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[Lulu Black] Quercus Alba (Post-Tome 6)

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Lulu Black Sexe : Féminin
Elève
Elève

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MessagePosté le : 03 Sep 2005 17:17
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Voilà me ptite fic à moi :smile:

Disclaimer : Les personnages mis en scène dans cette histoire ne m’appartiennent pas, JK Rowling les a créé et en détient tous les droits. Je ne fais aucun profit avec cette histoire évidemment. Je doute que ce paragraphe ait la moindre valeur juridique, mais bon puisqu’il faut s’y coller… :razz:

Site internet : ~lien~

Spoilers : Les 6 premiers tomes d'HP

Rating : PG (parce que c'est la guerre quand même)

Personnages principaux : Les maraudeurs ^_^

Béta-readeuse : Ma Kpu!



Citation :
Quercus Alba
“You weren’t in the Order then, you don’t understand. Last time we were outnumbered twenty to one by the Death Eaters and they were picking us off one by one…”


Chapitre 1 : Un paradis perdu.


Il n’y avait rien à voir. Ce n’était même plus des ruines. Juste quelques pierres éparpillées qui avaient autrefois dû supporter les fondations d’une belle bâtisse. Il n’en restait rien. Un grand terrain vague que seules les mauvaises herbes avaient trouvé utile de coloniser. La mousse mangeait les rares preuves qu’une maison se dressait à cet endroit il y a longtemps. Seuls persistaient de majestueux arbres qui entouraient la clairière où Harry se trouvait.

Il se demandait quelques peu pourquoi Lupin l’avait amené là. L’ancien professeur lui avait promis qu’il allait y découvrir des tas de choses, mais à vrai dire l’adolescent voyait mal ce qu’il pourrait tirer de ces herbes folles et pierres vermoulues… L’homme était accroupi à quelques mètres et semblait se recueillir au milieu des herbes hautes Une vive émotion l’avait assailli dès lors qu’ils avaient poussé l’ancien portail grinçant. Harry n’osait pas le déranger, alors il explora les alentours à la recherche de la moindre petite chose qui attirerait son attention, mais non, décidément il n’y avait strictement rien dans ce terrain abandonné. Il résolut de s’asseoir dans un coin et d’attendre. L’endroit pourrait sûrement être idyllique une fois déblayé et reconstruit, le coin était suffisamment isolé et les chênes et les pins qui entouraient la clairière donnaient un côté intime. A peine plus loin il y avait une falaise qui donnait sur la mer, il entendait les vagues qui venaient s’y briser avec fracas. Mais ce n’était probablement pas pour un projet immobilier que le professeur Lupin l’avait amené dans ce lieu qui avait quelque chose d’assez sordide. N’y tenant plus, Harry interrompit le tête à tête de Lupin avec lui-même :

« Professeur ? »
L’homme, tiré brusquement de ses lointaines rêveries, regarda Harry comme étonné de le voir là. Puis d’un imperceptible mouvement de tête, il envoya promener ses pensées et revint à l’instant présent.
« Que fait-on ici ? » reprit l’adolescent.
« J’ai cru comprendre que tu souhaitais venir te recueillir sur la tombe de tes parents. »
Harry hocha la tête, il avait en effet projeté de se rendre à Godric’s Hollow d’ici peu.
« Oui, mais… Ca ne me dit pas ce que nous faisons ici… » reprit le jeune garçon.
« C’est ici que se trouve la tombe de James et Lily. »
Le jeune homme regarda son ancien professeur surpris. Il avait toujours imaginé que ses parents reposaient dans un cimetière près de là où ils avaient vécu, sûrement pas dans un coin d’un grand terrain vague au milieu de nulle part !
« Sais-tu où nous nous trouvons Harry ? » demanda Lupin comme s’il avait deviné les pensées du garçon.
« Pour tout vous dire, j’attendais que vous m’éclairiez sur le sujet... »
« Cet endroit a abrité presque toute la vie de ton père. Du temps où la grande maison était encore debout, elle a vu grandir tous tes ancêtres paternels. Toi-même Harry, c’est ici que tu es né. Nous sommes au cœur du berceau de la famille Potter. »
« On ne m’en avait jamais parlé… » murmura un Harry abasourdi.
« J’ai pensé qu’il était important de t’amener ici avant que tu ne commences ta quête contre Voldemort. Tes racines sont ici. Il y a une vingtaine d’années, se dressait à l’endroit où nous tenons une immense et magnifique bâtisse. Elle abritait les souvenirs de ta famille depuis des siècles, ainsi que divers objets d’une grande valeur. Les Potter étaient des gens importants en Angleterre. La propriété était assez étendue et très bien entretenue. James a passé une enfance des plus paisibles ici, choyé par ses parents, il n’aimait rien tant que de partir à l’aventure dans la forêt qui entourait la maison, même s’il en connaissait chaque recoin. C’était un véritable paradis, tu ne peux pas imaginer. J’ai moi-même vécu quelques temps ici. Nous avions tous plus ou moins élu domicile dans cette maison à l’époque où l’ordre du Phénix s’est constitué. Nous sortions tout juste de Poudlard, et le QG avait était installé dans la demeure des Potter. Elle était suffisamment grande, isolée et protégée pour faire l’affaire. »
« Que s’est-il passé ? Comment cette propriété, si paradisiaque à vos dires, a pu devenir un simple terrain en friche ? »
La mine de Lupin, qui s’était illuminée à l’évocation de ce temps révolu, s’assombrit aussitôt.
« Il faut croire que nous n’étions aussi malins que nous le pensions… »
Puis il retourna s’accroupir au même endroit qu’à son arrivée.
« Approches Harry. »

Harry obtempéra, sa curiosité était éveillée. Il se baissa au même niveau que Lupin. L’homme arracha quelques herbes et en écarta d’autres, dégageant ce qui ressemblait à une grande stèle gravée. Elle était abîmée par les pluies et les mauvaises herbes, Lupin essuya la terre qui la recouvrait de la paume de la main.


A la mémoire de ceux qui luttèrent ici même,
Pour la paix et la protection des valeurs auxquelles nous avons cru,
Qui n’ont pas hésité à donner leur vie,
Pour qu’un jour paisible se lève sur les générations futures.


L’Ordre du Phénix.



Une trentaine de noms étaient gravés sous ces quelques lignes. Certains que Harry connaissaient bien, son père, sa mère, son parrain, Dumbledore, Hestia Jones qui avait fait partie de l’Ordre et s’était fait tuée un an auparavant. D’autres noms familiers comme les Prewett, Edgar Bones, Dorcas Meadows, un Londubat… Et au milieu de noms inconnus, une quinzaine de Potter dont Harry n’avait jamais entendu parler. La liste faisait froid dans le dos.

« Tous ces gens sont morts en luttant contre Voldemort. Ils ont donné leur vie pour nous. » dit Lupin d’une voix où perçait le trouble.

Harry regardait l’inscription ému. Le nombre de morts était impressionnant… Et plus encore le nombre de Potter qui s’y trouvait. Il n’avait jamais imaginé que sa famille ait pu être si nombreuse… Il tourna la tête vers Lupin dont le regard était trouble. Il avait connu tous ces gens, beaucoup devaient même être des amis.
« Professeur ? »
« Oui Harry ? »
« Tous ces Potter faisaient partie de ma famille ? »
« Oui. Ton père avait un certain nombre de cousins. »
« Qu’est-ce que c’est cette marque entre le nom de ma mère et celui de Sirius ? »
« C’est là qu’était le nom de Wormtail. C’est moi qui l’ai effacé d’un coup de baguette, mais il a laissé des traces. Cette vermine ne méritera jamais de figurer ici. »
Puis soudain, Lupin se leva et entraîna Harry avec lui, se dirigeant vers les bois.
« Viens, mieux vaut ne pas rester trop longtemps près de la stèle. Elle ramène trop de mauvais souvenirs, il y en a de biens plus beaux sous les chênes, et entre les pins. Si tu savais comme ton père aimait cette propriété. Il aurait adoré que tu la connaisses. Il a voulu être enterré au milieu des bois avec Lily. »
« Professeur, reste-t-il d’autres Potter ? »
« Pas à ma connaissance. Toute la famille proche de ton père est morte en combattant Voldemort. »
L’ancien professeur s’était arrêté près d’un chêne dont il se mit à caresser doucement l’écorce.
« Des chênes blancs. Ce sont des arbres rares dans nos régions. Ton père racontait que c’étaient eux qui avaient donné leur nom à la propriété : Quercus Alba, le nom latin de cette espèce. Nous avons connu de vraiment bons moments ici. »
« Vous avez connu toute la famille Potter ? »
« Bien sûr ! Tous les cousins de ton père ont été à Poudlard à un moment ou un autre pendant notre scolarité. Et évidemment, je les ai connu ici lorsque l’Ordre y a élu domicile. »
« J’aimerais tellement en savoir plus sur cette première guerre, sur mes parents, sur la famille de mon père… »
« Je peux essayer de te raconter… »



C'est court mais comme vous avez pu voir, c'est juste une intro.
Le chapitre 2 très vite! :wink:
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 03 Sep 2005 22:20
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Trés bon début :shock: pis j'adore Rémus :eyeslove:

Franchement trés bien, me tarde de lire la suite et voir ce que tu nous a concocté :smile:
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Lulu Black Sexe : Féminin
Elève
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MessagePosté le : 04 Sep 2005 16:15
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Merki Eléa :p
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Lulu Black Sexe : Féminin
Elève
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MessagePosté le : 04 Sep 2005 21:44
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Voilà, chapitre 2 déjà nettement plus long.



Citation :


Chapitre 2 : La fin d’une ère


James ne cessait de se retourner dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Quelque chose d’énorme se tramait… Et c’était effrayant autant que rassurant. Ca signifiait qu’on se rassemblait pour mieux combattre, qu’on n’allait pas se laisser faire, mais d’un autre côté… Combien d’entre eux allaient en réchapper ? James était encore à l’école, il faisait partie des enfants, on ne lui disait pas grand-chose mais il savait observer.

Comment par exemple, ne pas s’étonner de l’arrivée soudaine de toute la famille Potter chez ses parents ? Et Dieu sait qu’ils étaient nombreux. En fin de soirée, tous les oncles et tantes de James, ainsi que tous ses cousins, avaient débarqués la bouche en cœur. Au total, dix-sept Potter logeaient sous le même toit cette nuit. Dix-neuf si l’on comptait les chiens. Dans l’absolu, il n’y avait rien d’inhabituel à retrouver toute la famille réunie en plein mois de juillet à Quercus Alba, la grande maison du père de James. Mais cette année, c’était un peu différent.

L’oncle Samuel avait promis à ses beaux-parents de leur envoyer leurs cinq petits-enfants pour l’été. La femme de l’oncle Samuel était morte l’année précédente et il avait été décrété que les enfants trouveraient un peu de réconfort chez leurs grands-parents maternels. Les enfants de l’oncle Hector avaient eux aussi prévu autre chose. Le cousin Brent, marié maintenant, venait d’être père et avait sa propre vie, venir passer l’été chez son oncle ne faisait plus partie de ses priorités. La cousine Elvira voulait rester en ville pour étudier. Comme James, elle entrait en dernière année à Poudlard, et contrairement à lui, elle était très préoccupée par son orientation. James n’avait aucune idée de ce qu’il ferait une fois son diplôme en poche, mais il ne s’en inquiétait pas outre mesure, chaque chose en son temps. Roland, le frère de Brent et Elvira, lui, avait décidé qu’il n’irait pas à Quercus Alba si ni son frère, ni sa sœur, ni les enfants de l’oncle Samuel n’y allaient. Voilà comment, depuis la première fois depuis sa naissance, James avait entamé ses vacances d’été seul dans la grande maison avec son père, sa mère, et Augusta sa sœur de treize ans.

Quercus Alba était une vaste demeure appartenant aux Potter depuis des siècles. Isolée du reste du monde, entourée par des centaines d’hectares de terrain, c’était le lieu rêvé pour des gamins qui couraient dans tous les sens. A chaque génération, l’aîné des enfants en héritait. Charles Potter en était l’actuel propriétaire, James était destiné à en être le prochain.

En fin d’après-midi, James et Augusta étaient dans la bibliothèque, ils faisaient des recherches pour les devoirs de vacances que leurs professeurs leur avaient donnés. Ce n’était que le début des vacances, mais pour dire vrai ils s’ennuyaient ferme sans leurs cousins. Ils n’avaient pas l’habitude de ce calme dans la maison, et les balades étaient loin d’être aussi amusantes à deux. Soudain, leur père était entré avec fracas :
« Où est votre mère ? »
James et Augusta l’avaient regardé abasourdis, puis la fillette avait répondu que Honoria Potter était dans sa chambre en train de reprendre une des capes de James. Charles était reparti aussi sec vers la chambre, ses deux enfants sur les talons. Il leur claqua la porte au nez lorsqu’il eut trouvé sa femme. Quoi qu’il se soit passé, James et sa sœur n’étaient manifestement invités à prendre connaissance. La porte était épaisse, ils savaient par expérience qu’ils n’entendraient pas grand-chose à travers. Par chance, dans son emportement Charles Potter parlait fort, et ils purent capter quelques bribes de la conversation. Il était question d’une attaque au ministère, une grosse affaire ! Bien évidemment c’était l’œuvre de Voldemort, le terrible mage noir qui faisait trembler l’humanité depuis déjà plusieurs années.

Les deux enfants s’éloignèrent lorsqu’ils furent certains de ne plus pouvoir rien apprendre, Charles avait baissé de ton. Ils se réfugièrent dans la chambre de James et s’assirent au pied du lit en silence. Combien de temps cette horreur allait-elle encore durer ? Ils avaient déjà perdu leur tante, la femme de l’oncle Samuel, de la main de ce fou, et aussi quelques camarades. Si ça durait encore, combien survivraient ? Y avait-il eu des morts au ministère ? Combien ? Qui ? L’angoisse était palpable…
Puis, à peine quelques heures plus tard, tout le monde était arrivé avec de grosses valises. L’oncle Hector et la tante Rose, Brent, sa femme Sélénée et leur bébé, Elvira et Roland. L’oncle Samuel et ses cinq enfants : Adrienne, Oscar, Graziella, Elizabeth et Virginia. Vu la taille de leurs malles, ils étaient partis pour leur tenir compagnie au moins tout l’été. James adressa un clin d’œil à sa petite sœur : fini l’ennui des premiers jours de juillet, la famille arrivait ! Ils avaient tous dîné ensemble, puis les plus jeunes (ceux qui allaient encore à l’école) furent envoyés dans leurs chambres. Avant de monter, James eut le temps d’apercevoir ses parents, oncles et tantes, Brent et Sélénée, Adrienne et Oscar entrer dans le grand salon et refermer la porte derrière eux. Il aurait juré avoir entendu la voix de Dumbledore… Dumbledore était probablement le plus grand sorcier de son époque, et c’était aussi le directeur de Poudlard.

C’était cette arrivée impromptue et cette étrange réunion qui inquiétaient James. Alors qu’il réfléchissait au plus sûr moyen de faire flancher son cousin Oscar, à peine plus vieux d’un an, afin qu’il lui raconte tout ce qu’il savait, James entendit du bruit. Ca venait de sa fenêtre. Il l’ouvrit et prit un caillou sur le front.
« Sirius ?! Apprends à viser mon vieux, ça fait mal ! »
« Désolé ! Tu viens m’ouvrir ou je passe la nuit dans la niche du chien ? »
« Minute papillon, je descends ! »
Le plus silencieusement possible, James ouvrit sa porte et descendit l’escalier, évitant les marches grinçantes qu’il connaissait par cœur. Puis, doucement, il déverrouilla la porte et souleva le loquet, laissant entrer son meilleur ami et sa lourde malle.
« Bon sang Sirius, mais qu’est-ce que tu fiches ici ? » chuchota James
« Je t’expliquerai, aides-moi à monter mes affaires ! »
« Ne fais pas tant de bruit, tu vas réveiller toute la maison. Wingardium Leviosa. »
La malle de Sirius flottait désormais dans les airs, James la dirigea précautionneusement jusqu’à sa chambre en évitant de la cogner contre les murs. Sirius s’écroula sur le lit pendant que James posait délicatement l’imposant fardeau sur le tapis et fermait la porte de sa chambre.
« Alors, tu vas me dire pourquoi tu débarques sans prévenir en pleine nuit ? Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? Qu’est-ce qu’il t’est arrivé vieux ? »
« Je me suis disputé avec mes parents. » répondit Sirius placidement
« Encore ? »
« Cette fois c’est différent, je n’y retournerai pas. Il y a eu cette attaque au ministère et ça a été la goutte qui a fait déborder le chaudron. Ils adhèrent à tout ce que fait cet ignoble sorcier… Comment veux-tu que je reste une minute de plus dans cette maison ? »
« Que sais-tu sur l’attaque du ministère ? Je n’ai rien pu tirer de mes parents. Il y a des victimes ? »
« Seulement quelques blessés. La portée est surtout symbolique. Tu réalises ? Il a réussi à infiltrer le ministère… On n’est plus à l’abri nulle part, l’endroit était extrêmement protégé ! »
« Moi je crois qu’on sera toujours en sécurité à Poudlard, et ici. »
« J’espère ! Tu vois un inconvénient à ce que je reste ? »
« Bien sûr que non mon vieux ! Et puis on n’est plus à une personne près. Toute la famille a débarqué ce soir, et crois-moi, elle n’est pas prête de s’en aller. »
« Ca nous promet un été mouvementé ! » conclut Sirius avec un clin d’œil.

Ce qui réveilla Sirius le lendemain matin fut la présence chaude et humide sur sa joue gauche de quelque chose qu’il n’était pas sûr de vouloir identifier. Il ouvrit un œil et vit sa crainte se réaliser : Agamemnon, un des deux chiens des Potter était en train de lui lécher la joue ! Sirius se redressa brusquement en repoussant le molosse. D’un coup d’œil circulaire il fit un rapide état des lieux : James était déjà levé et Amphitryon, l’autre chien, lui reniflait la plante des pieds. Quelle idée de donner des noms pareils à des chiens franchement ! On avait à peine fini de les interpeller qu’ils avaient déjà eu le temps de disparaître. S’ils voulaient leur donner des noms mythologiques, ils n’avaient qu’à les appeler Zeus et Œdipe ! Et puis d’abord comment étaient-ils entrés dans la chambre ? Sirius se tourna vers la porte entrouverte, la coupable s’y tenait en chemise de nuit, n’essayant même plus de retenir son fou rire.
« Salut ! » jeta-t-elle entre deux éclats de rire
« Augusta ! Tu vas me le payer ! »
« Si tu voyais la tête que tu fais… James nous a dit que tu étais là, je n’ai pas pu résister à l’envie de venir te réveiller. Agamemnon et Amphitryon non plus. En attendant, si tu veux prendre un petit déjeuner tout est prêt en bas. »
Augusta repartit, suivie de ses deux bergers allemands. Sirius se frotta les yeux quelques minutes, puis s’habilla et descendit à son tour.
Il se dirigea vers la cuisine où il trouva Honoria Potter qui faisait des crêpes, et Virginia, onze ans, la benjamine de Samuel Potter, qui aidait sa tante.
« Bonjour Mrs Potter, bonjour Virginia ! »
Honoria abandonna quelques minutes ses fourneaux pour embrasser Sirius.
« James m’a raconté ce qui t’es arrivé. Tu as bien fait de venir chez nous. Tu vas rester ici pendant les vacances, et considères-toi comme chez toi jusqu’à nouvel ordre, d’accord ? »
« Merci beaucoup Mrs Potter. »
« Aller, vas donc prendre ton petit déjeuner avec les autres ! »
Honoria aimait beaucoup l’ami de son fils. Il était toujours si poli, et de si bonne humeur. Depuis que les deux garçons s’étaient trouvé, Sirius était venu bien souvent chez James et il s’entendait bien avec à peu près toute la famille. Il ne devait guère s’amuser dans sa propre maison, et les séjours à Quercus Alba étaient toujours source de détente pour lui. Il aurait aimé que tout fût aussi simple chez lui.
La salle à manger était pleine. Sirius étant souvent venu à Quercus Alba, il connaissait déjà tout le monde. Une clameur générale l’accueillit, et James lui fit une place entre lui et Oscar. Loin d’être intimidé par tous ces gens, Sirius aimait l’ambiance chaleureuse qui régnait lorsque tous les cousins Potter étaient réunis.
« C’est maintenant que tu te lèves marmotte ? » se moqua James
« J’ai très bien dormi ! » répliqua Sirius
« J’avais remarqué merci, tu as ronflé toute la nuit ! »
« Ah… les joies de la cohabitation… » murmura Elvira assise en face de Sirius.
« Ne te plains pas, tu es la seule à avoir une chambre pour toi toute seule ! » protesta son frère Roland.
« Faux ! » répliqua la jeune fille « James et Augusta non plus ne partagent leur chambre avec personne. »
« Normal, c’est quand même leur maison. » répondit Roland avec un haussement d’épaules
« Sympa pour le ‘personne’… » maugréa Sirius
« Il a raison, je me suis trouvé un colocataire pour l’été moi ! » s’exclama James
« Tu vas rester ici tout l’été Sirius ? » demanda Elvira
Sirius hocha la tête, ravi à cette perspective. Il fallait avouer que la jeune fille laissait peu de garçons indifférents. Elle avait de longs cheveux châtains aux reflets ambrés et très frisés. Froide, hautaine et solitaire, elle fascinait les garçons mais restait comme une haute tour inaccessible. Elle était dans la même année que Sirius et James, mais faisait partie de la maison Serpentard, tandis que les garçons étaient à Gryffondor. Dès la première année, James avait posé les règles :
« Sirius, il s’agit de ma cousine, alors bas les pattes ! »
Mise en garde inutile d’ailleurs, Sirius ne voudrait jamais s’accoquiner avec une Serpentard ! Et puis de toutes manières ce n’était pas exactement comme s’il avait le choix. Ses parents avaient tout arrangé depuis des années. Sirius était promis à Tatiana Petrowski, une jeune fille de bonne famille, de la maison Serpentard comme il se doit. Toute la famille Black avait été dans cette maison sauf lui, il était le mouton noir de la famille, son frère, lui, faisait la fierté de leurs parents. Regulus était en cinquième année à Serpentard. D’un autre côté, Sirius ne s’était jamais tellement préoccupé de ce que ses parents pensaient de lui – bien qu’ils ne se gênent pas pour lui en faire part le plus souvent possible – il suivait son petit bonhomme de chemin, et tant mieux si ça leur déplaisait ! Il voulait bien épouser Tatiana si ça les amusait - de toutes manières il n’avait aucune fille en vue – mais pour le reste, il entendait bien n’en faire qu’à sa tête.

Le temps était radieux, un temps pour flâner en plein air. Les plus jeunes étaient partis ensemble, ils étaient probablement au sommet d’un arbre ou cachés dans un buisson. Il y avait toujours eu cette frontière entre les grands et les petits. Ca s’était fait naturellement, d’un côté Brent, Adrienne, Oscar, Elvira et James ; de l’autre : Graziella, Roland, Elisabeth, Augusta et Virginia.
James et Sirius se promenaient dans le parc à la recherche d’un de ceux qui avaient été admis à la ‘réunion’ de la veille au soir, espérant glaner quelques informations. Mais ils ne trouvèrent qu’Elvira, occupée à tresser les feuilles de chêne pour s’en faire une couronne. James ne se découragea pas pour autant et chercha à éclaircir un point quelque peu obscur avec sa cousine.
« Dites-moi Mademoiselle, je croyais que vous vouliez étudier dans les bibliothèques de Londres cet été… Pourquoi ce soudain revirement ? » demanda-t-il en s’asseyant nonchalamment aux côtés de la jeune fille avec Sirius.
« Si tu crois que ça m’amuse ! On n’a pas vraiment eu le choix figures-toi. Papa est rentré hier soir et nous as ordonné à moi et à Roland de faire nos valises en un temps record. Il est allé chercher Brent, Sélénée et le petit Merlin chez eux, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, on était tous partis. Je n’ai même pas eu le temps de prendre les livres que j’avais emprunté à la bibliothèque. »
« Ne t’en fais pas pour ça, tu trouveras tout ce que tu veux dans celle de Papa. »
« Il n’empêche que j’aurais été mieux à Londres… » maugréa Elvira en arrachant un touffe d’herbe.
« Sympa pour nous ! »s’exclama James « Tu t’ennuies tant que ça avec nous à Quercus Alba ? »
« Ne le prends pas mal James, c’était bien quand on était gosses, mais maintenant… »
« Moi je suis content de vous voir là… »
Elvira sourit devant la moue boudeuse de son cousin.
« D’accord, moi aussi je suis contente de te voir. Ca te va ? »
« Ne te forces pas surtout ! » répliqua Sirius
« Oh toi, la fermes ! »
« Ah ! Revoilà la bonne vieille Elvira que je connaissais… » ricana Sirius
« Toujours est-il que je me demandes bien ce qui a provoqué ce départ si précipité » intervint James songeur.
« Ce n’est guère compliqué » s’écria sa cousine « L’attaque d’hier, ça a fait peur à tout le monde. Et comme on ne se défend jamais aussi bien qu’en groupe, Oncle Charles, Oncle Samuel et Papa ont décidé de réunir tout le monde ici. Je crois même qu’ils vont envisager d’aller un peu plus loin… »
« Que veux-tu dire ? » demanda James intéressé « Tu as eu des échos de la réunion d’hier soir ? »
« Oui un peu. Pendant que Brent et Sélénée y étaient, je m’occupais de Merlin. Quand Brent est venu le récupérer dans ma chambre, je lui ai demandé de quoi il avait été question et il n’en a pas fait un secret. Après tout toi comme moi, on n’a qu’un an de moins qu’Oscar qui a été accepté à la réunion, et on est majeurs. Par contre, mieux vaut rester discrets avec les petits, on ne sait jamais. Hier Dumbledore était là. Apparemment, Oncle Charles et lui complotent pour essayer de barrer la route à Voldemort depuis longtemps déjà. Ils veulent réunir une sorte d’armée. Tous les sorciers qui veulent combattre Voldemort. Ils essaient de recruter en restant discrets, mais c’est très long car il leur faut des personnes en qui ils ont totalement confiance. Bref, Quercus Alba va devenir le QG de ce qu’ils appellent l’Ordre du Phénix, tu sais que la propriété est fortement protégée par des sorts très anciens. On risque de voir passer pas mal de monde. Je ne sais pas exactement comment ils comptent s’y prendre, mais ils vont se battre pour faire tomber cet immonde sorcier. Brent veut faire partie de cet Ordre, Sélénée aussi. Oscar hésite encore. Adrienne ne préfère pas participer, pas activement en tout cas, et l’Oncle Samuel ne l’a guère encouragée à le faire. Voilà c’est ce que je sais. »
James et Sirius étaient abasourdis.
« Je savais qu’il se passait quelque chose, je n’imaginais pas que ça prendrait cette ampleur… » murmura James
« Ca fait du bien de voir qu’il y a des gens pour prendre les choses en main ! » s’écria Sirius
« Alors c’est ici que tout va se passer… Je suis impatient de pouvoir participer ! »
« Il va falloir étudier dur cette année James ! » ajouta Elvira « Tout ce qu’on va pouvoir engranger comme connaissances nous serons utiles pour aider l’Ordre. »
« Je ne pensais pas faire une aussi bonne pioche en venant m’installer chez toi Prongs ! On est au cœur du problème ici. Si mes parents le savaient, ils seraient verts de rage. »
« En parlant de tes parents, tu ne m’as pas dit comment ils avaient réagi quand tu es parti… »
« Très mal ! » répondit Sirius d’un ton désinvolte « Ils m’ont effacé de l’arbre généalogique. Rien n’aurait pu me faire plus plaisir ! »
« Ecoutez les garçons, je suis désolée » intervint Elvira « Ce n’est pas que votre conversation m’ennuie, mais il est grand temps que j’ailles potasser les grimoires d’Oncle Charles. »
La jeune fille se leva et se dirigea vers l’imposante bâtisse. Sirius profita de son départ pour sortir de sa poche un petit paquet rectangulaire, il en tira un petit cylindre blanc à bout ocre qu’il se ficha dans la bouche.
« Toujours aussi sociable ta cousine ! »
« Sirius, je voudrais que tu ranges cette cigarette… » soupira James pendant que Sirius enflammait d’un coup de baguette le bout du petit bâton.
« Et moi je voudrais sortir avec la prof de défense contre les forces du mal. Mais vois-tu, le problème dans la vie, c’est qu’on n’obtient pas toujours ce qu’on veut ! Et puis sans vouloir te vexer, tu radotes mon vieux… On a déjà eu cette conversation mille fois, et avec tout le respect que je ne te dois pas, tu m’ennuies… »
« Tu n’entends pas tes poumons réclamer un peu d’air pur ? »
« Mes poumons vont très bien, et ils te remercient de t’inquiéter pour leur santé. Dis, ce n’est pas que j’ai envie de changer de sujet, mais je réfléchissais à quelque chose… »
« Je crains le pire… Fais-moi part de tes pensées mon cher, je suis curieux… »
« C’est notre dernière année à Poudlard… Il va sérieusement falloir songer à te caser vieux ! »
James leva les yeux au ciel.
« Mes amours vont très bien M. Black, merci de t’en préoccuper. »
« Non, je suis très sérieux ! » reprit Sirius d’un ton déterminé « Ne me fais pas croire que tu veux rester avec Rossi ! »
« Valentina me convient bien. »
« Tu plaisantes ? Elle est mignonne certes, mais… Non, tu mérites mieux ! Une Gryffondor ! »
« Lily Evans peut-être ? » proposa James un peu rapidement.
« Oublies Evans tout de suite ! Ca fait quatre ans que tu embrasses le sol qu’elle foule, ça devient franchement pitoyable. Et puis je te signale au passage que ça fait deux mois que tu essaies de la rendre jalouse en embrassant Rossi sous son nez, et qu’elle n’a pas encore eu l’air de remarquer. Il te faut un plan B, on va t’en trouver une autre ! »
« Je crois qu’il te manque une donnée cruciale Sirius Black ! »
« Ah oui ? Et laquelle M. Potter ? »
« Les filles de notre année chez Gryffondor nous considèrent comme de parfaits idiots. »
« Ne sois pas si pessimiste Prongs ! Tout de suite les grands mots… C’est vrai que Meadows n’a pas l’air de nous porter dans son cœur et que Jones aime beaucoup nous lancer des petites piques, mais pas de quoi en faire un drame ! Dommage que Frank ait déjà harponné Hall, elle est plus accessible que ses trois copines… Il reste toujours Cooper ou Parker. »
« Cooper, non merci. Cette fille est bizarre ! D’ailleurs on ne sait toujours pas exactement pourquoi elle a été transférée à Poudlard l’an dernier… Si ça se trouve elle a un passé plus que louche. Et Parker est accrochée à son Poufsouffle ! »
Les Gryffondors de septième année formaient trois clans. Il y avait d’abord la joyeuse bande des maraudeurs, comme ils aimaient bien s’appeler, qui était formée de James, Sirius et leurs deux amis Remus Lupin et Peter Pettigrew. Le cinquième garçon de leur promotion s’appelait Frank Londubat, il s’entendait bien avec les maraudeurs mais cherchait plus volontiers la compagnie de Camille Torres son amie d’enfance. Et puis il y avait les quatre dernières filles : Lily Evans, Dorcas Meadows, Hestia Jones et Alice Hall. C’était plus ou moins la formation de départ qui s’était instaurée en première année. Puis au début de l’année précédente, une nouvelle recrue était arrivée à Poudlard : Mathilde Cooper, transférée de Beauxbâtons, elle était très vite devenue amie avec Camille Torres mais ne s’était guère intégrée dans la reste de la promotion. Si Frank et Camille avaient un bon contact avec les neuf autres – surtout avec les filles depuis que Frank sortait avec Alice – les maraudeurs et la bande d’Evans avaient parfois du mal à cohabiter. De sorte que l’idée soudaine d’un rapprochement paraissait bien saugrenue à James… Sûrement l’effet de l’inhalation de la fumée toxique de la cigarette !

Sirius écrasa sa cigarette et la fit disparaître d’un coup de baguette, puis il se leva entraînant James derrière lui.
« Où sont tes cousins ? »
« Sûrement en train de s’amuser quelque part dans les fourrés. »
« Je crois que je regrette le temps où nous étions tous assez gosses pour s’occuper des journées entières à faire des cabanes dans les arbres… Je m’ennuie ! »
« Mais personne ne t’en empêche Sirius ! » déclara Graziella qui arrivait derrière sur un ton moqueur.
Graziella était la deuxième fille de l’oncle Samuel, elle étudiait également à Poudlard et allait entamer sa cinquième année.
« Où sont les autres ? » lui demanda son cousin
« Virginia, Augusta et Elizabeth sont en train de faire des messes basses sous un arbre, et Roland est là-bas en train d’écrire quelque chose qu’il ne veut pas me montrer… »
« Intéressant… Ne sait-il pas qu’il est impossible de garder un secret avec nous ? » répondit Sirius avec un sourire en coin.
« Je viens d’aller chercher de la poudre à prurit dans la chambre d’Oscar. Si nous n’arrivons pas à le faire parler avec ça, je veux bien être stupéfixée ! » affirma la jeune fille avec un petit rire.
En tapinois, les trois complices s’approchèrent du chêne sous lequel était assis Roland. Il était appuyé dos au tronc et semblait totalement absorbé par la rédaction de sa prose, de sorte qu’il n’entendit rien arriver derrière lui. Ce fut Sirius qui se jeta le premier sur lui et ils se retrouvèrent tous deux au sol à lutter.
« Montre-moi ce que tu écris de beau Roland ! »
Mais le plus jeune des garçons avait de bons réflexes et il parvint à tenir son parchemin hors de la portée de son assaillant.
« Ca ne te regarde pas ! »
« Tu écris à ton amoureuse ? » demanda Graziella d’un ton mielleux avec une lueur de moquerie dans le regard.
Roland et Graziella avaient le même âge et se disputaient aussi souvent qu’ils se défendaient l’un l’autre devant le bataillon familial. Mais si Roland envisageait sérieusement de cacher quelque chose à Graziella, il ne fallait pas compter sur elle pour être discrète.
« Aller vous faire voir ! » s’exclama la victime qui arrivait à peine à respirer sous le poids de Sirius.
« Pas de grossièretés jeune homme ! » répliqua James d’un ton faussement outré en fronçant les sourcils. « Aller, sois gentil, donnes-nous cette lettre, ne nous forces pas à te jeter un sort. »
« Cours toujours mon cher cousin ! »
« Si tu le prends comme ça… Accio Parchemin ! »
Et la lettre s’échappa de l’emprise de son propriétaire pour atterrir dans la main de James.
« Padfoot, tu oublies toujours qu’il a des moyens moins violents d’obtenir ce qu’on veut… Alors voyons ça… »
« Non je le sais très bien, c’est juste pour le plaisir de rouler ton cousin dans la poussière ! » répondit Sirius se relevant et époussetant sa chemise d’une main.
« Ma chère Libby… » commença James
Mais dans le même temps, Roland, enfin débarrassé d’un lourd poids qui entravait ses mouvements, saisit sa baguette et…
« Invisibilus ! »
Et les inscriptions sur le parchemin s’effacèrent instantanément.
James, bon prince, tendit alors le parchemin à son cousin.
« Aller tiens, gardes donc tes secrets ! C’est qui cette Libby ? » demanda-t-il d’un air paternaliste.
« Une blondinette de Poufsouffle. » répondit Graziella avec un sourire entendu en direction de Roland.
« Connais pas… j’espère que c’est une fille bien ! D’homme à homme Roland… » commença James d’un air trop sérieux pour être crédible « Est-ce que tu veux que je demande à ton père d’avoir avec toi LA discussion ? Ou est-ce que vous n’en n’êtes pas encore là avec Libby ? »
Roland le regarda un instant interloqué, puis James éclata de rire, suivi de près par Sirius et Graziella. Roland réprima un sourire et brandit sa baguette.
« James, tu vas me le payer ! Rictusempra ! »
Un éclair jaune frappa James qui s’écroula au sol, riant à en perdre le souffle.
Sirius attrapa un petit sachet dans la poche de Graziella et jeta une poignée de son contenu sur Roland.
« On ne t’a jamais appris qu’il valait mieux mettre ses trois assaillants hors d’état de nuire avant de savourer la victoire ? »
« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Roland suspicieux en regardant la poudre qui s’insinuait partout entre ses vêtements et sa peau…
« Tu le découvriras bien assez vite… » répondit Sirius avec un sourire vainqueur.
« Eh mais ça gratte ! De la poudre à prurit ? Sirius Black tu n’es qu’un fourbe ! »
« Je sais ! » s’exclama Sirius, riant aux éclats devant le spectacle du garçon qui commençait à se gratter partout avec frénésie.
« Jambencoton ! » jeta soudain Graziella, et Sirius tomba à terre, ses jambes ne le supportant plus. « C’était à moi de jeter la poudre sur Roland, tu m’as volé mon idée ! » ajouta –t-elle avec un haussement d’épaule
Sirius leva sa baguette sur la jeune fille, mais avant qu’il n’ait eu le temps de jeter le moindre sort…
« Expelliarmus ! »
C’était Brent, l’aîné des cousins, qui était arrivé jusqu’à eux.
« Finite incantatem. »
Sirius retrouva ses jambes et James cessa de se tordre de rire, il reprenait doucement son souffle.
« J’ai préféré vous arrêter avant que ça dégénère, vous ne m’en voudrez pas ! Evitez de vous jeter des sorts si près de la maison quand même, un des parents risquerait de vous voir et de ne pas apprécier. C’est une règle de base ! Roland je ne peux rien faire pour toi par contre… » ajouta-t-il en voyant les plaques rouges se former sur le cou de son petit frère. « Mais si tu lui demandes gentiment, Elvira te feras peut-être une potion anti-démangeaisons… Vas-y maintenant avant que ça ne s’étende ! »
« Merci frangin ! »
Roland partit en courant vers la maison, suivi par Graziella
« Eh Roland attends-moi ! »
Brent se tourna vers son cousin.
« James, tu n’as pas honte de t’en prendre à plus jeune que toi ? » demanda-t-il d’un ton qu’il essayait de faire paraître choqué mais qui laissait transpercer l’amusement.
« Parce que tu te gênais peut-être toi ? » répliqua James en riant « Je suis un témoin vivant de ton peu de scrupule avec tes plus jeunes cousins. »
« Et tu te venges sur mon frère ? Tssss… Tu as bien retenu les leçons que je t’ai donné ! »
« Et on dit que ce sont les Black qui sont fourbes… !! » s’exclama Sirius
Les deux Potter éclatèrent de rire.
« La différence, c’est que chez nous ça reste en famille ! » déclara James
« Piètre excuse… » répondit Sirius
« Trêve de plaisanteries les jeunes ! » intervint Brent « Je ne suis pas venu pour réparer vos dégâts, quoique je sois plutôt bien tombé, mais pour savoir si quelqu’un pouvait me garder Merlin. »
« Quoi ? Tu veux qu’on joue les baby-sitters ? Nous ? » s’étonna James
« Tu vois quelqu’un d’autre dans le coin ? » répondit son cousin d’un air exaspéré
« Tu es conscient que sur tous les habitants de la maison, nous sommes probablement les deux moins aptes à s’occuper d’un nourrisson ? » demanda Sirius
« Oui, mais Sélénée et moi avons des choses à faire, Elvira est occupée, Roland et Graziella ont disparu, et les autres sont introuvables. Pas de chance, c’est vous que j’ai sous la main ! Je vous promets de revenir vite. »
« Tu n’as pas peur que je stupéfixe ton fils ? » demanda James
« Si tu fais ça je n’hésiterai pas à me servir de sortilèges impardonnables, tu le sais ! »
« Je vais peut-être me retenir alors… » convint James

Quelques minutes plus tard, Sirius et James se tenaient bien malgré eux autour d’un berceau. James regardait le nourrisson qui dormait profondément en suçant son poing.
« Pauvre gosse, tu n’imagines pas dans quelle galère tes parents t’ont laissé… »
« T’es gentil Prongs, pour l’instant il a l’air tout ce qu’il y a de plus paisible, alors tu ne le réveilles pas avec tes plaintes ! »
« Et s’il pleure ? » demanda James légèrement paniqué à l’idée d’un tas de langes hurlant.
« On lui donne à manger en croisant les doigts pour que ce soit ça qu’il veuille… Sélénée a laissé un biberon sur la table. »
« Encore heureux, je me voyais mal lui donner le sein, ni toi ni moi n’avons l’équipement prévu ! Et s’il salit ses couches ? »
« Très simple, on appelle tes cousines ! »
James regardait toujours le bébé comme s’il s’agissait d’une bête étrange.
« On aurait peut-être dû prendre soins aux créatures magiques en troisième année, non ? »
Sirius éclata de rire.
« James ! C’est un bébé ! Juste un bébé qui dort ! Tout ce qu’on a à faire c’est de le laisser posé dans un coin et tendre l’oreille ! »
« Puisque tu as l’air de t’y connaître si bien, et puisqu’on n’a rien à en faire pour le moment… En attendant que l’alarme se déclenche, je te laisse avec elle, si tu me cherches, je suis dans le bureau de mon père ! »
« Prongs ! Espèce de lâche ! » s’exclama Sirius « Tu ne vas pas me laisser seul avec ce gosse, c’est ta famille pas la mienne ! »
« Je croyais que c’était simple de s’occuper d’un bébé ? » répondit James amusé « Et puis ne crie pas, tu vas le réveiller ! » ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

James descendit les escaliers principaux et traversa le salon et la bibliothèque avant de se retrouver devant la porte du bureau de son père. Il frappa trois petits coups secs.
« Entrez ! »
James poussa la lourde porte. Son père était installé à son bureau, il portait son monocle comme toujours lorsqu’il faisait des papiers. La pièce était grande est très encombrée. Des bibliothèques pleines de livres, des secrétaires, fauteuils… et le grand bureau au centre.
« Entre James. » lui dit son père d’un ton doux « Tu voulais me parler ? »
James ferma la porte derrière lui mais ne s’assit pas. Comme toujours lorsqu’il était un peu nerveux il avait besoin de marcher.
« Papa, c’est vrai que toi et Dumbledore allez organiser une résistance contre Voldemort ? » demanda James d’un ton grave.
Il savait que son père n’aimait pas parler de ces choses avec lui, mais James n’avait d’autre choix. Il voulait savoir, il avait besoin de savoir, et continuer de se renseigner en cachette lui semblait une trahison envers Charles Potter.
L’homme soupira et posa son monocle.
« Je pensais bien que tu n’abandonnerais pas si facilement mon fils… Il y a des choses qu’on ne peut plus dissimuler à un garçon de dix-sept ans… Oui tu as raison, nous essayons de monter un réseau contre Voldemort et ses partisans. Dumbledore, moi, tes oncles et quelques amis. »
« Je veux me rendre utile papa. »
Le ton de James était déterminé, il n’admettait aucune contradiction.
« Tu es déjà plus utile que tu ne l’imagines. Toi et ta sœur vous êtes la force qui me permet de lutter chaque jour un peu plus. »
« Tu ne comprends pas, je veux me battre aussi ! »
« Je comprends mieux que tu ne le crois. Tu es majeur et tu n’as plus besoin de ma permission, mais je voudrais tout de même que tu écoutes ce que j’ai à te dire fiston. Tu auras un rôle dans notre combat je te le promets. Tu es brillant et rusé, nous avons besoin de gens comme toi dans l’Ordre du Phénix. Mais avant de te jeter à corps perdu dans la bataille, si tu es si malin, tu devrais finir ta scolarité à Poudlard. Un an, il ne te reste qu’un an. Un an que tu vas pouvoir mettre à profit pour toi-même : finir de développer ta magie, acquérir plus de savoir. Et aussi pour l’Ordre. Non seulement il nous sera plus utile d’avoir un sorcier plus riche de savoir, mais tu pourras également te servir de cette année pour tester tes camarades. Nous avons besoin de sorciers en qui nous pouvons faire une confiance totale. Je voudrais que tu discutes avec tes camarades et que tu les observes. Et alors si tu les juges digne de notre confiance et prêts à se lancer dans la guerre, tu nous les présenteras. Tu as compris James ? »
Le jeune homme s’était finalement assis et triturait un petit cheval en argent. Il l’avait offert à son père comme presse-papier quelques années auparavant. Il le reposa à sa place, entre le porte-plume finement ciselé et un cadre comportant trois photos d’enfants.
« Oui papa, j’ai compris. »
« Tu es d’accord ? »
James hésita un instant. Il avait très envie d’aller combattre tout de suite, voilà des années qu’il attendait ça, et maintenant c’était la guerre et il avait l’âge de s’y engager tête baissée. Mais d’un autre côté, il savait bien que son père avait raison, qu’il ne s’agissait pas d’une subtile manœuvre pour le tenir à l’écart, lui son fils. Il voyait dans le regard blessé de Charles Potter que celui-ci avait depuis longtemps compris qu’il ne pourrait pas tenir ses enfants à l’abri de cette guerre.
« J’accepte cette mission papa. Puis-je en parler à Sirius ? »
« Oui. Je connais bien ton ami, il fait partie de ceux qui nous rejoindrons l’année prochaine s’ils le veulent. »
« Merci papa. »
« Il doit être l’heure de déjeuner, allons-y ou ta mère va rouspéter ! D’autant qu’elle veut manger vite pour commencer au plus tôt cet après-midi. »
« Commencer quoi ? »
« Les tartes ! Ne me dis pas que tu as oublié James ! Les tartes pour le celebration day demain ! »
Si, James avait totalement oublié le celebration day ! Honte à lui ! Chaque année depuis… depuis quand d’ailleurs ? Depuis des siècles probablement… Bref, depuis bien longtemps, chaque année à la même date se tenait le celebration day. Fête propre à Quercus Alba. Ce jour-là, en souvenir d’on ne sait trop quoi, les Potter organisent une grande réception à Quercus Alba. Tout le gratin était convié. Gratin plus ou moins bienvenu d’ailleurs. Un certain nombre de famille étaient invitées d’office et ce n’était pas soumis à révision. Les Malefoy et les Black par exemple étaient chaque année invités. Les Black déclinaient immuablement au grand soulagement des Potter. Mais les Malefoy se faisaient toujours un plaisir de venir sachant qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Une tradition ancestrale voulait que toutes les grandes familles sorcières d’Angleterre soient conviées et il n’était pas possible de revenir dessus. Heureusement il y avait aussi des familles que James serait heureux de voir. En attendant l’après-midi s’annonçait agitée. Les préparatifs allaient encore être longs.

Le début de l’après-midi trouva Sirius, James et ses cousins en cuisine, aidant Honoria pour la confection des tartes. Tartes aux poireaux, à la citrouille, à la tomate, au thon, au fromage, aux fraises, aux mûres, aux pommes, au chèvrefeuille… Toutes les sortes de tartes que l’on pouvait imaginer. Chacun s’était lancé dans la sienne avec ardeur car Honoria ne plaisantait pas avec les tartes.
« Maman… » commença James « Tu sais qu’on a des elfes de maison ! Pourquoi est-ce à nous de faire les tartes ? Ils font ça très bien ! »
« La confection des tartes est une tradition familiale James ! C’est un moment convivial. Vous ne trouvez pas ça agréable ? »
Les jeunes hochèrent la tête d’un air moyennement convaincu : on ne contredit pas une maîtresse de maison la veille d’une réception pour une centaine de personnes. Mais ils auraient été bien mieux dehors sous le soleil radieux plutôt qu’enfermés dans cette cuisine.
Honoria défit son tablier et le tendit à James.
« Je vous laisse finir les enfants, je vais préparer le jardin pour le buffet. James tu surveilles que tout se passe bien. Tu es responsable des tartes ! »
Puis elle partit en coup de vent, claquant la porte derrière elle.
« Responsable des tartes… » se moqua Sirius « Quel titre ! »
« Concentres-toi sur tes poireaux Sirius, ou je te promets de te forcer à manger la tarte d’Elvira demain ! »
« Eh ! » protesta la jeune fille « Qu’est-ce qu’elle a ma tarte ? »
James haussa les épaules en riant.
« C’est vrai que c’est un tableau que je ne pensais jamais voir… » dit Sirius « Elvira en cuisinière… »
« Je sais très bien cuisiner ! » répliqua la jeune fille vexée « Chaque année je fais une tarte à la citrouille ! Dis-lui Brent ! »
« Et chaque année personne n’y touche ! » rétorqua son frère aîné riant de bon cœur avec les autres.
« C’est faux ! » s’écria Elvira en catapultant de la pâte à la citrouille de sa cuillère sur son frère, qui répliqua aussitôt.
« Eh, on ne joue pas avec la nourriture ! » s’exclama James juste avant de recevoir un bout de tomate dans le nez.
« Si vous le prenez comme ça… » déclara-t-il calmement en projetant le contenu d’un pot de crème sur la première victime venue, qui s’avéra être sa petite sœur.
« Une bataille de nourriture… » soupira Elizabeth en levant les yeux au ciel « On aura tout vu ! »
Une tomate lui passa juste à côté de l’oreille mais atterrit sur le mur derrière elle.
« Et en plus ils ne savent pas viser ! » s’exclama-t-elle en attrapant un œuf sur la table.
« C’est comme ça qu’il faut s’y prendre pour être sûr de ne pas rater sa cible ! » ajouta-t-elle en écrasant l’œuf cru sur les cheveux de Roland.
Celui-ci attrapa sa cousine d’une main et une tomate bien mûre de l’autre, puis il entreprit de faire un shampoing à son agresseur qui hurlait.
« Roland ? C’est quoi cette plaque rouge dans ton cou ? » demanda Oscar qui venait en renfort.
Roland jeta un regard meurtrier à ses trois assaillants de la matinée.
« Je crois que c’est l’heure de la vengeance… » déclara Brent avec un clin d’œil complice à son frère « Tous sur James, Graziella et Sirius ! »
Les autres obtempérèrent avec joie et entrain. Les trois victimes désignées eurent beau plaider leur cause et supplier, rien n’y fit… Brent était un excellent meneur de troupe !
Lorsque Charles Potter poussa la porte de la cuisine pour prendre une table à mettre dehors, il trouva son fils, Sirius et Graziella au milieu d’un imbroglio de bras, de jambes et de nourriture collée, avec Brent qui hurlait ses ordres à son armée. Un vrai carnage. Les assauts s’arrêtèrent instantanément à sa vue et Charles réprima un fou rire.
« Brent… Tu n’es pas un peu vieux pour ce genre de plaisanterie ? Quoi qu’il en soit, Honoria n’est pas loin, je vous conseille vivement de nettoyer ça et de finir vos tartes, sinon ça risque de barder… »
Et il disparut aussi brusquement qu’il était arrivé.
Les cousins se regardèrent un moment ahuris puis éclatèrent de rire devant le spectacle qu’ils formaient tous, parés de crème, œufs, fruits et légumes variés. En quelques coups de baguette ce fut réglé, la cuisine était resplendissante… mais les tartes n’étaient toujours pas terminées ! Ils s’y mirent donc avec encore plus d’ardeur.
« C’est normal qu’il y ait un bout de poireau dans ma tarte au fromage ? » demanda soudain Augusta qui allait enfourner son œuvre.
« En général non, mais là je crois savoir comment c’est arrivé ! » répondit Roland
« T’en fais pas, personne ne s’en rendra compte. » ajouta Brent avec un clin d’œil.
Elvira enfournait la dernière tarte lorsque Honoria pénétra dans la pièce.
« Vous avez fini les enfants ? »
« Oui maman ! » répondit James
« Merci pour votre aide. Vous pouvez aller faire ce qu’il vous chante maintenant, je surveille la cuisson. »
Ils ne se firent pas prier et sortirent le plus vite qu’ils purent respirer un peu d’air pur.
Lorsqu’elle passa à côté de lui, Sirius attrapa Elvira par le bras.
« Tu as encore quelque chose dans les cheveux… » murmura-t-il en enlevant doucement un morceau non identifié de la crinière broussailleuse de la jeune fille. Il fut un instant troublé par le parfum qui se dégageait des cheveux de la Serpentard, il était peut-être un peu trop près. Il fit rapidement deux pas en arrière, bousculant Augusta qui lui ficha un coup de coude dans les côtes.
« Qui veut faire un jeu de société ? » lança Oscar à la cantonade.

Le lendemain matin, il furent tous réveillés par l’ouragan Honoria qui avait soudainement décidé d’inspecter toutes les chambres. Ils durent tous procéder à un rangement draconien puis soigner leur toilette. Honoria vérifia que leurs tenues étaient convenables et qu’aucune tâche de s’était cachée dans un pli de robe. Elle tenta une dizaine de fois d’aplatir les cheveux de son fils qui s’était mis à reculer instantanément à la vue de sa mère, sans succès ! Ils reçurent tous l’interdiction de descendre dans le jardin tant que les invités n’étaient pas arrivés. Les adultes n’avaient qu’une confiance très limitée en leur progéniture lorsqu’il s’agissait de ne pas toucher à la nourriture.
Finalement les premiers invités arrivèrent, puis d’autres, et l’Oncle Samuel vint libérer les prisonniers.

Le regard de James se promena rapidement sur la foule à la recherche de son ami Remus Lupin. Les Lupin n’étaient habituellement pas convié à la réception annuelle des Potter, mais James avait supplié sa mère qui avait fini par céder. Remus ne venait pas d’une famille aussi prestigieuse que celle des Potter, Black, Malefoy, Bones ou Londubat. Il vivait au centre de Londres dans une toute petite maison sans aucune prétention avec sa mère et son grand-père. Son père était né de parents moldus, le nom de Lupin ne faisait donc pas partie des grands classiques sorciers, et il était décédé quelques années auparavant. La mère de Remus enchaînait les petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille, et n’avait guère l’habitude d’évoluer en haute société.
James finit par apercevoir Remus près du buffet, il attrapa Sirius par le bras et l’entraîna à sa suite.
« Eh, Moony ! Content que tu sois venu ! » dit-il en approchant de son ami.
« James ! Sirius ! Où étiez-vous ? Ca fait une demi-heure que je vous cherche… Je n’ai vu personne que je connaissais pour l’instant. »
« On a été séquestré par la mère de James ! » déclara Sirius
« Ta mère n’est pas venue ? » demanda ledit James en attrapant un verre de Firewhisky
« Oh tu sais, toutes ces courbettes et ronds de jambes, ça ne la branche pas plus que ça… » répondit Remus en haussant les épaules. « Et Peter ? Où est-il ? »
« C’est l’anniversaire de son père, il n’a pas pu s’échapper. » dit Sirius en essayant d’arracher le verre des main de James « Ecoute Jamesie-chou, si tu commences ta journée avec un Firewhisky, je vais devoir te ramener dans ta chambre sur mon dos. Alors écoutes tonton Sirius et prends un jus de citrouille ! »
« J’ai besoin d’un sérieux remontant après ce que ma mère nous a fait subir ce matin. » répliqua James en donnant un coup de coude à son meilleur ami.
« A ta guise… Mais je décline toute responsabilité si tu marches de travers dans une heure ! »

« Mais voilà mon charmant cousin… » déclama une voix que Sirius reconnut immédiatement.
Il fit volte-face et se retrouva nez à nez avec un couple qu’il abhorrait. Une jeune femme, celle qui avait parlé, se tenait droite et hautaine devant lui. Elle était d’une blondeur extrême et d’une pâleur presque irréelle. Son regard était mesquin et sa bouche affichait un sourire moqueur. Elle tenait gracieusement le bras d’un jeune homme à la stature imposante, son mari Lucius Malefoy. Il avait cet air très supérieur qu’il savait si bien se donner et ses yeux d’un bleu perçant ne reflétaient que du mépris.
« Que faites-vous ici ? » demanda Sirius sans dissimuler son dégoût, serrant inconsciemment son poing sur sa baguette.
« Nous avons été invités. » répondit froidement Narcissa, la cousine de Sirius. « J’ai appris que tu avais fugué de chez toi… Il était grand temps que tu libères ta famille de ton odieuse présence. »
« Je ne te permets pas… » commença Sirius en sortant sa baguette.
Mais Lucius Malefoy fut plus rapide que lui et lui pointa sa baguette entre les deux yeux.
« Si tu oses lever ta baguette sur ma femme sale petite vermine… »
James s’interposa entre les deux, les forçant à baisser la garde.
« Chacun range sa baguette, on n’est pas là pour s’entretuer. Pas aujourd’hui en tous cas. Sirius tu te calmes, et vous Lucius et Narcissa ce n’est pas la peine de le provoquer ! »
Lucius regardait curieusement James, comme un petit insecte d’habitude invisible qui serait venu voler à sa hauteur quelques secondes. Il leva un sourcil, puis décida de ranger sa baguette.
« Tes parents devraient mieux choisir leurs invités Potter. Il n’y a pas que des gens fréquentables à cette réception… » déclara-t-il avec un regard vers Remus.
« Et inviter ma sœur Andromeda avec son idiot de mari… » soupira Narcissa « Non vraiment, ces gens manquent de discernement. »
« On ne vous retient pas ! » répondit James d’un ton méprisant.
« Non, je crois que l’on va rester encore un peu, c’est distrayant. » répliqua Lucius en reprenant le bras de sa femme et en s’éloignant.
« Tu peux me rappeler pourquoi ta mère se sent obligée de les inviter James ? » demanda Sirius
« Je n’ai jamais très bien compris toutes les décisions de ma mère… » répondit James avec un soupir exaspéré.
« Salut les gars ! » intervint Frank Londubat en tapant amicalement sur l’épaule de Remus « Content de vous voir ! Ma mère a commencé à parler chaudrons avec ta mère James, et mon père est en conciliabule privé avec le tien. »
« Salut Frank ! On pourrait peut-être prendre un peu de ravitaillement et aller s’installer plus loin sous les arbres… » suggéra James « Ca commence à être mal fréquenté dans le coin ! »
Ils attrapèrent quelques bièraubeurres et des parts de tartes et s’éloignèrent de la foule.
« Tu as des nouvelles d’Alice ? » demanda James à Frank
« Oui, elle m’a écrit avant-hier. Elle vient chez moi en vacances dans quinze jours. J’espère que ma mère ne va pas être trop infernale avec elle… Déjà qu’elle ne supporte pas Camille… Elle déteste toutes les filles qui me tournent autour. »
« Normal, elle a peur qu’on lui vole son fils adoré ! » répondit Remus en riant
« Mais pour décoder la question de Prongs… » intervint Sirius d’un ton moqueur « Quand il te demande si tu as des nouvelles d’Alice, ça veut dire : est-ce que tu as des nouvelles d’Evans ? »
James donna un coup dans les tibias de Sirius qui se mit à rire aux éclats.
« Qu’est-ce que je disais !!! »
Frank sourit.
« Elles sont en vacances ensemble en Irlande. Alice, Lily, Dorcas et Hestia. Vous avez fait quoi depuis le début des vacances ? »
« Moi je me suis ennuyé comme un rat mort jusqu’à avant-hier. Et Sirius a trouvé bon de coloniser ma chambre pour l’été. » répondit James
« Tu vas passer tout l’été ici ? » demanda Frank étonné à Sirius
Chaque année Sirius venait quelques semaines chez James, mais il se plaignait toujours de devoir passer le reste du temps dans sa propre famille.
« J’ai définitivement quitté la maison familiale. »
« Ils t’ont mis dehors ? »
« Non, j’en ai eu assez. On s’est encore disputés et je me suis demandé pourquoi je m’acharnais à rester en fin de compte. J’ai pris mes clics et mes clacs et je suis parti. »
« Pas de regrets ? » demanda Remus
« Non… Je n’avais plus rien à faire là-bas. » répliqua Sirius
« Et ton frère ? Tu l’as laissé là-bas lui aussi ? » demanda Remus sachant bien que c’était là que se situait le point faible de Sirius.
« Parce que tu crois qu’il aurait eu envie de me suivre ? » rétorqua Sirius sarcastique « Regulus va devenir le fils unique chéri, je ne le gênerai plus ! J’ai essayé d’en faire quelque chose, mais il est irrécupérable… »
Ses amis ne purent que remarquer à quel point le ton de Sirius était amer. Regulus avait deux ans de moins que lui, mais contrairement à son frère aîné, il semblait prendre tout ce que ses parents lui disaient pour argent comptant. Sirius avait fait de son mieux pour tenter de lui ouvrir les yeux, l’empêcher d’embrasser les idées des Black, mais il avait échoué. C’était son plus grand regret, et il n’avait jamais vraiment abandonné. Alors le voir partir comme ça, laissant son frère derrière lui sous l’emprise totale de leurs parents… Ca ne ressemblait guère à Sirius.
A son regard, on voyait clairement que le sujet Regulus était sensible, alors ils n’insistèrent pas.
« Je vais chercher d’autre tarte ! » déclara Remus en voyant le plat vide.

Les invités avaient fait un sort aux tartes et Remus se frayant un chemin à travers la foule, eut du mal à trouver des restes. Il finit par en voir une à peine entamée. Tarte à la citrouille, il adorait ça ! Il commença à en couper une part mais fut arrêté par une main qui se posa sur la sienne.
« Je te conseille de ne pas y toucher… C’est celle d’Elvira, et elle ne sait pas cuisiner… » dit Elizabeth avec un regard complice.
Elizabeth était la troisième fille de l’Oncle Samuel. Elle venait de fêter ses treize ans et avait de longs cheveux blonds et des pommettes saillantes. Elle était élève à Poudlard à Gryffondor, dans la même classe que sa cousine Augusta, la sœur de James.
« Si tu veux manger quelque chose, j’ai un très bon moyen d’avancer dans cette foule, suis-moi. »
Elizabeth leva à bouts de bras le bébé Merlin qu’elle serrait contre elle quelques secondes auparavant et dit d’une voix forte :
« Attention bébé qui régurgite, laissez vite passer ! »
Les sorciers à proximité s’écartèrent instantanément dégageant le passage. Remus suivit la fillette en riant. Ils s’arrêtèrent plus loin.
« Voilà tu as tout ce que tu veux ici, manges à ta faim ! Tiens je peux te laisser Merlin ? Je vais aller donner un coup de main à Tante Honoria. »
« Euh… Oui bien sûr… » balbutia Remus en réceptionnant le paquet de langes qu’Elizabeth lui tendait.
Il ne savait pas trop comment tenir ce petit être fragile qui bougeait en tous sens. Avec des gestes maladroits, il finit par l’installer dans ses bras dans la position qu’il avait vu nombre de parents prendre pour bercer un enfant. Le bébé le regardait calmement sous son petit bonnet en dentelle.
« Toi au moins tu ne me diras pas que je ne suis pas fréquentable ! »
Il envisagea alors de prendre une part de tarte à la framboise, mais… il s’aperçut avec désarroi que le nourrisson accaparait ses deux bras ! Il tenta alors de ne le tenir que d’un bras mais l’équilibre semblait précaire. Il entendit quelqu’un éclater de rire à côté de lui, mais lorsqu’il regarda, personne n’avait l’air de faire attention à lui.
« Tu n’es pas très doué avec les bébés on dirait… »
La voix venait d’en bas. Remus baissa le regard et vit une petite fille de trois ou quatre ans qui le regardait avec un air moqueur.
« Qui es-tu toi ? » lui demanda-t-il soupçonneux.
Il n’entendait pas se faire donner des conseils par une demi-portion, non mais !
« Je m’appelle Nymphadora. » déclara l’enfant d’une voix claire en lui tendant la main « Et toi ? »
« Euh… Remus… » répondit le jeune homme interloqué.
Ne sachant que faire il serra la main de la fillette
« Enchantée Remus ! »
La gamine avait une assurance étonnante pour une enfant de son âge. Finalement ses yeux pétillants de malice et son sourire eurent raison de Remus qui se moqua de lui-même et se baissa à hauteur de la petite.
« Alors si je m’y prend si mal, expliques-moi ! »
Nymphadora lui montra comment tenir Merlin de façon à garder une main de libre et il pût enfin manger.
« Nymphadora ! Ah tu es là ! » s’exclama une jeune femme brune en s’approchant d’eux.
Elle regarda Remus d’un air désolé.
« Excusez-moi, je lui avait dit de ne pas s’éloigner de moi, mais elle n’en fait qu’à sa tête… Nymphadora, tu n’as pas trop embêté le jeune homme j’espère ! Elle va toujours voir des inconnus et leur fait la conversation… Je suis vraiment désolée… »
« Ce n’est pas grave. Vous avez une fille adorable ! » répondit Remus en riant.
« Aller Nymphadora, dis au revoir au garçon et viens avec moi, je voudrais te présenter à mon cousin. »
La petite fille déposa un baiser sur la joue de Remus et repartit avec sa maman.

James errait au milieu du jardin. Remus avait disparu, il était parti chercher à manger et n’était pas revenu. Frank était parti à la recherche de Camille Torres. Et Sirius avait aperçu sa cousine Andromeda et était parti discuter avec elle. C’était la seule personne de sa famille avec qui Sirius s’entendait bien. Les autres ressemblaient à s’y méprendre à Narcissa… Bellatrix, la sœur cadette de Narcissa et d’Andromeda était dans la même année qu’eux à Poudlard, c’était une vraie peste.
Finalement, Sirius finit par rejoindre James qui essayait d’échapper à Augusta. La fillette voulait absolument monter sur le dos de son frère et ce dernier n’y tenait pas du tout.
« Ah Padfoot, te voilà ! Tu viens avec moi, je remonte. Il y a trop de monde ici, ça me donne mal au crâne ! »
« Tu es sûr que ce n’est pas plutôt le Firewhisky qui te monte à la tête ? » demanda Sirius sarcastique.
« Aller viens ! » insista James agacé
« Tu as raison, les mondanités ça suffit ! Où est Moony ? »
« Aucune idée… Quand il aura fini de se cacher il nous rejoindra. »

Quelle ne fut pas leur surprise en entrant dans la chambre de James, de trouver une jeune fille allongée sur son lit. Elle avait leur âge, de longs cheveux couleur d’ébène et des yeux très noirs.
« Cooper ?! Qu’est-ce que tu fiches ici ? » s’écria Sirius
Mathilde Cooper était une de leurs camarades de Gryffondor, celle qui était arrivée au début de l’année précédente.
« Bonjour Sirius ! Moi aussi je suis contente de te voir ! » déclara-t-elle avec sarcasmes. « Oui je sais que je n’ai pas été invitée… Mais j’étais en vacances chez Camille et quand j’ai su que Frank était invité à cette grande sauterie, je n’ai pas résisté ! J’ai fait du forcing à Camille, et on a demandé à Frank de nous emmener avec lui. J’étais curieuse de savoir à quoi ressemblait cette fameuse réception… »
« Non, en fait on voulait plutôt savoir ce que tu faisais dans notre chambre ! » coupa James
« Ah ! Eh bien c’est très simple. J’étais en bas à grignoter des bouts de tarte – en passant, vous pouvez arrêter de faire celle à la citrouille, elle est immangeable – et j’avais perdu Camille. Alors je me suis dit… et si j’allais voir à quoi ressemble la chambre du si populaire James Potter ! Les filles de Poudlard seraient folles si elles savaient que j’y suis montée ! Vous savez que les rumeurs les plus folles courent sur vos chambres à tous les deux, c’est devenu un mythe… »
« James, si on ne l’arrête pas elle va continuer à parler jusqu’à ce qu’on devienne sourds… » gémit Sirius
« Bon ça va Cooper, on a compris ! » s’exclama James « Mais tu n’avais pas le droit de monter comme ça dans ma chambre ! »
« Et qu’est-ce que tu vas me faire ? » le défia Mathilde
« Je pourrais te stupéfixer ! »
« Très bonne idée ! » s’exclama Sirius « Ca la ferait taire en même temps ! Tu sais qu’elle ne va pas arranger ton mal de crâne Prongs ! »
« Oh toi Black tu la fermes hein ! Je ne vous ai rien fait j’étais juste curieuse… J’ai rien volé je vous assure ! »
« On ne t’a jamais dit que la curiosité était un vilain défaut ? » demanda Sirius exaspéré
« Non » dit Mathilde d’un ton sans réplique
James, fatigué, s’allongea sur son lit pendant que Mathilde – qui s’était levée en voyant arriver les garçons – faisait le tour de la chambre.
« Et alors, tu en penses quoi de la fameuse chambre ? » demanda James, résigné à la présence de la jeune fille.
« Très décevante ! Elle est d’une banalité affligeante Potter ! Ces posters de quidditch… »
« Bah vas-y, ne te gênes pas, redécores… » soupira Sirius en s’écroulant sur un fauteuil.
A ce moment, la porte s’ouvrit et Remus entra
« Vous étiez là ! Je vous ai cherché partout ! »
« Tu avais disparu de la circulation… » rétorqua James
« Ta cousine m’avait collé le bébé Merlin dans les bras, j’ai mis un temps fou à m’en débarrasser ! »
« Quelle cousine ? Tu sais que j’en ai un certain nombre… »
« Elizabeth. »
« Oh elle ? C’est normal, elle adore prendre Merlin et en tirer un tas d’avantages, comme éviter les corvées, et dès qu’elle n’en a plus besoin elle le refile au premier venu. »
« J’ai bien vu… »
Remus remarqua alors la présence de Mathilde.
« Cooper ? Je ne savais pas que tu étais là ! »
« Voilà un accueil déjà plus chaleureux que celui des deux inquisiteurs-là ! »
« Eh tu sais ce qu’ils te disent les inquisiteurs ? » répliqua Sirius.
« T’avais rien à faire dans ma chambre je te signale ! » ajouta James
« Oui je crois qu’on a déjà fait le tour du sujet les garçons… Changez de disque. » répondit Mathilde
« Changez de quoi ? » demanda Sirius
« Oh rien, un truc moldu pour écouter de la musique… »
« Tu n’es pas rentrée en France pour les vacances ? » demanda Remus
« Non. Enfin pas tout de suite, je suis chez Camille en ce moment, je rentrerai chez ma mère plus tard. »
« Tes vacances se passent bien ? »
« Oui, hormis la mère de Frank qui déteste nous voir chez elle… On pourrait croire qu’elle se serait habituée à Camille depuis le temps, ils sont amis depuis toujours ! Mais… »
Un cri venant de dehors interrompit Mathilde. Les quatre adolescents se précipitèrent vers la fenêtre que James ouvrit en grand. Ils virent alors un attroupement à l’orée des arbres. Puis des sorciers que James reconnut être Dedalus Diggle et Maugrey Fol Œil se précipitèrent baguette levée.
« Il s’est passé quelque chose, vite descendons ! »


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Elève
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MessagePosté le : 04 Sep 2005 21:45
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La fin du chapitre:


Citation :
Lorsqu’ils arrivèrent en bas ils croisèrent Adrienne, l’aînée des cousines de James, qui emmenait les plus jeunes à l’intérieur de la maison.
« Adrienne ! Tu as vu ce qu’il s’est passé ? » lui demanda James
« Je… je crois que quelqu’un est mort… » murmura-t-elle de façon à ce que les enfants ne l’entende pas.
James et ses amis repartirent de plus belle.
La foule était amassée près des arbres. James chercha ses parents des yeux, il ne vit que sa mère et se précipita vers elle inquiet.
« Maman ! Où est papa ? Que s’est-il passé ? »
Honoria attira James près d’elle.
« Tu vas bien mon chéri j’étais si inquiète ! Graziella a trouvé le corps de Ted Tonks dans les sous-bois… Il a été assassiné. Ton père est parti sur les lieux. »
James était horrifié.
« Qui a fait ça ? »
« On n’en sait rien. Ecoute James, je voudrais que tu trouves tous tes cousins et que vous alliez vous mettre à l’abri dans la tour. On ne sait pas qui a tué Tonks et vous n’êtes pas en sécurité ici. Je pense que la plupart des invités vont vite transplaner, ton père a déjà averti le ministère. Vas vite James. Adrienne a déjà mis ta sœur, Virginia et Elizabeth à l’abri, rejoignez-les. »
James hocha la tête et se tourna vers ses amis. Il fallait le dire à Sirius… Ted Tonks était en quelque sorte de sa famille. Il se rapprocha de lui et le prit par une épaule.
« Ecoutes mon vieux… C’est le mari de ta cousine Andromeda, il a été tué. On ne sait pas par qui… »
Sirius le regarda choqué. Il connaissait très mal Ted, mais il avait beaucoup d’affection pour Andromeda. Il leva les yeux au ciel et…
« James… La marque des ténèbres ! »
Ils levèrent tous les yeux, la marque des ténèbres flottait au dessus des arbres… Ca ne pouvait signifier qu’une seule chose. C’était l’œuvre d’un des serviteurs de Voldemort.
« Il ne faut pas traîner ici ! » s’exclama James.
Sa mère lui avait confié ses cousins, elle comptait sur lui, il allait remplir son rôle.
Mathilde retrouva Camille, Frank et ses parents juste à temps pour transplaner avec eux. Remus et Sirius aidèrent James à retrouver ses cousins. Brent et Oscar étaient allés donner un coup de main à leurs oncles et pères. Graziella, Roland et Elvira suivirent James vers la tour. L’endroit était doté de protections magiques supplémentaires et les enfants y seraient à l’abri des intrusions.
« James ! » interpella Sirius avant qu’ils ne rentrent dans la maison « Je vous laisse là, il faut que j’ailles là-bas. »
« Sirius… Il n’y a rien de plus à faire ! Il est mort… Et ils sont déjà une dizaine. »
« Je sais, mais il faut que j’ailles voir Andromeda. »
James hocha la tête, il comprenait.
« Moony, tu viens avec nous dans la tour ? Tu repartiras plus tard. »
Remus acquiesça et ils entrèrent rapidement après un mot de courage pour leur ami.
Sirius repartit dans l’autre sens et traversa la pelouse. Il n’avait vu Ted que trois ou quatre fois, ce n’était pas comme s’il le connaissait vraiment… Mais tout de même ça lui faisait bizarre. Et Andromeda ne méritait pas ça ! La petite non plus !
La foule avait commencé à se disperser. Après le premier élan de curiosité, les gens prenaient peur. La plupart quittaient à la hâte Quercus Alba pour aller transplaner aux limites de la propriété, certains restaient encore sur place et jouaient les commères du village, d’autres moins nombreux proposaient leur aide.
Sirius fendit la foule, bousculant au passage une vieille femme avec un grand chapeau qu’il entendit dire :
« Ce Tonks, ce n’était qu’un fils de moldus, non ? Mieux vaut que ce soit lui qu’un autre. »
Sirius faillit se retourner et pointer sa baguette vers l’ignoble bonne femme, mais à instant précis, il aperçut sa cousine en larmes, agenouillée dans l’herbe à quelques mètres du corps de Ted. Il s’approcha et s’agenouilla devant elle, puis écarta ses mains qui couvraient son visage et la serra contre lui.
Elle parut d’abord étonnée de le voir là, puis elle s’abandonna dans ses bras.
« Sirius… Pourquoi ? »
« Je suis désolée Andromeda… Vous ne méritiez pas ça ! »
Ils restèrent longtemps dans cette position pendant que les gens du ministère arrivaient. Il y avait beaucoup d’agitation autour d’eux, mais Andromeda ne semblait rien entendre. Elle se réfugia dans la chaleur des bras de son petit cousin devenu un homme. Elle s’y sentait en sécurité et aurait voulu y rester indéfiniment, ne pas affronter cette horrible réalité. Mais le ministre des crimes magiques voulait s’entretenir avec elle et Andromeda se détacha de son cousin et ils se relevèrent doucement. Andromeda s’appuyait toujours sur Sirius.
Les gens du ministère s’approchèrent alors, ils étaient restés à l’écart respectant le chagrin de la jeune femme.
« Mme Tonks ? Nous allons avoir quelques questions à vous poser. » Déclara le ministre d’une voix douce. « Vous pouvez nous suivre au Ministère ? »
« Où est ta fille ? » demanda alors Sirius à sa cousine
« Les McKinnon s’en occupent. Ils l’ont emmenée avec eux, j’irai la chercher plus tard. »
« Ca va être dur pour elle aussi, il va falloir que tu sois forte Andromeda ! »
« Je sais bien Sirius… Si encore je pouvais compter sur ma famille… »
« Tu peux compter sur moi… »
Andromeda hocha la tête, serra Sirius contre elle et s’éloigna avec les gens du ministère en s’efforçant de ne pas regarder le corps de son mari.

Quelques minutes plus tard, Sirius avait rejoint les autres dans la tour.
« Je ne comprends pas comment ça a pu arriver ! » soupira Adrienne.
« C’est pourtant simple… » répondit Graziella « C’est quelqu’un qui était à la réception qui a levé sa baguette. »
« Mais pourquoi lui ? Pourquoi ce meurtre isolé ? » demanda Roland
« Lucius Malefoy ! » s’exclama James « C’est Malefoy j’en suis certain ! Qui d’autre ? Ce type est une ordure. On a fait rentrer le chat dans la cage aux lutins… »
« Lucius a toujours détesté Ted Tonks ! » déclara Sirius « Rien que l’idée d’être de sa famille par alliance le dégoûtait… »
« N’accuse pas Malefoy sans preuve… » murmura Remus
« Je suis sûr que c’est lui ! » rétorqua Sirius.
« Il a raison. Qui d’autre ? » ajouta James.
Un silence pesant s’installa dans la pièce, chacun pensait à la façon dont cette journée ensoleillée avait viré au drame. Un meurtre au sein même de Quercus Alba, c’était impensable…
Graziella se blottit dans les bras de Roland. C’était elle qui avait découvert le corps alors qu’elle jouait à cache-cache avec ses sœurs et cousins. Elle s’était précipitée dessus et lorsqu’elle avait été sûre qu’il ne respirait plus, elle avait hurlé. Des hommes avaient accourut et l’avaient éloignée, puis son père l’avait confiée à Roland. Elle frissonnait mais elle n’avait pas froid. Elvira était assise à côté de Sirius, elle lui prit la main et il lui sourit. Virginia se serrait contre sa sœur aînée Adrienne, elle n’avait que onze ans et cette ambiance lourde lui rappelait trop la mort de sa maman quelques mois auparavant. Elizabeth se tenait près de la fenêtre et observait ce qu’il se passait dehors. Augusta était assise dans un coin, berçant le bébé Merlin que Sélénée avait déposé là avant d’aller prêter main forte à son mari. James et Remus regardaient Sirius, guettant le moindre de ses gestes.

Finalement, Charles Potter vint les chercher lorsqu’il fut sûr qu’il n’y avait plus aucun danger. Honoria força les enfants à manger un morceau et ils montèrent se coucher.
James et Sirius se mirent au lit sans un mot, mais une fois les bougies éteintes, James interpella son ami.
« Padfoot ? Tu n’as rien dit depuis tout à l’heure… Tu vas bien ? »
« Oui. » répondit Sirius avec un petit sourire reconnaissant que James crut percevoir malgré l’obscurité. « On est tous un peu remués je crois, mais ça va aller. Je te l’ai dit, je ne le connaissais même pas vraiment. Je n’ai même pas eu le droit d’aller à leur mariage, mes parents ont refusé, aucun Black n’y est allé. Tu te rends compte, un fils de moldus, il n’était pas digne d’une Black… On s’est juste croisé deux ou trois fois. Je suis juste en colère parce que ma cousine est quelqu’un de bien ! Chaque fois qu’un Black sort du rang et devient quelqu’un de plus ou moins responsable, il le paie très cher. Ce n’est pas juste ! »
« C’est la guerre Padfoot, la guerre est tout sauf juste. »
« Je sais. On vit dans une drôle d’époque Prongs ! »
Le silence s’installa, puis Sirius s’assit et alluma une cigarette.
« Inodorum ! » incanta-t-il
Les deux garçons n’avaient pas l’habitude de ce genre de discussion. Pour les sujets graves, ceux qui les touchaient au cœur, ils se comprenaient sans avoir besoin d’y mettre des mots. James n’était pas très à l’aise mais il sentait que cette fois c’était nécessaire.
« Padfoot ? Tu sais qu’avec moi tu n’as pas besoin de faire semblant n’est-ce pas ? »
« De quoi tu parles ? »
« De toi. De comment tu te sens. Tu t’enfuies de chez toi, et puis ça, ce drame qui touche la seule personne de ta famille à qui tu tiennes vraiment… Ca fait beaucoup en deux jours, non ? »
« On peut dire ça comme ça oui. » répondit Sirius manifestement peu enclin à aborder le sujet.
« Tu sais, je suis content que tu aies enfin claqué la porte au nez de tes parents. Ton enfer est terminé maintenant. »
« C’est aussi ce que je me dis. J’aurais du le faire avant probablement. Mais tu sais ce que c’est, chaque fois je me disais : un jour je partirai ! Et puis les jours passent et ça reste un projet, on ne part jamais. On se fâche toujours un peu avec les parents, mais c’est la routine. Et puis un jour ça crie plus fort que d’habitude et c’est le déclic, le ras-le-bol de trop. Je peux enfin tourner la page, ça faisait longtemps que j’y pensais mais voilà c’est fait. Je suis libre. »
James sourit et ne dit rien. Il devinait ce que cachait la lueur triste dans le regard de son meilleur ami. Le regret d’avoir laissé Regulus aux pattes de leurs parents. Mais ce n’était pas le moment d’en parler, Sirius faisait comme si ça lui était égal, James ferait semblant de le croire.
Soudain, Sirius ralluma un chandelier, il agita sa baguette et fit apparaître une théière, des scones, de la confiture et un gros gâteau.
« Les émotions ça me creuse, pas toi ? »
James acquiesça avec un grand sourire en s’asseyant par terre pour casser la croûte.
Ils mangèrent de bon appétit, puis ils entendirent des petits coups discrets frappés à la porte.
James ouvrit d’un coup de baguette, et Augusta apparut sur le seuil en chemise de nuit, une bougie à la main.
« Je n’arrive pas à dormir toute seule dans ma chambre… » dit-elle d’une voix ensommeillée en se frottant les yeux.
« Aller viens donc ! » s’exclama James d’une voix chaude et rassurante, ouvrant son bras pour que la gamine vienne s’y blottir.
« Je peux dormir là ? »
« Evidemment, on va se serrer ! » déclara son frère en lui déposant un baiser sur les cheveux.
Augusta répondit par un grand sourire puis prit un scone qu’elle trempa dans le thé de James.
Une fois rassasiés, ils envoyèrent le tout aux cuisines d’un coup de baguette, puis James fit une place à sa sœur dans son lit. Elle avait treize ans, mais ce n’était encore qu’une enfant qui avait besoin d’une présence rassurante cette nuit. James était toujours là pour la serrer contre lui, elle le savait bien. Ils s’endormirent tous les deux en se tenant chaud au corps et au cœur. Sirius par terre sur son lit de fortune mit un peu plus de temps à trouver le sommeil, mais finit par s’endormir paisiblement.

Le lendemain le soleil se leva sur un jour nouveau, et malgré une lueur triste dans les regards, les enfants se remirent à jouer comme si de rien n’était, ou presque, sauf qu’ils ne se promenaient plus seuls dans les bois. Les adultes eux, multipliaient les réunions, et il y avait de plus en plus de passage à Quercus Alba.

James assis dans sa chambre, sortit un vieux livre de son étagère, il l’ouvrit dans les dernières pages et lut.

Je pense qu’un garçon de quinze, seize, dix-sept ans, est un garçon. C’est-à-dire un homme. […] Je pense qu’il peut tout comprendre, aussi bien, mieux peut-être, qu’une ‘grande personne’ – précisément parce qu’il allie pour un temps très court la générosité de l’enfant à la vigueur de l’homme. Parce qu’il sait tout ce qu’on lui cache et n’en dit rien. […]
Ne sois pas un bouchon ballotté par les flots, un navire sans gouvernail. Affronte la mer et prends la barre.
Fais-toi des amis, réunis une équipe. Dès maintenant sache à quel poste tu serviras demain.
Quelle est la vérité ?
Dans le noir il est difficile de saisir son visage.
Les jours vont vite, les années roulent. Avant d’être un homme, apprends à regarder les grandes personnes en face.






Note : Le passage en italique à la fin du chapitre vient de la post-face de La mort d’Eric écrite par Serge Dalens.
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 07 Sep 2005 21:04
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Review en direct :o

Citation :
Au total, dix-sept Potter logeaient sous le même toit cette nuit

ah bah putain :aieu:

Citation :
Dumbledore était probablement le plus grand sorcier de son époque, et c’était aussi le directeur de Poudlard.

Pôpaaaaa :jump3:

Citation :
Il l’ouvrit et prit un caillou sur le front

:evil:

Citation :
« Sirius ?! Apprends à viser mon vieux, ça fait mal ! »

Sirius :eyeslove:
Citation :

On avait à peine fini de les interpeller qu’ils avaient déjà eu le temps de disparaître.

:lol: en tout cas, chapeau pour les noms, que ce soit des chiens ou les prénoms de la famille Potter :shock:

Citation :
Elle avait de longs cheveux châtains aux reflets ambrés et très frisés. Froide, hautaine et solitaire, elle fascinait les garçons

toi je t'aime pas :evil:
Citation :

de toutes manières il n’avait aucune fille en vue

normal, il est fait pour Rémus :eyeslove:

Citation :
« Sirius, je voudrais que tu ranges cette cigarette… » soupira James pendant que Sirius enflammait d’un coup de baguette le bout du petit bâton.

non !! j'imagine la scène...so sexy :p

Citation :
Sirius Black tu n’es qu’un fourbe ! »

iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiih :evil:
Citation :

Il avait très envie d’aller combattre tout de suite,

:rolleyes: ça ressemble a du James tout craché :o
Citation :

Les Malefoy et les Black par exemple étaient chaque année invités

ouéééééé Lucius !! on va voir Lucius !!!!!! :crazy:
Tu vas mettre Lucius dans la fic hein ?? :peur2:

Citation :
« Responsable des tartes… » se moqua Sirius « Quel titre ! »

:lol::lol:

Citation :
« C’est l’anniversaire de son père, il n’a pas pu s’échapper. »

toi aussi tu trouves des excuses bidons pour pas inclure Peter dans l'histoire ?? :lol:

Citation :
Il avait cet air très supérieur qu’il savait si bien se donner et ses yeux d’un bleu perçant ne reflétaient que du mépris.

ce que je peux l'aimer :eyeslove:
Citation :

« Non, je crois que l’on va rester encore un peu, c’est distrayant. » répliqua Lucius

iiiiiiihihihiiiiiiii *glousse*
Citation :

Lucius en reprenant le bras de sa femme et en s’éloignant.

:blase: *envies de torturer Narcissa*

Citation :
« Je… je crois que quelqu’un est mort… »

:shock:

Citation :
Graziella a trouvé le corps de Ted Tonks dans les sous-bois…

:eek::eek:
Citation :

« James… La marque des ténèbres ! »

Je ne dirais rien :o

Ptain c'est trés bien écrit, vraiment !! Me tarde de lire la suite !!
Pour les Potter tu as fait un arbre généalogique ? parce que piré, c 'est dur de s'y retrouver !! En tout cas bravo !!
J'aime la dynamique des dialogues aussi, la rencontre Nymphadora/Rémus :razz:
Enfin, ayé je suis accro hein :p
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mimi 
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MessagePosté le : 08 Sep 2005 14:50
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super fic! :razz: ont a vraiment envi de connaître la suite! :smile:
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Elève
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MessagePosté le : 09 Sep 2005 16:55
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Merci Eléa, merci Mimi!

Citation :
chapeau pour les noms, que ce soit des chiens ou les prénoms de la famille Potter

Ca c'est un des trucs que je préfère: trouver les prénoms appropriés aux personnages! Mais je me suis stt marrée pour les clebs :D

Citation :
Citation :
Elle avait de longs cheveux châtains aux reflets ambrés et très frisés. Froide, hautaine et solitaire, elle fascinait les garçons


toi je t'aime pas

Lol! Ca tombe bien c'est fait pour! (enfin moi je dis ça mais je l'aime qd même!)

Citation :
ça ressemble a du James tout craché

A du Harry tout craché surtout!!! lol! tel fils tel père!

Citation :
ouéééééé Lucius !! on va voir Lucius !!!!!!
Tu vas mettre Lucius dans la fic hein ??

Oui en fait au dernier moment après avoir lu "les liens du passé" j'ai eu un besoin irrepréssible d'engager Lucius pour une scène! lol!
Il reviendra probablement en guest-star à l'occas'! lol!

Citation :
toi aussi tu trouves des excuses bidons pour pas inclure Peter dans l'histoire ??

*Ment très mal*
Noooon il avait l'anniv de son père, pouvait pas le rater voyooons! J'étais très déçue qd il m'a dit ça... mais bon, des fois on choisit pas hein! :p

Oui oui j'ai un arbre généalogique, lol! enfin ça va mnt je le connais par coeur. J'avais vaguement songé à le mettre en annexe à la fic, et puis je me suis dit qu'en fait c'était pas super important de savoir exactement qui était frangin avec qui. Suffit de rappeler vaguement un ou 2 liens de parenté quand on aborde un cousin pas encore trop vu et pis voilà!

Bon zut maintenant qu'il y a des gens qui aiment suis obligée d'écrire la suite! lol! :kiss:
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Je déménage demain matin, donc j'aurais pas le temps de finir de lire le chap 2.

Mais sache que j'ai sauvegardé ta fic sur mon dd, comme ca je pourrias la lire meme si j'ai pas le net. Je reviewerais quand je reviendrais (esperons dans pas trop longtemps), quand je reviens y a interet à avoir un chap 3 :irony:

Parceque pour le moment, je suis arrivée à peine à la moitié du chap 2, et j'ai très envie de lire la suite ^^
Y a un truc qui particulièrement m'a touché, c'est le fait que James est une petite soeur. J'ai rarement vu des fics où James n'était pas fils unique, et je trouve que ca ajoute quelque chose à la fic :)
Surtout du drame, parceque ca veut dire que cette petite fille c'est aussi faite tuée :(

En tout cas pour le "peu" que j'ai lu, je t'encourage à écrire la suite...
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MessagePosté le : 11 Sep 2005 21:45
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Merci Morgana!
Bon là c'est plus de la blague va sérieusement falloir que je m'attaque au chap suivant ! lol!

Une petite soeur pour James, je trouvais que ça lui allait bien :wink: Enfin si on y réfléchit, toute cette grande famille Potter c'est du chagrin en perspective, puisqu'il ne doit en rester qu'un... *générique Highlander*

Bon tu me diras ce que tu penses de la fin du 2e chapitre alors? :smile:
Pis bon déménagement! (bon courage stt!)
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MessagePosté le : 12 Sep 2005 08:14
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:shock: C'est bien ! J'ai lu que le premier chapitre avant de me mettre à bosser, je lirai le 2ème quand j'aurais plus de temps mais j'adore ce début :smile: C'est très bien écrit, pas de faute et y'a du potentiel pour la suite :ouioui:

Vu que le chapitre 2 est nettement pluuuus looooonnngg, à plus tard ! :D
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MessagePosté le : 19 Sep 2005 14:18
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J'ai luuuuuuu ^^

Et j'ai véritablement adoré :) J'aime beaucoup ton style. Il est fluide, c'est un plaisir à lire :)

Je m'attache vraiment à la famille potter, et c'est grave parceque dans ta fic, on peut pas dire : James est un con :blase:
J'adore tout particulièrement Elvira, et puis j'ai trouvé trop mignonne la petite Nymphadora.
Par contre la fin du chapitre, avec la mort de Ted Tonks :cry:

En gros, continu comme ca, c'est véritablement bon, et très intéressant :)
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MessagePosté le : 02 Oct 2005 13:55
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Lulu, c'est quand la suite ? :irony:
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MessagePosté le : 13 Oct 2005 11:13
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Chapitre 2 pas encore lu, j'ai plus le temps ce matin... :-/

J'oublie pas, je repasserai :smile:
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MessagePosté le : 22 Oct 2005 11:03
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Eléa a écrit :
Lulu, c'est quand la suite ? :irony:


Euh... faut dire toute la vérité rien que la vérité? :oops:
Bah disons que je me suis rallongée la tâche vu que ce qui aurait du être les 2 paragraphes, ce sont transformés en 7 premières pages... et maintenant il me reste à écrire la suite dès que j'ai le temps.
Mais j'y travaille, j'y travaille :p


Edit 2 min + tard:
Et pis d'abord t'as mis à jour ta fic toi p't'être? lol!
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MessagePosté le : 22 Oct 2005 11:14
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:mock: nan, on a pas fait de MAJ mais on commence le chapitre 29 :o :cool:

Si on update pas c'est a cause de pas de temps et pas de reviews sur FF :o
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MessagePosté le : 22 Oct 2005 11:26
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Mouais bon... z'êtes 2 aussi...

*excuse à la noix*
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MessagePosté le : 22 Oct 2005 11:30
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C'est pas faux :o
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MessagePosté le : 30 Déc 2005 15:52
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Tout arrive! Voilà la suite!

Vu le laps de temps, y'a quelque chose qui s'impose:

Résumé du chapitre précédent :
James s’apprête à passer l’été de ses dix-sept ans seul dans la maison familiale avec ses parents et sa sœur. Mais des événements inattendus entraînent l’arrivée de tous ses cousins et de Sirius pour toutes les vacances. Sirius après une énième dispute avec ses parents a quitté sa famille pour de bon. Lors d’une réception donnée à Quercus Alba (la maison de James), un homme se fait tuer : Ted Tonks, cousin par alliance de Sirius. La marque des ténèbres flotte au-dessus de corps… L’Ordre du Phénix se crée et élit domicile à Quercus Alba en secret.

Rappel des personnages :
Dans le chapitre précédent, on a fait connaissance avec la famille de James.
Bref rappel :
-Augusta Potter : petite sœur de James, âgée de 13 ans. A Poudlard, chez Gryffondor

Les enfants de l’oncle Hector et de la tante Rose :
-Brent Potter : 21 ans, marié à Sélénée, papa d’un petit Merlin.
-Elvira Potter : 17 ans, élève de Poudlard chez Serpentard.
-Roland Potter : 15 ans, Serdaigle

Les enfants de l’oncle Samuel, ils ont perdu leur mère quelques mois auparavant.
-Adrienne : 20 ans
-Oscar : 18 ans
-Graziella : 15 ans, Gryffondor
-Elizabeth : 13 ans, Gryffondor
-Virginia : 11 ans, Gryffondor



Citation :
Chapitre 3 : Le monde selon eux

L'été était passé. A Quercus Alba il y avait eu des courses à travers les bois, des réveils en fanfare, des discussions jusqu'à tard dans la nuit, des jeux à n'en plus finir. Les cousins Potter s'étaient retrouvés comme au bon vieux temps, au temps de l'enfance insouciante et dorée. Il y avait eu des promenades, et puis la traditionnelle chasse au trésor. La légende voulait qu'un lointain aïeul ait autrefois caché un magot dans les entrailles de Quercus Alba et que son fantôme rôde, empêchant quiconque de mettre la main dessus... Les cousins avaient donc décidé d'entamer une exploration de tout le domaine. Même Brent, pourtant désormais passé au rang de parent, avait fait partie de l'équipée. James, Roland, Brent et Oscar, aidés de Sirius, avaient grimpé aux arbres, creusé des trous profonds, tapé contre les cloisons de la vieille demeure, et même descellé quelques briques au grand désespoir d’Honoria. Derrière, Adrienne soignait les bobos, Elvira donnait les ordres et était tenue pour le cerveau de l'équipe (titre contesté à maintes reprises par James et Brent, mais la jeune fille y tenait) Graziella protestait pour avoir l'autorisation de leur prêter main forte, mais les cinq compères n'acceptaient aucune fille pour tout ce qui demandait un travail physique. Elizabeth, Augusta et Virginia tenaient les lampes torches, tendaient les outils et guidaient les travaux. Brent en tête, ils avaient sillonné tous les chemins de Quercus Alba, les principaux larges comme des petites routes, et les plus escarpés. Au pied du plus grand chêne, James avait eu l’idée de creuser et les autres l’avaient suivi. Puis Brent avait eu la lumineuse idée de plonger dans le lac, James, Sirius et lui étaient passé les premiers, Graziella avait suivi toujours partante pour tenter l’aventure et elle avait entraîné Roland derrière elle, pas question de tenter le diable sans son cousin à ses côtés, les trois zigotos devant ne risquaient pas de l’attendre. Oscar, plus prudent, était resté sur le bord avec une carte plus ou moins précise du fond du lac, tentant de guider les autres. Elvira en avait profité pour aller cueillir quelques plantes marines qui pourraient lui être utiles dans ses potions, et Adrienne avait eu un mal fou à empêcher les trois plus petites de sauter dans l’eau. Finalement James avait attrapé un bon coup de froid car, têtu comme il était, il était resté des heures à explorer le fond de l’eau, et ils étaient revenus bredouille. Ils avaient également passé des journées entières dans les sous-terrains, ils s’y couvraient de poussière mais pas franchement de gloire ! Brent avait bien découvert une ou deux branches inconnues de couloirs murés, mais aucun trésor n’y était niché, même pas le moindre parchemin intéressant, juste de la poussière, des toiles d’araignées et des animaux étranges… Graziella s’était foulé la cheville en essayant de grimper jusqu’à une trappe, Bren et James lui avaient pourtant bien dit que les aventures ce n’était pas pour les filles… Mais elle entendait faire partie des équipées plus ou moins sauvages, qu’ils le veuillent ou non ! Mais après trois semaines d'intenses explorations, les cousins se déclarèrent vaincus… Du moins jusqu’à l’année prochaine ! Brent repassa dans le clan des adultes au soulagement de sa femme qui craignait avoir à élever un enfant de plus! Les autres avaient donné un coup de main pour les moissons, travail fatiguant mais valorisant car c’était l’occasion de se sentir utile à la petite communauté. L’occasion de se dépenser, de profiter du beau soleil (même si la chaleur était parfois dure à supporter sous l’effort), de passer encore un peu plus de temps ensemble, de partager de grands fous rires, et surtout le sentiment de mériter le copieux repas du soir et la nuit de sommeil réparatrice.

Ce fut finalement sans grande hâte que, la veille de la rentrée, les huit Potter et leur ami Black se préparèrent pour leur départ à Poudlard. Le matin même, personne n'avait commencé à rassembler ses affaires pourtant éparpillées dans toute la maison. Heureusement que Honoria, la mère de James, décida de lever tout le monde tôt! C’est ainsi que la fin d’après-midi trouva tout notre petit monde rassemblé dans la Nursery. La pièce était située au deuxième étage de la grande demeure et n’avait plus de Nursery que le nom. Elle était très vaste et entourée par de longues banquettes agrémentées de coussins, et dans lesquelles étaient enfermés de nombreux jouets. Une vieille baignoire sur pieds se dressait à un bout ainsi qu’un lavabo à hauteur d’enfant. Plus loin, trois berceaux et quelques lits d’enfants se faisaient face. Des frises au mur représentaient de charmants petits nounours, et les tapis aux couleurs vives égayaient la pièce. Aujourd’hui plus aucun enfant n’y dormait, mais il fut un temps où la Nursery affichait complet. Elle avait servi de chambre à chacun des enfants Potter jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de quatre ans et disposent d’une chambre pour « grands ». La petite dernière, Virginia, ayant fêté ses onze ans, la Nursery était inoccupée depuis sept ans. C’était donc devenu la pièce des enfants, et les cousins s’y retrouvaient volontiers pour être tranquilles. Ils y avaient plus de place pour passer du temps ensemble que dans leurs chambres respectives, et ne risquaient pas d’y être aussi dérangés que dans le salon ou la bibliothèque. Un genre de quartier général avec un accès interdit à la génération précédente.
En cette fin d’après-midi, il ne s’y déroulait aucune réunion secrète, aucun conciliabule, aucun complot ne se tramait, et personne ne se faisait torturer à coups de sorts plus ou moins inoffensifs. Il y avait juste treize personnes qui venaient de passer deux mois ensemble et qui allaient se séparer le lendemain. Une légère nostalgie, ils avaient passé de bons moments. Bien-sûr ils se retrouveraient tous là à Noël, mais en ces temps incertains on ne pouvait parier que la même joie de vivre habiterait tout le monde, on savourait l’instant présent évitant de se projeter trop loin dans le futur…
On savait que Brent, Sélénée et Oscar prenaient déjà activement part aux missions de l’Ordre du Phénix, et même si depuis le meurtre de début juillet il ne s’était rien passé, on ne pouvait s’empêcher de trembler pour eux.
Brent avait agréablement surpris ses frère, sœur et cousins durant ces vacances. Depuis la naissance de son fils, tout le monde pensait qu’il ne passerait plus tant de temps avec eux, qu’il se laisserait tout naturellement aspiré dans clan des adultes. Mais que nenni, Brent n’avait pas trahi ! Il n’était pas passé à l’ennemi ! Il aimait toujours autant faire des pitreries au plus grand plaisir des cousins. Sans Brent ça aurait sérieusement manqué de sel ! Il avait toujours été l’instigateur de leurs meilleures farces, le meneur de leurs plus périlleuses aventures !

En fait de dynamique de groupe, celle des cousins Potter était des plus simples. Chacun s’était très tôt attribué un rôle précis et y restait fidèle.
Adrienne, l’aînée des filles du haut de ses vingt ans, s’était toujours comportée comme la maman du groupe. Encore plus depuis la mort de sa mère quelques mois plus tôt, elle prenait à cœur de la remplacer pour ses sœurs et son frère. Elle tressait les cheveux de Virginia, vérifiait qu’elle se lavait les dents chaque soir, elle surveillait Elizabeth qui devenait chaque jour plus jolie et veillait à ce qu’elle ne prenne pas un mauvais genre. Elle tentait également d’avoir une infime influence sur Graziella et essayait parfois de responsabiliser Oscar. Lorsqu’ils se lançaient tous dans une nouvelle exploration, c’était toujours elle qui restait à l’arrière avec les plus jeunes, qui vérifiait qu’ils n’en perdaient aucun en route, elle qui emmenait la trousse de premiers secours et essayait de dissuader les plus intrépides (Brent, Graziella et James) de grimper à tel ou tel endroit. N’ayant que quelques mois de moins que Brent et nettement plus de plomb dans la cervelle, c’était aussi la seule qui pouvait lui faire des réflexions, et parfois (rarement il faut l’avouer), elle arrivait même à lui faire abandonner une idée farfelue.
Brent justement. En tant qu’aîné il était le chef de troupe, un meneur de nature. Tout le monde le suivait sans broncher. Seulement il n’avait pas toujours le sens commun qu’ont les personnes censées… On aurait pu croire que la naissance de Merlin l’aurait assagi, mais non ! Rien à faire, Brent restait un grand dadais un peu frimeur qui adorait commander les autres. Mais comme personne ne songeait à lui contester son autorité naturelle… Et puis il était aussi charmeur et affectueux ce qui lui donnait une côte d’enfer !
Oscar, lui, était l’intellectuel. Grand et dégingandé, les cheveux dans les yeux, parfois une pipe à la bouche, il avait l’allure des poètes du dix-neuvième, allure fortement entretenue pour tout avouer. Il connaissait tous ses classiques de la littérature et on le croisait souvent un livre à la main ou déclamant des vers. Les autres riaient de cet air qu’il se donnait, mais étaient bien contents de le trouver pour un petit coup de main en histoire ! Oscar vivait un peu dans sa bulle et ne daignait se mêler à ses cousins pour des escapades variées que faisant semblant d’être contraint et forcé (en réalité il ne s’y soustrairait pour rien au monde !) et en affectant une distance calculée face à ces jeux enfantins. Il avait récemment acquis une paire de lunettes qui accentuait l’air intellectuel qu’il se donnait. Seul petit désagrément : ayant une vue parfaite, la légère correction le gênait et il devait souvent ôter les chères lunettes pour mieux voir…
James, s’il n’y avait eu Brent, aurait adoré prendre le rôle de leader, mais son aîné n’acceptait aucune concurrence et James se contentait d’être son second en toute circonstance. Il vouait une grande admiration à ce cousin. Comme lui il adorait taquiner les autres, mais c’était toujours affectueux. Si on y voyait parfois de la méchanceté c’était à son insu car il détestait faire du mal. A ceux qu’il aimait en tout cas… Mais la frontière était parfois brumeuse.
Roland, le benjamin des garçons, était un adolescent parfois grincheux. Petit frère de Brent et Elvira, il n’était pas toujours évident de s’affirmer entre ces deux forts caractères. Loin d’être aussi cultivé qu’Oscar ou d’avoir la carrure suffisante pour disputer à Brent et James une place de chef de troupe, il se contentait de suivre les trois autres sans exprimer ses opinions trop haut ou trop fort (ce qui fait que personne ne les entendait puisque les trois autres criaient les leurs). Il se rattrapait avec les plus jeunes, très protecteur des petites et confident de Graziella.
Il restait cinq filles. Additions dont on aurait pu se passer si on en croyait les garçons. Ils répétaient volontiers que des cousines ça ne servait à rien. Ca piaillait, ça pleurnichait, ça avait peur de se faire mal… Alors où était l’intérêt de leur en coller six ?
Elvira se distinguait tout même grâce à son fort tempérament et à son caractère indépendant. Si elle avait mieux à faire, elle n’hésitait pas une seconde à fausser compagnie à la famille. Contrairement à Oscar qui ne faisait que semblant de s’en ficher, elle n’éprouvait aucun regret à les laisser vagabonder sans elle. Elle était la seule à ne pas être attirée comme un aimant par les autres. Comme Oscar, elle passait un temps considérable plongée dans les livres, mais elle, ce n’étaient pas les lettres qui l’intéressait mais les livres expliquant comment réussir telle potion ou lui apprenant de nouveaux sortilèges. Elle était dans le concret, Oscar dans l’abstrait. Les deux cousins s’entendaient d’ailleurs très mal, leurs univers étaient trop éloignés probablement… Mais tous les cousins se tournaient volontiers vers Elvira lorsqu’ils avaient besoin d’un antidote, elle avait un don pour les potions et tous les sorts guérisseurs, ce qui faisait d’elle un atout indéniable.
Graziella, arrivée après Adrienne la sage et Oscar l’érudit, avait eu besoin de se démarquer et était devenue un vrai garçon manqué. Peut-être aussi pour gagner l’estime de ses cousins qui n’accordaient pas grande importance à l’arrivée d’une fille supplémentaire. Elle grimpait aux arbres, s’écorchait les genoux, courait partout. Et le moins qu’on puisse dire c’était qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds par ses aînés, qu’ils le veuillent ou non, il fallait compter avec elle !
Il y avait eu une autre petite Potter du même âge. Honorine, la petite sœur de James. Elle était née la même année, le même mois que Graziella et Roland. Ayant le même âge, pendant deux ans on les avait élevés ensemble, ils avaient été dans une bulle excluant plus ou moins les autres. Les triplés de Quercus Alba. Puis Honorine était morte alors qu’ils étaient encore très jeunes, et le lien un peu spécial qui les unissait avait perduré entre Graziella et Roland.
Ensuite était venue Elizabeth. Une gosse dégourdie mais sous-estimée par les aînés qui ne voyaient en elle, comme en Augusta ou Virginia, qu’une fille supplémentaire. Elle était très coquette et accordait beaucoup d’importance à son apparence, ce qui n’arrangeait guère sa crédibilité auprès des cousins.
Augusta, du même âge qu’Elizabeth, était elle encore une vraie gamine quand l’autre commençait à passer dans le camp des adolescents. Elle aimait jouer ou taquiner son grand frère. C’était une fillette vive et rieuse. Mais c’était encore une enfant et elle n’intéressait pas vraiment les aînés, à part James qui ne pouvait guère lui refuser grand chose..
Virginia, la petite dernière, était timide et peu expansive, elle restait le bébé de la famille. La petite fille fragile à qui il fallait toujours faire attention. Un peu encombrante donc.
Les trois petites étaient par conséquent peu prises en compte et servaient surtout de petites mains en cas de besoin.

« Pourquoi Merlin ne dort-il pas à la Nursery ? » demanda soudain Graziella qui tripotait machinalement un cube rouge.
« Je te laisse répondre ma chérie ! » s’exclama Brent en s’adressant à Sélénée qui était nonchalamment appuyée sur le torse de son mari, la tête dans le creux de son épaule. Il l’entourait tendrement de ses bras.
« C’est tout simplement que je veux le savoir près de moi. Je n’ai aucune envie que mon petit bébé dorme seul dans une si grande pièce loin de ma chambre. Cette maison est trop grande. »
« On a bien tous dormi ici nous, on ne s’en porte pas plus mal ! » répliqua James en haussant les épaules.
« Eh bien Merlin ne dormira pas à la Nursery, c’est tout. »

Ledit Merlin dormait paisiblement dans son couffin à côté de ses parents. Il bavait sur son poing et serrait (très probablement involontairement) Billy, son lapin en peluche bleu, contre lui.

« Et la petite sœur c’est pour quand ? » demanda Roland taquin.
« Laisse-moi le temps de respirer ! » s’écria Sélénée en riant « Merlin n’a que trois mois ! Et puis je ne sais pas si tu as remarqué, mais on est un peu occupé ces temps-ci Brent et moi… »
« Si ce n’est que ça, on trouvera toujours un petit moment mon ange… » répondit Brent d’un ton câlin.
« Ne me tente pas… » dit Sélénée avec un regard coquin avant d’embrasser langoureusement son homme.
« Oh, les amoureux on est là ! En plus il y a de jeunes oreilles parmi nous… » intervint Elvira « Pensez à notre pauvre petite Virginia… Sans parler de Merlin ! »
« Ca ne traumatisera pas Merlin de savoir que ses parents s’aiment ! » répliqua Brent « Et puis il est bien trop occupé à dormir. »
« Il aura bien grandi quand on va revenir pour Noël… » soupira Elvira avec une pointe de regret dans la voix.
« Ma cousine montrerait-elle enfin des signes d’attachement à quelqu’un ? » s’exclama James d’un ton moqueur.
La cousine en question lui décocha un regard à faire geler la lave.
« C’est mon neveu, non ? » répliqua-t-elle d’un ton dur.
« Te fâches pas c’était une simple remarque… » répondit James avec un haussement d’épaules.
« Je ne me fâche pas, c’est toi qui es désagréable. Est-ce que je te demande de dégonfler ta tête moi ? »
« Il est peut-être temps que ces vacances se terminent finalement… » commenta Oscar philosophe devant la tension qu’on sentait monter dans la Nursery.
« Quelle remarque judicieuse, merci de nous en avoir fait part Oscar… » dit sèchement Graziella, toujours prête à s’accrocher avec son frère.
« Bon, il est peut-être temps que j’aille faire le dîner si je ne veux pas avoir une réflexion également… Quels gamins vous faites ! » s’exclama Adrienne en se levant.
« Mais non Sainte-Adrienne, ne t’en fais pas tu ne risques pas de te faire assaisonner tu fais tout tellement bien… » répondit Graziella d’un ton ironique.
« Laisse ta sœur tranquille, elle ne t’a rien demandé ! » répliqua Roland en posant une main apaisante sur l’épaule de sa cousine qui se renfrogna.
« Qu’est-ce qu’il vous prend ? » demanda Augusta allongée sur le tapis, un peu abasourdie par cette soudaine violence dans les propos.
« Laisse-les Gussie, ce n’est rien de bien méchant. » répondit Brent d’un ton rassurant avec un petit clin d’œil. « Il y a trop de tensions dans cette maison, ajoutées à la nervosité du grand départ de demain… Les esprits s’échauffent vite ! »
Ils le regardèrent tous, un peu étonnés, depuis quand Brent jouait-il les psychologues ? Et puis d’ailleurs pourquoi se disputaient-ils exactement ? Ils ne se le rappelaient même pas… Peut-être Brent avait-il raison ? D’où tenait-il cette soudaine maturité ? Il avait peut-être bel et bien changé après tout…
« Qu’est-ce qu’il te prend ? » demanda James formulant la question que tous avaient en tête.
Brent se leva et se dirigea vers la porte tenant Sélénée par la main.
« Faites l’amour pas la guerre les gosses ! Moi j’y vais de ce pas. Elvira, puisqu’il va tant te manquer, occupes-toi de Merlin jusqu’au dîner, tu veux ? »
La jeune fille hocha la tête et lorsqu’ils furent sortit, elle ajouta :
« Mine de rien ça lui réussit le mariage à mon frère ! »
« Tu devrais peut-être essayer, qui sait ça pourrait te rendre plus aimable… » répliqua James avec un sourire.
« Non, là tu confonds avec les carottes Prongs… » répondit Sirius moqueur.
Tous éclatèrent de rire, la dispute était passée.

Le lendemain matin, Honoria vint réveiller tout le monde tôt, il n’était pas question de risquer d’être en retard au train pour Poudlard. Enfin ce n'était pas comme si les hurlements du bébé Merlin, qui avait manifestement des troubles digestifs, n'avaient pas déjà empêché une bonne partie de la maisonnée de finir sa nuit...
James et Sirius commencèrent par vérifier une dernière fois le contenu de leurs malles avant de descendre prendre leur petit déjeuner. En bas il n’y avait plus que Charles Potter qui lisait la gazette du sorcier comme chaque matin, enveloppé dans sa robe de chambre bordeaux. Tous les autres avaient déjà fini de manger. James se servit une large part de porridge et une grande tasse de thé. Sirius mordait à peine dans sa tartine de marmelade lorsque Honoria débarqua en trombe dans la salle à manger.
« Dépêchez-vous les garçons dépêchez-vous ! Vous êtes les derniers… »
« Ca va maman, on a le temps ! » protesta James « Nos malles sont prêtes on n’a plus qu’à finir de manger… tranquillement ! »
« D’accord, d’accord… Mais dès que vous aurez fini, je veux que vous alliez faire le tour des chambres pour voir où en sont les autres et donner un coup de main aux retardataires. »
« Ils le feront Honoria. » affirma son mari « En attendant tu devrais aller vérifier qu’il n’y a pas trop de trafic de cheminée… »
« Tu as raison Charles ! J’y vais ! »
« Merci papa ! » s’exclama James reconnaissant
« De rien fiston, je sais que ta mère peut être un peu envahissante lorsqu’elle est stressée. Vous méritez un petit déjeuner dans le calme pour le dernier jour de vacances. » répondit son père avec un clin d’œil.

La dernière bouchée avalée, James et Sirius montèrent exécuter les ordres de la reine mère.
Première sur la liste, la chambre des deux benjamines de l’Oncle Sam. Elizabeth était devant la grande glace en pied et essayait différentes coiffures. Adrienne était venue vérifier que les fillettes n’oubliaient rien et elle était assise sur le lit de Virginia, la petite sur les genoux, l’aidant à démêler ses cheveux en broussaille.
James s’affala sur le lit de Lizzie pendant que Sirius se penchait sur les malles grandes ouvertes.
« Je m’occupe de l’inspection des bagages ? »
« Sirius, si tu touches à mes affaires tu es un homme mort ! » s’écria Lizzie
« Ok, ok… Pas besoin de s’énerver, je ne fais qu’exécuter les ordres de la maîtresse de maison… Il serait extrêmement impoli de ma part de lui désobéir alors qu’elle m’a si généreusement accueilli tout l’été. » dit innocemment Sirius.
« Eh le lèche-botte, gardes tes beaux discours pour quelqu’un d’autre ! » répliqua James « Bon vous avez besoin de notre aide ou on passe aux suivants ? »
« A moins que vous arriviez à décider Lizzie sur sa coiffure… Ca fait vingt minutes qu’elle nous demande notre avis, c’est lassant… » soupira Virginia.
« C’est bon les garçons, je m’occupe de ces deux-là ! » répondit Adrienne avec un sourire entendu.

Les deux garçons sortirent, non sans donner une pichenette à Elizabeth qui protesta énergiquement. La chambre d’Elvira était la plus proche.
« Tu crois qu’on entre ? On risque de se faire mettre dehors en moins de deux… » demanda James sceptique.
« Tentons toujours, on n’en est plus à un échec près avec ta charmante cousine. »
James frappa, pas de réponse. Il poussa discrètement la porte.
« Elle n’est pas là. » constata-t-il
« Tant pis, j’espère que ses affaires sont prêtes ! Sinon on va se faire incendier par ta mère. » s’exclama Sirius.
« Elle est peut-être dans la chambre de Brent. Ca ne coûte rien d’aller voir, je n’ai aucune envie de me faire remonter les bretelles par ma mère ce matin ! »
Les deux amis se dirigèrent donc vers la chambre du doyen de la génération, mais ils ne trouvèrent que Brent embrassant passionnément sa femme.
« Oups… Désolé ! » s’excusa James gêné.
« Dingue ça… On ne peut même plus être tranquille dans sa propre chambre ! » protesta Brent amusé.
« On cherchait Elvira… » argua Sirius
« Elle n’est pas là, vous pouvez regarder sous le lit si vous voulez… » proposa Sélénée
« On vous fait confiance ! Si vous la voyez dites-lui qu’elle a intérêt à ce que ses affaires soient prêtes ! Nous on va voir Roland et Graziella. »
« Attendez je viens avec vous. » dit Roland en embrassant sa femme avant de les suivre. « Je vais rendre visite à mon petit frère avant qu’il ne s’en aille. »
Ils trouvèrent Oscar occupé à ranger les affaires de sa sœur dans sa malle. Manifestement Graziella ne savait plus où donner de la tête, sa malle débordait déjà et il lui restait encore une pile de livres et de vêtements à caser. Oscar l’organisé était grandement le bienvenu ce matin-là !
Roland lui, avait bouclé sa malle, il se regardait dans le miroir, vérifiant qu’il n’avait rien mis de travers. Elvira assise dans le fauteuil, cousait le nouvel insigne de préfet sur la robe de sorcier de son petit frère. Au milieu du lit de Roland était allongé le petit Merlin gazouillant et souriant aux anges.
« Il est bien plus mignon comme ça que quand il nous empêche de dormir avec ses hurlements… J’ai cru que vous l’égorgiez cette nuit ! » affirma Sirius
« Elle est là votre Elvira ! Pupucette ils t’ont cherchée partout ! » s’exclama Brent en fermant la porte derrière lui.
Elvira lui jeta un regard noir, elle détestait ce surnom et évidemment son frère adorait s’en servir.
Brent prit son fils dans ses bras et s’installa sur le lit de Roland.
« Tout le monde est prêt à partir ? » demanda James
« J’ai l’air prête à partir ? » demanda une Graziella à bout de nerf.
« Ce n’est qu’une question de minutes, Oscar va t’arranger ça ! » répondit James confiant.
« Il reste un peu de place dans mes bagages Grazi, si tu veux… » proposa Roland.
Graziella répondit par un sourire reconnaissant, et réunit quelques livres à ranger dans les affaires de son cousin.
« Elvira, ta malle est bouclée ? » demanda Sirius
« Evidemment ! Sinon tu crois que je serais là en train de coudre l’insigne de mon imbécile de frère qui ne s’en est pas préoccupé plus tôt ? »
« Je ne crois rien moi, mais j’ai promis à la mère de James de m’en assurer. »
« Roland ! Arrêtes de te regarder dans le miroir tu es très bien comme ça, ta fiancée va t’adorer. » lança un Brent moqueur à son petit frère.
« Qui t’a parlé de ma petite amie ? » demanda Roland suspicieux
« Personne ! » soupira Brent exaspéré « Il n’y a pas besoin d’être expert en divination pour le savoir, tu as vu comme tu te regardes dans cette glace ? Aller viens t’asseoir ta jolie raie ne va pas se défaire… »
« S’il veut te donner des conseils de drague, surtout ne l’écoutes pas ! » s’exclama Sélénée qui entrait dans la chambre « Il s’en est sorti comme un manche avec moi ! »
« Tu n’as pas toujours dit ça ! » protesta Brent « Tu as quand même succombé à mon charme. »
« Un pur hasard… » répliqua sa femme en riant, avec un regard qui démentait ses propos.
« Il commence à y avoir beaucoup trop de monde dans cette pièce ! » jeta James « Viens Sirius, on finit notre ronde. Il nous reste ma sœur. »
« J’ai promis de descendre toutes les malles. » dit Brent « Roland tu me donnes un coup de main ? »
Les deux frères partirent d’un côté et James et Sirius de l’autre.
Augusta vérifiait sa liste de fournitures une cinquième fois.
« Ca va Gussie, tu t’en sors ? » demanda son frère.
« Je crois… »
« Tu veux que je regarde si tu n’as rien oublié ? » demanda-t-il avec sollicitude.
« Non, il n’y a pas de raison que j’ai oublié quoi que ce soit. »
« C’est bon, tu es prête alors ? »
« Oui on peut y aller. » répondit la fillette sur un ton qui disait le contraire.
James jeta un regard à Sirius qui comprit, il les laissa seuls. James s’assit à côté de sa petite sœur, et la fit lever la tête en lui saisissant le menton.
« Qu’est-ce que tu as ? Tu n’es pas contente de retourner à Poudlard ? »
« Non, j’ai peur. » confessa la petite fille, et à ce moment l’étendue de sa peur se lisait dans ses grands yeux, et James se demanda comment il avait pu ne pas la voir plus tôt. Il se faisait un point d’honneur de prendre soin de cette petite sœur. Elle lui faisait confiance comme personne et comptait sur lui plus que quiconque. James avait déjà perdu une petite sœur, et il y avait une petite partie de lui qui se sentait coupable de la mort d’Honorine. Il n’en parlait jamais à personne, mais c’était là, au fond de lui, c’était ce qui lui donnait la rage de se battre jusqu’à son dernier souffle, et cet instinct protecteur presque viscéral envers Augusta. La petite était angoissée et il n’avait pas su le voir plus tôt, il s’en voulait déjà.
« Il n’y a aucune raison ma puce ! On va être en sécurité au collège, il n’existe pas d’endroit plus sûr au monde ! »
« Je n’ai pas peur d’aller à Poudlard, j’ai peur de ce qu’on va laisser ici. De ce qui peut arriver pendant qu’on ne sera pas là… Tout le monde est sur une corde raide… Papa, maman, oncle Sam, Oncle Hector, Tante Rose, Brent, Sélénée et Oscar… Ca ne t’angoisse pas ? »
« Si bien sûr… Mais ça ne changerait strictement rien qu’on reste ici. Au contraire, papa et maman préfèrent nous savoir à l’abri. »
« Je le sais, mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter. Je serais plus rassurée auprès de papa et maman. Je sais qu’ils n’hésiteront pas une seconde à aller en première ligne, que c’est viscéral, qu’ils veulent tuer Voldemort… Que notre famille a assez trinqué. Je sais aussi que toi non plus tu ne te poseras pas la question, que tu fonceras tête baissée à la première occasion, et c’est pour ça que j’ai peur de vous perdre. »
James serra sa sœur dans ses bras, elle avait raison.
« Je te promets que tant que j’aurai le choix, je ne te laisserai jamais tomber. C’est la guerre, je sais que c’est injuste, que tu n’as que treize ans et que tu aurais le droit à une enfance tranquille. Tu sais que je donnerais tout ce que j’ai pour que cette guerre ne t’atteigne d’aucune manière… »
« Tu n’es pas tout puissant James. »
« Pour toi je voudrais l’être… » Il la serra quelques instants contre lui, essayant de lui transmettre un peu de sa foi en l’avenir, de chaleur humaine tout au moins. Si ça ne guérissait pas tous les maux, ça rassurait tout au moins.
« Aller viens, on descend ! » s’exclama-t-il en lui ébouriffant les cheveux.

James fit tinter la vieille cloche de la cuisine, et en quelques minutes toute la maisonnée fut réunie autour de la cheminée.
C’était Brent et Honoria qui accompagnaient les collégiens à la gare. Honoria n’y manquait jamais, et Brent voulait en profiter pour passer à l’état civil magique, ces idiots avaient enregistré Merlin comme un bébé gobelin, non comme un petit humain… Il fallait régulariser ça très vite. Le père de James lança une incantation sur la cheminée pour lever les protections magiques et ouvrir la voie vers la gare de King’s Cross. Puis ce fut le moment des grandes embrassades, des recommandations de prudence, des promesses d’écrire souvent. James était heureux de retrouver ses amis et Poudlard, mais il était toujours nostalgique en quittant la maison qu’il aimait et en laissant derrière lui une partie de sa famille.
Brent mit un terme aux adieux, il fallait faire vite et ne pas laisser la voie magique ouverte sur Quercus Alba trop longtemps. Il pris son fils dans ses bras, embrassa sa femme et passa le premier dans la cheminée. Les autres suivirent plus ou moins à reculons et Honoria ferma la procession. Ils arrivèrent dans un petit local de King’s Cross prévu pour les arrivées par voies magiques. Ils tentèrent de se déplacer le plus discrètement possible jusqu’au quai 9 ¾ mais ce n’était guère évident. Ils finirent par atteindre leur quai sans éveiller les soupçons d’aucun moldu.
« Pas trop de singeries cette année les enfants ? » soupira Honoria Potter en regardant lourdement son fils.
« C’est notre dernière année maman, ne m’en demandes pas trop ! » répondit James avec un clin d’œil.
Honoria haussa les épaules d’un air résigné, elle avait déjà essayé, il était impossible de raisonner ce garçon, voilà plus de dix-sept ans qu’elle essayait de le dompter.
« Promets-moi au moins de ne rien faire d’idiot qui pourrait mettre ta vie en danger ! Et n’oublies pas d’avoir ton diplôme ! »
« Promis maman ! » s’exclama James en déposant un baiser sur le front de sa mère qu’il dépassait maintenant d’une tête.
« Je veillerai sur lui Mrs. Potter ! » ajouta Sirius
Honoria leva les yeux au ciel.
« N’essaie pas de te faire passer pour plus sage que tu n’es, toi ! Fais attention à toi aussi, tu fais partie de notre famille désormais. Tu viendras passer Noël à la maison ? »
Sirius lui répondit par son plus beau sourire.
« Merci Mrs. Potter ! »
Honoria se pencha vers sa fille pour lui faire ses dernières recommandations. Brent disait au revoir à ses frères et sœurs. Merlin passait de bras en bras, toutes les filles voulant l’embrasser avant de partir, il aurait déjà bien grandi à Noël !
« Tiens Sirius, tu veux le prendre ? » demanda la petite Virginia.
Sirius haussa les épaules… C’est qu’il connaissait du monde ici, pas question qu’un braillard ne vienne ternir sa réputation ! Et ça n’apporterait rien à son image virile de se faire surprendre à pouponner.
Mais Merlin était un peu trop lourd pour les frêles bras de Virginia et elle lui mit le bébé dans les bras d’office avant de le laisser tomber. Merlin ne pleurait pas, il tétouillait tranquillement sa tétine-dents-de-vampire et sa petite main agrippa le doigt de Sirius par réflexe. Un peu plus et l’apprenti sorcier se laisserait attendrir.
« Il y a du nouveau dans ta vie Black ? » demanda une voix moqueuse derrière Sirius.
En se retournant il vit Hestia Jones qui s’approchait de lui. La jeune fille avait de longs cheveux bruns et un regard noir un peu envoûtant. Elle était chez Gryffondor dans la même année que Sirius et aimait beaucoup taquiner les garçons avec sa bande d’amies. Deux d’entre elles la suivait d’ailleurs de près. Lily Evans, la jolie rouquine sur laquelle James bavait, et Dorcas Meadows, une grande brune au teint très pâle, jeune fille de bonne famille, assez hautaine. La quatrième, la douce Alice Hall, devait être plus loin avec son petit ami Frank Londubat.
« Ce n’est pas le mien ! » s’écria Sirius en collant Merlin dans les bras de James sans lui demander son avis. Le bébé, surpris par ce geste brusque se mit à hurler, laissant tomber sa tétine par terre.
« Je ne disais pas ça pour t’embêter… C’est bien d’assumer ses responsabilités ! » répliqua la jeune fille.
« Elle a raison Sirius… » ajouta James qui se retrouvait avec le bébé braillard dans les bras « D’ailleurs il est beaucoup mieux dans les bras de son père… Tu as vu comme il pleure maintenant ! Aller sois un homme et consoles ton fils ! »
Lily Evans ramassa la tétine et lui lança un sort de stérilisation avant de la remettre dans la bouche du nourrisson. Elle prit Merlin et le berça quelques secondes qui suffirent à le calmer, puis elle le donna à Sirius.
« Tiens Black, il veut son papa ! »
Les trois filles et James avaient l’air de beaucoup s’amuser mais Sirius, lui, ne trouvait pas ça drôle du tout. Brent intervint, reprenant son fils.
« Soyez gentils les jeunes, ne mêlez pas mon fils à vos affaires. Je connais Sirius, il va finir par le faire tomber s’il s’énerve trop ! »
« Aller, calme-toi Black ! C’était juste une plaisanterie ! » soupira Hestia Jones
« Faudra revoir ton sens de l’humour… » déclara Sirius boudeur.
« C’est plutôt le tien que tu as du oublier chez toi… Essaie de le retrouver avant de monter dans le train, ou l’année risque d’être longue… » s’exclama Jones en tournant les talons, suivie de ses deux amies.
Sirius marmonna quelque chose dans sa barbe que James crut interpréter ainsi :
« Espèce de harpie stupide ! »
Honoria, Brent et Merlin s’éclipsèrent après avoir embrassé tout le monde, et le groupe de Potter commença à se disperser.
James cherchait des yeux ses amis Remus et Peter, mais le quai était bondé. Comme à chaque début d’année il y avait un brouhaha infernal, des adolescents qui couraient en tous sens pour rejoindre leurs amis, des hiboux qui volaient un peu partout. Il voulait trouver ses deux amis avant de monter dans le train car après ça deviendrait mission impossible. Il aperçut enfin un garçon essoufflé qui traînait tant bien que mal sa valise derrière lui, c’était Peter !
« James ! Sirius ! J’ai cru que je n’arriverais jamais, le réseau de cheminée était encombré ! »
« Salut Peter ! Content de te revoir vieux ! » s’exclama James « C’est bizarre, on n’a pas eu de mal à venir nous… »
« C’est normal, Quercus Alba est sur une ligne prioritaire comme tous les lieux importants ! » déclara une voix derrière James.
« Remus ! Te voilà ! Comment ça Quercus Alba est prioritaire ? »
« C’est la fameuse et très ancienne maison des Potter mon cher James… Toutes les familles importantes ont cet avantage. C’est pareil chez Sirius. D’ailleurs, tu pourrais dire bonjour Padfoot ! »
Sirius était très occupé à scruter la foule. Lorsque Remus lui donna une tape sur l’épaule il réagit tout de même.
« Moony ! Je ne t’avais pas vu ! Wormtail ! Alors vous avez passé de bonnes vacances les copains ? » s’exclama-t-il en tapant dans les mains de ses deux amis.
« Rien de passionnant… » répondit Remus.
Sirius sembla alors trouver la personne qu’il cherchait.
« Je vous rejoins dans le train les gars. Vous me gardez une place ? James je peux te laisser ma malle ? »
James leva les yeux au ciel.
« Il y a écrit ‘Elfe de maison’ sur mon front ? »
Sirius lui jeta un regard implorant.
« Aller vas-y, vas dire bonjour à Miss Petrowski, je m’occupe de tes bagages. » accepta James blasé.
Sirius le remercia d’un clin d’œil et s’échappa. Il avait aperçu la jolie blonde seule à quelques mètres. Elle était presque toujours seule d’ailleurs, elle n’avait pas d’affinité particulière avec les autres septième année de Serpentard et ne cherchait pas particulièrement la compagnie de quiconque.
« Tatiana ? » l’interpella-t-il quand il arriva à ses côtés.
Elle leva les yeux, étonnée que quelqu’un vienne lui parler. Puis elle reconnut Sirius et lui adressa un sourire discret. Il fallait un minimum d’entraînement pour déceler les sourires de Tatiana, elle n’était guère expansive.
« Bonjour Sirius. »
« Tu veux que je t’aide à porter ta malle ? »
« Non ça ira, je suis tout à fait capable de le faire. » répondit-elle d’un ton indifférent.
« Ne fais pas l’idiote, je vais t’aider. »
Sirius saisit d’office une poignée de l’imposante malle. Elle ne pesait rien.
« Le sort d’allègement c’est assez pratique tu sais » répliqua Tatiana amusée devant l’air ahuri du jeune homme.
Il rougit de n’y avoir pas pensé, mais ne lâcha pas la poignée pour autant.
« Tu as toujours été plus futée que moi. » déclara-t-il avec un sourire.
« Et toi tu agis toujours avant de réfléchir ! » répondit-elle avec un sourire.
Sirius et Tatiana s’étaient connus lorsqu’ils étaient enfants. Les Petrowski étaient arrivés de Russie lorsque la fillette avait six ou sept ans. Dire qu’ils avaient été une famille importante dans leur pays était réducteur. La révolution moldue avait mis du temps à retentir sur le monde sorcier, mais les Petrowski avaient fini par devoir fuir la Russie comme les Princes moldus des dizaines d’années auparavant. Les Black avaient immédiatement accueilli les Petrowski, fiers d’aider des gens aussi importants. Ils leur avaient trouvé leur maison et les avaient présentés à la bonne société de Londres. Enfants, Sirius et Tatiana avaient donc été souvent amenés à jouer ensemble, et au bout de quelques temps, le petit Anglais avait réussi à sortir la petite Russe de sa réserve habituelle. Elle n’était guère devenue loquace, mais la communication était établie. Les parents n’avaient pas attendu que leurs enfants deviennent amis pour faire un pacte magique, lorsqu’ils seraient sortis de Poudlard, Sirius et Tatiana étaient destinés à se marier, c’était une bonne chose pour les Petrowski comme pour les Black. Tatiana et Sirius n’en parlaient jamais, mais ils le savaient tous deux. S’ils devaient passer leur vie ensemble, il était dans leur intérêt d’entretenir un cessez-le-feu.
Sirius tira la malle de la jeune fille dans le train.
« Tu veux que je t’aides à trouver une place ? »
« Non Sirius, ça va aller. Je suis une grande fille je sais me débrouiller toute seule ! » répondit-elle, un brin acerbe.
« Je disais juste ça pour être gentil… » se défendit le garçon.
« Je n’ai pas besoin qu’on soit gentil avec moi ! » s’exclama-t-elle outrée, comme s’il avait proféré la plus grosse idiotie qui soit.
« Ok, ne te fâches pas ! On se verra un de ces jours ! »
Il s’éloigna et rejoignit ses amis dans un compartiment au fond du train. Ils s’étaient installés avec Frank Londubat et sa petite amie Alice Hall. Sirius ferma la porte sans un mot et donna un violent coup de pied dans la malle glissée sous son siège avant de s’asseoir en se frottant le pied. C’est malin, c’était douloureux maintenant !
« Ca va Padfoot ? Tu sais que Petrowski n’est pas dans cette grosse caisse en ferraille ? » demanda James un brin amusé.
« Ca ne change rien mais ça soulage, je t’assure ! Il y a intérêt à être patient et avoir un bon caractère avec elle… » marmonna l’intéressé.
« Fais comme nous, ne t’approches pas d’elle. On s’en porte bien mieux ! »
Sirius haussa les épaules et ne répondit pas.
« Cette fille est un mystère… » s’exclama Alice « Elle a l’air tout doux, mais dès qu’on s’approche, elle mord. A ce qu’on dit, elle a de merveilleux dons en divination… »
« C’est la vérité. » répondit Sirius « Elle peut lire dans tout et n’importe quoi et se trompe rarement. »
« J’adorerais qu’elle m’explique comment elle fait un jour… » soupira Alice d’un air rêveur.
« Autant demander à un glacier de te réchauffer ! » répliqua James en riant.
« C’est bon James, tu as fini ? » demanda froidement Sirius « Je le sais que tu n’apprécies pas Tatiana, pas besoin que tu l’enfonces comme ça. »
« C’est toi qui as commencé je te signale, alors arrête de ronchonner ! » répliqua James.
Sur ce, la porte du compartiment s’ouvrit, laissant passer la tête de Lily Evans.
« Alice ! Tu es là ? » s’exclama-t-elle d’un ton joyeux.
La porte s’ouvrit complètement, laissant passer Lily, Hestia Jones et Dorcas Meadows. Les trois filles serrèrent Alice dans leurs bras.
« Venez-vous installer avec nous ! » proposa Frank.
Remus, James, Sirius et Peter se jetèrent un regard éloquent : faire tout le trajet avec les quatre filles, ça risquait d’être difficilement supportable !
« Il manque une place… » constata Hestia d’un air déçu.
Les maraudeurs poussèrent un soupir de soulagement.
« Ce n’est pas grave, on va s’arranger ! » s’exclama Alice en s’asseyant sur les genoux de Frank « Ca fait une place de plus ! »
« Et pour mes jambes qui vont être douloureuses après plusieurs heures de trajet ? » demanda Frank, taquinant la jeune fille.
« Ca te fera un souvenir de moi ce soir dans ta chambre. » déclara Alice en déposant un baiser sur les lèvres du grand brun.
« Qu’est-ce que c’est que ce sous-entendu douteux Miss Hall ? » demanda Sirius en haussant un sourcil.
« A priori c’est une boutade à ta portée Black, le niveau n’est guère élevé. Cherche un peu tu vas trouver. » répliqua Dorcas Meadows sans même lever les yeux du journal qu’elle était en train de lire.
« J’oubliais que j’avais à faire à une grande intellectuelle… » se moqua Sirius « Tu lis quoi ? Guide pratique pour communiquer avec des sorciers cérébralement peu développés ? »
Dorcas leva un regard méprisant sur son interlocuteur puis retourna à sa lecture. Ce n’était pas vraiment qu’elle n’aimait pas les maraudeurs, en temps habituel elle ne remarquait même pas leur présence. Depuis toutes ces années, ils faisaient partie des meubles. Meubles qu’elle n’avait jamais trouvé particulièrement utiles. Hors tout ce qui ne lui était pas utile ou agréable n’avait aucune raison d’être à ses yeux. Les maraudeurs étaient donc inexistants. Il arrivait juste des moments où ils entraient dans son espace vital et où elle était forcée de faire avec leur présence, alors soit ils se tenaient correctement – ce qui était assez rare pour tout dire – et elle se montrait correcte avec eux, soit ils faisaient les imbéciles et elle se voyait obligée de le leur faire remarquer.
Contrairement à Dorcas, Hestia n’était pas indifférente à l’existence des quatre garçons. Ils l’énervaient au plus haut point. Elle était l’une des filles les plus généreuses et affectueuses avec ses amis, mais les maraudeurs avaient un don pour l’horripiler. Ils avaient toujours été de vrais gamins et n’avaient jamais grandi. A dix-sept ans, tout ce qui les intéressait était de faire sauter un cours, de faire s’élever quelques élèves dans les airs ou de remplacer la nourriture par quelque pâte non-identifiée avec un goût exécrable. Ils ne semblaient guère conscients que quelques mois plus tard il leur faudrait trouver un travail. La situation gravissime de la guerre ne semblait pas les atteindre. C’était essentiellement ce qu’Hestia reprochait aux garçons, elle avait perpétuellement envie de les secouer comme des pruniers pour leur remettre les pieds dans la réalité. C’était ce qui la poussait à se moquer d’eux dès qu’ils entraient dans son champ de vision, phénomène réflexe !
Lily Evans n’avait pas autant de griefs que ses amies, mais les maraudeurs avaient tout de même le don de l’agacer. Surtout quand leurs farces puériles portaient préjudice à quelqu’un. Elle ne trouvait pas les quatre garçons d’une compagnie si désagréable, seulement certains de leurs comportements l’insupportaient.
Les maraudeurs n’avaient, eux, rien de particulier à reprocher aux trois filles si ce n’était leur attitude fort désagréable à leur égard. Et aux piques continuelles qu’elles leur lançaient, ils ne pouvaient que jouer l’indifférence ou répliquer. Et comme l’indifférence ça n’avait jamais été leur fort…
En bref, on avait des garçons et des filles qui s’étaient trouvés contraints de partager une vie de pensionnat à l’âge de onze ans. Tout gamins qu’ils étaient, ils avaient commencé par se tirer les cheveux et se donner des coups de pieds sous la table. Avec le temps les manières avaient changé, mais les trois filles voyaient toujours devant elles les petits garçons puérils, et les maraudeurs voyaient les gamines qui gloussaient derrière leur dos.

Les semaines avaient passé depuis la rentrée. La septième année s’annonçait ardue, les professeurs passaient leur temps à interroger les élèves sur tout et n’importe quoi dans ce qu’ils étaient censés avoir appris ces six dernières années. Il s’agissait selon les matières de bien choisir ses voisins pour se faire souffler les bonnes réponses. En potions, il était futé de se mettre à proximité de Lily Evans, en botanique tout le monde se disputait la place à côté d’Alice Hall, en métamorphose les maraudeurs étaient à peu près incollables, en défense contre les forces du mal, James, Sirius, Frank et Dorcas Meadows se disputaient les honneurs. En enchantements Lily Evans battait tout le monde haut la main, les soins aux créatures magiques étaient la spécialité d’Hestia Jones et de Remus.
Une fois n’est pas coutume, le cours de divination était le seul qui puisse séparer le duo de choc James/Sirius. James faisait alors équipe avec sa cousine Elvira, et Sirius profitait du talent inné de Tatiana dans cette discipline brumeuse. Le cours commun aux Gryffondors et aux Serpentards n’avait rien de reposant. Après six années à vivre les uns à côté des autres, la haine entre les deux classes était arrivée à son apogée. Outre Elvira et Tatiana – qui étaient tout bien considéré les deux Serpentards les plus supportables – la promotion de cette année comptait les êtres les plus exécrables qui soient aux yeux de nos onze Gryffondors. A commencer par Severus Snape. Ce garçon avec son nez crochu, ses cheveux noirs si gras, son teint cireux, son air maussade et ses connaissances effrayantes en magie noire était aux antipodes des joyeux maraudeurs. Il y avait aussi Bellatrix Black, une cousine de Sirius, ils se vouaient tous deux une guerre sans merci. Bellatrix était aussi hargneuse que Sirius était plaisantin, elle était avare du moindre sentiment quand lui avait bon cœur, elle méprisait tous ceux qui étaient différents alors qu’il était prêt à aimer tout le monde et surtout ceux qui ne venaient pas de la haute société. Bref, ils avaient grandi ensemble, mais avaient choisi des voies très différentes. Aux côtés de Bellatrix se trouvait toujours Rodolphus Lestranges, son petit ami, aussi antipathique qu’elle. L’autre couple officiel était formé de Katerina Wilkes et Evan Rosier, les meilleurs amis des quatre précédents. Enfin il y avait Antonin Dolohov, Ludwig Avery et Brooke Wade. Tout ce petit monde formait une peu charmante équipe passée maîtresse dans l’art de toiser les autres avec un air très supérieur, et dont l’atout le plus redoutable semblait être la magie noire. Mais évidemment, il était impossible de le prouver, ils étaient bien trop rusés pour se faire prendre en flagrant délit d’usage de magie interdite ! Le passe-temps préféré des maraudeurs consistait à lancer des sorts aux Serpentards, et si possible à les humilier publiquement. Une cible de choix était Severus Snape, de loin le plus antipathique selon eux, Bellatrix Black était également très prisée, mais on la laissait à Sirius. En tant que cousin, il préférait s’occuper lui-même de son cas, il avait l’impression de s’attaquer à sa famille entière et ça lui remontait le moral. Rodolphus Lestranges allait dans le même panier que Bellatrix, le toucher c’était la toucher elle aussi. C’étaient de loin les trois plus gratifiants à humilier ! Dolohov et Avery étaient des lots de consolations toutefois assez acceptables, si on ne pouvait pas s’offrir un Snape, une Bellatrix ou un Lestranges. En revanche Brooke Wade n’intéressait pas tellement les maraudeurs, elle était déjà bien assez servie en ayant pour colocataires Tatiana et Elvira, elle se prenait des réflexions dans la figure toute la journée et sa vie était un enfer lorsqu’elle n’était pas protégée par ses petits copains. Ca amusait en revanche nettement moins James et ses amis de s’en prendre à Evan Rosier, il avait beau être très ami avec les précédents, il était le plus supportable de tous, et aux dires de Tatiana et Elvira, il leur rendait chaque jour la vie un peu plus facile. Les deux filles n’entrant pas dans la bande des Serpentards de septième année, elles étaient plus ou moins mises à l’écart et plutôt méprisées par leurs camarades. Rosier n’était jamais désagréable avec elles et parfois il les défendait. James soupçonnait Elvira d’avoir un penchant pour le jeune homme… Mais il sortait déjà avec Katerina Wilkes ! Mais comme mieux valait ne pas prendre le risque de se faire stupéfixer par Elvira, et puisque après tout, Rosier ne leur avait rien fait et qu’il les laissait tranquille, les maraudeurs prenaient soin de ne pas s’attaquer à lui ni à sa petite amie. Avec toutes ces données, on comprenait aisément que les cours communs aux Gryffondors et aux Serpentards n’étaient pas les plus calmes…
« Je veux que chaque groupe prenne un de ces rondins de chêne blanc. Vous interprèterez les signes que vous lirez dans les sillons naturellement tracés dedans. » disait le professeur Townsend « Vous me rendrez votre devoir à la fin du cours et j’espère ne pas avoir de grosses corrections à y apporter. Vous avez presque fini vos études, il est temps que vous maîtrisiez la divination, montrez-moi que vos têtes ne sont pas si creuses qu’elles ne l’ont paru jusqu’ici ! »
« Sirius ! Tu as écouté ce qu’a dit Townsend ? » demanda Tatiana agacée devant l’air béat du garçon.
Laura Townsend était une jeune femme très appréciée par la gente masculine de Poudlard. Comme beaucoup d’autres, Sirius fixait le professeur avec des yeux de merlan-frit, les paroles de la jeune femme glissaient sur lui sans qu’il n’en comprenne le sens, trop occupé qu’il était à la dévorer du regard. Il fut alors sorti de sa douce torpeur par Tatiana qui le secouait sans ménagements.
« Sirius vas chercher un rondin ! »
« D’accord, d’accord… » céda le garçon.
Il alla en prendre un dans la corbeille et le posa devant Tatiana puis s’assit.
« Qu’est-ce que tu attends exactement ? » demanda la jeune fille en observant Sirius la fixer sans ébaucher le moindre geste susceptible de faire avancer le travail. « Tu crois que je vais tout faire toute seule ? »
« Aller Tatiana ! Tu en as pour une minute à décrypter les sillons de ce bois, ça ne te demandera presque aucun effort ! Moi j’en ai pour des heures. »
Tatiana leva les yeux au ciel.
« Ce n’est pas en te comportant ainsi que tu vas faire des progrès. »
« Ca fait trois ans que j’essaie de lire l’avenir en vain. Résigne-toi, je suis un cas désespéré. »
« Pourquoi as-tu choisi cette option alors grand benêt ? »
« Il se trouve que le professeur Townsend a des arguments imparables pour attirer les élèves… »
Tatiana soupira et prit le rondin dans ses mains, dissimulant un petit sourire amusé. En quelques minutes, elle avait rédigé une quinzaine de lignes sur le parchemin, elle inscrivit son nom et celui de Sirius au bas et le roula.
« Tu me le revaudras ! » conclut-elle
« J’ai quelque chose dans ma chambre qui devrait beaucoup t’intéresser… »
Tatiana le regarda d’un air sceptique, avec Sirius on pouvait s’attendre au pire…
« Si tu cherches un chemin détourné pour m’emmener dans ta chambre, abandonne tout de suite c’est perdu d’avance ! »
« Qu’est-ce que tu vas chercher ? Non, il se trouve seulement que j’ai ‘emprunté’ dans la bibliothèque de mon père, un livre qui, je le sais, t’intéressera au plus haut point. »
« Quel est ce livre ? »
« Pratiques interdites de la divination au Xxème siècle. Je sais que tu cherches ce livre depuis plusieurs années, mais comme l’indique son titre, il est interdit. Il y a tout un tas de choses interdites dans la demeure des Black. »
Les yeux de la jeune Russe s’étaient soudainement illuminés.
« En échange de quoi accepteras-tu de me donner ce trésor ? »
« Rien. Je te l’offre. Personnellement il ne me sera d’aucune utilité, et à tout prendre, je préfère le savoir entre tes mains qu’entre celles de mes parents. »
« Pourquoi accepterais-je ? Ca vaut une fortune… »
« Arrête donc avec tes manières, d’ici peu de temps tout ce qui est à moi sera à toi et vice-versa alors… Considères ça comme une avance ou un gage d’amitié. »
« Je n’ai pas besoin de ta charité… »
« Cesse de tout confondre, veux-tu ? » s’exclama Sirius exaspéré « J’ai dit amitié ! Que tu le veuilles ou non, nous sommes liés tous deux pour la vie, et même si ça n’est pas toujours évident à remarquer, nous sommes tout de même des amis. Je veille sur toi et tu veilles sur moi, ça fait de nous un peu plus que des connaissances, non ? Est-ce si difficile à accepter pour toi de s’attacher à quelqu’un ? »
Tatiana baissa les yeux.
« Black ! Petrowski ! » apostropha Townsend « Vous avez fini de bavarder ? Finissez votre devoir plutôt ! »
« C’est fait. » marmonna Sirius.
Townsend ramassa le parchemin qu’il lui tendait et les intima au silence jusqu’à la fin du cours. Ce n’était d’ailleurs pas vraiment la peine de le leur imposer, ils n’avaient plus du tout envie de parler et se contentèrent de fixer leur table les bras croisés et les sourcils froncés.
Pendant ce temps, Peter assurait à Remus que tous ces nœuds dans le bois signifiaient que l’arbre avait eu du mal à pousser. Remus lui rappela alors qu’ils étaient censés lire l’avenir et non le passé. Ils tentèrent d’ébaucher quelque chose, mais en désespoir de cause, ils griffonnèrent quelques banalités et entamèrent une partie de petits chevaux magiques sous la table.
James, lui, avait plus de fil à retordre. Il se disputait avec Elvira sur l’interprétation des sillons. Tous deux étaient absolument persuadés d’avoir raison et c’était à qui aurait le dernier mot. Finalement, personne ne démordit de sa position et ils rendirent chacun un parchemin.



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Elève
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MessagePosté le : 30 Déc 2005 15:54
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Citation :
La fin de journée trouva Sirius affalé dans un fauteuil de la salle commune de Gryffondor. Le feu crépitait doucement et la plupart des élèves étaient encore dehors à profiter des derniers rayons de soleil, ou dans la bibliothèque finissant leurs devoirs. Quelques quatrièmes années disputaient une partie d’échec plus loin et la petite Virginia Potter dormait paisiblement dans un Rocking-Chair. Sirius était occupé à lire le dernier tome des Agents très secrets intitulé Le mystère du vampire pendu. Il fut rapidement dérangé par Frank, Alice, Camille Torres et Mathilde Cooper qui s’installèrent sur le divan à côté de lui. Frank tenait La gazette du Sorcier dans sa main droite.
« Tu as lu le numéro de ce matin Sirius ? » lui demanda-t-il
« Non, pas eu le temps. Quelque chose d’intéressant ? Raconte. » répliqua Sirius d’un ton peu intéressé. La gazette relatait rarement quelque chose qui vaille qu’il la lise ces derniers temps. Beaucoup de suppositions, la plupart farfelues, et assez peu de faits, de réponses aux questions qu’il se posait.
« Il semblerait que Tu-sais-qui ait encore frappé… Beavis Jorkins a été retrouvé mort avec la marque des ténèbres flottant au-dessus de son corps… »
« Jorkins ? De la famille de Bertha ? » demanda Sirius dont l’attention avait été complètement captée cette fois.
Bertha Jorkins était une élève de septième année à Serdaigle. Sirius ne la connaissait pas vraiment, mais n’en était pas moins révolté pour elle.
« Son père… Il travaillait au département de la coopération magique internationale. »
« Ce sera bientôt nos familles qui vont trinquer… » déclara Sirius d’un ton résigné. « Quoi que la mienne risque d’être épargnée un peu plus longtemps… D’ici à ce que Petit-Regulus-Chéri aille s’enrôler chez les mangemorts il y a peu… »
« Ne m’en parle pas… » soupira Frank « Chaque jour j’ai peur de lire le nom de mes parents dans le journal… Et d’ici on ne peut rien faire à part assister impuissants à l’hécatombe. Alors qu’on sait qu’ils ont besoin d’hommes dehors, qu’ils se battent à un contre dix… »
« On se battra Frank ! Patience, il ne reste que quelques mois à attendre. » déclara calmement Sirius en se promettant de tout faire pour faire entrer Frank dans l’Ordre du Phénix, il faudrait qu’il en parle à James.
« Si tu te bats, je me battrai à tes côtés ! Pas question que de rester toute seule à m’inquiéter à la maison ! » s’exclama Alice en se blottissant contre Frank.
« Eh vous deux ! » s’écria Camille « Vous ne croyez quand même pas que je vais vous laisser aller au casse-pipe sans moi ? Frank, je voudrais bien savoir ce que tu ferais sans moi pour veiller sur tes arrières ! Déjà que pour faire une valise correctement il faut toujours que je passe vérifier que tu n’as rien oublié… Alors si ta vie est en jeu, tu auras plutôt intérêt à m’avoir à portée de main ! »
Frank lui adressa un sourire affectueux et lui ébouriffa les cheveux.
« Mais évidemment que je ne pars pas sans toi Camille ! »
Camille et Frank se connaissaient depuis toujours. La mère de Camille avait été la nourrice de Frank, ils étaient pour ainsi dire frère et sœur de lait. Lorsque Mrs. Torres s’occupait de Frank, elle emmenait Camille avec elle. Ils avaient donc grandi ensemble, habitant juste à côté l’un de l’autre. Et lorsque Frank n’avait plus eu besoin de nourrice, ils avaient continué à passer tous leurs après-midi ensemble à courir les bois, construire des cabanes dans les arbres, jouer des tours aux voisins… Ils étaient passés experts dans l’art de la bombe à eau ou des cordelettes tendues entre deux arbres pour faire trébucher les promeneurs aventureux. Mrs. Londubat n’appréciait pas tellement cette amitié, elle trouvait Camille trop délurée pour son fils unique et adoré, mais elle avait eu beau tout faire pour saper la réputation de la petite voisine, Frank et elle étaient inséparables pour la vie.
« Et Léandre ? » demanda Alice « Que va-t-il dire si tu l’abandonnes pour nous suivre ? »
« Léandre ? Il n’aura pas le choix, il va m’accompagner ! Mon preux chevalier va monter sur son cheval et venir nous défendre ! On ferait une bonne équipée, non ? »
« Ca a l’air sympa votre histoire ! » s’exclama Mathilde Cooper « Je peux me joindre à vous ? »
« Ah non… Désolée, tu es Française, on n’a jamais vu des armées anglaises accueillir des étrangers… En plus t’es une fille ! » répliqua Camille avec une moue moqueuse.
« Et toi alors ! » rétorqua Mathilde à sa meilleure amie « Avec ta taille de guêpe, tes boucles d’or et tes tâches de rousseur, tu crois que tu es crédible comme soldat ? »
Camille se jeta sur Mathilde en riant et fit mine de lui décocher un crochet du droit. Mathilde envoya son amie au tapis et les deux commencèrent à faire semblant de se livrer une bataille acharnée, riant plus qu’autre chose.
« Ah, des filles qui se battent, ça ne vaut rien… » soupira Sirius.
« Camille, Mathilde, ne m’obligez pas à me lever pour vous séparer, je suis très bien installé sur ce canapé… » déclara Frank placidement.
« Qu’est-ce qu’il se passe ici ? » demanda James qui venait d’entrer.
« Rien de grave. Elles ont fini. Hein, vous avez fini les filles ? » dit Frank en haussant le ton.
Les deux filles se relevèrent et se recoiffèrent pendant que James prenait place sur le fauteuil accolé à celui de Sirius.
« J’ai rendez-vous avec Léandre, je vous laisse surveiller Mathilde… » s’exclama Camille avec une lueur d’amusement dans ses yeux qui pétillaient de malice.
« Je vais faire un tour à la bibliothèque, j’ai des recherches à faire ! » déclara Mathilde avant de disparaître derrière le portrait de la grosse dame.
« Depuis quand est-ce que je fais fuir les filles ? » demanda James en fronçant les sourcils.
« Tu devrais peut-être réviser ta coiffure Prongs… Ou c’est peut-être cette marque rouge sur ta joue… » proposa Sirius.
« Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » demanda Frank
« Euh… J’ai rompu avec Valentina et elle l’a assez mal pris… » répondit James.
« Il était temps… » constata Sirius. « Cette fille n’était pas pour toi ! »
« Elle avait l’air de penser le contraire. Elle s’est mise à crier comme une hystérique, et m’a giflé. »
« Tu fais un de ces effets aux filles… » observa Frank assez amusé par la situation. « On ne m’a jamais fait ça à moi… »
« C’est parce que toi, tu es un gentleman. » décréta Alice.
« Ca veut dire quoi ça ? » demanda James se demandant s’il devait se vexer ou non.
« Tu comprendras quand tu seras plus grand ! » répliqua la jeune fille.
James voulut répondre, mais il fut interrompu par l’arrivée en trombe d’Augusta dans la salle commune. Elle maugréait quelque chose dans sa barbe et se jeta avec colère dans le canapé près de l’escalier, suivie de près par Thomas Campbell, son meilleur ami, et Lizzie qui tentait de la calmer par des paroles apaisantes.
James s’approcha d’eux et s’agenouilla devant sa petite sœur.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? »
« Je hais Slughorn ! Il m’a donné un devoir supplémentaire à faire parce que ma potion n’était pas assez rouge, alors que Harper a fait exactement la même et n’en a pas eu. Tout ça parce que son oncle est ministre de la justice magique. Et Slughorn m’a mise en retenue vendredi parce que j’ai eu le malheur de le dire trop fort ! »
James réprima un éclat de rire, sa sœur avait vraiment un sale caractère quand elle s’y mettait.
« Evites de critiquer les profs devant eux ou de dire qu’ils font du favoritisme, ils n’apprécient pas beaucoup, même si c’est vrai. Et pour ton devoir je t’aiderai à le faire ! »
« Merci James ! N’empêche que le vieux Slug, il va me le payer ! »
« Calme-toi Gussie ! Et évites de suivre les traces de ton frère adoré » s’exclama James en déposant un baiser apaisant sur le front de la fillette.
Elle sourit et haussa les épaules comme pour dire : « Tu peux dire ce que tu veux, ça ne m’empêchera pas de me venger si j’en ai envie. »
James retourne s’asseoir et dit d’un ton amusé à Sirius :
« Les profs sont peut-être ravis de nous voir partir à la fin de l’année, mais moi je te le dis, tant qu’il y aura un Potter à Poudlard, ils n’auront pas fini d’en voir de toutes les couleurs ! »

Sirius courait dans les couloirs déserts de Poudlard, il se retourna pour voir si James et Peter le suivaient et fit tomber ses livres. Ils ne s’étaient pas réveillés à temps pour aller en cours ce matin, Frank les avait secoués en remontant de la Grande Salle après avoir pris son petit déjeuner, étonné que les garçons ne soient pas encore levés. Frank était discret, il ne posait jamais de questions gênantes. Il avait bien remarqué que Remus était souvent malade et passait beaucoup de temps à l’infirmerie, il supposait simplement que le jeune garçon avait une santé fragile. Bien sûr il savait aussi que les trois autres passaient un certain nombre de nuits dehors lorsque Remus était malade, ils revenaient sur le coup de cinq heures du matin et entendaient rarement le réveil deux heures plus tard. Il ne leur avait jamais demandé ce qu’ils faisaient jusqu’à si tard hors de leur lit, s’ils avaient eu envie qu’il le sache, ils lui auraient parlé. Il se contentait de leur servir de réveil matin quelques matins par mois.
Par chance, ce matin-là ils avaient le vieux Balthus en cours. C’était leur professeur de défense contre les forces du mal, et également le chef de leur maison. Un vieil ours qui avait pris toute la classe en affection depuis leur première année. Le vieux Balthus (professeur Eliott officiellement, mais James avait entendu toute son enfance son père, qui était un grand ami de Balthus Eliott, le désigner ainsi et c’était tout naturellement que tous les Gryffondors s’étaient mis à l’appeler ainsi entre eux) avait derrière lui une vingtaine d’années d’enseignement à Poudlard, et il avait pris ses aises dans le château. Ainsi chaque matin, il prenait le temps de manger en discutant avec ses collègues, et arrivait rarement à l’heure pile pour le premier cours.
En effet, James, Sirius et Peter arrivèrent devant la porte juste au moment où le vieux Balthus l’ouvrait.
« Bonjour mes enfants, le timing est parfait. Entrez donc ! » dit-il avec un large sourire paternel, leur tenant la porte.
Avec un signe de tête reconnaissant, les trois garçons entrèrent et se dépêchèrent de s’asseoir dans un coin.
« Je vais vous parler d’un travail un peu particulier que je vais vous demander cette année. » commença le vieux professeur.
Alors que le petit professeur Flitwick avait toutes les peines du monde à éveiller ces jeunes le matin ou juste après le déjeuner, la voix forte et grave du professeur Eliott captait immédiatement l’attention de toute la classe. Le vieux Balthus n’avait jamais besoin de faire preuve d’autorité avec ses élèves, il ressemblait même plus à un grand-père bienveillant qu’à un professeur. Les adolescents l’écoutaient et le respectaient tout naturellement, car ils étaient avides des histoires que le vieux Balthus leur distribuait, un cours de ce professeur n’était jamais ennuyeux. Il avait beaucoup combattu les forces du mal et savait distiller son expérience aux jeunes oreilles, il avait le talent des vieux conteurs. Il aimait enseigner et rien ne lui procurait autant de satisfaction que de voir ses élèves sortir de Poudlard, fin prêts à se défendre. Ne prenant pas les cours du vieux professeur comme une contrainte, mais plus comme un moment de détente, ils assimilaient très vite tout ce qu’Eliott voulait leur faire passer. Et en ces temps de guerre, il avait pris son rôle très au sérieux. Il avait eu à cœur de leur faire prendre conscience des dangers qui les attendaient dehors, et surtout de leur donner les moyens de s’en sortir. Et il n’était pas peu fier de dire qu’il avait fait du bon travail avec cette classe-là. Ils avaient un niveau très élevé en défense contre les forces du mal. Il ne leur restait plus qu’à utiliser leurs armes à bon escient…
« Cette année, je ne vais pas vous enseigner ce que je veux que vous acquériez. » Continua-t-il « Je vais vous montrer le chemin et vous donner les moyens de le découvrir vous-même. »
Les adolescents le regardaient en fronçant les sourcils. Que racontait le vieux Balthus ?
« Je n’ai plus rien à vous apprendre en ce qui concerne les sortilèges de défense ou les moyens de vaincre une créature maléfique. Sur le plan technique, vous avez toutes les armes possibles et inimaginables à votre disposition, et vous les maîtrisez amplement. Ce que je veux que vous appreniez cette année, c’est la défense en équipe. Si un petit groupe d’entre vous se trouve attaqué, je veux que vous sachiez vous défendre tous ensemble et non chacun dans son coin. J’ai soumis ce projet aux classes de septième année de chaque maison, et voilà comment nous allons procéder. Vous allez former quatre équipes, pour faciliter le travail, une équipe sera formée de tous les septièmes années d’une même maison. Vous allez désigner l’un de vous comme le Combattant Principal. Pendant quelques mois, vous allez vous exercer à transmettre toutes vos énergies, physiques, mentales et magiques, au Combattant principal. En janvier, il y aura l’affrontement des quatre maisons. Les combattants principaux s’assiéront chacun dans un coin d’un carré, et le reste de l’équipe s’assiéra derrière son meneur. Il ne s’agira pas d’un combat à coups de sorts. Tous les combattants entreront dans une sorte de transe, et celui qui gagnera sera celui qui tiendra le plus longtemps. Plus la puissance que vous transmettrez à votre meneur sera importante et bien dirigée, plus il tiendra longtemps. A partir de maintenant c’est à vous de jouer. Vous allez commencer par choisir le combattant principal. Ensuite ce sera à vous de trouver le moyen de lui insuffler le plus de puissance possible. Ce n’est pas au nombre de sorciers qui soutiennent le meneur que la puissance est proportionnelle, mais à la volonté qu’ils y mettent. »

« Le vieux Balthus est complètement fou ! » s’exclama Hestia Jones le soir-même, alors qu’elle discutait avec ses amies dans le dortoir avant l’extinction des feux.
« Il n’est pas fou, c’est extrêmement important ce qu’il nous fait faire… » protesta Lily en pliant sa robe de sorcière sur sa chaise.
« Peut-être mais ça va nous demander un travail énorme… » rétorqua Hestia.
« Tu seras peut-être bien contente d’avoir fait tout ce travail lorsque tu te trouveras face à une armée de mangemorts, à 3 contre 6 ! »
« Le problème… » intervint Alice qui se démêlait les cheveux devant la coiffeuse « C’est qu’il enseigne ça à tout le monde. Hors vous savez tout comme moi, qu’il y a sûrement 7 ou 8 apprentis mangemorts dans les autres maisons… Et ils se serviront de ça contre nous… »
« En attendant, ça nous promet des heures joyeuses en compagnie des quatre Gus du dortoir d’en face… » répliqua Hestia en levant les yeux au ciel.
« Où sont Camille et Mathilde ? » demanda Lily.
« Camille doit être quelque part dans le parc à se frotter contre son Léandre… Et je crois que Mathilde est à la bibliothèque… » répondit Alice.
« Qu’est-ce qu’elle fait toujours à la bibliothèque celle-là ? Elle n’est pourtant pas si studieuse ! » s’exclama Hestia.
« Elle dit qu’elle a des recherches à faire… Je ne sais pas sur quoi. » répondit Lily en haussant les épaules.
« Dis Dorcas ! Si on t’ennuie tu peux nous le dire ! » s’exclama Hestia en arrachant la couverture qui tenait chaud à son amie.
La jeune fille était occupée à lire un magazine et n’avait pas écouté un mot de ce que racontaient ses trois amies.
« Eh ! Il fait froid, laisse-moi ma couverture ! » s’écria-t-elle en jetant un regard meurtrier à l’aventureuse qui avait osé la déranger.
« Qu’est-ce que tu lis de si intéressant ? » demanda Hestia en se glissant sous la couverture aux côtés de Dorcas. « Tiens fais-moi une petite place que je lise avec toi. »
« C’est un article sur les Weirdies. »
« Les quoi ? » demanda Lily
« Ce ne sont pas celles qui chantaient Wild weird witch ? » demanda Alice
« Si ! » s’exclama Hestia en se mettant à fredonner un air entraînant, vite suivie par Dorcas et Alice.
Les trois filles éclatèrent de rire, alors que Lily ne comprenait rien.
« J’avais complètement oublié !!! » s’exclama Hestia.
« J’adorais cette chanson ! » renchérit Dorcas.
« Avec mes sœurs on connaissait la chorégraphie par cœur ! » ajouta Alice en enchaînant trois pas de danses et en tortillant des fesses.
« Oui c’était un truc comme ça ! » confirma Dorcas.
« Quelqu’un va éclairer ma lanterne ? » intervint Lily
Elle était la seule à avoir grandi dans le monde moldu et se sentait parfois un peu en décalage dans certaines conversations.
« C’était un groupe de filles super à la mode il y a une dizaine d’années. On a toutes dansé sur leur tube quand on avait six ou sept ans ! » expliqua Alice. « Ca fait des années qu’on n’en a plus entendu parler. Je me demande bien ce qu’elles deviennent. »
« Justement, c’est le sujet de l’article. » répondit Dorcas. « Il semblerait que Jenny se soit mariée avec leur guitariste, mais apparemment il l’a largué il y a deux ans pour sa sœur. Kiera est partie vivre quelque part en Afrique et on n’a plus de nouvelles d’elle. Et Mary-Jade a dilapidé toute sa fortune en quelques mois, maintenant elle habite en prison pour avoir escroqué un vieux bonhomme. »
« Ca y est, le mythe est tombé… » déclara Hestia « C’est fou tout ce qu’il peut se passer en dix ans. Je me demande bien où on en sera, nous… »
« Oh ! Toi tu seras mariée avec Fabian ! » s’exclama Lily. « Vous habiterez une grande maison à la campagne avec vos cinq enfants, vous vivrez au milieu des créatures des bois. Les frères et sœurs de Fabian seront installés pas très loin de chez vous, et vous ferez des réunions de famille tous les dimanches ! On adorera venir chez vous, parce que ce sera toujours chaleureux et gai. »
Fabian Prewett et Hestia Jones sortaient ensemble depuis plusieurs années, c’était le couple le plus solide de Poudlard. Hestia avait grandi en pleine campagne, la seule maison à proximité était celle des Prewett. Les Prewett avaient de nombreux enfants, ceux avec qui Hestia avait le plus joué était Fabian qui avait son âge et Gideon qui avait à peine un an de plus. Lorsque la mère d’Hestia était morte à la naissance de sa petite sœur, Gwenog, les parents Prewett avaient pris soin des deux petites filles comme des leurs, d’autant que leur père, joueur de Quidditch professionnel, était souvent absent. Aux yeux de tous maintenant, Hestia et Fabian étaient liés à vie, les voir se séparer paraissait inconcevable. L’an dernier, le journal de l’école les avait élus Couple le mieux assorti de l’année. Ca avait beaucoup fait rire Hestia, mais la plupart des filles prenaient ce titre très au sérieux et rêvaient de se trouver un Fabian !
« Quant à Alice » reprit Dorcas. « Elle aura épousé Frank après de longues études de botanique. Frank, lui, sera Auror. Vous aurez eu votre premier enfant avant d’avoir tout à fait terminé vos études, ça n’était pas vraiment prévu, mais avec un peu d’organisation ça se sera très bien passé. Vous formerez une petite famille parfaite avec un fils et une fille. La fille s’appellera quelque chose comme Bethany, et le garçon Branwell. Ils seront promis à un grand avenir, avec une intelligence supérieure à la moyenne, ils battront de loin tous nos enfants en classe, d’ailleurs les nôtres trouveront ça bien pratique de pouvoir copier sur eux ! Le seul problème ma pauvre, ce sera ta belle-mère… Tu voudras apprendre la vraie vie à tes enfants et les emmener dans la roulotte de ton père, mais Mrs. Londubat vous aura fait construire une maison accolée à la sienne pour pouvoir venir vous voir tous les jours. Et elle voudra garder tes deux enfants, quand toi tu voudras les confier à tes sœurs… Bon courage ma chère Alice ! »
« C’est vrai qu’elle est un peu envahissante la mère de Frank… Un peu effrayante des fois… Je serais curieuse de voir comment elle réagirait en rencontrant mon père… »
Alice avait eu une enfance un peu spéciale. Elle avait grandi dans une roulotte entre son père et ses quatre sœurs. Sa grand-mère et ses oncles et tantes vivaient dans les autres roulottes autour. La plupart du temps ils voyageaient tous ensemble, pas toujours. Ils faisaient partie d’une famille de sorciers itinérants, ne se fixant jamais nulle part, se déplaçant au gré de leurs envies, proches de la nature et vivant au rythme du soleil et des saisons. La mère d’Alice était partie après la naissance d’Annie, la petite sœur d’Alice, elle n’était pas une itinérante. Elle avait cru qu’elle pourrait s’y faire mais elle n’avait pas pu. Alors elle avait laissé ses cinq filles à leur père et était partie refaire sa vie dans une vraie maison. Alice avait été élevée par son père, sa grand-mère, ses tantes et ses sœurs aînées, elle était le fruit d’une éducation communautaire. Elle était très fière de la manière dont elle avait grandi, elle était ouverte à tout, connaissait les plantes mieux que quiconque, elle avait rencontré des gens très différents et vu toutes sortes de paysages. Frank, lui, avait eu une enfance des plus conformistes. Il était le seul enfant d’une mère un peu possessive, qui était très fière de son fiston. Frank était très bohème, probablement la raison pour laquelle il était tombé amoureux d’Alice. Il avait expliqué très calmement à sa mère qu’il allait falloir qu’elle se fasse à Alice, sans quoi elle ne le verrait plus beaucoup. Mrs. Londubat avait donc accepté de recevoir Alice chez elle dès que son fils en émettrait le désir, mais à la longue, la cohabitation risquait de devenir explosive !
« Je ne voudrais pas être à ta place ma pauvre Alice… » se moqua Lily.
« Tu peux toujours parler, toi ! Tu ne sais pas encore ce qui t’attend… » répliqua Alice
« Je m’assurerai de trouver un garçon qui n’ait pas de famille, comme ça il y aura beaucoup moins de problèmes ! »
« Tu prendras ce qui te tombera dessus ma chérie ! Avec tes grandes idées de trouver un type intelligent, tu vas bien finir par tomber raide dingue d’un rigolo ! Je me méfie des grands discours… Et tu achèteras une maison immense pour loger tes parents qui se seront brouillés avec ta charmante petite sœur, et toute la famille de ton mari ! Et tu pesteras tous les matins contre tes copines qui avaient vu clair dans ton avenir ! Tu te demanderas pourquoi tu as laissé tomber tes idéaux, tout ça pour un coup de cœur ! Alors tu diras à ton mari ‘C’est eux ou moi !’. Et vous partirez vous installer rien que tous les deux, et vous serez très heureux et aurez beaucoup d’enfants à lunettes ! »
« Pourquoi à lunettes ? » demanda Lily entre deux éclats de rire.
« A cause de tes idées d’avoir des petits intellos ! Tu leur feras lire des tas de bouquins, ça leur bousillera la vue. Mais comme leur père sera un rigolo, ils resteront eux-mêmes des rigolos, quoi que tu puisses y faire ! Va falloir te résigner, tu vas avoir une tripotée de petits rigolos à lunettes ! »
« C’est très sympa ce portrait que tu me dresses ma petite Alice ! »
« A toi de me prouver que j’ai tort ! Trouves vite ton intello sans famille. »
« Et moi ? » intervint Dorcas.
« Toi ? Toi, tu es déjà un cas désespéré ! » constata Hestia. « Personne ne voudra de toi et de ton caractère de cochon. Tu hériteras de la fortune de ta famille, tu voyageras dans le monde entier, tu seras la bienfaitrice des associations et la grande dame guindée qui fait peur aux enfants. Mais nos gamins à nous t’adoreront ! Tu seras la tata qui les emmène dans tous les endroits interdits et qui leur ramène toujours des cadeaux sous son grand manteau. Et quand ils seront grands, c’est vers toi qu’ils viendront se confier quand leurs parents seront devenus de vieux cons ! »
« Pourquoi pas… » se contenta de répondre Dorcas en se levant.
Elle s’approcha de la coiffeuse pour se faire une natte pour la nuit. Mais en jetant un œil sur la table elle remarqua que quelque chose manquait…
« Les filles, quelqu’un a vu mon médaillon ? »
« Lequel ? » demanda Alice.
« Mon médaillon, celui que je porte toujours… en fer forgé avec la pierre qui scintille au milieu ! Je l’avais posé ici… »
« Tu as du le mettre autre part… » répondit tranquillement Lily.
« Si je l’ai perdu, ma mère va me tuer ! C’est un bijou de famille très ancien ! Je lui ai promis de ne jamais l’enlever et d’y faire très attention ! »
« Alors pourquoi l’as-tu enlevé ? » demanda très logiquement Hestia.
« Parce que je voulais aller nager dans le lac ce midi et que j’avais peur de l’y perdre. Enfin les filles ! Aidez-moi à chercher ! » s’exclama-t-elle alors que les trois autres filles se mettaient au lit.
« Tu le chercheras demain Dorcas ! Je suis fatiguée… » protesta Hestia.
« Non, plus on attend moins on retrouve les choses ! » s’écria Dorcas sur un ton franchement agacé.
« Tu as regardé dans la poche de ta cape ? » demanda Lily.
« Je ne l’ai pas mis dans ma cape mais sur la coiffeuse ! »
« Mais de toute évidence, il n’y est pas, donc au lieu de fixer l’endroit où il devrait se trouver, cherche dans les autres endroits où tu aurais pu le mettre… »
Dorcas chercha sa cape et fouilla les poches. On vit alors un sourire de soulagement se dessiner sur son visage alors qu’elle en extrayait le fameux médaillon. Elle le rattacha immédiatement derrière sa nuque, et alla embrasser Lily.
« Merci ma belle ! »
« Désormais tu ne l’enlèveras plus ! » soupira Lily « Aller bonne nuit ! »

Sirius profita d’un cours de botanique commun avec les Serpentards pour glisser le livre interdit de divination dans le sac de Tatiana. Il n’avait pas envie de reprendre la discussion avec elle, et savait que malgré ce qu’elle voulait bien faire croire, cela lui ferait plaisir. Il se retourna ensuite vers James qui tentait d’arroser une plante rétive, qui lui recrachait au visage toute l’eau qu’il versait. S’ils ne réussissaient pas ce cours-là, la peau de vache qui leur servait de professeur risquait de leur mettre une retenue, or ils en avaient déjà deux cette semaine. Une pour avoir jeté un sort – amplement mérité – à Snape, et une autre pour s’être fait prendre samedi soir dans les couloirs, alors qu’ils se dirigeaient vers les cuisines pour un réapprovisionnement en sucreries. Et le fait que Remus soit préfet, au lieu de leur faire sauter des heures de retenue, avait tendance à empirer les choses : les professeurs lui faisaient des remontrances pour participer à ce genre de péripéties, et pour ne pas arriver à calmer les ardeurs de ses amis. Quand ils y repensaient, James et Sirius n’étaient pas très fiers… Et chaque fois ils se promettaient de ne plus entraîner Remus dans ce genre d’histoire, mais Remus n’était pas non plus du genre à rester derrière.
« Psss, les gars, vous vous en sortez ? » demanda justement Remus qui était assis derrière.
« Pas vraiment… » répondit un James trempé.
Remus leur tendit alors un petit papier sur lequel il avait noté toutes les astuces pour s’occuper de l’étrange plante.
James et Sirius excellaient dans un certain nombre de matières, mais la botanique, c’était loin d’être leur fort ! Et puis ils détestaient ça.
Une fois leur travail terminé, à peu près correctement, Sirius surprit le regard de James un peu trop fixe. Il le suivit et…
« Prongs ! Arrête de baver sur Evans ! Tu n’as aucune chance. »
« Tu m’ennuies Black ! Laisse-moi faire ce que je veux de ma vie. »
« James mon ami ! » reprit Sirius d’un ton solennel « Je t’aime, et c’est mon devoir de te le dire quand tu vas droit dans le mur. »
« Oh ! Lâches-moi ! Ce que tu peux être bête… »
« Non mais, tente ta chance avec Mathilde Cooper plutôt. »
« Elle parle trop ! Elle me fatigue. »
« Oui je sais moi aussi… » reconnut Sirius
« Alors pourquoi tu me la proposes ? »
« Débrouille-toi tout seul tu m’agaces ! »
« C’est bien ce que je comptais faire ! »
Et James s’éloigna, laissant Sirius ranger ses affaires seul, le cours était terminé. A la droite de Sirius se trouvaient Snape et Bellatrix. A travers le brouhaha, Sirius arrivait à capter des bribes de dispute.
« Tu dois trouver autre chose ! » disait Bellatrix.
« Laisse-moi ! C’est à moi qu’on a confié cette mission, ne t’emmêle pas ! » répondait Snape.
« Mais ce ne sera jamais prêt à temps ! Il ne va pas être content du tout ! »
« Ce sera prêt à temps je te l’assure, j’ai la situation en main ! »
Sirius n’arrivait pas à entendre qui n’allait pas être content, mais ce qui était sûr, c’était que Snape et Bellatrix n’étaient pas d’accord du tout ! Sirius n’aurait pas été surpris de voir sa cousine mordre le Serpentard, tant elle avait l’air en colère ! Mais les deux s’éloignèrent avant que Sirius n’ait pu en saisir plus. Qu’est-ce qu’ils traficotaient ? Il aurait été bien curieux de le savoir… Il pourrait peut-être demander à Elvira… Il s’exécuta le midi même, mais la jeune fille s’offusqua.
« Tu veux que j’espionne ta cousine et Snape ? Non mais pour qui tu me prends Black ? »
« Je suis sûr qu’ils font un truc pas net ! »
« Toi et mon cousin, vous passez votre temps à préparer des trucs pas nets, c’est pas pour ça que je viens mettre mon nez dans vos affaires ! »
« Elvira ! S’il te plait ! Pour une fois que je te demande quelque chose… »
« C’est non ! Combien de fois veux-tu que je te le répète ! Ce n’est pas dans mes habitudes de me mêler de la vie des gens. Maintenant laisse-moi déjeuner tranquille ! »
Sirius s’éloigna dépité. Il ne pouvait même pas tirer parti du fait d’avoir des amis chez Serpentard…

Il faisait nuit de plus en plus tôt, James, Remus, Peter et Sirius en profitèrent pour aller faire leurs devoirs d’astronomie en plein air après dîner. Il y avait déjà Lestranges, Avery et Rosier dans la tour d’astronomie, et il valait mieux ne pas trop mélanger les genres si on ne voulait pas que ça se termine en pugilat… Le ciel était clair, et la soirée juste assez fraîche.
« Alors Prongs, Halloween approche, tu es en train de préparer quelques blagues ? » demanda Remus.
Chaque année à Halloween, James parfois aidé de Sirius, jouait des tours à ses camarades durant toute la journée. Rien de méchant, juste de quoi les effrayer un peu. A quoi servirait Halloween sinon ?
« J’y travaille, j’y travaille… Il va falloir que je fasse attention, l’an dernier Graziella a décidé de se venger, elle m’avait collé une chauve-souris dans mon placard… »
« Je sais » répliqua Peter « Elle m’a sauté dessus quand j’ai crié et m’a griffé toute l’épaule, j’ai passé l’après-midi chez Pomfresh… »
« James a une famille charmante ! » s’exclama Sirius ironique.
« Tu ne dis pas ça quand ma mère t’accueille à bras ouvert dès que tu n’as plus de toit sous lequel dormir… »
« Je plaisante Prongsie ! J’adore ta famille, on ne s’ennuie jamais chez vous ! Et ta mère cuisine divinement bien ! »
Soudain James entendit des bruissements derrière eux, il saisit sa baguette fermement et fit volte-face.
« Qui va là ? » hurla-t-il
Dans l’obscurité, apparut une frêle silhouette, que James ne reconnut pas immédiatement.
« Calme-toi Potter, ce n’est que moi… » dit doucement la voix de Tatiana Petrowski.
« C’est une manie de Serpentard d’arriver comme ça en tapinois ? » demanda James un peu plus agressivement qu’il ne l’aurait voulu, en se rasseyant.
« Excuse-moi, je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un, je ne voulais faire peur à personne… Et puis je n’arrive pas en tapinois ! C’est ma faute à moi si tu es un rapide de la baguette ? »
James ronchonna quelque chose d’incompréhensible en réponse.
« Quand tu auras appris à parler Potter tu repasseras ! » jeta Tatiana. « Quand je me fais insulter j’aime autant comprendre pour pouvoir répondre. »
Avant que James ne réponde, Remus l’attrapa par le bras et se leva.
« James, Peter, on devait finir notre devoir de potions, on ferait bien d’y aller maintenant. Sirius tu nous rejoindras quand tu auras fini ta constellation ? »
« Mais j’ai fini tout me devoirs ! » protesta James.
Remus lui jeta un regard assassin et le tira par le bras.
« Viens je te dis ! Tu vas m’aider pour mon devoir, je ne l’ai pas fait. »
« Mais… »
Le reste de la phrase fut inaudible pour Sirius et Tatiana car Remus avait tiré James derrière lui. Peter ramassa en hâte ses affaires et courut derrière les deux autres.
« Attendez-moi ! »
Tatiana s’assit à côté de Sirius qui finissait de dessiner sa constellation.
« Merci pour le livre. » murmura-t-elle.
« De rien. »
« Andromède n’est pas ici » dit-elle doucement en prenant la plume des mains de Sirius et en corrigeant son schéma.
« Mais si ! Regardes là-haut ! » protesta Sirius.
« Ce n’est pas Andromède qui brille comme ça, Andromède est plus loin… Enfin tu fais comme tu veux ! »
« Non, tu dois avoir raison. » admit-il en effaçant son tracé précédent. « Tu n’as pas froid ? »
« Si un peu. Je suis sortie tout de suite après dîner, je ne suis pas passée chercher ma cape au donjon. »
Tatiana serrait bien fermé contre elle un gros gilet en laine qui ne suffisait plus à avoir chaud un soir d’octobre bien entamé.
« Prends ma cape. » proposa Sirius
« Non ça va. »
« On devrait rentrer alors. »
« Ca va je te dis. J’ai plus l’habitude des grands froids que toi. Les hivers étaient rudes en Russie. Je viens de recevoir une lettre de Sérioja. »
Sérioja était le frère aîné de Tatiana, il avait vingt-quatre ans. Elle avait un autre frère, Pétia, qui avait vingt-trois ans. Mais à vrai dire, c’était Sérioja qu’elle préférait, il était plus posé, plus protecteur, plus rassurant. Pétia était impulsif, un jeune chien fou. Elle n’avait aucun contrôle sur Pétia et elle n’aimait pas ça, tandis qu’elle avait une grande influence sur Sérioja.
« Qu’est-ce qu’il devient ? » demanda Sirius
« Il sillonne les routes d’Angleterre pour soigner les blessés. Je pense qu’il est peut-être rentré dans un groupe de résistance mais qu’il ne peut pas me le dire. J’ai peur pour lui si tu savais… Et Pétia est parti se battre aussi, sur un coup de tête comme d’habitude, personne ne sait où il est… Je suis inquiète si tu savais… »
Sirius crut déceler des larmes dans la voix de la jeune fille, mais il faisait sombre et il ne distinguait pas bien son expression. Elle frissonnait maintenant. Il la recouvrit de sa cape et l’entoura de son bras, la serrant le plus fort qu’il put.
« Pétia est intelligent, je suis sûr qu’il va bien s’en sortir. Il écrira bientôt ne t’en fais pas. Et Sérioja n’est pas en première ligne, il est avec les guérisseurs, il risque moins… »
« Je ne m’inquiète pas pour Pétia, c’est tout à fait son genre de disparaître sans nous tenir au courant de rien. Mais Sérioja est tout à fait du style à se précipiter sur un blessé quand la bataille flambe pour le sauver. Qui peut me dire qu’il ne prendra un ricochet ou un sort perdu, même s’il n’est pas visé personnellement. » Cette fois Tatiana pleurait pour de bon, s’accrochant à Sirius. « Je savais bien que ni l’un ni l’autre ne resterait dans son coin à attendre que ça se passe, mais je ne pensais pas qu’ils partiraient si vite… S’il leur arrive quelque chose… Je n’ai plus qu’eux Sirius ! »
Sirius pensa qu’au moins ses frères à elle étaient partis se battre dans le bon camp, qu’il n’en serait probablement pas de même pour son propre frère. Il n’en dit rien évidemment.
« Je suis là moi… » murmura-t-il
Elle hocha imperceptiblement la tête, cachée dans le creux de l’épaule de Sirius. Il attendit qu’elle se calme et qu’elle sèche ses larmes, puis doucement ils se levèrent et marchèrent un peu dans le parc sans un mot. Lorsque la nuit fut totalement tombée, ils se dirigèrent vers le château et se séparèrent. Lorsque Sirius monta dans le dortoir, tout le monde dormait déjà. Il se coucha sans faire de bruit et s’endormit en pensant que les filles étaient vraiment des créatures étranges…

Le 31 octobre au matin, une grande partie des élèves de Poudlard se réveillèrent un peu inquiets, se demandant à quelle sauce ils allaient être mangés… Sirius, lui, n’eut même pas le temps de se le demander, il se réveilla la tête… comment dire ? Enfarinée, empâtée… Ca ne sentait pas le roussi mais plus la citrouille ! Prongs avait encore frappé ! Deux ans auparavant, il avait mis au point une variante du sortilège de têtenbulle, au lieu de se retrouver avec la tête dans une bulle, on se retrouvait avec la tête au milieu d’une citrouille. C’était moyennement agréable pour la victime, mais ça faisait invariablement rire tout le dortoir. Sirius s’en retrouvait la victime pour la 3e année de suite ça allait commencer à devenir lassant… Doucement, il écarta le rideau de son lit, pour découvrir que le malfrat était déjà hors de portée, sûrement dans la grande salle. Remus, Peter et Frank étaient là en revanche, et ne manquèrent pas de se moquer du pauvre garçon. Sirius essuya quelques plaisanteries puis se leva et se dirigea vers la salle de bain, heureusement James s’était amélioré avec le temps, maintenant il parvenait à faire des trous au niveau des yeux, du nez et de la bouche. Après avoir fait rire la galerie et arraché la citrouille par gros morceaux, Sirius prit une douche en forçant sur le savon – l’odeur de citrouille était tenace – et descendit dans la grande salle. Tout le monde était déjà là, par la force des choses Sirius ne pouvait qu’être le dernier, enlever toute trace de citrouille de ses cheveux n’était pas une mince affaire.
« Bien dormi Padfoot ? » demanda James d’un air malicieux.
« Jusqu’au moment où je me suis réveillé ça a été plutôt pas mal. »
« Je savais que tu apprécierais ma petite blague ! Tu as toujours été un garçon de goût… » s’exclama James.
« Il faudra quand même penser à te renouveler mon vieux Prongs… » rétorqua son ami en se sevrant une large louche de porridge.
« Les vieux classiques sont incontournables. Tu réalises que c’est notre dernier halloween à Poudlard ? Qu’est-ce qu’on va faire l’année prochaine ? »
« Tu déguiseras Merlin en épouvantail. Je ne m’en fais pas pour ton imagination James ! Tu es un type plein de ressources… »
« Tu te moques là ? »
« Non, pense-tu… » répondit Sirius en riant.
James observait ses camarades un peu nostalgique. Il ne rêvait que du jour où il serait diplômé et qu’il pourrait aller se battre aux côtés de ses cousins et de son père, mais à vrai dire, il n’avait jamais pensé sérieusement au fait de quitter définitivement Poudlard. Il avait bien du passer un tiers de sa vie dans cette école, il y avait rencontré tous ses amis, c’était étrange de penser que tout cela allait bientôt se terminer. Est-ce qu’une fois sortis du collège ils continueraient à tous se voir ? Certes ils allaient se le jurer la main sur le cœur, mais la vie allait probablement tous les séparer, ils partiraient chacun par des chemins différents… Ils s’enverraient des hiboux de moins en moins souvent, puis finalement ils se perdraient de vue. C’était un peu effrayant.
Le cri d’Augusta un peu plus loin à sa droite le sortit de ses pensées. La petite venait de trouver un doigt dans son chocolat… James éclata de rire, ça marchait à tout les coups ! Il termina son jus de citrouille et se dirigea vers la table des Serpentard, vers Elvira plus précisément, car il ne voulait rien avoir à faire de près ou de loin avec les autres. Il tenta de s’approcher le plus discrètement possible, il voulait parler à sa cousine, pas déclencher les hostilités (pour une fois). Elle était installée à un bout de la table, les ennemis de septième année étaient relativement éloignés, James pouvait se permettre une incursion. Il se glissa juste derrière la chaise d’Elvira et lui passa la main dans les cheveux pour l’avertir de sa présence. Elle avait vraiment les cheveux emmêlés, elle pourrait quand même utiliser un sort pour faire quelque chose ! Il n’aurait pas été surpris de trouver des brindilles dans la crinière broussailleuse…
« James arrête tout de suite ! Je déteste qu’on me touche les cheveux et tu le sais ! » déclara tranquillement mais fermement Elvira sans même se retourner.
« Comment savais-tu que c’était moi ? » demanda son cousin en s’asseyant à côté d’elle.
« Il n’y a que toi dans toute cette école pour passer tes doigts dans mes cheveux. Les autres ont bien trop peur que je ne les morde ! » s’exclama-t-elle avec un petit rire. « Contente de te voir, tu me gratifies rarement de ta présence ! »
« Je te renvois la pareille ! »
« Tes amis ne m’apprécient guère, je sais bien qu’ils me trouvent hautaine. Moi je n’ai pas d’amis pour te détester, tu ne risques rien en venant passer un moment avec ta cousine préférée. »
« Il ne tient qu’à toi de montrer à mes amis que tu es une fille sociable… Je serais curieux de voir ça ! » s’écria James en subtilisant un muffin dans l’assiette d’Elvira.
« Aller, ne fais pas traîner les choses, dis-moi ce que tu veux… » déclara la jeune fille avec un sourire à la fois moqueur et indulgent.
Elle savait que James ne se risquerait pas à la table des Serpentards juste pour tailler une bavette !
« Est-ce que tu as de la poudre d’Armoise ? » demanda James, d’un ton soudain très sérieux.
« Nous y voilà. Oui j’en ai. Qu’est-ce que tu vas en faire ? »
« Ca, se sont mes affaires… »
« Mais c’est ma poudre d’Armoise ! Tu me donnes quoi en échange ? »
« Un gros bisou ? Ma gratitude éternelle ? » tenta James avec un regard implorant.
« Non, je ne marche pas. »
« Elvira ! Ne fais pas ta pimbêche ! »
« Si tu commences à m’insulter James Potter, tu sapes toutes tes chances ! »
« Je te prêterai ma cape d’invisibilité pendant 2 jours. »
« Tu as une cape d’invisibilité ? » s’écria Elvira abasourdie.
« Moins fort, pas besoin que tout le collège soit au courant ! Comment crois-tu qu’on t’a subtilisé tes griffes de dragon cet été avec Roland et Graziella ? »
« C’était vous ? Ca fera une semaine de cape d’invisibilité pour la peine ! »
« Non, pas question, c’était pour une œuvre d’intérêt public ! C’est grâce à la potion qu’on a préparé que ton père a arrêté de ronfler et nous a tous laissé dormir en paix. »
« Tu m’as tout de même volé mes ingrédients ! 5 jours. »
« Accordé. »
« Je t’apporterai un peu de poudre d’Armoise ce midi. »
Marché conclu. Voilà qui laisserait à James une petite heure pour préparer sa potion. Il concoctait une petite farce pour Meadows, Jones, Hall et Evans. En passant derrière Snape, il le vit en train de griffonner sur un parchemin. Que fabriquait le Serpentard ? Il regarda discrètement par dessus son épaule. Des phrases en latin… De la magie noire probablement…
« Tu veux qu’on t’aide à espionner Potter ? »
C’était Bellatrix Black, la cousine de Sirius. Elle regardait James avec son regard hargneux et le menaçait de sa baguette.
« Déguerpis, c’est chez nous ici, retourne avec tes petits amis faire tes petites farces d’halloween ! »
« Si tu crois que ça m’intéresse ce que le pauvre Snivellus peut fabriquer ! » jeta James en haussant les épaules.
« Bella, cesses donc d’aboyer sur tout ce qui bouge… » soupira Evan Rosier. « Je ne crois pas que les devoirs de Severus soient classés confidentiel. »
Bellatrix le gratifia d’un regard assassin.
« Potter est comme mon cher cousin, il fourre son nez partout même dans les devoirs inintéressants. Si on ne lui apprend pas tout de suite à garder ses distances, tu vas le retrouver à fouiller dans ton sac ! »
« Qu’il fouille, je n’ai rien à cacher… Severus donne-moi ton parchemin si tu veux que je te le corriges. » déclara assez fermement Rosier.
« Je ne fourre pas mon nez partout Bellatrix, je vérifies juste que tout ce que tu fais reste légal. » jeta James avant de s’éloigner.

La matinée se passa tranquillement sans aucun événement notable. Comme promis, Elvira fit discrètement passer à son cousin un petit sachet de la poudre tant convoitée un peu avant le déjeuner. Le repas fut marqué par quelques crottes qui se transformèrent en limaces ou doigts tranchés, mais rien de très exceptionnel. Sirius et Remus s’en étonnèrent plus tard dans la salle commune. Ce n’était pas l’habitude de James de s’en tenir à ce genre de petites plaisanteries.
« Aller, à nous tu peux le dire, c’est quoi le gros truc que tu as prévu pour épater la galerie ? » demanda Remus
« Rien, je n’ai rien prévu de plus. » assura James en comptant méticuleusement les tours qu’il faisait avec sa grande cuillère en bois dans son chaudron.
« Qu’est-ce que tu prépares dans ce chaudron ? » demanda Peter.
« Juste de quoi embêter un peu les quatre demoiselles du dortoir d’en face. »
« Allons Prongs, tu n’es pas sérieux ! » s’exclama Sirius, affalé sur le divan « Pas de faux cadavre ? Pas de squelette effrayant ? Où est passé ton sens du spectaculaire ? »
« Ce n’est pas que je ne trouve plus ça drôle, seulement, je pense que se serait de bien mauvais goût aujourd’hui. Disséminer de faux cadavres alors que les vrais fleurissent à l’extérieur… Et puis les têtes de mort fluorescentes, que j’arrivais à faire apparaître ces dernières années ressemblent un peu trop à la marque des ténèbres… Halloween devient une fête un peu lugubre lorsque ce n’est plus seulement un jeu… » marmonna James.
« Je n’avais pas pensé à ça ! » s’exclama Peter.
Le discours de James avait quelques peu jeté un froid. Sirius et Remus semblaient perdus dans leurs pensées.
« Je prépare juste une potion d’enflure, car halloween ne serait pas halloween si on ne préparait aucune farce pour Evans, Meadows, Hall et Jones. Mais j’ai la potion de désengorgeage à utiliser ensuite, c’est juste histoire de dire qu’on va faire quelque chose. Je n’ai pas trop la tête à célébrer halloween avec tout ce qui se passe en ce moment. »
« Ne t’en fais pas James, je suis sûr que tout le monde va bien chez toi… » tenta de le rassurer Sirius
« Il n’empêche que je n’ai pas eu de nouvelles depuis plusieurs semaines, Gussie, Elvira, Roland, Graziella, Lizzie et Virginia non plus. Et ça ne ressemble pas du tout à la famille de nous laisser sans nouvelles ! J’ai un mauvais pressentiment. » déclara James d’un ton un peu plus anxieux qu’il ne l’aurait voulu.
« Ils doivent être très occupés… » dit Remus
« Ca n’empêche pas d’envoyer un hibou à ses enfants, juste 3 mots pour dire que tout va bien. Toute ma famille est embarquée dans cette histoire, c’est angoissant. »
« Je crois qu’il est temps de se changer les idées ! » affirma Sirius en se levant. « La potion m’a l’air prête, passons à l’attaque ! »
James hocha la tête, parfois il valait mieux éviter de trop gamberger. Il versa le liquide verdâtre dans une fiole, vérifia qu’il avait l’antidote dans la poche, et sortit, suivi par ses trois amis.
Ils savaient que les filles aimaient passer les intercours dans un salle située dans le 1er couloir à gauche au troisième étage, le plus simple était de les attendre à la sortie. C’était de bonne guerre, à chaque halloween les maraudeurs leur préparaient une petite surprise, mais elles savaient très bien se venger. Il fallait bien mettre un peu d’action dans ce collège, sinon l’ennui risquait de les dévorer tout entiers !
Les quatre garçons se dissimulèrent dans un petit coin près de la porte de la salle où devait se trouver les filles. Remus alla tout de même vérifier, en collant son oreille contre la porte, qu’elles s’y trouvaient, il entendit des voix féminines et quelques éclats de rire, il y avait fort à parier que c’étaient elles. En retournant se cacher, il croisa Snape qui le regarda d’un air soupçonneux mais qui passa son chemin.
Ils attendirent une dizaine de minutes avant que la porte ne s’ouvre. A force de la regarder, James n’aurait pas été surpris que la porte se soit soudée au mur. Jones sortit la première, suivie de près par Meadows et Evans. Au moment où elles passèrent devant les maraudeurs, ils jaillirent de leur cachette et James les aspergea de potion.
Lily et Dorcas hurlèrent en voyant les garçons surgir si brusquement, mais Hestia qui avait de plus prompts réflexes brandit sa baguette, jetant au hasard un « Furunculus ! » qui atteignit James, Sirius et Remus. Les trois garçons se virent alors pousser des furoncles plein le corps, pendant que les quatre filles commençaient à gonfler dangereusement.
« Potter ! Dégonfle-nous immédiatement ! » hurla Dorcas Meadows.
« Il est interdit de lancer des sorts dans les couloirs ! » s’écria une voix derrière James.
Rusard ! Le concierge… Un vieux bonhomme imbuvable qui détestait tous les élèves, aucune chance de s’en sortir… Il agrippa les cols de James et Sirius.
« Encore vous ?! Vous n’allez pas couper à la retenue ! »
« J’avais l’antidote dans la poche… » tenta James, qui grattait ses furoncles.
« C’est le moment de s’en servir ! » grommela Evans qui ressemblait à un ballon.
James aspergea les filles d’antidote, puis Dorcas consentit à lancer le contre-sort aux garçons.
« Ne croyez pas vous en tirer comme ça les enfants ! Vous serez tous les six en retenue ce soir ! » intervint Rusard.
« Mais… Ce soir c’est halloween ! » protesta James.
Rusard eut un petit rire sardonique. La situation le rendait d’excellente humeur, il n’aimait rien tant que de pincer des élèves en flagrant délit.
« Potter, tout ça c’est de ta faute ! » lança Lily Evans avec un regard furieux.
« C’est vrai » concéda James. « Evans, Meadows et Jones ne sont que les victimes, elles n’ont pas à être punies. Nous, nous l’avons mérité en revanche. »
James n’était guère friand des retenues, mais il y était habitué. Il aimait jouer des tours aux autres, mais c’était un garçon juste, et il ne laissait personne se faire punir à sa place.
Mais c’était compter sur trop de bonté de la part de Rusard.
« Je ne veux pas savoir qui a commencé, j’ai vu l’une de ces demoiselles jeter un sort, c’est interdit. Vous serez tous six en retenue, un point c’est tout ! »
Et le concierge s’éloigna en clopinant, ravi de sa prise.
Les filles et les garçons se regardaient en chiens de faïence.
« Potter, Black, Lupin, vous nous faites rater le festin d’halloween, vous allez le regretter ! » jeta Dorcas avant de tourner les talons, suivie des deux autres qui jetèrent des regards tout aussi méprisants aux garçons.
« Je sens qu’on va s’amuser ce soir… » conclut Sirius en levant les yeux au ciel.
« Au fait… Rusard a dit tous les six en retenue… Où est Peter ? » demanda Remus
Une petite voix se fit entendre depuis le petit coin dans lequel ils s’étaient cachés.
« Je suis là ! Je suis coincé ! »
Les trois autres s’approchèrent, Peter avait coincé sa robe de sorcier entre le mur et la statue. En entendant les sorts fuser, il n’avait pas bougé, et dans le tumulte, personne ne s’en était aperçu. James éclata de rire.
« Voilà, le plus malin de nous trois, lui au moins, il ira au festin d’halloween ! Aller viens Peter on a potions. »


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