avoir un grand auditoire, profita de la présence de tous ces jeunes pour narrer les aventures de son fils. James n’en était guère ravi, mais il avait très tôt appris à ne pas s’opposer publiquement à son père, ou il risquait les remontrances ultérieures pour irrespect. Ainsi il fut contraint d’écouter son père raconter que son tout premier mot avait été ‘Zizi’ ou comment, vers l’âge de cinq ans, il avait l’habitude de visiter les toilettes dès qu’il allait quelque part. Et évidemment tout le monde semblait trouver ça drôle ! L’humour était parfois très subjectif.
Après la tarte à la mélasse, Dorcas sentit le besoin de s’aérer l’esprit. Lorsque la famille Potter et ses invités quittèrent la salle à manger, certains allèrent prendre un digestif à la bibliothèque, d’autres montèrent dans leurs chambres, et Dorcas se glissa dans le jardin. Des lanternes, accrochées au mur en pierre, éclairaient d’une faible lueur la partie la plus proche de la clairière. La lune finissait le travail. Dorcas s’arrêta à l’orée des arbres et s’assit sur un petit banc de pierre. Depuis quelques mois, ses parents avaient paru la surprotéger, elle avait mis ça sur le compte de leur inquiétude chronique pour elle. Elle était leur fille unique et adorée, quoi de plus normal qu’ils veuillent la préserver le plus longtemps possible ? Mais à la lumière des événements récents, Dorcas se demandait s’il n’y avait pas quelque chose de plus… Ils savaient que leur famille était en danger, c’était presque certain. Pourquoi ne lui en avait-il rien dit ? Elle aurait su mieux se défendre en sachant ce qui l’attendait. Et maintenant elle saurait contre quoi se battre ! Contre qui, elle le savait, mais elle serait bien plus forte si elle connaissait le motif de la traque de Voldemort. Pourquoi ses parents, si attentionnés, n’avaient-ils pas pensé à cela ? N’avaient-ils jamais songé qu’ils pourraient disparaître en la laissant seule ? Elle devait chercher le leitmotiv de Voldemort, elle ne savait pas par où commencer…
« La maison est surpeuplée, n’est-ce pas ? Difficile de s’isoler ! » dit soudain une voix grave derrière elle.
Dorcas se retourna et vit Brent, le cousin de James, qui se tenait à ses côtés, dans la neige, elle ne l’avait pas entendu arriver.
« Je peux me faire une petite place ? » demanda-t-il en s’asseyant près d’elle.
« Je réfléchissais… » dit simplement la jeune fille.
« Si on en croit la rumeur populaire, tu as des raisons de t’inquiéter… »
« Les nouvelles vont vite à ce que je vois… »
« Dumbledore en a parlé à la réunion de l’Ordre. Tu sais ce que c’est ? »
« Oui, James m’a raconté. »
« Nous allons pouvoir veiller sur toi tant que tu restes ici ou à Poudlard. »
« Je n’ai pas peur. Je me sens en sécurité.
« Tu as raison. Je n’ai jamais eu peur entre les limites de la propriété. Enfin sauf quand j’étais gosse et que l’oncle Charles s’amusait à me ficher la trouille le soir avec ses chiens. »
Dorcas rit doucement. Brent ressemblait à James. La même faculté à passer des choses graves aux choses les plus légères, le même regard rassurant, le même humour idiot. Dès qu’elle avait vu Brent, Dorcas l’avait classé dans le genre gentleman-playboy, qui laisse passer les filles devant, leur tient la porte, et fait le beau à la moindre occasion. Un genre de James en un peu plus élaboré quoi !
« Et puisqu’on parlait de secrets, sache bien que je n’ai jamais réussi à en garder un seul ici, alors fais attention à ce que tu dis à Quercus Alba ! Ce sera, sans faute, répété, amplifié et déformé ! »
« Pourquoi me dis-tu ça ? » demanda Dorcas avec un petit sourire amusé.
« Je ne sais pas. » répondit Brent avec un clin d’œil. « Je parle beaucoup et je ne dis pas que des choses intelligentes, ce serait d’un ennui mortel sinon. »
Dorcas sembla se souvenir de quelque chose et voulu parler, mais au dernier moment elle se ravisa. Trop tard, sa manœuvre était découverte !
« Qu’y a-t-il ? »
« Rien… » répondit Dorcas en baissant les yeux vers le sol enneigé.
Brent baissa la tête, et reprit :
« Je pense que je sais ce que tu te dis. Tu te demande si c’est bien moi le cousin de James qui a perdu sa femme il y a deux mois, et tu trouves que je suis trop léger. Oui c’est bien moi, mais je n’ai pas envie d’arrêter de vivre pour autant. Ce n’est pas parce que je continue à rire que je suis un homme sans cœur. Je voudrais juste que les gens arrêtent de me juger… »
Il se leva et fit quelques pas vers la maison.
« Je ne pense pas que tu sois sans cœur. » dit Dorcas.
« Alors ne reste pas toute seule ici, c’est le meilleur moyen d’attraper un coup de cafard ! Je crois qu’on a organisé un tournoi de petits chevaux là-haut. »

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MessagePosté le : 07 Aoû 2006 00:47
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Une fois de plus, la nuit fut courte. La soirée avait duré, difficile de se coucher quand on s’amuse, et il fallut se lever tôt pour travailler. En fin de matinée, ils parvenaient à réitérer leurs performances les yeux ouverts. Cela leur éviterait de mauvaises surprises. Un bruit inattendu pouvait faire sursauter, on ouvrait les yeux par réflexe, et alors tout était perdu !
L’après-midi était beau, le soleil brillait, assis dans la Nursery, Sirius eut une idée lumineuse de plus.
« On pourrait profiter du beau temps pour aller faire du patin à glace ! »
« Tu vois une patinoire ? » demanda Hestia d’un ton sarcastique.
« Oui, il y a un petit plan d’eau derrière la première barrière d’arbres, il doit être gelé par le froid qu’il fait ! »
« C’est solide ? » demanda Mathilde avec envie
« On est déjà souvent monté dessus avec les cousins les années précédentes. Personne n’est jamais passé à travers la glace ! » répondit James.
« Ca ne me paraît pas très prudent… » marmonna Dorcas.
« Ne fais pas ta rabat-joie ! » se moqua Alice « Si James dit que ça ne risque rien ! »
« Mes parents eux-même m’y emmenaient quand j’étais petit. » ajouta James.
Dorcas haussa les épaules, pas franchement convaincue.
« Je ne force personne à venir… » dit simplement James.
« Qui est de la partie ? » demanda Sirius.
Mathilde, Camille et Frank se levèrent au garde à vous. Lily agita timidement la main.
« Si vous me jurez qu’on fera attention… » dit-elle
James mena alors la petite équipée dans la cave, où ils s’évertuèrent à trouver des patins à glace à leur taille. Certains dataient manifestement de Mathusalem, d’autres étaient si rigides que les pieds y souffraient horriblement. Finalement, à l’aide de quelques sorts, ils trouvèrent à défaut de leur bonheur, de quoi aller s’amuser sur l’étang. Puis ils sortirent dans le parc, les deux chiens sur les talons.
Arrivés au bord du plan d’eau, Amphitryon fut le premier à s’aventurer sur l’espace glissant. D’un bout de patte, il testa la surface froide et décida que ses coussinets avaient vu pire. Précautionneusement, il posa donc deux pattes, puis trois, puis quatre, et poussa même l’intrépidité jusqu’à faire quelques pas. Mais il fit alors une superbe glissade et se retrouva en équilibre instable, les quatre pattes faisant presque le grand écart. A son grand déplaisir, ses gémissements faisaient rire les six compères qui laçaient leurs patins, sans grande hâte manifeste à venir le libérer de son inconfortable position ! Agamemnon, lui, fort de l’expérience de son ami chien, s’abstint de toute tentative aventureuse, et se contenta de japper pour encourager son compatriote en détresse.
James éclata de rire.
« Ce chien est un idiot. Il n’apprendra jamais de ses erreurs ! »
Il fut le premier sur l’étang, il y venait tous les hivers depuis qu’il était enfant et était donc en terrain parfaitement connu. Il attrapa son chien par le collet, le tira tant bien que mal jusqu’à la terre ferme et repartit de plus belle sur la glace, vite rejoint par Sirius. Camille, Frank et Mathilde ne tardèrent pas à s’élancer également, plus ou moins adroitement. Seule Lily restait sur la rive.
« Alors Lily, qu’est-ce que tu attends ? » se moqua Sirius
« Je vous regarde… Je viendrais après ! »
« Ah ces filles, quelles froussardes ! » s’exclama Frank en riant.
« On t’a sonné toi ? » répliqua Mathilde.
« Laisse tomber, » dit Camille en tapant sur l’épaule de son amie. « Il est seulement vexé dans sa fierté d’homme, parce qu’il sait que je patine bien mieux que lui ! »
« Je parie que je vais plus vite que toi ! » lança Sirius à la vantarde.
« Pari tenu. Le premier arrivé au rocher ! »
Et Camille et Sirius s’élancèrent vers la cible, en plein centre de l’étang. Ils étaient sensiblement de même niveau, et de là où ils étaient, ni James, ni Frank, ni Mathilde, ni Lily n’étaient en mesure de les départager. Les deux adversaires se disputèrent pour savoir qui était arrivé le premier, mais ils étaient tous deux aussi têtus.
« N’allez pas trop loin ! » gémit Lily en les voyant s’éloigner encore.

« N’allez pas trop loin ! » supplia Honoria.
James tenait fermement la main de son père et regardait sa mère appuyée contre un tronc d’arbre. Sa grossesse bien avancée l’empêchait de venir se joindre à eux, et, comme à son habitude, elle ne cessait de leur crier des recommandations. Agé de quatre ans, James se sentait maintenant assez grand pour tenir seul sur ses patins et il lâcha la main rassurante de son père, pour s’éloigner intrépidement d’un bon mètre. C’était déjà bien suffisant pour sa témérité encore balbutiante. Accrochée à l’autre main de leur père, Honorine, la petite sœur de James, riait aux éclats. De petites boucles brunes s’échappaient de son bonnet à pompons, et les grelots tintinabullaient chaque fois qu’elle secouait la tête. Ses lèvres rougies par le froid souriaient découvrant de petites quenottes blanches, et ses yeux brillaient d’excitation. Quelle découverte incroyable ! La neige ! La glace ! Cette surface transparente comme de l’eau, sur laquelle on pouvait glisser comme sur un toboggan horizontal ! Tout cela était si nouveau pour elle, et si excitant. James l’observait en riant taper sur la glace avec ses pieds minuscules.
« Doucement ma petite ! » dit Charles en souriant.
Honorine leva les yeux vers son papa, et se laissa tomber sur les fesses, riant de plus en plus fort, caressant la glace avec ses moufles. Charles lâcha la main de sa fille et recula de quelques pas pour aller relever Amphitryon, le jeune chiot qu’il avait offert à ses enfants pour Noël, et qui venait de s’étaler lamentablement sur la glace. Voyant sa bouée de sauvetage s’éloigner, la petite fille cessa immédiatement de rire et poussa des gémissement craintifs. Mais soudain, James se sentit bien plus courageux. Il fit quelques pas précautionneux et attrapa les deux petites mains sui se tendaient à lui. Doucement, il se mit alors à tirer le petit paquet, qui semblait ravi de cette promenade originale. Avec l’insouciance des enfants, qui savent que leurs parents ne sont pas loin, ils découvrirent ensemble les joies des jeux d’hiver. Et en matière de glissades, James ne manquait pas d’imagination, Honorine en redemandait !

James revint vers le bord et tendit une main à Lily.
« Viens, tu ne vas pas rester ici. »
Lily rit nerveusement en posant un pied sur la glace. Elle n’était guère rassurée. Ca glissait et elle ne contrôlait pas ses mouvements sur ce terrain. Sans compter qu’une chute risquait de faire rudement mal ! Mais elle ne voulait pas avoir l’air d’une poule mouillée, alors elle saisit fermement la main qui se tendait, puis la deuxième, et se laissa glisser.
« Détends-toi Lily ! » dit James en riant. « Tu ne risques rien, je te tiens ! »
Lily sourit doucement, sans réussir à se décontracter vraiment.
James posa alors ses mains sur les épaules de la jeune fille.
« Si tu es toute contractée, tu vas tomber et ça fera plus mal. Laisse tomber tes épaules et le reste va suivre… » dit-il en la regardant droit dans les yeux.
« D’accord, mais tu ne me lâches pas ! » répondit la jeune fille dans un moment de panique, en rattrapant les mains de James qui avaient laissé les siennes momentanément.
« Non. Je ne te lâches pas. » affirma James en serrant fermement les deux mains blanches.
Prudemment, ils rejoignirent les autres qui faisaient des cercles autour du rocher. Sirius et Camille avaient, semblait-il abandonné leur petite altercation, et maintenant la blondinette entraînait son ami Franck dans des figures périlleuses, alors que Sirius avait manifestement décidé que Mathilde ne patinerait pas tranquille. Après avoir tenté de la mettre à terre, il s’accrochait à l’épais manteau de la jeune fille, se laissant gentiment traîner, s’amusant follement des vives protestations que ce remorquage engendrait. Mathilde n’avait pas dit son dernier mot et se montrait peu coopérante.
« Laisse-toi faire Cooper… » susurra Sirius.
« Black ! Tu vas retirer tes sales pattes de ma taille immédiatement ! » ordonna-t-elle en donnant un violent coup de rein qui déstabilisa un instant son lourd fardeau.
« Sirius, la demoiselle t’embête ? » se moqua Frank.
« Laisse-le se défendre tout seul. » intervint James.
« J’ai pitié, Mathilde a les griffes acérées. »
« Je sais. » ricana James.
« Tu sais que plus d’une fille de Poudlard rêverait de danser avec moi sur la glace ! » ajouta Sirius.
« C’est dommage, je n’en fais pas partie. Et je t’assure que si tu ne vas pas jouer ailleurs, tu vas le regretter… »
« Camille, tu pourrais aller défendre ta copine ! » observa Frank, un brin moralisateur.
« Je ne m’en fais pas pour elle, plus pour Sirius ! »
En effet, avant que personne n’ai vu ce qu’il se passait, Sirius était à plat ventre sur l’étang gelé, maintenu immobile par un genou de la jeune fille.
« Tu t’excuses maintenant ? »
« Laisse-moi partir ! »
« Sirius, ça fait mauvais genre de se laisser battre par une nana… » s’exclama James.
« Si tu ne veux pas que la rumeur se propage au collège, tu aurais tout intérêt à prononcer tes excuses à la jeune fille… » dit innocemment Frank.
Sirius finit par se voir contraint d’obtempérer, et Mathilde le libéra, l’air triomphant.
« Aller les enfants, soyez gentils, faites-vous un bisou et faites la paix ! » jeta Frank, d’un air faussement exaspéré.
Tout ce qu’il récolta furent des regards furieux.
« Serrez-vous la main, qu’on en finisse ! » reprit Camille, en mettant d’office la main droite de Sirius dans celle de Mathilde.
« J’aurai ma revanche ! » promit Sirius avec un clin d’œil.
« Je n’en doute pas ! » répondit Mathilde avec un sourire.
« Aller Lily, viens patiner avec moi ! » dit Camille en attrapant la main de la jeune fille.
« D’accord mais on va doucement. Eh ! James, tu avais promis de ne pas me lâcher ! »
« Ca va, tu es sous la protection de Camille ! »
« Une promesse reste une promesse Potter ! » s’exclama Camille.
Et ils partirent tous les trois en se tenant les uns les autres. Au passage, ils accrochèrent Frank, Mathilde et Sirius, et patinèrent en chaîne jusqu’à en perdre le souffle de rire et tous finir à genoux.

Honoria avait mis des bièraubeurres au bain-marie pour réchauffer les patineurs. Ils les burent doucement pour les savourer avec une grosses tartine de confiture faite maison. Puis Hestia vint les rappeler à l’ordre, initialement, ils étaient venus pour travailler, pas pour s’amuser !
« On est au point ! » protesta James, qui n’avait franchement pas envie de recommencer à étudier.
« Un peu plus d’entraînement ne peut pas nuire ! » répliqua Hestia en attrapant une paille pour boire dans la bouteille de Lily.
« Franchement Hestia, je n’ai pas la force de m’y remettre cet après-midi… » répondit Lily. « Le patinage m’a épuisée ! »
« On repart demain, on n’aura pas le temps de refaire une séance… » observa Hestia.
« Ne t’en fais pas ! » dit Sirius d’un ton qu’il voulait rassurant. « Je suis certain que les autres maisons ne se sont pas entraînées pendant les vacances, ce qui nous laisse un train d’avance. »
« Ne sous-estime pas trop les Serpentards Sirius ! » s’exclama Elvira qui aidait sa tante à ranger la cuisine.
« Votre équipe ne transpire pas la solidarité, excuse-moi ! » répondit James « Vous êtes peut-être très bons en individuel, mais permets-moi de douter de vos capacités collectives… »
« Méfies-toi. C’est tout ce que j’ai à dire. » dit calmement Elvira.
James se contenta de hausser les épaules d’un air peu convaincu.
« Tu as toujours eu trop confiance en toi mon cher cousin. Nos atouts ne sont peut-être pas les mêmes, cela ne veut pas dire qu’ils ne se valent pas ! Apprends à rester humble, ne l’oublies jamais. »
« Parce que tu crois que tes petits copains connaissent ça, l’humilité ? » ironisa James.
« Je te répète que je ne suis pas amie avec ces gens. Et non, je ne parlais pas d’eux, mais d’une façon générale. C’était juste un conseil d’une cousine qui te veut du bien. » dit-elle en sortant de la cuisine.
James regarda un instant interloqué la porte ouverte qui venait de laisser passer Elvira, et se retourna vers ses amis.
« Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Je ne suis pas prétentieux ! »
Soudain tout le monde parut très absorbé par la lecture des ingrédients de la bièraubeurre inscrits sur l’étiquette. Sirius seulement leva la tête timidement.
« C’est-à-dire que parfois tu es un peu trop sûr de toi… »
« Ca te va bien de dire ça Padfoot ! »
« Un point pour Potter ! » dit Mathilde en riant, ce qui détendit l’atmosphère.

Sirius sortit de sa douche dans une salle de bain toute embuée. Une douche brûlante, voilà qui faisait un bien fou, ils étaient revenus de l’étang trempés et gelés, et évidemment tout le monde avait monopolisé la salle de bain avant que Sirius n’ait le droit de l’utiliser à son tour. C’était juste une habitude à prendre après tout. Chez James c’était souvent comme ça que ça se passait, trop de cousins, pas assez de salles de bain. Une chose que Sirius n’avait jamais connue chez lui, ses cousines restaient rarement dormir, la vie en communauté était peu appréciée chez les Black. Grandir en la seule compagnie de son petit frère lui paraissait maintenant tellement ennuyeux. Plus confortable certes, mais oh combien moins amusant. Au début, il avait eu du mal à se faire à tous ces Potter sous le même toit, Samuel et Hector n’aveint-ils pas leur propre maison pour se loger, nom d’un petit elfe ! Mais non, les Potter aimaient vivre ensemble. Et finalement Sirius ne s’en était senti que mieux intégré, à ce point, un enfant de plus ou de moins… Et il faisait désormais partie de cette famille bruyante, personne ne le faisait se sentir intrus, il était chez lui. Et à son grand étonnement, il prenait même du plaisir à vivre avec tous ces gens. Bien sûr cela faisait du bruit, il était impossible de dormir le matin, il fallait toujours donner un coup de main à la cuisine, il y avait toutes ces traditions assommantes, les plus petits venaient sans arrêt réclamer de l’aide, on ne pouvait rien laisser traîner sous peine de ne pas retrouver ses affaires… Mais il y avait aussi toujours quelqu’un à qui parler, avec qui se changer les idées, quelqu’un pour le rassurer ou au contraire pour ne pas poser de question gênante, il suffisait de savoir à qui s’adresser. Alors, non, finalement ça ne dérangeait pas vraiment Sirius de devoir attendre deux heures pour prendre une douche.
Il enfila une robe de sorcier de James, car toutes les siennes étaient à laver ou à repriser, peigna ses cheveux humides et sortit de la salle de bain. En passant devant la chambre de Brent, il entendit Merlin qui pleurait. Personne n’était avec lui ? Il passa la tête par la porte entrouverte.
« Brent ? Elvira ? »
Pas de réponse, seulement le bébé assis dans son lit qui s’était arrêté de crier et regardait son sauveur qui venait d’apparaître, les yeux plein d’espoir. Sirius jeta un œil dans le corridor, il n’y avait donc personne dans le coin pour s’occuper du benjamin de la famille ? Il n’y connaissait pas grand chose en bébés, et aurait préféré passer la main à quelqu’un d’autre. Mais l’enfant se remit à geindre voyant que Sirius n’avait pas l’intention de le sortir de son calvaire. Sirius ne pouvait tout de même pas le laisser comme ça… Alors il entra et prit l’enfant dans ses bras. Il avait les joues humides et les yeux rouges, il devait pleurer depuis déjà longtemps.
« Qu’est-ce que tu veux ? » demanda Sirius en s’asseyant sur le lit de Brent, tenant fermement le petit garçon face à lui sur ses genoux.
Mais bien sûr, Merlin ne répondit pas et se contenta de le regarder droit dans les yeux.
« Tu as faim ? Froid ? Peur ? Besoin d’être changé ? Si tu ne me mets pas sur la voie, je ne risque pas de deviner ! »
Merlin parut trouver que l’air totalement ahuri de Sirius était hilarant, et il se mit à battre des mains et taper des pieds en s’esclaffant.
« Ok, tu avais seulement besoin de compagnie, c’est ça ? Quelle idée ils ont eu de te laisser tout seul là avec personne aux alentours ! Où est donc ton père ? »
« Ga ga ga ! »
« Eh ! Ce n’est pas drôle ! Je suis coincé ici avec toi maintenant ! Et je n’ai aucune idée de ce que je dois faire de toi ! »
« Brrrrrrrrrr »
« Arrête ! Tu me craches dessus ! Et ça t’amuse en plus ? » s’exclama Sirius qui riait presque autant que Merlin.
Le bébé se mit alors à pointer quelque chose par terre. Sirius baissa les yeux et vit le lapin en peluche bleu au pied du lit. Il le ramassa et le tendit à Merlin qui l’attrapa immédiatement et mit l’oreille gauche dans sa bouche.
« Alors c’était ça ? Tu avais perdu ton lapin ! Billy, c’est comme ça qu’il s’appelle, non ? »
Merlin se frotta les yeux de son petit poing libre.
« Je crois que tu as encore besoin de dormir toi ! » affirma Sirius en posant délicatement l’enfant dans son lit.
Mais ce n’était pas ce que voulait Merlin et il se remit à pleurer. Alors Sirius le reprit contre lui.
« Tu ne veut pas t’endormir tout seul ? Mais je ne sais pas endormir les bébés moi ! »
Merlin nicha sa petite tête au creux de l’épaule de Sirius, l’oreille baveuse de son lapin toujours dans la bouche.
« Quand on était petits avec mon frère, il y avait une chanson qu’on adorait ! » dit doucement Sirius. « Je jouais à être Puff le dragon et lui, il était Jackie Paper, avant de dormir je lui racontais leurs aventures, et lorsqu’il a été assez grand, on inventait tous les deux des batailles avec les pirates dans nos lits, ça nous endormait très vite. Peut-être que je pourrais essayer de te chanter la chanson… Mais je te préviens, je ne chante pas très juste… Enfin c’est ton oncle James qui dit ça, il exagère peut-être un peu ! Ne te méprends pas, c’est un chic type, et tu devrais écouter les conseils qu’il te donnera quand tu seras plus grand. Sauf quand il te parlera du fantôme qui se cache au grenier, ce n’est pas vrai ! Ce fameux Nestor n’a jamais existé que dans l’imagination tortueuse de générations de Potter, pour effrayer les petits enfants. Toujours est-il que James dit que je chante faux, mais il adore me mettre en boule, alors rien ne me dit qu’il a raison là-dessus… Tu veux tenter le coup ? »
Pour toute réponse, Merlin bailla encore une fois.
« Allons-y. Si c’est trop désagréable tu me donne une tape, mais petite la tape hein ! »
Et tout en berçant doucement l’enfant, Sirius se mit à chanter presque dans un murmure.
« Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee,
Little Jackie Paper loved that rascal puff,
And brought him strings and sealing wax and other fancy stuff.

Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee.

Together they would travel on a boat with billowed sail
Jackie kept a lookout perched on Puff's gigantic tail,
Noble kings and princes would bow whenever they came,
Pirate ships would lower their flag when Puff roared out his name.

Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee.

A dragon lives forever but not so little boys
Painted wings and giant rings make way for other toys.
One grey night it happened, Jackie Paper came no more
And Puff that mighty dragon, he ceased his fearless roar.

His head was bent in sorrow, green scales fell like rain,
Puff no longer went to play along the cherry lane.
Without his life-long friend, Puff could not be brave,
So Puff that mighty dragon sadly slipped into his cave.

Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee,
Puff, the magic dragon lived by the sea
And frolicked in the autumn mist in a land called honah lee. »

Lorsqu’il eut fini, Sirius regarda le peti garçon qui s’était endormi, et il le déposa très doucement dans son lit, sans le réveiller. Lorsqu’il se tourna vers la porte, il vit… Elvira qui se tenait dans l’entrebâillement !
« Depuis combien de temps es-tu là ? »
« Assez pour voir le viril Sirius Black qui jure détester les bébés, chanter une berceuse à mon neveu ! » répondit-elle avec un sourire.
« Je ne déteste pas les bébés ! Simplement je ne sais pas m’y prendre avec eux. »
« Ce n’est pas ce que j’ai vu. »
« Eh ! Il fallait bien que quelqu’un s’occupe de ce pauvre gosse ! Il s’époumonait tout seul dans sa chambre ! Où étais-tu ? »
« Calme-toi ! Je ne suis pas responsable de lui… Brent était censé s’occuper de lui, je ne sais pas où il est… »
« Eh bien en attendant, le petit aurait pu s’étouffer tout seul ici sans que personne ne s’en aperçoive ! » riposta Sirius, un brin énervé par la négligence de Brent, avant de s’éloigner d’un pas ferme.
« Sirius ! » rappela Elvira.
Le jeune homme se retourna.
« Quoi ? »
« Merci de t’être occupé de lui… » dit la jeune fille d’un ton reconnaissant.
« Pas de quoi. » répondit Sirius en haussant les épaules.

James cherchait désespérément à mettre la main sur les racines d’orties qu’il avait cueillies l’autre jour. Il comptait s’en servir pour une potion, et au moment de les ranger dans sa malle, il s’était aperçu qu’elles n’étaient plus dans sa poche. Et il retournait toutes ses affaires, car il n’avait aucune envie d’aller en chercher d’autres pour se piquer les mains à nouveau ! Il avait regardé dans sa chambre, dans la nursery, dans la salle de télévision… Où, en passant, il avait trouvé Lily et Dorcas absorbées par Belle & Sébastien… Sans commentaire ! Les filles étaient parfois d’étranges créatures. Mais où avait-il pu semer ses orties ? Peut-être était-ce Elvira qui les lui avait prises ? Non, il fallait fouiller la maison avant d’accuser sa cousine, elle était du genre à s’offusquer bruyamment s’il s’avérait qu’elle n’y était pour rien, il n’aurait pas fini d’en entendre parler !
Le grenier ! Ils avaient été au grenier après ! Il avait du les y faire tomber là-haut ! Sans attendre, James gravit les escaliers menant aux combles. Il poussa la porte et entra dans la première pièce, sombre et poussiéreuse. Il s’accroupit près des endroits qu’il avait fouillé, et mit vite la main sur le petit sachet beige contenant ses précieuses racines. Il allait redescendre, lorsqu’il entendit du bruit dans la pièce du fond… Une chouette perdue ? Une chauve-souris ? Cela arrivait souvent. James avança prudemment, si un oiseau était enfermé là, il fallait le libérer, mais il risquait de l’effrayer en arrivant trop brusquement.
Quel ne fut pas son étonnement de découvrir que le bruit ne venait pas d’un oiseau… Mais d’une masse sombre dans un coin du grenier. Il reconnut vite la cape couleur pourpre.
« Brent ? »
L’homme releva la tête, surprit, il n’avait pas entendu James arriver.
« Que fais-tu tout seul ici ? Mais… Tu pleures ? »
« Non. » dit Brent fermement en passant la main sur ses yeux.
James s’assit à côté de son cousin, assez inconfortablement coincé contre un vieux lustre dont les restes de bougies lui rentraient dans la chair. Ils restèrent l’un à côté de l’autre un long moment, dans le silence lugubre du grenier. Lorsque les larmes se remirent à couler sur les joues de Brent, il ne les retint pas, se contentant de regarder droit devant lui, dans le vide. Puis la source se tarit toute seule, il n’avait plus de larmes à pleurer. Alors James sortit de sa poche le mouchoir que sa mère pliait bien soigneusement avant de lui donner chaque matin. Brent le prit et s’essuya le visage sans croiser le regard de son cousin.
« Excuse-moi. Je ne sais pas ce qui m’a pris… » murmura Brent.
« Tu n’es pas obligé d’aller te cacher quand ça ne va pas, tu sais… »
« J’ai juste… Flippé ! Je regardais Merlin dormir et tout à coup, il ressemblait tellement à sa mère… J’ai pété les plombs et je suis venu ici pour me calmer. »
« Brent, ça me paraît plutôt normal comme réaction ! Seulement je pense que ça t’aiderait plus de venir voir quelqu’un, n’importe qui, moi, Elvira, Roland, ton père, ta mère ! Plutôt que de te cacher dans un coin et de supporter ça tout seul. »
« Je n’ai pas envie qu’on me voit pleurer. »
« Il est peut-être temps de mettre ta fierté dans un placard, non ? Tu ne crois pas que ce n’est pas le moment pour ça ? »
« Je ne sais même pas comment en parler. Sélénée me manque à un point que tu n’imagine même pas. Mais je n’ai pas de mot pour exprimer ça. On est très fort pour passer les morts sous silence dans la famille. »
« C’est vrai… Je n’y avais jamais pensé… » reconnut James.
« Bien sûr que si ! On ne parle jamais des morts. Grand-père Ernest, grand-mère Deirdre, on recommence à peine à prononcer leurs noms dans les conversations, et cela fait des années qu’ils sont décédés ! Tu ne crois pas que les cousins auraient besoin de parler de leur mère ? Mais as-tu entendu une seule fois le nom de tante Paula ces derniers mois ? Il y a un énorme tabou en ce qui concerne les morts chez les Potter ! »
« Il ne tient qu’à toi de le faire tomber Brent ! »
« Tu ne crois pas que j’en meurs d’envie ? Je ne veux pas que Merlin grandisse sans jamais entendre parler de sa mère, qu’il n’ose pas poser de questions sur elle. J’ai envie de garder l’ombre de ma femme au-dessus de nous, je ne veux pas la laisser s’échapper. Mais, le problème, c’est que je ne sais pas comment m’y prendre. CPaula ces derniers mois ? Il y a un énorme tabou en ce qui concerne les morts chez les Potter ! »
« Il ne tient qu’à toi de le faire tomber Brent ! »
« Tu ne crois pas que j’en meurs d’envie ? Je ne veux pas que Merlin grandisse sans jamais entendre parler de sa mère, qu’il n’ose pas poser de questions sur elle. J’ai envie de garder l’ombre de ma femme au-dessus de nous, je ne veux pas la laisser s’échapper. Mais, le problème, c’est que je ne sais pas comment m’y prendre. C’est tellement plus facile de faire comme si rien n’était arrivé… »
« Je vais t’aider Brent ! Je ne sais pas comment non plus, mais on va le faire ensemble. »
Brent eut un sourire reconnaissant. James lui ressemblait tant, il aurait du savoir qu’il pouvait compter sur lui, que le gamin ne le laisserait pas seul. Il avait juste oublié.
« Il faut que je redescende, il n’y a personne pour veiller sur Merlin ! »
« Ok, je te suis. »

Lorsque, le lendemain matin, Lily, Dorcas, Hestia, Alice, Frank, Camille et Mathilde disparurent dans la cheminée, ils laissèrent comme un vide dans la maison. Il y avait pourtant encore assez de monde pour peupler toutes les pièces de l’immense bâtisse, mais tout de même… Dumbledore avait accepté de laisser Dorcas repartir chez Lily, à condition d’organiser une garde rapprochée autour du domicile des Evans. C’était Kingsley Shacklebolt, un ami de Brent, qui avait pris la première garde. Remus et Peter allaient, eux, rester encore deux jours à Quercus Alba avec Sirius et James.
Les quatre compères passèrent un temps considérable à la bibliothèque, ils étaient déterminés à découvrir ce pourquoi Voldemort en voulait tant aux Meadows. S’il fallait protéger Dorcas, mieux valait savoir exactement ce qu’il en était ! La bibliothèque était impressionnante par sa taille, il fallait une échelle pour en atteindre le sommet, et les livres avaient probablement un jour été classés, mais à force d’être pris et rangés à un tout autre endroit, il n’y avait plus aucun semblant d’ordre. La première chose que fit alors James, fut de demander à Oscar, qui connaissait la pièce comme sa poche, de lui indiquer les livres pouvant leur être utile. Le jeune homme consentit, non sans monnayer ses informations, à poser l’ouvrage qu’il venait de dénicher sur l’illustre Dardanos Alvuns. Il leur sélectionna une dizaine de vieux livres poussiéreux et s’en retourna dans sa chambre. Les maraudeurs se partagèrent la tâche et passèrent en revue des pages et des pages pendant des heures. Au bout d’un certain temps, James alla chercher à la cuisine les restes du gâteau à la confiture de groseilles du déjeuner, et ils firent un rapide bilan en se restaurant. Ils n’avaient rien trouvé qui put les mettre sur la piste.
« Les parents de Dorcas s’appelaient Almerick et Gladys, ils ne travaillaient pas et vivaient de la fortune familiale. Almerick a été décoré de l’Ordre de Merlin deuxième classe en 1962, pour avoir arrêté un voleur qui tentait de s’emparer du célèbre portrait de Gryffondor, exposé au musée des arts magiques. Gladys donnait beaucoup de son temps à des associations. Ils avaient l’air d’évoluer dans la haute société anglaise, et ils ont eu leur fille sur le tard. Rien de particulier… » exposa Remus.
« J’ai cherché un peu dans ses ancêtres. » dit Peter. « Mais il n’y a rien de probant non plus. »
« Je n’en ai guère plus… » ajouta Sirius. « Je suis remonté assez loin dans l’arbre généalogique pourtant. Mis à part le fait que je n’ai pas pu retrouver les origines de son arrière-grand-mère paternelle Pandora Meadows. »
« C’est peut-être une fille de moldue ? » proposa James.
« Peut-être… Et toi James, tu as quelque chose ? »
« J’ai cherché si les Meadows avaient déjà été impliqués dans une bataille contre Voldemort. Cela aurait pu lui donner des idées de vengeance ou je ne sais quoi ! Mais je n’ai rien trouvé non plus… »
« Nous voilà bien avancés… » conclut Sirius.
« Peut-être qu’on en trouvera plus à la bibliothèque de Poudlard ! » dit James.
« J’essaierais bien de demander à Dorcas ce qu’elle sait sur cette arrière-grand-mère. C’est maigre, mais c’est tout ce qu’on a. » ajouta Remus.
« Si ça t’amuse Moony… » répondit Sirius en baillant. « Qui vient faire un balade avec moi dehors ? »
Ses trois amis se levèrent comme un seul homme, les vieux grimoires pendant les vacances, c’est lassant ! Ils passèrent la fin d’après-midi dans le parc, malgré le froid mordant. Snowy avait été détruit par une forte chute de neige, les maraudeurs mirent beaucoup d’application à tenter de lui redonner une forme convenable, mais cela se termina en une mémorable bataille de boules de neige et James se retrouva enterré, si l’on peut dire ça comme ça, sous une épaisse couche de neige.
Le lendemain, il fallut bien se mettre aux devoirs. Les professeurs n’avaient pas respecté la trêve de Noël malheureusement, et nos quatre amis mirent leurs connaissances en commun pour aller plus vite. Quand vint le matin du départ, ils n’avaient pas très envie de se quitter, mais c’était pour se retrouver très vite ! La rentrée approchait dangereusement. Ils firent honneur au copieux petit déjeuner que leur avait préparé la maîtresse de maison, comme s’ils avaient un long voyage à faire, alors même que la poudre de cheminette mènerait Peter et Remus à proximité de leur domicile. Rassembler les affaires éparpillées partout fut le plus long. Tout était mélangé dans la nursery sans distinction de ce qui appartenait à Remus, James, Peter ou Sirius. Peter retrouva même sa montre dans la malle de James !
« Ce n’est pas comme si on ne se revoyait pas avant un mois… » remarqua Sirius. « On vous ramènera vos affaires à Poudlard si vous en oubliez. »
« Je voudrais bien retrouver mon scrutoscope tout de même ! » s’exclama Remus en soulevant un coussin.
« Par Merlin, pourquoi as-tu emmené un scrutoscope à Quercus Alba ? » demanda Sirius. « S’il y a bien un endroit où l’on peut faire confiance à tout le monde, c’est ici ! Tu sais bien que les invitations sont triées sur le volet. »
« Je ne m’en sépare jamais. Par les temps qui courent, on n’est jamais trop prudent. »
« Eh bien, je ne crois pas que tu te fasses agresser d’ici lundi prochain, donc pars l’esprit tranquille, je te le retrouverai d’ici là. Promesse de Maraudeur ! »
Du bas des marches, James héla les deux retardataires. Son père avait ouvert le réseau de cheminées, il ne fallait pas le laisser trop longtemps pour la sécurité de tous.
« Aller, viens Remus ! On va se faire disputer par nos hôtes ! » s’exclama Sirius en sortant de la nursery.
« J’arrive ! » cria Remus qui venait d’avoir une idée.
Il venait de se souvenir qu’il avait ramené des pétards surprises à Sirius et que ce dernier les avait rangés dans sa malle. Son scrutoscope était peut-être avec ! Il ouvrit la malle de son ami et se mit à fouiller dedans, ce que ça pouvait être mal rangé ! Jamais vu quelqu’un d’aussi désordonné que Sirius !
Là ! Un objet brillant ! Il l’attrapa à toute vitesse alors que James le rappelait à l’ordre en bas. Zut, il avait pris autre chose en même temps… Une chevalière en argent, qu’il n’avait jamais vue sur Sirius. Que faisait-il avec ça dans ses affaires ? Et le blason gravé… Ce n’était pas celui des Black, Remus le connaissait. Mais cela lui disait quelque chose ! C’était celui que Mathilde lui avait montré ! Celui de la famille de son père, celui qu’elle cherchait partout dans des livres en vain ! Qu’est-ce que Sirius faisait avec une chevalière frappée aux armes de la famille de Mathilde ? Il faudrait qu’il pense à le lui demander, se dit-il en dévalant les escaliers quatre à quatre. Peter était déjà rentré chez lui, et Charles Potter avait déjà envoyé la malle de Remus, on n’attendait plus que lui. Il remercia rapidement les Potter et disparut à son tour dans la cheminée.
Pendant les quelques jours qui restaient, on retira la sapin du salon et toutes les décorations. Noël c’était bien fini pour cette année. Il fallait déjà repartir pour Poudlard, dire au revoir aux parents, aux cousins, ils se reverraient pour les vacances de Pâques. Tout le monde fit promettre à tout le monde de faire bien attention à lui, de veiller les uns sur les autres, d’écrire souvent. Il y eut des baisers sonores, des regards qui parlaient plus que des mots, un clin de Brent à James, tout irait bien, promis ! James, Elvira et Sirius eurent droit au discours habituel, les ASPICs étaient dans six mois, il allait falloir travailler d’arrache-pied ! Graziella et Roland qui préparaient leurs BUSEs se firent également sermonner, et les collégiens purent enfin repartir vers Poudlard.


Note :
En l’absence de ma béta-readeuse, je m’excuse d’avance pour les fautes qui auraient échappé à ma vigilance. Et je vous informe le chapitre sera probablement soumis à quelques modifications lorsqu’elle sera revenue de vacances.

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Eléa Sexe : Féminin
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Personnage HP ou groupe préféré : Dumbledore, Lucius, Nigthwish, Evanescence, Muse et Within Temptation (comment ça je site l'index ?)
MessagePosté le : 20 Aoû 2006 21:15
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J'ai commencé à lire et a reviewer :kiss: mais je te posterai tout en même temps :p
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MessagePosté le : 23 Oct 2006 16:50
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:D ayééééééééé !! review en direct :o

Citation :
mais jamais, oh grand jamais, James ne se serait attendu à cela.

c'est bizarre pasque moi ça me choque pas :gni:
Citation :

Sirius jugé, Sirius à Azkaban…

:cry: si il savait !!

Citation :
Demanda le vieil homme de sa voix chaude et apaisante.

:peur2: ...désolée...

Citation :
« Non, je veux dire, encore plus idiot que d’habitude ! » Répondit Sirius en répondant au sourire du directeur.

looooooool :lol:
Citation :

« C’est que… Je veux faire partie de l’Ordre du phénix, et voilà que je mets à utiliser les armes du camp adverse…

c'est une question que je me suis toujours posée :gni: comment l'odp peut gagner face à des sortilèges puissants et assassins sans les utiliser eux même ??

Citation :
Sirius le regard du professeur, fier de s’entendre appeler un homme, par quelqu’un qu’il admirait tant.

:tired: je crois que tu as oublié des mots ou un truc dans le genre...

Citation :
Sirius, repose tout de suite cette tartine dans mon assiette ! »
« Oh, ne fais pas ton radin ! Tu n’as pas besoin de trois tartines pour ton petit déjeuner, tu peux bien m’en donner une ! »

ils sont mignons :eyeslove:
comment çà c'est pas un pairing de cette fic ?? ...spa juste *pars bouder*
Citation :

« Oui, quand à la suite d’une expérience périlleuse j’ai failli passer par la fenêtre et qu’elle m’a rattrapé par réflexe. Elle a tout de suite regretté son geste ! »

:mdr:
Citation :

James avait toujours eu une vision très manichéenne des choses. Dans son monde, tout était soit blanc, soit noir.

je crois que Ryry a hérité de ça :o

Citation :
Sirius se tint tranquille pendant toute la fin du cours. McGonagall l’avait peut-être à la bonne, mais elle ne plaisantait pas en ce qui concernait la discipline pendant ses cours. Pas qu’elle plaisante beaucoup d’ailleurs…

:o arrete, je suis sûre que elle est Dumby passent leur soirées à boire du Whisky de feu et à se fendre la poire sur leur histoires de jeunesse !

Citation :
Ca avait toujours été entre Sirius et Bellatrix, et ça le serait probablement toujours

maaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiis :cry:

wow, ce que tu as écrit sur Bella est vraiment bien écrit et bien pensé, je n'avais jamais pensé à son enfance et si je l'avais fait, jamais je n'aurai pensé à un enfance faire de solitude et de chagrin, bravo !

j'aime bien les passages sur Noel et le grenier ! J'ai peur des greniers :peur2: des araignées partout et de la poussière à me faire crever :ko: enfin, comme dit une certaine Lulu, brèfle...j'ai bien aimé ce passage :p

:shock: un squelette de vampire !! ...les vampires quand ils meurent...y a pas de squelette, si ? :aw2:
C'est triste avec les photos de Honorine, mais la pauvre Augusta a besoin de savoir, je la comprends :( en plus, l'année de sa naissance...

Citation :
« Rowena Ravenclaw ! Ca peut être ça… » répondit Elvira.

:shock:

Citation :
« Je suis sûre qu’il existe une formule pour réparer un miroir brisé. Je vais la trouver ! »

ça conjure les 7 ans de malheur aussi ? :D

bien trouvé l'histoire de la Dame du Lac :smile:

Citation :
« Où as-tu appris à être aussi sage gamin ? » demanda Brent avec un sourire triste.
on se le demande :gni:

c'est triste ce passage :cry: c'est trop bien écrit, t'aurais dû faire psycho...

j'ai beaucoup aimé tout le passage où tu décris la veille de Noel et le Noel, vraiment bien écrit ! quelle imagination pour tous ses personnages :tourni: :clap::clap:

iiiiiiiiiiiiiiiiih une surprise pour Siri !!!

Citation :
Il faudrait proposer aux frères Prewett de s’engager dans l’Ordre l’an prochain, pensa James.

:peur2:

Citation :
« Mais, je n’ai pas les moyens de vous payer le loyer ! » protesta Sirius.
« Qui te parle de ça ? » dit Charles en riant. « Tu prends ces clés, et c’est tout. »

pour quoi on me propose pas ça a moi ?? :boude:
Citation :

You are my dancing queen, young and sweet, only seventeen !

:mdr::mdr: j'imagine trop le truc kitsh :razz:

Citation :
sous les regards un peu jaloux d’Hestia, qui en l’absence de Fabian, dut se contenter de Peter…

mwwwwwwwahhhahhaaaaaaa la povr' :mdr::mdr:

Citation :
La porte s’ouvrit sur Dumbledore, et les adolescents se levèrent comme un seul homme.

ouééééééééééééé :jump3::jump3:
Citation :

« Snape… » souffla Sirius.

:rolleyes: de suite...pffff...

Citation :
« Gardons-nous des conclusions hâtives Mr. Black. »

oué ! :langue:

Citation :
Elle se laissait aller dans l’étreinte de son amie Lily.

ceci peut porter à confusion :lol:
Citation :

« Moi, je sais. » déclara calmement James.

*se baillone pour rien dire*
Citation :

« Asseyez-vous sur les canapés, et regardez ce qu’il se passe dans la boîte ! »

:lol::lol: et dire qu'hier j'ai donné une idée a Rowy en rapport avec une télé :lol: c'était pas voulu :lol:

Citation :
« Happy Days me paraît tout indiqué, aujourd’hui ! »

looooooooooooooooool !! j'adorais Happy Days :eyeslove:

Citation :
« Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Je ne suis pas prétentieux ! »

Soudain tout le monde parut très absorbé par la lecture des ingrédients de la bièraubeurre inscrits sur l’étiquette.
:lol::lol: à peine, à peine :o

alors attention, quand Brent et James sont dans le grenier, avant le saut de lui, y a un cafouillage dans le texte, un copie coller qui a raté je pense ;)


J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé ce chapitre !! long :tourni: interressant, toujours trés bien écrit ! tu as un don pour raconter les histoires ! y a tellement d'informations et tout semble si fluide ! :clap::clap:
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Elève
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MessagePosté le : 04 Nov 2006 10:29
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Merci pour cette longue review :razz:

Citation :
Citation :
Citation :
mais jamais, oh grand jamais, James ne se serait attendu à cela.

c'est bizarre pasque moi ça me choque pas

Moi non plus (débilette, c'est toi qui l'as écrit... évidemment que ça te choque pas!). Mais James est un gentil garçon un peu béta par moments, comme je l'ai dit, pour lui le monde est soit blanc, soit noir, les deux ne se mélangent pas...

Citation :
c'est une question que je me suis toujours posée comment l'odp peut gagner face à des sortilèges puissants et assassins sans les utiliser eux même ??

Ils sont potes avec Jay Delachance!
Euh, non sérieusement... je me demande un peu aussi... ils doivent être plus sournois qu'on ne le pense!
Ou sinon on peut sortir la-théorie-à-la-noix-de-JK-qui-sort-de-toutes-les-situations, à savoir : c'est l'Amoûûûûûr qui les fait triompher! lol!

Citation :
comment çà c'est pas un pairing de cette fic ?? ...spa juste *pars bouder*

Looool! Nan sont déjà pairés chacun de leur côté ^^
Sorry! :D

Citation :
arrete, je suis sûre que elle est Dumby passent leur soirées à boire du Whisky de feu et à se fendre la poire sur leur histoires de jeunesse !

C'est vrai qu'il lui est arrivé de trahir son sens de l'humour cette bonne vieille McGo! Mais elle dissimule bien devant ses élèves!
"Do you want a cup of tea dolores?"

Citation :
wow, ce que tu as écrit sur Bella est vraiment bien écrit et bien pensé, je n'avais jamais pensé à son enfance et si je l'avais fait, jamais je n'aurai pensé à un enfance faire de solitude et de chagrin

Merci!
J'arrive pas tellement à croire qu'on puisse être méchant gratuitement, par nature. Faut bien avoir été conditionné...
Et j'aime cette idée de cette même souffrance dans l'enfance de Sirius et Bella qui les aurait finalement mené chacun vers un extrême. Un genre de destin lié, deux faces d'une même pièce, le Ying et le Yang. Et on sait comment ça se termine.
Je me suis beaucoup amusée à inventer une enfance de Sirius, Bella et Reg qui les mènerait d'abord à ce qu'ils sont dans ma fic, puis à ce qu'ils sont dans HP... (d'ailleurs regulus est le plus difficile... que Sirius le croit coupable de tous les maux, tout en gardant une amère affection pour ce petit frère, et qu'il finisse par être RAB... ardu ça!)

Citation :
j'aime bien les passages sur Noel et le grenier ! J'ai peur des greniers des araignées partout et de la poussière à me faire crever enfin, comme dit une certaine Lulu, brèfle...j'ai bien aimé ce passage

Cool parce que moi je me suis éclatée à écrire ça!
Pas mal de vécu aussi là-dedans, surtout là-dedans. Deux maisons de famille, des dédales de grenier, des cousins aventuriers...
En fait dans tout le passage sur Noël, il y a beaucoup de mixage entre les souvenirs, les légendes de ma famille, les traditions et même le salon de la maison avec l'album photo. C'était un petit plaisir juste pour moi, de mettre mes propres souvenirs là-dedans, ça me fait plaisir que ça ait plu!

Et pourquoi ça aurait pas de squelette un vampire d'abord?
D'abord ça existe même pas, alors que je fais qu'est-ce que je veux! na!

Citation :
bien trouvé l'histoire de la Dame du Lac

Faut que j'arrête de regarder Kaamelot! lol!

Citation :
c'est trop bien écrit, t'aurais dû faire psycho...

Bah, je fais sage-femme, ça fait pas mal de psycho aussi! lol!

Citation :
Citation :
Citation :
« Mais, je n’ai pas les moyens de vous payer le loyer ! » protesta Sirius.
« Qui te parle de ça ? » dit Charles en riant. « Tu prends ces clés, et c’est tout. »

pour quoi on me propose pas ça a moi ??

Oui, ces choses-là ne m'arrivent pas non plus...

Citation :
j'imagine trop le truc kitsh

Oui j'étais d'humeur très kitsh quand j'ai écrit ça! lol!
Et puis James qui danse avec Lily sur "you're my dancing queen, young and sweet, only seventeen" je pouvais pas la rater!

Citation :
Citation :
Citation :

« Snape… » souffla Sirius.

de suite...pffff...

Oui, les maraudeurs sont tjs très prompts à tout remettre sur le dos de snape! Surtout James et Sirius :smile:


Merci beaucoup en tout cas !!!!!!!!!!!!!!!!
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MessagePosté le : 26 Nov 2006 17:26
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Tout le week-end, j'ai cherché une fic intéressante et bien écrite à lire... J'ai retourné les friend-lists des grands auteurs de ff.net, la bibliothèque vo/vf du forum, et je ne trouvais rien (enfin quasiment rien que je n'avais pas lu :we:) et soudain ça a fait tilt : J'ai jamais lu le dernier chapitre de Quercus Alba !! :eek:

Donc je m'y suis attelée et de nouveau tu m'as tuyée Lulu.

J'en reviendrais jamais de la longueur et de la constance de tes chapitres. Le rythme ne faiblit pas, on oscille entre drame, humour et moment tout marshmallow mais pas à vomir. C'est génial ^^

Donc ce "nouveau" chapitre, il m'a donné envie de feter Noyel, là maintenant tout de suite :we: Je suis prête à sortir acheter un sapin :-D Ca faisait un moment que quelque chose m'avait pas fait cet effet :o (l'année dernière c'était pas arrivée avant 3 jours avant Noyel :we:) J'envie la famille Potter d'avoir un Noyel aussi traditionnel que ça, c'est le genre de trucs que j'ai envie d'avoir chez moi plus tard :-D J'ai beau ne pas être très famille, la grande exception c'est Noel... Ca rattrappe tout le nombrilisme que j'ai au cours de l'année :we: (ca me rappelle que je dois acheter un calendrier de l'avant d'ailleurs :we:)

Sinon, je me demande ce qu'est le mystère qui entoure Dorcas, parceque je suppose que comme l'a dit je sais plus qui, ca n'est pas seulement une envie de vengeance de Voldy :we:

J'ai aussi de plus en plus peur pour la famille Potter, parceque bien sur on sait qu'il vont tous y passer un par un, et à chaque fois je me demande qui va être le prochain :cry: J'ai eu peur pour Brent pendant tout le chapitre :-/ Et là j'ai peur qu'Elizabeth soit une des prochaines sur la liste :hum:

La scène du grenier était vraiment très bien écrite, et on sentait toute la nostalgie qui l'impregnait, vraiment un gros bravo pour le travail de description et d'ambiance :clap: :clap: :clap: La scène où Augusta trouve la boite avec les photos d'Honorine est à briser le coeur, et je suis tout à fait d'accord avec Brent, quand il dit que ce tabou sur la mort est mauvais. Je comprends sa peine quand il se dit que son fils va grandir (enfin s'il grandit...) sans souvenir de sa mère, et personne pour parler d'elle :-/

J'ai une petite question pour toi, combien de chapitres penses-tu faire pour cette fic (environ) ? Si j'aimais tu as déja un plan en tête :we:
Et aussi, il faisait combien de pages ce chapitre ? :aw:
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MessagePosté le : 27 Nov 2006 13:11
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Merciiiii Morgy :p Elle me fait très plaisir ta review!

Aaaaaah l'esprit de Noël... Contente d'avoir réussi à faire passer un peu de cette féérie dans ce monde de brute! (ouais moi Noyel j'y crois!).
Pour Dorcas... Wait and see! Tu crois quand même pas que je vais tout balancer hein! lol!
J'avais peur que ça fasse un peu trop mélo la scène où Augusta découvre les photos de sa soeur, bien failli la couper! Mais j'ai toujours du mal à découper ce que j'ai passé du temps à écrire et monter. Manifestement j'ai bien fait cette fois ^^

Pour le nombre de chapitres... J'ai jamais réussi à tenir ce que je disais, je passe mon temps à me rallonger! Mais disons que d'ici 3 chapitres ils quittent Poudlard et ensuite c'est la grande aventure. J'ai bien un plan mais il n'est pas découpé par chapitre.
Quant au nombre de pages... euh attends je vais voir... 35 pages en police 10. Oui je sais, je suis incapable de me restreindre! lol! Eh mais pour pouvoir créer une ambiance et des relations crédibles, il faut passer du temps à les créer devant les lecteurs! :p

Bon ça me fait penser que je n'en suis qu'à la moitié du chapitre 6 moi... faudrait que je m'active un de ces 4 !
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MessagePosté le : 13 Jan 2007 18:12
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Résumé des événements précédents :
1977, les maraudeurs sont en septième année à Poudlard, dehors la guerre fait rage. L’Ordre du Phenix vient d’être créé et a élu domicile à Quercus Alba, la demeure de la famille Potter. Tout le monde se bat, le danger est permanent. Dorcas Meadows, la meilleure amie de Lily semble directement menacée par Voldemort qui vient d’assassiner ses parents, personne ne semble savoir pourquoi il s’acharne sur cette famille. A Poudlard, e vieux Balthus, professeur de DCFM a mis en place un grand projet pour faire travailler ses septièmes années. Les différentes maisons vont devoir s’affronter en équipe fin janvier, apprenant à se battre ensemble.


Rappel des personnages :


La famille Potter :
-Augusta Potter : petite sœur de James, âgée de 13 ans. A Poudlard, chez Gryffondor

Les enfants de l’oncle Hector et de la tante Rose :
-Brent Potter : 21 ans, papa d’un petit Merlin. Sélénée, sa femme a été tuée peu avant Noël. Il est l’ater-ego de James avec quelques années de plus. Il se bat pour l’Ordre.
-Elvira Potter : 17 ans, élève de Poudlard chez Serpentard, du même âge que James, ambitieuse, froide et très centrée sur elle-même, elle peut cependant être d’une grande aide à ceux qu’elle apprécie.
-Roland Potter : 15 ans, Serdaigle, inséparable de sa cousine Graziella.

Les enfants de l’oncle Samuel, ils ont perdu leur mère quelques mois auparavant.
-Adrienne : 20 ans, qui fait office de seconde maman, s’occupe de toute l’intendance à Quercus Alba avec ses tantes.
-Oscar : 18 ans, l’érudit, membre de l’Ordre
-Graziella : 15 ans, Gryffondor, le garçon manqué
-Elizabeth : 13 ans, Gryffondor, la coquette
-Virginia : 11 ans, Gryffondor, la benjamine

Quelques élèves de Poudlard:
Gryffondor :
-Lily Evans : ai-je vraiment besoin de la présenter ? Elle est la meneuse de son équipe pour le projet de DCFM.
-Dorcas Meadows : amie de Lily, jeune fille de bonne famille, a perdu ses parents de la main de Voldemort, protégée par l’Ordre depuis. La raison de l’acharnement de Voldemort est un mystère.
-Hestia Jones : amie des précédentes. A grandi à la campagne près de la famille Prewett. Petite amie de Fabian Prewett.
-Alice Hall : la dernière du petit groupe d’inséparables. A grandi dans une famille de sorciers itinérants, proche de la nature. Petite amie de Frank Londubat.
-Camille Torres : amie d’enfance de Frank Londubat. Collectionne les chagrins amoureux.
-Mathilde Cooper : étrange jeune fille arrivée en cours de scolarité. Peu appréciée des autres Gryffondors, amie de Camille Torres. A confié à Remus qu’elle était venue à Poudlard pour faire des recherches sur l’identité de son père. Le seul indice qu’elle a est le blason de la famille de son père.
-Frank Londubat : partage son dortoir avec les maraudeurs. Sort avec Alice, frère de lait de Camille Torres.
Serpentard :
-Tatiana Petrowski : promise à un mariage avec Sirius par ses parents. Jeune fille solitaire et assez froide. Sirius et elle ne se parlent plus depuis qu’elle a découvert qu’il avait fugué de chez lui et que leur futur mariage n’avait plus de sens.




Citation :



Quercus Alba
“You weren’t in the Order then, you don’t understand. Last time we were outnumbered twenty to one by the Death Eaters and they were picking us off one by one…”



Chapitre 6 : I know what you did this summer

Allongé sur son lit, James potassait une dernière fois ses cours d’histoire de la magie, mais il fallait avouer que sa concentration commençait à laisser sérieusement à désirer. Après tout, l’examen blanc était le lendemain, le mal était déjà fait ! Ce n’était pas l’œil distrait qu’il prêtait à ces parchemins insipides ce soir, qui allait y changer quoi que ce soit. Et d’ailleurs ce n’était qu’un examen blanc ! Mais le problème des dortoirs c’est que lorsque tous ses camarades révisent, on est obligé de les imiter pour éviter les déboires avec sa conscience. James leva les yeux pour vérifier l’état de concentration de ses colocataires. Sirius fixait le plafond avec une intensité inquiétante, Remus somnolait ouvertement sur son livre, et Frank avait le regard trop vague pour être honnête… Seul Peter tournait frénétiquement les pages de son vieux grimoire !
« Padfoot, on se met en binôme demain ? » demanda soudain James en rangeant ses cours.
« De quoi tu parles mon vieux ? »
« De l’histoire de la magie ! Tu complètes mes blancs, je m’occupe des tiens. Comme d’habitude ! »
« Ce sont les Aspics blancs James ! » s’écria Remus indigné.
« Ne soit pas aussi formel mon cher Moony… » soupira James « On ne passe que l’histoire de la magie, et comme tu l’as si bien dit ce n’est qu’un entraînement pour les aspics, pas les aspics proprement dits ! Un simple petit contrôle quoi ! »
« Portant sur nos sept années d’études… » précisa Remus d’un ton faussement dégagé.
« Raison de plus pour se donner un coup de main ! »
« Laisse tomber Remus ! » intervint Frank avec un sourire indulgent. « Tu sais bien que quand James Potter a décidé quelque chose, il faudrait plus qu’une tornade pour le faire changer de voie. J’admire cependant tes efforts de le ramener dans le droit chemin… »
« Si je ne le fais pas, qui le fera ? Sirius ? » répondit Remus amusé.
« Hey ! » protesta énergiquement le susnommé.
« J’ai toujours aimé ton sens de la répartie ! » se moqua Frank.
« Je vous signale que je ne vous ai rien demandé ! J’essaie juste de revoir à peu près correctement la guerre entre les trolls des montagnes et les géants… »
« Retiens juste que ça a fait pas mal de casse. » répondit James. « Aller, laisse tomber c’est trop tard maintenant ! On s’en sortira, on s’en sort toujours. »
« J’envie ta foi en l’avenir mon cher Prongs. » grogna Sirius, avant de se faire arracher son parchemin par un James visiblement d’humeur espiègle qui envoya valser les cours sous le lit de Peter.
« L’heure de la fin des révisions a officiellement sonné ! »
« On croirait entendre Camille. » s’amusa Frank. « Elle n’est jamais très encline à réviser, un peu comme toi. Elle doit être en train de jouer la même scène dans le dortoir des filles ! »
« Je ne veux même pas savoir comment elle va se faire recevoir par Dorcas, Lily et Hestia ! » répondit Sirius.
« En tout cas, on peut remercier les filles pour nous avoir aider à réviser tout à l’heure ! Elle font de bonnes profs. » déclara Remus. « C’est vrai qu’avec des cancres en histoire comme Sirius et Peter, il faut une sacrée patience… »
« Si je m’en sors demain, ce sera grâce à elles ! » reconnut Sirius.
« Qui aurait cru ça… » intervint James.
« Ca quoi ? » demanda Sirius.
« Qu’on deviendrait assez amis avec la bande de nanas d’en face, pour qu’elles acceptent de nous faire en une après-midi le résumé de sept ans de cours, et usent de toute la patience possible pour nous les faire retenir ! »
« Comme quoi, mêmes les cas désespérés ont encore de l’espoir… » se moqua Frank. « Je vous avais pourtant bien dit qu’elles ne mordaient pas ! »
« Tu permets qu’on en ait douté un moment ! Elles sont loin d’avoir l’air inoffensives. » rétorqua Sirius.
« Je dirais que Dorcas était la plus intimidante ! Elle m’a plusieurs fois fait rebrousser chemin d’un simple regard… Dans le genre hautaine et méprisante avec ceux qu’elle n’aime pas, elle gagne haut la main ! » observa James.
« C’est l’héritage des jeunes filles de bonne famille… » remarqua Frank. « On voit tout de suite de quel milieu elle vient, rien qu’en observant la manière dont elle traite ceux qui ne sont pas ses amis. »
« Je dois dire que j’ai été agréablement surpris une fois qu’elle a baissé ses défenses. Elle est plutôt sympa quand on la connaît. » répondit James. « Mais c’était définitivement celle qui paraissait la moins abordable de toutes. »
« Et Hestia ! Elle aboie sur tout ce qui passe ! » rappela Sirius.
« Non, seulement sur toi ! » répliqua Frank. « Lorsque tu n’es pas là pour la mettre en boule, c’est une des filles les plus douces que je connaisse ! Tu devrais essayer d’être sympa avec elle un jour, vraiment sympa, tu serais étonné du résultat. »
« Désolé. Question d’habitude j’imagine, on a passé trop d’années à se chercher les puces ! » répondit Sirius en haussant les épaules.
« Elle ne te paraissait pourtant pas si enquiquinante en première année je te rappelle… » commença James avec un regard amusé.
Sirius haussa les épaules, ne tenant pas à s’attarder sur le sujet. Mais ses camarades étaient curieux.
« Que s’est-il passé en première année. »
« Rien… C’est loin la première année ! » répliqua Sirius.
« L’orgueil de monsieur a pris un coup. » répondit James, moqueur. « C’était avant que tous les groupes ne se forment. Hestia n’était pas encore vraiment amie avec les autres filles, et elle était souvent toute seule lorsqu’elle avait laissé les frères Prewett retourner à Serdaigle. Sirius l’avait plus ou moins draguée pendant plusieurs semaines, et un jour cet idiot l’a embrassée dans la grande salle. Fabian a piqué un fard et Gideon a cassé le nez de Sirius… Il faut croire que c’est juste après ça que Fabian et Hestia ont commencé à sortir ensemble. »
« Et c’est depuis ce temps-là que Hestia et toi passez votre temps à jouer à celui qui aura le dernier mot ? »
« A peu près oui. » répondit Sirius. « Cette fille est rancunière, j’avais fait du mal à son Fabian chéri… Alors que Fabian lui-même ne m’en a jamais tenu rigueur. Il faut dire qu’au bout du compte c’est lui qui a eu la fille ! »
« Dorcas était donc la plus intimidante, Hestia en avait juste après Sirius. » conclut Remus. « Quant à celle qui était la plus engageante… »
« Alice ! » répondit Frank du tac au tac.
« Evidemment ! » s’amusa Remus. « Mathilde est drôle aussi. »
« Tu plaisantes ? » s’exclama Sirius. « Cette nana est insupportable ! Elle met son grain de sel partout ! »
« Sirius, y a-t-il une des filles dont tu supportes la présence ? » demanda James en riant.
« Il est comme les gosses de cinq ans qui jurent que toutes les filles sont des pimbêches et leur tire les nattes à la récré ! » dit Remus.
« Exactement ! Sirius tu n’es qu’un gamin ! » acquiesça James.
« C’est faux ! Lily est gentille, un peu trop réservée mais gentille, Alice aussi, elle est toute douce… »
« Hey, on se calme ! » intervint Frank en fronçant les sourcils.
« Je te la laisse ton Alice ! » répondit Sirius en levant les yeux au ciel. « Et Camille est très mignonne aussi. »
« Ca m’aurait étonné ! » s’amusa James. « La petite blondinette aux yeux bleus, tout à fait son type ! »
« D’un point de vue tout à fait objectif… » intervint soudainement Peter. « C’est définitivement Alice qu’on pourrait aborder le plus facilement, sans avoir peur de se prendre un mauvais sort ou un regard glacial. Elle ne m’a jamais envoyé promener quand j’avais besoin de lui demander quelque chose. Elle m’aidait parfois en botanique. »
« Ca y est, tu daignes lever les yeux de tes cours pour te joindre à nos petites discussions ? » ricana James.
« C’est que… » répondit Peter en rougissant. « Je suis très en retard sur le programme d’histoire ! Mais vous aviez l’air d’avoir besoin qu’on vous départage ! Alors… »
« Calme-toi Wormtail ! » soupira Sirius. « Prongs te taquine c’est tout, ne te justifie pas ! »
« En résumé, si on a besoin de cobayes pour des négociations musclées, on envoie Dorcas et Hestia, et pour des négociations douces, ce sera Alice ! » conclut Remus.
« Hey les gars ! » s’exclama Frank. « Si vous envisagez d’envoyer les nanas au casse-pipe à votre place, attendez-vous à ne pas les garder très longtemps comme alliées ! »
« Pas à notre place, non. » reprit James. « Mais si on est amené à faire équipe avec elles, autant savoir ce qu’elles valent… »
« Ca se tient ! » acquiesça Sirius. « Et donc, si on veut Hestia dans son camp, il vaut mieux être sympa avec son mec ! »
« Qu’entendez-vous par « faire équipe avec elles » ? » demanda Frank.
« Eh bien… » commença James. « Plus que le projet du vieux Balthus, j’ai l’impression qu’on va être amené à faire pas mal de choses ensemble bientôt… »
« Tu veux parler de l’Ordre ? » demanda Frank, soudain très sérieux.
« Peut-être… Il faudra bientôt en parler avec elles. Mais avant ça, nous avons un intérêt commun. L’une de nos amies est en danger potentiel, et rien que pour la protéger, il va falloir que nous fassions bloc ensemble. »
« Je ne suis pas sûr qu’elles soient toutes d’accord pour faire partie de l’Ordre tu sais… Pas qu’elles n’en partagent pas les convictions, mais la guerre c’est un truc de mecs, elles n’auront pas forcément toutes envie d’aller se faire tuer… »
« On en parlera en temps voulu avec elles. » répondit simplement James. « Elles peuvent nous être utiles, même sans se battre, il y a tout un tas de choses différentes qui peuvent nous aider. Regarde ma cousine Adrienne, elle ne fait pas partie de l’Ordre à proprement parler, et pourtant avec tout ce qu’elle fait pour l’intendance, elle est essentielle. On va avoir besoin de tout le monde qu’on pourra recruter ! Penses-y de ton côté Frank ! »
« Je le ferai. Aller, bonne nuit les gars ! »
« Bonne nuit ! »

Les mines n’étaient guère enjouées au petit déjeuner, le lendemain matin. Peter s’était levé avant le soleil pour tenter de pallier ses immenses lacunes en histoire. James avait parcouru son parchemin rapidement, juste au cas où il ait de la chance et relise le bon passage. Sirius, lui, ne s’en était même pas donné la peine, adviendra que pourra ! Quant à Remus, il était de loin le seul à être tranquille avec sa conscience et avait traîné tout ce petit monde dans la grande salle : un solide petit déjeuner, voilà ce qui leur fallait !
Leurs camarades féminines avaient l’air de plutôt bonne humeur. Facile quand on maîtrise le sujet sur le bout des doigts !
« Il fallait y penser avant James ! » répliqua Hestia avec un sourire indulgent. « On n’apprend pas sept ans de cours en une semaine. »
« Même avec un cerveau sur-développé ? » protesta le James en question.
« Je ne sais pas s’il y a quoi que ce soit de sur-développé chez toi, mais après de longues années d’observation, je suis navrée de t’annoncer que ton cerveau est on ne peut plus normal… » déclara Dorcas
« Et quant aux autres parties de ton corps qui pourraient être hypertrophiées…» continua Hestia. « Je pense que tu nages en pleine utopie ! »
« Tu veux vérifier ? » demanda James.
« Sans façon. »
« Très bien ! » intervint Sirius. « Je crois qu’il est grand temps d’aller en salle de devoir, avant que les choses ne dérapent… Moony regarde ce que le stress fait raconter comme âneries à ces jeunes gens. »
« Désolé Padfoot, je crois que le stress n’a rien à voir là-dedans. On appelle ça des hormones. Mais je suis d’accord, allons en cours, Hestia, James, vous règlerez vos affaires en privé ! »
« Je n’ai rien à régler du tout ! » protesta James.
« Tant mieux pour toi, Fabian n’apprécierait pas. » répondit Hestia.
« Qu’est-ce que je n’apprécierais pas ? » demanda Fabian Prewett derrière le dos de sa petite amie.
« James voulait me montrer son zizi. » répondit Hestia d’un ton distrait en embrassant Fabian.
Le visage de James devint alors d’une couleur écarlate qui jurait furieusement avec l’écharpe orange que sa mère lui avait tricoté.
« Je savais que vous aviez des mœurs étranges vous, les Gryffondors… Mais là… Je crois que je vais vous laisser entre vous ! » répondit Fabian amusé. « Potter, pas touche à ma fiancée ! Hestia, poussin, bon courage pour ton devoir ! »
« Merci ! » répondit la jeune fille en regardant s’éloigner son fiancé.
« Il te surnomme poussin ? » s’esclaffa Sirius.
« En route, on va être en retard ! » dit Hestia après avoir jeté un regard noir au railleur.

Le sujet que Binns leur avait concocté ce matin-là était des plus inattendus. Une dissertation sur l’influence qu’avait eu Miranda Warren sur le monde magique. Pas de question piège sur les dates ou sur des traités signés on-ne-sait-où sur on-ne-sait-quoi… Le problème, c’était que James n’avait absolument aucune idée de qui était cette Miranda Warren ni de ce qu’elle avait bien pu faire… En regardant autour de lui, il s’aperçut que les trois-quart des élèves avaient l’air aussi perdus que lui…Seuls Remus, Lily et Dorcas planchaient chez les Gryffondors. Et chez les Poufsouffle qui partageaient le cours avec eux, ce n’était guère plus glorieux ! Il fallait intervenir de toute urgence ! Ils ne pouvaient pas passer quatre heures à disserter sur un événement inconnu… Les regards affolés qui l’entouraient ne firent que conforter James dans son idée.
Il jeta un œil à Binns qui semblait fort occupé à regarder ses chaussures, et attrapa discrètement sa baguette dans sa poche. Bénissant l’inventeur des sorts muets, il tapota trois fois le bout de sa baguette sous son pupitre, fixant l’arrivée d’eau du regard. Et soudain Kerry Terrence, une rouquine de Poufsouffle, se retrouva aspergée. Les cris suraigus qu’elle se mit à pousser étaient certes fort désagréables, mais ça avait eu le mérite de créer une diversion suffisante. Pendant que Binns se précipitait sur le geyser et que Terrence sautait dans tous les sens, les élèves se hâtèrent de demander des précisions à leurs voisins sur cette peu fameuse Miranda Warren ! Remus chuchota à ses amis que c’était elle qui avait mis en place les grands principes de la dissimulation du monde sorcier aux yeux des moldus. Oui effectivement, cela disait quelque chose à James. Il n’avait pas retenu le nom de la sorcière, voilà tout.
En tant que fantôme, Binns avait bien du mal à venir à bout du geyser. Quelques élèves vinrent donc l’aider de quelques coups de baguette magique et Kerry Terrence eut le droit de s’installer près de la cheminée pour la fin du devoir, pendant que tout le monde griffonnait un plan sur son brouillon.

Finalement, ils arrivèrent à peu près tous à écrire quelque chose de cohérent sur leur parchemin, de quoi ne pas faire dégringoler leur moyenne du semestre. Et ce fut l’esprit plus léger qu’ils retrouvèrent leur professeur de défense contre les forces du mal. Après le stress de l’examen et le soulagement d’en avoir fini, ils n’avaient plus qu’une envie : s’amuser. Et en général les cours du professeur Eliott étaient plutôt divertissants.
Mais au milieu du cours, Dumbledore entra brusquement dans la salle du vieux Balthus. De mémoire de maraudeur, James n’avait jamais vu le directeur aussi en colère.
« Balthus, je peux vous emprunter vos élèves une seconde ? »
« Bien sûr Albus. » répondit le vieux professeur, aussi interloqué que ses jeunes élèves.
Dumbledore ferma la porte derrière lui et s’avança doucement dans la pièce. Il ne se mit pas à crier, mais le ton de sa voix était glacial.
« Je sais ce qui s’est passé pendant votre examen blanc, ce matin. Et je sais que le, ou les, responsables sont ici. Je ne viens pas pour traquer le coupable, je ne veux pas que vous dénonciez qui que ce soit. Ca m’importe peu. Je voulais seulement que vous sachiez à quel point je réprouve l’acte de ce matin. Je ne m’attendais pas à ça de la part de septièmes années responsables. Tricher pendant un examen blanc en première année, ça arrive, ça peut même faire rire si c’est bien ficelé. A votre niveau, c’est… lamentable ! »
James ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi Dumbledore en faisait tout un plat… Ce n’était que de l’histoire ! Ils s’étaient juste évité une déconfiture générale… Il croisa le regard de Sirius et vit que celui-ci ne voyait pas non plus où était le crime.
« Il va être temps d’accepter de prendre vos responsabilités, d’arrêter de tricher. Dans six mois vous serez des sorciers confirmés, j’attends mieux de vous ! Eviter les obstacles n’a jamais été un moyen de les affronter. Que ferez-vous à la première difficulté dans un combat ? Vous vous défilerez ? Je suis déçu mes enfants, déçu… »
Et il partit sur ces mots, laissant un grand blanc dans la salle. Cependant, en jetant un œil à ses camarades, James vit qu’ils n’avaient guère l’air plus impressionnés que lui. Pour la première fois, le majestueux Dumbledore, vieux professeur si respecté, ne leur semblait plus du tout aussi juste. Son intervention ne leur faisait pas froid dans le dos, comme les autres réprimandes qu’il leur avait adressées, car celle-ci semblait… dérisoire ! A quoi bon s’énerver pour si peu ? Tous les regards étaient ahuris, James aurait même juré avoir vu Dorcas étouffer un rire.
« Que s’est-il passé ? » demanda le professeur Eliott, l’air étonné.
« Rien… Une fuite d’eau pendant l’examen blanc d’histoire… » dit simplement James.
« Et quel était le sujet ? » demanda la vieux Balthus en cachant son amusement.
« Dissert sur les faits et gestes de Miranda Warren. » répondit Sirius.
Le vieil homme ne put s’empêcher de sourire, puis il dit :
« Albus a certainement raison de vous sermonner… Il se passe en ce moment des choses inquiétantes. Le monde magique est en grand danger. Dumbledore veut être assuré que les sorciers de demain seront capable de prendre leurs responsabilités. Nous allons avoir besoin de valeureux sorciers ! Sa position est compréhensible, l’avenir est incertain… Je ne peux cependant pas m’empêcher de penser qu’un peu de débrouillardise peut aider à se sortir de beaucoup de situations, et pas seulement à l’école. Les sorciers futés sont très utiles… »
Cette déclaration fut accueillie par de sonores approbations. Voilà un discours qui leur convenait bien mieux !
« Mais, attention tout cela reste entre nous mes enfants. Si l’on vous demande, je ne vous ai rien dit. »
Des sourires entendus furent échangés, et le cours reprit.

Sirius sortait du cours de Potions lorsqu’il sentit une main se poser sur son épaule. Il se retourna, et découvrit avec étonnement qu’il s’agissait d’Elvira, la cousine de James.
« Sirius, je peux te parler une seconde ? »
« Euh… Oui… James je te retrouve à la bibliothèque ! »
« Elvira… » commença James. « Je te préviens que si je ne revois pas Sirius dans une heure, je saurais que tu t’es servie de lui comme cobaye pour je-ne-sais-quelle-expérience ! »
« Ca ne prendra pas une heure. » répliqua Elvira avec un clin d’œil, avant d’entraîner Sirius à l’écart.
« Alors, dis-moi en quoi je peux t’être utile… » demanda le jeune homme, curieux avant tout.
« Il ne s’agit pas de moi… »
« Oh oh oh ! Voilà une grande première ! » s’esclaffa Sirius. « Elvira Potter s’intéressant à quelqu’un d’autre qu’à elle-même ! »
Elvira lui décocha un regard noir. Certes il y avait une part de vérité là-dedans, mais ce n’était pas le moment de l’admettre.
« Sois sérieux juste une minute… Je viens te voir parce que je suis inquiète pour Tatiana. »
Le visage de Sirius se ferma plus vite qu’une huître.
« Ca ne m’intéresse pas. Désolé. » dit-il en tournant les talons.
« Sirius ! » protesta Elvira en rattrapant doucement le garçon par le bras. « Ecoute-moi, c’est tout ce que je te demande. »
« Tu as une minute. »
« Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre elle et toi, tout ce que je sais c’est que tu es la seule personne à qui j’ai pensé. Tatiana est juste une camarade, même pas une amie, mais étant donné qu’elle n’a pas d’amis, je me sens un peu obligée d’appeler quelqu’un à l’aide pour elle. Elle ne va pas bien depuis la rentrée, elle est tout le temps fatiguée, complètement à côté de son chaudron ! Je ne sais pas ce qu’il se passe, et ça ne m’intéresse pas plus que ça. Mais je crois que quelqu’un devrait se pencher de plus près sur son cas. »
« Et ça ne sera pas moi. »
« Je croyais que vous vous entendiez bien… »
« Je le croyais aussi. »
« Et… ? »
« Elle ne veut plus que je me mêles de ses affaires. Je suis un gentleman je fais ce que femme veut. »
« Enfin Sirius, fais un effort bon sang ! J’en ai fait un moi, c’est pas mon genre de me préoccuper des autres ! »
« Je t’ai dit non. Et j’aimerais que pour une fois dans ta vie, tu tiennes compte de mon opinion. »
« Promets-moi au moins que tu y penseras… Elle est dans le même dortoir que moi, je me sens coupable de ne rien faire chaque fois qu’elle a ses insomnies. »
« Elle ne te laisserait pas l’aider. »
« Moi non, toi oui. »
« Je ne crois pas. »
« Moi je crois que si. »
« Tu es têtue ! »
« Je suis une Potter ! »
« C’est ça, à plus tard Elvira ! »
« A plus tard Sirius ! »

Sur le chemin de la bibliothèque, Remus se sentit brusquement tiré en arrière. Il se retourna pour découvrir l’auteur de l’agression : une jeune fille aux yeux aussi sombres que ses cheveux.
« Hestia ! Qu’est-ce que tu fais ? »
« J’ai eu une idée ! Pour nous aider à nous concentrer pendant la bataille inter-maisons ! »
« Et ça implique de me faire trébucher dans les couloirs ? » demanda Remus avec un petit sourire amusé.
« Tu vas pouvoir m’aider. »
« D’accord, raconte-moi tout. »
« Lily nous racontait qu’elle avait fait de la plongée sous-marine pendant ses vacances. Ce silence dans les fonds marins, ce calme, ça a l’air extrêmement apaisant. J’ai pensé que si l’on s’immergeait tous dans l’eau, interceptant ainsi tous les stimuli extérieurs, ça ne pourrait qu’augmenter notre force de concentration. »
« Ca me paraît intelligent… seulement… Ca risque d’être compliqué à réaliser ! »
« Allons Remus, on est des sorciers, rien ne devrait nous être impossible ! Un peu d’imagination ! »
« Premièrement je ne pense pas que l’on puisse se plonger dans le lac pendant la compétition… »
« Je sais bien, ce ne sera que pour les entraînements, mais ce sera déjà quelque chose. Je suis persuadée que ça nous aiderait à mieux nous connecter les uns aux autres ensuite. »
« Deuxièmement, on est en janvier ! Le lac est gelé ! Alors à moins que tu veuilles nous transformer en glaçons vivants… »
« C’est là que tu interviens. Est-ce que la rumeur disant que les préfets disposent d’une salle de bain privée avec une grande piscine est fondée ? »
Remus comprit enfin où elle voulait en venir.
« Oui, mais on n’a pas le droit d’y faire rentrer d’autres élèves. »
« Ce ne serait pas la première fois que tu enfreins certaines règles… »
« Je suis préfet ! » protesta Remus.
« Ne te fais pas prier ! » s’exclama Hestia. « James et Sirius n’hésiteraient pas une seconde à ta place. »
« C’est d’ailleurs pour cela que c’est à moi que Dumbledore a confié l’insigne… »
« C’est pour le bien de la communauté ! Tu ne voudrais pas voir les serpentins gagner ? »
« Je ne voudrais pas gagner en trichant. »
« Tu crois que les autres maisons se gênent ? Et ce n’est même pas vraiment tricher. Le professeur Eliott ne nous a fixé aucune règle. Tous les moyens que nous trouvons pour parvenir à notre but sont bons ! »
« Je ne pense pas qu’il entendait par là enfreindre les règles de Poudlard… »
« Ce n’est pas comme si l’on faisait quelque chose de dangereux ! Est-ce qu’il y a un trésor dans cette salle de bain ? Ou est-ce que tu veux simplement la garder pour toi tout seul ? Peut-être aussi as-tu peur de te retrouver en maillot de bain avec six filles… »
« Je n’ai pas peur du tout ! » se défendit Remus.
« Alors ? »
« Je vais réfléchir. »
« C’est tout réfléchi ! Ce soir après les cours, rendez-vous devant la salle de bain des préfets ! » déclara la jeune fille en s’éloignant.
« Hey ! Tu ne sais même pas où c’est ! » rappela Remus.
« Tu me prends vraiment pour une débutante ! » ricana Hestia.

A l’heure dite, toute la classe était réunie devant la salle de bain des préfets, un troupeau d’hippogriffes aurait à peine été plus discret. Remus les fit entrer en maugréant.
« Vous voulez vraiment que je me fasse pincer… »
« Relax Remus » s’exclama Mathilde en lui ébouriffant les cheveux. « C’est n’est jamais qu’une très grande baignoire, je ne crois pas qu’on te renvoie de l’école pour en avoir fait profiter tes amis, une heure dans ta vie ! »
« Eh bien, je serai plus rassuré quand nous serons sortis d’ici. Commençons vite ! »
« Très bien. » intervint Alice. « J’ai été cueillir des herbes dans la forêt, d’après ce que me racontait ma grand-mère, elles favoriseraient la quiétude et aideraient à la concentration. »
D’un coup de baguette, elle fit apparaître des tasses et y fit verser de l’eau chaude. Puis elle tira de sa poche un petit sachet contenant les plantes en question et les jeta dans l’eau pour les faire infuser.
Très vite ils purent boire cette étrange mixture. L’odeur était fade et le goût assez râpeux, mais ils avaient appris à ne pas remettre en question les connaissances botaniques d’Alice. La jeune fille les avait déjà tirés d’un mauvais pas à plusieurs reprises grâce au savoir de grand-maman.
« J’ai amené ça aussi. » ajouta Alice en sortant de sa poche trois espèces d’éponges blanches visqueuses. « On va les couper pour qu’il y en ai assez pour tout le monde… »
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Peter suspicieux.
« De la branchiflore. » répondit Frank. « Il suffit de se la mettre dans la bouche, et elle nous permettra de rester sous l’eau sans nous asphyxier. »
« C’est pas le truc qui fait pousser des branchies ? » demanda Sirius.
« Je vois qu’il y en a au moins un qui suit le cours de botanique… » remarqua Hestia.
« Et il va falloir mettre ce truc dans notre bouche ? » demanda Peter avec une grimace.
« Tu pourrais écouter quand Frank parle ? » s’écria Dorcas exaspérée.
« Je crois qu’on va s’y mettre avant qu’un meurtre ne soit commis et que Remus ait des problèmes… » intervint James.
« T’en fais pas. » chuchota Sirius d’un air entendu. « On cachera le corps et on dira que c’est ma cousine. Tout le monde nous croira, Bellatrix a plus un profil d’assassin que Lily ! »
« Hey ! » protesta la demoiselle en question. « Je n’ai l’intention de tuer personne ! »
« Ca tombe bien figure-toi » répondit James « Personne ici n’a l’intention de mourir. Aller Lily avale ton infusion, chacun prend un morceau de branchiflore, et tous dans l’eau ! »
« Ton instinct de chef de troupe me surprendra toujours… » ricana Sirius avant que James ne le pousse dans le bassin, jetant derrière lui un morceau de branchiflore que Sirius goba comme une otarie.
Une fois sous l’eau, Mathilde leur jeta un sort leur permettant de rester assis en tailleur au fond sans remonter à la surface. Puis Lily s’assit devant eux, leur tournant le dos, comme lorsqu’elle devrait faire face à ses trois adversaires. Les dix autres se repartirent en deux rangs derrière elle, se tenant la main pour mieux faire communiquer leurs énergies magiques.
Hestia avait eu raison, le calme sous-marin aidait énormément. Sans les bruits extérieurs, et dans la pénombre de la salle de bain, toute pensée parasite était plus facile à écarter. Leurs auras semblaient se développer plus vite et plus fort. Il faudrait qu’ils tentent de recréer la même sensation le jour J.
Ils y arrivaient de mieux en mieux et Lily captait sans trop de difficultés les effluves magiques que ses camarades lui envoyait. Elle devait se concentrer très fort pour canaliser toutes ces énergies et ne pas se laisser emporter par leur puissance. A la moindre baisse de vigilance, elle les sentait l’envahir et l’affaiblir. Il lui fallait garder le contrôle à chaque seconde, pour utiliser cette formidable puissance et la transformer. On pouvait voir les particules d’eau devant elle changer de couleur et passer par toutes les teintes de l’arc-en-ciel, former des tourbillons et des gouttelettes au-dessus de la piscine. Mais Lily savait que si elle ne parvenait pas à transformer l’énergie qu’elle recevait, cette puissance se retournerait contre elle. Ce n’était donc pas le moment de flancher !
Mais après une heure d’entraînement, ils étaient tous épuisés et la plupart d’entre eux alla directement s’écrouler sur les canapés de la salle commune sans passer par la grande salle. Mais c’était sans compter sur Hestia qui voulait voir tout ce petit monde reprendre des forces, et qui descendit chercher de quoi dîner à tout le monde. Une graine de petite maman.

Leur repas était terminé depuis longtemps et la soirée était déjà bien avancée, il n’y avait plus guère que les septième année dans la salle commune de Gryffondor. Alice et Frank feuilletaient un album de photos, installés dans un grand fauteuil en cuir. Fabian Prewett, le petit ami d’Hestia, était venu dans leur salle commune, soi-disant pour l’aider à réviser la DCFM, mais assis dans un coin sombre ils ne semblaient guère prêter grande attention à leurs grimoires… Près de la fenêtre, Remus aidait Mathilde à chercher on-ne-savait-trop-quoi dans d’anciens livres empruntés à la bibliothèque. Peter disputait une partie de cartes sauteuses avec Sirius, à côté de Dorcas qui lisait dans le canapé. Elle venait de rentrer d’on ne savait où et n’avait pas voulu dire avec qui elle était, malgré l’insistance des garçons. Les filles, elles, avaient eu l’air d’en savoir plus long sur le sujet, n’ayant pas ouvert la bouche pendant que Sirius, James, Fabian et Frank pressaient Dorcas de questions. Elles l’avaient même assurée de leur support d’un regard complice. Il faudrait mettre cela au clair plus tard… James, quant à lui, terminait de rédiger un devoir de métamorphoses, surveillant d’un œil Lily, qui semblait toujours plus pâle chaque fois qu’il levait le regard. Lorsqu’il eut mit le point final à son texte, il se décida à aller voir de plus près ce qu’il se passait. Au fur et à mesure de la soirée, elle s’était recroquevillée de plus en plus dans un coin du canapé bordeaux, son regard s’était fait de plus en plus vague et son visage, jamais très coloré, semblait livide à côté de la teinte chaude du sofa. James n’avait pas voulu avoir l’air de s’en faire pour rien, d’autant que personne d’autre ne semblait voir quoi que ce soit d’anormal, mais il commençait à s’inquiéter sérieusement pour sa camarade. Il s’approcha et s’assit à côté d’elle.
« Ca va Lily ? » demanda-t-il d’une voix douce.
En l’entendant s’adresser à elle, Lily sembla sortir de sa torpeur et bailla.
« Oui oui… Excuse-moi, je suis fatiguée… »
« Tu es toute pâle… Tu veux que je t’amène un truc à grignoter ? J’ai des chocogrenouilles dans ma chambre. »
« Ne t’inquiète pas pour moi, une bonne nuit de sommeil et ça ira mieux ! »
Mais James n’était pas convaincu.
« Laisse-moi t’accompagner chez Pomfresh, tu semble toute faible. »
« Je t’assures que ça va aller James. » maintint Lily.
« James, la jeune fille voudrait que tu cesses de l’importuner. » dit Sirius sans lever les yeux de ses cartes, déclenchant un rire général.
« Sirius, occupes-toi de tes oignons ! » déclara, calmement mais fermement, James, avant de se lever en tendant une main à Lily. « Viens Evans, si tu ne veux pas aller voir Pomfresh, tu iras au moins te coucher, je t’accompagnes, je n’ai pas envie que tu tombes dans les escaliers. »
Lily eut un petit sourire reconnaissant, mais dès qu’elle fut debout, elle se rendit compte que ses jambes ne la portaient pas comme elle l’aurait voulu… James le vit et se baissa, lui ordonnant de grimper sur son dos. Amusée, Lily, consciente de l’équilibre précaire que lui offraient ses muscles fatigués, ne se fit guère prier et se fit porter jusqu’à sa chambre.
« Est-ce qu’il se passerait quelque chose entre ces deux-là, dont je ne serais pas au courant ? » demanda Fabian avec un petit sourire, lorsque James et Lily eurent disparu dans les escaliers.
Sirius lui répondit par un clin d’œil complice, et Hestia rappela à son fiancé d’être discret.
« Tu vas faire comme nous, et prétendre que tu n’as rien remarqué. »
« Bien sûr poussin ! »
La porte s’ouvrit alors sur Camille Torres qui revenait manifestement d’un rendez-vous galant, les pommettes roses et des étoiles plein les yeux.
« Un nouveau soupirant ? » demanda Frank d’un ton taquin.
« Je me suis réconciliée avec Leandre… » confia Camille en se jetant sur le canapé.
« C’est une plaisanterie ?! Camille, tu n’as pas fait ça ? » s’indigna Hestia. « Il t’a trompée, et à la première excuse tu lui pardonnes ? »
« Il m’a dit qu’il m’aimait… » protesta doucement la jeune fille aux cheveux blonds.
« Ce n’est pas une excuse ça… » soupira Hestia
« Camille, ce type va encore te faire du mal… » ajouta Frank plein de sollicitude.
« Laissez-moi tranquille un peu ! C’est ma vie, j’en fais ce que je veux. »
« Certes… » intervint Dorcas. « Si tu n’as pas de fierté, c’est ton problème. »
« Ah, toujours là pour juger les autres toi ! » s’exclama Camille. « Je te trouve bien mal placée pour me dire qui fréquenter et me parler de fierté… N’est-ce pas toi que j’ai vu fricoter dans un coin sombre avec Rosier il y a une heure ? »
« Si le coin était sombre, comment peux-tu savoir qui c’était ? » se renfrogna Dorcas.
« C’est donc là que tu étais… » observa Fabian.
« Un serpentard ! » s’indigna Sirius. « Tu as perdu la tête ? »
« Sirius, tu peux garder tes commentaires pour toi. Ta petite copine fait aussi partie des verts, au cas où tu aurais omis ce détail. » intervint Hestia
« Tatiana n’est pas ma petite amie ! »
« Que tu dis… Il n’empêche que tu n’as aucune leçon à donner à Dorcas ! »
« Mais quand même Dorcas… » reprit Fabian. « Rosier ??? »
« Il fait peut-être partie des serpentards, mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas un garçon correct… On est bien amis avec Elvira Potter, pourtant c’est une des leurs aussi. »
« Ne t’avances pas trop sur ce terrain glissant… » répondit Sirius en riant. « Elvira n’a pas d’amis, elle fait partie des voyageurs solitaires ! Et elle détesterait t’entendre l’appeler ‘amie’. »
« Ne joues pas sur les mots… » s’exaspéra Hestia.
« Et je vous assure qu’Evan est adorable avec moi, je garde l’œil vigilant. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir envie de m’amuser un peu ! » ajouta Dorcas avec un clin d’œil.
Un étage au-dessus, James regardait Lily dormir d’un sommeil qu’il espérait réparateur. Elle n’avait pas protesté quand il avait dit qu’il allait attendre qu’elle dorme pour partir, James pensait même qu’elle avait souri, mais ça pouvait tout aussi bien être son imagination ! Quoi qu’elle dise, si Lily n’était pas mieux le lendemain, James préviendrait quelqu’un.

Et pendant le cours de métamorphose du lendemain matin, Lily ne put faire illusion bien longtemps, elle s’endormit sur son grimoire. McGonagall la renvoya dans son dortoir avec une retenue pour la semaine suivante, on ne badinait pas avec ses cours !
« Il faut emmener Lily à l’infirmerie ! » déclara James en rangeant ses grimoires à la fin de l’heure.
« Si tu fais ça, on est fichu ! » s’exclama Hestia. « L’affrontement inter-maisons est la semaine prochaine, il y a tout à parier que Pomfresh interdise à Lily d’y participer. »
« Et sans Lily, c’est perdu d’avance ! » ajouta Sirius.
« Elle ne nous sera pas tellement plus utile dans l’état d’épuisement où elle est ! » protesta James.
« On va la chouchouter toute la semaine pour qu’elle reprenne des forces. » répondit Alice. « On est au point, plus besoin de s’entraîner. »
« James, si tu préviens Pomfresh et qu’elle la dispense, Lily t’en voudras pendant des semaines ! » dit doucement Sirius.
« Il a raison. » reprit Hestia. « Elle a trop travaillé pour qu’on l’arrête maintenant. C’est trop tard ! Et elle mérite de le faire. »
James se tu un instant, paraissant réfléchir à quelque chose.
« On ne peut tout de même pas la laisser dans cet état sans rien faire… » intervint soudain Dorcas.
« Pas sans rien faire non ! » s’exclama James en saisissant le bras de Dorcas. « Viens avec moi, j’ai une idée ! »

« Tu n’es pas sérieux ?! » s’indigna Elvira. « Tu veux que je donne un coup de main à l’équipe adverse ? C’est bien mal me connaître ! »
« Je voyais plutôt ça comme un service à ton cousin adoré… » supplia James.
« Et tu ne voudrais pas gagner contre une équipe qui ne soit pas au maximum de son potentiel… » ajouta Dorcas. « Ca n’aurait rien de glorieux de nous battre si notre meneuse est KO ! »
« Tu marques un point. » concéda Elvira. « Mais pourquoi faire appel à moi ? Alice Hall connaît des remèdes aussi, non ? »
« Alice connaît les plantes, mais elle ne maîtrise pas les potions médicinales comme toi ! » expliqua James. « J’ai grandi avec toi, je sais que tu es la meilleure dans ce domaine. Et je ne veux pas confier Lily à n’importe qui. J’ai confiance en toi Elvira, je sais que tu ne feras pas n’importe quoi. »
« D’accord, d’accord… La flatterie te mènera à tes fins… » soupira Elvira. « Mais ça te coûtera cher, cousin ! »
James haussa les épaules.
« Bon, tu vas m’aider à la faire. Dorcas, emmène-moi auprès de Lily, que je vois ce qu’elle a avant de commencer à préparer une potion. James, retrouve-moi dans moins d’une heure au bureau rouge avec un chaudron et ton nécessaire à potions. On se dépêche, je n’ai pas toute la journée ! »
Une heure après, les deux cousins Potter s’affairaient dans le petit bureau.
« Passe-moi les racines de mandragore, James. »
« Ca va la remettre sur pieds ? »
« Elle est épuisée, sa force magique est à bout, ce dont elle a besoin c’est de repos. Aucune décoction ne lui rendra toute son énergie, mais celle-ci pourra l’aider à se sentir mieux et à tenir jusqu’à la semaine prochaine. »
« Elle n’aurait pas dû travailler autant… On aurait dû l’en empêcher ! Merci de faire ça pour moi en tout cas… »
« De rien. La famille c’est souvent enquiquinant, il faut bien que ça serve de temps en temps. »
James lui sourit avant de jeter la poudre de belladone dans le liquide bouillonnant.
« Tu tiens vraiment à elle, hein ? » demanda soudain Elvira.
« Je crois… »
« Alors ne perds pas de temps. On ne sait pas qui sera encore là demain. Si tu crois que c’est la bonne, n’hésite pas une seconde. »
« Pourquoi tu me dis ça ? »
Ca ne ressemblait tellement pas à Elvira de s’attaquer à un sujet si sentimental…. James en était abasourdi !
« Parce que les temps sont incertains, et parce que je pense que tu mérites d’être heureux. Il ne tient qu’à nous d’attraper tout le bonheur qu’on peut avoir, avant qu’il ne soit trop tard… »
« Tu penses à Brent ? »
« Il était si heureux avec Sélénée. Et maintenant… Et tu lui ressembles tant… »
La voix de la jeune fille se brisa dans un sanglot et James la prit dans ses bras, la tenant serrée contre sa poitrine.
« Je te promets qu’on s’en sortira. On arrivera à être heureux malgré tout. Il y a des gens qui nous aiment autour de nous, tu te rends compte de la chance que l’on a ? »
« Je sais… C’est juste que… C’est difficile d’avoir foi en l’avenir ! »
« Sans espoir il n’y a plus rien Elvira ! »
« Comment fais-tu pour être si optimiste ? »
« J’ai dix-sept ans et j’ai envie de vivre, c’est tout. Je ne serais peut-être que l’instrument anonyme de cette guerre, mon destin est peut-être de mourir en me battant pour mes convictions, je n’en sais rien. Mais une chose est sûre, c’est que je ne veux pas laisser Voldemort gâcher ça aussi. On a grandi dans une guerre, c’est déjà assez dur comme ça, tu ne crois pas ? »
« Ca a l’air de donner des ailes d’être amoureux… Je voudrais bien essayer aussi. »
« Alors je voudrai être le premier au courant ! »
James embrassa Elvira sur le front. La jeune fille s’essuya les yeux d’un revers de la manche et se tourna vers le chaudron.
« La potion doit être prête. Donne-moi une fiole, que l’on aille porter ça à Miss Evans ! »

« Vous croyez que Lily ira mieux d’ici la semaine prochaine ? » s’inquiéta Sirius.
Il s’était réfugié à la bibliothèque avec Frank, Alice et Mathilde pour étudier l’examen blanc de métamorphoses tranquille. Mais la pensée que Lily pourrait tomber malade et tout ficher par terre occupait son esprit. Ils avaient tant travaillé pour ça, ils s’étaient investis dans ce projet…
« La cousine de James lui prépare un remède. » répondit Frank. « Tu la connais, elle est douée, non ? »
« Elvira a des doigts de fée… Mais Lily a l’air à bout de souffle ! S’il fallait plus d’une semaine pour la requinquer ? »
« Il n’y a pas grand chose à faire, à part supplier Merlin… » observa Alice.
« Mathilde, toi qui est dans les bonnes grâces de Viviane, tu ne peux pas diriger sa bienveillance vers Lily ? » demanda Sirius, sarcastique.
« Je n’en vois pas l’utilité puisque la cousine de James est si douée… » railla Mathilde.
« Jalouse ? »
« De Miss Indifférence ? Ca ne risque pas… »
« Cessez un instant, vous voulez ? » intervint Frank. « Alice, tu peux me rappeler pourquoi on les emmené avec nous ici ? »
« Parce que Camille n’arrête pas de laisser Mathilde dans un coin pour rejoindre Léandre, et que tu essaie de rattraper les négligences de ton amie. Et parce que Sirius est doué en métamorphoses et qu’il est, pour une fois, d’une aide appréciable ! »
« On avait juste oublié que Mathilde et Sirius se chamaillent comme des gamins de cinq ans lorsqu’ils se retrouvent trop près. Un peu comme deux aimants qui se repoussent… » dit nonchalamment Frank.
« Eh on est là ! » rappela soudain Mathilde. « Arrêtez de parler de nous comme ça ! »
Frank haussa les épaules et remit le nez dans ses parchemins.
« Je ne comprends rien à tes notes Alice… »
« Prends donc les tiennes ! »
« Elles sont illisibles, Peter a renversé de la bièraubeurre dessus l’autre soir… »
Alice soupira. Le manque de soin de ces cinq garçons la dépitait au plus haut point.
« Qu’est-ce que tu as écrit là ? »
« Yéti. »
« Yéti ? C’est qui ça Yéti ? »
« Un type qui s’appelait George Hirshung. » expliqua Sirius. « Il y a plusieurs centaines d’années, il s’est retrouvé isolé dans les glaciers par une barrière magique. Les habitants de son village l’avaient chassé car il avait fait un enfant à la fille du chef. Condamné à vivre dans des conditions extrêmes, ses pouvoirs se sont développés et une sorte d’instinct de survie magique l’a adapté à son environnement. Il s’est transformé en un immense pataud à fourrure blanche, et a survécu grâce à sa volonté de revoir la fille du chef. Des moldus l’ont croisé et pris pour un monstre, ils l’ont appelé le Yéti. C’est une créature magique unique… »
« Et il l’a revue la fille du chef ? »
« Non, je crois que des moldus l’ont tué. »
« C’est sordide comme histoire ! Pourquoi McGo nous raconte-t-elle ça en cours. »
« Parce que ça prouve que la métamorphose est inhérente au sorcier ! Qu’elle peut être spontanée si les conditions l’exigent, et qu’elle peut sauver la vie de quelqu’un. »
« Enfin, en l’occurrence il est mort ! »
« Frank, tu ne vois que le mauvais côté des choses ! » protesta Alice. « C’est une belle histoire je trouve… »
« Et à quoi il ressemblait exactement ce Yéti ? A un grand type très poilu ? »
« Plutôt à un gros nounours ! » protesta Alice.
« Avec de grandes dents quand même… » rétorqua Mathilde.
« Je crois qu’il y a un dessin dans un des grimoires de l’école… » intervint Sirius.
« Dans le bureau de McGo ? » demanda Frank.
« Non, ici à la bibliothèque. Créatures magiques insolites si je ne me trompe. »
« Tu bluffes ! » s’exclama Mathilde.
« Pourquoi tu dis ça ? »
« Sirius Black connaissant un titre de livre de classe… Ce serait nouveau ! »
« On parie que je te le trouve ? »
« Vas, on t’attend. »
Ni une, ni deux, Sirius se leva. Il ne serait pas dit qu’on prendrait un maraudeur en défaut sur un sujet touchant à la métamorphose ! Ils avaient suffisamment étudié le sujet pour devenir animagus. Il connaissait par cœur le rayon consacré à cette discipline et se dirigea sans hésitation vers la deuxième planche de l’étagère du milieu. Mais… le livre n’était pas à sa place ! C’était bien sa veine, pour une fois que quelqu’un avait eu besoin de consulté de vieux grimoire… Mais… Il y avait un bout de parchemin coincé entre les deux livres qui devaient normalement entourer Créatures magiques insolites… Curieux, le jeune Black l’attrapa.
« Grimoire déplacé dans la section réservée. »
Zut alors, il fallait aller demander la permission à Mme Pince pour entrer dans cette section. Mais s’il revenait bredouille, il se ferait traiter d’affabulateur par Alice, Frank et Mathilde, et il avait sa fierté ! Alors il se dirigea vers Mme Pince. Celle-ci semblait plutôt occupée à réparer les couvertures écornées et à maudire ces élèves négligents, et elle laissa Sirius pénétrer dans la section réservée sans sourciller.
La pièce était petite mais sombre et extrêmement poussiéreuse, ce qui explique aisément que Sirius n’ait pas immédiatement reconnu la silhouette qui se tenait dans le coin droit. Mais dès que la porte se fut refermée, l’individu s’avança.
« Salut frangin ! »
« Regulus ! Qu’est-ce que tu fais ici ? » répliqua Sirius, sur la défensive.
« Je t’attendais… »
« J’ai du travail. J’ai un livre à trouver et je retourne immédiatement réviser. » dit-il en se dirigeant vers le rayon du fond où devait se trouver le grimoire en question.
« C’est ça que tu cherches ? » demanda Regulus en brandissant Créatures magiques insolites.
« Comment le sais-tu ? » rétorqua un Sirius soupçonneux.
« Je t’ai entendu en parler avec tes petits copains, j’ai pris le livre, mis un mot à la place pour que tu me retrouves ici… J’ai plus d’un tour dans ma besace ! »
« Donne-moi ça ! »
Sirius tendit le bras vers le livre, mais Regulus fut plus prompt et le mit derrière son dos.
« Il y a quelque chose dont je voudrais te parler avant. »
« Je n’ai pas le temps Reg. »
« Je savais que tu ne voudrais pas discuter avec moi. C’est d’ailleurs pour ça que je t’ai attiré ici. »
Sirius commençait à s’impatienter.
« En effet je n’ai aucune envie de parler avec toi. Donne-moi ce livre. Sinon je te l’arraches de force ! »
« Accorde-moi cinq minutes et je te le laisse. »
« Accio grimoire ! »
Mais sous l’emprise de l’énervement, Sirius n’avait pas vraiment réalisé où il se trouvait ni pensé à préciser sa formule. Tous les grimoires en direction desquels le jeune homme avaient pointé sa baguette sortirent de leur emplacement, bousculant Regulus avant de s’abattre sur Sirius…
« Tu ne peux donc pas faire attention ? » s’agaça Regulus.
Mais sous la pile de livres, Sirius ne répondit pas.
« Sirius ? Sirius ? »
Regulus alla donc dégager son frère, après tout s’il mourait on risquait bien de croire que c’était sa faute… Sirius était inconscient, Regulus lui donna de petites claques pour le faire revenir à lui.
« Eh, n’en profite pas pour me brutaliser… » marmonna l’aîné qui ouvrit doucement les yeux.
« Tu préférerais le bouche-à-bouche ? » jeta froidement Regulus
« Eurk ! »
La porte de la réserve s’ouvrit soudain sur la bibliothécaire, alertée par le bruit. Mais rien ne l’avait préparée à l’horrible scène qui s’étendait devant elle : ses chers grimoires gisants à terre autour de deux atroces garnements, et elle frisa la crise d’apoplexie. Suffoquant quelques secondes devant tout ceci, elle passa d’un extrême à l’autre en se mettant à hurler tellement fort que Sirius et Regulus durent se boucher les oreilles pour préserver leurs tympans. Lorsque ses cordes vocales se furent un peu épuisées, Mme Pince retrouva un niveau sonore acceptable et les deux frères purent comprendre ce qu’elle tentait d’exprimer. En résumé, ils n’étaient que d’affreux brigands, ils n’avaient aucun respect pour rien, et ils ne sortiraient pas de cette pièce avant d’avoir tout rangé. Et si un seul des antiques grimoires révélait la moindre égratignure, ils le regretteraient leur vie durant. Puis elle sortit en claquant la porte.
Sirius se releva en frottant le derrière de son crâne endolori, ainsi que sa robe pleine de poussière.
« Merci beaucoup Regulus ! Je n’avais rien d’autre à faire de mon après-midi… » grommela-t-il.
« Je te signale que c’est toi qui a provoqué tout ça ! »
« C’est peut-être moi qui nous ai enfermé dans la section réservée ? »
« Non, mais ce n’est pas la première fois que tu dégaine ta baguette sans réfléchir ! »
« Ecoute, on risque de passer un long moment à ranger tout ça dans l’ordre alphabétique, alors sois gentil, fiches-moi la paix ! » lança Sirius en commençant à ramasser les grimoires.
« Tu te sens mieux ? » demanda Regulus en se levant.
« Mal au crâne… Ca va passer. Ne fais pas semblant de t’inquiéter pour moi. »
Regulus haussa les épaules et ils se mirent à ranger et classer les livres en silence, et en évitant de croiser de regard de l’autre. Il fallait non seulement reclasser les livres dans l’ordre, mais également par thèmes pour les remettre dans la bonne étagère, et vérifier avant qu’ils n’avaient pas besoin d’un petit sort de réparation. Certains des plus vieux ouvrages avaient assez mal supporté la chute et les couvertures se désolidarisaient des pages.
« Tu ne voulais pas me parler de quelque chose ? » demanda soudain Sirius. « C’est le moment, parce que si tu crois que je resterais ici une minute de plus que nécessaire… »
« Si. Je crois que Bellatrix est en train de faire quelque chose d’assez louche… »
« Tu crois ? » répliqua Sirius avec un rire sardonique. « Notre cousine passe sa vie à faire des choses louches. Et ce n’est pas pour rien que j’ai coupé les ponts avec la famille, je ne veux plus rien avoir à faire avec tout ça ! »
« Je pense que cette fois ça devrait t’intéresser. »
« Et moi je ne le pense pas. Dorénavant je ne connais plus Bellatrix Black. »
« Elle fait du mal à Tatiana. Je crois qu’elle lui fait du chantage. »
« Cette femme est aussi sortie de ma vie. Mets-toi à jour Reg. »
« Elle lui fait du chantage sur toi… »
« Hein ? »
« Je crois que Tatiana accepte ce que Bellatrix lui fait subir pour te protéger. Ca ne t’intéresse toujours pas ? Tu te fiches que Tatiana souffre par ta faute ? Tu es encore plus égoïste que je ne le pensais. »
Sirius avait arrêté de classer les livres. Il regardait son petit frère avec insistance.
« Dis m’en plus. Que sais-tu exactement ? »
« L’autre soir, longtemps après que tout le monde soit parti se coucher, je me suis levé pour aller à la salle de bain. J’ai vu de la lumière dans la salle commune et je suis allé voir ce qu’il s’y passait. J’ai vu Bellatrix et Tatiana. Il y avait une lumière blafarde, Bellatrix tenait sa baguette au-dessus de la tête de Tatiana et récitait des incantations, il y avait une sorte de filet brumeux qui reliait le front de Tatiana à la baguette de Bella. Et le visage de Tatiana était tout crispé, elle avait l’air de souffrir… Tu as une idée de ce qu’il se passait ? »
« Aucune… Mais d’où as-tu sorti l’idée que j’avais quelque chose à voir là-dedans ? »
« Le lendemain soir je suis resté aux aguets et j’ai perçu des bribes de conversation… J’ai entendu ton prénom, et Bella a aussi prononcé le nom de Roy Spacey… »
« La garce ! » s’exclama Sirius en se remettant au travail.
« Je suis à peu près certain qu’elle menace de te dénoncer si Tatiana ne se prête pas à son petit jeu… »
« Il y a fort à parier que c’est ça en effet. » maugréa Sirius.
« Tu vas faire quelque chose ? »
« Bien sûr ! Tu me prends pour une ordure ? »
Regulus eut un vague sourire, soulagé.
« Mais pourquoi me racontes-tu tout cela ? De quel côté es-tu Reg ? » demanda Sirius d’un ton cassant.
Le cadet soupira, ça ne changerait jamais !
« Je ne suis d’aucun côté Sirius. Vous êtes franchement fatigants toi et Bella à toujours vouloir me ranger dans un camp. Je n’ai ni envie d’être sous ses ordres, ni sous les tiens ! Je fais ce qui me semble juste… Je suis mon propre chemin. »
« A faire cavalier seul, on risque de ne se battre que pour sa propre cause. Et c’est toi qui me parle d’égoïsme… »
« Je crois que tu ne pourras jamais me comprendre Sirius. »
« Et je crois que je n’en ai pas vraiment envie. Ca pourrait me donner envie de vomir. Dépêchons-nous de finir de ranger avant de nous énerver ! Et puis j’ai un examen blanc à préparer. »
« Ca va, c’est de la métamorphose, tu maîtrise déjà bien le sujet. »
« Pas si bien que ça… » dit Sirius en haussant les épaules.
« Arrête de me prendre pour un débutant, tu veux ? Je sais très bien que toi et tes copains êtes devenus animagi. Alors ne me fais pas croire que tu n’es pas un as en métamorphose ! »
« Tu nous as espionnés ? » demanda Sirius d’un ton fort peu aimable.
« Je suis ton frère, je t’ai vu passer tes vacances le nez dans des bouquins sur les animagi, j’ai bien failli te surprendre à t’entraîner une ou deux fois. Tu croyais vraiment que je n’allais pas comprendre ce que vous maniganciez ? »
« Si tu en parles en qui que ce soit… » commença l’aîné d’un ton menaçant.
« Je voudrais qu’une fois dans ta vie, tu me fasses un peu confiance… »
« Tu ne m’as jamais prouvé que tu le méritais. »
Regulus détourna le regard, il ne tenait pas à ce que son frère aîné voit à quel point il l’avait blessé. Sirius avait une fâcheuse tendance aux conclusions rapides, aux répliques cassantes et à n’entendre que ce qu’il voulait. Il était loin d’être évident d’avoir un avis différent du sien et d’arriver à le lui exposer. Regulus avait depuis longtemps abandonné.
Les deux frères continuèrent de réparer les dégâts en silence. Il s’agissait d’un vieux débat, et aucun des deux ne se sentait l’envie de le déterrer. Ils avaient déjà passé bien trop d’heures à s’exercer au dialogue de sourds. Une petite partie d’eux avait toujours envie d’essayer de recoller les morceaux, mais à chaque fois ça tournait au désastre. Peut-être qu’il y avait juste trop de morceaux, cassés depuis trop longtemps pour qu’on se rappelle comment ils avaient bien pu s’assembler…
Ce fut finalement Mathilde qui les libéra de ce lourd silence, en entrant brusquement dans la section réservée. Elle eut d’abord un mouvement de surprise en les voyant, ne s’attendant pas à trouver quelqu’un dans la pièce obscure.
« Tiens Sirius ! Tu es là… J’ai été mauvaise langue, j’ai dit que tu avais tiré au flanc ! »
« Non, je me suis retrouvé coincé là avec mon cher petit frère. » maugréa Sirius.
Mathilde se tourna alors vers Regulus et lui tendit la main.
« Alors c’est toi le fameux frère… C’est vrai que vous vous ressemblez ! Mathilde Cooper, enchantée. »
« Regulus Black. » répondit l’intéressé en saisissant la main qui s’offrait à lui.
« Mathilde… » commença Sirius. « Je ne sais pas si on peut nous appeler des amis, mais sincèrement, je ne te conseille pas de faire la connaissance de mon frère. »
Le regard que Regulus lança à Sirius surprit la jeune fille par sa dureté.
« Eh bien, l’ambiance a l’air à la fête à ce que je vois … »
« Ne t’en fais pas pour nous Cooper » répliqua Regulus « Les hostilités ont commencé il y a longtemps déjà, elles sont notre pain quotidien. »
Mathilde soupira, un peu gênée, sentant clairement qu’elle interrompait quelque chose. L’atmosphère lourde régnant dans la pièce la perturbait plus qu’elle n’aurait voulu l’avouer. Les différents entre les deux frères étaient comme ancrés dans les particules d’air environnantes, ne laissant aucune place pour un troisième protagoniste, et pourtant Mathilde ne se sentait pas vraiment comme un cheveu sur la marmite. Rien dans l’attitude de Regulus ne cherchait à l’exclure, au contraire il semblait qu’il l’aurait prise à parti s’il avait pu. Elle avait l’impression de rentrer dans l’intimité des deux garçons et ça la rendait extrêmement mal à l’aise.
« Je ne vais pas vous déranger longtemps, je prends juste un grimoire… »
« Vis ta vie Cooper… » répondit Sirius d’un ton indifférent.
Elle attrapa le livre en question sur la troisième étagère et fila aussi vite qu’elle était arrivée.

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MessagePosté le : 13 Jan 2007 18:13
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Durant tout le dîner, Sirius s’était montré plutôt renfrogné, n’écoutant pas un mot de la conversation. La dernière bouchée de tarte aux myrtilles avalée, il pris James par la manche et l’entraîna à l’écart.
« Je vais avoir besoin de ton aide Prongs… »
« Qu’as-tu encore fait ? » soupira son ami.
« Rien ! J’ai besoin de parler à Tatiana. Seulement il y a fort à parier qu’elle cherchera à m’échapper. Ca fait des semaines qu’on ne s’est pas adressé la parole. »
« Et tu as besoin que je la stupéfixe pour qu’elle t’écoute ? »
« Nous ne sommes peut-être pas obligés d’en arriver à de telles extrémités… Mais c’est l’idée générale oui ! » admit le jeune Black.
« Padfoot, cher ami, ce n’est pas que ça ne m’enchante pas de ligoter Petrowski… Seulement je ne suis pas certain que ce soit l’idée la plus brillante qui soit sortie de ton génial cerveau ! Si tu as besoin que ton meilleur ami maintienne une frêle mais jolie blondinette, pour que tu puisse lui adresser la parole, alors tu as sérieusement besoin de revoir tes techniques d’approche ! »
« James ! Je te demande juste de bloquer la porte ! Elle va faire ses devoirs tous les soirs dans le même cachot, mais je sais que dès qu’elle me verra arriver elle fera tout pour filer. J’ai vraiment besoin de lui parler, c’est sérieux ! »
« Comme tu voudras… » se résigna James en haussant les épaules.
Alors qu’il s’apprêtait à retourner voir leurs amis, il sentit Sirius le retenir par une épaule.
« Une dernière chose… Il se peut que tu entendes certaines bribes de conversation que tu ne comprendrais pas… J’ai besoin de ta promesse que tu en garderas le secret. »
« Dans quoi vas-tu me fourrer Padfoot ? » demanda James suspicieux.
« Jure-le. »
« Je jure… » dit James sans bien comprendre. Il leva la main droite et énonça « Par cette promesse je jure de ne dévoiler à quiconque ce qui va m’être révélé. De maraudeur à maraudeur je m’y engage. »
« Merci. » dit simplement Sirius.

Lorsqu’ils arrivèrent dans les sous-sols, une lueur brillait du fond d’un cachot. Tatiana Petrowski était bien là.
Sirius entra le premier et frappa doucement à la lourde porte en bois. La jeune slave leva les yeux de son parchemin, son visage éclairé par la flamme de la bougie révéla une once de surprise avant de se fermer.
« Tu n’as rien à faire ici Sirius. Vas-t-en ! »
« J’ai besoin de te parler. »
« Ca ne m’intéresse pas. J’ai du travail. Si tu ne t’en vas pas, c’est moi qui trouverais un autre endroit où réviser. »
« Inutile, tu ne sortiras pas d’ici avant d’avoir répondu à mes questions. »
« Tu crois m’empêcher de quitter le cachot ? Un stupéfix et c’est réglé. »
« J’ai amené des renforts. »
Le moment sembla bien choisi à James pour se montrer.
« Tu jettes un sort sur Sirius et je te jettes le même. » dit-il simplement.
« Je te conseille de choisir la voie diplomatique, ça ne prendra que quelques minutes et tu pourras retourner à tes grimoires. La voie des négociations musclées me semble plus hasardeuse… » déclara Sirius.
Tatiana se rassit sur sa chaise et croisa les bras de dépit.
« Tu me menaces maintenant ? »
« Je veux te protéger Tatiana et tu ne me laisses pas le choix. Si tu crois que ça m’amuse franchement… »
« Vas droit au but Sirius, je me sens trop épuisée pour de longs discours. »
« Justement… Je crois savoir pourquoi tu es si fatiguée. Qu’est-ce que Bellatrix te fais subir exactement ? »
La jeune fille se raidit soudainement.
« Rien. »
« Elvira elle-même a remarqué que tu n’étais pas dans ton état normal. Et Regulus a surpris Bellatrix te faisant du mal. »
« Je ne peux rien te dire Sirius. »
« Elle te fait chanter, c’est ça ? » demanda doucement Sirius en s’agenouillant devant Tatiana. Il lui prit les deux mains en suppliant. « Tu dois me dire ce qu’elle te fait… Tu n’as pas à subir ses caprices ! »
« Ce n’est pas si grave Sirius. C’est juste que… ça me fatigue beaucoup. » avoua la jeune fille, alors que des sanglots venaient briser sa voix.
« Regulus a dit que ça semblait douloureux… » ajouta Sirius plein de sollicitude.
« Parfois ça me fait mal oui. Mais pas tant que ça. »
« Pourquoi acceptes-tu cela Tatiana ? »
« Si je ne lui livres pas les informations qu’elle veut, elle me menace de tout révéler à propos de Roy Spacey ! »
Roy qui ? Se demanda James.
Mais Sirius, lui, avait très bien compris de quoi il retournait. Et il semblait bouleversé. Il se leva et se mit à faire les cent pas dans la pièce.
« Cette histoire me concerne Tatiana. Je ne veux pas que tu paies à ma place. Quelles informations te soutire-t-elle ? »
« Elle a entendu parler de la carte de Poudlard que tu as fait avec tes amis. Elle a deviné que je l’avais vue, et elle veut connaître les passages secrets. »
« Mais tu ne les connais pas ! Tu as à peine aperçu notre carte. »
« En effet, mais j’ai une excellente mémoire. Elle utilise sur moi un sort pour extraire les souvenirs les plus fugaces et les plus enfouis dans ma mémoire… C’est assez pénible car c’est long et douloureux. Mais finalement ce n’est pas très grave, ce ne sont que des passages secrets ! Je préfère qu’elle les récupère et qu’on te laisse tranquille avec cette vieille histoire. »
« Pourquoi Bella est-elle si intéressée par ces passages ? »
« On s’en moque Sirius ! »
James, qui patientait sagement à côté de la porte, décida alors de se manifester.
« Sirius, tu crois que ta cousine pourrait s’être enrôlée chez les mangemorts ? »
« Elle en serait bien capable… »
« Alors, je crois qu’elle veut ces passages secrets pour aider Voldemort à pénétrer dans l’école… »
Sirius et Tatiana le fixèrent avec des yeux effarés. Ca se tenait ! Et ça n’avait rien de très rassurant de savoir que Voldemort essayait de rentrer dans Poudlard !
« Tatiana, peu importe Roy Spacey, tu vas arrêter dès ce soir de te livrer à cette expérience ! » affirma Sirius.
« Et si elle raconte cette histoire à tout le monde ? »
« Il sera temps d’y penser à ce moment. Te rappelles-tu quels passages secrets tu lui as livré ? »
« Oui, deux. Celui qui se trouve en face du miroir à double vue, et celui derrière la sorcière de Memphis. »
« James, il faut que nous allions les faire ébouler le plus vite possible. Tatiana, fais bien attention à toi et tâches de ne pas adresser la parole à Bellatrix et ses petits copains. Si tu as besoin d’aide, viens me trouver, et tu peux toujours t’adresser à Elvira, elle est de notre côté. »
Tatiana hocha la tête et Sirius lui fit un petit clin d’œil avant de filer avec James. Si Voldemort était amené à connaître l’existence de ces passages, cela pouvait s’avérer désastreux, le mieux qu’ils puissent faire était de les rendre impraticables.
Voulant boucher efficacement et rapidement les deux entrées, l’esprit plein de pensées qui se bousculaient, le cœur serré par une angoisse qui faisait doucement son chemin, les deux amis ne s’adressèrent pas plus de mots que nécessaire. En moins de deux heures, ils avaient correctement accompli leur travail. Ils étaient pleins de poussière, mais la cape d’invisibilité les protégeait des regards trop curieux. Toutefois la satisfaction de la mission bien remplie ne les envahit pas. Une fois au fond de leurs lits, lorsque tout le dortoir fut au chaud dans les bras de Morphée, il restait deux âmes tourmentées.
« Sirius, tu dors ? » demanda James.
« J’en suis à 1564 Hippogriffes qui volent au-dessus de la barrière. » marmonna le jeune Black
James sortit de sous son édredon et s’assit en tailleur sur le lit de son ami.
« Ne te gênes pas pour moi surtout… » grommela l’ami en question.
« Tu ne crois pas qu’on devrait en parler à Dumbledore ? »
« On n’est sûr de rien… »
« Allons ! Pourquoi diable ta cousine aurait-elle voulu connaître les passages secrets de Poudlard ! Que veux-tu qu’elle en fasse ? »
« Si tu crois que je comprends ce qu’il se passe dans l’esprit tortueux de cette fille-là, tu crois au père Noël mon vieux Prongs ! »
« Mais c’est une possibilité, n’est-ce pas ? Que Bellatrix soit une mangemort … »
« Disons que ce ne serait pas franchement invraisemblable. » déclara Sirius, la tête toujours sur l’oreiller.
« Sirius ! Pourquoi fais-tu semblant de te ficher de ce que je raconte ?! »
« Je ne m’en fiche pas ! » se défendit le propriétaire du lit.
« Mais tu voudrais bien que je cesses d’en parler, je me trompe ? »
« Non … »
« Sirius ! Parle-moi bon sang ! »
Sirius consentit finalement à sortir la tête de sous les draps. Il se redressa et s’assit, comprenant qu’il n’échapperait pas à une discussion de fond à minuit passé. Pourquoi ne voulait-il pas parler des événements de ce soir, de cette course à travers le château pour fermer les passages secrets ? Parce que ça l’oppressait rien que d’y penser.
« Tu réalises ce que ça signifie James ? »
« Je crois … »
« Si Bellatrix s’est enrôlée, il y a gros à parier qu’elle n’est pas la seule ! Ca veut dire qu’il y a probablement une demi-douzaine de mangemorts qui se baladent dans Poudlard, impunément. Et ça signifie que l’école est en grand danger. Nous, Dorcas, Dumbledore, tous les élèves, tous les professeurs… »
Un frisson parcourut l’échine de James.
« Et si Bellatrix cherchait un moyen d’entrer dans Poudlard, c’est que Voldemort prépare une attaque contre le collège. Ce n’est pas rien ça James, n’est-ce pas ? »
James ne répondit rien. Mettre des mots sur ces angoisses qui les étreignaient, c’était leur donner du corps. Les partager c’était les rendre plus concrètes. Il ne serait plus possible de se réveiller le lendemain matin en pensant qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve.
« Tu comprends maintenant pourquoi je n’avais pas très envie d’en parler ? Parce qu’après ça, il va être à peu près impossible de dormir cette nuit. »
« Il faut en parler à Dumbledore ! » répéta James.
« On n’a aucune certitude. Laisse-moi parler à Bellatrix d’abord, d’accord ? »
« D’accord. »
Assaillis tous les deux par des flots de pensées, ils ne dirent plus un mot pendant de longues minutes. Puis James se rappela de quelque chose qu’il avait entendu.
« Qui est-ce Roy Spacey ? »
« Crois-moi, tu n’as pas envie d’entendre cette histoire. Pas ce soir. »
« Si c’est la nuit des horreurs, autant tout faire d’un coup. »
« Rappelle-toi que tu as juré de garder le secret… »
« Une promesse de maraudeur est immuable. »
« C’était l’été juste avant notre première rentrée à Poudlard. Le jour du celebration day à Quercus Alba si je ne me trompe pas. Mes parents avaient organisé une sorte de contre-réception, frustrés de ne pas avoir été invités, ou par pur esprit de contradiction, que sais-je… Bref, tous leurs amis étaient là ainsi que la famille. Comme souvent, je me suis retrouvé dans le jardin avec mon frère, Tatiana et Bellatrix. On s’ennuyait fermement, on avait déjà épuisé toutes les médisances possibles, on s’était traité de tous les noms imaginables. Regulus a trouvé un faille dans la clôture du jardin, et l’idée de se faufiler et de fausser compagnie à la sauterie barbante nous a semblée fabuleuse. Nous avons marché jusqu’à un petit jardin public sordide où personne n’allait jamais. Il y avait dedans un petit étang noir qu’on disait habité par un Kelpy. Certains moldu avaient vu le petit monstre sortir de l’eau et personne ne fréquentait plus le parc. On disait aussi que des enfants avaient perdu une jambe par trop de témérité, mais ça n’a jamais été vérifié. En tout cas, si le jardin était déjà déserté, après ce soir-là il fut définitivement fermé. Sur le chemin, Bellatrix s’était amusée à jeter de petits sorts inoffensifs avec la baguette qu’elle avait empruntée à une de ses sœurs. Arrivés dans le jardin public, nous avons commencé à nous approprier les balançoires et toboggans, mais finalement, à part le sentiment grisant d’être sortis sans permission, nous ne nous amusions guère plus que chez moi. C’est alors que le pauvre Roy est passé par là. C’était un gamin moldu de notre âge qui habitait le quartier. On l’avait parfois croisé mais je crois qu’on l’effrayait un peu. Tous ces chapeaux pointus turlututu, ça ne lui augurait rien de bon. Et il avait bien raison de se méfier le pauvre. Bellatrix l’a interpellé et a commencé à l’asticoter. Roy n’avait pas l’intention de se laisser faire, et il a répliqué, Bella a commencé à s’échauffer, elle a sorti sa baguette. Alors je me suis emmêlé tentant d’éloigner Roy, j’ai expliqué qu’il ne fallait pas faire attention à ce que disait ma cousine, qu’elle était un peu dérangée, qu’elle allait dans une école spéciale, que la pauvre n’avait pas toute sa tête, qu’il fallait lui pardonner. Roy s’est énervé à dire qu’aucun de nous n’était vraiment net, que moi et Regulus semblions sortis tout droit des contes de la rue Broca et que Tatiana ressemblait plus à un fantôme qu’à en être humain en chair et en os. Il a ajouté des horreurs sur mes parents, ma maison… J’étais furieux, j’essayais de le protéger et pour me remercier, il nous insultait ! Et c’est arrivé… Tu sais, parfois on fait de la magie sans le vouloir, sans baguette. J’ai eu très envie de le voir trébucher et se faire mal sur les gravillons, mais il faut croire que ma magie était plus puissante que je ne le croyais. Roy s’est retrouvé propulsé deux mètres derrière dans l’étang. Le Kelpy n’était pas une légende… Nous l’avons vu sortir de l’eau et happer le gamin, Roy criait mais en une demi-seconde il a disparu au fond de l’eau. Le lendemain, des moldus ont retrouvé ses restes au bord de l’étang. Tatiana, Reg, Bella et moi on est rentré et on n’a rien dit à personne. On a fait le serment de garder ça pour nous, et jusque là on l’a fait. Voilà, tu sais maintenant. J’ai tué un gamin quand j’avais onze ans… »
« C’était un accident ! » protesta James.
« Je n’ai pas du tout envie d’en parler ce soir. Maintenant, vas dormir si tu y arrives. S’il te plaît… »
James obéit. Avant de se coucher, il demanda seulement :
« Quand tu iras voir ta cousine demain, laisse-moi venir avec toi ! »
« Si tu veux. »

La nuit fut plutôt courte pour les deux garçons. Le lendemain matin, avant les cours, Sirius alla prendre des nouvelles de Tatiana. Bellatrix était furieuse, mais elle avait laissé sa camarade tranquille, non sans lui avoir rappelé un milliard de fois qu’elle allait tout raconter à propos de cette vieille histoire et que son cousin n’avait plus qu’à préparer ses oranges pour Azkaban.
A l’heure du déjeuner, James et Sirius n’avaient guère faim, les soucis ça pèse sur l’estomac aussi efficacement que le cheesecake raté d’Elvira !
Ils étaient seuls dans le dortoir, pensifs, n’échangeant pas un mot. Jusqu’à ce que James se décide…
« Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ton histoire Padfoot… Je n’arrive pas à mettre le doigt dessus, mais je le sens. Tout ne s’emboîte pas comme ça devrait, il nous manque une combinaison ! »
« Arrête de regarder les policiers à la télé moldue mon vieux. On n’est pas dans Chapeau melon et Bottes de cuir, tout n’est pas aussi parfaitement imbriqué dans la vraie vie… »
« Peut-être que ce n’était pas vraiment ta faute, Roy est peut-être tombé tout seul, il s’est pris les pieds dans quelque chose par exemple… »
« J’apprécie ton ardeur à vouloir me sortir de ce pétrin James, vraiment, mais là je crois que c’est fichu. » soupira Sirius.
« N’abandonne pas si facilement ! Il faudrait pouvoir revivre la scène… »
« Un retourneur de temps ? Ce n’est pas illégal ? »
« Je pensais plutôt à une pensine… Ca nous permettrait peut-être d’avoir des éléments nouveaux ! »
« L’idée n’est pas mauvaise… Mais premièrement, ça coûte extrêmement cher. Et deuxièmement, je n’ai aucune envie de revivre ce moment, crois-moi ! »
« Il y en a une dans le bureau de Dumbledore, allons-y ! Tu te contenteras de déposer ton souvenir dedans, et je me chargerai de l’explorer. Tu es d’accord ? »
« Ma foi, ça ne coûte rien de le tenter. » répondit Sirius en se levant résolument du bord de son lit.
Les deux compères passèrent d’abord par la grande salle, comme prévu le directeur y était, en pleine discussion avec McGonagall. Ils filèrent donc aussi vite que possible vers son bureau. Mais là, ils tombèrent nez à nez avec la gargouille gardant la porte.
« Le professeur Dumbledore a besoin que nous récupérions un parchemin pour lui dans son bureau. C’est très urgent ! » déclara James.
« Bien essayé garçon. Mais personne ne rentre dans le bureau du directeur sans mot de passe ! » répondit la statue.
« Tu connais le mot de passe ? » demanda Sirius.
« J’en ai l’air ? » répliqua froidement James.
Leur plan ne pouvait pas échouer si bêtement !
« Orchidée, bonnet de nuit, pantoufle, chaussette rouge et jaune à petits pois, Merlin... » énonça James.
« Que crois-tu être en train de faire ? » demanda Sirius d’un air fort sceptique.
« J’essaie de trouver le mot de passe espèce de truffe. Aide-moi donc ! »
« Au lieu de chercher tous les mots de la langue anglaise, on pourrait peut-être commencer par ceux susceptibles de convenir… » proposa Sirius.
« Je te laisse le faire, puisque tu m’as l’air si fort… »
« Poudlard, Ordre du Phénix, Quercus Alba… »
Et la gargouille leur laissa le passage.
« Quercus Alba ? » demanda James en s’engouffrant dans l’escalier en colimaçon.
« Le QG de l’Ordre, il suffit de réfléchir un peu. »
James fit une grimace très évocatrice à son ami et ils pénétrèrent dans l’antre du directeur.
Précautionneusement, ils se mirent à fouiller un peu partout à la recherche de l’objet convoité, que Sirius trouva dans une vieille armoire.
« Tu sais t’en servir ? » demanda James.
« Heureusement ! Ma mère avait l’habitude de me faire utiliser la sienne quand j’étais enfant pour vérifier que je ne lui mentait pas… C’était quoi le plan B si on n’arrivait pas à s’en servir. »
« L’impro. »
Sirius leva sa baguette vers le sommet de son crâne et déposa son souvenir dans la bassine de pierre.
« Maintenant plonge ta baguette dedans Prongs. »
James fut aussitôt propulsé dans un parc sombre. Les quatre petits sorciers étaient là, ainsi qu’un petit rouquin l’air un peu effrayé. Manifestement la dispute avait déjà commencé. Roy était en train de parler d’une « Vieille peau au nez crochu » qui avait tout l’air d’être la mère des deux garçons. Sirius se tenait le plus près de Roy, les poings serrés, bouillonnant de colère, tentant de la garder pour lui. Tatiana était trois pas derrière lui et le regardait inquiète. Regulus, non loin de Tatiana ne cessait d’ouvrir la bouche pour, à ce qu’il semblait, tenter de calmer son frère, mais les mots n’avaient pas l’air de venir. Enfin, Bellatrix était plus en retrait, derrière les trois autres, à l’ombre d’un vieil arbre, serrant une baguette magique.
Ca se passa très rapidement, mais James le vit clairement. Alors que Sirius devenait de plus en plus rouge, Bellatrix leva sa baguette et prononça doucement un sort en direction du petit moldu. Roy fut projeté dans l’étang et happé par une sorte de serpent de mer effrayant. Il hurla puis disparut dans l’eau, et le silence se fit, glacial. Regulus et Tatiana regardaient Sirius, pétrifiés. Dans les yeux de Sirius on pouvait lire l’épouvante, il ne pouvait détourner son regard de l’endroit où Roy avait disparut. C’est le moment que choisit Bellatrix pour ouvrir la bouche, sa baguette avait disparu.
« Qu’as-tu fait Sirius ? » demanda-t-elle d’une voix où perçait la peur.
James eut soudain envie de la jeter dans l’étang à la suite du gosse. Quelle garce ! Quelle comédienne !
« Je… Je ne sais pas… » balbutia Sirius.
« C’est ta faute… Tu n’as pas pu contrôler ta colère… » ajouta-t-elle.
Sirius regarda les trois autres, hagard.
« Ne t’en fais pas. » reprit Bellatrix. « On ne dira rien. N’est-ce pas Regulus, Tatiana ? On va tout oublier, il ne s’est rien passé ce soir. »
« Il est mort, par ma faute ! » s’indigna Sirius, paralysé d’horreur.
Alors Tatiana s’approcha de lui et le prit par le bras, faisant signe aux autres de les suivre vers la sortie.
« Rentrons. Ce n’était pas intentionnel Sirius, ça ne changerait rien de te dénoncer. Il faut rentrer maintenant. Et promettre de ne jamais en parler. »

Alors, James se sentit avalé par un tourbillon et il revint aux côtés d’un Sirius adolescent dans le bureau de Dumbledore. Sirius le regardait, avec cette même lueur angoissée que James venait de voir dans son souvenir.
« Alors ? »
« Ce n’était pas toi Sirius ! C’était Bellatrix ! Cette garce ! Elle t’a manipulé. »
James attrapa son ami pour le serrer contre lui et lui donner une tape dans le dos, pour un peu il en aurait pleuré ! Sirius était innocent ! Il n’avait tué personne, ce n’était pas sa faute. Quel soulagement …
Mais alors, ils entendirent des voix dans les escaliers.
« Dumbledore ! »
Les deux garçons se précipitèrent derrière les lourds rideaux de velours pourpres. Juste à temps, la porte s’ouvrait.
« Il faut renforcer les protections autour de Poudlard. » affirmait une voix que Sirius et James reconnurent comme étant celle du vieux Balthus.
« Ce n’est pas autour, mais dans Poudlard même, qu’il faut organiser la protection ! »
« Papa ? » murmura James, interloqué.
Sirius écrasa les orteils de son voisin, pas question de se faire repérer !
« Albus, il ne faut pas fermer l’école ! » supplia Charles Potter. « Les enfants sont bien plus en sécurité ici que n’importe où ailleurs, même avec les menaces qui pèsent… »
« Et ils ont besoin, plus que jamais, de notre enseignement, de nos conseils ! » ajouta le professeur Eliott.
« Le danger est grand… » répondit le directeur d’une voix pensive. « Mais je m’accorde avec vous sur le fait que fermer Poudlard et renvoyer tous ces enfants dans leur famille, serait une bien mauvaise chose. C’est une lourde responsabilité qui nous incombe. »
« Attendons Albus… » insista le père de James. « Prenons des mesures de sécurité. Il sera toujours temps de fermer Poudlard si les menaces se confirment. »
« Rien n’est certain, tout est flou. » reprit Dumbledore. « Si Lord Voldemort essaie vraiment d’attaquer l’école, faut-il prendre ce risque ? »
« Poudlard est une forteresse inviolable ! » protesta le vieux Balthus.
« Rien n’est jamais définitif. » rappela le directeur. « Et Voldemort a plus d’un tour dans son chaudron. Toujours se méfier des forces du mal ! »
James se sentait bouillir intérieurement. Il se contenait depuis le début de la conversation, mais un combat intérieur le dévorait. C’était trop important !
« Il y a des apprentis mangemorts à l’école ! » déclara-t-il soudainement en écartant le rideau.
Il s’avança dans la pièce devant les regards à la fois stupéfaits et sévères des trois hommes.
« James ! » s’exclama son père du ton autoritaire que le garçon connaissait bien. « Par Merlin, que fais-tu ici ? »
« On ne t’a jamais appris à te la fermer ? » susurra Sirius en sortant à son tour de sa cachette.
« Black, Potter… » commença Dumbledore en fronçant les sourcils. « J’espère que vous avez une bonne explication ! Que faisiez-vous dans mon bureau ? »
« Tu me déçois mon fils… » constata Charles.
« Je vous jure que nous ne faisions rien de mal ! »
« James, ne jure pas ! » aboya son père.
« Si vous n’avez rien à vous reprocher… » intervint le vieux Balthus d’un ton plus indulgent « Alors dites-nous ce que vous faisiez. »
« C’est que… » murmura James, avant de recevoir un violent coup de coude dans les côtes.
« Je propose que tu me laisse faire maintenant… » grommela Sirius.
« Nous n’avons pas toute la journée ! » dit fermement Charles Potter.
« Nous avions besoin de votre pensine, professeur Dumbledore. C’était pour quelque chose de vraiment important, mais de très personnel, aussi j’apprécierais de ne pas être obligé de vous le dire. »
Il y eut un silence pendant lequel Sirius soutint longuement le regard de Dumbledore, tentant de faire passer au vieil homme toute sa bonne foi. James regarda son père, contrit. Puis Dumbledore hocha la tête et soupira.
« Si je puis me permettre… » intervint Charles Potter. « Je crois que ces jeunes gens disent la vérité. Je ne dis pas cela parce qu’il s’agit de mon fils, et croyiez bien que je réprouve ce qu’il a fait et qu’il sera puni. Mais je connais mon garçon, et je côtoies Sirius depuis longtemps. Ils sont peut-être des garnements, parfois arrogants et trop audacieux, mais ils sont toujours loyaux et francs. On peut leur faire confiance. »
« Je le sais bien Charles. » acquiesça Dumbledore. « Et je crois bien qu’il va falloir que je change le mot de passe de ma gargouille. »
« Je vais être obligé de vous mettre en retenue tous les soirs de la semaine. » dit le professeur Eliott aux deux élèves, qui acceptèrent la punition sans broncher.
« La prochaine fois, venez me demander. Je ne fais pas une affaire personnelle de ma pensine. » ajouta Dumbledore avec un petit sourire. Il avait beau s’en défendre, tenter de leur apprendre les bonnes manières, ces deux galapiats l’amusaient. Et il en avait bien besoin.
« James, que voulais-tu dire à propos des apprentis mangemorts ? » demanda Charles d’un ton préoccupé.
« Nous ne sommes sûrs de rien, mais… Nous savons que Bellatrix Black cherchait à connaître des passages secrets pour entrer dans le château. »
« En effet, c’est plutôt maigre, mais il conviendrait de la surveiller de plus près… » déclara Balthus.
« Savez-vous si elle a trouvé ce qu’elle cherchait ? » demanda Dumbledore
« Elle en a découvert deux. James et moi les avons fait ébouler hier soir, ils sont impraticables. » répondit Sirius.
« Bien. Je vais demander à des aurors de venir renforcer la protection magique à ces endroits. Où sont-ils ? »
« Le premier se situe au deuxième étage, entre les cabinets et la salle d’étude, en face du miroir à double vue, il y a une brique plus claire que les autres, il faut tapoter sept fois dessus avec une baguette. Le second est au cinquième étage, derrière le tableau de la sorcière Memphis. Il faut la faire chanter un air d’opéra et elle ouvre le passage. »
« Merci pour ces informations les enfants, vous avez très bien fait de nous en parler. Maintenant retournez en cours. » déclara le professeur de défense.
« Vous pensez vraiment que Voldemort va attaquer l’école ? » demanda encore James.
« Il le souhaite en tout cas… » répondit Balthus.
« Nous avons la situation en main les garçons. Ne vous en faites pas trop et n’en parlez à personne. » les rassura Charles Potter.
« Souciez-vous plutôt de l’affrontement inter-maisons. » ajouta Balthus. « C’est dans quelques jours et j’aimerais voir ma maison l’emporter ! »
« Allez travailler, et n’hésitez pas à venir me parler si quelque chose comme cela vous tracasse encore. » dit Dumbledore.
Lorsque son fils passa à côté de lui, Charles lui serra les épaules et lui murmura :
« Crois-tu que je vous laisserais ici, toi et ta sœur, si je ne pensais pas que c’était l’endroit où vous étiez le plus en sécurité ? »
James secoua négativement la tête et laissa son père le serrer contre lui.
« Tu me fais confiance papa ? Si je pouvais être utile à l’Ordre tu me le dirais ? Tu disais qu’il fallait organiser une protection au sein de l’école. J’y suis ! »
« Nous aurons peut-être besoin de toi. En attendant travaille. Rappelle-toi ce que je t’ai dit cet été. »
James hocha la tête et rejoignit Sirius à la porte du bureau. Juste avant qu’ils ne disparaissent dans les escaliers, Dumbledore leur jeta :
« Ouvrez l’œil les garçons. Et veillez à ne jamais laisser Miss Meadows seule. »

« Tu aurais tout de même pu t’abstenir, j’avais pas très envie de me faire pincer moi ! » grogna Sirius.
« T’avais qu’à rester derrière le rideau ! » déclara James avec un haussement d’épaules.
« Bien sûr… Et y passer l’après-midi ! »
« Il fallait qu’on en parle à Dumbledore. C’est trop important. »
« On aurait pu le faire plus tard, y retourner légalement dans l’après-midi ! »
« Sur quoi êtes-vous encore en train de vous chamailler ? » demanda Remus qui venait de les rattraper.
« Rien ! » répondirent d’une seule voix les deux compères.
« Je ne vous ai pas vu au déjeuner, où étiez-vous ? »
« On a mangé en vitesse, on avait des devoirs à terminer. » dit James.
« Ok… J’ai croisé Elvira, elle m’a donné ça pour toi James. » dit-il en tendant un petite fiole à son ami. « C’est la dernière ration de potion pour Lily. Comment va-t-elle ? »
« Je ne l’ai pas vue de la journée, mais hier ça allait déjà mieux. Il faut qu’elle se ménage. »
« Ecoute James… » commença Sirius « Vas donner ça à Evans, je vais mettre les points sur les i avec Bellatrix. »
« On avait dit qu’on irait ensemble. »
« Ne t’en fais pas, elle ne peut rien me faire, je suis innocent ! »
« Ok… Mais fais attention à ce que tu dis, ne lui laisse pas penser que tu sais qu’elle est… enfin tu sais ! Ca pourrait tout ficher en l’air. »
« Ne t’en fais pas ! A tout à l’heure ! »
Sirius partit vers le donjon, pendant que James, après un clin d’œil à Remus, se dirigeait vers Gryffondor. Le garçon resta donc planté là, au milieu du couloir, sans avoir rien compris à ce qui se tramait. Ils étaient gentils, mais parfois fatigants James Skywalker et Sirius Solo, à tout faire en tandem et à oublier Chewbacca sur le chemin.

James monta vers le dortoir des filles. Lui, Sirius, Remus et Peter avaient ensorcelé l’escalier dès la deuxième année. En temps normal, il se transformait en toboggan dès qu’un individu de sexe masculin tentait de le gravir. Il suffisait donc de jeter un sort aux marches de pierre pour qu’elles identifient nos maraudeurs comme des filles, élémentaire mon cher Watson ! Ils avaient étendu l’enchantement à Frank dès qu’il s’était avéré évident qu’il risquait d’avoir besoin de monter régulièrement, pour réconforter Camille après ses nombreuses déceptions amoureuses. Il frappa trois petits coups secs à la porte et Dorcas vint lui ouvrir.
« Ah James, c’est toi. Entre. »
Il n’y avait qu’elle, Hestia et Lily, faisant leurs devoirs sur leurs lits.
« Tu devrais te reposer Lily… » dit doucement James.
« Il faut bien que je rende nos dissertations à temps. Les profs ne m’accorderont pas de délai pour des malaises non déclarés à Pomfresh ! »
« Pas de panique Potter, on s’occupe bien d’elle, on la cocoone ! » dit Hestia avec un sourire entendu.
Miss Jones ferma son livre, le posa sur sa table de nuit et se leva. Elle passa devant James et lui adressa un petit clin d’œil en déclarant :
« Dorcas et moi avons promis à Alice d’aller lui cueillir des pétales d’anémones. Si on tarde trop il va faire nuit ! »
« Il est à peine deux heures ! » rappela Lily.
« On risque d’oublier. » répondit Dorcas en suivant Hestia sur le pas de la porte.
« Je t’ai apporté une dernière fiole de potion qu’Elvira m’a donné. » dit James en s’asseyant sur le bord du lit de Lily, lorsque les deux filles eurent disparues.
« Merci. Je sens que ça me requinque ! »
« En ce qui concerne les potions médicinales, on peut faire une confiance aveugle à Elvira. »
« Elle est gentille de m’aider alors que l’on est en concurrence directe… »
« Elle ne voudrait pas qu’on dise qu’elle a gagné contre une équipe de Gryffondor estropiée ! » expliqua James avec un sourire amusé.
« C’est une fille difficile à cerner… »
« Elle est parfois un peu étrange oui. Elle aime avoir raison, elle veut être la première partout. Mais elle a un grand cœur, même si elle ne veut pas l’avouer. »
« Tu l’aimes beaucoup ? » demanda Lily attendrie.
« C’est ma cousine ! »
« Il n’y a rien d’obligatoire dans le fait d’aimer sa famille. » dit simplement la jeune fille.
« J’oubliais… Ta sœur, c’est ça ? »
« On ne s’est jamais entendues. Les liens familiaux exacerbent tout. Soit on aime, soit on déteste, il n’y a pas de milieu. »
« Tu ne détestes quand même pas ta propre sœur ? »
« C’est une petite peste, égoïste et élitiste. »
« Alors vous n’avez rien en commun ! » constata James.
Lily baissa les yeux en sentant rosir ses pommettes. Un silence gêné s’installa.
« Il… il faut que j’y ailles. » marmonna James en se levant.
« James ! » le rappela Lily alors qu’il était déjà au milieu de la pièce.
« Oui ? »
Un instant leurs regards se croisèrent, James se sentait un peu bizarre, il ne se contrôlait plus bien, ses mains avaient tendance à trembler, il préférait les garder dans les poches de sa cape.
« La potion, tu ne me l’as pas donnée. » dit Lily avec un sourire.
Oui bien sûr, il serrait la petite fiole dans son poing gauche, tellement fort qu’elle risquait de se briser et de le blesser. Il la sortit de sa poche, la donna à la jeune fille, un peu maladroitement, et sortit.

« Dis-leur la vérité Bella ! Dis-leur la vérité sur ce soir-là ! Sur Roy Spacey ! » criait Sirius.
Il avait réussi, avec l’aide de Tatiana, à réunir son frère, sa cousine et son amie dans un cachot. Il entendait rétablir la vérité.
Bellatrix ricanait. Les deux autres les regardaient sans comprendre.
« James a été dans mon souvenir Bella ! Je sais tout. Je sais exactement ce qui est arrivé il y a sept ans. »
« Ce qui est fou, c’est que tu aies mis autant de temps à t’en rendre compte… » se moqua sa cousine.
« Mais de quoi parlez-vous, bon sang ? » s’impatienta Tatiana.
« Vous vous rappelez la nuit où Roy Spacey est mort ? » demanda Sirius
« Oui… » répondit Regulus.
Tatiana hocha la tête, les bras croisés contre sa poitrine, un peu tremblante. Elle n’aimait pas remuer ce vieux souvenir, et elle n’aimait pas quand Sirius était dans cet état-là.
« Bellatrix nous a fait croire que Roy était mort par ma faute. En réalité c’était elle qui l’avait tué, consciemment, avec la baguette d’une de ses sœurs. »
« De Narcissa pour être exacte. » précisa Bellatrix. « Comme ça, si on remontait la piste, elle serait accusée, et ça aurait été bien fait pour elle. »
« Mais Sirius… On t’a vu ! » rappela Regulus.
« Non. Vous m’avez vu me mettre en colère. On a tous les trois accepté le fait que ce soit cette colère qui ait poussé Roy dans l’étang. En réalité c’était Bellatrix. Elle était derrière nous, on ne pouvait pas la voir, et Roy criait tellement fort que personne ne l’a entendu prononcer son sort. »
« Tu as fait ça ? » s’exclama Tatiana d’une voix froide, fustigeant Bellatrix du regard.
« C’était si amusant de vous faire avaler tout ce que je voulais… J’ai toujours été la plus maligne. »
« Tu es un monstre ! » hurla Tatiana en se jetant sur la jeune sorcière, tellement soudainement que Bellatrix n’eut pas le temps de saisir sa baguette.
Tatiana était aveuglée par la rage, elle hurlait, pleurait, griffait. Sirius et Regulus se précipitèrent sur les deux jeunes filles pour les séparer. Sirius attrapa Tatiana à bras le corps et la maintins contre lui le plus fort qu’il pu, pendant que Regulus entravait les mouvements de Bellatrix, lui saisissant les deux bras et l’empêchant de bouger.
« Toutes ces années tu nous as fait croire que Sirius avait tué ce gamin ! » hurlait Tatiana, hystérique.
Sirius lui chuchota à l’oreille de se calmer, que c’était fini, que tout allait bien. Il lui caressa doucement les cheveux et elle cessa de se débattre, cessa se crier, mais les larmes ravageaient toujours son visage, tout ce noir qu’elle se mettait sur les yeux laissant des traînées sombres sur ses joues.
Bellatrix riait encore et toujours. D’un rire froid, comme possédée.
Lorsqu’elle se tu, Regulus la lâcha, brusquement, rudement même.
« Ne crois pas que je puisse cautionner ça Bella ! Tu nous as tous menti. Tu as laissé Sirius porter le chapeau. » jeta-t-il avec un regard méprisant. « Tu n’es qu’une sale vipère. »
« Elle l’a surtout tué de sang-froid ! » rétorqua Sirius.
« Il salissait notre famille avec ses mots… Vous n’êtes que des abrutis ! » répliqua Bellatrix en s’en allant.
« Sirius… » commença Regulus.
« Tires-toi ! » dit froidement Sirius qui serrait contre lui une Tatiana tremblante, cachant son visage contre la poitrine du jeune homme.
Regulus les regarda un instant, blessé, jaloux peut-être et s’en alla, refermant la porte du cachot derrière lui.
Une fois seuls, le silence revenu dans la pièce, Sirius et Tatiana s’écroulèrent sur le sol, toujours enlacés l’un contre l’autre. La Serpentard ne pouvait pas s’arrêter de pleurer, elle s’accrochait au Gryffondor comme à un portoloin, s’agrippait à sa cape, enfonçait son visage dans sa poitrine, s’enivrait de son odeur si apaisante. Lui la tenait comme en pleine tempête, essayant de calmer ses tremblements, lui caressant doucement la tête, le dos, comme une enfant ayant fait un mauvais rêve.
Aucun des deux n’auraient su dire combien de temps ils avaient passé comme ça, sans bouger, sans parler. Puis les larmes se tarirent, la rage fit place à un doux sentiment d’accalmie.
« Ca va mieux ? » murmura Sirius.
« Oui. Merci… » répondit Tatiana en se dégageant un petit peu.
Maintenant ils se faisaient face, ils pouvaient se voir. Et leurs regards se croisèrent, ne pouvant plus se séparer.
« Je suis désolé… » dit Sirius dans un souffle. « Je ne voulais pas te faire pleurer. »
« Ca n’est pas ta faute. Ca n’est jamais ta faute. Je suis trop sensible et trop entêtée. Je ne sais pas choisir ce qui est bon pour moi. »
« On est deux alors. » répondit Sirius avec un sourire.
Il se pencha vers et l’embrassa sur les lèvres, très doucement d’abord, puis plus fermement lorsqu’elle répondit. Et soudain il n’y avait plus rien autour. Plus de Bellatrix, plus de Voldemort, plus de guerre, plus d’injustice. Il n’y avait plus qu’eux, et c’était étonnamment reposant.

Les jours les séparant de l’affrontement passèrent à une vitesse effrayante. Il y avait les dissertations à rédiger, les cours à réviser, l’entraînement à continuer, les défis des autres maisons à relever… Et finalement le grand jour arriva.
Chez les Gryffondors, on était plutôt serein. Alice avait concocté une tisane apaisante qui semblait fort efficace. Depuis le temps qu’on se préparait, tout était au point. Le seul paramètre hasardeux, la santé de Lily, semblait relativement en leur faveur. La jeune fille était certes toujours fatiguée, mais elle semblait bien plus en forme que la semaine précédente.
Au petit déjeuner, toutes les classes vinrent encourager les septièmes années. L’événement était presque aussi attendu que les matchs de quidditch, mais les promotions inférieures n’avaient pas été autorisées à assister à l’affrontement et leurs cours avaient été maintenus.
Vers dix heures, la grande salle fut débarrassée de ses tables encombrantes et l’on fit entrer, assez solennellement les quatre classes. Ils s’assirent tous en tailleur, et le vieux Balthus prit la parole.
« Voici arrivé le grand jour. Depuis plusieurs mois, je sais que vous avez mis tout votre cœur et toute votre énergie dans ce projet. Aucun d’entre vous n’a traîné des pieds ou refusé de faire équipe, tout le monde a joué le jeu et j’en suis agréablement surpris. Peu importe qui gagne et qui perd aujourd’hui, vous avez tous fourni un travail de longue haleine et développé votre puissance magique, votre sens de la stratégie et votre écoute de l’autre. Pour toutes ces raisons, vous êtes déjà tous vainqueurs. Que le jeu commence ! »
Il y eut une salve d’applaudissements, décidemment, le vieux Balthus savait s’adresser à ses élèves.
On leur montra comment se placer. Le meneur de chaque équipe se trouvant à la pointe d’un triangle sur lequel se répartissaient les autres élèves de la classe, et les quatre triangles réunis en carré avec les 4 meneurs au centre.
Lily se sentait un peu stressée, malgré la tisane d’Alice. Ils avaient tous confiance en elle, ils étaient si sûrs que tout se passerait bien, pour sa part, elle se sentait surtout fatiguée.
Le professeur Eliott donna le départ en cognant au sol sa lourde canne qu’il venait d’acquérir. C’était parti.
Lily ferma les yeux, derrière elle, ses camarades firent de même et se donnèrent la main. Elle se concentra sur les flux magique environnants, elle en sentait plusieurs, c’était déroutant. Il y avait tous ceux des autres classes. Puis elle reconnut ceux qui lui étaient familiers qui faisaient leur chemin jusqu’à elle. Elle les canalisa et ouvrit les yeux pour voir où elle devait les renvoyer. Il y avait un anneau de vermeil au centre de la grande formation des quatre maisons, à cinq mètres du sol. Presque simultanément, les flux de chaque maisons se matérialisèrent comme des filets de fumée colorés partant du meneur de chaque équipe pour se diriger vers l’anneau. Lorsque les quatre flux se rencontrèrent, l’anneau se mit à tournoyer et Lily trouva cela plus difficile de maintenir la direction du flux. Il était poussé en trois directions différentes par les autres flux. Les autres meneurs avaient l’air dans la même difficulté. Surtout ne pas se laisser distraire. Se focaliser sur le flux magique. Il fallait le maintenir le plus longtemps possible. Le dernier qui resterait désignerait la maison gagnante. Lily se sentait de plus en plus faible, ça lui mangeait toute son énergie, mais elle tiendrait coûte que coûte, même si elle devait finir la semaine chez Pomfresh à boire des revigorants.
Derrière Lily, les Gryffondors ne formaient qu’un. Ils maintenaient un contact physique les uns avec les autres pour ne pas trop éparpiller les ondes magiques qu’ils envoyaient à Lily.
Cela faisait plusieurs minutes que les quatre flux s’affrontaient au-dessus du sol, mais les Gryffondors pouvaient sentir la puissance magique de leur meneuse s’affaiblir rapidement. Elle avait tenu bon les premières minutes, mais son énergie baissait dangereusement. James était inquiet. Il savait qu’elle n’abandonnerait pas avant d’avoir complètement perdu connaissance et ça risquait d’être dangereux pour elle. C’était leur faute, ils n’avaient pas voulu qu’elle aille à l’infirmerie pour se requinquer. Ce n’était qu’un devoir après tout, ça n’en valait pas le coup.
Ils purent tous voir le flux des Serdaigles s’affaiblir et finalement s’éteindre malgré les efforts de leur meneur. Ils n’étaient plus trois, mais le spectre des Gryffondors ne brillait plus aussi vivement déjà.
Soudain James se leva, faisant signe aux autres de maintenir leurs efforts. Il enjamba ses camarades et s’agenouilla juste derrière Lily, faisant reposer le dos de la jeune fille sur son torse à lui, et lui saisissant les deux mains. Si elle perdait son énergie magique, il lui laisserait utiliser la sienne. Il lui murmura très doucement, pour ne pas la déconcentrer :
« Sers-toi de mon énergie. »
Imperceptiblement, elle hocha la tête. Pendant quelques secondes, le flux ambré qui allait d’elle à l’anneau s’affaiblit. Elle cherchait comment utiliser l’énergie de James. Puis elle trouva et le spectre se mit à étinceler. James se sentait comme aspiré de l’intérieur. C’était un peu désagréable, mais cela fonctionnait. Lily ne sentait presque plus la fatigue.
A son tour, le spectre des Poufsouffle s’éteignit. Il ne restait plus que deux maisons. La résistance contre le flux était plus facile à contenir maintenant qu’ils n’étaient plus que deux, mais les troupes commençaient à sérieusement s’épuiser des deux côtés. C’étaient beaucoup d’efforts.
Lily ouvrit les yeux. Les deux spectres étaient maintenant très faibles, on n’aurait su dire lequel allait être plus fort. L’anneau de vermeil ne penchait d’aucun côté, il était toujours en plein centre.
Puis James, dans sa torpeur, sentit plusieurs mains se poser sur lui. Ses camarades. Désormais le contact était rétabli entre tous, même avec Lily, qui avait ainsi besoin de bien moins d’efforts pour concentrer les flux. Et le spectre ambré se mit à briller, donnant le coup de grâce au spectre Serpentard qui s’éteignit. Le flux de Gryffondor se vit alors propulsé haut, jusqu’au plafond ensoleillé et le Lion, emblème de la maison, rugit dans le faux ciel.
Tous les Gryffondors se jetèrent alors sur James et Lily épuisés, les portant en triomphe ! Ils étaient à peine conscients, mais ils avaient gagné !
Les Serdaigles et les Poufsouffles vinrent féliciter les vainqueurs, fair-play. Les Serpentards en revanche, pour la plupart, restèrent dans leur coin, tout aussi fatigués que les Gryffondors, mais pas réanimés par l’euphorie de la victoire. Seule Elvira vint donner une poignée de main amicale à son cousin défaillant. Tatiana, trop épuisée pour se lever, adressa juste un petit signe de loin à Sirius pour le féliciter.

James et Lily passèrent l’après-midi chez Pomfresh, qui leur donna force remontant, et leur prescrivit du repos, du repos, du repos.
Le soir arrivé, la fête battait son plein dans la salle commune de Gryffondor. Le vieux Balthus était brièvement passé féliciter ses élèves, et leur dire que, même si le vainqueur n’avait pas grande importance, il était bien content que ce soit sa maison ! Il avait bu une petite bièraubeurre et les avait laissés s’amuser entre jeunes, leur rappelant qu’il y avait cours le lendemain.
La musique moldue avait grand succès, les Beatles accompagnaient les quelques danseurs de la soirée. Mais nos septièmes années étaient un peu trop fatigués pour se joindre à l’euphorie ambiante. Ils se contentaient d’observer tout depuis les divans, à la chaleur du feu de cheminée, sirotant la bièraubeurre – et pour certains le firewhisky que Sirius avait rapporté, savourant leur victoire.
« Tss tss tss, pas d’alcool pour vous demoiselle ! » sermonna gentiment James en confisquant le verre de firewhisky à Lily.
« Eh ! Rends-moi ça tout de suite Potter ! »
« Tu n’es pas en état, tu vas être saoule dans cinq minutes. » répondit le garçon en tenant le verre convoité hors de portée de la jeune fille.
« Il te manque la moustache avant de pouvoir remplacer mon père. Donne-moi ce verre. »
« Pas question. » répliqua James en buvant cul-sec la fin du verre. « Comme ça on n’en parle plus ! »
« Potter tu n’es qu’un voleur de bas étage ! » s’indigna Lily en se ré-affalant dans le canapé moelleux.
« Si tu voulais un firewhisky Prongsie, suffisait de demander… » dit nonchalamment Sirius.
« J’ai promis à Pomfresh de veiller sur elle. » protesta James. « Je l’empêche de se saouler, ce n’est pas un crime. »
« Tu n’es pas un type très marrant… » marmonna Lily, vexée.
« Moi ? » s’écria James. « Un maraudeur ? Pas marrant ? »
« Tu viens de le toucher en plein cœur… » ricana Dorcas.
« Ils s’y prennent comme des manches tous les deux, on n’est pas sorti de l’auberge ! » soupira Sirius en se levant.
Il se dirigea vers Remus qui était parti chercher un ravitaillement de nourriture aux cuisines.
« Les elfes de maison n’ont pas fait trop de difficultés ? »
« Ils ne résistent pas à mon charme légendaire mon vieux Padfoot. »
« J’avais oublié… » répondit Sirius en riant.
Il ouvrit deux bièraubeurres et en tendit une à son ami.
« Je crois qu’il aurait fallu que j’offre le guide de la drague à Prongs pour Noël. Il ne sait franchement pas s’y prendre ! » se moqua Sirius.
« Tu peux parler toi… » répliqua Remus. « Où est-elle ta fiancée ? »
« Dans son dortoir, elle n’aime pas trop se mêler aux foules euphoriques. »
« Et elle vit au pays imaginaire ? »
« Non à Poudlard pour le moment. A Serpentard. » répondit Sirius d’un ton dégagé.
Remus le regarda, surpris.
« Tatiana ? »
« Qui d’autre ? »
« Tu ne m’avais pas dit… Je suis toujours le dernier au courant ! »
« Hey Moony, arrête de râler, tu es le premier dans la confidence. Je ne l’ai dit à personne encore. »
« Je resterai discret, tu peux compter sur moi ! Mais entre nous, il était temps ! »
« La vie aime nous jouer des tours. Rien ne se passe de la façon dont on s’attend. »
« Deviendrais-tu philosophe à tes heures perdues ? » se moqua Remus.
« Non, juste aux heures avancées de le nuit. »
« Ah tiens, pendant que j’y pense. J’avais une question à te poser. »
« Vas-y. » dit Sirius en avalant une gorgée de bièraubeurre.
« Tu as une chevalière dans tes affaires, à qui appartient-elle ? »
« Elle est à moi. Ma mère me l’a donnée. »
« C’est le blason de la famille de ta mère qui est gravé dessus ? »
« Oui, celle de mon père aussi d’ailleurs, ils sont cousins éloignés. C’est l’ancien blason de la famille, du temps où l’on s’appelait Nigellus. Pourquoi est-ce que ça t’intéresse ? »
« Mathilde Cooper. Elle possède la même chevalière. »
« Cooper ? » répéta Sirius interloqué.
« Elle dit que cette bague appartenait à son père. Elle ne connaît pas son identité, tout ce qu’elle a c’est cette chevalière. Tu peux arriver à savoir à qui elle appartient ? »
« Bien sûr, ce n’est pas compliqué, les initiales et la date de naissance du propriétaire de la chevalière sont inscrits sur la face interne. Chaque petit Black en reçoit une à sa venue au monde. »
Remus entraîna Sirius vers Mathilde Cooper qui discutait avec un garçon de sixième année.
« Mathilde, on peut te parler une seconde ? »
« Oui bien sûr. Excuse-moi Baptiste. »
« Tu peux montrer ta chevalière à Sirius, il va peut-être pouvoir t’aider. »
Mathilde tira la chaîne en argent retenant le bijou, toujours attachée autour de son cou, et la tendit vers Sirius.
Le jeune Black la regarda de près. C’était bien le blason Nigellus. Et les initiales OB, suivies de la date 20/06/1929. Il fixa un instant Mathilde du regard, puis arracha la chaîne.
« Aïe ! Tu es dingue ! Rends-moi ma chevalière ! »
« C’est celle de mon père ! Je ne sais pas où tu l’as volée, mais je te conseille de ne pas t’approcher trop près de moi, ou je pourrais me montrer grossier ! » s’exclama Sirius d’un ton dur.
« Calme-toi Sirius ! » essaya d’intervenir Remus en posant une main sur l’épaule de son ami qui se dégagea immédiatement.
« J’avais entendu dire que tu avait renié ta famille… » répondit Mathilde d’un ton provocateur. « En quoi cela pourrait bien te gêner que je possède quelque chose qui leur appartienne. »
« Je n’aime pas les petites voleuses ! C’est tout. » répliqua Sirius en montant dans son dortoir, furieux.
Mathilde resta prostrée quelques secondes, puis éclata en sanglots avant de se précipiter à son tour vers sa chambre.
Ne sachant que faire, Remus décida d’aller retrouver Sirius. Ce dernier était assis sur son lit, la tête dans ses mains. Remus s’assit en face, sur le lit de James.
« Tu réalises que ton père est probablement celui de Mathilde ? »
« Ne dis pas de sottises s’il te plait ! »
« Alors comment expliques-tu cela ? Elle l’a eu de sa mère. C’est tout ce qu’elle possède venant de son père. »
« Cooper ou sa mère l’ont dérobé à ma famille voilà tout. C’est un bijou qui vaut cher tu sais ! Ou bien elle veut récupérer de l’argent en faisant endosser sa paternité à mon père. Les Dames du Lac sont sournoises. »
« Pourquoi cela te met-il dans une telle colère ? Si tu crois que Mathilde n’est qu’une vulgaire voleuse, et si tu te fiches de ta famille… Tu n’es peut-être pas très au clair avec tout ça Sirius… »
« Evite de me psychanalyser Remus, ça ne m’amuse pas. Et Cooper est une sale menteuse. J’ai mon honneur et elle a volé ma famille. »
« Je ne pense pas que tu devrais condamner Mathilde si vite, sans preuve. »
« Que crois-tu ? » demanda Sirius goguenard. « Que mon père a trompé ma mère et fait un enfant à l’une de ces souillons ? Ma mère est peut-être méprisable, mais mon père lui, est un homme droit. »
« Je crois juste que tu ne devrais pas être si catégorique… Je vais te laisser seul, réfléchis un peu à tout ça, d’accord ? »
Sirius haussa les épaules et s’allongea sur son lit.
« C’est tout réfléchi ! »

Pendant ce temps, James était appelé dans le bureau de Dumbledore. Il monta les marches du petit escalier de pierre en se demandant bien ce que le directeur lui voulait à une heure pareille… Il espérait qu’il n’était pas arrivé malheur.
En entrant dans la pièce, il fut surpris de voir son père et le professeur Eliott en compagnie du directeur.
« Papa ? tu campes ici ou quoi ? » ne pu s’empêcher de demander James.
Charles Potter prit son fils dans ses bras.
« Nous sortons de réunion et je n’ai pas pu me retenir de venir féliciter mon fils ! »
« Ce n’est que ça ? Tout le monde va bien ? »
« Tout le monde va bien, ne t’inquiète pas. J’ai entendu dire que tu avais été très courageux ce matin. »
« Ce n’était qu’un jeu Papa. »
« Tout de même. Je suis fier. Assieds-toi. »
Ah. Le véritable but de ce petit meeting allait être dévoilé !
« Ne tourne pas autour du pot Papa, je suis un peu fatigué, la journée a été longue ! »
« La crainte que Voldemort veuille attaquer l’école se confirme James… » dit Charles d’un ton extrêmement sérieux.
« A cause de Dorcas ? »
« Peut-être… Nous ne sommes sûrs de rien. Es-tu toujours prêt à nous aider ? »
« Bien sûr ! » s’écria James.
« Du calme mon fils. Ce n’est pas un jeu, c’est on ne peut plus sérieux. Nous avons besoin de forces internes dans Poudlard. Il n’y a pas assez de membres dans l’Ordre pour en détacher ici. Nous ne pouvons pas faire venir d’Aurors sans avertir le ministère, et si cela arrivait l’école serait fermée. Nous voulons, que tu réunisses une petite équipe d’élèves de dernière année. Tu dois avoir absolument confiance en chacun d’eux, ne prends pas n’importe qui, ne choisis pas quelqu’un parce qu’il est ton ami si tu as l’ombre d’un doute. Ils doivent être capable de tenir leur langue. Je te fais confiance James. »
« Bien… » répondit James. « Que devra-t-on faire exactement ? »
« Avoir les yeux et les oreilles grands ouverts. Si vous suspectez qui que ce soit d’avoir un rôle auprès des mangemorts, il faudra en référer à Albus ou Balthus. Nous avons eu confirmation que des apprentis faisaient partie des élèves. Faites très attention où vous mettez les pieds, mais tentez d’obtenir quelques informations. Au moindre événement suspect, parlez-en à l’un de nous. Et surtout, ne laissez jamais, jamais Dorcas Meadows se promener seule ! »
« Sait-on pourquoi Voldemort lui en veut ? »
« Non, mais pour l’instant le plus important est de la mettre à l’abri. Tu te sens capable de mener une petite équipe James ? »
« Oui. J’attends ça depuis longtemps. Je serai à la hauteur. »
« Je le sais mon garçon. »

Lorsque James revint dans la salle commune, il n’y avait plus personne, la fête était terminée. Il ne restait que… qu’une forme sur le divan ? Il s’approcha et vit Lily Evans endormie.
« Lily… Lily ! Tu ne peux pas dormir ici, tu vas avoir mal au dos… » murmura-t-il.
« Mmmmm. » grommela-t-elle sans même ouvrir les yeux.
Avec un petit sourire, James se pencha vers elle pour la soulever, elle ne pesait rien. Il la ramena dans sa chambre et borda son lit.
« Fais de beaux rêves. » chuchota-t-il en lui déposant un baiser sur le front.

Ce soir-là, en se couchant, James avait cette sensation étrange. Les responsabilités, la confiance de l’Ordre… Il pouvait se tromper, mais cela devait ressembler à ça, devenir adulte ...

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MessagePosté le : 14 Jan 2007 22:32
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rhaaaaaaaaaa :tourni: :tourni: j'espère que j'aurai le temps de lire cette semaine !! :crazy:
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MessagePosté le : 06 Juin 2007 12:14
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j'ai juste mis 5 mois à le lire :ack:

alors j'ai pas préparé de review parce que je l'avais sous clef et que je l'ai lu à plein d'endroits différents :lol:

J'ai beaucoup aimé ce chapitre, comme d'habitude :p ça se met en place, les différentes intrigues ont l'air de bien se profiler :smile:
Je pensais James un peu moins handicapé avec Lily quand même et Siri et Tatiana, enfin :eyeslove:
Bellatrix, détestable à souhaits...j'aime bien les rapports des Gryff qui se sont vraiment améliorés !
C'est étrange comme tu ne parles presque jamais de Peter :o ( :-D )
vivement la suite en tout cas ! me tarde de voir la résistance s'organiser, et de savoir pourquoi LV en veut tellement à Dorcas :peur2:
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MessagePosté le : 14 Sep 2007 22:42
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Lulu :irony: bon je sais que t'es occupée avec ton séjour en néonat et toussa mais bon :irony: j'aimerai bien la suite :-D
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MessagePosté le : 16 Sep 2007 20:28
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:angel:

J'ai même plus le temps de passer des coups de fil à mes amis, alors écrire la suite... euh comment dire ...
Pis ça va pas aller en s'arrangeant cette année en plus ! Faut que j'écrive mon mémoire aussi.

Nan mais un jour ça viendra, peut-être...
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