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La Chambre des Secrets

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Messages
Laura Sexe : Féminin
Préfet
Préfet

Inscrit le : 13 Avr 2005
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Personnage HP ou groupe préféré : Le deuxième portrait dans la tour d'astronomie en partant de la droite !
MessagePosté le : 23 Aoû 2007 14:36
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Citation :
ça dépendra du nombre de reviews détaillées :irony:



Je suis là :o


Citation :
La neige s’était mise à tomber en fin de matinée et elle n’avait pas cessé alors que l’après-midi débutait dans l’école de magie et de sorcellerie silencieuse et calme.


De la neiiiiige :crazy: Il neige presque jamais par chez moi alors que j'adore la neige :(

Citation :

« Flash news ! » se mit à rire Ron, se moquant amicalement.
Hermione lui retourna un regard blasé


Je m'imagine trop Hermione : :blase: * Boulet * :blase:
Citation :

Harry et Ginny s’éclipsèrent peu après Neville sous l’œil dubitatif de Ron dont le regard trahissait une légère déception.


Ne t'inquiéte pas , ils vont jouer au Quidditch ... :evil:

Citation :

« Non, je n’ai pas envie Ron, ne m’oblige pas… » geignit Hermione en dégageant sa main. « J’ai trop froid, rentrons, je n’aime pas l’ambiance ici… J’ai comme un pressentiment. Un mauvais pressentiment…»


:hum: Etrange ...

Citation :

Il se retourna, la scruta un instant et voyant qu’elle n’était toujours pas décidée à bouger, il tourna les talons et commença à descendre le chemin vers le lac d’un pas rapide.


Tête de mule :-x

Citation :
Elle savait qu’il avait voulu mettre fin à leur relation à la fin de la sixième année .


Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coïncidence :o

Citation :

« Ca y ressemble, c’est vrai… mais ce n’est pas une bague de fiançailles Gin’… Tu sais pourquoi… C’est ton cadeau de Noël, après l’heure, ou ton cadeau de Saint Valentin, avant l’heure… » bafouilla Harry, gêné, en tentant de se justifier.


:lol: Boulet , mais il est tout mignon ... Harry/Ginny quoi :eyeslove:

Citation :

« Qui dit étage, dit escalier et dit placard sous l’escalier et… non. »


C'est sur que sont enfance était plutôt du genre traumatisante .



Citation :
« Je préfère jaune ! »
« Bleu ! »
« Jaune ! »


Les fées de Cendrillion , sortez de ces corps :o

Citation :

« On peut toujours s’entraîner, non ?! »


L'entrainement , c'est très important :irony:

Citation :

Du dragon congelé expédié directement de Turquie par ton frangin !


:mdr:

Citation :

Parce que moi aussi, j’entends des choses et j’ai entendu dire que tu pleurais comme un gosse depuis qu’elle t’avait largué ! »


:evil:

Citation :

Ron sentit la moutarde lui monter au nez et répliqua plus fort, touchant la jeune Serpentard en plein visage.


Le muffle :mdr:

Citation :
« Tu n’en parles à personne ! » dit-il en réajustant son bonnet.
« Demain, même endroit, même heure ? » tenta Pansy avec appréhension mais autant d’espoir.


Il est beau le Ron d'avoir reprocher à Hermy de sortir avec Malfoy , il sort avec Parkison maintenant , le monde à l'envers :ack:

Citation :

Il ne peut rien lui arriver de… désagréable, » répondit Draco avec un petit sourire ironique.


C'est le moin qu'on puisse dire :we:

Citation :

« Un bonhomme de neige, ça ne fume pas Draco… »


Si les bonhommes de neige hardcore :o

Citation :
« Tu me manques… » avoua Draco et il regretta son audace quand il vit Hermione se renfermer et reculer d’un pas.
« Je ne voulais pas dire ça… » se reprit-il et il se demanda si ce qu’il venait de dire n’était pas pire. « Excuse-moi… »


Il à un point commun avec Ron , tous les deux des muffles .

Citation :

« J’en ai pas besoin Lucius, je ne suis pas mélancolique... »


A peine :o

Citation :
« Elle a raté l’ASPIC blanc… » expliqua Harry en jetant son sac sur son épaule.
« Elle a eu quelle note ? »
« Un A… »


Hermione à eut un A ? :aw2: Vraiment le monde à l'envers ...
Citation :

« Tu as ton sourire spécial bêtise, »


:lol:
Citation :

« Tu vas vraiment envoyer une invit’ à Bella ? »


Je suis sur que Bellatrix en serait ravis :evil:

Citation :
« J’avais vu que tu rejoindrais les Mangemorts mais je me suis de toute évidence trompé, » déclara-t-il enfin avec un faible sourire.


Ca c'est sur :o

Citation :

Tu disparais de plus en plus souvent, à croire que tu vois une fille en cachette… »


:lol:

Citation :
Les Mangemorts étaient cinq fois plus nombreux qu’eux et le Maître prenait chaque jour plus de pouvoir, plus d’emprise sur le monde. Chaque membre de l’Ordre courrait vers une mort certaine, et bizarrement, ce constat ne l’attrista pas plus que ça.


Même Sisi d'amour ? :(

Citation :
Eléa sortit sa baguette et traça un trait horizontal vers la sorcière. Une fine lueur rouge s’échappa de la baguette, comme un trait fait rapidement à la plume, et le cou de l’enseignante se mit à saigner abondamment à la stupeur générale.


Ca doit être flippant ce genre d'halucinations :peur2:

Citation :


« Tu ne veux pas me jouer un petit air Eléa ? » demanda-t-il d’une voix trop doucereuse qui sonna faux à ses oreilles.


:blueturn: Brrrr , il arrive à faire peur rien qu'avec une phrase anodine ...

Citation :
Elle se força à plaquer un sourire de circonstance sur son visage


Je crois que c'est l'une des premiéres fois , en lisant ce passage , j'ai vraiment Amy Lee , dans le clip " Everybody´s Fool " :tourni:

Citation :

« Il m’a informé qu’Adriana avait disparu depuis cinq jours maintenant, aucune piste et elle semble s’être littéralement volatilisée. »


Etrange :evil:

Citation :
« Tu n’aurais pas vu Adriana par le plus grand des hasards ? »


:irony:

Citation :


« Ce n’était qu’une hallucination... » reprit Eléa en regardant son Maître.


Heureusement parce qu'elle déchire McGo :-D

Citation :

« Je n’ai pas envie que tu tombes malade par peur de grossir ou je ne sais quelle absurdité, »


Tout à fait le genre d'Eléa :eyes:

Citation :
« Quoi ? Les Serpentards et les Gryffondors sont encore en tête ?? A croire qu’il n’y a que deux Maisons dans cette école ?! »


:lol: Le pire c'est que c'est pas faux .

Citation :
« J’y vais avec Ron ! » s’exclama Hermione, venant à la rescousse du rouquin.
« Ouais, » renchérit Ron en fourrant une pomme de terre dans sa bouche d’un geste énergique.
« En toute amitié, » ajouta Hermione.
« Rien de plus, » conclut Ron avec un sourire à la limite du ridicule.


:mdr:

Citation :

Il est venu vers toi avec son air mielleux et faussement amical ?



C'est exactement comme ca que j'imagine Draco :o

Citation :
« Tu as aimé beaucoup d’hommes dans ta courte vie Eléa... Le syndrome du père absent j’en ai peur... »


Il à pris des cours de Psycho ?

Citation :
« Tu ne vas pas t’en prendre à elle n’est-ce pas ? Je veux dire, tu ne peux pas, elle est innocente ! » s’exclama la Mangemort avec véhémence.


C'est exactement ce que font les Mangemorts , ca me surprend que Dumbledore fasse la même chose ... Enfin , à la guerre comme à la guerre . :-/



On sens qu'on approche du dénoument , même si on est encore loin , les derniers élements ce mettent en place ... Moi j'aime cette partie des histoires :-D

Chapitres sans vraiment beaucoup d'action , mais très intéressant :tourni:

Un bon chapitre :ouioui:
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Eléa Sexe : Féminin
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Personnage HP ou groupe préféré : Dumbledore, Lucius, Nigthwish, Evanescence, Muse et Within Temptation (comment ça je site l'index ?)
MessagePosté le : 06 Sep 2007 09:53
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ouh mince :shock: j'ai oublié de te répondre Laura :gni: Suis au boulot et après, je m'absente donc je répondrais en détail dimanche ;)

A la base, mon message était un :
*Subway voice on*

Flashnews :o

Les chapitres 32 et 33 sont terminés :o


*Subway voice off*
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 17 Déc 2007 22:49
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:eek: j'avais jamais répondu à ta review !!
Faut nous le rappeler ;)
Citation :

De la neiiiiige :crazy: Il neige presque jamais par chez moi alors que j'adore la neige :(
bin tu as eu plus de chance que nous cette année alors :ack:

Citation :
Citation :
Elle savait qu’il avait voulu mettre fin à leur relation à la fin de la sixième année .

Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coïncidence :o
:lol: :lol: j'avais même pas fait le rapprochement :-D
Citation :

:lol: Boulet , mais il est tout mignon ... Harry/Ginny quoi :eyeslove:
clair !! ship powaa !!
Citation :

L'entrainement , c'est très important :irony:
:-x

Citation :
Citation :

Parce que moi aussi, j’entends des choses et j’ai entendu dire que tu pleurais comme un gosse depuis qu’elle t’avait largué ! »

:evil:
maieuh le pauvre :(

Citation :
Si les bonhommes de neige hardcore :o
Laura :mdr: promets moi de prendre une photo le jour où t'en fait un !


Citation :
Citation :
« Elle a raté l’ASPIC blanc… » expliqua Harry en jetant son sac sur son épaule.
« Elle a eu quelle note ? »
« Un A… »

Hermione à eut un A ? :aw2: Vraiment le monde à l'envers ...
:mdr:

Citation :
Je suis sur que Bellatrix en serait ravis :evil:
:ouioui: :ouioui:

Citation :
Citation :
Les Mangemorts étaient cinq fois plus nombreux qu’eux et le Maître prenait chaque jour plus de pouvoir, plus d’emprise sur le monde. Chaque membre de l’Ordre courrait vers une mort certaine, et bizarrement, ce constat ne l’attrista pas plus que ça.

Même Sisi d'amour ? :(
oui et non...c'est Eléa quoi, toujours le cul entre 2 chaises, 2 états...(2 états-j'ère :dehors:)
Citation :

Ca doit être flippant ce genre d'halucinations :peur2:
:peur2: tu peux pas savoir à quel point :peur2:
Citation :

:blueturn: Brrrr , il arrive à faire peur rien qu'avec une phrase anodine ...
oué mais quand tu l'entends avec la voix de Az (et le visage) ça fait un tout autre effet :tourni: :oups:

Citation :
Je crois que c'est l'une des premiéres fois , en lisant ce passage , j'ai vraiment Amy Lee , dans le clip " Everybody´s Fool " :tourni:
:eyeslove: merci !!!

Citation :
Etrange :evil:
oué...:sifflote:
Citation :

Heureusement parce qu'elle déchire McGo :-D
:lol: :lol:

Citation :
:lol: Le pire c'est que c'est pas faux .
c'est "maison" que t'as pas compris ? :)

Citation :
Citation :

Il est venu vers toi avec son air mielleux et faussement amical ?

C'est exactement comme ca que j'imagine Draco :o
ce petit est vraiment incompris :-x
Citation :

Citation :
« Tu as aimé beaucoup d’hommes dans ta courte vie Eléa... Le syndrome du père absent j’en ai peur... »

Il à pris des cours de Psycho ?
ilé tait pote avec Freud :o

Citation :
Citation :
« Tu ne vas pas t’en prendre à elle n’est-ce pas ? Je veux dire, tu ne peux pas, elle est innocente ! » s’exclama la Mangemort avec véhémence.

C'est exactement ce que font les Mangemorts , ca me surprend que Dumbledore fasse la même chose ... Enfin , à la guerre comme à la guerre . :-/
c'est pas le Tome 7 qui nous a fait mentir sur ce sujet :lol::lol:

Citation :
On sens qu'on approche du dénoument , même si on est encore loin , les derniers élements ce mettent en place ... Moi j'aime cette partie des histoires :-D
j'espère que le chapitre qui suit te plaira ;)

Merci beaucoup pour ta review :bisou:
_________________
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 17 Déc 2007 22:56
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Dans l'épisode précédent :

1980 : Eléa commence sans conviction les achats pour le bébé sous l’œil inquiet de Lucius. Eléa se voit confier la mission de renseigner l’ODP sur un ancien ami Mangemort français, ce qu’elle accepte à contrecoeur après de violentes hallucinations durant une réunion.

1998 : La relation Ginny/Harry se renforce tandis que Ron est troublée par Pansy Parkinson. La relation Draco/Hermione ne connaît guère d’évolution malgré la bonne volonté du Serpentard. Eléa est forcée d’accélérer son processus d’apprentissage de la magie noire alors même qu’elle constate amèrement qu’elle est écartée des missions des Mangemorts.


Citation :

Chapitre 31 : Erreurs et autres égarements


A life spent making mistakes is not only more honourable, but more useful than a life spent doing nothing.
George Bernard Shaw


Poudlard, vendredi 14 février 1998

Draco Malfoy ne s’était pas manifesté de toute la semaine, elle l’avait croisé à quelques cours mais il n’avait même pas eu un regard pour elle. Elle en était à la fois soulagée et peinée, il n’avait même pas manifesté une brève marque d’amitié envers elle et elle en était arrivée à se poser des tas de questions et redoutait plus que de raison le bal de ce soir. Son estomac avait fait des nœuds durant toute la matinée et même le Professeur Snape s’était inquiétée pour elle en voyant son teint pâle et le fait qu’elle était légèrement pliée en deux en sortant du cours de Potions. Il l’avait interpellée dans le couloir et elle avait été obligée de lui raconter ses aigreurs d’estomac avec un air renfrogné. Elle ne regrettait finalement pas, la Potion qu’il lui avait donnée pour soulager ses maux était en train de faire son effet et elle pouvait respirer plus sereinement alors que le cours de Botanique touchait à sa fin.

La nuit était tombée trop vite à son goût et elle se préparait en compagnie de Ginny qui l’avait rejointe dans sa chambre, avec cette fois-ci une boule au fond de la gorge qui la contraignait à se racler la gorge toutes les cinq minutes.
« Ca ne va pas ? » lui demanda Ginny alors qu’Hermione était en train de lui attacher les cheveux.
« Si, si… J’espère que je ne suis pas en train de m’enrhumer ou je ne sais pas, j’ai un peu mal à la gorge, » mentit la jeune sorcière en se forçant à sourire au reflet de sa meilleure amie dans la glace.
On frappa doucement à la porte et Harry l’entrouvrit en passant une tête curieuse.
« Je peux rentrer ? »
Hermione lui fit signe de les rejoindre et il s’exécuta avant de déposer un baiser sur la joue de sa sœur et un autre sur la bouche de sa petite amie.
« Tu es superbe Gin’ ! » s’exclama-t-il alors que Ginny tourna sur elle-même pour qu’il l’admire mieux. « Tu n’es pas prête Hermy ?? » ajouta-t-il en regardant sa sœur des pieds à la tête.
« Si, » répondit d’un air blasé Hermione en enfouissant ses mains dans les poches de son jean.
Vêtue d’un jean clair simple et d’un banal tee-shirt blanc, la question du Gryffondor n’était pas stupide quand on savait que les jeunes gens s’apprêtaient à assister à un bal.
« Tu ne vas pas me dire que tu vas y aller comme ça ?! » s’indigna Harry et Hermione leva les yeux au ciel en croisant le regard entendu de Ginny qui n’en avait attendu pas moins de son petit ami.
« Et bien si ! J’y vais avec Ron, pas de quoi se pomponner et ce jean est très confortable ! »
« Ron a mis une chemise, » déclara platement Harry, légèrement fâché contre sa sœur et son laisser aller.
Ginny siffla à l’annonce de la nouvelle et Hermione pouffa d’un rire nerveux.
« Quelle couleur la chemise ? » s’enquit Ginny, se retenant pour ne pas rire à son tour.
« Rouge, » répondit durement Harry en commençant à fouiller dans le placard d’Hermione qui ne tarda pas à protester.
« Harry, inutile de fouiller dans mes affaires ! Tu ne me feras pas changer d’avis ! »
« Tu peux garder le tee-shirt, » tenta en guise de compromis Harry, « mais mets au moins cette jupe avec, s’il te plaît… » se radoucit-il en lui tendant ladite jupe.
« Je n’aime pas le vert, » répondit Hermione, têtue, en croisant ses bras sur sa poitrine.
Ginny, qui était en train de regarder à son tour dans la garde-robe de son amie, en sortit une robe qu’elle présenta à cette dernière.
« Mets celle-ci Mione… » souffla Ginny et elle vit dans le regard de son amie qu’elle avait atteint le but recherché.
Hermione regarda avec émotion la robe en velours vert à petites manches voile, avec un décolleté en V, qui était sur une sous robe en coton blanc. La robe verte, plus courte, laissait voir un jupon blanc qui ajoutait une touche champêtre et fraîche à la magnifique tenue.
Hermione prit sans dire un mot la robe des mains de son amie et disparut dans le couloir pour aller se changer dans la salle de bain commune des Gryffondors.
« Je croyais qu’elle n’aimait pas le vert, » soupira Harry d’un air blasé.
« C’est Eléa qui lui a faite… » répondit Ginny et Harry l’attrapa par la taille avant de déposer un baiser sur sa tempe.
« T’es la meilleure Gin’… »

Hermione ne tarda pas à refaire son apparition, cette fois apprêtée pour se rendre au bal. Ginny remarqua qu’elle s’était maquillée légèrement et avait défait ses cheveux qui tombaient sur ses épaules en petites vaguelettes ondulées. Miel jusqu’à il y a une semaine, Ginny avait retenté un sort sur les cheveux de son amie et avait du coup davantage éclairci ceux-ci qui arboraient un blond léger et doré, adoucissant encore le visage de la Gryffondor.
« Superbe, » avoua Harry, qui malgré le fait qu’Hermione était sa sœur, avait un regard qui ne trompait pas.

Ils sortirent dans une bonne humeur pour rejoindre le reste de la bande dans la salle commune quand au milieu des escaliers, Ginny se tourna vers son petit ami.
« Harry, comment ça se fait au fait que tu puisses entrer dans la chambre de Mione ?? »
« Longue histoire ! » rit Hermione en rejoignant Ron qui la dévora des yeux en lui tendant son bras.
« Je te raconterai, » lui promit Harry avec un clin d’œil.

Ils descendirent dans un brouhaha surexcité jusqu’à la Grande Salle et Hermione sourit davantage quand Hannah la complimenta sur sa tenue. Elle avait réussi à oublier ses angoisses et elle se détendit davantage quand elle vit que Draco n’était pas encore là. La sobriété avait été respectée par les Préfets qui avaient organisé la soirée, et les professeurs se montraient plutôt discrets bien qu’Harry donna un coude à Hermione pour lui désigner le Professeur Snape en compagnie du Professeur Parker, littéralement accrochée à son bras et qui riait sans retenue aucune. Hermione se demanda ce qu’elle pouvait bien trouver de drôle chez son professeur de Potions et hocha la tête en se rappelant la remarque ironique mais non dénuée d’humour de ce dernier concernant les plantes mortifères.

Hermione accepta l’invitation de Ron à danser sur la piste de danse plutôt déserte qui ne tarda pas à attirer les élèves timides quand la soirée fut plus avancée. Hermione et Ginny étaient déchaînées sur un morceau de métal symphonique joué par un groupe nommé Hybrid Harmony et dont la leader sorcière déchaînait les passions depuis quelques semaines. La musique ne plaisait visiblement pas aux professeurs qui regardaient les jeunes élèves d’un air blasé. Seul le Professeur Dumbledore tapait du pied, les bras croisés dans son dos, en arborant un regard pétillant et un large sourire qui agaça Severus Snape qui se lança un sort pour atténuer le bruit qu’il trouvait insupportable.

Elles revinrent vers les garçons qui avaient squatté les abords du buffet, visiblement affamés.
« J’adore trop ce groupe, il donne vraiment la pêche ! » s’exclama Hermione en prenant le verre que lui tendait Ron.
« Où sont Neville et Hannah ? » demanda Ginny en s’attrapant un canapé au saumon.
« Aucune idée, » répondit Harry en haussant les épaules en scannant du regard la Grande Salle.
« J’ai l’impression qu’il manque du monde, » fit remarquer Hermione en fronçant les sourcils, « et comme par hasard, des Serpentards… »
« Tu dis ça parce que tu n’as pas vu la fouine de Malfoy ? » demanda Ron d’un air blasé.
« Entre autres, oui, mais c’est vraiment bizarre… »
« J’ai croisé Zabini et Parkinson y’a dix minutes dans le Grand Hall en allant aux toilettes, » déclara Harry.
« Ensemble ? Je veux dire, ils étaient ensemble ? » demanda Ron un peu trop rapidement au goût d’Hermione qui fronça davantage les sourcils en regardant le rouquin.
« Euh, oui… » répondit Harry, et Ginny regarda son frère avec le même regard que sa meilleure amie.
« Et ils faisaient quoi ? » insista Ron qui était en train de pétrir son petit four au pâté.
« Tu nous fais chier avec tes questions Ron ! » explosa soudainement Ginny. « T’as des vues sur Zabini ou quoi ?! »
Hermione explosa de rire et Ron n’eut pas le temps de répondre que Neville et Hannah firent leur apparition, surexcités.
« Vous allez jamais croire ça !!!!!! » commença Neville qui étonna tout le monde par son attitude au-delà de l’enthousiasme, qui contrastait avec sa personnalité d’habitude plutôt calme, timide et effacée. Hermione se demanda même un instant s’il n’avait pas bu. « Les Serpentards ont organisé une fête secrète privée souterraine !!!!!!! »
« En fait, elle n’est pas vraiment souterraine puisqu’elle est dans la Salle sur Demande ! » ajouta Hannah en riant. « Et elle n’est pas vraiment privée non plus vu que tout le monde peut y aller. »
« Par contre, elle est complètement secrète, » déclama Neville d’un air solennel en jetant un regard furtif en direction des professeurs.
« On va voir ? » proposa Hermione avec curiosité alors que Ginny et Harry firent la grimace.
« Ce n’est pas un très bonne idée Hermy… On est bien mieux là, on pourrait s’attirer des ennuis… » répondit Harry méfiant.
« Oui, surtout que connaissant les Serpentards, il y a sûrement de l’alcool, » ajouta Ginny en désignant Neville qui ondulait au rythme de la musique ; enfin, qui essayait de bouger au rythme de la musique. Il y réussissait presque mais Hermione se demanda s’il n’avait pas finalement envie d’aller aux toilettes.
« Nan mais y’a juste un peu d’alcool, mais c’est plutôt sympa ! » cria-t-il presque et Hannah lui envoya un coup de coude dans les omoplates pour qu’il soit plus discret.
« Allez, on va voir ! » insista Hermione qui trouva Neville bien plus amusant avec un verre ou deux dans le nez.
« Ouais, allez, on y va !!! » renchérit Ron qui enlaça Hermione afin de se trouver face aux deux récalcitrants.
Harry et Ginny se jetèrent un regard et soupirèrent à l’unisson en acquiesçant lentement. Hermione et Ron se tapèrent dans les mains en signe de victoire et ils demandèrent à Hannah et Neville de rester ici pour ne pas que leur sortie groupée attire trop l’attention des professeurs. Neville parut déçu mais il retrouva le sourire quand Hannah l’entraîna au milieu de la piste pour un slow langoureux. Hermione jeta un dernier regard vérificateur et fut soulagée de voir que le Professeur Snape dansait avec le Professeur Parker tandis que son grand-père était en grande discussion avec le Professeur McGonagall.

Ils gagnèrent le couloir où se trouvait la Salle sur Demande et se retrouvèrent face à Blaise Zabini qui semblait surveiller les alentours.
« Tiens, la joyeuse troupe Gryffondor au grand complet ! » s’exclama le Serpentard passablement éméché.
« On peut entrer Zabini ? » demanda Hermione en se postant devant Blaise et soutenant son regard vaseux.
« Hmm, je ne sais pas si tout le monde là-dedans va apprécier d’avoir Potter et sa bande à la petite sauterie… »
« On veut juste s’amuser Zabini, pas d’embrouilles, commence pas à chier dans ton froc, » répondit Hermione qui savait comment s’y prendre pour parler au Serpentard. Ginny et Harry échangèrent un regard devant le langage de leur sœur et amie alors que Ron était en train de la regarder comme si elle était la huitième merveille du monde.
« Mouais, tu n’es toujours pas très convaincante Granger... »
« Je ne suis plus préfète, on veut juste s’amuser, » répéta-t-elle en s’approchant plus près de Blaise tout en détachant précisément chaque syllabe. Elle se passa enfin la langue sur ses lèvres et attrapa le verre de Blaise qu’elle vida d’une gorgée sous les regards médusés de Ginny et Harry tandis que Ron n’avait pas perdu une miette de la scène.

Elle obtint satisfaction et Blaise leur ouvrit la caverne d’Ali Baba dans laquelle ils pénétrèrent comme dans un lieu sacré. Ron attrapa la main d’Hermione et ils progressèrent dans un endroit voûté et peu éclairé avant d’arriver dans une salle moyenne qui passait de la musique enjouée et dynamique. Ils furent accueillis par quelques regards hostiles mais la plupart indifférents alors que les jeunes étaient plus occupés à boire, danser, faire n’importe quoi et se peloter dans chaque coin de la salle tamisée.

« Hey Potter, bois un coup ! Ca va peut-être te décoincer et faire sauter ta cicatrice ! » l’apostropha un Serpentard qui lui tendit un verre en riant.
Harry sentit le contenu dudit verre et en avala quelques gorgées.
« Harry !! » le gronda Ginny, « on ne sait pas ce qu’il y a là-dedans ! »
« Quoi ?! C’est pas du poison ! » râla-t-il en lui tendant le verre, « goûte, c’est à la noix de coco, c’est plutôt bon ! »

Hermione et Ron s’étaient dirigés vers la droite et Hermione s’arrêta nette devant le spectacle à moins de deux mètres d’elle. Draco Malfoy était sur un canapé en train d’embrasser profondément une Serpentard brune qui, et elle en fut un peu surprise au bout du compte, n’était pas Pansy Parkinson. La fille avait ses mains dans ses trop longs cheveux blonds et Draco pétrissait un de ses seins avec concentration. Elle ne pouvait détacher ses yeux de la scène et quand Draco leva finalement la tête dans sa direction, elle détourna le regard avec des larmes dans les yeux et s’en voulut alors qu’elle était presque sûre qu’il avait dû le remarquer. Ron lâcha subitement sa main et elle suivit le regard du rouquin qui était posé pour le coup sur Pansy Parkinson. Elle lâcha un sanglot involontaire et incontrôlé, et s’échappa vers le buffet qui n’avait rien à envier à la fête officielle. Elle essuya deux larmes qui avaient roulé sur ses joues et elle se maudit intérieurement. Mais qu’était-elle en train de faire ? Tu ne l’aimes plus, essaya-t-elle de se rassurer. Tu as rompu avec lui, il n’est plus ton petit ami, il peut bien récurer les palais et langues de toutes les filles qu’il veut et faire une mammographie à toutes les filles de Poudlard si ça le chante ! Elle lâcha un rire nerveux et regarda les bouteilles devant elle.

« Hey ! » dit-elle en apostrophant le Serpentard à côté d’elle. « C’est quoi le truc qui a un goût de coco ? »
Il lui tendit un verre plein qu’elle avala d’une traite, ce qui lui valut les sifflements d’admiration des garçons autour d’elle qui lui en resservirent un deuxième, puis un troisième et encore un suivant. Elle avait finalement commencé à raconter des histoires drôles moldues qui avaient vite déviées dans la grivoiserie. Elle ne s’inquiéta pas de revoir Harry, Ginny ou Ron et semblait même avoir jusqu’à oublié leur existence.
Quand un hoquet la prit en même temps qu’une furieuse envie d’aller aux toilettes, elle tituba jusqu’au hall d’entrée et sortit de la Salle sur Demande en ayant l’impression que les plafonds de Poudlard avaient pris la place des pierres dallées du sol.
Elle entra dans les toilettes et prit appui un instant contre un des lavabos pour recadrer son équilibre.
« Tu es dans les chiottes des mecs… »
« M’en fous, envie de pisser… » répondit-elle à Malfoy qui semblait avoir lui aussi quelques soucis d’équilibre et qui semblait trouver fascinants les urinoirs dans lesquels il avait de toute évidence vomi.

Elle ressortit quelques longues minutes plus tard et voulut se rendre d’un air digne et sobre jusqu’aux lavabos. Elle échoua lamentablement quand Malfoy ouvrit la bouche pour lui assener la terrible vérité :
« Ta robe est coincée dans ta culotte ! » Il partit dans un fou rire alors qu’elle le fusilla du regard en arrangeant ce petit désagrément.
« Elle est jolie ta nouvelle copine, » lâcha-t-elle en commençant à faire couler l’eau qu’elle regarda d’un air vide. « Bon, j’ai pas vu sa gueule, cachée par la tienne, mais voilà quoi… »
« Laquelle ? »
« Laquelle quoi ? »
« Tu sors avec le Wesel ? » demanda Draco en se rapprochant d’elle d’un pas mal assuré.
« Ouais, » répondit Hermione en pouffant avant de se faire peur quand son regard croisa son reflet dans le miroir. Ses cheveux étaient collés à son front par la sueur et son maquillage avait quelque peu coulé.
« Je serais toi, je me méfierais, je l’ai vu en train de rouler un patin à Parkinson, et il avait même pas l’air défait ! »
« Tu déconnes ?! » gloussa Hermione en se passant de l’eau sur les cheveux et le visage.
« Nan, juré… »
« Nan, tu déconnes ! »
Elle lui envoya de l’eau en pouffant et il se mit à rire bêtement en essayant à son tour d’ouvrir le robinet. Il y parvint après cinq minutes d’essai tandis qu’Hermione avait eu le temps de le tremper sur tout le haut du corps. Il répliqua alors sans relâche jusqu’à ce qu’Hermione glisse sur l’eau répandue sur le sol. Il l’aida à se relever tant bien que mal alors qu’ils étaient tous les deux en train de rire bêtement. Le regard de Draco glissa sur sa poitrine et il pointa un doigt en direction de ses mamelons dressés.
« Tu pointes, » fit-il remarquer.
« Ben ouais, j’ai froid. »
Ils se mirent de nouveau à rire et Draco se rapprocha d’elle avant de l’enlacer maladroitement.
« Je vais te réchauffer baby ! » déclara-t-il de sa voix de macho et alors qu’Hermione était à nouveau en train de rire, il captura ses lèvres dans les siennes. Ils s’embrassèrent fiévreusement durant plusieurs secondes et Draco reprit sa respiration alors qu’Hermione voyait encore plus trouble.
« T’as le goût de coco, » dit-il en passant un doigt sur ses lèvres.
« Pas toi, » rétorqua-t-elle et Draco baissa sa tête au niveau de sa poitrine.
« Tes seins aussi ont le goût de coco ? »
« Arrêteeeeeeeuuuh !!! »
« Les robinets sont toujours ouverts, » fit-il remarquer en regardant derrière Hermione.
« J’ai envie d’aller me coucher, » répliqua Hermione avec une moue boudeuse.
« Ouais, moi aussi, on y va ? »
« Ouais. »

Ils furent bien contents de s’appuyer l’un contre l’autre en sortant des toilettes et commencèrent à descendre les escaliers en pouffant et criant victoire à chaque marche franchie.
Quand ils atteignirent le rez-de-chaussée, Hermione s’assit un moment sur la première marche alors que Draco était soutenu par la large rambarde.
« Je vais pas réussir à me relever… »
« Si ! »
Il la tira par la main et vingt minutes plus tard, ils avaient enfin gagné la chambre de Draco. Ils s’écroulèrent sur le lit de Draco et ce dernier scella la porte pour ne pas être dérangé de la nuit.
« Elle est belle ta robe verte, » fit remarquer Draco en faisant courir une main sur le soyeux du tissu.
« Ta chemise est horrible, » répondit Hermione qui se redressa sur le lit. « Et en parlant de robe, je vais l’enlever… »
« Et puisque ma chemise est affreuse, je vais en faire autant… »
[align=justify]Ils se débattirent avec leurs vêtements respectifs avant de finalement réussir à se déshabiller et envoyer tout voler aux quatre coins de la chambre.
« Maintenant j’ai froid, » déclara Hermione en se glissant sous les couvertures.
« Je vais éteindre la lumière, » dit Draco comme s’il s’apprêtait à embarquer en mission kamikaze.
« Quelle lumière ? »
Ils partirent dans un nouveau fou rire et Draco s’allongea enfin sur Hermione qui l’attrapa par le cou.
« Embrasse-moi. »
« Arrête, que va dire le Wesel ?! »
« Tu crois qu’il peut venir jusqu’ici ?? »
« Oui, » répondit Draco d’une voix flippante imitant le loup garou. Il attaqua Hermione qui se mit à hurler et il dut l’embrasser pour la faire taire. Hermione poussa enfin un gémissement et Draco la regarda de sa vision trouble.
« Quoi ? »
« Je crois que je viens d’avoir un orgasme ! »
« Ben attends, je suis même pas en toi ! »
Elle pouffa à nouveau de rire et poussa un nouveau gémissement quand Draco la pénétra dans un râle.
Il commença à aller et venir lentement en elle avant d’accélérer le mouvement, capturant ses lèvres et glissant sa langue dans sa bouche. Hermione cria de plaisir et il ne tarda pas à éjaculer en elle dans un même cri de jouissance avant de s’effondrer en haletant sur elle. Elle respirait fort sous lui et il se dégagea en avouant à mi-mots :
« Je t’aime Hermione. »
« Je crois que je vais envie de vomir, » répondit Hermione et Draco l’attira à lui avant de fermer les yeux, bercé par une somnolence alcoolique. Hermione l’imita quelques minutes plus tard et ils sombrèrent dans un sommeil agité par trop d’alcool festif.


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Dernière édition par Eléa le 17 Déc 2007 23:09; édité 1 fois
Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 17 Déc 2007 23:08
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Londres, jeudi 14 février 1980

Eléa sortit discrètement du lit pour se diriger vers la cuisine. Elle revint quelques minutes plus tard à pas de velours et s’assit doucement près de son amant. Elle prit une rose rouge qu’elle avait disposée sur le plateau à ses pieds et caressa doucement le visage de Lucius avec. Il fronça les sourcils et elle s’approcha pour déposer un baiser sur ses lèvres qui s’étendirent en un large sourire. Il attrapa Eléa par la taille et la fit rouler afin qu’il soit au-dessus d’elle.
« Joyeuse Saint Valentin mon amour, » chuchota-t-elle à son oreille.
« A toi aussi ma belle... »
Il l’embrassa tendrement avant de l’étreindre plus passionnément. Ils n’avaient pas fait l’amour depuis bientôt une semaine et il n’avait pas voulu la brusquer après son expérience perturbante à l’Ordre du Phénix. Il avait espéré secrètement que ce jour de Saint Valentin soit une occasion pour leur couple de se retrouver et la surprise d’Eléa lui donna bon espoir.

Ils restèrent quelques minutes en silence, enlacés, chacun profitant de ce calme qui les entourait. Eléa frissonna légèrement et Lucius la couvrit du drap qui était tombé du lit pendant leurs ébats. Il remarqua le plateau qu’elle avait préparé et ils s’installèrent pour déjeuner amoureusement.
« Tu sais, tu peux faire ça tous les matins si tu le veux... » dit-il avec un sourire en coin.
« Tu t’en lasserais, je te connais... » rit-elle.
Il l’observa quelques secondes.
« Tu as meilleure mine, ces quelques jours de repos t’ont fait beaucoup de bien j’ai l’impression. »
« Oui je me sens mieux. »
« Tu prends tes potions ? »
Elle soupira en levant les yeux au ciel. « Oui je prends mes potions, Lucius »
« Excuse-moi amour, c’est juste que je n’aime pas te voir aussi fatiguée... »
« A mon avis, c’est pas prêt de s’arranger… » dit-elle en se levant. Elle se plaça devant la psyché et se mit de profil.
« Regarde-moi ça, » souffla-t-elle. « Je finis à peine mon deuxième mois et je rentre déjà plus dans mes vêtements... »
« Il faut dire que tes vêtements n’ont jamais été très larges... » remarqua Lucius tout en buvant une gorgée de thé.
Elle lui jeta un regard noir avant d’enfiler un peignoir. Il se leva et s’approcha d’elle et l’entoura des ses bras.
« Je t’ai préparé une surprise ce soir, » murmura-t-il. Il ne la voyait pas mais il savait que son visage venait de s’illuminer. « Si tu en as envie, bien sûr... » ajouta-t-il d’un ton compréhensif.
« Je m’habille comment ? » répondit-elle d’une voix enjouée.
« Pas trop classe... juste confortable et chaud... »
Elle le regarda dans les yeux, les sourcils froncés.
« Et inutile de lire dans mes pensées, tricheuse... » s’amusa Lucius.

Il s’habilla enfin et se rendit au Ministère, laissant sa maîtresse pensive quant à la destination de leur soirée.


***

Après un long passage à la salle de bain où elle prit un bain relaxant aux huiles essentielles, Eléa vida son armoire sans trouver la tenue adéquate pour la soirée. Elle décida donc d’aller sur le chemin de Traverse pour se rendre dans une de ses boutiques favorites et faire un peu de shopping. Elle n’avait pas renouvelé sa garde robe depuis longtemps et elle ne réalisait plus que rarement ses robes. Elle avait envie d’acheter une de ces robes en laine à col roulé et moulantes qu’elle aimait particulièrement. Elle en avait une noire et une bordeaux mais elle ne voulait pas les déformer par ses nouvelles rondeurs.
Elle passa devant la table du salon où des parchemins étaient empilés. Elle les regarda rapidement à regrets et partit finalement en direction du Chemin de Traverse.

Elle flâna le long des vitrines et se promit de faire un tour chez Fleury & Bott pour dénicher quelques livres qui pourraient la passionner.
Elle entra dans son magasin fétiche, Perséphonis, et fut accueillie par les vendeuses qui étaient toujours aux petits soins pour elle.
Elle ressortit de la boutique une bonne heure plus tard, chargée de deux gros paquets. Elle salua une dernière fois les vendeuses et se trouva nez à nez avec Lily et Rémus qui la regardèrent avec étonnement.
« Eléa ! » sourit Lily. « Comment vas-tu ? »
« Bien, bien, » bredouilla la jeune femme un peu embarrassée.
« On se faisait du souci, tu n’as pas répondu à nos lettres... » remarqua Rémus légèrement vexé.
« Je sais, » répondit Eléa l’air vraiment désolé. « Je m’excuse, je me suis beaucoup reposée et je n’ai pas eu le temps de répondre... »
Lily posa son regard sur les achats d’Eléa qui se sentait de plus en plus mal à l’aise.
« Un simple mot nous signalant que tu allais bien aurait suffi. »
« Je ne vous mens pas, j’ai été alitée depuis la réunion, mis à part le jour où je suis allée voir Dumbledore, pour m’excuser... »
« On te croit Eléa, » la rassura Rémus. « Tu viens boire un verre au Chaudron Baveur avec nous ? »
Elle hésita un instant puis accepta, ne se sentant pas le courage de refuser l’invitation et d’inventer des excuses. Ils s’installèrent donc à une table du pub, où Eléa n’avait pas mis les pieds depuis une éternité. Il n’avait pas changé, poussiéreux et sans classe, comme dans ses souvenirs, mais elle trouvait toujours aussi agréable d’y boire un verre en compagnie de ses amis.
Ils l’interrogèrent sur la réunion de l’Ordre du Phénix et elle s’expliqua tant bien que mal sur son attitude, prétextant une grosse fatigue et de violents maux de tête. Elle ne put leur cacher sa grossesse et ils furent très enthousiastes et ne remarquèrent pas les sourires forcés de la Mangemort. Il était étrange d’annoncer à sa meilleure amie qu’elle était enceinte, lui cachant que le père était son mari. Eléa ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine culpabilité en croisant les yeux vert émeraude de son amie qui se réjouissait sincèrement pour elle.
Ils restèrent une bonne heure à parler de tout et de rien puis Eléa les quitta pour préparer ses affaires pour la soirée qui l’attendait. Elle les embrassa et elle lut dans le regard de Rémus qu’il n’était pas dupe de son état et qu’il savait qu’elle cachait quelque chose. Elle passa outre et transplana vers son appartement.

[align=center]***


Londres, vendredi 14 février 1998

Les jours qui avaient précédé la Saint Valentin avaient plutôt été tendus alors qu’Eléa avait bien senti la distance que Lucius avait creusée entre eux. La fête des amoureux promettait d’être romantique et joyeuse dans ces conditions… Il lui avait quand même demandé de se préparer pour l’occasion et de le rejoindre dans le hall de l’hôtel.

Elle avait passé plusieurs minutes debout devant le placard ouvert renfermant sa garde-robe, ne sachant pas vraiment quoi porter avant de finalement se décider pour un bustier en satin drapé, à larges bretelles et bordé de dentelle. La jupe très longue à taille basse, plutôt fluide et composée de tissus légers et de différents voiles, laissait entrevoir son nombril qui révélait un faux tatouage spécialement créé pour l’occasion en forme de lune et de soleil entremêlés.

Elle s’observa une dernière fois dans le miroir de la salle de bain et haussa les épaules avant de refermer d’un geste sec la porte derrière elle. Elle attrapa son sac, sa cape qu’elle lança sur ses épaules et descendit jusqu’au hall où Lucius l’attendait déjà. Elle fut accueillie par un large sourire qu’elle lui rendit et qui contribua à la détendre quelque peu. Elle fut complètement rassurée sur la tournure que prendrait cette soirée et les sentiments de son compagnon quand il dévoila de derrière son dos une rose rouge qu’il lui tendit avec en prime un compliment sur sa beauté incomparable.

Ils se rendirent main dans la main jusqu’à un petit restaurant de quartier non loin de l’hôtel et Eléa fut réellement touchée quand elle s’aperçut que Lucius avait réservé pour eux une petite table près de la cheminée. L’endroit était petit mais chaleureux et elle interrogea Lucius du regard quand elle se rendit compte qu’ils étaient dans un restaurant moldu.

« Je ne voulais pas croiser n’importe qui… » répondit-il et Eléa hocha la tête en comprenant ce qu’il voulut dire. « Commande ce que tu veux amour, cette soirée est la tienne, je suis sincèrement désolé pour cette semaine plutôt tendue. »
« C’est aussi un peu ma faute, » avoua-t-elle et il lui caressa la main en signe de réconfort avant de prendre le menu que lui tendait le serveur.

Eléa commanda du poisson en filet avec une sauce au citron accompagné de petits légumes joliment présentés alors que Lucius, affamé, préféra un pavé de rumsteck grillé et ses frites qu’Eléa picora dans son assiette comme elle avait toujours l’habitude de le faire. Elle avait choisi du vin blanc plus approprié pour son poisson mais trempa à de nombreuses reprises les lèvres dans le verre de Lucius qui avait commandé un vin rouge du sud de la France. Durant le repas, ils évitèrent de parler de leur relation mais évoquèrent leurs enfants respectifs dans des sujets superficiels et volontairement généraux comme leurs études et les dernières nouvelles qu’ils avaient eues d’eux. Ils ne parlèrent pas non plus de la vie privée de Draco et d’Hermione et de la relation qu’ils avaient vécue avant une séparation difficile pour les deux adolescents.

Pour le dessert, Eléa manqua d’originalité en commandant un fondant au chocolat qu’elle avala sans en proposer une miette à Lucius qui se contenta d’un sorbet aux fruits rouges en observant sa maîtresse qui avait semblé éprouver un plaisir non dissimulé à savourer son gâteau.

La soirée filait, s’éternisait et les yeux pétillants qu’Eléa avait quand elle buvait un peu d’alcool faisaient hésiter Lucius sur la discussion sérieuse qu’il souhaitait aborder depuis déjà plusieurs jours avec sa maîtresse.

Il se leva pour se donner une contenance et Eléa le regarda d’un air perplexe avant de s’éventer avec sa serviette en tissu alors que la cheminée lui renvoyait sa chaleur presque suffocante. Il lui tendit finalement une main et l’invita à danser un slow au milieu de la petite salle sous les regards attendris des quelques clients encore présents. Elle posa sa tête contre son torse, écoutant les battements rapides de son cœur et ferma les yeux en souhaitant que ce moment ne s’arrête jamais. La ballade s’acheva pourtant et Lucius cessa de bouger, obligeant à Eléa à redescendre sur Terre alors qu’ils allèrent se rasseoir discrètement.

Lucius servit une autre coupe de champagne à Eléa et il regretta son geste au moment où le verre était déjà plein et qu’Eléa le portait à ses lèvres. Le champagne et Eléa n’avaient jamais fait bon ménage, et il se demanda comment il allait pouvoir à présent discuter sérieusement avec sa compagne légèrement guillerette. Il se lança enfin et la première phrase qu’il prononça eut un effet immédiat sur Eléa qui prit un air sérieux et concerné.
« Chaton, il faut que je te parle, sérieusement. »

Elle reposa sa coupe et remit ses cheveux en place d’un geste machinal tout en se redressant sur sa chaise.
« Vas-y… » réussit-elle à répondre alors que sa voix lui renvoya un écho qui sonnait faux.

Et s’il avait décidé de finalement la quitter ? Elle ne serait bientôt plus utile auprès de Voldemort et sa participation active au sein de l’Ordre du Phénix, en plus de creuser sa tombe chez les Mangemorts, n’avait engendré que disputes et tensions entre elle et Lucius…
« Crache le morceau Lucius ! » commença-t-elle à s’énerver alors que Lucius semblait réfléchir à la meilleure manière d’aborder apparemment l’inabordable.
« C’est à propos de nous, de notre relation et de la manière dont on doit réagir pour que la semaine qu’on vient de vivre ne se reproduise plus, » poursuivit Lucius qui se demanda, en scrutant Eléa, comment une personne pouvait rester aussi longtemps sans cligner des yeux.
« Qu’est-ce que tu proposes ? » demanda-t-elle sombrement en retenant sa respiration.
« Qu’on arrête de se mentir, de se tromper, de se prendre respectivement pour des cons, de tricher, de jouer et surtout de paraître… Eléa, je veux un véritable engagement, une promesse mutuelle de fidélité pour que cet anneau que tu portes autour de ton doigt ait une signification plutôt que cette décoration insignifiante… »

Quand elle cligna enfin des yeux après de longues minutes, la réaction normale et corporelle due à l’immobilité dangereuse pour un organe fragile fut immédiate et des larmes s’échappèrent des yeux embués d’Eléa. Elle eut un hoquet en reprenant une respiration suspendue jusque là et se leva en portant une main à son front avant de murmurer, désorientée :
« Il faut que je sorte, que je prenne l’air, j’étouffe ici, je ne me sens pas bien… »

L’air froid d’un Londres embrumé et humide la saisit et elle se rendit compte qu’elle avait oublié sa cape et qu’elle se trouvait en bustier sous une température de toute évidence négative. Avant qu’elle n’ait eu le temps de se conjurer un châle, Lucius l’enveloppa dans sa cape en la ramenant près de lui pour la serrer dans ses bras.
« Est-ce que tu vas pouvoir tenir ta promesse de me rester fidèle ? » demanda-t-elle enfin en levant les yeux en direction de son amant.
« Et toi ? » lui retourna-t-il avec un air aussi froid et perçant que Londres.
« Lucius, je t’ai déjà raconté pour Severus et tu connais la relation qu’on a pu avoir lui et moi. Et la réponse est définitivement oui. Je n’aime que toi. »
« Et tu sais aussi ce que tu signifies pour moi et si je te demande ça Eléa, ce n’est pas pour plaisanter et c’est bien pour arrêter les conneries qu’on fait depuis trop longtemps. C’est oui, il n’y a que toi à partir de maintenant et pour toujours. Je t’aime aussi amour. »
Ils s’embrassèrent tendrement et restèrent enlacés un petit moment avant que Lucius ne prenne le visage d’Eléa entre ses mains, la forçant à le regarder bien dans les yeux.
« Eléa, il faut que tu me le dises. Pas pour moi, je m’en contrefous, mais pour Luka, son mari, il doit savoir et faire son deuil. Où peut-on retrouver le corps d’Adriana ? »
Son cœur eut un soubresaut et elle éclata en sanglots au grand désespoir de Lucius.
« Je suis désolée Lucius… Je ne voulais pas mais Il m’a aidée et… »
« Je sais, » chuchota-t-il en essuyant les larmes qui coulaient sur le visage finalement fatigué d’Eléa. « Où chaton ? »
« Little Hangleton… » souffla-t-elle et Lucius fut surpris une seconde avant de prendre à nouveau Eléa dans ses bras pour la consoler.

Quand elle fut finalement calmée, il l’écarta un peu de lui et jeta un regard amusé en direction de son nombril et de son tatouage d’un soir avant de lui refermer sa cape pour ne pas qu’elle prenne froid.
« Le Soleil a rendez-vous avec la Lune chaton ? » demanda-t-il avec un air amusé, faisant finalement sourire sa maîtresse qui prit sa main avant de le suivre d’un pas légèrement chancelant.
« Tu es mon Soleil Lucius… » lâcha-t-elle dans la nuit en serrant plus fort la main de son âme sœur.

***
Londres, jeudi 14 février 1980

Elle avait pris du retard et rangea ses affaires négligemment dans son armoire avant de passer à la salle de bain et revêtir sa nouvelle robe, d’un violet foncé, qui moulait ses formes et faisait ressortir ses yeux bleu pâle.

Lucius ne tarda pas à arriver et la rejoignit dans le salon, un sourire aux lèvres.
« Nouvelle robe ? »
« Nouvelle robe, » acquiesça Eléa.
« Nouvelles bottes ? »
Elle acquiesça à nouveau et le regard de son amant descendit sur sa poitrine avec un air interrogateur.
« Nouveaux sous-vêtements aussi, » ajouta-t-elle en riant.
« Bien, je vois que tu es prête... » Il lui tendit son bras qu’elle prit amoureusement. « Ferme les yeux, amour ».

Quand elle les rouvrit, elle resta sans voix devant le spectacle qui se tenait devant ses yeux.
Ils étaient sur un bateau non loin d’une côte, sur le pont principal, dans une pièce entièrement vitrée laissant à loisir le regard se promener sur l’horizon.
Une table était dressée, une nappe d’un blanc cassé était ornée par les couverts en argent et des pétales de roses d’un rouge sombre tranchaient avec la pureté du décor. Le tout était éclairé par des dizaines de bougies qui flottaient au-dessus d’eux.
Le décor romantique par excellence. Elle leva des yeux embués vers son amant et l’embrassa tendrement. Il lui sourit et la conduisit vers la table, la fit asseoir et il fit tinter une petite cloche en argent posée sur la table. Au son cristallin, un major d’homme se présenta rapidement et se courba devant eux.
« Vous pouvez amener le Champagne, » ordonna-t-il, « juste une coupe, » précisa-t-il en regardant sa maîtresse dont les yeux pétillaient d’avance.
« Lucius, c’est vraiment magnifique, » souffla Eléa.
« Je suis content que ça te plaise... Mais ce n’est que le début... » dit-il d’un ton charmeur.
Ils dégustèrent leur coupe de Champagne accompagnée de petits fours tous aussi savoureux les uns que les autres, puis entamèrent leur dîner, yeux dans les yeux. Ils n’avaient pas besoin de parler, ils profitèrent de l’instant présent, ils étaient bien ensemble et ils avaient une nuit juste à eux.
Le dîner s’acheva sur les coups de minuit et le bateau accosta. Ils se dirigèrent en marchant main dans la main vers une petite maison sur la plage. Lucius lui fit signe d’entrer, elle le regarda d’un air surpris voyant la simplicité de la maison de bois. Quand elle entra, un large sourire s’étendit sur ses lèvres. Lucius la prit par la taille et l’embrassa langoureusement avant de la diriger vers le lit géant qui les attendait, entouré de bougies et de bouquets de roses rouge qu’il avait fait disposer partout dans la pièce. Ils s’allongèrent et Lucius enleva rapidement la robe d’Eléa découvrant ainsi les nouveaux dessous qu’elle s’était achetée quelques heures auparavant. Il enleva délicatement le soutien gorge de dentelle noire et prit soin de sa poitrine qu’il caressa doucement sous les soupirs de sa maîtresse. Il joua avec sa langue dans son cou, puis sur ses mamelons durcis avant de descendre plus bas. Il s’attarda sur son ventre mais Eléa caressa ses cheveux, le poussant légèrement pour qu’il continue vers son but. Il accéda à la demande d’Eléa avant de s’arrêter. Il avait pâli et semblait gêné.
« Quoi ? » s’impatienta la jeune femme.
Lucius s’assit en soupirant et désigna son avant bras, dont la marque des Ténèbres dansait sombrement sur sa peau blanche.
Eléa eut un temps d’arrêt avant de fermer les yeux.
« N’y vas pas... » chuchota-t-elle.
« Tu sais que je ne peux pas faire ça, » dit-il la voix grave. « Si Il m’appelle, c’est que cela doit être important, Il était au courant pour notre soirée... »
Elle sortit du lit sans un regard pour Lucius et s’habilla lentement. Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, caressant ses longs cheveux sombres.
« Je suis désolé amour... »
Elle sanglota quelques secondes contre le torse encore nu de son amant avant de s’écarter de lui.
« Tu vas être en retard. »
« Tu viens avec moi Eléa, je ne veux pas que tu sois seule. »
« Je n’ai pas été appelée... » dit-elle amèrement.
Il la regarda droit dans les yeux, le visage résolu. Elle acquiesça avec un demi-sourire et ils quittèrent à regret leur chambre d’un soir.


***

Poudlard, samedi 15 février 1998

Le froid la réveilla et elle s’aperçut qu’elle était nue et que les couvertures étaient tombées par terre.

Et elle se trouvait dans le lit de Draco Malfoy.

Elle se leva d’un bond et regretta son moment de panique quand la pièce tourna autour d’elle. Elle prit appui contre le bureau du Serpentard et mit une main devant sa bouche devant l’horreur de la situation et refoula une puissante envie de vomir autant due aux circonstances qu’à la quantité non négligeable d’alcool qu’elle avait ingurgitée ce soir.

Elle jeta un œil au réveil et soupira en voyant 4 heures 07 du matin s’afficher. Draco était étendu sur le dos et elle fut rassurée quand elle vit qu’il portait toujours son pantalon. Rassurée. Utopie. Elle se souvenait très bien avoir couché avec son ex-petit ami, il était inutile qu’elle se mente à elle-même. Elle renfila sa robe lentement et en retenant ses larmes qu’elle laissa finalement couler en remontant prudemment jusqu’à la Tour Gryffondor. Comment avait-elle pu agir ainsi ? Presque comme une traînée et valant guère mieux que Pansy Parkinson…

Elle avait affreusement mal à la tête et des nausées qui lui montaient par vagues et l’obligeaient à faire des pauses au milieu des escaliers. Quand elle atteignit enfin sa chambre, accueillie par un Pattenrond ronronnant, elle se rua aux toilettes pour y vomir tout ce qu’elle put. Jamais plus elle ne boirait un verre d’alcool de toute sa vie. Jamais. Son haleine était affreuse et elle se lava les dents si fortement qu’elle fit saigner ses gencives. Ses cheveux collés et emmêlés sentaient eux aussi l’alcool, tout comme ses vêtements imprégnés de cette odeur désagréable qui lui donna à nouveau la nausée, même si elle savait qu’elle n’avait plus rien dans son estomac à rendre. Elle enleva sa robe en se remettant à pleurer et songeant à Eléa qui lui avait confectionné ce vêtement avec amour et qui serait sûrement déçue si elle la voyait dans cet état. Elle se dégoûtait elle-même.

Elle resta longuement sous une douche brûlante dont l’eau tombant sur son visage se mêlait à ses larmes intarissables.

Elle se coucha finalement les yeux rougis, le visage pâle et habillée chaudement, à 5 heures du matin, mais ne réussit à s’endormir qu’à 6, tiraillée par sa conscience et une piètre estime d’elle et de son corps meurtri en endolori par trop d’excès en peu de temps.

[align=center]***


Ginny jeta un regard en biais à son petit ami et haussa les épaules en replongeant le nez dans son magazine. Neville et Ron firent leur apparition quelques minutes après et Neville s’affala lourdement à côté d’Harry sur le canapé lui tendant un verre dans lequel le survivant jeta un comprimé effervescent.
« Qu’est-ce que tu as fait hier soir Ron ? » demanda Ginny qui se poussa sur le canapé pour laisser de la place à son frère. « On ne t’a plus vu… »
« Rien, je n’ai rien fait, » mentit le rouquin, « je n’ai pas trop tardé et suis allé me coucher, vous aviez l’air bien dans la fête et moi pas… »
« Tu as bien fait, » réussit à énoncer Harry, « cette fête était fourbe… »
« Parce que bien évidemment tu étais obligé de boire… » soupira Ginny en ne levant pas le nez de sa lecture.
Harry ne releva pas et le changement de sujet de Ron fut le bienvenu.
« Vous avez vu Mione ? »
« Non, elle dort peut-être encore, » répondit Harry.
« A 15h passés ??! » hallucina Ron en mettant les deux pieds sur la petite table en face de lui.
« Je vais voir ! » décida Ginny en se levant d’un coup, faisant grimacer Harry dont la grosse cloche de Pré-au-Lard avait décidé d’élire domicile dans son crâne.

Ginny inspira profondément avant de frapper doucement à la porte de la chambre d’Hermione. Elle attendit quelques secondes avant de réitérer son geste. Elle plaqua une oreille contre la porte et refrappa plus fort.
« Mione ? S’il te plaît, réponds, c’est Gin’… On s’inquiète pour toi Harry et moi… Ron et Neville aussi, » ajouta-t-elle avant de baisser les bras de résignation.

Hermione rabattit sa couette sur son visage et se retourna dans son lit en essayant d’ignorer la voix de son amie de l’autre côté de la porte. Elle ne se sentait pas mieux, elle n’arrivait pas à oublier la soirée pitoyable d’hier et les deux hiboux de Draco l’invitant à le rejoindre dans la Tour d’Astronomie ne l’y avaient pas aidé. Elle souhaitait presque se jeter à elle-même un sort d’oubliettes mais elle savait que ça ne résoudrait en rien le problème et ça n’effacerait encore moins ce qu’il s’était passé.

Ginny redescendit jusqu’à la salle commune d’un air dépité et Harry la regarda d’un air inquiet.
« Elle ne répond pas… »
« Vous êtes sûrs qu’elle est dans sa chambre au moins ? » tenta Ron.
« Oui, je pense, je ne vois pas trop où elle pourrait être… »
« Vous auriez pu la surveiller tout de même hier soir ! » s’emporta tout à coup Ron en jetant des regards désapprobateurs à Harry et Ginny.
« Harry est son frère, » énonça Ginny sans regarder son petit ami.
« Hey ! Et toi, tu es sa meilleure amie ! » riposta Harry se sentant attaqué injustement.
« J’avoue que je l’ai perdue un moment… » avoua Ginny. « Mais quand j’ai vu qu’elle commençait à déraper et à trop boire avec tous ces Serpentards éméchés autour d’elle, j’ai dit à Harry que j’allais m’occuper d’elle. Elle n’était plus là. J’ai pensé qu’elle était allée aux toilettes, je suis allée voir, mais je ne l’ai pas trouvée et on ne l’a pas revue… »
« Ah bah bravo ! » s’exclama Ron et Ginny sentit la moutarde lui monter au nez.
« Tu ferais bien de la fermer Ron !!! Je te rappelle quand même que tu étais son cavalier ! Où as-tu passé la soirée ?! » aboya Ginny hors d’elle.
« Cette fête craignait… » marmonna le rouquin en évitant soigneusement de répondre franchement à la question posée.
« Pour une fois que ce n’est pas de ma faute… » déclara enfin Neville après un lourd silence pesant et les trois Gryffondors affalés dans le canapé tournèrent le même regard blasé dans sa direction, tous les trois les bras croisés sur leur poitrine.
« C’est stupide, » déclara Harry. « C’est de la faute de personne. Hermione est capable de prendre soin d’elle, elle est assez sensée pour ça. Si on ne la voit pas au dîner, on s’inquiètera davantage. »
Ginny, Ron et Neville acquiescèrent et les Gryffondors décidèrent de travailler une petite heure pour s’avancer dans leurs devoirs.

Ils étaient descendus dîner sans Hermione, mangeant dans un silence inquiet, Harry guettant la porte de la Grande Salle toutes les cinq minutes dans l’espoir d’y voir apparaître sa sœur. Il était remonté jusqu’à la salle commune avec quelques victuailles qu’il décida d’apporter à Hermione, même s’il devait pour ça enfoncer la porte de sa chambre.

Il frappa sans trop y croire et après deux tentatives qui échouèrent, il passa au plan B en employant les grands moyens.
« Hermy, je sais que tu es là. Ca commence à bien faire maintenant, je suis inquiet, on n’a pas de nouvelles de toi depuis hier soir. Si tu n’ouvres pas cette porte dans la minute qui suit, j’emploie la Magie ! »
Il attendit quelques secondes en silence, écoutant s’il ne pouvait pas l’entendre, avant de soupirer et pousser un grognement agacé.
« Je compte jusqu’à 3, » déclara-t-il finalement sur un ton en apparence calme, « 1… 2… »

La porte s’ouvrit finalement et une Hermione, peut-être plus agacée que lui, lui fit face. Les yeux injectés de sang et qui lançaient des éclairs, elle resserra la ceinture de son peignoir d’un geste sec et le laissa entrer sans avoir encore prononcé un mot.
« Tu aurais pu répondre ! » s’exclama Harry en scrutant la chambre rangée au carré où rien ne traînait. « Je t’ai apporté quelques petits trucs à grignoter, tu n’es pas descendue manger de la journée, qu’est-ce que tu fais ?? »
« J’étais en train de travailler ! » dit-elle enfin en désignant son bureau sur lequel étaient éparpillées ses affaires scolaires.
« Et ça t’empêchait de nous répondre ? De venir déjeuner ? Dîner ? Passer cinq minutes avec nous dans la salle commune ? »
« Je n’ai pas compris ce que Snape nous demande en Potions… » répondit-elle et Harry plissa les yeux en l’observant mieux.
« Qu’est-ce qu’il y a Hermy ? » demanda-t-il d’un ton qui s’était radouci.
« Le cours de la semaine dernière était compliqué. J’ai raté l’exercice en cours, Neville n’a pas su m’expliquer et les formules pour la semaine prochaine sont encore plus difficiles à comprendre, sans compter que je n’ai pas trouvé les ¾ des ingrédients qu’il nous demande de tester… »
Des larmes roulèrent sur ses joues et elle se mit à renifler en essuyant ses larmes du revers de la manche de son peignoir.

Harry l’observa en silence d’un air déconcerté et quand il vit qu’elle pleurait réellement et qu’il devina que ce n’était pas à cause du cours du Professeur Snape, il la prit dans ses bras dans lesquels elle évacua toute sa détresse. Elle s’était agrippée à son pull comme on s’en remet à une bouée de sauvetage en cas de naufrage et il la berça quelques instants en attendant qu’elle veuille bien lui avouer la vérité et les véritables raisons de son chagrin et son mutisme. Quand elle se lança et murmura ce dont elle s’était sentie encore ce matin incapable d’avouer à quiconque, elle sentit Harry se raidir et il l’éloigna pour la regarder dans les yeux.
« Tu as quoi ? » hallucina-t-il priant intérieurement pour avoir mal entendu ou mal compris.
« Tu as très bien entendu Harry, ne me le fais pas répéter… » souffla-t-elle en baissant les yeux en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
Il soupira et se laissa tomber sur son lit, faisant grogner Pattenrond, réveillé par un nouveau poids à côté de lui.
Elle le rejoignit lentement et le silence berça le chat orange qui se remit en boule. Hermione leva finalement un regard coupable vers son frère et Harry prit sur lui pour ne pas se lever et descendre casser la figure à un certain Serpentard. Mais la mine d’Hermione lui déchira le cœur et il s’efforça de lui sourire pour lui faire comprendre que ça irait et il lui prit la main pour l’encourager.
« Raconte… »

Et elle lui raconta tout. Le fait qu’elle se soit laissée entraîner à boire après avoir vu Draco embrasser une autre fille. Sa rencontre avec ce dernier dans les toilettes des garçons et son état peu glorieux qui l’avait conduit à déraper de la sorte. Son affreuse nuit passée à être malade. Son dégoût d’elle-même et le fait qu’elle ne se reconnaissait plus.
« Tu dois me détester Harry… Tu ne me reconnais plus, n’est-ce pas ? Où est passée la gentille petite Hermione que tu as connue en première année ? » Elle laissa couler de nouvelles larmes de désespoir qu’Harry s’empressa de lui sécher avant de l’embrasser sur le front.
« Ne dis pas n’importe quoi Hermy… Il t’a forcée ? » osa Harry.
« Non… non. C’est ça le pire… »
« Tu es encore amoureuse de lui ? »
« Non ! »
« Tu as dit que tu l’avais vu embrasser une autre fille et que ça t’avait mis hors de toi et que tu as voulu te défouler pour l’oublier… » continua Harry avec incompréhension.
« Je sais mais c’est normal, non ?? Tu réagirais pareil toi si tu quittais Ginny pour la voir ensuite embrasser un autre type !!! »
« Certainement si je l’aimais toujours… Ce qui m’énerve le plus dans tout ça Hermy, c’est qu’il ait profité de toi et de ton état ! »
« Il était aussi fait que moi Harry, je me demande comment on a réussi à aller jusqu’à sa chambre… »
« Ok, dans ce cas-là, ne te mets pas dans cet état. C’est une erreur, dis-toi que ça ne se reproduira plus et oublie ce con ! »
« Jamais plus de toute ma vie je ne boirai un verre d’alcool Harry, crois-moi, » dit-elle en réussissant enfin à esquisser un timide sourire.
« Ne m’en parle pas ! Je n’ai pas bu autant que toi mais ça a été dur ce matin, » avoua-t-il en riant. « Tu viens ? Tu enfiles un truc et tu viens avec nous en bas ? »
« Non Harry, je n’en ai pas envie du tout. Je préfère rester seule ici… Il faut que je digère, lundi va être affreux, j’ai besoin de me retrouver. »
« Ok, » acquiesça Harry en se levant. « Je dirais aux autres que tu as besoin de te reposer. »
« Merci Harry. Dis à Ginny de venir s’il te plaît… »
« Pas de problème. »

Harry rumina en redescendant et plaqua un faux sourire sur son visage en rejoignant ses amis, sourire qui ne trompa pas Ginny.
« Elle va bien, » déclara-t-il de manière laconique. Ron et Neville acquiescèrent avant de retourner dans leur partie d’échec et Ginny se leva pour rejoindre son petit ami.
« Tu peux y aller, » dit-il, « elle t’attend. »
« Harry ? » l’interrogea Ginny avec un regard inquiet.
« Malfoy… » souffla-t-il simplement avant d’embrasser Ginny et rejoindre Ron et Neville, laissant Ginny rejoindre Hermione dans son dortoir.

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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 17 Déc 2007 23:12
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Little Hangleton, vendredi 15 février 1980

Ils arrivèrent par la grande porte et constatèrent une agitation peu commune au sein du Manoir. Eléa regarda autour d’elle, dubitative, ses amis parler entre eux. Les visages étaient fermés et elle pouvait sentir de la colère s’émaner de chacun d’eux.
Severus remarqua leur présence et alla les saluer.
« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda Eléa, inquiète.
Severus passa une main dans ses cheveux, nerveux. Il était rare de le voir dans cet état, lui qui d’habitude restait stoïque dans toutes situations. Non, il n’était pas nerveux finalement, songea Eléa, il était lui aussi en colère, comme elle ne l’avait jamais vu. Si lui était dans cet état, qu’en était-il du Maître ? Le souvenir de la dernière colère du Maître lui fit parcourir un frisson dans le dos.
« L’Ordre du Phénix, » articula-t-il. « Ils ont découvert notre mission pour la semaine prochaine et ont capturé plusieurs taupes du Ministère, ils sont à Azkaban pour des interrogatoires. »
Lucius écarquilla les yeux, il alla parler mais Severus lui coupa la parole.
« On a passé le Ministère au peigne fin, détruit tous papiers compromettants, mais ils ont quelques dossiers et la mission est avortée... Le Maître fait venir une unité de Russie en renfort. »
« Comment ont-ils pu ? » hallucina Eléa.
« Notre ami Kingswood a eu des remords... » répondit Snape avec dégoût. « On prépare les représailles, » ajouta-t-il avec un sourire mauvais.
« Ce soir ? » demanda Lucius.
« Tu connais le dicton Lucius, il faut battre le fer... »
« Où allez vous ? » coupa Eléa.
« Rayer la famille Kingswood de l’Histoire et régler quelques problèmes... » répondit le Mangemort.
« Quels problèmes ? »
Snape regarda Eléa dans les yeux sans répondre à sa question. Elle lâcha la main de Lucius et recula d’un pas.
« Je viens. »
« Pourquoi ? Pour assurer leurs arrières ? » s’insurgea Lucius.
Eléa se sentit déstabilisée et ne sut que répondre.
« Il est temps d’en finir Eléa, » ajouta Severus avec douceur. « Tu sais qu’ils sont morts le jour où ils se sont opposés au Maître... »
Des larmes embuèrent les yeux d’Eléa et elle s’éloigna des deux hommes. Elle se dirigea vers le bar et s’apprêta à se servir un verre lorsqu’une main fine et pâle prit la bouteille de vodka à sa place.
« J’espère que tu n’es pas sérieuse... » dit la voix glaciale.
Elle soupira et tourna son regard vers le Lord qui la dévisageait.
« Tu ne peux pas envisager la mort de ces traîtres sans te noyer dans un verre ? » ajouta-t-il.
Elle resta silencieuse, s’efforçant de ne pas montrer ses sentiments.
« Ne me demande pas de ne pas les faire souffrir Eléa... » dit-il à voix basse. « Il faut faire des exemples de ces personnes... montrer comment finissent ceux qui osent s’opposer à moi... » Il caressa doucement son visage avant de la regarder plus durement. « Tu restes ici ce soir. » Elle alla répliquer mais il l’en empêcha. « C’est un ordre et crois-moi ma belle, il ne vaut mieux pas me contrarier ce soir... » Elle acquiesça tristement.
« Je t’ai fait préparer votre chambre... Si tu t’ennuies, j’ai laissé ma bibliothèque personnelle ouverte... » Elle le suivit alors qu’il se dirigeait vers Lucius. « Bien sûr, tu ne seras pas seule, je t’ai assigné une compagnie... » dit-il sérieusement.
« Pourquoi ? Vous ne me faites plus confiance ? » se vexa-t-elle.
Le Lord se tourna vers elle et la fixa de ses yeux bleu turquoise.
« Je te fais confiance, Eléa, j’ai juste pensé que tu te sentirais plus en sécurité si tu n’étais pas seule... de plus je suis certain que tu seras heureuse de rencontrer cette recrue... »
Eléa leva un sourcil puis le salua avant d’embrasser Lucius et lui chuchoter d’être prudent.

Elle s’avança la mine boudeuse dans les escaliers mais ne se retourna pas. Il ne se passa que quelques minutes avant qu’elle ne les entendît quitter le Manoir.
Ainsi, c’était la fin. Elle regarda son reflet dans le miroir de la salle de bain, et contrairement à quelques années auparavant, elle pouvait se regarder dans les yeux. L’eau coula, brûlante et salvatrice. C’était la fin. Le soulagement était plus fort que la tristesse, plus fort que la culpabilité. Ses amis allaient mourir, Sirius allait mourir. Quelques larmes s’échappèrent malgré elle. Elle n’aurait plus à mentir, elle n’aurait plus peur de se trahir. Ils ne sauraient jamais ce qu’elle avait fait, les crimes dont elle avait été l’auteur, jamais Lily n’appendrait sa plus grande trahison envers elle. Le poids sur ses épaules s’était tout à coup envolé et elle ressentit une sorte de dégoût... La mort de ses amis la soulageait. Quel monstre pouvait-elle être ?
Elle fut tirée de ses pensées obscures par quelques coups frappés à la porte. Elle l’ouvrit et se trouva nez à nez avec une jeune homme, brun, les yeux sombres qui lui rappelaient vaguement quelqu'un.
« Je viens m’assurer que vous vous portez bien Mademoiselle... » dit le jeune homme habillé de noir.
« Je vais bien... » l’assura Eléa. « J’allais me diriger vers la bibliothèque du Maître, je ne pourrais jamais dormir avec ce qu’il se passe. »
« Le Maître m’a demandé de vous accompagner où que vous alliez. »
« Soit... » Eléa haussa les épaules et s’avança dans le couloir pour atteindre une porte qui donnait sur la pièce étroite qui contenait tous les livres.
Elle s’assit dans un fauteuil moelleux et entama un livre sur les sorts mortels à travers les âges, lorsqu’elle leva la tête et observa attentivement le jeune homme debout devant la porte.
« On se connaît, non ? »
« On s’est croisé, oui, à Poudlard... » répondit-il timidement.
« C’est ce qu’il me semblait... »
« J’étais en cinquième année à Serpentard, » ajouta-t-il.
« Il me semble que je vous connais d’ailleurs, j’arrive pas à mettre la main dessus, » dit-elle en fronçant les sourcils. « Quel est votre nom ? »
« Regulus Black. »
« Oh... »
« La ressemblance n’est pas frappante... » dit-il avec un petit rire ironique.
« A vrai dire, je ne m’attardais pas sur les cinquièmes années... » s’excusa Eléa.
« Ce n’est pas un scoop... »
« La répartie, c’est de famille à ce que je vois... » remarqua Eléa qui avait finalement refermé son livre.
« Il vaut mieux en avoir quand on porte le nom de Black et que son frère est un traître... »
« Tes parents doivent être fiers de toi... Oui, on va se tutoyer, on a failli faire partie de la même famille après tout... » ajouta-t-elle devant l’air surpris de Regulus.
« Est-ce une pointe de regret que j’entends ? »
« C’est la pointe de ma baguette que tu vas sentir si tu continues avec ce genre de remarques... » menaça-t-elle.
Regulus s’appuya nonchalamment contre l’embrasure de la porte, croisant les bras sur sa poitrine.
« Sujet épineux... Tu sais, je n’ai jamais compris comment une fille comme toi avait pu tomber amoureuse de mon frère... Comment un vaurien comme lui a-t-il pu t’attirer ? »
Eléa se leva et fit face à Regulus, le visage fermé et le regard noir. Son frère était peut-être en train de mourir à ce moment même, comment pouvait-il réagir comme ça ? La pensée de Sirius mort lui serra la gorge et elle décida de partir de la bibliothèque et d’essayer de trouver le sommeil.
« Bien que je ne pense pas que Voldemort m’en veuille d’assassiner un de ses sous fifres, je pense qu’il vaudrait mieux pour moi d’aller dormir un peu... »
« Bonne nuit Eléa... »
« Surveille tes arrières, Regulus ! » lâcha-t-elle sans un regard pour le jeune homme.

Elle se coucha enfin et resta quelques minutes dans le noir, essayant de se calmer et de ne pas penser à ce qui était en train de se passer, priant silencieusement elle ne savait quelle divinité pour qu’il n’arrive rien à Lucius.
Elle commençait à peine à somnoler lorsqu’elle fut réveillée par des bruits au rez-de-chaussée. Elle sauta de son lit, baguette en main, et courut dans le couloir. Regulus était à sa porte et tendit un bras protecteur alors qu’ils descendaient les marches.
« Me fais pas rire ! » se moqua-t-elle en le poussant légèrement et en passant devant lui.
Le Hall et le grand salon étaient aussi agités qu’une heure auparavant et les Mangemorts avaient l’air encore plus furieux. Eléa se précipita vers Lucius qui l’embrassa rapidement.
« Que s’est-il passé ? Vous êtes partis que depuis une heure... »
« L’Ordre protégeait la famille Kingswood ! » cracha Lucius, « on a réussi à avoir le père, j’ai eu un des fils... Rodolphus a blessé Meadows, ils ont ensuite battu en retraite... Le Maître a pu toucher Potter, mais on ne sait pas à quel point... Dumbledore les protégeait tous... »
« Et on a donc un traître dans nos rangs... » dit froidement Snape derrière elle.
«Tu n’aurais pas eu une soudaine envie d’écrire ce soir, Eléa ? » siffla Bellatrix.
« Ferme-la Bella ! » ordonna Lucius.
Le Maître arriva dans la pièce avant même qu’elle n’eut le temps de répondre, il était suivi d’Eilane et tout deux avaient l’air contrariés. Le silence se fit instantanément lorsque Lord Voldemort parcourut de son regard l’assemblée tremblante de colère et de peur.
« Vous êtes tous soupçonnés de trahison. »
Eléa sentait déjà le discours interminable se profiler et se retira discrètement pour rejoindre sa chambre. « Tous » soupçonnés rit-elle intérieurement. Elle avait plus que montré sa loyauté et ne se sentait absolument pas concernée par ses paroles. Lucius, Severus et les personnes du Premier Cercle ne faisaient pas partie des personnes qui pouvaient trahir. Ils avaient tous sacrifiés leurs vies pour Lui, bien sûr il y avait des avantages, la richesse entre autres, mais aussi d’énormes inconvénients. Elle se regarda dans la glace et toucha doucement son ventre avant de vite en retirer les mains.
Elle se coucha à nouveau. James avait été touché... Elle était partagée, bien sûr elle était triste pour Lily, mais d’un autre côté cela arrangerait beaucoup de choses si il mourrait. D’ailleurs, comment allait-elle s’y prendre ? Rémus sentirait sûrement le lien entre « l’enfant » et James... Elle chassa cette idée de sa tête, il était bien trop tôt pour penser à ce genre de détail. Sirius était vivant. Elle devait continuer à mentir, à tromper. Combien de temps encore ?
Elle soupira et se retourna. Combien de temps devrait-elle supporter le vide à la place de son amant ?


***

Poudlard, lundi 17 février 1998

Le dimanche avait été long, surtout quand on reste enfermée toute la journée dans sa chambre. Harry et Ginny lui avaient apportée de quoi ne pas mourir de faim mais elle s’était peu alimentée. Elle s’était finalement plongée dans ses devoirs pour passer le temps et occuper son esprit, et n’avait réussi à s’endormir que tard dans la nuit tant elle redoutait cette journée.

Elle s’était levée avec mal au ventre et des nausées qui l’avaient dissuadée d’aller prendre un petit déjeuner où elle pourrait croiser le Serpentard qu’elle redoutait. Elle savait qu’elle devrait bien se confronter à lui un jour ou l’autre mais aujourd’hui n’était pas le jour idéal. Peut-être que lui aussi se sentait mal et ne voudrait après tout pas lui reparler de la nuit embarrassante. Elle en doutait le connaissant et c’est avec une mine d’un condamné qui se rend à l’échafaud qu’elle se hâta de rejoindre la classe du cours du Professeur Lupin. Elle arriva presque en retard exprès pour ne pas avoir à éventuellement attendre le Professeur et risquer de voir Draco et s’installa à côté d’Harry sans même regarder les élèves présents.

Elle réussit à se détendre durant le cours mais quand Rémus Lupin annonça la fin du cours, elle sentit son cœur s’emballer et ses mains devenir moites.
« Mione, on va à la bibliothèque, tu viens ? » lui demanda Ron en croquant dans une pomme juteuse.
La vue du fruit fit grogner son estomac et elle acquiesça en lançant un long regard à Harry qui comprit le message et la prit par les épaules pour sortir de la salle de cours.

Marchant entre ses deux gardes du corps, elle put s’autoriser à respirer plus librement en voyant les portes de la bibliothèque lui ouvrir grands ses bras pour l’accueillir.
« Il t’a regardée pendant tout le cours, » déclara enfin Harry alors qu’ils étaient installés dans une allée à l’écart et que Ron était parti chercher des manuels, « tu ne pourras pas l’éviter éternellement Hermione, il faudra bien que tu lui parles de cette soirée, pour mettre les choses au clair. »
« Je sais… Son regard était… comment ? »
« Confus je dirais, plutôt interrogatif. Il faut que tu lui parles. »
Hermione soupira en dépliant ses parchemins et Ron posa lourdement plusieurs livres sur la table avec un air satisfait.
« Bossez bien, j’ai un truc à faire, j’en ai pas pour longtemps, je reviens ! » déclara le rouquin avant de s’éloigner.
« Quoi ?! » s’exclamèrent d’une seule voix Harry et Hermione.
« Il exagère, je ne vais pas faire ses devoirs, il peut toujours rêver ! » cracha Hermione en ouvrant de rage un livre.
« Tu fais ses devoirs depuis la première année Hermy… » fit remarquer Harry avec un petit rire.
« Non, n- Pas cette fois alors, zut enfin ! »
Harry se mit de nouveau à rire et ils se mirent à travailler sérieusement chacun de leur côté.

L’heure du déjeuner ne tarda pas à arriver et Hermione, affamée, se rua sur la nourriture quand ils furent dans la Grande Salle sous les regards médusés de ses amis.
« Tu avais faim Mione ? » rit Ron en attendant de pouvoir se servir.
« Je croyais que tu n’en avais pas pour longtemps et que tu devais nous rejoindre ? » rétorqua Hermione et Ron fit une moue cramoisie en haussant les épaules.

Aux abords du dessert, baissant sa vigilance, elle croisa le regard de Draco et ce qu’elle y lut lui fit comprendre qu’elle ne pourrait pas agir comme elle le faisait éternellement. Elle baissa les yeux et se leva finalement en prenant ses affaires.
« On se retrouve tout à l’heure, ok ? »
« Ok… » déclara Harry qui avait compris ce qui allait se dérouler.
« Et où est-ce que tu vas ? » lui demanda Ron sur le même ton qu’elle avait employé avec lui un peu avant.
Elle ne répondit pas et Harry envoya un coup de coude au rouquin qui râla alors que Ginny le pinça.

Elle sortit de la Grande Salle et quelques minutes plus tard, Draco Malfoy l’imita sous les regards inquiets de Ginny et Harry.

La Tour d’Astronomie, théâtre de leur histoire d’amour clandestine il fut un temps, lui sembla froide et austère aujourd’hui, et elle fut tentée de s’échapper pour gagner le refuge de sa chambre. Elle joua quelques instants avec les planètes mobiles et elle sursauta quand des bras l’enlacèrent avant de s’écarter violemment.
« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda-t-elle en reculant d’un pas.
« Qu’est-ce que tu fais ? » lui retourna Draco avec un regard perdu. « Déjà que j’ai pas eu de nouvelles de tout le week-end, merci pour l’accueil ! »
« Mais ne me dis pas… Qu’est-ce que tu crois ? Que la nuit qu’on a passée signifie plus qu’une partie de jambes en l’air entre deux personnes complètement bourrées ?! »
« Ok, » comprit Draco, qui après une déception et un air blessé, arborait à présent un regard furieux. « Si c’était moi qui agissais de la sorte, je passerais pour un connard profiteur ! Mais si je te dis que tu es une salope, et c’est ce que tu es, je passe encore pour un goujat !! »
« On était bourrés Draco !! Je ne me souviens même pas comment on a réussi à aller jusqu’à ta chambre ! »
« Ne me raconte pas n’importe quoi Hermione, » répliqua-t-il calmement mais dangereusement, « tu crois que je n’ai pas vu comment tu m’as regardé quand j’étais avec Gina ! Tu crois que je n’ai pas vu les larmes que tu as essayées de cacher vainement en me voyant dans les bras d’une autre fille !! Qu’est-ce que ça signifie alors ?! » Cette fois, il se mit à crier et elle sursauta.
« Rien, ça ne signifie rien ! J’étais juste surprise, je ne m’y attendais pas… »
« Oui, bien sûr… Je ne vais pas t’attendre éternellement Hermione ! Tu sais que tu es en train de me rendre dingue, tu le sais ça ??! » Il la saisit par les bras et la força à le regarder dans les yeux.
« Lâche-moi, tu me fais mal… »
« Dis-le moi, dis-moi en face que tu ne m’aimes plus. »
« Je te l’ai déjà dit… »
« Dis-le à nouveau ! »
« Je ne t’aime plus Draco ! » hurla-t-elle et il recula sous le choc de la phrase qu’elle venait de prononcer. La violence était d’autant plus forte qu’elle avait prononcé son prénom et c’était à chaque fois un coup de poignard au cœur alors qu’ils s’étaient appelés par leurs noms de famille durant de nombreuses années, preuve de leur haine mutuelle. « Tu peux bien coucher avec qui tu veux, je m’en fous, c’est fini entre nous… »
Il la regarda une dernière fois, du dégoût et du mépris dans un regard qui se durcit et qui devint sombre malgré un gris bleu d’habitude clair et brillant, et il sortit sans un mot de plus.

Elle porta une main à son ventre et s’agenouilla avant de vomir tout son déjeuner en pleurant.


***

Londres, samedi 16 février 1980

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain, Lucius était à ses côtés, lisant la Gazette du Sorcier. Il posa le journal sur la table de chevet et l’embrassa tendrement.
« Comment vas-tu amour ? »
« Bien, » soupira-t-elle en s’asseyant. « Je ne t’ai pas entendu te coucher... »
« Je suis monté à trois heures... Le Maître était vraiment très en colère, il s’est défoulé sur des novices... Il va interroger tout le monde pour découvrir le traître... » dit-il d’un ton monocorde.
« Tout le monde ? » s’étonna Eléa.
Il la regarda, un sourcil levé. « Non, pas nous amour... »
« Il serait bien embêté si c’était moi ! » s’amusa-t-elle.
Elle vit le visage de Lucius se décomposer puis reprit sur la défensive. « T’es dingue ? Je ne prendrais jamais le risque ! Il faut être fou pour trahir le Maître ! »
Il la regarda dans les yeux, essayant de sonder son esprit.
« Tu y as déjà pensé ...» dit-il abasourdi.
« Non.... non, je, j’aurai jamais osé... » bredouilla-t elle en détournant la tête.
Elle décida de se lever pour couper court à la conversation, mais Lucius la prit par le poignet et l’empêcha d’aller plus loin.
« Eléa, je sais que tu me mens... » continua-t il avec douceur.
Eléa baissa les yeux, les larmes venaient facilement ces derniers temps et il était évident qu’elle ne pouvait lui mentir.
« Je veux comprendre... Pourquoi ? Tu ne crois plus ? »
« Ce n’est pas ça... Enfin, Lucius, avec tous les sacrifices qu’il nous a demandés... les menaces... Bien sûr que je crois en la cause, mais j’ai trahi mes meilleurs amis, je porte un enfant qui n’est pas le tien… »
« C’est le mien, » coupa-t-il. « Il sera le mien Eléa, je veux que tu le comprennes... »
« Comprends-moi chéri... » souffla-t elle, « comprends qu’à un moment, j’ai eu envie de tout dire à Dumbledore et de demander sa protection... »
« Pourquoi tu ne l’as pas fait ? »
« Parce qu’il t’aurait exécuté... Il aurait compris, il aurait senti ma présence dans la région... » Elle laissa couler quelques larmes. « Si tu savais ce dont il est capable, à quel point il peut se connecter à mon esprit... »
Lucius resta silencieux quelques secondes, c’était la première fois qu’Eléa se confiait à lui de cette manière au sujet du Maître. Il pouvait entendre toute sa souffrance et son impuissance dans sa voix et cela lui perçait le cœur.
« Je ne savais pas tout ça amour, tu ne m’en as jamais parlé... » dit-il déconcerté. « J’ai toujours eu l’impression que tu avais une relation particulière avec Lui, voire ambiguë... »
« Notre relation est ambiguë, je ne sais jamais ce que je suis pour Lui... » murmura-t elle
Il la prit dans ses bras et la serra fort alors qu’elle refoulait ses larmes. Il n’avait jamais vraiment cherché à savoir ce qu’il se passait entre eux, il avait souvent éprouvé une jalousie féroce envers le Maître mais jamais il n’avait imaginé la souffrance de sa compagne.
Ils restèrent enlacés quelques longues minutes, avant qu’Eléa prenne le journal pour lire les gros titres.

Eléa descendit rejoindre les autres Mangemorts dans l’après-midi. Elle fut accueillie par Severus et Rodolphus, Lucius étant en grande conversation avec le Maître.
Ils discutèrent autour d’un thé des évènements de la veille, Eléa les écouta avec envie et leur posa des tonnes de questions auxquelles ils répondirent en détail.
« Ça te manque, n’est-ce pas ? » s’enquit Rodolphus.
« C’est peu dire... » bouda Eléa. « Je m’ennuie à mort, j’ai le droit de rien faire à part manger et dormir… »
« Peu de personnes ont droit à une telle protection, je me demande ce que ça cache, » remarqua Bellatrix d’un ton acide tout en s’asseyant avec eux.
« Tu devrais t’en plaindre au Maître, je suis sûre que ce genre de jalousies l’attendrira, surtout en ce moment, » rétorqua Eléa, un demi sourire aux lèvres.
« Pas aujourd’hui, par pitié, » souffla Rodolphus. Bellatrix fit une moue boudeuse et Eléa se contenta de boire une gorgée de thé.
« Le Maître m’a assigné une garde hier soir, » dit Eléa d’un ton neutre.
« Ah bon, qui ? » interrogea Severus.
« Regulus Black. »
« Le Maître n’a pas perdu son sens de l’humour on dirait, » sourit Rodolphus.
« On dirait que notre cher Black junior commence à faire sa place... » renchérit Severus.
« Je me rappelais même pas de lui, » ajouta Eléa tout en grimaçant à l’attention de sa tasse. « Mon thé a un goût bizarre. »
« Bien sûr que tu t’en rappelles pas, tu étais trop occupée à te faire mon beau frère ou l’autre... » rétorqua Bellatrix d’un ton sec.
« Vous avez dû lui en faire voir non ? » demanda Eléa en ignorant Bellatrix.
Severus hocha la tête.
« Si peu... » sourit Rodolphus alors que sa femme arborait un sourire vicieux.
« Je ne l’aime pas. »
« Pourtant il a hérité des bons côtés de la famille, » ajouta Bellatrix avec un fond de fierté.
Eléa leva les yeux au ciel, ne voulant pas rétorquer et provoquer une dispute. Elle regarda à nouveau sa tasse d’un air dubitatif.
« Ça n’a pas le goût de mon thé habituel ! » râla-t-elle. Elle capta les yeux de Severus et les fixa un instant avant de reposer sa tasse et de se lever, le visage fermé. Elle quitta la table sans dire un mot.
« Putain, » murmura Severus avant de se lever à son tour et de la suivre sous les regards interrogatifs des deux autres Mangemorts.

« J’arrive pas à croire que tu m’aies fait ça ! » explosa-t-elle alors qu’ils venaient de rentrer dans la chambre d’Eléa.
« Calme toi... » s’impatienta le Maître en potion.
Elle lui jeta un regard noir et ils se toisèrent pendant quelques secondes.
« Avec quoi tu me drogues ? » lança-t-elle abruptement.
« Droguer, n’exagère pas... » rit-il.

Elle lui fit signe de continuer et il soupira tout en s’asseyant sur le lit.
« Ce sont des fortifiants... Tu ne manges pas assez, tu es anxieuse...C’est un ordre du Maître. »
Elle resta silencieuse avant d’exploser à nouveau.
« Mais vous me faites tous chier ! C’est mon corps, j’en fais ce que je veux ! J’ai pas faim, la bouffe m’écoeure, vous allez pas me gaver comme une oie ! Non, mais vraiment ! »
Elle se tut enfin et croisa les bras sur sa poitrine douloureuse. Elle resta collée à la fenêtre, regardant une fine pluie tomber sur le jardin endormi par l’hiver qui touchait à sa fin.
Après quelques minutes, Severus se leva enfin et s’approcha d’elle doucement. Il se tint derrière elle et contre toute attente, elle vint appuyer sa tête légèrement sur son épaule pour finalement se laisser entourer de ses bras.
« Qu’est-ce qu’il se passe Eléa ? »
« Rien, ce n’est rien. »
« Ne me dis pas ça, pas à moi... Je sens que quelque chose cloche, » murmura-t-il.
Elle aurait tant aimé pouvoir lui dire, mais elle se contenta de lui dévoiler qu’une partie de ses angoisses.
« J’ai peur Sev... Si il y a un traître parmi nous, te rends-tu comptes de ce que je risque ? »
Severus avala difficilement sa salive et la laissa continuer.
« Si jamais ils apprennent ce que je suis en réalité, à quel point je suis proche du Maître, je suis morte... et j’ai tellement l’impression d’être inutile, je ne participe plus aux missions, je suis enfermée nuit et jour. »
Elle se détacha de son étreinte et attrapa un châle noir jeté négligemment sur le lit et s’en entoura les épaules. Elle avait l’air si fragile, se dit le Mangemort. Comment une enveloppe aussi fragile pouvait renfermer autant de puissance et de fougue ? Autant de chagrin aussi, il pouvait le lire dans ses yeux. Elle ne lui disait pas toute la vérité il le savait, mais insister ne pourrait que la retrancher derrière un mur de silence.
« Tu n’es pas inutile Eléa, tu es précieuse pour le Lord et il te protège. »
« Severus, je ne peux pas faire un pas dehors sans être surveillée, ne le nie pas, je sais qu’Il envoie des hommes pour assurer mes arrières... » Elle s’assit sur le lit. « Comme si je ne pouvais pas me défendre toute seule, » marmonna-t-elle.
Elle le regarda dans les yeux. « Comment veux-tu que j’élève un enfant dans cette situation ? »
« Ecoute, » il s’approcha d’elle et lui prit ses mains qui étaient glacées, « tu es sous protection et à mon avis tant qu’Il n’aura pas trouvé le traître, le Maître va limiter tes actions au sein de l’Ordre du Phénix. La fin de la guerre approche Eléa, on est dix fois plus nombreux qu’eux, les Russes arrivent ce soir et nos actions vont doubler. Dès que la guerre sera finie, tu pourras revivre normalement, ce n’est qu’une question de mois. »
Elle acquiesça et lui sourit tristement.
« Tu devrais te reposer, la soirée risque d’être longue avec l’arrivée du Cercle Russe... »
« J’ai pas envie d’y aller Sev... » râla Eléa.
« Tu dois être là, le Maître tient à ce que nous soyons tous là. »
« Le Maître te dit beaucoup de choses ces derniers temps... » remarqua-t-elle.
« C’est vrai. »
« Comment va Sarah, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue, » s’inquiéta Eléa.
« Elle va bien, c’est juste qu’elle n’est pas sûre de vouloir faire partie du cercle, » soupira-t-il.
« Oh... C’est bizarre, n’importe quel Mangemort le voudrait... » Elle fronça les sourcils devant l’air triste de son ami. « On a tous eu des doutes à un moment ou un autre, » le rassura-t-elle.
Il hocha la tête et ils furent interrompus par quelques coups frappés à la porte. Lucius entra l’air fatigué.
« Le Maître veut te voir Severus. »
Severus se leva, adressa un clin d’œil à Eléa avant de donner une tape amicale à Lucius. Ce dernier s’allongea près de sa compagne et posa sa tête sur son abdomen. Elle fit glisser ses doigts dans ses longs cheveux blonds pendant de longues minutes. Il s’endormit paisiblement alors qu’Eléa ne pouvait faire taire ses pensées. Elle ne pourrait pas éviter ses amis et son Père éternellement et si le traître n’avait rien dit sur son compte, cela ne pourrait que lui porter préjudice, même si elle utilisait sa grossesse comme prétexte.

Lucius se réveilla quelques heures après et ils se préparèrent pour accueillir le Cercle Russe. La soirée fut longue et inintéressante. N’ayant pas pu se reposer, Eléa était fatiguée et n’était pas d’humeur à écouter les massacres perpétrés en Russie, ni les actions contre les rebelles. Elle avait fait de son mieux pour être souriante et aimable mais après deux heures des récits de Karkaroff, elle n’en pouvait plus et avait demandé l’autorisation au Maître de se retirer. Voyant les traits tirés de la jeune femme, il accepta. Eléa s’excusa auprès des invités et remonta se coucher, heureuse de se retrouver enfin seule.



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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 17 Déc 2007 23:15
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Londres, vendredi 21 février 1998

Eléa termina de rassembler ses affaires alors que Lucius l’observait du coin de l’œil. Il n’aimait pas la voir partir à une réunion de l’Ordre du Phénix et encore moins passer un week-end entier à Grimmauld Place.
« Tu es sûre qu’emmener des bouquins de Magie Noire là-bas soit vraiment une bonne idée chaton ? »
« Je suis à la bourre Lucius… Le rituel approche et il me reste encore pleins de trucs à voir et à revoir… »
« Le Maître se plaint que tu ne nous informes pas assez suite aux réunions de l’Ordre du Phénix Eléa… »
« Quoi ?! » hallucina Eléa en jetant de rage le dernier livre dans son sac. « J’ai passé deux heures avec le Maître aujourd’hui, Il ne pouvait pas me le dire ?! Je n’ai rien à vous raconter ! Il ne se passe rien ! Les deux camps s’observent en chiens de faïence en guettant la moindre action de l’autre ! L’Ordre est vaguement au courant pour le rituel et ils veulent évidemment savoir quand il aura lieu et en quoi il consiste ! Et je n’en sais rien moi-même ! Ils vont me cuisiner toute la soirée et je n’ai rien à leur dire, tout comme je n’ai rien à vous dire ! Et le pire, c’est qu’ils douteront de moi en me croyant à 100 % dans votre camp alors que vous me croyez à 100 % dans le leur ! J’en ai marre Lucius ! »

Cette fois, Eléa hurlait et Lucius savait que les larmes inondant les yeux clairs de sa compagne étaient des larmes de rage et de frustration accumulées ces dernières semaines. Elle se calma progressivement en reniflant plusieurs fois et Lucius préféra ne pas rétorquer de peur de lui faire perdre complètement pied par des paroles maladroites.
« Des fois, j’ai vraiment envie de tout plaquer, me tirer et vous laisser tous vous démerder et vous entretuer… »

Elle boucla son sac et attacha rapidement ses cheveux dans une queue de cheval basse avant de jeter un œil à Lucius, assis à son bureau, et lever les yeux au ciel.
« Oui, je sais, Il me traquerait sans relâche pour me tuer… »

Elle enfila sa cape rouge à capuche sur sa robe dans des coloris similaires mais beaucoup plus foncés et s’approcha de Lucius pour lui dire au revoir.
Il la fit asseoir sur ses genoux et plongea son regard polaire dans ses yeux quelque peu tristes et fatigués.
« Je t’aime Eléa, ne me laisse pas… »
« Je reviens dimanche Lucius, c’est quoi ce plan que tu me fais encore ?! »

Il caressa sa joue doucement et elle comprit ses craintes au vue de son emportement d’il y a quelques minutes.
« Je reviens dimanche Lucius, » lui assura-t-elle avec un sourire rassurant, « je n’irai nulle part sans toi, plus maintenant, et je t’aime aussi. »

Ils s’embrassèrent tendrement et restèrent enlacés un petit moment avant qu’Eléa ne se lève et sorte de l’hôtel pour transplaner jusqu’à Grimmauld Place.

Elle marcha d’un pas lascif jusqu’à la maison appartenant désormais à Harry Potter – quelle ironie – et resta un moment à observer la bâtisse avant de s’asseoir sur les marches du perron et sortir une cigarette qu’elle prit le temps de fumer. Elle fut étonnée de voir Severus arriver par le même chemin qu’elle et leva un sourcil en tirant une bouffée salvatrice.
« Tu m’as suivie ? »
« Non… » répondit-il en la rejoignant et s’asseyant à côté d’elle.
« Je croyais que tu venais par poudre de cheminette d’habitude… »
« Pas ce soir… »
Elle jeta un regard en coin à son ami avant de regarder sa cigarette qui se consumait toute seule et tirer une autre bouffée qu’elle avala cette fois.
« Dure journée ? »
« Dure journée… » acquiesça-t-il avant de tourner enfin un regard éteint et fatigué dans sa direction. « Fumer tue, Eléa. »
« La connerie aussi ! » rétorqua-t-elle fâchée en se levant et jetant son mégot qui disparut avant même d’avoir touché le sol.
« Sympathique… » soupira-t-il en se levant à son tour et s’apprêtant à rentrer pour la laisser seule, elle et sa drogue.
« Attends Sev, je suis désolée… C’est juste que… Je suis désolée. »
« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il avec un intérêt non feint.
« Je n’ai pas envie d’assister à cette stupide réunion où je ne pourrais pas répondre aux questions qu’on va me poser puisque je ne sais rien, on ne me dit rien… » se plaignit-elle avec une moue boudeuse.
« Et bien, tu n’auras juste qu’à le dire. Que tu ne sais pas, » clarifia-t-il en levant un sourcil marquant l’évidence.
« Et tu crois que mon père va me croire ? Sincèrement ?? »
« Bien sûr, si c’est la vérité. »
« Bien sûr… » répéta-t-elle en soupirant.
« Ne t’inquiète pas Eléa, allons juste en finir. Si ça peut te rassurer, je n’ai rien à dire non plus ce soir. Et si je te dis que tout me fait chier aujourd’hui, tu auras compris qu’ils n’ont pas intérêt à me chercher ou ils vont me trouver, » dit-il en ouvrant la porte pour laisser entrer Eléa la première qui s’exécuta en esquissant un sourire amusé.

C’était juste comme ça. Exactement de cette manière. Il avait toujours réussi à lui donner et redonner le sourire avec une attitude qu’elle lui enviait parfois, même si elle avait un certain talent pour jouer le « je-m’en-foutisme » et le « me-faites-pas-chier », mais elle se devait d’avouer que Severus avait une sacrée longueur d’avance en la matière.

Ils descendirent en riant jusqu’au sous-sol de la maison et pénétrèrent dans la salle de réunion où quelques membres étaient déjà en train de discuter. Eléa scanna du regard les visages présents et aperçut Hermione, déjà assise autour de la table ovale, en train de regarder d’un air absent le parchemin étalé devant elle. Eléa alla saluer poliment son père entouré de nombreux membres de l’Ordre du Phénix et rejoignit Hermione avec un grand sourire. La jeune sorcière lui sourit faiblement et l’embrassa longuement avec un soulagement perceptible.
« Qu’est-ce qu’il y a chérie ? » s’inquiéta Eléa en voyant la petite mine de sa fille.
« Rien, » mentit Hermione en se forçant à sourire.
« Tu as l’air fatigué, » insista Eléa en fronçant les sourcils.
« Oui, c’est vrai, un peu, mais ça va aller… Je me reposerai ce week-end. »
« Votre bal de la Saint Valentin s’est bien passé ? » s’enquit Eléa, changeant de conversation, et Hermione se raidit en retenant sa respiration.
« Hermy, tu devrais aller chercher les cookies, ils doivent être chauds, » déclara Harry en passant un bras autour des épaules de sa sœur et venant par la même occasion à sa rescousse.
« Quoi ? » Hermione dirigea son regard déjà empli de larmes vers Harry qui lui adressa un regard appuyé.
« Les cookies, dans la cuisine… »
« Oh, oui… » Elle se leva et disparut rapidement sous l’œil inquisiteur de son grand-père.
« Bonsoir Harry ! » lança Eléa avec un large sourire légèrement forcé. « Vous avez fait des cookies en pensant à moi ? »
« Bonsoir, » répondit Harry avec le même sourire. « Pourquoi, vous les appréciez également ? »

Hermione sécha ses larmes qui avaient réussies à couler sur ses joues et prit de profondes inspirations en se calmant progressivement. Elle conjura enfin un plat avec des cookies tièdes au chocolat et regagna la salle de réunion, le cœur battant. Dumbledore la félicita de l’initiative conviviale et Eléa regarda le plat avec envie en commençant à saliver. Severus se servit le premier, fusillé du regard par Eléa, et il leva les yeux au ciel en lui passant le plat. Eléa en prit trois d’un coup, devinant que le plat reviendrait vide, et passa le plat à Hermione qui fit suivre à Harry en ne prenant pas la peine de se servir.

La réunion débuta enfin et Eléa comprit qu’elle ne durerait pas éternellement vu les actions plutôt limitées des Mangemorts dont les principaux méfaits se concentraient pour le moment en Amérique du Sud.

Elle commença à bâiller quand Maugrey Fol Œil et son Auror agaçante rendirent compte de l’action des Aurors mais se reprit quand finalement son père s’adressa à elle.
« Comment va Tom, Eléa ? »

Elle eut une brève seconde d’hésitation et se retint pour ne pas faire une remarque désagréable. Elle détestait quand son père prenait ce ton et parlait de son Maître de cette façon, mais elle préféra ne pas rétorquer et laissa couler en se redressant sur sa chaise.
« Il va bien, » répondit-elle de manière laconique, « enfin j’imagine, je ne le vois pas si souvent que vous pouvez le penser. »
Dumbledore acquiesça avant de poursuivre.
« Tu imagines bien que nous aimerions savoir ce qu’il en est de ce fameux rituel, Eléa… »
« Oui, je m’attendais à cette question, mais je n’ai malheureusement rien de plus à vous apprendre. Je sais qu’il y aura un rituel mais je ne sais pas en quoi il consiste, je ne sais pas quand et où il aura lieu… Je suis vraiment désolée, » avoua Eléa sincèrement en fixant son père droit dans les yeux. « Ils ne me font plus confiance, je n’assiste plus aux réunions et plus personne ne me dit rien. Il m’a ordonné de toujours et encore me renforcer en Magie Noire mais je ne sais pas dans quel but exactement. »
Un silence suivit la déclaration d’Eléa et elle soupira en se renversant sur sa chaise.
« Je comprends Eléa, » déclara finalement Dumbledore. « Ne sois pas désolée. Tu es là ce soir, c’est ce qui compte. Si tu as bien sûr des informations intéressantes, tu sais où me trouver. »
« Evidemment », souffla-t-elle et elle fut soulagée de ne voir aucune animosité dans les regards des membres posés sur elle.

Assis à côté d’elle, Severus Snape lui passa une main réconfortante sur le genou et elle lui adressa un petit sourire en retour. Quelques points non essentiels furent enfin abordés avant que la réunion ne soit levée, au grand contentement des plus jeunes qui s’étaient ennuyés ferme durant toute la soirée. Ils ne s’éternisèrent pas à Grimmauld Place et Eléa promit à Hermione de lui écrire ce week-end, mais n’obtint qu’un haussement d’épaules pour toute réponse et un « ok » las. Elle planta alors son regard dans les yeux d’Harry qui acquiesça avec un air entendu et prit sa sœur par la taille en quittant la salle de réunion pour suivre le Professeur McGonnagal.

Eléa se força ensuite à paraître civilisée avec les quelques membres de l’Ordre encore présents qui semblaient s’éterniser et elle devina que la soirée risquait de se prolonger en voyant son père revenir avec plusieurs bouteilles, suivi de près par Dobby qui portait des amuse-gueule. Elle s’excusa et salua l’assemblée et put enfin soupirer allègrement en rejoignant sa chambre au premier étage.

Elle disparut quelques minutes dans la salle de bain et en ressortit vêtue d’un déshabillé long et noir en dentelle. Elle frissonna et se couvrit les épaules d’un châle de la même couleur avant de s’approcher de la fenêtre. Elle scruta la nuit calme tout en se brossant les cheveux et étouffa un petit cri en sentant une présence derrière elle qui lui prit sa brosse à cheveux des mains.

« Pourquoi tu n’es pas restée ? » demanda-t-il en commençant à lui brosser les cheveux doucement.
« Parce que ce genre de soirée est chiant… » soupira-t-elle. « Ils sont là à boire et à manger en faisant l’historique de l’Ordre du Phénix et classant alphabétiquement les missions suivant les endroits d’intervention… Et pour avoir assisté à la même chose du côté des Mangemorts, ils n’ont franchement rien à s’envier ! Je me suis souvent dit qu’ils devraient faire ça ensemble parce que tout ce qu’ils racontent se recoupe ! Ca ferait une soirée sympa si les membres de l’Ordre et les Mangemorts partageaient leurs souvenirs, non ? »

Il sourit d’un air amusé et elle sursauta un peu en entendant la brosse à cheveux tomber à ses pieds. Elle sentit ses bras enserrer sa taille avant que ses doigts aventureux ne commencent à déboutonner son déshabillé en même temps que sa bouche déposait de légers baisers dans son cou. Elle se laissa faire et ferma les yeux, et sa respiration s’accéléra quand ses mains caressèrent ses seins dont les extrémités se durcissent au fur et à mesure que son désir grandissait. Elle ouvrit subitement les yeux et se retourna violemment en repoussant gentiment son ami.
« Arrête Sev… »
« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il d’un air confus.
Eléa soupira avant d’énoncer calmement.
« Je ne peux pas, on ne peut plus. J’ai promis à Lucius. On s’est juré fidélité, et puis tu as quelqu’un dans ta vie je te rappelle ! »
Il l’observa un moment, hésitant sur le sérieux de la déclaration et commença à reboutonner son déshabillé en soufflant un « tu as raison » peu crédible.
Ses doigts la frôlant relancèrent son excitation et elle leva des yeux fiévreux vers son ami.
« Ou alors juste une dernière fois… »
« Eléa, tu as juré ! » s’offusqua Severus qui avait suspendu l’opération du reboutonnage.
« Oui, je sais, mais ça peut être valable qu’à partir de demain, on avait pas fixé d’échéance… »
« On est demain, » fit-il remarquer d’un air blasé et elle jura à mi-voix. « Donc non, » finit-il d’un air décidé.
Le voyant à nouveau défaire les boutons de son déshabillé, elle lui jeta un regard perplexe et il étouffa un rire en se passant une main nerveuse dans les cheveux.
« Tu me perturbes… » murmura-t-il en passant le revers de sa main sur sa joue. Son regard noir glissa sur ses seins légèrement révélés par les boutons défaits de son déshabillé et il entreprit de défaire les quelques boutons qui retenaient encore sa poitrine prisonnière de ses vêtements superflus. Il prit un de ses mamelons dans sa bouche et elle glissa ses doigts dans ses cheveux noirs en fermant les yeux. Il remonta en léchant son épaule et atteignit son cou et le lobe de son oreille et il lui souffla d’un air supérieur :
« Je suis chargé de te surveiller pour l’Ordre, Eléa… Je suis obligé de rester avec toi… »
« Tu prends ton rôle très au sérieux… »
« Très, » répondit-il en remontant son déshabillé et glissant une main dans sa culotte avant d’atteindre son intimité déjà humide.

Il caressa son clitoris gonflé avant d’introduire deux doigts en elle et elle se mit à gémir en bougeant les hanches et allant à la rencontre de sa main. Il captura avidement ses lèvres et ne tarda pas à jouer avec sa langue en même temps qu’il continuait son exploration manuelle. Elle porta à son tour une main jusqu’à son entrejambe et frotta la paume de sa main contre son sexe qu’elle sentit déjà dur. Quand il sentit qu’elle dégrafait son pantalon qui glissa à ses chevilles, il quitta son intimité et prit son visage dans ses mains pour l’embrasser avec passion. Puis, il entreprit de lui enlever sa culotte et elle l’imita avant de s’agenouiller devant lui et prendre dans sa main son sexe fièrement dressé. Elle le caressa un moment et quand elle l’engloutit dans sa bouche, il prit appui de chaque côté de la fenêtre par laquelle il regarda le brouillard s’installer. Il lâcha un grognement de satisfaction en appréciant sa langue experte et la releva avant de perdre complètement le contrôle. Il lui fit lever les deux bras et la débarrassa de son déshabillé qu’il jeta par-dessus son épaule la faisant pouffer et elle lui enleva à son tour ses derniers vêtements avant qu’il ne la pousse de manière impatiente sur le lit sur lequel ils s’écroulèrent.

Il s’installa entre ses cuisses rapidement et la pénétra d’un coup de reins qui la fit haleter alors qu’elle retint un cri. Ils prirent un rythme soutenu et bientôt la chambre fut envahie de leurs gémissements respectifs suivis des cris de jouissance d’Eléa qui furent étouffés par les baisers profonds de Severus qui ne tarda pas à la rejoindre dans un orgasme puissant qu’il prolongea en continuant de la pilonner. Il s’écroula finalement en sueur sur elle et ils reprirent progressivement leurs respirations avant que Severus ne jette un œil à la pendule derrière lui.
« Merde, » jura-t-il en se levant, « j’étais juste censé aller chercher du bourbon… »
Eléa pouffa et il l’aida à se relever la traînant jusqu’à la salle de bain pour une rapide douche. Elle enfila ensuite son peignoir et le regarda s’activer pour se rhabiller.
« C’était la dernière fois Sev… » déclara-t-elle un peu tristement.
« Ouais, ouais, » répondit-il d’un air absent en remettant ses chaussures en s’énervant. « Je vais avoir du mal à regarder ton père en face, je crois que je vais devoir supporter Lupin si je ne veux pas me sentir mal à l’aise toute la soirée. Mais ça veut aussi dire que je vais devoir me coltiner l’autre Auror barbante, on ne peut pas tout avoir ! » termina-t-il enfin prêt. « Je redescends ! Bonne nuit chérie, » dit-il en l’embrassant sur les lèvres.
« Sev, je suis sérieuse, c’était vraiment la dernière fois, » répéta Eléa en voyant l’indifférence de son ami face à son sérieux.
Il se retourna avant d’ouvrir la porte et lui lança un regard ironique et déclara avant de disparaître :
« Je ne te crois pas Eléa ! »

Elle fut tentée de le rattraper mais se retint et refoula des larmes de colère, de frustration et de honte par rapport à Lucius et à la promesse qu’elle lui avait faite. Elle claqua la porte qu’il n’avait pas refermée et enleva son peignoir avec hargne avant de le fourrer dans son sac qu’elle commença à remplir frénétiquement. Elle se rhabilla en vitesse, enfila sa cape et claqua à nouveau la porte derrière elle une fois qu’elle l’eut passée.

Elle descendit au rez-de-chaussée et écouta un instant le brouhaha étouffé du sous-sol qui lui parvenait. Elle haussa les épaules et sortit de la grande maison avant de prendre une profonde inspiration quand elle se retrouva dans le froid de Londres. Elle transplana jusqu’à Sloane Square et retourna dans l’antre du Seigneur des Ténèbres avec résignation. Le cœur battant, elle hésita avant de pénétrer dans sa chambre. Et si Lucius s’y trouvait avec une autre fille ? Malgré ce qu’elle venait elle-même de faire avec Severus, elle ne pense pas qu’elle pourrait s’en remettre. Elle chassa cette pensée de son esprit, il avait promis et elle souhaita au plus profond de son cœur qu’au moins lui tiendrait sa promesse qu’elle n’avait pas été capable de respecter, cédant à ses désirs comme à une faiblesse inavouable.

Elle entra sur la pointe des pieds dans la chambre silencieuse et posa son sac en refoulant un sanglot quand elle vit Lucius profondément endormi dans leur grand lit. Elle se déshabilla en se maudissant, laissant couler malgré elle quelques larmes inutiles, avant de se coucher en prenant garde de ne pas réveiller son amant. Il bougea et elle retint sa respiration. Il marmonna quelques paroles qu’elle ne comprit pas et ouvrit ses yeux embrumés tandis qu’elle lui caressa doucement la joue et il murmura, l’air surpris :
« Eléa ? »
« Rendors-toi chéri… Tout va bien, je voulais juste être près de toi… »
Il grogna en acquiesçant et passant un bras autour de sa taille et elle sécha ses larmes en se blottissant contre lui.

Elle savait que le sommeil ne viendrait pas lui rendre visite avant un bon moment, alors elle écouta la respiration régulière de Lucius qui finirait peut-être par la bercer et la conduire vers des songes paisibles.


***

Février 1980

La fin du mois de février défila à toute allure. Bien qu’elle n’avait pas de grande activité, Eléa ne vit pas les jours passer. Elle avait aidé Eilane à réorganiser les bibliothèques, le Maître avait acquis de nombreux ouvrages et elles avaient fait un tri important dans les grimoires déjà présents, les classant pas catégories et par degré de puissance.
Elle et Lucius avaient aussi fini leurs achats pour le bébé, elle avait joué le jeu de la future mère heureuse et comblée, et même si Lucius n’était pas dupe il lui en était reconnaissant. Ils avaient reçu l’autorisation d’agrandir l’appartement, ainsi ils avaient fait une chambre pour l’enfant, contiguë à celle d’Eléa.
La jeune femme avait voulu la décorer en blanc, la pièce était tapissée de cette couleur avec une frise qui courait le long des murs, sur laquelle étaient dessinées de fées dans les tons pastel, qui virevoltaient et tournoyaient entre elles. Le petit lit a barreaux était pour l’instant dans un coin de la pièce tandis qu’un landau était au centre de la chambre. Au dessus de lui, était suspendu le mobile de cristal qui n’attendait que de charmer un enfant et de l’endormir. Quelques vêtements habitaient déjà le placard où étaient entreposés des tas de peluches et d’accessoires dont Eléa ne connaissait pas leur utilité. Lucius lui avait parlé d’engager une nourrice ou une aide mais Eléa avait refusé catégoriquement. Elle élèverait elle-même l’enfant.

Le Lord n’avait toujours pas trouvé le traître dans ses rangs et les Mangemorts agissaient donc prudemment. De nombreux attentats avaient été perpétrés et la communauté sorcière avait instauré un couvre-feu et des Aurors patrouillaient en ville. Des captures de supposés Mangemorts avaient été faites, laissant plus de temps aux véritables Mangemorts pour s’organiser et tuer les familles qui ne se pliaient pas au Lord.
Eléa avait revu l’Ordre du Phénix à plusieurs reprises et distillaient des informations, assez vraies pour que l’Ordre se penche dessus et y passe du temps et pas assez importantes pour mettre les Mangemorts en danger. Sa santé psychique était bien meilleure et elle savait qu’elle le devait aux potions de Severus, mais qu’elle devait rester très concentrée pour ne pas faire d’erreur et reperdre pied. Elle avait ressenti qu’elle n’était pas en danger pour le moment et en profitait pour glaner le plus d’informations possible. Elle avait fait savoir à son père que les Mangemorts savaient qu’ils avaient un traître dans leurs rangs et qu’il était recherché activement, mais Dumbledore resta silencieux à ce sujet, il ne nia pas les faits mais ne les confirma pas non plus. La confiance n’était pas totale et elle se demanda si quelqu’un mis à part Dumbledore connaissait le nom du traître.

Février toucha à sa fin dans l’ennui le plus total. Lucius n’était pas présent et il lui manquait. Le Maître et Eilane avaient proposé à Eléa de rester quelques nuits par semaine au Manoir pour passer plus de temps avec Lucius et ne pas se retrouver seule mais elle avait décliné l’invitation, ce qui avait irrité légèrement le Maître, mais il n’avait pas insisté. Mais plus le temps passait et plus elle savait qu’elle n’aurait pas le choix.


Dans le prochain épisode:
1980 : Eléa ne tiendra plus en place alors que sa grossesse l’empêche de participer aux missions des Mangemorts. Mais et si elle mettait en danger sa santé et celle de son bébé ?

1998 : Eléa semble avoir disparu de la surface de la Terre… Sera-t-elle sauvée du triste sort que lui réserve Voldemort et par qui ? Draco n’approchera jamais d’aussi près le côté obscur de la force…

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MessagePosté le : 20 Déc 2007 17:51
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Ouééééé :jump3:
Un cadeau de Noyel en avance! Merci les filles! :bisou:
Bon, ben bonne lecture tout le monde, moi je m'y mets!
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SB Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 21 Déc 2007 17:38
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Je vais profiter des vacances pour m'y mettre, je suis en manque de Harry Potter :peur2:
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He can move faster than Severus Snape confronted with shampoo
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Eléa Sexe : Féminin
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MessagePosté le : 19 Juil 2008 17:36
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:eek: :eek: on a pas updaté depuis décembre ???? :eek:

Rowyyyyyyyyyyyyyyyyy :lol: :lol: faut faire quelque chose :lol:

sinon, on en est à 300 reviews ayé :-D y en a qui ont toujours pas compris qu'on était 2 à écrire... :ack:
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MessagePosté le : 24 Aoû 2008 15:44
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Previously on Les Liens du Passé :

1980 : Le dîner de St Valentin de Lucius et Eléa est interrompu par un appel du Maître. Après une action de l’ODP, Voldemort souhaite avoir un œil sur Eléa qui, coincée au Manoir, rencontre Regulus Black. Eléa avoue à Lucius l’emprise qu’a Voldemort sur elle.

1998 : Ayant abusés de l’alcool lors du bal de la St Valentin, Hermione et Draco passent la nuit ensemble mais Hermione rejettera le Serpentard les jours suivants. Eléa et Lucius fêtent aussi la St Valentin et en profitent pour renforcer leur amour par des promesses de fidélité. Eléa se prépare toujours au prochain rituel tout en essayant d’informer l’ODP au mieux.


Citation :


Chapitre 32 : Le rituel


Ritual is the way you carry the presence of the sacred. Ritual is the spark that must not go out. Christina Baldwin


Poudlard, dimanche 1er mars 1998

Le mois de mars commença en restant fidèle à sa réputation et Hermione referma la fenêtre de sa chambre en grommelant devant les trombes d’eau qui s’abattaient sur Poudlard. Quelle idée magnifique d’organiser une sortie à Pré-au-Lard par un temps pareil… Elle soupira en songeant à la proposition d’Hagrid de transporter tout le monde au village par calèches. Pourquoi ne pas avoir tout simplement annulé cette sortie ??! Elle prit son sac contenant le minimum pour cette journée, qu’elle prévoyait comme barbante, et sortit de sa chambre pour rejoindre les élèves dans le hall. Les bras croisés sur sa poitrine et la mine peu réjouie, elle s’approcha de ses amis pour écouter les directives du Professeur McGonnagal.
« Mione, on a prévu d’aller boire un coup aux 3 Balais pour fêter mon anniversaire ! » l’informa Ron avec un large sourire.
« Encore ?! On a déjà fêté ton anniversaire hier soir ! » s’exclama Hermione malgré elle, sous les regards surpris de Ginny et Harry.
« Merci, ça fait plaisir… » grommela Ron, d’une moue boudeuse et quelque peu blessée.
« Je suis désolée… je ne voulais pas dire ça, Ron ; ce n’est pas contre toi… » tenta de s’excuser Hermione en vain. Ron haussa les épaules et se décala de manière à tourner le dos à Hermione alors qu’il entama la discussion avec Neville et Hannah.
« Tu es de mauvaise humeur ou quoi ? » lui demanda Harry avec une pointe de reproche. Elle ne répondit pas et lui adressa un regard désolé, empli de culpabilité.
« S’il vous plaît ! » cria soudainement McGonnagal en tapant dans ses mains. « Un peu de calme. Les sixièmes années de ce côté et les septièmes années de ce côté ! » dit-elle pour recadrer le troupeau d’étudiants peu organisé.
« On se retrouve au village, » déclara Ginny embrassant Harry avant de se diriger vers les sixièmes années.
« Six élèves par calèche ! Je vous prie d’écouter les instructions d’Hagrid pour prendre place dans le calme ! Et assez rapidement qu’on arrive à Pré-au-Lard avant la tombée de la nuit ! » s’exclama le Professeur de Métamorphoses sous le regard amusé de Severus Snape qui se retint pour ne pas rire à la blague bien trouvée.

Les élèves commencèrent leur progression jusqu’au chemin pour prendre place dans les calèches. Harry avait empoigné la main d’Hermione pour ne pas qu’ils soient séparés et elle poussa un soupir de soulagement une fois qu’elle fut installée dans une calèche. Neville, Hannah et Ron avaient pris place avec eux et Hermione leva un sourcil agacé et interrogatif en direction d’Harry quand elle s’aperçut que Dean était avec eux. Harry haussa les épaules et elle laissa son regard se promener vers l’extérieur en soutenant sa tête d’une main. Son cœur se serra quand elle vit Draco monter dans une calèche et embrasser Gina à pleine bouche, et elle trouva soudainement la pluie plutôt bienvenue et de circonstance.
« Quelle journée de merde… » souffla-t-elle en posant ses mains à plat sur ses genoux.
« Ne dis pas ça à Ron, » soupira Harry à mi-voix en secouant la tête d’un air navré.

La nausée la prit sur les chemins escarpés empruntés par les calèches et elle poussa un grognement quand un trou ne put être évité. Elle finit par poser la tête sur l’épaule d’Harry et ferma les yeux se forçant à penser à autre chose qu’au bringuebalement dérangeant de la vieille calèche. Elle fut soulagée quand ils arrivèrent dans le petit village et la pluie n’ayant pas cessé, ils coururent jusqu’à la taverne pour s’abriter et boire à la santé du rouquin qui fêtait aujourd’hui ses dix-sept ans.

Hermione parut absente la plupart du temps, se forçant à sourire pour ne pas attirer trop l’attention sur sa mélancolie bien qu’Harry et Ginny n’étaient pas dupes. Après deux bonnes heures passées à tuer le temps, Ron surprit l’assistance en décrétant quartier libre pour la fin de l’après-midi et il s’échappa de la taverne devant les regards médusés de ses amis. Pansy lui avait promis une surprise pour son anniversaire et la curiosité avait pris le pas sur la compagnie de ses amis depuis toujours.
« Ca tombe bien, la pluie s’est calmée, et j’ai besoin de prendre l’air… » déclara Hermione en se levant.
« Tu vas où ? » demanda Harry la regardant nouer sa cape.
« Aucune idée. Marcher et flâner dans les rues alentours, et je vais peut-être aller jeter un coup d’œil sur les plumes. »
« Tu veux qu’on vienne avec toi ? » proposa Ginny, déjà prête à se lever, mais coupée dans son élan par une Hermione catégorique.
« Non, ça va aller, j’ai besoin d’être un petit peu seule, on se retrouve tout à l’heure. »

Et sur ces mots, elle quitta la taverne, sous le regard de Draco Malfoy qu’elle ne remarqua pas. Elle marcha au hasard pendant un long moment qu’elle ne sut évaluer et atteignit l’auberge du village avant de frissonner en s’apercevant que les rues alentours étaient désertes. Ce n’était pas le quartier le mieux fréquenté du petit village surtout quand on savait que l’auberge avait été le quartier général des Gobelins durant leur révolte de 1612. La pluie s’imposa à nouveau et elle jura entre ses dents en rabattant la capuche de sa cape d’un geste sec. Elle hésita sur la direction à prendre pour rejoindre Schribenpenne, le magasin de plumes, et prit une ruelle au hasard en pensant prendre un raccourci. Elle soupira quand elle se rendit compte qu’elle avait pris la mauvaise direction et qu’elle avait dû tourner en rond. Le miaulement rauque et enroué d’un gros chat tigré la fit sursauter et le claquement d’un volet l’obligea à accélérer le pas. Elle s’arrêta à une intersection, essoufflée, et fut tentée de frapper à une porte pour demander son chemin. Elle préféra ne pas s’attirer des ennuis en voyant l’endroit peu accueillant quand soudain une main couvrit sa bouche l’empêchant de crier de surprise et d’effroi.
« C’est moi, ne crie pas, » lui intima une voix qu’elle reconnut et elle s’autorisa à nouveau à respirer.
Elle fut libérée et put laisser éclater sa colère en se retournant violemment.
« Mais ça va pas ??? Qu’est-ce qui t’a pris ? T’es complètement malade ma parole ! »
« Je t’ai dit de ne pas crier… » soupira Draco en secouant la tête d’un air navré. « Tu t’es perdue, n’est-ce pas ? Tu sais au moins dans quel quartier tu te trouves ici ? Pas très malin de se balader seule dans ce coupe-gorge réputé pour abriter racailles et filles de joie… »
« Tu as l’air de bien connaître l’endroit en tout cas ! Tu es un habitué, Malfoy ?! » ricana-t-elle, la pluie fouettant son visage.
Un regard gris et sombre la transperça, n’ayant de toute évidence aucune envie de répondre à la provocation, et il lui fit un signe de la tête et désignant une rue perpendiculaire.
« Si tu suis cette rue, au bout en tournant à droite, tu reconnaîtras l’avenue et Schribenpenne, puisque je pense que c’est là-bas que tu vas te rendre, non ? »
« C’est possible, » répondit-elle de manière énigmatique et prenant la direction indiquée. « Merci… » souffla-t-elle se retournant une dernière fois. Leurs regards se croisèrent sous la pluie qui s’était intensifiée et elle esquissa un timide sourire avant de disparaître dans la rue adjacente.

Draco soupira longuement en fixant toujours l’endroit d’où elle venait de s’évanouir et il sortit de sa rêverie en entendant la porte de l’auberge couiner. Il se cacha afin d’observer le couple enlacé qui riait en sortant de l’établissement. Son regard se figea quand il reconnut Ron et Pansy qui firent une halte afin de s’embrasser langoureusement avant de se mettre à courir sous la pluie main dans la main en riant à nouveau comme deux adolescents amoureux qu’ils étaient. Leurs rires résonnèrent un moment jusqu’à ce qu’il n’entendit qu’un écho dans le lointain. Il ne savait pas si la scène dont il venait d’être témoin était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Au moins Hermione n’était pas avec cet abruti de Weasley et c’est avec un sourire satisfait qu’il regagna le centre du village sans se soucier de la pluie qui était en train de le tremper complètement.

***

Vendredi 7 mars 1980

Lucius s’arrêta à l’entrée du jardin et leva les yeux vers le soleil flamboyant, annonciateur d’un futur printemps pourtant annoncé tardif. Il savoura sa douce chaleur avant de soupirer et de scruter les alentours. Il l’avait cherchée partout. Chez elle, sur le Chemin de Traverse, il avait même, et cela avait failli le tuer sur place, envoyé un hibou aux Potter pour savoir si ils avaient des nouvelles d’Eléa. Lily lui avait répondu que non et elle semblait si inquiète dans sa lettre qu’il ne doutait pas de sa sincérité.
Une semaine sans nouvelles. Le Maître avait sommé Lucius de la retrouver, Il sentait sa présence mais trop faiblement et sa colère était grandissante. Il avait essayé de l’appeler par la Marque mais cela n’avait pas marché. Severus l’avait cherchée partout lui aussi mais sans résultat.
Il avança tout en cherchant quelque chose, il ne savait pas exactement quoi, pourquoi serait-elle dans le jardin après tout ? Mais c’était le seul endroit auquel il pouvait penser, c’était sa dernière chance. Il stoppa net. Il sentait de la Magie, forte mais faiblissante, une sorte de signal en dent de scie. Il se dirigea vers un grand chêne, les alentours étaient flous et lorsqu’il s’approcha encore plus près, il sentit une résistance. Il soupira en levant les yeux, et se sentit très stupide lorsqu’il toqua dans le vide.
Après quelques secondes, l’invisible apparut, elle avait fait apparaître une balançoire qui était attachée à une des plus grosses branches de l’arbre. Eléa se balançait doucement, tristement, le visage vers le sol, ses cheveux lâchés cachaient son visage, mais il savait qu’elle pleurait. Toute la colère qu’il avait ressentie jusqu’à présent s’évanouit et son cœur se serra. Il enleva sa veste dont il couvrit les épaules dénudées de sa compagne.
« Tu vas attraper mal, amour... »
Elle leva ses yeux rougis vers lui et lui sourit faiblement. Il se mit à genoux et stoppa la balançoire. Il la fixa intensément, avec un regard d’incompréhension qui ramena les larmes aux yeux d’Eléa.
« Je t’ai cherchée partout... » souffla-t-il.
« J’étais chez mon père, j’en avais besoin, » murmura-t-elle. « J’en suis partie il y a quelques jours. »
« Le Maître essaie de te localiser tous les jours, il n’y arrive pas... comment as-tu fait ? » s’étonna-t-il.
« J’ai créé un sort, une sorte de bulle dans laquelle je peux évoluer et vivre, sans qu’il le sente. » Elle sourit face au visage étonné de son amant. « Il avait tort de me confier le rangement de la bibliothèque... Enfin... ça demande trop d’énergie pour être maintenu longtemps, quatre jours et je suis épuisée... »
« Ne me dis pas que tu penses encore à fuir… » Il se leva en soupirant.
« Non, » mentit-elle, « seulement à vivre quelques jours sans lui, sans être continuellement sous sa coupe... »
« Il va falloir que tu lui expliques... Je ne pense pas qu’il le prendra très bien, » dit-il sèchement.
Elle se leva et leva un sourcil.
« Je ne lui dirais rien, il le comprendra tout seul... Je pense même qu’il a déjà compris, et il ne me réprimandera pas parce qu’il sait que je ne peux pas maintenir la protection longtemps... »
Ils restèrent quelques secondes en silence, s’observant calmement.
« Tu m’en veux ? »
« Oui... et non... Je ne sais pas Eléa, je me suis fait un sang d’encre, tu aurais pu me prévenir ou me donner de tes nouvelles ! »
« Je suis désolée, j’avais vraiment besoin d’être seule, de faire le point... »
« Depuis quand tu n’as pas envie de me voir, de partager tes doutes avec moi ? » se vexa-t-il.
« Tu m’as manqué Lucius, ne crois pas le contraire. » Elle s’approcha de lui et lui donna un baiser qu’il approfondit à la serrant plus fort contre lui.
« Comment va le bébé ? » s’enquit-il avec un sourire.
« Hein ? Euh... ça a l’air d’aller... » éluda-t-elle en passant devant lui pour rentrer au Manoir.
Lucius fronça les sourcils avant de la rejoindre, prenant sur lui pour ne pas insister sur le sujet.
« En tout cas, c’est dommage, tu as raté quelque chose... et une belle fête... »
« T’as fait la fête sans moi ? » bouda-t-elle.
« Je n’avais pas le choix... c’était évidemment moins drôle... » se moqua-t-il.
« Qu’est-ce que j’ai raté ? »
« Tu verras... »
Elle insista tout le long du chemin en posant toutes sortes de questions farfelues qui firent rire Lucius aux éclats.
Ils arrivèrent enfin et ils entrèrent dans le grand salon. Eléa marqua un temps d’arrêt en voyant une silhouette familière qui se dessinait parmi les Mangemorts. Les cheveux blonds légèrement ondulés tombaient sur ses reins, il portait un cache poussière en cuir long jusqu'au sol. Il se retourna vers Eléa qui poussa un petit cri de joie avant de sauter dans les bras du Mangemort aux allures de Viking.
« Tu as échappé à l’Ordre ? »
« Grâce à toi ma belle ... »
Elle prit son visage dans ses mains tout en ne le quittant pas des yeux, comme pour s’assurer qu’il était bien réel.
« Comment vas-tu ? » demanda-t-il.
« Tu le sais déjà... » souffla-t-elle.
Ils se séparèrent tout en ne se quittant pas du regard et Eléa alla saluer ses amis, tout en ignorant le regard inquisiteur de Severus. Puis elle alla saluer le Maître et Eilane qui arrivaient à cet instant.
« Content de te revoir parmi nous, » dit le Maître d’un ton mielleux.
« Je n’étais pas loin... » répondit-elle. « Vous ne devriez pas laisser en ma possession certains ouvrages... » ajouta-t-elle sur un ton narquois.
« Nous en reparlerons plus tard... » dit-il avec un sourire en coin qui intrigua Eléa.

La soirée fut agréable, Eléa dîna entre Lucius et Marius, buvant les paroles de ce dernier sous le regard mi-amusé mi-blasé de Lucius. Elle questionna longtemps ses amis sur la semaine passée et sur l’identité du traître qui n’avait pas été encore démasqué. Eléa affirma avoir essayé de s’informer de son côté mais sans succès. Sarah et Severus lui posèrent des questions sur sa grossesse, mais elle répondit du bout des lèvres en cherchant à changer de sujet rapidement, questionnant tour à tour le couple sur leurs projets, les études de Severus et celles de Sarah. Eléa trouva Sarah distante et refermée sur elle-même, notamment lors des évocations des missions et des attentats. Elle se promit de lui parler et de découvrir ce qui perturbait la jeune Mangemort.
Eléa et Lucius dormirent au Manoir, ils discutèrent longtemps avant de fêter leurs retrouvailles avec tendresse. Eléa raconta à Lucius les quelques mots qu’elle avait échangés avec le Maître, elle appréhendait le lendemain et sa rencontre avec celui-ci. Lucius prit à nouveau sur lui pour ne pas lui dire ce qu’il pensait, ne voulant pas gâcher cette nuit où il pouvait enfin la serrer dans ses bras.


***

Poudlard, lundi 2 mars 1998

La pluie avait de toute évidence décidé d’élire domicile au-dessus de Poudlard pendant toute la semaine. Hermione attrapa son sac de cours et descendit jusqu’à la Grande Salle avec entrain.
Harry et Ginny étaient déjà attablés en train de prendre leur petit déjeuner et saluèrent Hermione d’une seule voix en apercevant la jeune sorcière.
« Où sont Ron et Neville ? » demanda Hermione en s’asseyant de manière à tourner le dos à la table des Serpentards.
« Neville est en train de prendre son petit déjeuner avec Hannah à la table des Poufsouffles, » répondit Ginny.
« Oh ?! C’est officiel alors ? » poursuivit Hermione avec un air amusé.
« On dirait bien ! » répondit la rouquine en tendant l’assiette de toasts à son amie. « Quant à Ron, aucune idée… »
« Merci ! Je suis affamée ! » s’exclama la Gryffondor en attrapant trois toasts qu’elle commença à beurrer.
« C’est plutôt une bonne nouvelle, » déclara Harry, « ça change des derniers jours. Tu t’es finalement débarrassée de cette gastro. »
« Tu es allée voir Mme Pomfresh ? » demanda Ginny.
« Non, même pas, c’est passé tout seul, » répondit Hermione en se servant une tasse de thé.
Ron arriva finalement d’un pas tranquille et se laissa tomber d’un air fatigué à côté d’Hermione. Il salua ses amis d’un air las et suivit du regard les mouvements d’Hermione qui était en train de lui servir des céréales et du lait.
« Il faut dormir la nuit Ron, » s’amusa sa sœur qui imita Hermione et lui servit un verre de jus d’orange avant de lui tendre une assiette de pancakes.
« J’ai mal dormi… » geignit le rouquin, aimant particulièrement se faire plaindre.

Hermione leva les yeux au ciel tandis que Ginny fit un effort pour ne pas se moquer de son frère. Harry redirigea subtilement la discussion de manière à ce que son meilleur ami ne soit pas la cible des moqueries des filles jusqu’à ce que l’heure du premier cours de la semaine sonne enfin. Ginny quitta ses amis pour rejoindre les sixièmes années et Harry enlaça Hermione alors qu’ils se dirigèrent vers les étages pour assister au cours de Défenses Contre les Forces du Mal du Professeur Lupin. Le sourire qu’Hermione affichait depuis qu’elle était levée s’effaça quand elle vit Draco au bras de Gina Mayer. Le Serpentard ne se gêna pas pour embrasser langoureusement sa nouvelle petite amie au moment où Hermione et Harry passèrent devant lui pour entrer dans la salle de cours. Hermione baissa la tête et Harry resserra son étreinte autour de sa sœur avant de déposer un baiser réconfortant sur sa tempe. Ils prirent place au premier rang, suivis de près par Ron et Neville qui s’installèrent juste derrière eux avant que le Professeur Lupin ne fasse son entrée dans la petite salle.

« Bonjour tout le monde ! » s’exclama Lupin avec bonne humeur et la classe lui répondit en chœur mais avec moins d’enthousiasme. « Vu le contexte politique et les évènements que vous connaissez tous, nous avons décidé avec le corps enseignant d’aborder des thèmes utiles mais non moins pédagogiques. Nous allons commencer aujourd’hui avec une étude des sorts utilisés par les Mangemorts. »

Un brouhaha s’éleva dans l’assistance et quelques regards glissèrent vers les Serpentards assis au fond de la classe. Harry et Hermione s’échangèrent un regard inquiet mais entendu alors qu’ils étaient au courant de cette décision inaugurée par Dumbledore lui-même et qui avait été longuement discutée lors de la dernière réunion de l’Ordre du Phénix.
« Oh ça va ! Pas la peine de me regarder comme ça !! » s’exclama soudainement Draco plus fort qu’il ne l’aurait voulu.
« S’il vous plaît, » intervint Lupin en recadrant les élèves, « on est là pour discuter et essayer de rassembler nos connaissances pour comprendre et éventuellement anticiper, pas pour se blâmer les uns les autres ! Bien ! Les sorts utilisés par les Mangemorts. Je vous écoute, » déclara Lupin en traçant des colonnes sur le tableau noir.
Une main timide s’éleva dans le silence qui était revenu parmi les élèves.
« Neville, oui ? »
« Avada Kedavra ? » tenta le Gryffondor en rougissant légèrement.
Des gloussements et autres exclamations fusèrent, rapidement calmés par Lupin d’un geste de la main.
« Tu as raison Neville, ce sort est particulièrement apprécié des Mangemorts, comme la plupart des sorts interdits que nous connaissons déjà, » acquiesça Lupin qui inscrivit les sorts déjà connus des élèves dans des catégories adéquates. « Essayons de nous concentrer sur des sorts plus rares et propres aux Mangemorts. »

Des murmures et chuchotements planèrent sans qu’aucun des élèves n’ose intervenir avant qu’Hermione ne lève discrètement la main.
« Hermione, nous t’écoutons, » l’encouragea le professeur avec un sourire amical.
« En cinquième année, quand nous étions dans le Département des Mystères au Ministère et que des Mangemorts nous ont attaqués, l’un d’eux a pointé sa baguette vers ma poitrine et… » Hermione s’éclaircit la voix et prit sa respiration alors que le silence était prégnant et l’assistance suspendue à ses lèvres.
« J’ai juste eu le temps de voir une longue flamme violette avant de m’effondrer… » souffla-t-elle se remémorant avec émotion le jour de la disparition de Sirius.
« Est-ce que tu te souviens de ce que tu as ressenti physiquement ? » la poussa Lupin alors qu’Harry s’était renfermé, le nez dans ses parchemins.
« J’ai eu le souffle coupé et comme une décharge électrique au niveau du cœur… j’ai cru que j’étais en train de mourir et puis je n’ai plus rien vu. »
« Tu ne me l’as jamais dit, » murmura Harry, réellement choqué d’apprendre ce que la jeune sorcière avait vécu et dont il se sentait toujours responsable.
Pour toute réponse, Hermione haussa les épaules et adressa un petit sourire à son frère qui garda son air grave malgré tout.
« Ce sort provoque exactement les symptômes que tu décris Hermione, » expliqua Lupin qui préféra, en voyant les visages graves d’Hermione et Harry, ne pas s’étendre sur les effets bien plus dramatiques dudit sort qui pouvait provoquer la mort chez un sujet fragile.

La discussion se poursuivit et la liste s’allongea, étonnant Lupin sur les connaissances des élèves en la matière. Ce qui le surprit le plus, ce fut que les interventions des jeunes sorciers ne se cantonnèrent pas uniquement aux Serpentards. La guerre à présent bien installée, bien que visible épisodiquement, avait un réel impact sur les plus jeunes, bien plus concernés et investis qu’il n’y paraissait au premier abord. Bien évidemment, la tragédie de l’an passé à Poudlard y était pour beaucoup dans l’implication des élèves et Rémus ne put s’empêcher de frissonner à la vue de la liste impressionnante qu’ils avaient réussi à reconstituer. Quand Gina Mayer leva la main et qu’elle aborda un sort qu’il avait essayé de volontairement éluder, il ferma un instant les yeux en devinant les conséquences et le malaise qui risquait de s’insinuer dans la salle de cours.
« J’ai lu à de nombreuses reprises qu’une sorcière puissante faisant partie des Mangemorts avait fait sa spécialité et sa marque de fabrique d’un sort qui consiste à couper magiquement des têtes, » s’enquit la Serpentard.
Hermione s’enfonça dans sa chaise alors qu’elle eut subitement l’impression que tous les regards étaient braqués sur elle.
« C’est exact, » fut obligé d’avouer Lupin, « tu peux nous en dire plus ? »
« Granger peut nous en dire plus, » gloussa Blaise Zabini, bientôt imité par ses amis. Draco fut tenté d’intervenir pour calmer les paroles qui risquaient de provoquer une réaction en chaîne mais il fut devancé par Lupin qui assuma son rôle d’enseignant à la perfection.
« S’il vous plaît ! Les provocations sont inutiles ! Je vais poursuivre sur ce sort et j’interdis à quiconque de faire un quelconque commentaire déplacé, » avertit Lupin sérieusement. « Ce sort de décapitation est effectivement relaté fréquemment quand il est question des Mangemorts et pour cause, il fut usé et abusé par Eléa Demeteriem depuis la fin des années 70. Facilement reconnaissable par la fumée rouge qu’il dégage, malgré l’horreur du processus, seule une légère traînée rouge et peu de sang sont visibles sur la victime au moment de la décapitation proprement dite. Vous savez tous qu’Eléa est la mère d’Hermione, qu’elle s’est évadée d’Azkaban mais qu’elle cherche à présent une rédemption. Je vous demanderais s’il vous plaît de ne pas ennuyer votre camarade sur ce sujet suffisamment difficile et délicat pour elle. Des questions ? »
Un silence accompagné de quelques hochements de tête répondirent à Lupin qui clôtura le sujet avec satisfaction.
« Bien, on va donc en terminer là pour aujourd’hui. Pour la prochaine fois, je vous demande de chercher dans vos lectures tout ce que vous pourrez trouver sur le sujet et compléter éventuellement le tableau que nous avons commencé. Merci ! Bonne journée et bonne semaine ! »

« Ca va Mione ? » s’inquiéta Ron avec un regard concerné.
« Oui, bien sûr, ne vous en faites pas, je vais bien, » se força à sourire Hermione, « ce cours était franchement intéressant. »
« Ouais, » déclara d’un air moins convaincu Harry en rangeant ses affaires.
« Harry, ne recommence pas avec ça, ce n’était pas ta faute et je vais bien. Si je ne t’en ai pas parlé en détail, c’est que je n’en voyais pas l’utilité, ok ? »
« Ok, mais promets-moi de me dire ce genre de chose Hermy, c’est important pour moi. »
« Oui, » soupira Hermione en levant les yeux au ciel.
« Bon, on y va ? » trépigna Ron alors que tous les élèves étaient déjà sortis.
« Je vous rejoins, j’aimerais dire deux mots au Professeur Lupin, » dit Hermione.
« Ok, à tout de suite, » accorda Harry qui suivit Ron et Neville, qui avaient déjà pris de l’avance jusqu’à la bibliothèque.

Hermione s’approcha du bureau du Professeur Lupin qui finissait de rassembler ses affaires dans sa mallette. Il adressa un sourire à la jeune sorcière en enfouissant ses mains dans les poches de son pantalon.
« Hermione, promets-moi de me tenir au courant s’ils te mènent la vie dure… »
« C’est promis mais vous n’avez aucun souci à vous faire, je ne pense pas qu’ils aient le culot de me provoquer après vos mises en garde, je voulais sincèrement vous remercier pour ça, » répondit-elle avec un regard reconnaissant.
« Je t’en prie, c’était la moindre des choses. Comment vas-tu Hermione ? Tu as l’air un petit peu fatigué, » s’inquiéta le professeur.
« Non, ça va. Je vous rappelle que j’ai subi ce sort il y a près de deux ans Professeur ! » s’amusa Hermione mais Lupin garda un air concerné en reposant sa question.
« Je ne parlais pas de ce sort, Hermione. »
« Je vais bien Professeur, je vous assure, » martela Hermione et Lupin acquiesça, la libérant en lui rendant son sourire amical.

***

Grimmauld Place, mercredi 4 mars 1998, 00h43

Les Aurors défilaient dans la grande maison depuis maintenant plus de trois heures. Une effervescence trahissant une nouvelle agitation flottait au sein du QG de l’Ordre du Phénix. Les membres de l’Ordre s’échangeaient des informations à la volée et leurs liens au Ministère n’étaient visiblement pas d’une grande efficacité. Severus Snape descendit du premier étage presque en courant et amorça sa descente jusqu’au sous-sol avec la même rapidité, sa cape volant derrière lui lorsqu’il disparut dans l’escalier. Le noyau dur des membres était attablé, essayant de réfléchir à la meilleure solution en pareille situation. L’impuissance à présent plus qu’évidente avait amené un silence de recueillement et d’inquiétude non dissimulé.
« Je crois que nous devrions à présent tous aller nous coucher, » déclara Dumbledore avec une voix fatiguée, « nous ne pouvons plus rien faire qu’attendre… »
« On ne disparaît pas comme ça !!!!! » s’emporta le maître de Potions. « Je continue de chercher, je vais la trouver, elle ne peut pas avoir disparu comme ça ! »
« Severus… Tom sait parfaitement ce qu’il fait et nous faire perdre la trace d’Eléa est de toute évidence son plan pour pouvoir l’utiliser sans être inquiété… Nous devons avoir confiance en Eléa et attendre qu’elle nous contacte… » déclara Dumbledore sur un ton calme qui ne contribua qu’à irriter davantage Snape.
« Attendre ?! Attendre quoi ? Qu’il la tue ?? Je connais ses méthodes ! Il sait qu’elle collabore avec nous, il va se servir d’elle et la tuer !! » cracha Snape avant de soudainement soulever la manche de sa cape et dévoiler la Marque des Ténèbres, gravée il y a longtemps dans sa chair. « Il y a peut-être un moyen… »
« N’y songez même pas, Severus, » intervint le Professeur McGonnagal. « Nous avons besoin de vous. Perdre deux membres de l’importance que vous connaissez dans la même nuit serait une tragédie pour notre organisation… »
« J’avais pour mission de la surveiller et la protéger, j’ai échoué… » avoua-t-il faiblement, désespéré.
Alors qu’il prenait la direction du couloir afin de remonter au rez-de-chaussée, il entendit la voix du Directeur de Poudlard.
« Lucius Malfoy a la même mission que la vôtre de l’autre côté, Severus ; et tout autant que vous, je suis sûr qu’il ne veut pas la perte d’Eléa… »
Cette pensée, bien qu’elle ne rassura pas complètement le professeur de Potions, eut au moins pour effet de l’apaiser quelques temps et lui donner de quoi réfléchir pour le reste de la nuit.

***

Vendredi 7 mars 1980

Lorsque Lucius s’éveilla il eut un sentiment de déjà vu.

Il était seul et la place de sa compagne était froide. Il jura en se levant d’un bond, avait-elle recommencé ? Où était-elle ? Il commença à paniquer mais il fut soulagé lorsqu’il remarqua la baguette d’Eléa sur la table de chevet. Il s’autorisa à respirer à nouveau tout en se dirigeant vers la salle de bain. Si le Maître l’avait convoquée, elle le lui aurait dit... Une balade matinale ? Ou une incursion dans la bibliothèque ?
Il se regarda dans le miroir et eut un rire ironique devant son visage déconfit. Si son père le voyait, un Malfoy, se soucier en n’en plus dormir de sa maîtresse, fou d’amour, non... malade d’amour... Un Malfoy ne devait pas se montrer si sensible, c’était une faiblesse... c’était cela en fait, Eléa était sa faiblesse. Et tout le monde la connaissait. Un talon d’Achille notoire qui les mettra sûrement en danger comme cela a déjà été le cas par le passé.
Il décida finalement de s’habiller et de descendre pour prendre un petit déjeuner copieux sur la terrasse où le soleil déjà présent balayait de sa chaleur le mobilier de jardin.
Il s’installa confortablement et fit apparaître thé, jus d’orange et diverses viennoiseries. Il prit une gorgée de son thé lorsqu’il entendit le rire cristallin d’Eléa. Il faillit s’étrangler avec le liquide brûlant et il reposa sa tasse en jurant, se leva et se dirigea vers les rires de sa compagne. Elle était dans le jardin, un bouquet de fleurs à la main et accompagnée...
« Lucius ! Nous ne t’attendions plus ! » s’exclama Marius d’un air enjoué.
« Encore aurait-il fallu que je sache où vous chercher, » dit-il d'un ton mielleux.
« Ne boude pas vieux frère ! » dit le français tout en le prenant par les épaules. « Eléa et moi rattrapions le temps perdu... »
Eléa sourit faiblement à l’attention de son amant, se rendant compte de sa maladresse.
Ils s’installèrent alors et continuèrent à parler du passé et de l’avenir.
« Alors, Lucius, tu vas être père... deux fois à ce que Eléa m’a dit... »
« Oui, deux fois, » affirma Lucius. « Mais l’amour que je porte à Eléa et notre enfant n’a rien à voir avec Narcissa, avec elle c’est juste la lignée des Malfoy qui continue... Avec Eléa... » Il ne finit pas sa phrase et caressa doucement la main de sa compagne qui se laissa envahir par un sentiment de bien être avant de réaliser.
« Narcissa attend un garçon ? » demanda-t-elle incrédule, les larmes lui montant aux yeux.
« Oui... Je l’ai appris il y a quelques jours, mais tu étais absente amour, je n’ai pas pu te le dire avant. »
Eléa fit une mine boudeuse et décida finalement de se taire pour ne pas commencer une discussion stérile qui finirait sûrement par une dispute et des pleurs. Elle avala à petites gorgées son jus d’orange mais ne toucha pas aux viennoiseries, pas plus qu’aux fruits que Lucius avait fait apparaître.
« Emilie et Aude sont en sécurité ? » s’inquiéta-t-elle.
« Oui, ne t’inquiète pas. Dès que le Maître m’a fait savoir les projets de Dumbledore, je les ai envoyées en Italie. Je n’aurais jamais cru que ce vieux fou serait capable d’enlever un enfant pour faire pression... » ajouta-t-il, pensif.
« C’est la guerre, ils devront bien un jour ou l’autre utiliser certains stratagèmes s’ils veulent marquer des points... » commenta Lucius.
« Ou du moins essayer... » dit une voix dont le timbre fit hérisser les cheveux d’Eléa.
Bellatrix s’assit en face d’Eléa et piocha dans le panier devant elle un croissant qu’elle commença à picorer. Eléa lui lança un regard noir avant de reposer son verre vide sans discrétion.
« Un problème Eléa ? » demanda la Mangemort avec un sourire forcé.
« Toi Bellatrix, toujours toi, » s’enflamma Eléa, « tu n’es pas la bienvenue à ma table ! »
« TA table ?? » Elle rit d’un rire suraigu. « Mais pour qui te prends-tu sale garce ? La Maîtresse de maison ? »
Elles se levèrent prêtes à sortir leurs baguettes. Marius et Lucius firent de même pour les en empêcher et calmer le jeu.
« Amour, assieds-toi et mange un croissant, ça te fera du bien... »
Eléa le dévisagea et ouvrit la bouche mais elle se fit devancer par Bellatrix.
« Et étouffe-toi avec, comme ça ce bâtard ne verra jamais le jour ! »
C’en était trop, Lucius blêmit et serra les poings, Marius leva les yeux au ciel devant l’intelligence de cette réplique et en une fraction de seconde, Bellatrix se retrouva couverte de jus d’orange et elle eut à peine le temps de se baisser pour éviter la carafe de cristal qui volait en direction de son visage.
« Espèce de garce, je vais te tuer ! » explosa Eléa en se ruant sur la Mangemort, hallucinée, qui ne s’attendait pas à une telle réaction.
Eléa écarta d’un geste les deux hommes qui essayaient de la retenir. Il s’en suivit un échange d’étincelles de toutes les couleurs, des bousculades auxquelles se joignirent Rodolphus, Rabastan, Severus et Sarah qui tentaient de séparer les deux jeunes femmes qui s’étaient transformées en véritables furies.
Soudain, Eléa agrippa violemment Lucius par sa chemise, elle avait affreusement pâli, porta une main tremblante sur son ventre et essaya de respirer profondément. Tout le monde s’était arrêté, comme figés dans le temps par un sort et observait la jeune femme.
Lucius attrapa une chaise pour qu’Eléa s’y asseye, mais elle n’osait pas faire un geste. Lucius se décida alors à la porter et la fit allonger dans le salon. Sarah alla lui chercher un verre et du sucre tandis que Severus vérifia son pouls. Marius resta à l’écart et ne put s’empêcher de sermonner Bellatrix qui ne l’écouta pas, trop occupée à observer Eléa.

« Détends-toi, Eléa, respire... » l’encouragea Severus.
« Il ne faut pas qu’Il l’apprenne, il ne faut pas... » paniqua Eléa.
« Il le sait probablement déjà Eléa, n’y pense pas, » dit Sarah tout en lui faisant boire un verre d’eau fraîche.
Elle se calma au bout de quelques minutes et les contractions cessèrent.
« On va t’aider à monter t’allonger dans la chambre, » décida Lucius au bout de quelques minutes.
« Je me sens mieux, ça va aller... »
Lucius lui jeta un regard noir, elle baissa les yeux et les laissa faire.
Elle s’installa donc dans la chambre sous la couette douillette et Severus lui apporta une potion.
« Il faut que tu sois plus prudente Eléa, des contractions aussi tôt, ce n’est pas normal... »
« Virez Bellatrix du Manoir et je me sentirai mieux, » marmonna Eléa.
« Il n’y a pas que ça ! » s’emporta soudain Lucius. « Tu te barres pendant une semaine, tu ne manges pas, tu as des sautes d’humeur... et en plus tu t’en fous complètement de ce gosse ! »
« Severus, tu peux nous laisser seuls s’il te plaît... » articula Eléa la gorge serrée.
Le jeune homme fronça les sourcils devant l’échange télépathique entre Lucius et Eléa qu’il ressentait comme belliqueux. Il sortit discrètement et attendit dans le couloir.
Eléa insonorisa la pièce avant de parler librement.
« T’es dingue ou quoi ? Qu’est-ce qu’il te prend ? »
« Il me prend que j’en ai ras-le-bol de ton attitude égoïste et enfantine ! » Il fit les cent pas devant le lit tout en se passant la main dans les cheveux.
« Tu aurais pu attendre qu’il sorte avant d’exploser comme ça ! Il sait déjà que je cache quelque chose, maintenant il va encore plus nous soupçonner ! »
« Si tu faisais des efforts Eléa, il n’y aurait rien à soupçonner ! » dit-il amèrement. « Je fais tout pour que tu te sentes bien, je fais tout pour le bébé et tu t’en contrefous... »
« C’est faux... C’est juste que... » Elle soupira et détourna les yeux du regard de son amant. « Laisse-moi Lucius, je veux me reposer... »
« Bien. » Il s’en alla sans un regard et claqua la porte derrière lui.
Eléa s’enfouit dans les couvertures et pleura tristement, tout en buvant la potion encore fumante sensée l’apaiser.


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MessagePosté le : 24 Aoû 2008 15:50
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Poudlard, mercredi 4 mars 1998

Hermione avait réussi la veille au soir à joindre Eléa par hibou et elles avaient échangé quelques courriers par lesquels Hermione avait essentiellement questionné sa mère sur les sorts utilisés par les Mangemorts pour faire écho à son dernier cours de Défenses Contre les Forces du Mal. Eléa lui avait avoué que le rituel devait être proche vu l’agitation au sein des partisans du Seigneur des Ténèbres mais avait regretté le manque de précisions à lui fournir. Elles s’étaient quittées sur ces mots avec une note d’espoir et une promesse de se voir bientôt pour des nouvelles plus efficaces et utiles.

La matinée du mercredi offrait aux Gryffondors de septième année la possibilité de travailler ou se reposer. Ron avait choisi la seconde option alors qu’Hermione, Harry, Neville et Ginny étaient installés dans la salle commune.
« Aucune nouvelles des Mangemorts et de Voldemort depuis des semaines… » soupira Hermione en refermant la Gazette du Sorcier. « Ce n’est pas normal. Le rituel dont a parlé Eléa est imminent et… rien. »
« Demain, » déclara Ginny tout à coup. « Pendant le cours d’hier soir, le Professeur Sinistra nous a parlé d’un alignement de planètes qui doit avoir lieu… demain. »
« Et vous vous rappelez ce dessin que j’avais vu à Little Hangleton et qui représentait des planètes qui étaient… alignés, » ajouta Hermione en déglutissant, « oh mon Dieu… Gin’, qu’est-ce que le Professeur vous a dit d’autre sur ce phénomène ? »
« Pas grand-chose… On l’a évoqué, c’est tout. Je suis désolée, » regretta la rouquine, « je n’ai pas fait le rapprochement immédiatement. Si j’avais su, j’aurais posé davantage de questions… »
« C’est pas grave, » la réconforta Harry en lui caressant doucement le dos.
« Mais si Harry ! Je me sens si stupide ! Après mon cours d’histoire, j’essaierai d’aller voir le Professeur Sinistra… » déclara Ginny en se levant pour partir à son cours d’Histoire de la magie.
« Ca ne fait rien Gin’, mais merci… Je vais voir le Professeur Dumbledore ! » s’exclama Hermione qui disparut de la salle commune en un éclair.

Une nausée s’empara d’Hermione qui dut arrêter sa course folle dans les étages de Poudlard pour reprendre sa respiration et ses esprits. Une main sur son ventre, elle pénétra entre les ailes du Phénix géant en prononçant le mot de passe et la statue la conduisit jusqu’aux appartements administratifs du Directeur.
« Grand-père ! Grand-père !! » hurla Hermione en montant les marches conduisant au bureau en mezzanine.
« Hermione ? Je suis là ! » l’informa Dumbledore du salon en contrebas où elle se dirigea en courant.
« Grand-père ! Le rituel ! Il aura lieu demain ! Pendant l’alignement planétaire ! On doit avertir Eléa et lui apporter du renfort ! » s’écria Hermione sans respirer.
« Calme-toi Hermione, calme-toi… » l’apaisa Dumbledore en la faisant asseoir sur le canapé auprès de lui. « Nous le savons déjà… »
« Vous avez averti Eléa ? »
« Eléa est injoignable et introuvable depuis hier, Hermione… » avoua le vieux sorcier en plissant son front d’un air soucieux.
« Quoi ? Mais j’ai échangé des hiboux avec elle mardi soir ! »
« On fait de notre mieux pour essayer de la localiser… Sloane Square, Little Hangleton, tout Londres et ses environs sont cernés d’Aurors, Hermione. »
Contre toute attente et laissant Dumbledore légèrement décontenancé, Hermione éclata soudainement en sanglots, son corps agité de spasmes incontrôlables.
« Shh, Hermione… » tenta de la calmer en vain Dumbledore.
« Mais, Il va la tuer… » sanglota-t-elle, désespérée.
« Hermione, ta mère est puissante, elle sait ce qu’elle a à faire. Elle doit faire ce rituel, pour nous aider, faisons-lui confiance… » poursuivit le Directeur d’une voix calme mais beaucoup moins rassurante tant l’angoisse et l’incertitude l’avaient lui aussi gagné.
Il prit sa petite-fille dans ses bras et la berça jusqu’à ce que ses pleurs se calment enfin.

***

Londres, jeudi 5 mars 1998, 4h00

« Amour, réveille-toi, » murmura-t-il à l’oreille de sa compagne.
« Mmmh… »
« Eléa… » dit-il un peu plus haut tout en lui caressant le visage.
« Pas maintenant Lucius, j’ai pas envie, j’ai sommeil, » marmonna-t-elle à moitié endormie.
« Eléa, c’est le moment pour le rituel, lève-toi s’il te plaît. »
Elle écarquilla les yeux et se tourna vers son amant, déjà habillé.
« Tu plaisantes ? Dis-moi que tu plaisantes Lucius ! » Elle lui jeta un regard courroucé et il lui fit signe qu’il était sérieux. « Putain, il est quatre heures du matin ! Tu ne crois pas que tu aurais pu me prévenir avant ?? »
« Tu sais bien que non, amour, » murmura-t-il.

Elle se leva tout en lui jetant un regard noir et fit un saut rapide à la salle de bain avant de s’habiller. Elle enfila une robe blanche, aérienne et ample, faisant penser à celles des prêtresses dans les temps anciens.
« Le blanc te va bien, c’est la première fois que je te vois en blanc il me semble, » dit-il d’un ton séducteur tout en la déshabillant du regard.
« Ca aurait pu être la seconde si on était marié, » siffla-t-elle.
Lucius laissa tomber sur le lit d’un air dépité le journal qu’il était en train de feuilleter et s’approcha de sa maîtresse.
« Tu sais que je ne pouvais pas te le dire… »
« Je sais, » avoua Eléa d’un ton las, « c’est juste… pourquoi maintenant ? Je ne suis pas au top de ma forme, je suis fatiguée, » râla-t-elle.
« On n’a pas le choix, c’est la configuration astrale. »

Elle prit dans un grand écrin de velours noir usagé une dague en argent glissée dans un fourreau. Le manche était serti d’émeraudes et l’écusson des Serpentards y était incrusté. Elle respira profondément et finalement rangea l’instrument dans la doublure de sa botte. Elle se tourna vers Lucius et le regarda dans les yeux.
Il s’avança vers elle et la prit dans ses bras, l’embrassa tendrement et se recula légèrement afin de plonger ses yeux dans les siens. Il passa derrière elle, dégagea sa nuque fragile et lui attacha un de ses colliers favoris avec un pendentif en forme de serpent, puis il lui fit signe que c’était le moment. Ils se dirigèrent vers la porte, puis sortirent de l’Hôtel Particulier pour transplaner dans un lieu qu’elle ne connaissait pas.

Lorsqu’ils arrivèrent, une dizaine de Mangemorts étaient présents. Le Cercle. Elle regarda autour d’elle, elle ne savait pas où ils étaient exactement, dans une clairière, au milieu d’une forêt, tout était sombre, seule la lune de sa faible lueur éclairait le lieu. Elle ne voulut pas faire appel à sa faculté d’animagus pour y voir dans cette obscurité, de peur de dépenser trop d’énergie et faillir à son rituel.
Voldemort s’approcha d’elle, la fixant de son regard bleu turquoise. Il s’arrêta près d’elle, elle pouvait sentir toute sa puissance et la détermination qui émanait de lui. Inconsciemment, elle détourna son regard.
« Il n’y a pas si longtemps que ça, tu pouvais soutenir mon regard plus longtemps, » s’étonna-t-il.
Il prit son visage dans ses mains et la força à le regarder dans les yeux avant de déposer un baiser sur son front. Il prit sa main dans la sienne et la conduisit au milieu du Cercle de Mangemorts qui se tenait devant elle.
Lucius regarda impatiemment sa montre.
« Quatre heures trente-deux, » annonça-t-il.
Il y eut une légère animation dans le Cercle qui l’entourait et Voldemort se tourna vers Eléa, un sourire aux lèvres.
« Tu as exactement seize minutes pour commencer le rituel et te mettre en transe. » Il regarda le ciel puis continua. « A quatre heures quarante-huit, Rhéa passera devant Saturne, c’est à ce moment-là que tu devras invoquer ton ancêtre Déméter. »
Eléa acquiesça et se plaça au centre du Cercle. Voldemort se plaça en face d’elle, au Nord. Lucius était à sa droite. Les Mangemorts se concentrèrent et elle put sentir leur énergie fluctuer entre eux et vers elle, comme si elle était un point magnétique qui attirait l’électricité statique.

Eléa ferma les yeux, elle écouta autour d’elle et ouvrit son esprit à ce qui se passait au-delà du réel. Elle s’agenouilla dans l’herbe fraîche et sortit la dague qu’elle avait dans sa botte, elle enleva le fourreau et la planta dans la terre. Au même moment, elle entendit le Lord parler en Fourchelang et une couleuvre d’un vert éclatant glissa vers elle.
Eléa, les yeux dilatés, regarda l’animal avec fascination, elle voyait les choses différemment quand elle était dans cet état-là et les écailles du reptile lui paraissaient tellement brillantes… D’un geste sec et rapide, elle entailla sa main gauche et le sang commença à se répandre sur le sol. Elle prit la couleuvre et la trancha de tout son long, elle en sortit le cœur chaud et le déposa sur l’herbe tandis qu’elle répandait du sang de l’animal sur sa main droite ainsi que sur son front.

Lucius essaya de se concentrer mais il ne pouvait détacher son regard de sa maîtresse. Après tant de temps, il était toujours fasciné par sa facilité à effectuer des rituels aussi complexes. Elle parlait dans une langue étrangère. Il tendit l’oreille, c’était du grec, elle semblait répéter inlassablement les mêmes paroles, s’imprégnant d’une magie ancienne. Elle paraissait presque irréelle dans sa robe blanche, détonnant complètement avec les capes des Mangemorts. Lucius eut un pincement au cœur, elle venait de s’allonger sur le sol, la respiration saccadée, les yeux fixés au ciel. Le moment approchait.

Elle avait du mal à respirer, elle avait chaud et froid en même temps, elle avait les yeux ouverts mais elle avait l’impression qu’ils étaient fermés. Soudain, elle se sentit comme soulevée du sol. Maintenant… « Déméter, entends l’appel de ta fille, entends la prière de te descendance ! » cria-t-elle. « Déméter, entends-moi et accepte ce sacrifice. » Elle tendit le cœur tiédi du serpent qui disparut dans un éclat de lumière. Elle fut transportée, ou du moins elle en avait l’impression, avec une vitesse phénoménale. Elle eut un haut le cœur et tomba à genoux, elle faillit vomir, mais elle se retint, reprenant sa respiration.

Lucius fit un pas en avant, elle était trop pâle, elle haletait, au bord du malaise. Au moment où il avança, Eléa tourna la tête vivement vers lui, elle avait les yeux blancs, aussi blancs que la neige, lui donnant un aspect fantomatique effrayant. D’un geste rapide, elle fit partir un cercle de feu autour d’elle qui fit reculer le Mangemort. Lorsque le feu s’échappa, il put la voir, debout, elle ouvrait la bouche mais aucun son n’en sortait, juste un peu de buée, elle avait réussi.

Eléa se tenait devant une femme, belle et jeune, habillée d’une robe transparente et fluide, sa présence était écrasante. Eléa regarda autour d’elle. Tout était comme au ralenti. La femme se mouvait au ralenti, avec des gestes lents, l’espace qui les entourait était d’un blanc immaculé, elle discernait des cratères, c’était un désert de glace et au loin elle pouvait discerner les silhouettes des Mangemorts. Lorsqu’elle respirait, ses poumons étaient comme paralysés et une fumée blanche épaisse sortit de sa bouche lorsqu’elle parla.
« Déméter, c’est un honneur d’avoir été accepté en votre présence. »
« Ma fille… » dit la jeune femme d’une voix envoûtante. « Pour quelle raison prends-tu le risque de m’invoquer ? Ton ascendance ne t’assure pas une réponse positive de ma part. »
« Je viens au nom de mon Maître, » dit Eléa en montrant son avant-bras gauche dont la Marque des Ténèbres s’était imprimée.
« Ainsi a-t-il enfin réussi, » soupira la déesse avec un demi-sourire, « cela faisait longtemps que je gardait la clef. »
« Le temps des humains est-il le même ici ? » interrogea Eléa.
« Pas vraiment… » Elle observa Eléa un instant. « Ta mère ne t’approuverait pas, tu le sais ? »
Eléa écarquilla les yeux, jamais elle n’aurait pensé que sa mère serait abordée.
« Ma mère est morte il y a longtemps, » se contenta-t-elle de répondre sombrement, « est-ce que vous m’approuvez ? »
« Je suis morte aussi depuis longtemps… » répliqua-t-elle.
« Mais vous avez ce que je désire… »
« Le désires-tu vraiment ? » la défia-t-elle.
« Ce que je désire, c’est mettre fin à cette guerre, par n’importe quel moyen. »
« Il y aura des morts… »
« Comme dans toutes guerres… »
« Es-tu prête à perdre ton amant ? » dit-elle en désignant Lucius.
« Oui, » répondit Eléa le cœur serré.
« Es-tu prête à perdre ta fille ? » demanda-t-elle, mesquine.
« Je l’ai dit, c’est la guerre, » répondit sèchement Eléa.
« Cette guerre aurait dû être gagnée depuis longtemps ! » s’insurgea-t-elle, « nous sommes bien plus puissants que ces êtres sans pouvoir, ils auraient dû être réduits en esclavage ! »
« Les temps ont changé et nous faisons ce qui est en notre pouvoir pour réussir cela ! »
« Ton Maître ne mérite pas cette clef. »
« S’Il ne l’a pas, nous perdrons et les Moldus seront considérés comme nos égaux. »
La déesse lui jeta un regard de dégoût.
« Tu essaies de t’en persuader… »

Lucius s’impatientait, l’atmosphère était tendue. Le rituel prenait plus de temps que prévu, l’homme ne cessait de tourner et de retourner dans ses mains l’artefact sacré qu’il avait dérobé à un Moldu quelques mois auparavant. Eléa semblait vidée de toutes ses forces et il se demanda par quel miracle elle pouvait encore tenir debout. Son visage, par contre, semblait fermé, elle donnait l’impression de se disputer avec quelqu’un. Il jeta un regard au Maître qui ne quittait pas Eléa des yeux et il pouvait ressentir qu’Il concentrait Ses pouvoirs sur elle. Soudain, une lumière aveuglante se dégagea d’Eléa, ils furent tous obligés de détourner les yeux et lorsqu’ils purent enfin la regarder, elle était allongée par terre, inerte.

Lucius se précipita vers elle, la prit dans ses bras et essaya de la réveiller, sans résultat. Le Maître s’approcha du couple et le Mangemort remarqua qu’Eléa avait la main fermée sur quelque chose de lumineux. Il ouvrit alors sa main et il comprit. Elle tenait une sphère d’un blanc éclatant et d’une froideur peu commune. Lorsqu’il la prit, il sentit l’artefact bouger de lui-même ; il le lâcha et il vint s’enclencher autour de la pierre. Une fois les deux objets ensemble, ils ressemblaient à Saturne, la sphère lumineuse tournait légèrement sur elle-même alors que ses « anneaux » bougeaient dans le sens inverse.

Ils étaient tous fascinés par la « clef » et tous se demandaient sûrement comment cela pouvait aider à lire une carte. Le Lord s’empara de l’objet et dégaina sa baguette magique qu’il pointa sur la jeune femme sous le regard défiant de Lucius.
« AVADA KE- »
Il n’eut pas le temps de finir sa formule, Lucius avait attrapé le pendentif en forme de serpent que portait Eléa et ils avaient disparu de la clairière.

***

Sloane Square, samedi 7 mars 1998

La pluie avait cessé mais le vent fouettait son visage et bien qu’il devait avouer qu’il redoutait un peu le face à face à venir, il poussa les portes de l’Hôtel et entra dans le hall sans autre cérémonial. Les Mangemorts qu’il croisa dans sa progression jusqu’à la grande salle du restaurant lui jetèrent des regards hésitant entre la surprise, le dégoût et la haine mais il leur retourna son célèbre regard glacial avant de finalement apercevoir Rabastan et Rodolphus.
« Ne me regardez pas comme ça ! » cracha Lucius en s’asseyant avec les deux frères. « Je suis toujours de la partie ! »
« Le Maître est furieux de la manière dont tu as disparu en soustrayant Eléa du sort qu’Il lui avait réservé… » regretta Rabastan.
« Et Il croyait quoi ?? Que j’allais Le regarder tuer la femme que j’aime sans ciller ?! » s’énerva soudainement Lucius.
Il serra tout à coup les dents en recevant comme une décharge électrique dans son crâne et il sentit qu’Il l’appelait.

Il n’eut pas besoin de frapper à la porte de la suite du Seigneur des Ténèbres, elle était déjà ouverte, l’invitant silencieusement. Il entra et aperçut son Maître dans la pénombre, fumant une cigarette et il se demanda si ses traits étaient ceux de l’homme séduisant ou du monstre presque sans visage.

Il n’entendit rien, ne vit aucun mouvement mais tout ce qu’il fut capable de réaliser, c’est qu’il était à terre avant même qu’il n’eut le temps de prononcer une parole. Les dents serrées pour ne pas hurler de douleur, il se demanda brièvement si ses entrailles ne venaient pas d’éclater dans son abdomen.
« Relève-toi, Lucius. »

Facile à dire quand on n’a pas de charognards en train de vous dévorer de l’intérieur… Il l’avait certainement mérité mais l’humiliation était difficile à encaisser. Il s’efforça de se relever et trouva un soutien bienvenu sur sa canne, attendant que la colère de Voldemort s’amenuise. Le Seigneur des Ténèbres s’approcha de lui et Lucius regretta de voir son Maître sous les traits de l’homme normal qu’il avait été. Le voir en monstre aurait aidé à supporter la punition mais cette manipulation de l’esprit de la part de Voldemort l’inquiéta soudainement.
« Quelle déception… » souffla Voldemort, « mon meilleur élément… mon cher ami… »
« Je suis plus que jamais dévoué à notre cause, Maître, » répondit Lucius.
« Bien sûr, bien sûr, mais plus Eléa et elle est un obstacle… Elle doit mourir, » trancha Voldemort.
« Vous ne pouvez pas me demander de la tuer pour Vous… »
« Non, bien entendu, je n’y aurais même pas pensé, » minauda Voldemort. « Je pourrais te tuer, Lucius. Pour ton comportement irrespectueux dont tu as fait preuve devant tout le Cercle. »
« Je suis prêt à accepter le sort que Vous m’aurez réservé, Maître, » réussit à déglutir Lucius, gardant toute sa dignité dans la douleur qu’il ressentait encore et qu’il essayait de ne pas laisser transparaître.
Voldemort soupira en levant les yeux au ciel et tendit à Lucius un morceau de parchemin que ce dernier prit avec un regard interrogatif.
« Les trois premiers de la liste ne doivent plus être de ce monde demain, » expliqua le Seigneur des Ténèbres, « concernant le dernier, tu as dix jours pour me l’amener. »
Lucius parcourut le parchemin rapidement et lut le dernier nom alors que son sang se glaça. « Draco Malfoy. »
« Merci Maître, » dit-il avant de prendre congé en boitant.

***

Mardi 11 mars 1980

On frappa doucement à la porte. Eléa posa son livre et invita à rentrer dans sa chambre. Elle espérait que ce soit Lucius. Elle ne l’avait pratiquement pas vu depuis leur dernière dispute, il passait de temps à autre pour voir si elle se sentait mieux, mais ils ne partageaient rien.
Lord Voldemort entra, d’un pas majestueux dans la chambre, et regarda autour de lui. Eléa, surprise, remit rapidement ses cheveux en place et l’observa, le cœur battant dangereusement vite. Il s’approcha de la fenêtre et tira les rideaux afin que quelques rayons de soleil pénètrent dans la pièce plongée dans la pénombre. Eléa plissa les yeux, le temps qu’ils s’habituent à cette luminosité.
« Tu es si pâle... un peu de chaleur et de lumière te feront le plus grand bien, » dit-il doucement en s’asseyant sur le lit.
Il était étrangement calme et doux et Eléa croyait le connaître assez pour s’attendre au pire. Mais il continua à s’entretenir avec elle sur le même ton.
« Comment te sens-tu ? »
« Mieux, » hésita-t-elle.
« Tu ne manges toujours pas Eléa, tu as besoin de prendre des forces... »
« Je vomis tout ce que je mange, » se plaignit-elle, « j’ai essayé de faire des efforts... »
« Je sais, Severus m’a dit que tu te forçais à manger, » la coupa-t-il. « Les potions ne sont pas efficaces ? »
« Non, pas vraiment. » Elle ferma le livre qui était toujours dans ses mains et alla le reposer quand le Lord s’en empara.
« La nuit des Temps… » *en français dans le texte* « Moldu ? » grimaça-t-il.
« Oui, les sorciers n’ont aucun don pour l’écriture... Et c’est mon livre préféré, ma mère me l’a offert pour mes quinze ans. »
Le Lord sourit et un silence pesant s’installa.
« Je suis désolée, » s’excusa-t-elle.
« Pour quoi ? » demanda-t-il avec un regard interrogateur.
« Pour la dispute avec Bellatrix, c’était stupide... »
« En effet... Je pensais que tu avais une autre chose à te faire pardonner, » ajouta-t-il en la regardant fixement dans les yeux. « Par exemple, le fait d’avoir disparu pendant une semaine sans donner signe de vie... »
« Vous ne sembliez pas m’en vouloir le soir de mon retour, » se défendit-elle.
« En effet... Je pensais que tu aurais plus de remords que cela... Où alors avais-tu peur que je te reproche le fait d’avoir utilisé certains sorts, certains ouvrages... » Il se leva pour allumer une cigarette puis se ravisa. « Désolé, l’odeur de tabac doit sûrement d’indisposer… » Elle hocha la tête en guise de réponse. « Qu’as-tu appris lors de ton... escapade ? »
Eléa réfléchit quelques secondes et tout prit forme dans son esprit. Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ?
« Alors ? Dis-moi ? » insista-t-il un sourire en coin.
« Que... » Elle déglutit. « Que je ne peux pas me protéger de vous... » Elle eut l’impression de réaliser au moment où les mots sortaient de sa bouche.
Il se rassit en face d’elle et la dévisagea.
« Tu comprends maintenant ? Tu ne peux pas fuir... Je te l’ai toujours dit Eléa, tu m’appartiens... »
Il prit sa main et elle plongea ses yeux dans les siens, il caressa son avant bras gauche, là où sa marque siégeait dans sa chair.
« Depuis le jour où je t’ai marquée, tu es à moi Eléa. » Il chuchotait presque. « Tu le comprends maintenant ? » Elle acquiesça. « Tu ne peux pas fuir, seule la mort pourra te libérer... »
« Comment... savez-vous... » Il n’avait pas lu dans ses pensées depuis longtemps, seul Lucius connaissait son désir de fuir, l’avait-il trahie ?
« Eléa, voyons... » Il eut un petit rire ironique. « Je te connais trop bien, je n’ai pas besoin de lire en toi pour savoir ce que tu penses, ce que tu ressens... Je sais que tu n’acceptes pas cet enfant. » Elle détourna ses yeux remplis de larmes. « Ou que tu veuilles faire croire que tu n’en veux pas... Tu as toujours voulu être mère, ne me fais pas croire que tu es insensible à cet enfant... » Il essuya de son pouce une larme qui s’était échappée. Il se leva et se tourna vers Eléa avant de sortir.
« A partir de maintenant, tu restes un maximum ici, Lucius passera prendre tes messages au cas où Dumbledore où tes amis voudraient te contacter, je veux que tu passes le reste de la semaine allongée. Lucius t’accompagnera à St Mangouste pour des examens. »
Eléa soupira devant le programme réjouissant qu’il lui proposait.
« Tu peux aussi choisir d’avoir le sourire et de te joindre aux autres pendant la journée et faire comme si tout allait bien... »
« Je vais y réfléchir... » murmura-t-elle.
« Ce n’était pas une suggestion... »

Il s’en alla et la laissa de nouveau seule. Elle était tombée dans le piège comme une débutante. Il avait tout calculé, Il savait qu’elle essaierait de se protéger, de perdre le contact avec lui. Elle se sentait vraiment stupide. Elle n’avait pas envie de se joindre aux autres, les entendre raconter leurs exploits, les attentats et les missions auxquelles elle ne participait plus. Etrangement la seule chose dont elle avait envie c’était de voir Lily et les Maraudeurs, mais elle avait peur de craquer, de leur raconter, ou pire qu’ils voient le désespoir dans lequel elle se trouvait.


***

Dimanche 8 mars 1998

Eléa plissa les yeux, éblouie par la lumière autour d’elle, puis elle s’habitua peu à peu et observa avec incrédulité la pièce dans laquelle elle se trouvait.
« C’est pas possible, je dois rêver, » marmonna-t-elle pour elle-même.
« Pas vraiment, » dit une voix familière derrière elle. « Je dirais que ça ressemble plutôt à un coma... »
« Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda-t-elle, méfiante.
« N’ai-je pas le droit de rendre visite à une vieille amie ? » l’interrogea-t-il.
Eléa hocha la tête tout en s’approchant du bureau devant elle. Lord Voldemort avait ses deux mains appuyées dessus, la tête baissée, il observait la sphère qu’elle avait ramenée qui tournoyait sur elle-même entourée de ses anneaux, au-dessus de la carte jaunie. Eléa était à la même hauteur que le Lord maintenant et pouvait distinguer des petits points de couleurs différents se mouvoir sur la carte.
« Pourquoi me montrez-vous tout cela ? »
« Ce n’est pas moi qui te le montre, c’est ton rêve Eléa, c’est toi qui produis tout ça... » dit-il avec un sourire.
« Oh... » Elle haussa les épaules et se détourna de la carte. « Et évidemment, je rêve de votre bureau... ça en dit long sur ma vie passionnante... » soupira-t-elle.
Elle se dirigea vers la fenêtre pour observer le jardin qu’elle affectionnait tant à Little Hangleton. Elle écarta d’une main le rideau épais qui cachait la fenêtre et s’immobilisa.
« Je fais vraiment des rêves étranges, » constata-t-elle.
Elle ne pouvait détacher les yeux du cimetière qui remplaçait la fontaine du jardin. Elle sentit une main chaude se glisser sur la sienne.
« C’est toi là-bas ? » lui demanda-t-il à l’oreille en désignant une personne de dos, avec de longs cheveux bruns.
« Oui... c’est l’enterrement de ma mère, » répondit-elle rêveuse. Elle s’appuya contre lui et elle sentit qu’il lui déposait un baiser sur le front. La jeune Eléa se retourna brusquement vers la fenêtre et ses yeux se mirent à flamboyer. Eléa sursauta, son cœur battait à tout allure, elle s’écarta de la fenêtre alors que Voldemort sourit tout en allumant une cigarette.
« Qu’est-ce qui vous fait sourire ? » s’offusqua-t-elle.
« Tu as toujours eu des rêves étranges. »
« Parce que vous vous êtes souvent introduit dans mes rêves ? »
« Bien sûr... » Il s’approcha d’elle et planta son regard dans le sien. « En particulier ceux dont tu n’as jamais parlé à Lucius, » murmura-t-il.
Eléa se sentit rougir et détourna les yeux, embarrassée. Elle s’éloigna à nouveau de lui.
« Tu me fuis ma belle ? » dit-il d’une voix séduisante.
« Non... Je veux juste savoir ce qu’il y a derrière la porte... »
Elle saisit la poignée, et au lieu de se retrouver dans le couloir du Manoir, elle était dans le salon de Sloane Square. Elle eut un petit rire ironique.
« J’ai l’impression d’être dans le roman de Dickens... On va voir quoi, mon présent ? »
« Tu veux voir ton présent Eléa ? » demanda-t-il d’un ton joueur.
« Non... » hésita-t-elle, « non, je préfère le passé. »
Elle revint en arrière et le décor changea une nouvelle fois. Elle était dans les quartiers de Gryffondor, à Poudlard.
« Tiens... » remarqua avec amusement le Lord. « Je n’y étais jamais rentré... »
« J’aimais bien cette salle commu... » Son cœur se serra lorsqu’elle aperçut les Maraudeurs qui bavardaient joyeusement, et plus précisément Sirius qui l’enlaçait tendrement. « Je me souviens de ce jour... » chuchota-t-elle.
Le Lord leva les yeux au ciel. « Je t’en prie Eléa, ils sont tous morts... »
« Non, pas tous ! » répondit-elle vivement.
« Ah oui... le Lycan... ça ne serait tarder... »
Elle tourna les talons et sortit de la salle commune, elle commença à arpenter le couloir avec colère, lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec Voldemort.
« Tu voudrais changer le passé ? Honnêtement... »
Eléa réfléchit quelques minutes avant de prendre la direction du Grand Hall. Voldemort lui tendit son bras auquel elle s’accrocha en haussant les épaules.
« J’aimerais ne jamais être venue en Angleterre... » dit-elle après quelques minutes.
« Cela n’aurait rien changé... »
« Je n’en suis pas si sûre ... »
Ils sortirent du château et Eléa poussa un cri de surprise et de joie. Elle tourna sur elle-même comme une gamine qui essaie une nouvelle robe, les yeux pétillants de bonheur. Ils étaient à Paris et elle monta sur le vieux carrousel qui était devant elle. Elle choisit un cheval blanc et le chevaucha en amazone en riant aux éclats. Voldemort s’assit sur un banc et la regarda s’amuser et rêvasser. Il ne l’avait jamais vue aussi heureuse.
Lorsque le manège s’arrêta de tourner, elle descendit en sautillant vers Voldemort.
« Barbe à papa ? » proposa-t-il en lui tendant le nuage rose.
Elle sourit et attrapa quelques filaments qu’elle savoura.
« Ça fait des années que j’en ai pas mangé... » Elle se tourna vers Lui et étouffa un petit rire, il leva un sourire interrogateur. « Rien, » répondit-elle à la question silencieuse. « J’imagine juste la tête de vos partisans si ils vous voyaient avec une barba à papa à la main... »
Ils s’assirent à l’ombre d’un grand arbre et tout devint très calme, trop calme... comme quand la nature sent un danger et que chaque petit être vivant se fait silencieux pour échapper au prédateur. Eléa fronça les sourcils et regarda son Maître dans les yeux.
« Pourquoi ça n’aurait rien changé ? »
« Parce qu’en France il y avait Marius... Il te connaissait bien avant que tu ne le rencontres, il avait le bras long et des hommes qui observaient les élèves à Beaubâton, des hommes qui t’avaient remarqué pour tes capacités extraordinaires... »
« Ça ne veut pas dire que je me serais engagée, » dit-elle en secouant la tête.
« Tu l’aurais fait... Parce que Marius t’aurait séduit, parce qu’il t’aurait emmené en voyage à Londres... Parce qu’il t’aurait présenté son ami Lucius, et toute l’histoire se serait répétée... »
Ils restèrent silencieux quelques minutes.
Eléa essuya une larme. « Vous avez gâché ma vie… »
« Tu penses vraiment ? » Il la força à le regarder dans les yeux. « Tu étais ma favorite, on aurait pu faire de grande choses ensemble, tu t’es toi-même offert cet avenir de misère lorsque tu as craqué et que tu as voulu t’enfuir, » dit-il sèchement. « Si tu ne t’étais pas enfuie, tu n’aurais pas atterri en prison, je n’aurais pas chuté... »
« Votre chute ne dépendait pas de moi ! » s’exclama Eléa. « Ne me mettez pas ça sur le dos ! »
Il sourit à nouveau en voyant la jeune femme tremblante de colère.
« Ah Eléa... quel dommage, » soupira-t-il.
Il s’approcha d’elle et lui déposa un baiser sur les lèvres qu’il approfondit quelques secondes. Il lui caressa le visage, dégageant une mèche de cheveux puis se leva.
« Etait-ce un baiser d’adieu ? » demanda-t-elle la voix tremblante.
« Oui, » répondit-il sans remords. « Tu m’as trahi Eléa, en acte et en pensée... Tu es condamnée à mort, chacun de mes Mangemorts a ordre de te tuer à vue. »
Eléa étouffa un sanglot.
« Si tu avais appris à mettre tes sentiments de côté comme j’ai tenté de te l’enseigner... »
« Qu’allez vous faire à Lucius ? » coupa-t-elle.
« L’amour... » dit-il avec dégoût. « Quelle importance Eléa ? Tu ne seras plus de ce monde... »

Tout se brouilla comme un tableau qu’on passe sous l’eau. Elle crut que c’était les larmes mais les couleurs et la luminosité avaient changé, tout était beaucoup plus sombre.
Elle était allongée et ne voyait que le plafond, blanc cassé, ou peut-être légèrement marbré. Elle arrêta de le contempler et essaya de s’asseoir mais étouffa un juron lorsque ses bras cédèrent sous son poids et la laissèrent couchée. Une petite lueur s’approcha d’elle.
« Lumos, » prononça l’homme.
Eléa poussa un soupir de soulagement lorsque Lucius s’approcha d’elle pour l’embrasser. Elle essaya à nouveau de se relever mais il l’en empêcha.
« Tu es trop faible, amour... Tu as encore besoin de te reposer. »
« Où sommes-nous ? »
« En sécurité, ne t’inquiète pas, » dit-il en lui caressant le front.
« Combien de temps suis-je restée inconsciente ? » demanda-t-elle un peu paniquée.
« Trois jours, » trancha une autre voix masculine.
Eléa fronça les sourcils avant de discerner l’homme dans la pénombre.
« Severus ? »

***

Vendredi 14 mars 1980

« C’est vraiment trop nul ! » s’exclama-t-elle en s’asseyant sur le canapé de l’appartement. « Trois heures avant de voir une pseudo Médicomage pour me dire que tout va bien et me faire un cours magistral sur ce que je dois faire, je ne suis pas débile ! »
« Elle faisait son boulot, amour, » dit en rigolant Lucius.
« Non, c’est vraiment n’importe quoi, » souffla-t-elle. « On ne devrait pas être obligé d’aller à Ste Mangouste pour ça, on devrait pouvoir se faire suivre par une Médicomage de notre choix, qui nous suivrait tout le long de la grossesse, c’est comme ça en France ! »
« Ce n’est pas une mauvaise idée, » dit-il en réfléchissant, « ça pourrait réduire quelques frais de personnel... Tu pourrais m’avoir quelques chiffres et statistiques du système Français ? »
« Oui, sûrement, j’écrirai à un de mes anciens collègues si tu veux, » dit-elle avec un sourire en coin, réalisant que Lucius pensait toujours au travail.
Lucius acquiesça et l’enlaça tendrement.
« A quelle heure as-tu rendez-vous ? » chuchota-t-il à son oreille.
« Je devrais déjà être partie... » Elle l’embrassa avant de se diriger vers la porte.
« Sois prudente, et ne dépense pas trop ! »
Elle se retourna en fronçant les sourcils.
« Je plaisante amour, dépense plus que de raison, » sourit-il.
Eléa quitta son expression faussement courroucée et sourit à son amant.
« A ce soir ! »

Elle quitta Lucius avec une petite appréhension. Cela faisait quelques semaines qu’elle n’avait pas vu Lily et elle n’était pas très sûre d’elle. Bien sûr, elle allait beaucoup mieux et maîtrisait à nouveau l’occlumancie, mais Lily avait le don pour deviner quand elle allait mal.
Elle passa contre toute attente une journée très agréable. Elles s’étaient arrêtées chez « Le Gobelet Enchanté » un nouveau café réputé pour faire le meilleur jus de citrouille d’Angleterre dont elles se délectèrent, accompagné d’un gâteau au chocolat et aux noix de pécan.
Elles discutèrent de leurs grossesses et Lily fut peinée de savoir qu’Eléa vivait mal celle-ci. Eléa lui avoua être inquiète, se remémorant sans cesse sa fausse couche qui avait failli lui coûter la vie. Lily, quant à elle, n’avait pas de problème et avait même échappé, à son grand soulagement, aux nausées matinales. James se montrait très attentif et la chouchoutait sans arrêt, presque trop à l’entendre parler. La rouquine posa des questions sur l’attitude de Lucius, inquiète de sa double paternité, mais Eléa la rassura en lui disant qu’il était très présent et que la grossesse de Narcissa passait après la sienne, bien qu’elle attendait un garçon. Elle essaya de paraître sûre d'elle mais au fond elle ne savait pas comment cela se passerait, si il serait vraiment là comme il lui avait promis. Elle décida de changer de sujet et elles discutèrent ensuite de Ste Mangouste et de son service de Médicomage peu adapté aux futures mamans. Lily avoua à Eléa qu’elle s’adressait souvent à Madame Pomfresh quand elle avait des questions à lui poser ou quand elle ne se sentait pas en forme. Eléa s’en voulut de ne pas y avoir pensé avant, mais elle doutait que le Lord soit d’accord pour qu’elle la choisisse comme Médicomage, elle était trop proche de Dumbledore.
Elles abordèrent à demi-mot l’Ordre du Phénix et parlèrent des différentes missions en cours. La Mangemort était conviée à la prochaine réunion qui avait lieu quelques jours après. Lily en profita pour lui donner des nouvelles des Maraudeurs et le cœur d’Eléa se serra lorsqu’elle parla de Sirius.
Elle culpabilisa en pensant à Lucius, elle avait tourné la page, pourquoi son nom lui provoquait une telle réaction ? Lily vit qu’elle était troublée mais ne posa pas de question, elle détourna le sujet sur Rémus et elles parlèrent de son célibat trop prolongé à leur goût, s’accordant sur le fait que c’était un gâchis que sa condition le retienne de former une famille.
Après une bonne heure de bavardage intensif, elles décidèrent de faire les boutiques et d’acheter des vêtements plus appropriés à leurs nouvelles formes. Eléa se lamenta sur ses formes généreuses, pestant contre la Médicomage qui l’avait incendiée car elle ne mangeait pas assez. Lily avait elle aussi pris de belles formes, mais étant plus fine qu’Eléa, cela était moins flagrant, son corps était harmonieux et son petit ventre ne se voyait que lorsqu’elle mettait des vêtements moulants.
Après sa fausse couche, Eléa avait brûlé tous ses vêtements et dut en conséquence en acheter quelques uns pour compléter sa garde robe. Jusqu’à présent, elle n’avait acheté que des robes d’hiver et se concentra donc à choisir des choses plus estivales puisque que d’après elle, elle passerait l’été « énorme comme une baleine », elle prit aussi quelques pantalons et tuniques à taille Empire. Elle aida Lily à choisir ses vêtements, notamment pour la couleur, car celle-ci était fatiguée du vert qu’elle mettait si souvent. Eléa lui offrit un magnifique pull à col roulé, dans un fin mélange de laine et de mohair, qu’elle pourrait mettre pour la demi saison, Lily refusa mais Eléa insista, lui disant qu’elle était sa seule amie et qu’elle voulait la gâter. La Mangemort fit un effort surhumain pour ne pas penser à ce qu'elle lui avait fait et au jour où Lily le découvrirait.
Elles se quittèrent en fin d'après midi à regrets et se donnèrent rendez-vous pour la réunion de l'Ordre du Phénix.

***

Lorsqu'elle revint de son rendez-vous avec Lily, Eléa fut surprise de voir la grande table basse du salon éclairée de bougies et parsemée de pétales de roses. Elle s'avança sur la table, un sourire aux lèvres, toute étonnée de cette attention.
Lucius arriva vers elle et Eléa ne put s'empêcher de pouffer de rire en voyant son amant en costume de travail, la taille enserrée d'un tablier de cuisinière blanc à carreaux rouges. Il leva un sourcil amusé et l'embrassa tendrement.
« Pâtes à la bolognaises et boulettes de viandes, laitue et son assaisonnement à l'huile d'olive et aux noix, soufflé au chocolat et sa crème anglaise... » annonça-t-il d'un ton suave sous le regard pétillant d'Eléa.
Ils s'installèrent confortablement autour de la table et Lucius servit à Eléa un verre de vin rouge français, « juste un » qu'elle fit durer tout le repas. Arrivé au dessert, elle s'assit finalement par terre, sur un coussin, la position assise et pliée pour manger sur la table basse lui appuyait trop sur le ventre.
« Un jour, il faudrait utiliser la table en verre devant la cheminée, » remarqua Lucius, « ou du moins pour manger... » ajouta-t-il avec un sourire coquin.
Eléa rougit un peu et Lucius lui donna un long baiser.
« Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas fait rougir... » dit-il à voix basse.
Ils dégustèrent le dessert en se dévorant des yeux et ils finirent la soirée enlacés dans la chambre, faisant l'amour comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps, tendrement, les yeux dans les yeux, sans un mot, juste des soupirs de plaisir échangés.


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MessagePosté le : 24 Aoû 2008 15:59
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Warning - Attention, une scène particulièrement difficile peut heurter la sensibilité de certains et particulièrement des plus jeunes - Warning


Citation :

Impasse du Tisseur, dimanche 8 mars 1998

L’ombre se rapprocha et elle distingua enfin la silhouette de son meilleur ami. Lucius laissa sa place à Severus qui s’assit près d’Eléa, sur le rebord du lit. Il passa une main sur son front et elle ferma un instant les yeux sous le geste à la fois médical et amical. Quand elle les ouvrit à nouveau, un léger flou s’était emparé de sa vision mais elle se força à rester concentrée pour ne pas perdre pied.
« Comment te sens-tu ? » lui demanda Severus avec douceur.
Elle ne répondit pas et chercha à deviner l’expression de son visage et de son regard bien qu’elle devinait rien qu’à la voix qu’il avait l’air soucieux.
« Eléa ? Est-ce que tu m’entends ? Comment te sens-tu ? » tenta-t-il à nouveau.
Elle avait ouvert la bouche pour répondre mais tout s’accéléra et elle ne put garder sa promesse de ne pas sombrer à nouveau. Elle se mit alors à trembler de façon incontrôlée et ses yeux se révulsèrent alors qu’elle hoquetait, la respiration saccadée.
« Merde !!! » jura Severus en tentant de regarder ses pupilles, manœuvre difficile vu l’état d’Eléa. « Elle est à nouveau en état de choc !! Lucius, la seringue ! »

Une piqûre, la douleur qui suit et l’apaisement. Enfin. Sa respiration se stabilisa et ses tremblements cessèrent. Sa vision ne s’améliora pas mais peu importe, elle ne pouvait de toute manière pas ouvrir les yeux, l’effort était trop important. Elle sentait qu’elle partait à nouveau, qu’elle se déconnectait et qu’elle replongeait vers les profonds abîmes, si familiers, ceux qui l’avaient accompagnée ces derniers jours. Elle était enfin en sécurité, dans son cocon, entourée comme si elle se trouvait dans du coton. Dans des profondeurs. Sauf qu’il n’y avait pas d’eau. Seulement le silence, appel à la méditation et à un repos mérité et serein. Les voix. Elles pouvaient les entendre, loin, très loin. Elle ne distinguait pas les mots précisément, juste un brouhaha étouffé, mais qui la berçait et la connectait encore à une réalité. Rassurant. Elle n’était pas morte. Juste ailleurs.

« Putain… » souffla Lucius en dégageant une mèche de cheveux du visage de sa compagne. « On va finir par la perdre… Tu ne crois pas qu’on devrait la conduire à Sainte Mangouste ? »
« Elle sera morte avant d’y arriver… Tu sais très bien qu’ils ont cerné les environs, c’est insensé… » répondit Severus et Lucius acquiesça. « Il va falloir qu’on l’évacue d’ici, et vite, ça devient dangereux. Les prochaines heures vont être décisives… »

Il le savait. Bien sûr que le Seigneur des Ténèbres et ses Mangemorts étaient à la recherche d’Eléa. Il avait retenu la leçon mais voir la femme de sa vie dans cet état l’inquiétait plus de raison et il était prêt à tenter n’importe quoi, quitte à risquer sa propre vie. Il soupira et les deux hommes rejoignirent le salon en jetant un dernier regard inquiet en direction de la jeune femme allongée dans le petit lit plutôt miteux. L’attente. C’était tout ce qu’il leur restait. Leur pire ennemie mais leur meilleure alliée. Paradoxe.

***

Impasse du Tisseur, mardi 10 mars 1998


Elle ouvrit lentement les yeux et fut plutôt déçue de voir que l’obscurité la cernait. Plus de voix. Un silence apaisant mais inquiétant. Elle réussit à se redresser et observa la chambre minuscule dans laquelle elle se trouvait. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle était, elle n’était jamais venue ici auparavant. Tout semblait vieux et visiblement pas entretenu. La planque idéale en fait. Ils devaient être en sécurité ici. Elle choisit de ne pas se torturer davantage et garda cette explication comme étant la plus plausible et la plus logique. Elle tenta de pousser son corps un peu plus et prit une position assise.

« Lucius ? »

Pas de réponse.

Pas de vertige. Pas de migraine. Pas de tremblement et une nouvelle vitalité. Elle se leva avec la précaution d’un jeune enfant faisant ses premiers pas et elle attendit que ses jambes ne tremblent plus avant de faire quelques pas. Elle portait toujours sa robe blanche et elle était pieds nus. Elle chercha des chaussures qu’elle ne trouva pas et alla jusqu’à la fenêtre dans l’espoir de voir à l’extérieur. Les volets étaient malheureusement fermés. Logique. Plutôt sécurisant et bien pensé. Un bruit provenant d’un endroit qu’elle ne put localiser attisa sa curiosité et elle ouvrit la porte de la chambre.

Elle pénétra dans un salon aussi minuscule que la chambre, plongé également dans la pénombre, et elle regarda les murs avec interrogation. La tenture semblait épaisse, comme une espèce de capitons rembourrés, et elle fut impressionnée par le nombre de livres soigneusement rangés, la plupart reliés en vieux cuir noir ou marron. Le mobilier était sommaire et se résumait à un canapé élimé, un fauteuil délabré et une table basse branlante. Seules les chandelles d’une lampe accrochée au plafond éclairaient la pièce et elle recula par réflexe alors qu’il lui semblait que ladite lampe menaçait de se décrocher à tout moment. Elle était seule. Comment avaient-ils pu la laisser seule… Elle frissonna et chercha autour d’elle un vêtement chaud qu’elle ne trouva pas. Un bang sonore fit accélérer les battements de son cœur et une porte s’ouvrit dans le mur de livres situé à sa droite. Elle remarqua un escalier étroit et retint sa respiration, paralysée. Elle s’autorisa à nouveau à respirer quand elle vit la silhouette apparaître de la porte secrète.

« Eléa ?! »

Il se précipita vers elle et la força à s’asseoir sur le vieux canapé usé avant de vérifier ses pupilles, son front et le pouls à son poignet.
« Je vais bien… » articula-t-elle et il la regarda enfin vraiment avant de la prendre dans ses bras et la serrer fort. « Où sommes-nous Sev’ ? »
« Chez moi, » répondit-il l’éloignant de lui et la regardant avec un œil encore médical. « Impasse du Tisseur. Un quartier populaire moldu dans les bourgades éloignées de Londres. »
« Je ne savais pas que tu habitais là… » dit-elle en lui jetant un regard d’incompréhension.
« Peu de personnes connaissent l’existence de cette maison… Elle m’appartient depuis longtemps, à l’époque de ma double identité… » expliqua-t-il et elle acquiesça, comprenant où il voulait en venir.
« Quel jour sommes-nous ? »
« Mardi, » répondit le Professeur de Potions avant d’ajouter en voyant le regard d’Eléa. « 10 mars. »
« De quelle année ? »
« 1998 ! » s’exclama-t-il en riant et elle lui adressa un timide sourire amusé.
« Où est Lucius ? »
« Sloane Square… » répondit brièvement Snape.
« Donc, Il ne l’a pas tué… » souffla Eléa.
« Non, mais toi tu es activement recherchée et ta tête est mise à prix… » soupira-t-il en se frottant ses yeux fatigués.
« Combien ? » poursuivit-elle avec un sourire ironique et il leva les yeux au ciel.
« Ne plaisante pas avec ça, Eléa… On attendait que tu reprennes conscience pour se tirer de là. »
« Je croyais que cet endroit était secret ? »
« Il l’est mais il risque de ne pas le rester longtemps et contrairement à Grimmauld Place, il n’est pas vraiment sécurisé… » regretta Snape.
« Pourquoi Il ne m’a pas tuée ? » demanda-t-elle les larmes aux yeux.
« Lucius te racontera, chérie. On va d’abord mettre les voiles, ok ? »
Elle acquiesça et un nouveau frisson la parcourut.
« J’ai froid… »
« Ne bouge pas. »

Il revint quelques minutes après avec sa cape rouge dans laquelle il l’enveloppa.
« Est-ce que ça va aller, Eléa ? Il faut qu’on transplane jusqu’au QG de l’Ordre, est-ce que tu penses pouvoir supporter le voyage ? »
Elle acquiesça et il lui sourit, lui nouant sa cape de manière attentionnée.
« On est pareil toi et moi maintenant, Sev’… » murmura-t-elle et il leva un sourcil interrogateur.
Elle lui présenta son avant-bras sur lequel s’étalait la Marque des Ténèbres et il releva sa manche, présentant la même Marque qu’il arborait. Il plongea ses yeux sombres dans les siens d’un bleu presque translucide malgré la pénombre et son regard se troubla de larmes qui bientôt coulèrent sur ses joues.
« Eléa… »
« Tu as toujours été là pour moi… Tu étais là le jour où Il m’a marquée et tu es là maintenant… »
La voir si désespérée et vulnérable lui brisa le cœur, et il la prit à nouveau dans ses bras, la berçant et caressant ses cheveux en attendant qu’elle se calme.
« Ca va aller… C’est dur au début mais ça ira, je te le promets… Une nouvelle famille t’attend, Eléa, une vraie, une qui t’aime et qui ne te fera jamais de mal… Pense à Hermione… »
« Et Lucius ? » demanda-t-elle plongeant son regard anéanti dans les yeux de son ami.
Il ne répondit pas et se contenta de la prendre à nouveau contre lui alors qu’il sentit d’autres sanglots secouer son corps déjà affaibli.
« Il faut qu’on y aille, Eléa, » dit-il quand il sentit qu’elle allait mieux.
« On y va, » accorda-t-elle et il lui prit le visage dans ses larges mains, essuyant ses dernières larmes et plongeant son regard dans le sien afin de capter toute son attention.
« Ecoute-moi bien, Eléa… On ne peut pas transplaner dans la maison même, tu le sais. Tu me laisses faire, tout ce que tu as à faire, c’est te laisser guider. On va transplaner sur le seuil de la maison, au plus près, et on court pour entrer, tu entends ? Pas dans la rue, Eléa ; pas sur le trottoir. Sur le seuil de la maison. C’est clair ? Ferme ton esprit pendant le transfert, ne pense à rien. Tu comprends ? C’est important, le moindre faux pas et on est morts, tous les deux, ok ? »
Elle acquiesça une nouvelle fois et ils se levèrent.
« Ok… » souffla-t-il visiblement concentré.
Il lui rabattit la capuche de sa cape sur sa tête et lui donna un rapide baiser sur les lèvres avant de la prendre à nouveau dans ses bras.
« Prête ? »
Elle acquiesça, fermant les yeux, et un vertige la saisit alors qu’elle reconnut le tourbillon du voyage qui s’amorçait.

Tout se passa très vite mais en même temps comme au ralenti. Elle avait fermé les yeux. Une fois qu’ils furent arrivés à destination, il lui avait saisi la main et hurlé de courir, ce qu’elle avait fait sans savoir réellement où elle allait, ayant une entière confiance en son ami. Puis une porte avait claqué et elle avait ouvert à nouveau les yeux, constatant avec soulagement que l’entrée de la maison de Grimmauld Place les avait accueillis.

Ses jambes se dérobèrent sous elle et il la rattrapa de justesse, la soutenant alors que les vertiges n’avaient pas cessé avec l’atterrissage. Elle porta une main à son visage et en retira une main ensanglantée. Elle saignait du nez, abondamment, et avait maculé de rouge sa belle robe blanche.
« Merde… » jura Severus en la prenant dans ses bras avant de commencer à gravir les escaliers menant au premier étage. « Ca va aller… Tu as besoin de te reposer, le voyage a été plus éprouvant que je ne l’aurais pensé, mais maintenant tu es en sécurité, Eléa, tout ira bien… »

***

Mercredi 19 mars 1980, Little Hangleton

La matinée était déjà bien avancée lorsque Lucius rentra de mission et Eléa était endormie paisiblement. Il la regarda un instant, un léger sourire aux lèvres puis se dirigea vers la salle de bain et prit une douche afin de se détendre et soigner quelques blessures. Il la rejoignit et ne se rendit pas compte qu’elle était réveillée, il s’endormit rapidement sous l’œil froid de sa compagne.
Elle était à deux doigts de lui faire une scène, mais finalement elle se ravisa. Cela faisait maintenant quatre jours qu'elle était au Manoir, à tourner en rond alors que Lucius et ses « amis » partaient en mission chaque nuit, la laissant la plupart du temps seule, ou pire avec Regulus Black qui était si fatiguant à poser tant de questions qu'elle avait envie de se taper la tête contre les murs. Lucius avait prit quelques jours de vacances mais il n'était guère présent, trop occupé à enquêter sur le traître ou encore en débriefing avec les Russes, ou le Maître. Tout cela commençait à l'énerver passablement et la bonne humeur qu'elle avait réussie à regagner ces derniers jours s'était transformée en amertume.
Elle se rendormit finalement en maudissant le monde entier et se jurant de faire entendre ses pensées.

***

Lucius se réveilla quelques heures plus tard et se tourna vers sa compagne, il l’embrassa sur le front avant de se lever et de lui préparer un petit déjeuner qu’il lui apporta au lit.
Il la réveilla et fronça les sourcils devant le teint pâle et fatigué de sa maîtresse.
« Comment vas-tu chaton ? » murmura-t-il.
« Mal. J’ai mal dormi, je t’ai attendu toute la nuit… » répliqua-t-elle froidement.
« Désolé, la mission s’est un peu éternisée… »
« Je n’aime pas dormir ici Lucius, je me sens pas bien dans ce manoir, j’ai toujours l’impression qu’Il m’épie… » s’emporta-t-elle.
« Je préfère que tu sois là quand j’y suis, ou quand je suis en mission, il y a toujours quelqu’un au cas où tu te sentirais mal… »
« Dans ce cas, ne fais pas les missions ou emmène moi ! »
« On en a déjà parlé, » soupira-t-il, « tu sais ce que le Maître en pense, et ce que j’en pense… »
« Et bien j’en ai assez qu’on pense à ma place ! »

Elle se leva brusquement et mit son peignoir qui traînait au pied de son lit pour se diriger vers la salle de bain. Lucius l’attrapa doucement par le bras.
« Tu devrais manger un peu, » dit-il gentiment.
« Je n’ai pas faim, » coupa-t-elle avant de retirer son bras et entrer dans la salle de bain. Elle claqua la porte avant même que Lucius ne put la suivre et la scella magiquement. Il insista de nombreuses minutes mais laissa tomber lorsqu’elle lui cria de partir, qu’elle voulait rester seule.
Elle prit un bain chaud et se demanda s’il ne serait pas plus facile pour elle de se laisser sombrer au fond de la baignoire et d’attendre la mort plutôt que de continuer dans cette situation. Elle secoua la tête comme pour chasser ses idées noires et sortit enfin de la salle de bain, constatant avec soulagement qu’il ne l’attendait pas.
Il avait laissé le petit déjeuner sur un plateau, elle prit machinalement son verre de jus d’orange et s’installa dans un gros fauteuil, qu’elle avait fait apparaître la veille, face à la fenêtre. Elle avait replié ses genoux tant bien que mal sur sa poitrine, son petit ventre apparent la gênant déjà pour prendre ce genre de position.
Elle resta un instant ainsi tout en buvant son jus d’orange à petites gorgées et ferma les yeux d’exaspération lorsqu’on frappa à la porte. Elle ne répondit pas, mais les coups retentirent à nouveau et elle les laissa sans réponse.
Après quelques secondes, la porte s’ouvrit doucement et quelqu'un entra. Eilane. Eléa pouvait reconnaître son parfum ambré entre mille, surtout avec son odorat développé par sa grossesse.
« J’ai envie de rester seule, » articula-t-elle, sans laisser transparaître sa colère.
« Je sais. Lucius m’a dit que tu n’allais pas bien… » s'excusa la jeune femme.
« Lucius devrait se taire parfois… »
« Qu’est-ce qu’il y a Eléa ? » demanda-t-elle doucement tout en s’approchant d’elle avec prudence, devinant le regard meurtrier de la jeune femme.
« D’après toi ? »
« Je n’en sais rien Eléa, guide-moi… »
Eléa se leva pour poser son verre et fit face à son interlocutrice.
« C’est peut-être le fait de rester là alors que je n’en ai aucune envie, le fait de rester dans ce Manoir pourri au lieu de participer aux missions… » s’énerva-t-elle.
« Tu ne peux pas y participer Eléa, les attaques sont de plus en plus violentes, c’est trop risq… »
« Je ne suis pas en sucre putain ! J’ai besoin d’action, j’ai besoin de me défouler ! Ras-le-bol de jouer les mères porteuses cloîtrées dans une prison ! Je suis littéralement en train de bouillir, tout ce pouvoir en moi qui ne peut pas sortir, je vais exploser ! » Elle monta le ton et commença à s’énerver.
« On ne veut pas que tu fasses une autre fausse couche, je te rappelle que la dernière fois, tu ne t’es pas ménagée et le résultat a été plutôt catastrophique ! » siffla Eilane.
« Je croyais que ça n’avait rien à voir ? C’est ce que tu m’as dit, n’est-ce pas ? Tu m’as dit que ce n’était pas ma faute ! » cria-t-elle.
« Peut-être… » répondit-elle, le regard sombre.
« Je sais qu'il y a une grande mission avec Marius ce soir, je veux en faire partie ! » dit Eléa sur un ton de défi.
« Eléa... » dit-elle d'un ton exaspéré, « tu sais que ce n'est pas possible... » articula la Vélane en essayant de se calmer.
« Avec Marius et Lucius, je n'aurai rien à craindre ! J'en ai besoin Eilane ... »
« Non, » répondit-elle fermement. « Tu es bien placée pour savoir qu'ils ne pourront pas être concentrés si ils doivent te protéger, regarde ce que ça a donné quand tu as voulu protéger Lucius à la Saint Sylvestre ! »
« Oh épargne-moi tes reproches ! »

Elles restèrent silencieuses quelques secondes, en se dévisageant, puis Eléa attrapa un sac et y prit ses quelques affaires dispersées dans la chambre.
« Qu’est-ce que tu fais ? » soupira Eilane.
« Je rentre chez moi, je suis inutile ici et je m’emmerde. »
Eilane s’approcha d’elle et la prit par la main.
« Reste, s’il te plait. Je... On se fait du souci pour toi… »
« Non. » Elle eut un rire amer. « Tu ne te fais pas de souci pour moi, je ne suis plus la numéro 1, je ne suis plus rien… » Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux. « Tu te fais du souci pour le bébé c’est tout. »
« C’est faux Eléa, tu sais que tu as toujours eu une place particulière pour moi… » Elle essuya les larmes d’Eléa avec douceur puis s’arrêta en fronçant les sourcils. « Depuis quand tu penses à la mort ? »
Eléa eut un mouvement de recul.
« Je ne vois pas de quoi tu parles, » répondit sèchement Eléa.
La Vélane se rendit compte de son erreur et fit un pas vers elle.
« Tu sais que tu peux tout me dire… » reprit Eilane avec douceur.
« Non. » Elle mit son sac sur les épaules. « Je ne te fais plus confiance, je n’ai confiance en personne… »
Sur ces derniers mots, elle sortit au pas de course, suivie d'Eilane sous les regards interrogatifs des Mangemorts, dont Severus et Karkaroff.
Elle se dirigea vers le jardin, le traversant à toute allure afin de pouvoir transplaner au plus vite.
« Eléa, attends ! On va trouver une solution ! » s'écria Eilane.
« Ah oui ? » stoppa Eléa en faisait volte-face. « Qu'est-ce que tu vas faire ? Remonter le temps et effacer toute cette souffrance ? Est-ce que tu as une idée de ce que je vis ? » hurla Eléa. « Si vous vous souciez tant de moi, où est-Il ? »
« Tu te plains toujours de sa présence et de son regard sur toi et maintenant tu Le demandes ? » se moqua Eilane.
« Ce n'est pas sa présence que je veux, c'est entendre de sa bouche que je suis toujours sa favorite, entendre que tout ira bien et que ma vie n'est pas bousillée ! »
« Je t'en prie Eléa, reviens sur terre ! Tu vas avoir un enfant, qui sera choyé comme aucun enfant ne l'a été, combien de femmes voudraient être ta place ? »
« Tu veux ma place ? Je te la donne ! » cracha Eléa avant de tourner les talons et d'accélérer le pas.
« Putain ! » jura Eilane tout en poursuivant la jeune femme « Reste ! »
Eléa se retourna et d'un geste de la main envoya un éclair magnétique qui envoya Eilane à terre, prise par surprise. Elle se releva, prête à répliquer mais Eléa s'était évaporée dans la nature.


***

Poudlard, vendredi 13 mars 1998

Le cours de Potions était enfin fini mais elle était restée assise alors que tous les élèves avaient quitté la salle de cours. Elle était fatiguée depuis quelques semaines, physiquement et psychologiquement. Rien n’était facile et même si elle se disait qu’elle devait l’ignorer et ne plus se soucier de Draco, de sa vie et de ses agissements, le fait qu’il sortait et couchait avec Gina Mayer la dégoûtait et la rendait amère et trahie. Et ça lui donnait la nausée, une envie furieuse de vomir tous les matins quand elle se réveillait et qu’elle pensait à lui. Sans oublier les derniers évènements et le rituel d’Eléa qui avait apporté au Seigneur des Ténèbres une pièce supplémentaire au puzzle qu’il s’employait à reconstituer pour parvenir à ses desseins machiavéliques. Elle n’avait pas été autorisée à rendre visite à Eléa mais elle savait que sa mère avait enfin rejoint le sécurisant QG de l’Ordre du Phénix.
La porte claqua derrière elle, elle sursauta et se retourna avant de cligner des yeux à de nombreuses reprises devant la vision de Draco, appuyé contre la porte. Elle se mit à trembler de manière incontrôlable et rassembla en quatrième vitesse ses affaires avant de tenter de sortir de cet enfer dû à sa simple présence.
« Excuse-moi… » déclara-t-elle faiblement pour qu’il la laisse sortir bien qu’elle savait rien qu’en voyant son regard sur elle que ce vœu était pieu et qu’elle ne s’en sortirait pas si facilement.
« Toi, excuse-moi… », rétorqua-t-il et elle leva un sourcil surpris et interrogateur. « Je ne voulais pas ce qui s’est passé avec Gina… »
Elle ne put s’en empêcher mais un petit rire passa la barrière de sa gorge devenue tout à coup trop étroite, et elle secoua la tête d’incrédulité.
« Pousse-toi, laisse-moi sortir… »
« Je me suis excusé Hermione ! » s’exclama-t-il soudainement la faisant à nouveau sursauter malgré elle.
« Je m’en fous Malfoy ! Je n’ai pas été suffisamment claire ?! C’est fini entre nous, tu couches avec qui tu veux, ce n’est plus mon problème ! »
« Menteuse… »
« Quoi menteuse ?! Mais qu’est-ce qui cloche chez toi ?! » s’emporta-t-elle soudainement. « Pourquoi est-ce que tu viens me dire ça ? Tu crois que je suis stupide ? Je sais très bien que tu sors avec elle et tu ne t’en es d’ailleurs pas caché, alors si tu crois que- »
« Hey ! » la coupa-t-il. « Je ne t’ai jamais trompée quand on était ensemble ! »
Elle lui jeta un regard appuyé et elle vit qu’il était à présent réellement en colère alors que ses yeux lançaient des éclairs.
« Non Hermione, pas de ça ! Ne renverse pas toujours les choses dans le sens qu’elles t’arrangent ! Tu as dit qu’on n’était plus ensemble, que toi et moi c’était fini et que je pouvais bien coucher avec qui je voulais ! Je suis un homme, j’ai des besoins, et elle était là à me courir autour depuis un moment ! Je l’ai baisée c’est tout ! »
« Très poétique… Tu crois pouvoir me faire du mal ? C’est ça que tu cherches ? »
« Non, et tu le sais très bien. Je déteste te voir souffrir ! »
« Je m’en fous après tout, laisse-moi sortir maintenant… », insista-t-elle tentant de le bouger de devant la porte.
« Putain, tu ne comprends pas Hermione ?! »

Il la débarrassa soudainement de son sac et la prit par les épaules, la poussant contre le bureau du Professeur Snape sur lequel il la fit asseoir.
« Elle, je la baise, sans la regarder… Toi, je te fais l’amour, je t’aime… »
Il tenta de l’embrasser mais elle esquiva et le repoussa, reculant la tête.
« Arrête Draco, laisse-moi… »
« Elle, elle n’a pas droit à des caresses, comme celles que tu aimes… »
Et il joignit le geste à la parole, glissant sa main sous sa jupe et dans sa culotte, trouvant avec satisfaction son intimité humide dans laquelle il glissa un doigt.
« Arrête ! » cria-t-elle réalisant ses intentions et se retenant pour ne pas gémir sous ses doigts habiles.
« Tu ne le penses pas… », continua-t-il. « Je sais que tu as envie de moi… »
Il dégrafa son pantalon, libérant son sexe dressé avec un soupir de soulagement et elle tenta une dernière fois, qu’elle savait vaine, de s’échapper. Il arracha sa culotte, maintint ses cuisses écartées avec un genou et se positionna entre ses jambes, la maintenant sur le bureau sur lequel elle déclara forfait en s’allongeant avec résignation.
« Tu vois bébé, tu en as autant envie que moi… Pourquoi tu ne l’avoues pas ? Elle, elle n’a pas droit à des petits mots d’amour, à être touchée à cet endroit-là… »
Il glissa son pouce sur son clitoris la regardant s’arquer et se mordre la lèvre inférieure. Il la sentit se contracter sous lui et tenta de la détendre en s’allongeant davantage sur elle tandis qu’elle pouvait sentir son érection contre sa cuisse, prête à entrer à elle. Cette pensée la fit frissonner alors qu’elle pensa à une ultime esquive, jouant sur la corde sensible.
« Draco, tu m’écrases, tu me fais mal… »
« Laisse-toi faire alors… Détends-toi… »
Elle acquiesça, entrant dans son jeu, et il lui laissa une plus grande liberté de mouvements avant d’attaquer sa bouche.
« Elle, je ne l’embrasse pas comme ça… », poursuivit-il et cette torture mentale l’entendant parler d’une autre fille avec qui il passait du bon temps la ramena dans la réalité et elle leva les genoux, tentant de se relever et de le pousser. Il réagit vite et l’empoigna violemment, la renversant en arrière et sans le vouloir, sa tête tapa un peu trop fort le bureau et elle se mit à gémir.
« Putain, c’est de ta faute ! »
« Dégage ! » cria-t-elle les larmes aux yeux.
« Pardonne-moi bébé… »

Il la couvrit à nouveau avec son corps, arracha les boutons de son chemisier afin d’avoir accès à sa poitrine et il captura ses lèvres en même temps qu’il la pénétra d’un coup de rein soudain. Surprise, elle écarquilla les yeux, étouffant un cri dans sa bouche et il commença ses va et vient rapides et violents, haletant déjà, et elle sentit son souffle chaud sur son oreille. Elle ferma les yeux, résistant à l’envie d’enrouler ses jambes autour de lui, et elle resta passive pendant qu’il la pilonnait furieusement. Il accéléra le rythme et se mit à l’embrasser sur tout le visage, murmurant inlassablement « pardonne-moi bébé », lui donnant le tournis alors qu’elle avait la tête qui lui tournait un peu. Il se releva, empoigna ses hanches, allant de plus en plus vite en elle et sentant son point de non-retour approcher à grands pas.

Elle se redressa à son tour et sentit les muscles de son vagin se contracter mais elle ne voulut pas lui donner la satisfaction de lui montrer la jouissance qu’elle ressentait et elle le mordit violemment à l’épaule, jusqu’au sang. Il hurla et éjacula en elle dans le même temps, la plaquant à nouveau sur le bureau brutalement, serrant de toutes ses forces ses bras sur lesquels il savait qu’il laisserait des bleus. Il savoura son puissant orgasme, restant en elle et appuyant le poids de tout son corps sur elle, la maintenant prisonnière et captive de ses gestes. Il fit glisser sa langue dans son cou et elle ferma les yeux, ne bougeant pas d’un pouce quand il atteignit ses lèvres, faisant passer une langue joueuse dessus avant de demander l’autorisation d’y entrer. Elle accéda à sa requête et le laissa envahir sa bouche, restant immobile et légèrement sonnée et écœurée, en même temps que des vagues de plaisir la parcouraient encore, sensations contradictoires, dérangeantes et finalement désagréables. Elle sentit avec soulagement qu’il l’écrasait moins et dans la seconde où il se retira, elle se releva et le poussa. Elle remit sa culotte, qu’elle rapiéça d’un coup de baguette, d’un geste rapide et mal assuré, tremblante et chancelante, et lui jeta un regard mauvais alors qu’il reboutonnait son pantalon.

« Je t’interdis de me toucher à l’avenir Malfoy… Tu entends ! Tu me dégoûtes… »
Il releva la tête et il reçut comme une gifle en plein visage, lui retournant un regard désespéré.
« Je t’aime Hermione… »
« Pas moi ! » cria-t-elle. « Je ne t’aime pas, je ne t’aime plus, en quelle langue faut-il que je te le dise ?! Ne t’avise plus jamais de remettre les mains sur moi », l’avertit-elle dangereusement avec une menace claire et évidente dans la voix.

Elle sortit enfin, le cœur manquant de se décrocher dans sa poitrine vu son rythme effréné, le sang battant dans les veines de ses tempes et lui donnant une migraine nauséeuse. Il resta interdit un moment avant de reculer lentement et se laisser glisser contre le mur, enfouissant sa tête dans ses mains alors qu’il réalisait ce qu’il avait fait avec dégoût et amertume. Il le savait à présent, il en était sûr. Il l’avait perdue, pour de bon. Et il en était le seul responsable et à blâmer. Il savait ce qu’il lui restait à faire à présent, il ne pourrait plus reculer, c’était après tout ce à quoi il était destiné et il venait de se le prouver tout seul.

***

Hermione remonta jusqu’à la Tour Gryffondor en prenant garde de ne pas montrer son désespoir. Elle avait séché ses larmes, détaché ses cheveux qui devaient couvrir les traces de trop de larmes versées. La Grosse Dame du portrait ne fit aucune remarque mais se contenta de regarder la jeune sorcière avec un petit sourire triste et compatissant. Elle monta jusqu’à sa chambre sans même se demander qui était présent dans la salle commune et elle noya quelques larmes supplémentaires sous la douche.

Elle songea un instant à se coucher, dormir pour oublier, mais quand elle croisa son regard dans le miroir et qu’il lui renvoya l’état déplorable dans lequel elle se trouvait encore à cause de lui, elle sut qu’elle devait réagir si elle ne voulait pas que Draco Malfoy la détruise complètement. Elle insonorisa sa chambre et se mit à hurler, balayant d’un revers de la main tout ce qu’elle trouva sur son passage. Elle se défoula jusqu’à ce que la nausée la prenne et rangea le désordre qu’elle avait mis de quelques coups de baguette magique. Elle se rhabilla enfin et descendit déjeuner dans la Grande Salle avec ses amis comme si rien ne s’était passé. Elle avait décidé de l’occulter de sa mémoire, de l’effacer, de le mettre dans un coin ; mais pas de l’oublier. Cet épisode ressortirait un jour ou l’autre, elle le savait, il ne pouvait pas s’en tirer si facilement.

Elle ne pensa même pas à vérifier si il était également venu déjeuner, elle s’employa à se détendre et rire avec ses amis, et réussit plutôt bien à donner le change.

Draco Malfoy ne descendit pas déjeuner ce jour-là, pas plus qu’il ne se rendit à ses cours de l’après-midi. Il avait autre chose de plus important à faire et s’y préparait activement, ne pensant plus qu’au moment où il deviendrait enfin ce à quoi il était destiné depuis son enfance.

***

Sloane Square, samedi 14 mars 1998

Lucius avait été surpris de recevoir un hibou de son fils en début d’après-midi l’invitant à venir le chercher en plein cœur de Londres. Etrange coïncidence alors qu’il s’apprêtait également à tenter d’entrer en contact avec son fils. L’expression vide sur le visage pâle de Draco l’avait surpris et inquiété mais il avait bien compris qu’il n’aurait aucune explication sur ce qui avait pu se passer pour lui enlever toute envie de vivre. Parce que la requête de Draco était bien celle de mourir. Pas au sens littéral bien évidemment mais la métaphore était aisée à comprendre. Lucius aurait dû ressentir une certaine fierté devant un tel pas en avant et une telle détermination mais trop de questions lui étaient venues en tête et les paroles martelées par Eléa depuis de nombreux mois venaient de lui revenir en mémoire. Il songea un instant à le renvoyer à Poudlard mais il ne pouvait pas faire machine arrière à présent, toute la mécanique était déjà enclenchée depuis longtemps.

Père et fils pénétrèrent en silence dans le grand hôtel londonien et Lucius accompagna Draco jusqu’aux appartements du Maître. Avant d’entrer, il se retourna ayant l’intention de questionner une dernière fois son fils mais Draco l’en empêcha d’un geste de la main et Lucius ouvrit la porte de l’antre du Seigneur des ténèbres.

Une odeur de souffre incommoda un instant Draco et il se demanda quelle potion était de toute évidence en train de mijoter dans une pièce adjacente. Ils s’agenouillèrent devant Voldemort et attendirent d’avoir l’autorisation de se relever avant de faire le moindre geste. Voldemort, installé dans un fauteuil près de la fenêtre, parla enfin et intima à Draco de le rejoindre.
« Approche Draco… »
D’un pas finalement peu assuré, le jeune Serpentard s’exécuta et évita de croiser le regard rouge du Maître dont le visage paraissait plus crevassé qu’à l’accoutumé.

Que pouvait-Il bien attendre à le fixer de ses yeux froids et quelque peu maléfiques, finalement dépourvus de vie ? Il était venu de son plein gré et attendait d’être gratifié pour être reconnu comme appartenant au clan, au Cercle, celui auquel il avait toujours été destiné. Puis, Il le sentit s’introduire dans son esprit et ne lutta pas ; il n’avait après tout rien à cacher, et surtout pas ses motivations. Et si elles n’étaient pas celles qu’Il attendait ? Tout à coup, il prit peur, réellement, et il ferma son esprit. Folie. Savait-il contre qui il se mesurait ? Il tomba à nouveau à genoux alors qu’il ressentit comme un étau enserrer son crâne. Il Le sentit s’enfoncer au plus profond de sa conscience et jusqu’à son inconscient. Puis, il cessa la lutte et prit sa tête entre ses mains, respirant bruyamment.
« Ah, l’amour et la haine… » soupira Voldemort. « Je dois avouer que ta dernière incartade avec la jeune Hermione était brillante. Je n’aurais même pas osé te demander une telle chose, » ricana-t-il d’un œil pervers.
« La ferme… » réussit à articuler Draco, le front ruisselant de sueur alors qu’une fièvre semblait avoir saisi son corps qui se contractait sous des spasmes douloureux.

Lucius se raidit en entendant son fils jurer de la sorte à leur Maître et soupira en silence devant l’insolence de Draco, attendant finalement que la sentence tombe.
« Je pourrais te tuer rien que pour ces mots offensants à mon encontre… Tu es conscient de ça, n’est-ce pas ? » demanda d’une voix dangereusement mielleuse Voldemort.
« Vous pouvez me tuer si vous voulez, » répondit Draco d’une voix éteinte et sans âme. « Vous êtes libre de disposer de moi, je suis tout à vous, mais ne parlez pas d’elle… »
« Je n’ai pas besoin d’âmes désespérées dans mes rangs ! » gronda le Seigneur des Ténèbres. « Je veux de véritables partisans, prêts à se battre pour une cause qu’ils partagent et entendent bien imposer !!! »
« J’ai été élevé selon Votre idéologie, » répondit Draco, soutenant le regard de Voldemort.
« Tu es un gamin intelligent, Draco… »
« Je ferai tout ce que vous voulez, Maître, » ajouta le jeune Serpentard, le regard fixe mais déterminé.

Lucius sentit comme un regain de fierté parcourir son échine et une nouvelle montée d’adrénaline orgasmique lui redonna ce sourire en coin mauvais qui avait fait sa réputation. Voldemort sembla satisfait de ces paroles et glissa vers Draco.
« Lève-toi, » lui intima-t-il d’une vois devenue soudainement grave, comme sortie d’outre-tombe.
Draco s’efforça, avec un effort plus que visible, de se lever et il fixa un point pour ne pas flancher.
« Tu dois être conscient que ta présence privilégiée et stratégique au sein de Poudlard va faire de toi un membre à part et sollicité, » l’avertit Voldemort.
« Bien évidemment, » accorda Draco qui souhaitait plus que tout que ce calvaire se termine pour pouvoir se reposer.

Voldemort lui attrapa alors fermement le bras qu’il découvrit et pointa sa baguette sur son avant-bras. La douleur fut indescriptible et Draco hurla avant de s’effondrer sur le sol, inconscient.


More to come :

Chapitre 33 : Le piège :

1980 : Des prises de risques causent à Eléa quelques remontrances alors que le refuge dans le giron paternel est toujours aussi doux.

1998 : Un séjour à Poudlard pour Eléa, une épreuve physique et psychologique et un piège dangereux… Mwouahahaha !!!!
:evil:
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MessagePosté le : 03 Déc 2008 15:26
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vu que je dois poster un bonus sur FF.net pour Noyel je me demandais si quelqu'un lisait la fic ici, nan pasque on a pas de reviews et j'ai pas envie de prendre du temps à poster ici pour des prunes :we:

merci :o
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MessagePosté le : 03 Déc 2008 22:01
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Bah c'est pas que je lis pas ici, mais je vous fais tout par mp :we: Donc si je dois le beta reader, bah ca sera aussi par mp :we:
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MessagePosté le : 04 Déc 2008 11:11
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uhuh je t'ai répondu par mp :we: vu le nombre de réponses, je crois avoir eu la mienne :we:
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MessagePosté le : 04 Déc 2008 11:52
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Roh mais attend ca fait meme pas 24h que t'as demandé :we: Enfin c'est vrai, pour ce que la section est active en ce moment :we:
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MessagePosté le : 16 Déc 2008 13:30
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Moi je lis :smile: Mais je me connecte pas souvent :-/ tellement pas souvent que j'avais même pas vu le chapitre d'avant :) Je vous autorise à me lyncher .

Je vais dormir un peu ( oui je suis une larve) lire le chapitre et faire une review , ici ou sur ff.net si ça vous arrange plus ?
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Inscrit le : 02 Sep 2004
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Personnage HP ou groupe préféré : Dumbledore, Lucius, Nigthwish, Evanescence, Muse et Within Temptation (comment ça je site l'index ?)
MessagePosté le : 16 Déc 2008 23:24
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ah :o

une réponse :oups: merci :bisou:

bah poste ta review ici alors :D et je posterai le bonus ensuite *pression* :D
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Omelette :o

Kiss while your lips are still red - While he`s still silent - Rest while bosom is still untouched, unveiled - Hold another hand while the hand`s still without a tool - Drown into eyes while they`re still blind love while the night still hides the withering dawn
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Eilane Sexe : Féminin
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Inscrit le : 06 Sep 2004
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Personnage HP ou groupe préféré : Voldemort
MessagePosté le : 19 Déc 2008 23:50
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Moi je voudrais bien me remettre à lire la fic... Et de préférence ici... :o

Mais en ce moment, je n'arrive tout simplement pas à avoir le temps de le faire (faut dire aussi que je dois avoir plusieurs chapitres de retard et ça me fait un peu beaucoup peur :oops: )
En fait, dans un premier temps, ça vous dérangerait beaucoup de m'envoyer les chapitres que je n'ai pas lu en fichier word ? :oops:
Ça me motiverait à me remettre à jour :smile: Et ensuite je pourrais de nouveau poster des reviews :smile:

Et j'avais pas vu le topic :oups:

:bisou: :bisou:
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